Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le mercure

Table des matières

Le mercure

Le mercure est un élément toxique qui n'accomplit aucune fonction physiologique utile chez l'homme; en conséquence, on a fixé une concentration maximale acceptable de 0,001 mg/L (1 µg/L) de mercure dans l'eau potable. La contamination de l'eau par le mercure cause de sérieuses préoccupations en raison de sa bio-accumulation sous forme organique chez les poissons. On a observé des concentrations élevées de mercure dans la chair de tous les poissons d'eau douce capturés dans les étendues dont on appréhende la contamination mercurielle, et qui souvent les rendent impropres à la consommation humaine. L'ingestion quotidienne à long terme d'environ 0,25 mg de mercure sous forme de méthylmercure a causé l'apparition de symptômes neuropathiques; cependant, même dans les eaux canadiennes fortement polluées, les concentrations de mercure dépassent rarement 0,03 mg/L. Le respect de la concentration maximale acceptable de mercure dans l'eau potable garantit donc une marge confortable de sécurité. La teneur en mercure des eaux superficielles et de l'eau du robinet est généralement bien inférieure à cette concentration.

Généralités

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Organisation : Santé Canada

Type : Lignes directrices
Date publiée : 1979-04

Sujets connexes

Le mercure est un métal de forte densité et de couleur blanc argent, dont le point de fusion est situé à -38,9°C. Il est présent dans l'écorce terrestre à la teneur moyenne de 0,08 mg/kg. Son principal minerai est le cinabre (sulfure de mercure[II], HgS).Note de bas de page 1,Note de bas de page 2 Les sols canadiens contiennent en moyenne une teneur en mercure de 0,1 mg/kg, mais des concentrations atteignant 10 mg/kg ont été observées dans certains sols aux alentours des gisements de cinabre de la Colombie-Britannique.Note de bas de page 3 Les roches ignées, métamorphiques et sédimentaires contiennent du mercure à des concentrations allant respectivement jusqu'à 0,25, 0,40 et 3,25 mg/kg.Note de bas de page 1 On utilise le mercure et ses composés pour la composition d'amalgames en dentisterie, la fabrication de thermomètres, de tubes fluorescents et de lampes à rayonnement ultraviolet, de produits pharmaceutiques, ainsi que comme fongicides dans les peintures, les eaux de traitement industriel et les produits d'enrobage des semences. Le principal consommateur de mercure au Canada est l'industrie du chlore et de la soude caustique. L'industrie des pâtes et papiers consomme également le mercure en quantités notables sous forme d'acétate phénylmercurique utilisé comme fongicide ainsi que sous forme d'impuretés dans la soude caustique, qui peut en contenir jusqu'à 5 mg/kg à l'état élémentaire.Note de bas de page 3 Il n'y a pas eu d'extraction de minerai de mercure au Canada depuis 1975. En 1980, le pays a importé 50 tonnes de mercure métallique, et en a consommé 36 tonnes.Note de bas de page 4 Les importations de mercure métallique, d'oxyde, de chlorures et de sulfure de mercure ont totalisé 303 tonnes en 1981 et 71 tonnes en 1982.Note de bas de page 5 La production annuelle mondiale de mercure en 1981 a atteint 7 100 tonnes;Note de bas de page 4 on a estimé les réserves mondiales à 200 000 tonnes.Note de bas de page 2

Présence dans l'environnement

Un grand nombre de composés du mercure sont volatils et la plupart se décomposent pour former de la vapeur de mercure, bien que certains se subliment sans décomposition.Note de bas de page 6 Le mercure élémentaire a une pression de vapeur appréciable même à la température ambiante mais, sauf aux températures élevées, il ne réagit pas facilement avec l'oxygène de l'air. Le mercure fournit des ions monovalents et divalents. Le mercure(I) se 2+ , et tous ses présente toujours sous forme dimère, Hg2 composés sont ionisés en solution. Le mercure(II), Hg2+, forme des liaisons covalentes et ioniques; par exemple, HgCl2 est covalent, ce qui le rend relativement peu soluble dans l'eau, mais plus soluble dans les solvants organiques. Le mercure(II) peut aussi former des complexes en acceptant des paires d'électrons de ligands. La propriété de covalence du mercure(II) assure la stabilité de la liaison mercure-carbone et permet la formation de composés organométalliques. On n'a encore isolé aucun composé organomercuriel(I). Les sels organomercuriels sont solubles dans les solvants organiques, et des com- posés comme le diméthylmercure (CH3)2Hg peuvent facilement être séparés des sels inorganiques, et même du HgCl2, car ce composé peut être complexé pour 2+  soluble dans l'eau en donnant du former le HgCl4 chlorure en excès.Note de bas de page 7

