Élaboration de systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur afin de protéger la santé : Guide des pratiques exemplaires

SC Pub. : 110210
Cat. : H129-9/2011F
ISBN : 978-1-100-98300-4

Remerciements

  • Davidge, Andrew (GHK International [Canada] Ltd.)
  • Dobilas, Geoff (GHK International [Canada] Ltd.)
  • Ebi, Kristie L. (Université Stanford et Carnegie Institution)
  • Fedos, Peter (coordonnateur des interventions en cas de chaleur accablante pour la ville de Surrey)
  • Hamel, Stephan (Santé publique Nouveau-Brunswick)
  • Hersi, Hibak (Ville de Vancouver)
  • King, Norman (Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal)
  • Lefebvre, Luc (Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal)
  • Luber, George (Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis)
  • McInnes, Judith (Département d'épidémiologie et de médecine préventive, Université Monash)
  • Morris-Oswald, Toni (Santé et Vie saine Manitoba)
  • Pacheco, Elaine (Santé publique de Toronto)
  • Paszkowski, Dawn E. (Université de la Colombie-Britannique)
  • Pratt, James (James Pratt Consulting)
  • Price, Karine (Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal)
  • Richters, Karina (Ville de Windsor)
  • Robinson, Martha (Santé publique d'Ottawa)
  • Roy, Lucie-Andrée (Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal)
  • Ruf, Fred (Outsourcing Services Inc.)
  • Sénécal, Ghyslaine (Agence de la santé et des services sociaux de Montréal)
  • Shapiro, Howard (Santé publique de Toronto)
  • Smargiassi, Audrey (Chaire de recherche sur la pollution atmosphérique, les changements climatiques et la santé, Université de Montréal)
  • Sullivan, Sue (Association canadienne de santé publique)

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Demande

Santé Canada reconnaît la contribution des personnes suivantes :

Pour obtenir davantage d'information au sujet des changements climatiques et des activités en matière de santé menées à Santé Canada, veuillez écrire à l'adresse suivante : Climatinfo@hc-sc.gc.ca.

Table des matières

Avant-propos

La chaleur accablante présente des risques de plus en plus grands pour la santé des Canadiens. Les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences de plusieurs communautés canadiennes élaborent des interventions afin de réduire les risques de la chaleur pour la santé et de se préparer à l'augmentation prévue de la fréquence, de la durée et de la gravité des épisodes de chaleur accablante causées par les changements climatiques. Pour aider les Canadiens à se protéger et à protéger leurs familles, les autorités sanitaires veulent obtenir des renseignements sur la meilleure façon d'intervenir pour aider les personnes à risque. Toutes sortes de mesures sont prises pour protéger la santé, mais bon nombre d'entre elles n'ont pas encore été mises à l'essai. Pour soutenir ces efforts, Santé Canada prend des mesures pour aider les Canadiens et les communautés à mieux résister aux changements climatiques. De plus en plus de communautés canadiennes commencent à élaborer des systèmes permettant de réduire les risques de la chaleur accablante pour la santé; elles auront donc besoin de stratégies efficaces de protection de la santé.

Une mesure d'adaptation clé permettant de protéger les gens contre les épisodes de chaleur accablante est l'élaboration et la mise en oeuvre, par les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, des systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur (SAIC). Le document intitulé Systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur pour protéger les Canadiens : Guide des meilleures pratiques donne un aperçu des risques de la chaleur accablante pour la santé et propose des stratégies fondées sur des données probantes permettant d'avertir les autorités sanitaires et le public lorsque survient une situation dangereuse. Destiné aux décideurs, aux planificateurs et aux fournisseurs de services qui contribuent à protéger les citoyens contre les épisodes de chaleur accablante, le Guide vise à les aider à élaborer des interventions adaptées aux besoins d'une communauté précise. Voici ce que contient le Guide :

  • des renseignements sur les épisodes de chaleur accablante et leurs risques potentiels pour la santé des Canadiens, y compris ceux qui sont les plus vulnérables à leurs répercussions;
  • des conseils concernant l'évaluation des vulnérabilités à la chaleur et les possibilités d'adaptation qui s'offrent à une communauté ou à une région;
  • des conseils concernant l'élaboration d'un SAIC qui permet de réduire la vulnérabilité à la chaleur des populations et des communautés;
  • un cadre d'évaluation de l'efficacité d'un SAIC;
  • des exemples de mesures préventives visant à réduire la température ambiante dans des milieux urbains;
  • des exemples et des études de cas concernant des interventions menées par des communautés partout au Canada et à l'étranger.

Les renseignements contenus dans le présent document ont été élaborés avec le soutien d'une diversité de partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux, y compris des experts et des intervenants responsables de fournir une aide aux Canadiens vulnérables durant les épisodes de chaleur accablante. Le document contient également des leçons tirées et des pratiques exemplaires relatives à l'organisation d'un SAIC communautaire afin d'aider les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences à protéger, en collaboration avec des organismes communautaires non gouvernementaux, la santé des Canadiens en cas de chaleur accablante.

1 Introduction

Au cours du dernier siècle, en raison des changements climatiques, la température mondiale a augmenté de 0,8 °C/1,4 °F. Selon les meilleures estimations du Groupe de travail tergouvernemental sur l'évolution du climat (GTIEC), le réchauffement climatique futur sera de 1,8 °C/3,2 °F à 4,0 °C/ 7,2 °F d'ici 2100Footnote 1. Il est prévu que, d'ici le milieu du siècle, la température estivale moyenne comme celle enregistrée en Europe en 2003 et qui a entraîné plus de 70 000 décèsFootnote 2Footnote 3 deviendra monnaie couranteFootnote 4. En 2010, un autre épisode de chaleur accablante catastrophique a frappé la Russie et a causé, selon l'estimation, quelque 55 000 décèsFootnote 5.

« La chaleur est un danger sur le plan environnemental et professionnel. La prévention des décès causés par des températures extrêmement élevées (vagues de chaleur) est maintenant un problème de santé publique ».
- R.S. Kovats et S. Hajat, 2008, p. 41Footnote 6

Il n'y a pas de définition normalisée du terme « épisode de chaleur accablante ». Le projet de recherche européen EuroHEAT définit le terme « vague de chaleur » de la façon suivante : « période durant laquelle la température apparente maximale et minimale est supérieure au 90e percentile de la répartition mensuelle pendant au moins deux jours »Footnote 7. Voici comment Environnement Canada définit une vague de chaleur : « période de plus de trois jours consécutifs où la température maximum est égale ou supérieure à 32 °C (90 °F) »Footnote 8. Il existe aussi une définition du terme « chaleur accablante » selon ses répercussions sur le plan physiologique : « La température minimale et la période qui, selon les observations, sont associées à une augmentation de la morbidité et de la mortalité au sein d'une population précise »Footnote 9.

Même si les décès causés par la chaleur peuvent être évités, les épisodes de chaleur accablanteFootnote a sont associés à une augmentation soudaine et rapide de la mortalité, particulièrement chez les aînés, les malades chroniques et les personnes socialement défavoriséesFootnote 6Footnote 9. Une augmentation de la morbiditéFootnote 13Footnote 14 est également observée; elle n'est cependant pas bien documentéeFootnote 15. Par conséquent, ces épisodes peuvent exercer des pressions sur les services sociaux et de santé existants, ce qui peut avoir des répercussions sur la prestation de ces services au public. Les épisodes de chaleur accablante représentent aussi des coûts économiques élevés pour la société. L'épisode européen de chaleur accablante en 2003 aurait coûté aux pays touchés 10 milliards d'euros en raison des effets combinés de la sécheresse, du stress thermique et des incendies, qui ont entraîné des pertes dans les domaines de l'agriculture, des animaux d'élevage et de la foresterieFootnote 16.

1.1 Aperçu des systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

Les effets de la chaleur sur la santé des Canadiens dépendent des mesures que prennent les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, les fournisseurs de services sociaux et de santé communautaire, et les gens pour se préparer et réagir aux répercussions des épisodes de chaleur accablante. Les recherches révèlent que les effets de la chaleur accablante sur la santé varient selonFootnote 6 :

  • la durée et la gravité d'un épisode de chaleur accablante;
  • le moment où l'épisode de chaleur accablante survient durant la saison;
  • la sensibilité de la population;
  • la capacité d'une communauté de réagir aux épisodes de chaleur accablante;
  • les mesures prises par les responsables et les particuliers, surtout les plus vulnérables.

Pour se préparer aux épisodes de chaleur accablante, certaines communautés au Canada et à l'étranger ont élaboré des systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur (SAIC)Footnote 17. Ces systèmes sont formés des principaux éléments suivants, décrits plus en détail à la section 3 :

Protocole d'avertissement - Détermine les conditions météorologiques qui pourraient occasionner une augmentation des taux de morbidité et de mortalité dans une région. Le protocole est utilisé pour avertir le public ainsi que les représentants gouvernementaux et les intervenants, qui peuvent ensuite prendre des mesures préétablies pour protéger la santé.

Plan d'intervention communautaire - Encourage les mesures prises par les particuliers pour se protéger pendant les périodes de chaleur accablante en favorisant les interventions en matière de santé publique destinées aux personnes vulnérables qui ont besoin d'aide.

Plan de communication - Favorise la sensibilisation aux effets que peut avoir la chaleur sur la santé et permet de donner des conseils, à l'aide de communiqués de presse, d'entrevues et de sites Web, sur la façon de réduire les risques pour la santé.

Plan d'évaluation - Évalue les activités associées au SAIC et favorise les améliorations du système, vise à évaluer à quel point les mesures prises sont opportunes, pertinentes et efficaces, et si elles correspondent aux priorités locales et contribuent à la réduction des répercussions sur la santé.

Un SAIC assure une protection maximale lorsqu'il est mis en oeuvre conjointement avec des mesures préventives qui garantissent une protection durable et à long terme contre les épisodes de chaleur accablante (figure 1).

