Page 12 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le tétrachloroéthylène
11.0 Justification
Le tétrachloroéthylène est principalement utilisé comme solvant dans l'industrie du nettoyage à sec et comme produit intermédiaire, le public en général étant surtout exposé par le biais de l'air intérieur et extérieur. Le tétrachloroéthylène qui pénètre dans l'environnement provient principalement de sources anthropiques, et sa présence dans l'eau potable peut être le résultat de déversements.
Les effets du tétrachloroéthylène ont été étudiés chez les humains et les animaux de laboratoire, et on a observé des effets neurologiques chez toutes les espèces. Les cancers constatés de manière répétée chez les animaux (des adénomes et des carcinomes hépatocellulaires chez la souris, et des leucémie à cellules mononucléées chez le rat) n'ont pas été observés chez les humains exposés au tétrachloroéthylène en contexte professionnel ou environnemental. L'ensemble des éléments probants relatifs au MA en jeu dans le développement de ces tumeurs chez les animaux semble indiquer que ces dernières ne sont vraisemblablement pas attribuables à une activité mutagène.
Vu la volatilité du tétrachloroéthylène, on a procédé à une évaluation de l'exposition par des voies multiples à l'aide d'une modélisation PBPK pour déterminer si la prise de douches ou de bains donnait lieu à une exposition additionnelle par voie cutanée ou par inhalation. On a utilisé l'exposition par des voies multiples dans le cadre de l'évaluation des risques de cancer et des risques autres que le cancer.
On a eu recours à des modèles PBPK pour calculer la BMD associée aux effets neurologiques en se fondant sur les doses internes de tétrachloroéthylène chez les humains professionnellement exposés au composé dans l'air. La VBS ainsi obtenue pour le tétrachloroéthylène était de 0,01 mg/L (10 µg/L). Cette valeur est inférieure à la VBS relative aux tumeurs hépatocellulaires de 0,015 mg/L (15 µg/L), qui a été calculée à partir du taux de métabolisme du tétrachloroéthylène dans le foie. La VBS relative aux effets neurologiques est donc suffisante pour protéger des effets cancérogènes et non cancérogènes découlant de l'exposition au tétrachloroéthylène présent dans l'eau potable.
On établit une CMA de 0,010 mg/L (10 µg/L) pour le tétrachloroéthylène dans l'eau potable; cette valeur assure une protection contre les effets possibles sur la santé, elle peut être mesurée de manière fiable à l'aide des méthodes d'analyses existantes, et les techniques de traitement de l'eau à l'échelle résidentielle et à l'échelle municipale permettent de l'atteindre.
Santé Canada continuera, dans le cadre de son processus continu de révision des recommandations, à suivre les nouvelles recherches à ce sujet, et recommandera au besoin toute modification jugée appropriée.
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