Le mercure peut diffuser dans l'atmosphère par simple déplacement à l'état de vapeur de mercure métallique ou de composés organomercuriels volatilisés. Ceux-ci proviennent de l'activité métabolique micro-bienne, animale ou végétale. Ces processus naturels entretiennent une circulation constante de quantités appréciables de mercure dans l'environnement atmosphérique. On estime qu'ils libèrent entre 30 et 50 tonnes de mercure au Canada par an.Note de bas de page 6 Les rejets atmosphériques de mercure produits par les activités humaines y ont atteint un total de 40 tonnes en 1978. Quarante-et-un pour cent de ce total sont dus aux activités de récupération des métaux de base, 13 pour cent à la combustion du charbon, 12 pour cent à l'application de peinture et 6 pour cent aux activités de l'industrie du chlore et de la soude caustique.Note de bas de page 8,Note de bas de page 9 Les concentrations de mercure dans l'air au niveau du sol sont considérablement plus élevées qu'à plus forte hauteur.Note de bas de page 2 Les concentrations naturelles dans l'air sont probablement d'au plus 0,000001 mg/m3.Note de bas de page 8 On observe des teneurs plus élevées dans l'air des régions urbaines ou industrielles et aux alentours des gisements de mercure et des volcans actifs. L'U.S. Environmental Protection Agency a estimé la concentration de mercure dans l'air des zones rurales à 0,000005 mg/m3, dans les zones urbaines à 0,00003 mg/m3 et dans les maisons de 0,0001 à 0,0002 mg/m3. On a évalué la concentration moyenne dans l'atmosphère à 0,00002 mg/m3 et on a affirmé la faible probabilité d'une concentration atmosphérique de mercure supérieure à la valeur moyenne de 0,00005 mg/m3.Note de bas de page 10-12 Les analyses effectuées en 1972 dans quatre usines de chlore et de soude caustique du Québec et du Nouveau-Brunswick ont montré que la concentration moyenne de mercure sous le vent de l'usine variait entre 0,0025 et 0,25 mg/m3.Note de bas de page 13 Les concentrations de mercure des échantillons pris au hasard dans l'air d'une région industrielle du Québec variaient dans une plage de concentrations allant de 0,0000379 mg/m3 à Noranda à 0,000835 mg/m3 à Lebel.Note de bas de page 14

La pluie peut capter le mercure présent dans l'air. On a observé, dans certaines régions industrielles, que l'eau de pluie contenait jusqu'à 0,0002 mg Hg/L. On estime que les précipitations déposent ainsi de 0,06 à 0,4 mg de mercure sur chaque mètre carré de sol.Note de bas de page 15 En général, un équilibre s'établit entre Hg0 2+ , Hg2 et Hg2+ en solution aqueuse. La répartition du mercure entre ces trois états d'oxydation est déterminée par leur potentiel d'oxydoréduction, le pH de l'eau et les anions présents. En laboratoire, le mercure métallique est légèrement soluble dans l'eau à raison de 0,025 mg/L d'eau à 20°C. Dans l'eau oxygénée, la solubilité globale augmente à mesure que Hg(OH)2 se forme. L'eau acide, riche en chlorure, favorise la formation de HgCl2 non dissocié (légèrement soluble dans l'eau), et la quantité totale de mercure en solution augmente donc. Dans la plupart des eaux superficielles, Hg(OH)2 et HgCl2 constituent les formes chimiques prédominantes du mercure. Toutefois, en réduisant les composants des sédiments, la majeure partie du mercure est immobilisée sous forme du sulfure.Note de bas de page 7,Note de bas de page 16 Les teneurs en mercure des eaux superficielles et potables sont généralement inférieures à 0,001 mg/L.Note de bas de page 17 La présence de concentrations plus élevées de mercure dans l'eau est attribuable au rejet d'eaux résiduaires par l'industrie du chlore et de la soude caustique, l'industrie des pâtes et papiers, l'exploitation minière, l'amalgamation de l'or et autres procédés de traitement des minerais, ainsi qu'à l'irrigation et au drainage des champs où l'on fait usage de produits phytosanitaires. Avant 1960, une usine de chlore et de soude caustique de Sarnia, en Ontario, déversait jusqu'à 90 kg/jour de mercure dans les eaux courantes.Note de bas de page 18 Quant à l'industrie canadienne des pâtes et papiers, on estime qu'elle rejette de 5 à 20 pour cent des fongicides mercuriels qu'elle utilise dans les cours d'eau.Note de bas de page 3 Aux États-Unis, l'analyse de 273 échantillons d'eaux courantes a montré que 95,5 pour cent d'entre eux avaient des teneurs en mercure inférieures à 0,001 mg/L.Note de bas de page 12 On a mesuré jusqu'à 0,03 mg Hg/L dans des eaux polluées comme celles de la rivière Sainte-Claire, près de Windsor en Ontario.Note de bas de page 19 Bien que les teneurs des eaux superficielles canadiennes en mercure varient d'une région à l'autre, elles sont généralement inférieures à 0,00025 mg/L et se rapprochent souvent de 0,00005 mg/L, exception faite des ruisseaux et des rivières s'approchant des gisements de cinabre, qui peuvent contenir jusqu'à 0,1 mg/L.Note de bas de page 20,Note de bas de page 21 Dans les Grands Lacs, on a relevé des concentrations moyennes de mercure qui se répartissent ainsi: 0,017 mg/L dans les lacs Érié et Huron, 0,013 mg/L dans le lac Ontario, et 0,018 mg/L dans le lac Supérieur. Les teneurs allaient de quantités non détectables à 0,040 mg/L. C'est aux alentours des régions industria-lisées qu'on a relevé les teneurs les plus élevées.Note de bas de page 22 Une étude ultérieure a révélé une concentration de mercure de 0,003 mg/L dans le lac Michigan.Note de bas de page 23 Dans l'Ouest canadien, seulement six stations d'observation de la qualité de l'eau ont relevé en 1974 des teneurs moyennes de mercure supérieures à 0,02 mg/L. On a signalé une réduction de la teneur en mercure des eaux de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique entre 1971 et 1976. On a attribué ce phénomène à la mise en oeuvre d'une réglementation des rejets mercuriels au Canada.Note de bas de page 24 Dans les provinces de l'Atlantique, certains échantillons d'eaux super-ficielles, prélevés en 20 endroits, contenaient des concentrations de mercure supérieures à 0,02 mg/L; on effectue actuellement une étude spéciale sur la diffusion du mercure dans ces provinces.Note de bas de page 25