Figure 1 : SAIC communautaire et mesures préventives pour réduire les risques de la chaleur pour la santé

Figure 1 : SAIC communautaire et mesures préventives pour réduire les risques de la chaleur pour la santé

La figure inclut de l'information relative aux différentes composantes d'un SAIC communautaire ainsi que des mesures préventives visant à réduire les risques de la chaleur pour la santé. La figure est un cercle composé de quatre couches. Sous la large catégorie des « mesures préventives » (couche 1, couche extérieure), on trouve sept mesures spécifiques (couche 2 : réduction des effets des îlots de chaleur urbains, promotion des communautés et des personnes en santé, modification des politiques de transport, amélioration du capital social et des réseaux sociaux, renforcement de la capacité d'adaptation à la chaleur, évaluation de la vulnérabilité à la chaleur et diminution des émissions de gaz à effet de serre). La catégorie « systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur » (couche 3) est composée de cinq éléments principaux (couche 4) qui sont représentés comme les cinq pièces d'un casse-tête : le protocole d'avertissement, le plan d'intervention communautaire, le plan de communication, le plan d'évaluation et enfin la mobilisation et l'engagement de la communauté. En particulier :

  • Le protocole d'avertissement stipule qu'il faut cerner les risques pour la santé et activer et désactiver les plans de communication et d'intervention.
  • Les mesures du plan d'intervention communautaire comprennent la nécessité de sensibiliser les intervenants et d'aider les personnes vulnérables.
  • Le plan de communication souligne la nécessité d'accroître la sensibilisation, de sensibiliser la population à l'importance de l'adaptation, de relier les partenaires et d'avertir les citoyens et les intervenants.
  • Les mesures du plan d'évaluation visent à améliorer le SAIC, valider les mesures et cerner les possibilités d'amélioration.
  • L'imbrication de la mobilisation et de l'engagement de la communauté dans ces éléments est importante pour tous les autres éléments principaux et elle se superpose au protocole d'avertissement, au plan d'intervention communautaire, au plan de communication et au plan d'évaluation.

Les mesures prises pour protéger la santé des citoyens varient grandement d'une région du Canada à une autre. Ces mesures sont diverses, de la diffusion de conseils concernant la protection de la santé par l'entremise de sites Web durant les épisodes de chaleur accablante, à des activités de sensibilisation et d'intervention globales des communautés pour aider les populations vulnérables à la chaleurFootnote 18Footnote 19. Pour s'adapter aux épisodes de chaleur accablante, les communautés doivent appliquer de façon systématique les pratiques exemplaires en matière d'élaboration, de mise en oeuvre et d'évaluation des SAIC.

1.2 Comment le Guide a été élaboré

Peu de SAIC mis en oeuvre au Canada et à l'étranger ont fait l'objet d'évaluations officielles. Par conséquent, les pratiques exemplaires et conseils fournis dans le présent Guide sont tirés d'une diversité de sources. Un examen de la documentation relative à des études portant sur les sujets suivants a été réalisé :

  • les changements climatiques et l'adaptation des services de santé;
  • l'élaboration et la mise en oeuvre d'un SAIC;
  • l'atténuation des effets des îlots de chaleur urbains;
  • la communication au public des risques de la chaleur pour la santé;
  • l'évaluation des programmes de santé publique.

L'objectif consistait à documenter les types de mesures (SAIC et mesures préventives) que prennent les communautés pour protéger leurs citoyens. L'examen était fondé sur une analyse des sources de données originales, des documents publiés et de la documentation parallèle, et comprenait des publications scientifiques à comité de lecture et toutes sortes de rapports techniques et gouvernementaux. Nous avons obtenu des renseignements auprès de sources tant nationales qu'internationales; cependant, nous n'avons inclus la documentation internationale que lorsqu'elle comprenait un volet canadien ou qu'elle fournissait un fondement théorique ou méthodologique applicable au contexte canadien.

Les commentaires d'experts ont été recueillis auprès d'un comité consultatif sur les SAIC, créé pour orienter une initiative de Santé Canada visant à améliorer la capacité des particuliers et des communautés de notre pays de s'adapter à la chaleur. Ce comité était formé d'experts qui possédaient des connaissances et une expérience professionnelle dans les domaines suivants : l'élaboration et la mise en oeuvre d'un SAIC, l'adaptation aux conséquences des changements climatiques sur la santé, la gestion de la santé publique et des urgences, les besoins des populations vulnérables à la chaleur et la santé en milieu de travail. Le Guide a été révisé par des experts en la matière ainsi que par des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences au Canada.

Le Guide est aussi fondé sur l'expérience de quatre communautés canadiennes qui ont réalisé, pour le compte de Santé Canada, un projet pilote visant l'élaboration complète d'un SAIC (Winnipeg, Manitoba; une région rurale du Manitoba relevant de l'Office régional de la santé d'Assiniboine [ORSA]; Windsor, Ontario; Fredericton, Nouveau-Brunswick)Footnote b. Ces communautés ont utilisé les résultats d'exercices sur table et d'évaluations de la vulnérabilité à la chaleur pour élaborer leur SAIC. Le Guide décrit aussi les expériences vécues par des communautés canadiennes choisies qui ont mis sur pied un SAIC ainsi que les conclusions qu'elles ont tirées de leurs évaluations (c.-à-d. Hamilton, Sudbury, Toronto, Ottawa, Kingston, Frontenac, Lennox & Addington en Ontario, et Montréal au Québec).

2 Risques que courent les Canadiens durant les périodes de chaleur accablante

2.1 Le lien entre la chaleur et la santé

Le corps humain tente de maintenir une température normale d'environ 37 °C/99 °F en rétablissant constamment l'équilibre entre l'apport en chaleur et la perte de chaleurFootnote 20. Une température atmosphérique excessive combinée à un taux d'humidité élevé, à une charge solaire et au travail métabolique (particulièrement sans un déplacement d'air modéré) peut surcharger la capacité de thermorégulation et de rafraîchissement de l'organismeFootnote 21.

La surexposition à une chaleur accablante ou le déploiement d'efforts trop intenses pour l'âge ou la condition physique d'une personne dans de tels environnements peuvent exercer des pressions excessives sur l'organisme et entraîner des maladies associées à la chaleur de gravité modérée, comme les boutons de chaleur, l'oedème, les évanouissements, les crampes et l'épuisement. Cette exposition peut aussi causer un coup de chaleur pouvant mettre la vie en danger et avoir des conséquences graves et durablesFootnote 22. Durant les périodes de chaleur accablante, les gens peuvent aussi être emportés par des maladies sous-jacentes (respiratoires, cardiovasculaires) qui sont aggravées par la chaleur.

L'analyse des données sur la morbidité et la mortalité recueillies durant de précédents épisodes de chaleur accablante révèle que les groupes de population suivants sont plus vulnérables en raison de facteurs de risque sous-jacents :

  • les adultes plus âgésFootnote 11;
  • les nourrissons et les jeunes enfantsFootnote 24;
  • les personnes atteintes d'une maladie chronique (p. ex. des troubles psychiatriques) ou ayant une déficience physiqueFootnote 10;
  • les gens qui prennent certains médicaments ayant une incidence sur la sensibilité à la chaleur du fait qu'ils influent sur les fonctions de rafraîchissement de l'organisme ou la rétention d'eau et de sel (p. ex. antihypertenseursFootnote 25, antidépresseursFootnote 26, antipsychotiquesFootnote 26Footnote 27, antiparkinsoniensFootnote 27);
  • les personnes défavorisées sur le plan social (p. ex. les personnes à faible revenuFootnote 23, les sansabriFootnote 28 et les personnes vivant seulesFootnote 10);
  • les nouveaux arrivants au Canada et les populations transitoires (comme les touristes)Footnote 29;
  • certains groupes professionnels (p. ex. les agriculteurs, les travailleurs de la construction, les mineurs, les planteurs d'arbres)Footnote 30;
  • les personnes qui pratiquent une activité physiqueFootnote 13Footnote 33.

Les épisodes de chaleur accablante qui surviennent au début de l'été ont généralement plus de répercussions sur la santé que ceux qui ont lieu à la fin de la saisonFootnote 34. La plupart des gens qui sont régulièrement exposés à des températures élevées s'accoutument à la chaleurFootnote 34Footnote 35. Cependant, la capacité de l'organisme de s'acclimater peut être limitée chez certaines personnes, comme celles qui sont atteintes d'une maladie cardiaqueFootnote 36Footnote 37, les aînésFootnote 37 et les jeunes enfantsFootnote 37. Ce type d'acclimatation est le résultat d'une adaptation physiologique des systèmes cardiovasculaires et de sudationFootnote 38. Les avantages de l'acclimatation diminuent à mesure qu'une personne est exposée à des températures moins élevéesFootnote 39.

Les risques de la chaleur accablante pour la santé sont bien documentés. Selon de nombreuses études internationales et canadiennes, les taux de mortalité quotidiens augmentent lorsque la température dépasse certains niveauxFootnote 40Footnote 41. Une récente analyse de l'épisode de chaleur accablante qui a eu lieu en 2009 en Colombie-Britannique, au cours duquel la température (mesurée à l'aéroport international de Vancouver) a atteint 34,4 °C/93,9 °F durant huit jours, révèle qu'il a causé 156 décès dans les basses-terres continentalesFootnote 42.

Selon une analyse historique du taux de mortalité moyen annuel associé à la chaleur accablante durant la période de 1954 à 2000, une moyenne annuelle de 121, 120, 41 et 37 décès en surnombre à Montréal, à Toronto, à Ottawa et à Windsor, respectivement, a été observée au cours de cette périodeFootnote 43. En outre, certaines études révèlent une corrélation entre une température élevée et l'augmentation de la morbiditéFootnote 13. Les épisodes de chaleur accablante ont aussi des répercussions sur la santé des habitants des petites communautés (p. ex. rurales)Footnote 44. Ces répercussions sont plus difficiles à mesurer en raison de la densité de population moindre de ces communautés et, par conséquent, du nombre moins élevé de décèsFootnote 45 .