NAQUADAT a présenté les résultats de certaines analyses d'eau potable effectuées en 1971.Note de bas de page 17 On a relevé des concentrations de mercure extractible allant d'une quantité non décelable à 0,6 mg/L, cette dernière teneur anormalement élevée étant probablement due à une erreur. Les teneurs médianes étaient respectivement de 0,0002, 0,00015 et 0,00029 mg/L pour l'Alberta, Terre-Neuve et le Québec.

Dans un milieu anaérobique, les micro-organismes peuvent transformer le mercure inorganique présent dans les sédiments en composés organomercuriels dont le plus courant est le méthylmercure.Note de bas de page 26Note de bas de page 27 Ces composés se fixent aisément sur les matériaux organiques et en suspension et sont assimilés par les organismes aquati-ques.Note de bas de page 28 Le méthylmercure possède une grande affinité pour les lipides et s'accumule dans les graisses de ces organismes. Bien que, selon les estimations, le méthyl'mercure ne constitue que 1 pour cent de la quantité totale de mercure présente dans l'eau, plus de 90 pour cent du mercure contenu dans la faune et la flore est du méthylmercure.Note de bas de page 28Note de bas de page 28 Tous les organismes aquatiques sont exposés au mercure dissous ou en suspension, mais le méthylmercure est concentré au long de la chaîne alimentaire des eaux lacustres éclairées, et la chair des principaux prédateurs contient souvent des teneurs en mercure qui la rendent impropre à la consommation.Note de bas de page 26 On a relevé des concentrations élevées de mercure chez tous les poissons d'eau douce capturés dans les zones qu'on soupçonne d'être contaminées. Les teneurs les plus élevées ont été observées chez des poissons provenant du lac Pinchi, de la rivière Sainte-Claire et du lac Sainte-Claire; les concentrations maximales de mercure dans les muscles étaient respectivement de 10,5, 7,09 et 5,01 mg/kg. Les tissus musculaires des poissons capturés dans la rivière des Outaouais, de 3 à 8 km en aval d'une usine à pâte, contenaient 2,73 mg Hg/kg de tissu.Note de bas de page 3 D'après une étude sur la contamination mercurielle des poissons du lac Érié, même les teneurs les plus faibles des poissons dépassaient 0,5 mg/kg, concentration maximale acceptable en mercure pour la chair des poissons au Canada.Note de bas de page 29 Cependant, selon une autre étude, seulement deux échantillons de poisson (achigan blanc) sur 78 contenaient plus de 0,5 mg Hg/kg.Note de bas de page 30 L'analyse, en 1974, des tissus de 30 espèces de poissons, de crustacés et de coquillages de l'Atlantique a révélé des teneurs en mercure variant entre 0,005 et 1,53 mg/kg.Note de bas de page 31 Chez deux espèces, le homard d'Amérique (Homarus americanus) et le crabe rouge (Geryon quinquedens), on a relevé des concentrations supérieures à 0,5 mg Hg/kg. Quant à la morue, les teneurs observées étaient comprises entre 0,068 et 0,074 mg Hg/kg.Note de bas de page 32 Selon une étude canadienne portant sur la contamination mercurielle des aliments et de la faune aquatique et terrestre, les échantillons censés non contaminés contenaient des teneurs allant de 0,005 à 0,075 mg Hg/kg.Note de bas de page 33 Certains spécimens provenant de régions dont la contamination était connue présentaient des concentrations de mercure supérieures à 1 mg/kg. Les chercheurs ont estimé que les échantillons de poisson, de viande, de céréales, de farine et de produits laitiers qui contenaient plus de 0,15 mg Hg/kg étaient contaminés par le mercure.Note de bas de page 33 Dans une autre étude, on a trouvé que seulement deux des 545 échantillons d'aliments analysés avaient des teneurs en mercure supérieures à 0,10 mg/kg.Note de bas de page 34 En 1973, on a relevé une concentration moyenne de mercure de 0,006 mg/kg dans des échantillons de viande canadienne fumée ou salée.Note de bas de page 35 En 1975, un relevé de la contamination mercurielle des poissons de certains lacs du Nord-ouest de l'Ontario a indiqué des concentrations de 0,4 à 1,3 mg Hg/kg chez le doré et le brochet, et de 0,04 à 0,28 mg Hg/kg chez le corégone.Note de bas de page 36 Un tour d'horizon plus récent des données québécoises a signalé des teneurs moyennes de 0,6 à 0,9 mg Hg/kg chez les poissons, avec des teneurs maximales d'environ 5 mg/kg.Note de bas de page 37,Note de bas de page 38