Pour mieux comprendre le lien entre la chaleur et la santé au Canada, des courbes de températuremortalité ont été dessinées pour les villes de Winnipeg, de Windsor, de Hamilton, de Toronto et de Fredericton (figure 2). Ces courbes révèlent que la température est un risque pour la santé dans toutes les villes examinées et que le lien entre température et mortalité varie d'une ville à l'autre. Par exemple, à Hamilton le taux de mortalité relative était de plus de 100 % (taux de mortalité moyen pour juin, juillet et août de chaque année) lorsque la température maximale quotidienne atteignait 26 °C/79 °F, tandis que à Windsor ce même taux était observé à une température de 30 °C/86 °F. Le taux de décès observé lorsque la température augmente est aussi variable. À Fredericton, l'augmentation du taux de mortalité relative gagnait en importance à mesure que la température augmentait, comparativement à Windsor (comme le montre l'inclinaison de la courbe figure 2). Des résultats semblables ont été observés dans 8 régions du QuébecFootnote 40 et dans 15 villes d'EuropeFootnote 7 . Ces différences sont fréquemment attribuées à la capacité d'adaptation de la ville, aux différences entre les populations vulnérables et au climat localFootnote 7. Ces conclusions confirment certains rapports publiés qui montrent aussi une variation entre les régions, entre les villes et selon les quartiersFootnote 7Footnote 47.

Les effets de la chaleur sur la santé sont plus marqués si la température élevée persiste pendant plusieurs jours et durant la nuit. Une température nocturne élevée n'offre aucun répit et contribue à l'augmentation du stress thermiqueFootnote 51. Certains secteurs des zones urbaines, connus sous le nom d'îlots de chaleur urbains (section 3.8), retiennent la chaleur du jour; dans ces îlots, la température diminue moins rapidement que dans les autres secteurs. Le type d'édifice (p. ex. la conception) et son emplacement peuvent avoir un effet important sur l'exposition personnelle à la chaleur. Par exemple, la température à l'intérieur peut être plus élevée dans les édifices comptant plusieurs étagesFootnote 55 . La figure 3 illustre comment la température à l'intérieur d'un duplex peut demeurer élevée même si la température à l'extérieur diminue pendant la nuit.

À l'aide du modèle additif généralisé, une corrélation a été réalisée entre les températures maximales quotidiennes enregistrées durant les mois de juin, de juillet et d'août pour la période de 1986 à 2005 et le nombre de décès non causés par un traumatismeFootnote 48Footnote 49Footnote cFootnote d.

Figure 2 : Lien entre les températures maximales quotidiennes enregistrées en juin, en juillet et en août, et le nombre de décès non causés par un traumatisme dans les villes canadiennes sélectionnées, 1986-2005

Figure 2 : Lien entre les températures maximales quotidiennes enregistrées en juin, en juillet et en août, et le nombre de décès non causés par un traumatisme dans les villes canadiennes sélectionnées, 1986-2005

Un graphique illustre le lien entre les températures maximales quotidiennes enregistrées en juin, en juillet et en août, et le nombre de décès non causés par un traumatisme dans les villes canadiennes sélectionnées, de 1986 à 2005. Les courbes de tendance démontrent que la température représente un risque pour la santé dans les cinq villes examinées et que le lien entre la température et la mortalité varie parmi celles-ci. Une mortalité relative supérieure à 100 % a été décelée à 27 °C/81 °F à Winnipeg, 30 °C/86 °F à Windsor, 26 °C/79 °F à Hamilton, et à 29 °C/84 °F à Toronto et Fredericton. On observe une forte hausse du pourcentage de mortalité relative dans toutes les villes examinées à une température maximale quotidienne d'environ 26 °C/79 °F. On ne constate aucune augmentation importante de la mortalité à des températures maximales quotidiennes inférieures à 26 °C/79 °F, à l'exception d'une ville; le pourcentage de mortalité relative à Hamilton augmente nettement à des températures inférieures à 16 °C/61 °F.

Source : Adapté de B. Casati et A. Yagouti, sous presseFootnote 50.

L'Université Concordia (Montréal) a effectué une étude sur les conditions thermiques à l'intérieur de 55 logements de Montréal afin de mieux comprendre l'effet des îlots de chaleur urbains sur les conditions à l'intérieur des habitations durant les épisodes de chaleur accablante. La température intérieure (ligne continue verte) mesurée du 7 au 9 juillet 2010 au deuxième étage d'un immeuble de deux étages situé sur l'Île de Montréal est illustrée dans le graphique, de même que la température extérieure mesurée à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau (ligne pointillée orange). Le graphique montre que durant ces deux journées la température intérieure a dépassé les 34 °C/93 °F. En outre, la température ne baissait pas de façon considérable la nuit (zones ombrées). La température intérieure est demeurée supérieure à 31 °C/88 °F, tandis que la température extérieure était beaucoup moins élevée (environ 24 °C/75 °F).

Figure 3 : Comparaison entre la température d'un duplex de Montréal et celle du milieu ambiant, du 7 au 9 juillet 2010

Figure 3 : Comparaison entre la température d'un duplex de Montréal et celle du milieu ambiant, du 7 au 9 juillet 2010

Le graphique représente une comparaison entre la température d'un duplex de Montréal et celle du milieu ambiant. Des courbes de différentes couleurs indiquent la température à l'intérieur (ligne continue verte) et à l'extérieur (ligne pointillée orange) sur une période de deux jours, du 7 au 9 juillet 2010. Pendant la journée, les deux jours, la température ambiante intérieure a dépassé les 34 °C/93 °F. La nuit, elle est demeurée supérieure à 31 °C/88 °F, ce qui montre qu'elle ne baissait pas de façon considérable la nuit. Autrement, la température ambiante extérieure montrait une variation plus importante sur les deux journées; elle chutait à 24 °C/75 °F la nuit et s'élevait jusqu'à 32 °C/90 °F le jour.

Source : Adapté de Park et coll., 2011Footnote 58 .

Une analyse des tendances relatives à la température effectuée par Environnement Canada a révélé que, de 1971 à 2000, il y a eu de 10 à 15 jours par année où la température a été supérieure à 30 °C/86 °F dans 29 communautés du sud de l'Ontario. Dans cinq autres communautés, il y a eu de 15 à 25 jours où la température a été supérieure à 30 °C/86 °FFootnote 59 . Certaines années, le nombre de jours de chaleur était plus élevé; par exemple, en 2005, à Windsor et à Toronto, des températures de plus de 30 °C/86 °F ont été enregistrées pendant 47 et 35 jours, respectivement. Selon les projections de température (figure 4), le nombre de jours où la température dépassera les 30 °C/86 °F à Toronto, à Winnipeg et à Fredericton sera près du double entre 2041 et 2070. À Windsor, ce nombre devrait tripler entre 2071 et 2100. L'augmentation projetée du nombre de nuits chaudes fera en sorte qu'il y aura peu de répit.

Le nombre accru d'épisodes de chaleur accablante causés par les changements climatiques auront des répercussions sur la santé des Canadiens, à moins que davantage d'efforts d'adaptation ne soient déployés. Par exemple, selon les projections, si aucune mesure n'est prise pour gérer les risques, il y aura une augmentation de 150 décès en surnombre par année d'ici 2020 au Québec, de 550 décès en surnombre d'ici 2050 et de 1 400 d'ici 2080Footnote 60 . Le nombre réel de décès pourrait être plus élevé en raison du vieillissement de la population et d'une plus grande vulnérabilité à la chaleurFootnote 61 .

Figure 4 : Nombre de journées très chaudes et de nuits chaudes recensées et anticipées pour certaines villes canadiennesFootnote e

Figure 4 : Nombre de journées très chaudes et de nuits chaudes recensées et anticipées pour certaines villes canadiennes

Deux diagrammes à barres indiquent le nombre de journées très chaudes et de nuits chaudes, respectivement, pour sept villes canadiennes (Fredericton, Montréal, Kingston, Toronto, Hamilton, Windsor et Winnipeg). Les nombres sont basés sur les relevés des températures observées entre 1961 et 2000, ainsi que sur les projections pour les années 2011 à 2040, 2041 à 2070 et 2071 à 2100 à l'aide des modèles canadiens du climat (scénario A2).

Le diagramme à barres des journées très chaudes où la température est supérieure à 30 ºC/86 ºF comprend les données suivantes :

  • 1961 à 2000 : Fredericton = 9, Montréal = 9, Kingston = 4, Toronto = 13, Hamilton = 15, Windsor = 22, Winnipeg = 14
  • 2011 à 2040 : Fredericton = 16, Montréal = 18, Kingston = 9, Toronto = 28, Hamilton = 24, Windsor = 35, Winnipeg = 30
  • 2041 à 2070 : Fredericton = 24, Montréal = 27, Kingston = 15, Toronto = 48, Hamilton = 36, Windsor = 48, Winnipeg = 35
  • 2071 à 2100 : Fredericton = 40, Montréal = 44, Kingston = 32, Toronto = 59, Hamilton = 56, Windsor = 64, Winnipeg = 58

Le diagramme à barres des nuits chaudes où la température est supérieure à 22 ºC/72 ºF comprend les données suivantes :

  • 1961 à 2000 : Fredericton = 0, Montréal = 2, Kingston = 3, Toronto = 2, Hamilton = 2, Windsor = 5, Winnipeg = 2
  • 2011 à 2040 : Fredericton = 1, Montréal = 6, Kingston = 10, Toronto = 5, Hamilton = 4, Windsor = 10, Winnipeg = 3
  • 2041 à 2070 : Fredericton = 3, Montréal = 10, Kingston = 17, Toronto = 7, Hamilton = 7, Windsor = 22, Winnipeg = 4
  • 2071 à 2100 : Fredericton = 4, Montréal = 22, Kingston = 32, Toronto = 22, Hamilton = 19, Windsor = 40, Winnipeg = 8. P10

Source : B. Casati et A. Yagouti, sous presseFootnote 50.

Notes de bas de page e

Les projections des températures proviennent du Modèle régional canadien du climat établi par le Consortium Ouranos sur la climatologie régionale et l'adaptation aux changements climatiques et à l'aide du Rapport spécial sur les scénarios d'émissions A2Footnote 1 . Le scénario A2 décrit « un monde très hétérogène caractérisé par une forte croissance démographique, un faible développement économique et de lents progrès technologiques »Footnote 1 . Le nombre de journées très chaudes et de nuits chaudes pour chaque ville est basé sur les relevés des températures observées entre 1961 et 2000, ainsi que sur les projections pour les années 2011 à 2040, 2041 à 2070 et 2071 à 2100.