Exposition des Canadins

L'apport quotidien moyen de mercure par la ration alimentaire canadienne était évalué à 0,02 mg par personne en 1964Note de bas de page 39 et à 0,013 mg par personne en 1974.Note de bas de page 34 L'analyse de rations alimentaires représen-tatives, à Vancouver et à Halifax, a permis de fixer l'apport quotidien moyen de mercure entre 0,02 et 0,01 mg par personne. La viande et le poisson contri-buaient pour plus de 80 pour cent à l'apport alimentaire de mercure.Note de bas de page 40 Ces quantités correspondent bien à l'apport quotidien de 0,01 mg (dans une plage allant de 0 à 0,019 mg) signalé en 1973Note de bas de page 41 et à la plage des apports alimentaires allant de 0,007 à 0,009 mg/jour observée en Grande-Bretagne.Note de bas de page 42 Au Canada, on estime que l'apport alimentaire de mercure atteint 0,013 mg. On admet toutefois que des quantités plus fortes peuvent être présentes dans la ration alimentaire quand celle-ci contient beaucoup de poisson ou de fruits de mer. L'apport alimentaire de mercure pourrait être considérablement plus élevé chez les résidents de White Dog et de Grassy Narrows par exemple, parce que leur alimentation contient de fortes quantités de poisson. On a mesuré des concentrations de mercure allant jusqu'à 15 mg/kg dans la chair des poissons provenant du réseau fluvial Wabigoon-rivière des Anglais.Note de bas de page 43 En conséquence, les autorités canadiennes ont promulgué une directive fixant la teneur-plafond du mercure dans les parties comestibles du poisson à 0,5 mg/kg, en poids humide. D'après ce qui précède, on estime l'apport quotidien moyen de mercure à partir de l'air, des aliments et de l'eau à une quantité inférieure à 0,015 mg par personne.

Aux États-Unis, des analyses du "panier à provisions" ont permis de calculer l'apport moyen en mercure de la ration alimentaire (y compris l'eau potable). Il atteignait entre 0,003 et 0,005 mg/jour au cours de la période allant de 1978 à 1982.Note de bas de page 44 Un calcul fait indépendamment en 1979 a indiqué un apport quotidien moyen de 0,005 à 0,01 mg de mercure au Canada et de 0,02 mg aux États-Unis.Note de bas de page 45

Techniques de traitement des eaux

Les traitements de l'eau potable par coagulation au fer, coagulation à l'alun et déminéralisation à la chaux ne sont que modérément efficaces pour éliminer le mercure inorganique contenu dans l'eau potable, et totalement inefficaces s'il s'agit de mercure organique. On a établi que la coagulation au sulfate ferrique était la plus efficace des trois méthodes, car elle élimine 97 pour cent d'une concentration initiale de mercure inorganique de 0,05 mg/L dans l'eau à un pH de 8, mais seulement 66 pour cent à un pH de 7. Aux mêmes pH, la coagulation à l'alun a éliminé respectivement 38 et 48 pour cent du mercure. Les deux méthodes se sont révélées plus efficaces en eau turbide qu'en eau claire. La déminéralisation à la chaux permet d'éliminer de 60 à 80 pour cent du mercure contenu dans l'eau à un pH compris entre 10,7 et 11,4, mais seulement environ 30 pour cent à un pH de 9,4. Aucune des trois méthodes n'a permis d'éliminer plus de 40 pour cent environ du mercure organique à la même concentration initiale.Note de bas de page 46 Le traitement de l'eau par passage sur granules de charbon activé permet de bien mieux éliminer la contamination mercurielle, tant organique qu'inorgani-que. L'efficacité de cette technique dépend de la durée du contact entre eau et charbon activé: l'élimination dépasse 80 pour cent d'une concentration initiale de mercure organique de 0,02 à 0,03 mg/L quand le contact dure de 3 à 5 minutes. Il semble que grâce à elle, on pourrait atteindre un taux d'élimination de plus de 95 pour cent du mercure tant organique qu'inorganique.Note de bas de page 46 Au cours d'études préliminaires du traitement par échanges d'ions, on a réussi à éliminer environ 98 pour cent du mercure organique et inorganique contenu dans l'eau.Note de bas de page 46 Il se peut que l'osmose inverse permette d'éliminer 80 pour cent du mercure contenu dans l'eau potable.Note de bas de page 47

Effets sur la santé

Absorption

Après qu'il est ingéré, l'absorption du mercure métallique est négligeable;Note de bas de page 48 par exemple, moins de 0,01 pour cent d'une dose de mercure métallique administrée à des animaux de laboratoire a été absorbée par leur organisme. Chez l'homme, l'ingestion accidentelle de plusieurs grammes de mercure métallique a augmenté les concentrations de mercure dans le sang,Note de bas de page 49 mais il est rare que des doses de 100 à 500 g aient provoqué des troubles cliniques (stomatite et diarrhée).Note de bas de page 50 Les sels solubles de mercure(II) inorganique sont absorbés modérément, soit dans une proportion de 7 à 15 pour cent chez l'homme,Note de bas de page 51,Note de bas de page 52 et les rares sels de mercure(I) solubles dans l'eau le sont encore moins. Cependant, l'ion de mercure(I) peut être biotransformé par l'organisme en ion de mercure(II).Note de bas de page 53 Par ailleurs, le mercure organique est facilement absorbé,Note de bas de page 54 soit dans la proportion de 95 pour cent ou plus chez l'homme. Des expériences menées avec des souris ont montré que la quantité de chlorure mercurique absorbée par le souriceau d'une semaine est de 38 pour cent et de 7 pour cent chez l'adulte soumis à un régime alimentaire laitier, comparativement à environ 1 pour cent chez l'adulte dont la ration alimentaire est normale.Note de bas de page 55 On estime que 80 pour cent du mercure inhalé est absorbé.Note de bas de page 11 L'absorption dépend de la taille des particules, de la solubilité et de la rapidité de dégradation des sels de mercure dans les liquides biologiques. Une partie des sels de mercure inhalés parvient à l'appareil digestif où elle est absorbée. En général, les aérosols de composés de mercure inorganique sont absorbés dans une moindre mesure que la vapeur de mercure.

On a établi que le mercure métallique, les composés de mercure inorganique et d'alkylmercure traversent la barrière cutanée, mais on ignore dans quelle proportion. Jusqu'à 5 pour cent d'une solution de chlorure mercuri-que à 2 pour cent a été absorbé en 5 heures par la peau intacte de cobayes.Note de bas de page 56,Note de bas de page 57 Il est possible que le mercure soit également absorbé par la cornée.Note de bas de page 50

Répartition et métabolisme

Les composés du mercure inorganique sont rapidement accumulés par le rein, qui est leur principal organe cible. Le mercure s'y présente sous forme d'un complexe du type métallothionéine. La fixation du mercure à cette protéine est favorisée par la présence de cadmium. Les sels phénylmercuriques et méthoxyéthyl'mercuriques se dégradent rapidement en sels mercuriques et se répartissent sous cette forme dans l'organisme humain ou animal. La toxicité de ces organomercuriels dépend de la rapidité de leur transformation biologique en mercure inorganique. Comme cette transformation est rapide, la toxicité de ces composés au cours d'une exposition chronique est semblable à celle observée après une exposition au mercure inorganique.Note de bas de page 58 Une fois inhalée, la vapeur de mercure élémentaire passe rapidement à travers la membrane alvéolaire. À l'intérieur de l'organisme, elle est oxydée en ions mercuriques qui produisent des effets toxiques.

L'absorption du méthylmercure lié aux protéines alimentaires ou contenu dans l'eau sous forme de chlorure est quasi totale tant chez les animaux que chez l'homme.Note de bas de page 59 Le méthylmercure est très stable dans l'organisme et circule pendant quelque temps dans le sang sous cette forme. On le retrouve en concentrations élevées dans les reins et en quantités légèrement plus faibles dans le foie. Quarante pour cent de la quantité retenue dans les reins se présentent sous forme inorganique. Cependant, l'organe "cible" est le cerveau, et particulièrement la scissure calcarine. D'autres structures cérébrales, la moëlle épinière et les nerfs périphériques sont également touchés. L'utilisation de marqueurs radioactifs chez l'homme a permis de localiser dans la tête 10 pour cent de la charge corporelle en mercure (surtout, semble-t-il, dans le cerveau) et de 5 à 10 pour cent dans le sangNote de bas de page 54 sous forme de méthyl'mercure inchangé.Note de bas de page 60 Dans le sang humain, le rapport érythroplasmatique du méthylmercure est de 20/1, alors que celui du mercure inorganique ou du phénylmercure y est de 1/1, exposition après exposition.Note de bas de page 12 L'indice le plus fiable d'une exposition au méthylmercure et de sa rétention dans le système nerveux central est la présence de méthylmercure dans les hématies. Les concentrations de mercure dans les cheveux reflètent des expositions antérieures et dépendent du taux de croissance de la chevelure. Il existe une relation quasi linéaire entre la quantité de méthylmercure sanguin et celle observée dans les cheveux qui ont poussé au cours de l'exposition. Le rapport des teneurs capillaire et sanguine en méthylmercure se maintient dans la plage de 230 à 300/1.Note de bas de page 12 À l'équilibre, la concentration sanguine de mercure est proportionnelle à l'apport quotidien de méthyl'mercure. On a fixé cette constante de proportionnalité (exprimée en jours par litre) entre 0,3 et 1,0 pour un adulte pesant 70 kg.Note de bas de page 38 Selon les calculs, une concentration sanguine de 0,2 mg de méthylmercure par litre correspond à un apport de 0,3 mg de mercure par jour.Note de bas de page 61