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2.2 Répercussions de la pollution de l'air et de la chaleur accablante sur la santé

Les effets sur la santé de l'exposition à la pollution de l'air et à la chaleur accablante préoccupent les autorités de la santé publique. Il y a des liens complexes entre la température atmosphérique élevée, les niveaux de pollution de l'air, les types de polluants atmosphériques, les comportements individuels et les mesures visant à protéger le public. Selon l'Association médicale canadienne, en 2008, 21 000 décès au Canada étaient directement associés aux effets de la pollution de l'airFootnote 62. Le nombre limité de données probantes indique que les expositions combinées à la pollution de l'air et à la chaleur accablante ont des répercussions synergétiques sur la santéFootnote 63. La pollution de l'air et la chaleur accablante peuvent se combiner pour influer de trois façons principales sur la santé :

Sur le plan de l'environnement - Des températures ambiantes élevées augmentent la formation de polluants atmosphériques comme l'ozone troposphériqueFootnote 63Footnote 64. Les feux de forêt, qui surviennent plus souvent lorsque l'air est chaud et sec, peuvent aussi influer sur la qualité de l'airFootnote 65Footnote 66. Les personnes exposées aux cendres et à la fumée des feux sont souvent victimes d'une irritation des yeux et des voies respiratoires, qui peut entraîner une bronchiteFootnote 63Footnote 67.

Sur le plan physiologique - La réduction de la fonction pulmonaire ou de la variabilité de la fréquence cardiaque causée par l'ozone ou la pollution par particules en suspension peut entraîner une mauvaise oxygénation des tissus, particulièrement lorsqu'il y a augmentation du stress cardiovasculaire et que la fonction de thermorégulation de l'organisme est davantage sollicitéeFootnote 68Footnote 69. La réduction de la fonction respiratoire causée par la pollution de l'air peut aussi nuire à la fonction cardiovasculaire en cas de stress thermiqueFootnote 63.

Sur le plan du comportement - En raison du comportement qu'elles adoptent durant les épisodes de chaleur accablante, les risques que présente la pollution de l'air peuvent être plus grands pour certaines personnes. Les gens qui passent plus de temps à l'extérieur ou laissent leurs fenêtres ouvertes s'exposent davantage aux polluants extérieurs.

Feux de forêt à Osoyoos, Colombie-Britannique, 2003

Des mesures adéquates permettant de protéger la population de la pollution de l'air et de la chaleur accablante peuvent entraîner des avantages concomitants immédiats pour la santé de tous les Canadiens. Par exemple, la réduction des températures ambiantes par l'aménagement de parcs qui fournissent de l'ombre et dissipent la chaleur grâce à l'évaporation et à la transpiration végétale peut accroître les niveaux d'activités physiques si ces parcs sont dotés d'un plus grand nombre de sentiers pédestres et de pistes cyclables visant à encourager l'utilisation d'autres moyens de déplacement. Ce type de mesure pourrait contribuer à la réduction de la pollution de l'air et à l'augmentation de l'activité physique des Canadiens, deux aspects ayant des effets positifs sur la santéFootnote 70Footnote 71.

3 Se préparer aux répercussions de la chaleur accablante sur la santé

Les influences combinées de l'augmentation de l'urbanisation, du vieillissement de la population et de l'augmentation projetée de l'exposition des Canadiens à des températures plus élevées en raison des changements climatiques seront vraisemblablement associées à des répercussions négatives sur la santé de la population si aucune autre mesure d'adaptation n'est priseFootnote 72. À l'heure actuelle, de nombreuses communautés canadiennes et américaines ne sont pas prêtes à faire face à de tels évènementsFootnote 53Footnote 73. Bon nombre des personnes les plus vulnérables à la chaleur ne prennent pas de mesures protectrices durant les périodes de chaleur accablante, probablement parce qu'elles ne croient pas que leur santé est à risque ou qu'elles ne connaissent pas les mesures à prendreFootnote 29Footnote 77Footnote 78.

Santé Canada recommande l'élaboration et la mise en oeuvre d'un SAIC pour prévenir les risques pour la santé que présentent les épisodes de chaleur accablante, s'y préparer et intervenir face à eux.

Les SAIC permettent de réduire les taux de morbidité et de mortalité liés à la chaleur durant les épisodes de chaleur accablante. En effet, ils permettent d'informer le public des risques, d'organiser la réaction de la communauté afin que celle-ci puisse aider les populations vulnérables et de fournir aux gens des renseignements et d'autres ressources pour les aider à prendre des mesures proactives avant et durant les épisodes de chaleur accablanteFootnote 72Footnote 79. Voici les meilleurs moyens de réduire les risques associés aux épisodes de chaleur accablante :

  • déterminer les groupes de population et les secteurs cibles en procédant à des évaluations de la vulnérabilité;
  • veiller à ce qu'un plan de SAIC vise à répondre aux besoins locaux et corresponde aux priorités locales;
  • mobiliser les intervenants les mieux placés pour augmenter l'efficacité du SAIC;
  • transmettre des avertissements à l'aide d'un déclencheur propre à la communauté, élaboré en fonction des liens entre la chaleur et la santé;
  • prendre les mesures d'intervention qui permettent de réduire les risques de la chaleur pour la santé et de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables à la chaleur;
  • choisir des stratégies de communication qui permettent de sensibiliser davantage la population et de modifier les comportements;
  • assurer le suivi des activités associées au SAIC et les évaluer à la fin de la saison chaude;
  • mettre en oeuvre des mesures préventives à long terme qui permettent de réduire l'exposition à la chaleur et les effets négatifs de la chaleur sur la santé.

Les sections suivantes du Guide présentent des renseignements sur les principaux éléments d'un SAIC et une mise en oeuvre efficace. Compte tenu de la diversité des communautés canadiennes (p. ex. composition démographique, densité de la population, capacité unique d'émettre des avertissements et de susciter des réactions), le Guide offre plusieurs approches qui peuvent être adaptées pour atténuer les risques de la chaleur pour la santé. Il contient des exemples pertinents de mesures visant à protéger la santé qui ont été prises dans des communautés au Canada et ailleurs dans le monde afin de fournir des méthodes et outils utiles aux responsables de la santé publique et de la gestion des urgences.

3.1 Systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur en vue de protéger la santé

Il est possible d'avoir recours à des systèmes d'avertissement qui préviennent la population d'une situation dangereuse imminente afin de mobiliser les ressources communautaires pour qu'elles viennent en aide aux personnes qui en ont besoin. Des messages et des stratégies d'information bien ciblés peuvent contribuer efficacement à sensibiliser la population aux risques de la chaleur pour la santé et entraîner un changement de comportementFootnote 82 .

Les évaluations des SAIC existants, bien que peu nombreuses, révèlent que ces systèmes contribuent à protéger le public contre les maladies et les décès associés aux épisodes de chaleur accablanteFootnote 79 . Selon les résultats d'analyses d'épisodes de chaleur accablante passés, l'absence de plans d'intervention et la coordination limitée entre les services sociaux et les organismes de santé ont vraisemblablement contribué de façon considérable aux effets négatifs sur la santéFootnote 6.

Pour qu'un SAIC soit efficace, les autorités gouvernementales régionales et locales doivent prendre des mesures coordonnées. La participation d'intervenants du secteur privé et de groupes communautaires est aussi essentielle à la sensibilisation des groupes vulnérablesFootnote 73. Les principaux éléments d'un SAIC sont les suivants :

  • la mobilisation et l'engagement de la communauté;
  • un protocole d'avertissement;
  • un plan d'intervention communautaire;
  • un plan de communication;
  • un plan d'évaluation.

Le tableau 1 présente les principaux éléments et les mesures préventives qui se trouvent dans des plans et documents d'orientation nationaux et internationaux choisis concernant les SAIC.

Les principaux éléments d'un SAIC sont mis en oeuvre à différents moments. Certaines activités se déroulent pendant toute l'année (p. ex. prise de mesures préventives, éducation et sensibilisation des intervenants), tandis que d'autres sont menées durant une période précise (p. ex. éducation et sensibilisation du public, surveillance et analyse des conditions météorologiques, évaluation) (figure 5). Le début et la fin de la saison chaude sont déterminés par le climat local et la possibilité d'un épisode de chaleur accablante selon les données et tendances climatiques historiques.

Les prévisions météorologiques sont suivies au quotidien durant les mois où la chaleur accablante peut présenter un risque pour la santé. Lorsqu'un épisode de chaleur accablante est imminent, les responsables désignés déterminent si les éléments déclencheurs d'une alerte de chaleur accablante propres à une communauté sont présents et si les risques pour la santé justifient le recours au SAIC. Si un avertissement est émis, les partenaires internes et externes sont avisés au moyen d'activités de communication préétablies, le public est informé des risques de la chaleur pour la santé, et bien souvent des mesures d'intervention communautaire visant à aider les personnes vulnérables à la chaleur sont mises en place.

Une analyse continue des prévisions météorologiques détermine le moment où les conditions météorologiques ne présentent plus de danger pour la santé. L'avertissement est suspendu au moyen d'avis internes et externes, qui sont suivis d'un bilan et d'une évaluation après l'épisode. Le suivi des conditions météorologiques se poursuit jusqu'à ce qu'un nouvel épisode de chaleur accablante soit prévu et que le SAIC soit remis en fonction, ou jusqu'à ce qu'il soit peu vraisemblable que d'autres épisodes de chaleur accablante surviennent.

Figure 5 : Calendrier de mise en oeuvre des principaux éléments d'un SAIC et des mesures préventives

Figure 5 : Calendrier de mise en oeuvre des principaux éléments d'un SAIC et des mesures préventives

La figure montre un calendrier de mise en œuvre des principaux éléments d'un SAIC et des mesures préventives. La figure est divisée en quatre saisons (listées dans la couche extérieure d'un diagramme à secteurs) pendant lesquelles des mesures préventives sont mises en place (décrites dans la couche intérieure du diagramme à secteurs). Les saisons sont les suivantes : avant la saison chaude, la saison chaude, après la saison chaude et la fin de la saison chaude. Certaines mesures sont mises en place pendant une période particulière alors que d'autres le sont tout au long de l'année. Avant la saison chaude, les mesures visent à confirmer la mobilisation des intervenants et les mesures d'intervention du SAIC. Pendant la saison chaude, les mesures servent à surveiller et analyser les prévisions météorologiques, afin d'activer ou de désactiver le SAIC. Les mesures mises en place avant et pendant la saison chaude ont pour objectif d'éduquer et de sensibiliser le public. Après la saison chaude, le but des mesures est d'évaluer le SAIC. Tout au long de l'année, des mesures sont mises en œuvre pour éduquer et sensibiliser les intervenants et mettre en place des mesures préventives (p. ex. réduction des effets des îlots de chaleur urbains).