Excrétion

Les sels mercuriques sont excrétés par les reins, le foie, la muqueuse intestinale, les glandes sudoripares, les glandes salivaires, ainsi que par la lactation. Les véhicules d'excrétion les plus importants sont l'urine et les fèces. L'excrétion fécale prédomine peu après l'exposition, particulièrement si la contamination est forte. Environ 50 pour cent du mercure est excrété de cette façon. Chez les rats, l'excrétion urinaire, qui prédomine deux semaines après l'exposition, représente 70 pour cent de la quantité totale excrétée. La scintigraphie du corps humain a permis de fixer la demi-vie biologique des sels mercuriques entre 30 et 60 jours.Note de bas de page 54 Des données cliniques expérimentales ont mis en évidence la forte corrélation entre la teneur du plasma en mercure et son excrétion urinaire. La concentration dans le plasma dépend de la quantité de mercure libérée par les organes et de celle absorbée récemment.Note de bas de page 60 On observe que le rapport érythroplasmatique du mercure est de 0,4, le sang entier contenant moins de 1 pour cent de la charge corporelle totale, 24 heures après l'administration de mercure inorganique marqué.Note de bas de page 62 Environ 7 pour cent du mercure inhalé sont exhalés. Chez des travailleurs exposés aux vapeurs de mercure, l'excrétion de cet élément dans l'urine a dépassé légèrement son élimination fécale.Note de bas de page 63 L'excrétion urinaire permet de mesurer une exposition récente à la vapeur de mercure. Une excrétion urinaire de 0,1 à 0,3 mg de mercure correspond généralement à une inhalation d'air dont la teneur en mercure est de 0,1 mg/m3.

Bien que les concentrations de mercure dans l'urine aient une valeur limitée pour le diagnostic individuel, les teneurs en mercure supérieures à la valeur normale de 0,01 mg/L peuvent servir de critères justificatifs de l'étiologie mercurielle au cours du diagnostic clinique du "syndrome d'asthénie végétative".Note de bas de page 64 Le méthylmercure est excrété lentement et irrégulièrement dans la bile, mais il est immédiatement réabsorbé dans la circulation sanguine à travers la paroi intestinale.Note de bas de page 65 Une certaine quantité de méthylmercure est convertie en ions de mercure(II) dans l'intestin. L'excrétion fécale représente environ 80 pour cent de l'excrétion de méthylmercure totale par l'organisme, mais sa réabsorption entérohépatique est forte par rapport à l'excrétion fécale. Dix pour cent du méthyl'mercure est excrété dans l'urine, et les 10 pour cent restants sont éliminés surtout par les cheveux et les poumons. L'excrétion quotidienne totale représente environ 1 pour cent de la charge corporelle totale. La demi-vie biologique, déterminée au cours d'expériences sur des sujets humains soumis à une seule exposition, est d'environ 50 jours; des mesures effectuées à l'occasion d'une exposition à long terme interrompue ont indiqué une demi-vie approximative de 70 jours; dans les deux cas, on a obtenu une large plage de données. La demi-vie observée sur le cerveau pour-rait être un peu plus longue qu'ailleurs dans l'organisme.Note de bas de page 12,Note de bas de page 38 On n'a détecté aucune différence dans la charge corporelle en fonction du sexe.

Effets toxiques

La manifestation, le caractère et l'importance des effets toxiques de l'absorption de mercure dépendent d'un certain nombre de facteurs, dont la forme chimique du métal et la nature du composé de mercure, son potentiel d'ionisation, la quantité absorbée, la durée de l'exposition et la voie d'administration, ainsi que les concentrations synergiques ou antagonistes des éléments, particulièrement le sélénium, présents dans l'alimentation.Note de bas de page 54 On n'a pas encore identifié la nature des lésions originelles causées par l'intoxication mercurielle. Cependant, on sait que le mercure réagit avec les groupes sulfhydryles des protéines et, comme presque toutes les protéines cellulaires en contiennent, les composés mercuriels ont la possibilité d'endommager la quasi totalité des cellules de l'organisme. Lorsqu'il est administré en doses massives, le mercure, quelle que soit sa forme chimique, dégrade les protéines, désactive les enzymes et perturbe gravement tout tissu avec lequel il entre en contact à une concentration suffisante.