Tableau 1 : Principaux éléments d'un SAIC et mesures préventives Footnote f
  OMS Euro HEAT U.S. EPA Australie Angleterre Communautés canadiennes
Mobilisation et engagement de la communauté - Nécessite un organisme coordonnateur, doit préparer la communauté pour la saison chaude à venir en déterminant ses besoins, en recrutant des intervenants et en élaborant des plans de mise en oeuvre d'un SAIC.
Choix d'un organisme de coordination principal X X X X X X
Participation d'intervenants d'envergure X X X X X X
Organisation et élaboration d'un SAIC X X X X X X
Mobilisation de la communauté X X X X X X
Organisation des préparatifs avant la saison chaude X X X X X X
Protocole d'avertissement - Détermine les conditions météorologiques qui pourraient occasionner une augmentation des taux de morbidité et de mortalité dans une région. Le protocole est utilisé pour avertir le public ainsi que les représentants gouvernementaux et les intervenants, qui peuvent ensuite prendre des mesures préétablies pour protéger la santé.
Établissement d'un protocole d'avertissement officiel X X X X X X
Protocole reflétant les conditions météorologiques locales X X X X X X
Protocole reflétant les vulnérabilités à la chaleur X X X X X X
Protocole d'activation X X X X X X
Protocole de désactivation           X
Plan d'intervention communautaire - Encourage les mesures prises par les particuliers pour se protéger pendant les périodes de chaleur accablante en favorisant les interventions en matière de santé publique destinées aux personnes vulnérables qui ont besoin d'aide.
Établissement d'un plan d'intervention communautaire officiel X X X X X X
Plan doté de mesures adaptées aux besoins des populations vulnérables X X X X X X
Plan axé sur les intervenants X X X X X X
Plan de communication - Favorise la sensibilisation aux effets que peut avoir la chaleur sur la santé et permet de donner des conseils, à l'aide de communiqués de presse, d'entrevues et de sites Web, sur la façon de réduire les risques pour la santé.
Établissement d'un plan de communication officiel X X X X X X
Élaboration d'une campagne de sensibilisation avant la saison chaude X X X X X X
Recherche de messages contradictoires et élaboration d'un plan pour remédier au problème X   X X X X
Rédaction de messages sur les risques de la chaleur pour la santé destinés à un public précis et adoption de stratégies de sensibilisation X X X X   X
Plan d'évaluation - Évalue les activités associées au SAIC et favorise les améliorations du système, vise à évaluer à quel point les mesures prises sont opportunes, pertinentes et efficaces, et si elles correspondent aux priorités locales et contribuent à la réduction des répercussions sur la santé.
Établissement d'un plan d'évaluation non officiel X X X X X X
Mise en oeuvre d'un mécanisme de surveillance de la santé en temps réel X X     X X
Évaluation à la fin de la saison X X X   X X
Mesures préventives : réduire les îlots de chaleur urbains - Diminuent les risques de la chaleur pour la santé grâce à des mesures d'atténuation et d'adaptation visant à réduire la chaleur en milieu urbain.
Enquête sur l'effet des îlots de chaleur urbains   X   X X X
Plan à long terme (p. ex. Mise en oeuvre de mesures d'atténuation des îlots de chaleur urbains) X X X   X X
Notes de bas de page f

Pour préparer ce tableau, nous avons passé en revue des documents et les plans relatifs à la santé en période de chaleur. Parmi ces plans et documents, mentionnons les suivants : Plans d'action sanitaire contre la chaleur (OMS)Footnote 137 , Improving Public Health Responses to Extreme Weather/Heat-Waves--EuroHEAT : Technical Summary (EuroHEAT)Footnote 7 , Excessive Heat Events Guidebook (U.S. EPA)Footnote 177 Footnote 177 , Heatwave Plan for Victoria: Protecting Health and Reducing Harm from Heatwaves (Australie)Footnote 145 , Heatwave Plan for England: Protecting Health and Reducing Harm from Extreme Heat and Heatwaves(Angleterre)Footnote 144. En outre, les plans de SAIC de six collectivités canadiennes (ceux de quatre collectivités ayant réalisé un projet pilote pour Santé Canada, et ceux des villes de Toronto et de Montréal) ont été examinés. Au moins trois des six collectivités devaient avoir inclus un SAIC dans leur plan pour que cet élément clé soit inclus dans le tableau.

Retour à la référence de la note de bas de pagef

3.2 Évaluation de la vulnérabilité aux répercussions de la chaleur accablante sur la santé

La vulnérabilité des gens et des communautés aux répercussions de la chaleur accablante sur la santé varie selon la sensibilité physiologique de la population, les taux actuels d'exposition à ces évènements et l'accessibilité à des programmes et à des activités qui permettent de réduire directement ou indirectement les risques de la chaleur pour la santé.

Il faut déterminer la vulnérabilité des gens et des communautés avant la saison chaude, afin de prévenir l'apparition rapide de maladies associées à la chaleur et d'analyser les mesures visant à protéger la santéFootnote 9. Ces évaluations permettront de déterminer les niveaux de risque existants, d'accroître la compréhension quant à la vulnérabilité des gens et des communautés, ainsi qu'orienter les mesures à prendre pour améliorer la résilience, dans le cadre de la mise en oeuvre d'un SAICFootnote 4. Ces évaluations permettent également de mesurer la capacité d'adaptation future des gens et de la communauté, et de déterminer les interventions nécessaires pour réduire les effets indésirables sur la santé. La compréhension de la vulnérabilité est un processus itératif. Une meilleure participation de la communauté et l'intégration des données sur la santé et des conclusions des recherches scientifiques les plus récentes permettent d'améliorer les évaluations. Toutefois, au Canada, peu d'évaluations de la vulnérabilité à la chaleur ont été effectuéesFootnote g.

La vulnérabilité aux répercussions de la chaleur accablante sur la santé peut souvent être décelée grâce à une combinaison de facteurs tant individuels que communautairesFootnote 10Footnote 83 . Parmi ces facteurs, mentionnons les suivantsFootnote 23Footnote 84Footnote 85 :

Facteurs individuels

  • Absence d'un climatiseur - ou sa non-utilisation durant les épisodes de chaleur accablante.
  • État de santé médiocre - maladies chroniques, nécessité de prendre des médicaments qui augmentent les risques liés à la chaleur, état de dépendance face à une personne soignante, mauvaise condition physique, immobilité, déficience cognitive.
  • Isolement social - accès limité aux renseignements et aux services liés à la chaleur et à la santé.
  • Faible revenu - retards dans le paiement des factures de services publics, préoccupations liées aux coûts associés à l'utilisation d'un climatiseur et à l'accès à d'autres possibilités de rafraîchissement, habitant dans une vieille maison qui peut se réchauffer et retenir la chaleur même lorsque la température extérieure diminue.
  • Comportements dangereux durant les épisodes de chaleur accablante - activité physique épuisante, hydratation inadéquate, vêtements inappropriés.
  • Type et emplacement du lieu de travail ou du domicile - emploi qui les exposent à des températures élevées ou vivant aux étages supérieurs des édifices sans climatisation.

Facteurs communautaires

  • Climat local - fréquence, durée et gravité des épisodes de chaleur accablante, taux d'humidité, températures nocturnes, variation de la température saisonnière.
  • Aménagement de la communauté - aménagement urbain (p. ex. orientation des rues, hauteur et densité des édifices), activités humaines (p. ex. processus industriels, conduite de véhicules), matériaux de construction (p. ex. matériaux noirs sur les toits, surfaces en béton)Footnote 86Footnote 87.
  • Caractéristiques et évènements de la communauté - pollution de l'air, évènements extérieurs, afflux de touristes.
  • Accessibilité limitée aux services permettant de composer avec la chaleur accablante et disponibilité limitée de ces services - transports en commun, fontaines à eau potable, services de santé, services de sensibilisation de la communauté, endroits faciles d'accès où il est possible de se rafraîchir (p. ex. endroits climatisés, piscines communautaires)Footnote 22.
  • Sécurité des citoyens - dangers réels ou perçus pour la sécurité personnelle qui limitent les mesures que peuvent prendre les gens pour échapper à la chaleur (p. ex. en ouvrant leurs fenêtres, en se rendant dans des endroits frais)Footnote 88Footnote 89.

Pour aider les communautés à évaluer la vulnérabilité aux épisodes de chaleur accablante, Santé Canada a élaboré un document d'orientation intitulé Adaptation aux périodes de chaleur accablante : Lignes directrices pour évaluer la vulnérabilité en matière de santéFootnote 90 . Des exemples des méthodes proposées et des principales tâches relatives aux six étapes de l'évaluation se trouvent à la figure 6. Tout au long de l'évaluation, les intervenants devraient être déterminés à fournir des renseignements sur la situation propre au quartier qui rend des groupes précis plus vulnérables à la chaleur accablante. Ils peuvent aussi contribuer à cerner les mesures d'adaptation efficaces permettant de protéger la santé ainsi que les stratégies visant à surmonter les obstacles qui empêchent des gens et des segments de population précis de prendre des mesures. On trouve à l'appendice A un questionnaire type destiné aux partenaires qui permet d'évaluer la vulnérabilité à la chaleur. Santé Canada avait élaboré ce questionnaire à l'intention des communautés qui ont réalisé un projet pilote.

Figure 6 : Étapes de l'évaluation des vulnérabilités de la santé liées à la chaleur accablante

Figure 6 : Étapes de l'évaluation des vulnérabilités de la santé liées à la chaleur accablante

Un diagramme circulaire illustre la façon dont les directives pour l'évaluation sont réparties en six étapes. L'objectif de chaque étape est indiqué à l'extérieur du paramètre du cercle : étape 1) déclencher l'évaluation; étape 2) décrire les vulnérabilités actuelles; étape 3) évaluer les risques à venir; étape 4) identifier les options d'adaptation; étape 5) examiner les mesures mises en place dans d'autres secteurs; étape 6) établir des protocoles de rendement. Les tâches individuelles associées à l'objectif de chaque étape apparaissent dans les cases qui forment un anneau dans le diagramme circulaire. Les tâches énumérées pour chaque étape sont les suivantes : étape 1) identifier la portée de l'évaluation et ses objectifs et établir un plan de travail; identifier et coordonner les intervenants; étape 2) caractériser l'exposition à la chaleur et à la pollution de l'air; caractériser la vulnérabilité de la collectivité; caractériser la vulnérabilité des personnes; inventorier les activités et les programmes destinés à atténuer les risques pour la santé liés à la chaleur; évaluer l'efficacité des activités et des programmes existants; étape 3) décrire les tendances susceptibles d'influencer les résultats en matière de santé liés à la chaleur; décrire les prévisions de hausses de température et de chaleur; décrire les résultats additionnels potentiels en matière de santé dus aux hausses prévues des températures; étape 4) dresser un inventaire des options d'adaptation potentielles, et les classer par ordre de priorité; évaluer les obstacles liés aux options d'adaptation et les moyens pour les surmonter; étape 5) évaluer comment les changements dans les autres secteurs peuvent influer sur les risques pour la santé liés à la chaleur; étape 6) établir des protocoles pour évaluer les options d'adaptation; établir des protocoles pour assurer le suivi du fardeau des résultats en matière de santé liés à la chaleur. Les méthodes de recherche suivantes pouvant être utilisées pendant une évaluation se trouvent au centre du diagramme circulaire : analyses de la littérature, jugement expert, modèles climatiques des SIG, sondages, entretiens et cartographie de la santé publique. Les intervenants sont également situés au centre du diagramme circulaire afin d'indiquer qu'ils jouent un rôle essentiel tout au long du processus d'évaluation.

Source : Reproduit à partir du document de Santé Canada intitulé Adaptation aux périodes de chaleur accablante : Lignes directrices pour évaluer la vulnérabilité en matière de santé, publié en 2011Footnote 90.

3.3 Conseils pour l'élaboration d'un SAIC

Pour élaborer un SAIC, il est important de désigner un organisme qui sera chargé de diriger l'initiative. L'organisme directeur coordonne l'élaboration globale du plan, trouve des partenaires et assume le rôle de champion local ou en désigne un. Tous les participants doivent connaître l'organisme directeur. Chaque intervenant devrait comprendre son rôle et ses responsabilités, et participer à toutes étapes d'élaboration du plan. Les plans de SAIC différeront souvent d'une municipalité à une autre, puisqu'ils tiennent compte des conclusions des évaluations de la vulnérabilité relatives aux besoins et aux caractéristiques propres à la communauté (p. ex. climat régional, populations vulnérables à la chaleur, affectations budgétaires, organisation des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, environnements qui influent sur l'exposition de la communauté à la chaleur). Ces plans sont aussi souvent intégrés à des plans d'urgence et de santé publique existants et en sont le complément (annexe B).

3.3.1 Élaboration d'un système d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

Les communautés devraient élaborer un plan de SAIC officiel qui fournit des conseils concernant la mise en oeuvre des divers volets - avertissement, intervention, communication et évaluation - ainsi que les renseignements suivantsFootnote 72 :

  • les objectifs finaux et les objectifs intermédiaires;
  • le calendrier des activités associées au SAIC;
  • la région géographique où s'applique le SAIC;
  • l'organisme directeur;
  • les populations vulnérables et les intervenants;
  • les responsabilités de chaque partenaire (p. ex. mesures financières, mesures d'intervention);
  • les mécanismes de coordination des activités et de diffusion de l'information à l'organisme directeur, aux partenaires internes, aux partenaires communautaires et au public;
  • les plans d'urgence pour les épisodes de chaleur accablante et d'autres situations urgentes (p. ex. pannes d'électricité, pénurie d'eau);
  • les étapes d'une mise en oeuvre graduelle du SAIC;
  • les plans d'évaluation indiquant les exigences en matière de données et de méthodologies;
  • les responsabilités et processus relatifs au maintien et à la mise à jour du plan de SAIC.

Des problèmes peuvent surgir durant les premières étapes de l'élaboration d'un SAIC (case 1). Une grande diversité de ressources sont mises à la disposition des communautés, y compris un guide pour effectuer des évaluations de la vulnérabilité, des renseignements destinés aux professionnels de la santé à propos du diagnostic et du traitement des maladies associées à la chaleur, des outils permettant d'élaborer des stratégies de communication associées à un SAIC et des données météorologiques et sanitaires propres à une région et à une communauté (annexe C).

Case 1 : Exemples de problèmes à prévoir durant l'élaboration d'un SAIC

  • Les ressources humaines et financières limitées.
  • Les priorités contradictoires des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences.
  • L'accessibilité et les limites des données (p. ex. taux de morbidité et de mortalité associés à la chaleur, accès aux prévisions météorologiques).
  • La mobilisation des intervenants et le maintien de leur intérêt à l'égard des activités touchant la santé en période de chaleur.
  • Les besoins en information des intervenants (p. ex. des données sur le lien entre la température et la mortalité, la rentabilité des interventions, des messages sur la santé en période de chaleur).
  • L'obtention du soutien de la haute direction pour l'élaboration et l'approbation d'un plan de SAIC.
  • La coordination des activités des divers intervenants, des services municipaux et des ordres de gouvernement.
  • La compréhension limitée des risques de la chaleur pour la santé qu'ont le public, les responsables de la santé communautaire et les fournisseurs de soins de santé.

3.3.2 Mobilisation des intervenants

Les efforts déployés pour la mise en place d'un SAIC sont plus efficaces lorsque les autorités sanitaires locales, des fournisseurs de services sociaux, des organismes bénévoles et des responsables des services météorologiques participent aux étapes de la planificationFootnote 6Footnote 74Footnote 91. Par exemple, il faut mobiliser des représentants d'organismes de planification des mesures d'urgence, de services à domicile, d'organismes d'alphabétisation et de lutte contre la pauvreté, de services aux sans-abri, de centres touristiques, d'organismes confessionnels et d'organisations faisant la promotion de la vie active pour s'assurer que le plan de SAIC prévoit la participation de partenaires dont la contribution est essentielle aux efforts de protection de la santé déployés dans la communauté en cas de chaleur accablante (figure 7).

Figure 7 : Exemples de partenaires du gouvernement et de la communauté qui participent au plan d'intervention en cas de chaleur accablante de Toronto

Figure 7 : Exemples de partenaires du gouvernement et de la communauté qui participent au plan d'intervention en cas de chaleur accablante de Toronto

Une figure présente des exemples de partenaires du gouvernement et de la communauté qui participent au plan d'intervention en cas de chaleur accablante de Toronto. Un diagramme en branches dresse la liste des différents partenaires. Le médecin-hygiéniste se trouve au sommet du diagramme. Le médecin-hygiéniste est lié à la Santé publique de Toronto, aux partenaires municipaux et aux partenaires communautaires. Les partenaires de la Santé publique de Toronto comprennent : des environnements sains, la planification et la préparation des mesures d'urgence, une vie saine, des familles en bonne santé, des communications et des relations publiques et la lutte contre les maladies transmissibles. Les partenaires municipaux comprennent : l'Administration des logements et le soutien des refuges de la ville de Toronto, les Services médicaux d'urgence de Toronto, la Bibliothèque publique de Toronto, les Services des parcs, de la foresterie et des aires récréatives de Toronto, les Services de police de Toronto, la Société d'habitation communautaire de Toronto, le Bureau de la gestion des mesures d'urgence de Toronto, les Services résidentiels aux personnes âgées de Toronto et les Services animaliers de Toronto. Les partenaires communautaires comprennent : la Croix-Rouge canadienne, région de Toronto, les Services d'information Findhelp, le Bureau du coroner en chef, région de Toronto, la Promotion de la santé dans la rue, les Centres d'accès aux soins communautaires, l'Association ontarienne de soutien communautaire, les Centres de santé communautaires, Environnement Canada, l'Université Kent State et le Conseil des innovateurs.

Source : Santé publique de Toronto, 2009Footnote 92.

Un plan de mobilisation des intervenants devrait être élaboré et il faudrait en assurer le suivi au tout début du processus (figure 8). Il faut maintenir l'intérêt et la mobilisation des intervenants et reconnaître leur contribution en les informant des faits nouveaux importants à chaque étape du projet. Il est possible d'accomplir cette tâche en convoquant les intervenants à des réunions en personne, en leur envoyant des mises à jour par courriel, en leur transmettant des notes détaillées et en les faisant participer au processus décisionnel. Les discussions qui ont lieu avant la saison chaude avec les principaux intervenants permettent de recueillir des renseignements pour valider ou modifier les protocoles de SAIC existants.

Pour faciliter la mobilisation, les partenaires devraient obtenir des renseignements sur la nature et l'ampleur des risques pour la santé que présente la chaleur accablante et les répercussions potentielles des changements climatiques ainsi que des exemples de mesures d'adaptation que d'autres administrations ont appliquées avec succès. De nombreux non-professionnels ne connaissent pas bien la terminologie ou le jargon professionnel; il pourrait donc être indiqué de fournir une orientation et un soutien adaptés à des publics précis. Voici une liste de questions que des intervenants pourraient poser à propos de l'élaboration d'un SAIC :

  • Pourquoi élaborer un SAIC maintenant, et pourquoi prendre des mesures qui ont trait à la chaleur accablante plutôt qu'à d'autres catastrophes naturelles?
  • Quel est le risque que représente les épisodes de chaleur accablante pour la santé dans notre communauté (données existantes : nombre de jours de chaleur, données sur l'humidex)?
  • Quelles sont les projections concernant les futurs épisodes de chaleur accablante pour notre communauté?
  • Quel élément déclencheur devrait justifier l'émission d'un avertissement de chaleur accablante?
  • Quels messages publics devraient être utilisés?
  • Quelles sont les personnes les plus vulnérables aux répercussions de la chaleur sur la santé dans notre communauté et où sont-elles?
  • Comment joindre les groupes vulnérables? Quel rôle peut jouer mon organisation dans les interventions ou la préparation de la communauté relativement aux épisodes de chaleur accablante?
  • Comment le SAIC sera-t-il maintenu à jour à long terme?