Les troubles neuropathiques et rénaux constituent les deux principales réactions à l'intoxication mercurielle. Les premiers sont caractéristiques de l'intoxication par les sels méthylmercuriques et éthyl'mercuriques, qui ne causent que des lésions minimes au foie et aux reins. Les derniers sont caractéristiques de l'intoxication par le mercure inorganique.Note de bas de page 58 Cependant, en général, les doses mercurielles ingérées qui pro-duisent des effets toxiques aigus sous n'importe quelle forme, produisent les mêmes signes et symptômes de la mort prochaine, à savoir un état de choc, un collapsus cardio-vasculaire, une insufficance rénale aiguë ainsi que de graves troubles gastro-intestinaux.

Après l'administration intense de sels inorganiques ionisables de mercure à des animaux ou à l'homme, ce sont les reins qui présentent les concentrations les plus élevées de mercure et, bien que l'intoxication orale aiguë provoque surtout une gastrite et une colite hémor-ragiques, les reins sont l'organe cible principal.Note de bas de page 66 Les symptômes cliniques d'une intoxication aiguë com-prennent la pharyngite, la dysphagie, des douleurs abdominales, la nausée et des vomissements, la diarrhée sanglante et un état de choc. Par la suite apparaissent le gonflement des glandes salivaires, la stomatite, le déchaussement des dents, la néphrite, l'anurie et l'hépatite.Note de bas de page 66 L'ingestion de 500 mg de chlorure mercurique cause une grave intoxication et parfois la mort chez l'homme.Note de bas de page 50 L'inhalation d'air dont la teneur en vapeur de mercure est comprise entre 0,05 et 0,35 mg/m3 constitue une exposition intense.Note de bas de page 42,Note de bas de page 67 Une exposition de quelques heures à une concentration de 1 à 3 mg/m3 peut provoquer une irritation des poumons ainsi que la destruction du tissu pulmonaire et, occasion-nellement, des troubles du système nerveux central.Note de bas de page 54 L'exposition chronique se produit en milieu de travail fortement contaminé par le mercure, ou lors d'un usage thérapeutique prolongé de médicaments mercuriels. L'utilisation excessivement répétée de calomel (chlorure de mercure[I]) peut causer une intoxication générale dont les symptômes comprennent, dans les cas non mortels, la stomatite et la salivation excessive,Note de bas de page 54 et dans les cas mortels, la démence, l'éréthisme, la colite et l'insuffisance rénale aiguë.Note de bas de page 53 On ignore si les concentrations de mercure dans le cerveau ou les testicules atteignent un seuil toxique avant l'apparition de troubles rénaux (nécrose et calcinose marquées du tubule proximal). Les signes et les symptômes de l'exposition à la vapeur de mercure comprennent les tremblements perçus par le médecin seulement, les troubles mentaux (éréthisme) et la gingivite. Le "syndrome d'asthénie végétative" ou "micromercurialisme" serait dû à l'inhalation d'air contenant moins de 0,1 mg Hg/m3.Note de bas de page 64 Les composés de l'alkylmercure sont les plus toxiques pour l'homme, car ils causent des troubles neuropathiques irréversibles ou la mort après l'ingestion de quantités minuscules.Note de bas de page 68 Certaines contaminations de l'environnement par ces composés organiques et quelques accidents ont causé de nombreuses intoxications dans un certain nombre de pays, dont l'Iraq, le Guatemala, le Pakistan, le Japon (à Minamata et à Niigata)Note de bas de page 69 et les États-Unis.Note de bas de page 68 Les personnes ayant consommé du poisson contaminé (Japon) ou des céréales traitées avec des produits d'enrobage contenant des composés de l'alkylmercure (Guatemala, Iraq, Pakistan et États-Unis) ont été gravement intoxiquées, leur mort survenant même dans quelques cas.

Les symptômes peuvent apparaître plusieurs semaines ou plusieurs mois après un exposition à des concentrations toxiques de méthylmercure ou d'éthylmercure. C'est pourquoi il est impossible de distinguer clairement entre les symptomatologies aiguës et chroniques.

Chez les animaux, les doses subaiguës de composés de l'alkylmercure (qui ne provoquent aucun symptôme neuropathique) causent des dommages réversibles au foie et aux reins. Chez les animaux et l'homme, des doses plus élevées entraînent des lésions irréversibles de l'axe cérébro-spinal. Des troubles morphologiques précèdent les symptômes cliniques. Le contact de composés de l'alkylmercure avec la peau peut provoquer une dermatite aiguë ainsi que des altérations eczémateuses.Note de bas de page 60 Dans les cas de grave intoxication, il se produit souvent une forte perte pondérale avec ou sans symptômes intestinaux. Les symptômes neuropathiques comprennent la détérioration mentale, la rigidité et l'hyperkinésie, la salivation et la transpiration excessive.Note de bas de page 60 D'après les signes épidémiologiques observés chez l'homme, on estime que le méthyl'mercure provoque l'apparition des premiers effets nocifs décelables (symptômes neuropathiques) lorsque sa concentration sanguine atteint 0,2 mg/L. La concentration capillaire correspondante est de 0,05 mg/g.Note de bas de page 38 L'apport quotidien correspondant pour un adulte de 70 kg est d'environ 0,3 mg, et sa charge corporelle totale est de 25 mg.