Il est important de reconnaître les lacunes en matière d'information et de fournir rapidement des renseignements qui permettront de régler des questions importantes afin d'améliorer le SAIC et de préserver la crédibilité du processus.

Figure 8 : Méthode de mobilisation des intervenants associée au SAIC

Figure 8 : Méthode de mobilisation des intervenants associée au SAIC

Une figure décrit les quatre étapes qui composent la méthode de mobilisation des intervenants associée au SAIC. Les étapes sont listées dans des cases distinctes, situées les unes à côté des autres, au sommet de la figure, et d'autres cases, placées en dessous, contiennent une description de chacune des étapes.

  • Étape 1 : Dresser la liste des intervenants. Dressez la liste des intervenants qui pourraient participer à l'élaboration et à la mise en œuvre du SAIC. Chaque intervenant devrait posséder au moins l'une des caractéristiques suivantes : répond à un besoin existant, ses réseaux peuvent être utiles, possède une expérience et une expertise précieuses pouvant améliorer le fonctionnement du SAIC, peut établir un lien entre les responsables du projet et l'organisme d'attache, répond déjà aux besoins de groupes vulnérables à la chaleur, dispose de plans et de protocoles ou peut en élaborer, peut renforcer la capacité du SAIC, fournit une occasion d'orienter les ressources.
  • Étape 2 : Analyser la liste des intervenants. Analysez la liste afin de déterminer : le degré d'intérêt de chaque intervenant à l'égard du SAIC, la mesure dans laquelle il peut contribuer à la réalisation des objectifs du projet, le degré de contribution et de collaboration propre à chaque intervenant.
  • Étape 3 : Élaborer le plan de mobilisation. Élaborez le plan en fonction du degré de mobilisation souhaité, des préoccupations et des intérêts des intervenants, et des exigences opérationnelles pour réaliser le projet. Le plan précise le nom des intervenants qui : doivent être des partenaires actifs (p. ex. qui partagent la responsabilité de la planification), participent de façon continue (p. ex. représentants aux conseils d'administration du projet), sont consultés (p. ex. au moyen de séances d'information et d'ateliers), sont informés régulièrement des progrès accomplis (p. ex. au moyen de bulletins transmis par courriel).
  • Étape 4 : Mettre à jour le plan de mobilisation. Tout au long du projet, il faut mettre à jour le plan de mobilisation des intervenants afin de veiller à ce que tous les groupes pertinents participent réellement.

Source : Adapté de K.L. Ebi et coll., 2011Footnote 93 .

Étude de cas 1
Comment Fredericton a élaboré de A à Z un système d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

La Ville de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, est l'une des quatre communautés choisies par Santé Canada en 2009 pour réaliser le projet pilote qui consistait à élaborer un SAIC. Les objectifs précis du SAIC étaient les suivants :

  • nouer des partenariats avec des intervenants locaux afin de les mobiliser;
  • élaborer des protocoles d'avertissement et d'intervention;
  • sensibiliser davantage le public aux risques de la chaleur pour la santé et modifier les comportements;
  • augmenter l'aide communautaire apportée aux populations à risque durant les épisodes de chaleur accablante;
  • déterminer des pratiques exemplaires en matière de communication et transmettre des renseignements à des organismes afin de réduire les risques de la chaleur pour la santé au sein du public.

Au tout début de l'élaboration, un organisme directeur (la Direction de la protection de la santé du ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick) a été choisi et un coordonnateur de projet chargé de superviser et de mettre en oeuvre le SAIC a été nommé. Des intervenants clés ont été recrutés, notamment le médecin-hygiéniste de district, la Croix-Rouge canadienne, l'Organisation des mesures d'urgence du Nouveau-Brunswick, Environnement Canada, Meals on Wheels et l'Association du soutien à domicile du Nouveau-Brunswick. Pour les intéresser aux questions relatives à la santé et à la chaleur, et à l'élaboration d'un SAIC, des données sur l'environnement et la santé leur ont été présentées, notamment les suivantes :

  • des données d'Environnement Canada montrant qu'un plus grand nombre de jours où l'humidex a atteint plus de 35 a été observé à Fredericton (et dans la partie centrale de la province) que dans d'autres régions des Maritimes;
  • les courbes de mortalité montrant un lien étroit entre les décès non causés par un traumatisme, la température et l'humidex;
  • des projections météorologiques indiquant que, d'ici 2041, le nombre de jours où la température sera supérieure à 30 °C/à 86 °F doublera à Fredericton;
  • les expériences d'autres communautés (p. ex. en Europe en 2003 et à Chicago en 1995) montrant les graves effets que peut avoir la chaleur sur la santé.

L'organisme directeur a établi un comité consultatif du SAIC, chargé de fournir une orientation à propos de la façon d'élaborer un SAIC, y compris un programme de sensibilisation du public visant à réduire la mortalité et la morbidité durant les épisodes de chaleur accablante. Pour que tout le monde demeure mobilisé et se sente concerné, des réunions du comité ont été organisées régulièrement, des mises à jour par courriel ont été envoyées, des discussions téléphoniques et des rencontres en personne avec les représentants des organismes ont eu lieu. Des renseignements fournis par les partenaires communautaires à propos des besoins des publics cibles, l'accessibilité des données et des ressources d'information, la détermination de facteurs de risque propres à la communauté et des programmes de sensibilisation ont contribué à l'élaboration du SAIC.

Les partenaires ont offert à leurs clients une formation individuelle sur les risques de la chaleur pour la santé et le SAIC. Ils ont aussi distribué les documents d'information directement aux personnes vulnérables à la chaleur, y compris les aînés, les sans-abri et les personnes vivant seules qui ont une maladie mentale ou un handicap. La Ville de Fredericton a aussi joué un rôle important dans la campagne de sensibilisation, en affichant sur son site Web et en joignant aux factures d'eau envoyées par la poste au printemps à 16 000 foyers de la ville des renseignements sur la chaleur et la santé. De plus, pendant les mois d'été, la page d'accueil du site Web de la Ville de Fredericton propose un lien direct vers des ressources sur la chaleur et la santé. Un message est diffusé pendant toute la durée des alertes et un communiqué est envoyé aux agences de presse.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de Fredericton, consultez le site Web suivant : www.fredericton.ca/fr/environment/2010mar30heatalertmain.asp.

3.4 Élaboration d'un protocole d'avertissement

Il est prouvé que les systèmes d'alerte météo contribuent à réduire la morbidité et la mortalité causées par toutes sortes d'accidents météorologiquesFootnote 94 . Les décideurs responsables de la santé publique et de la gestion des urgences de nombreuses administrations canadiennes et internationales utilisent des systèmes de communication rapide pour avertir le public, ainsi que des organismes de services sociaux et de santé, que des conditions météorologiques dangereuses sont imminentes afin de pouvoir prendre des mesures pour protéger la santéFootnote 29 .

3.4.1 Établissement d'un déclencheur d'avertissement

There is no standard definition of an extreme heat event. The European research project EuroHEAT defines a heat wave as "a period when maximum apparent temperature and minimum temperature are over the 90th percentile of the monthly distribution for at least two days."Footnote 7 Environment Canada's definition of a heat wave is "a period with more than three consecutive days of maximum temperatures at or above 32ºC [90ºF]."Footnote 8 A more physiologically based definition identifies extreme hot weather as the "threshold and duration that are observed to be associated with an increased morbidity and mortality of a specific population."Footnote 9

Les déclencheurs d'avertissement protègent la santé humaine lorsqu'ils sont fondés sur des renseignements relatifs aux conditions météorologiques propres à une communauté et à une région qui entraînent l'augmentation de la morbidité et de la mortalité causées par la chaleur.

- S. Hajat et coll., 2010; S. Hajat et T. Kosatsky, 2009 Footnote 41Footnote 95

Un déclencheur d'avertissement devrait être fondé sur une définition physiologique du terme « épisode de chaleur accablante » - définition précisant l'intensité et la durée à laquelle est associée une augmentation des taux de morbidité et de mortalité dans une population préciseFootnote 9. Le déclencheur d'avertissement est habituellement une valeur numérique propre à une communauté, établie en fonction d'au moins un paramètre météorologique (p. ex. température, taux d'humidité) qui, selon les prévisions, durera un ou plusieurs joursFootnote 96. Il est déterminé en fonction des éléments suivants :

  • le moment, l'intensité et la durée de l'épisode de chaleur accablante;
  • la température maximale ou minimale prévue ou l'humidex prévu;
  • les risques synergétiques pour la santé que posent d'autres conditions météorologiques (p. ex. la qualité de l'air);
  • des facteurs contributifs (p. ex. pannes d'électricité, pénuries d'eau).

À ce jour, aucune documentation ne propose un déclencheur d'avertissement transférable à toutes les communautés qui permettrait d'établir avec précision les divers niveaux de risque pour la santéFootnote 41MFootnote 95Footnote h. Peu de communautés au Canada et ailleurs dans le monde ont examiné de façon systématique le lien entre le déclencheur qu'ils utilisent et ses effets sur la santé ou d'autres mesures d'efficacitéFootnote 41 . Le tableau 2, qui met en lumière les points forts et les points faibles de certains déclencheurs choisis utilisés au Canada et à l'étranger, peut aider les communautés à établir un déclencheur adapté à leurs besoins.