Les concentrations sanguines chez le foetus peuvent être le double de celles de la mère; d'autre part, il est plus vulnérable à la toxicité du méthylmercure que l'adulte. C'est pourquoi on a fixé à 0,05 mg/L le seuil de concentration du méthylmercure dans le sang maternel, à partir duquel la santé du foetus est menacée.Note de bas de page 38 Cette concentration correspond à un apport quotidien d'environ 0,08 mg de méthylmercure.

En se fondant sur les essais sur les animaux de laboratoire et en appliquant à leurs résultats un facteur de sécurité de 1 000, l'U.S. Environmental Protection Agency à fixé l'apport quotidien acceptable chez un adulte de 70 kg à 0,01 mg de mercure inorganique.Note de bas de page 12 Dans les cas d'intoxication mortelle, la teneur initiale du cerveau en mercure est de 0,005 mg/g ou plus, et celle du foie et des reins est de 0,02 mg/g. Le sang total contient normalement 0,000005 mg/g de mercure et les cheveux, 0,01 mg/g. On a fixé la concentration maximale sécuritaire de mercure dans le sang à 0,0001 mg/g, mais des concentrations de 0,0005 mg/g ou plus élevées ont été observées sans aucun symptôme clinique évident.

Les oestrogènes et la spironolactoneNote de bas de page 61 protègent les reins des animaux contre le méthoxyéthyl'mercure.Note de bas de page 70 La spironolactone les protège également contre l'action du chlorure mercurique.Note de bas de page 71 La présence de zinc, de manganèse ou de cadmium dans la ration alimentaire peut modifier l'absorption gastro-intestinale du mercure.Note de bas de page 72,Note de bas de page 73 Chez les rats, l'administration orale de zinc et de chlorure mercurique supprime la toxicité de l'ion mercurique.Note de bas de page 74 Celle-ci est réduite par un traitement préliminaire avec l'ion de sélénite;Note de bas de page 75,Note de bas de page 76 cependant, ce phénomène n'est pas dû à une absorption moins importante de mercure ou à son excrétion accrue.Note de bas de page 77

Pouvoirs tératogène et mutagène

L'alkylmercure traverse facilement le placenta sans modification et se concentre dans les tissus foetaux. En conséquence, les enfants nés de mères exposées peuvent souffrir d'arriération mentale, d'infirmité motrice cérébrale ou de convulsions. Le foetus est beaucoup plus vulnérable à l'intoxication par le méthylmercure que l'enfant, comme le sont les jeunes de moins de 10 ans par rapport aux adultes.Note de bas de page 78 Les composés de l'alkylmercure sont tératogènes et toxiques pour l'embryon, chez les animaux de laboratoire.Note de bas de page 78 De plus, ils ont déjà causé des cassures de chromosomes dans les lymphocytes de sujets humains exposés au méthylmercure.Note de bas de page 78 On a montré que le phénylmercure provoque des dommages non spécifiques au système nerveux central du foetus de souris, mais on n'a pas observé d'effet semblable chez

l'homme. Bien que le méthylmercure agisse sur des mécanismes génétiques comme la fonction du fuseau achromatique et l'ADN, son pouvoir mutagène semble minime.

On n'a encore aucune preuve que le mercure inorganique ait un pouvoir mutagène, tératogène ou cancérogène.

Justification

  1. Le mercure est un élément toxique et il ne joue aucun rôle physiologique utile chez l'homme. Ses applications industrielles et agricoles libèrent du mercure en fortes concentrations dans les milieux restreints. Ce sont surtout les composés de type alkyl'mercure qui causent des préoccupations, en raison de leur toxicité et de leur potentiel d'accumulation biologique. Les teneurs en mercure des poissons d'eau douce, capturés dans des régions dont on craint la contamination par le mercure, rendent souvent ces poissons impropres à la consommation humaine.
  2. En se fondant sur des données épidémiologiques, on a fixé le seuil de concentration sanguine du mercure, à partir duquel on observe l'apparition de symptômes neuropathiques irréversibles, à 0,2 mg/L. L'apport quotidien maximal correspondant pour un adulte de 70 kg est estimé à 0,3 mg. En introduisant un facteur de sécurité de 10, on obtient un apport maximal acceptable de 0,03 mg de mercure sous forme de méthylmercure. La consommation quotidienne de 1,5 L d'eauNote de bas de page 61 dont la teneur en mercure est de 0,001 mg/L contribuerait pour environ 5 pour cent à l'apport total acceptable.
  3. La concentration maximale acceptable du mercure dans l'eau potable est donc de 0,001 mg/L. Cette teneur s'applique à toutes les formes possibles du mercure dans l'eau.

Références bibliographiques

Footnotes

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