Les communautés devraient choisir la méthode d'établissement du déclencheur la plus susceptible de contribuer à une réduction des effets de la chaleur sur la santé. Peu importe la méthode adoptée, elle devrait prévoir suffisamment de temps pour mettre à exécution les plans d'intervention et de sensibilisation, et aviser les intervenants et le public de la possibilité d'un épisode de chaleur accablante au moins un ou deux jours avant qu'il ne survienneFootnote 97. En outre, le déclencheur devrait refléter les besoins de la communauté, les capacités en matière d'intervention, les normes et exigences existantes relatives à la santé publique, les vulnérabilités particulières (p. ex. villes où les températures moyennes sont moins élevées, où il y a moins de climatiseurs et où la densité de la population est plus élevéeFootnote 99Footnote 100) ainsi que les besoins et l'évolution des caractéristiques démographiques de la population. Cela permettra de veiller à ce que le déclencheur soit efficace et d'éviter de déclencher trop souvent des avertissements qui finiraient par désensibiliser le publicFootnote 81Footnote 95.

Tableau 2 : Exemples de déclencheurs d'avertissement de chaleur accablante utilisés au Canada et à l'étranger Footnote i
Points forts Points faibles
Déclencheur : Température - Au Canada, la température est mesurée aux stations météorologiques d'Environnement Canada et est indiquée en degrés Celsius.
  • Grandement utilisée.
  • Les températures minimum et maximum tiennent compte des risques pendant le jour et la nuitFootnote 96.
  • Facile à communiquer.
  • Une mesure bien comprise du confort thermique.
  • Prévue par Environnement Canada partout au Canada de façon relativement préciseFootnote 95.
  • Souvent mesurée à l'aéroport; par conséquent, ne reflète pas nécessairement les conditions des endroits où habitent les populations les plus vulnérables.
  • Ne tient pas compte d'autres paramètres environnementaux (p. ex. le taux d'humidité, la charge radiante, la vitesse du vent) ni de la pollution de l'air.
Déclencheur : Humidex - Environnement Canada définit ainsi l'indice humidex : « Un indice (un calcul et non quelque chose qui se mesure) mis au point pour décrire à quel point l'air semble chaud ou humide pour un être humain moyen. L'humidex combine la température et l'humidité en un nombre pour refléter la température perçueFootnote 101 Footnote 102Footnote j ».
  • Environnement Canada publie des avis sur l'humidex pour de nombreuses communautés canadiennes afin d'avertir le public et les autorités qu'il y a un risque potentiel pour la santé.
  • Facile à communiquer et bien compris par tous.
  • Est fourni par Environnement Canada depuis 1965Footnote 103.
  • Environnement Canada ne prévoit pas l'humidex; cependant, il est possible de surveiller les prévisions d'humidex de MétéoMédia et de les utiliser pour déclencher un avertissement.
  • Les prévisions d'humidex sont moins précises que les prévisions de températureFootnote 96.
  • Les avis sur l'humidex émis par Environnement Canada ne sont pas adaptés pour refléter les vulnérabilités et besoins locaux.
  • Ne tient pas compte d'autres paramètres environnementaux (p. ex. la charge radiante, la vitesse du vent), ni la pollution de l'air.
Déclencheur : Température et humidex combinés au taux quotidien de morbidité et de mortalité - Le taux d'admission dans les hôpitaux et les rapports des coroners sont pris en compte pour établir le processus décisionnel visant à déclencher un avertissement ou à lancer une alerte de plus haut niveau.
  • Directement associé aux effets de la chaleur sur la santé et protège probablement mieux la santéFootnote 104.
  • Permet de s'adapter à la vulnérabilité de communautés précises.
  • Permet d'utiliser de façon plus efficiente les ressources de la santé publique pour intervenir auprès des communautés lors de chaleur accablante.
  • Exige la mise en place d'un système de surveillance syndromique en temps réel de la chaleur.
  • Exige un suivi en temps réel de la chaleur.
  • Pose des problèmes qui touchent l'analyse et l'intégration des données.
  • Le taux de mortalité peut n'atteindre un sommet que quelques jours après le début de la période de chaleur accablanteFootnote 83.
Déclencheur : Humidex et température combinés avec la pollution de l'air - La mesure de l'inconfort thermique est combiné avec la qualité de l'air pour déclencher un avertissement. À l'heure actuelle, des mesures de la pollution sont souvent utilisées pour déclencher un avertissement ou lancer un avertissement plus grave. La Cote air santé (CAS) mesure une combinaison de trois polluants qui sont réputés avoir des effets sur la santé des êtres humains. Il s'agit d'une échelle qui ne comporte pas de seuils de déclenchement d'un avertissement national, même si des avis peuvent être transmis aux administrations par l'entremise d'Environnement Canada.
  • Tient compte des effets néfastes d'une mauvaise qualité de l'air sur la santé.
  • Permet aux communautés de se préparer aux répercussions de la chaleur et de la qualité de l'air sur la santéFootnote 15.
  • Simplifie le processus en combinant deux avertissements en un seul, ce qui permet de préparer des messages uniformes pour le public.
  • La qualité de l'air varie d'une communauté à une autre et ne représente pas nécessairement les effets propres à une régionFootnote 105Footnote 106.
  • Le seuil ne tient pas compte des réactions physiologiques individuelles à la qualité de l'air, qui exigent une autoévaluationFootnote 107.
  • Si la piètre qualité de l'air est un critère essentiel pour déclencher un avertissement, des conditions dangereuses pour la santé pourraient être ignorées si la qualité de l'air est bonne.
  • Est fondé sur un petit nombre de recherches sur les répercussions synergétiques de la qualité de l'air et de la chaleur sur la santé.
Déclencheur : Classification synoptique spatiale des masses d'air - Ce système permet de classer les masses d'air (du climat sec au climat tropical humide) et de déterminer le type de masse d'air le plus dangereux pour la santé en fonction des données historiques sur la mortalité.
  • Tient compte des éléments suivantsFootnote 108 :
    • les paramètres environnementaux qui peuvent avoir des effets négatifs sur la santé (p. ex. durée, intensité d'un épisode de chaleur accablante et moment où il survient),
    • le climat local,
    • la vulnérabilité de la communauté,
    • la probabilité d'une augmentation de la mortalité en raison de l'exposition à la chaleur.
  • Système complexe à élaborer.
  • L'analyse et l'interprétation des données exigent une formation et une expertise.
  • Il est difficile d'expliquer au public comment le système fonctionne.
Déclencheur : Indice de température au thermomètre-globe mouillé (WBGT) - Tient compte de quatre facteurs environnementaux (température, humidité, chaleur radiante et mouvement de l'air) et les intègre pour former un indice utilisé pour déclencher des avertissements.
  • Tient compte de nombreux paramètres environnementaux qui peuvent avoir des effets négatifs sur la santé.
  • Mesure le stress physiologique causé par la chaleur et devrait donc offrir une meilleure protection de la santé.
  • Données historiques sur son utilisation en milieu de travail (reconnu par l'Organisation internationale de normalisation, ISO 7243)Footnote 109.
  • N'est pas indiqué ni prévu par Environnement Canada.
  • Peu d'évaluations de ce système ont été réalisées à ce jour.
  • L'analyse et l'intégration des données exigent une formation et une expertise.
  • Difficultés de communiquer cette mesure au public en raison de l'absence d'un élément de comparaison.
Déclencheur : Indice de chaleur (IC) - Mesure l'effet ressenti lorsque l'humidité relative est ajoutée à la température réelle de l'air et est indiquée en degrés FahrenheitFootnote 110Footnote k.
  • Tient compte de la température et de l'humidité.
  • Couramment utilisé par les communautés américaines pour communiquer les risques de la chaleur pour la santé.
  • Ne tient pas compte des autres paramètres environnementaux (p. ex. charge radiante, vitesse du vent) ni de la pollution de l'air.
  • Le public canadien ne connaît pas cette mesure du risque causé par la chaleur.

Un système d'avertissement peut comprendre plusieurs déclencheurs permettant l'activation de divers niveaux d'intervention communautaire. Certains systèmes comprennent ce qui suit :

  • Un déclencheur permettant d'aviser les principaux partenaires (p. ex. veille);
  • un déclencheur permettant d'aviser un large éventail d'intervenants, souvent accompagné d'un avertissement destiné au public (p. ex. avertissement de chaleur);
  • un déclencheur plus large (p. ex. situation urgente) permettant de lancer une intervention communautaire énergique pour offrir une aide aux gens qui en ont besoin.

Une diversité de mesures d'intervention communautaire (p. ex. distribution d'eau, ouverture d'installations de rafraîchissement, aide aux plus vulnérables) peuvent être prises afin d'aider les gens vulnérables à la chaleur à faire face à la chaleur accablante (section 3.5)Footnote 92. Les déclencheurs qui donnent lieu à une modification fréquente des niveaux d'avertissement ou au lancement d'un avertissement de niveau plus élevé pour seulement une journée présentent souvent des difficultés opérationnelles et devraient être modifiésFootnote 111.

Au Canada, la formulation des alertes de chaleur et des déclencheurs utilisés varie d'une région à une autre (annexe D). Cela peut engendrer de la confusion au sein des populations qui vivent dans des communautés voisines et chez les responsables de la santé publique dans les régions où les conditions climatiques sont semblables. Si elle est soutenue par des données sur les effets de la chaleur sur la santé, une meilleure uniformisation des déclencheurs et de la formulation des avertissements permettra d'améliorer la mise en oeuvre pratique et l'efficacité des SAIC communautaires. Pour communiquer au public les divers niveaux de risque de la chaleur pour la santé par le truchement des systèmes d'avertissement, certaines communautés (comme Hamilton, Fredericton et Windsor) utilisent des indicateurs de chaleur (case 2), qui permettent de sensibiliser davantage le public au fait que les risques pour la santé augmentent avec la température. Cette méthode est également utilisée durant les campagnes de prévention des feux de forêt (case 2, D).

Des conditions météorologiques qui ne respectent pas nécessairement les exigences relatives aux avertissements peuvent aussi être dangereuses pour la santé. Ces conditions peuvent devenir plus fréquentes avec les changements climatiques et des étés plus chauds peuvent présenter un plus grand risque d'épuisement pour les personnes vulnérables à la chaleurFootnote 96Footnote 115. Par conséquent, il est essentiel de mener des activités de sensibilisation pour réduire le risque au minimum même si aucun avertissement n'est émis.

Case 2 : Systèmes d'avertissement progressifs utilisés pour communiquer les risques

A : La ville de Fredericton utilise les niveaux 1, 2 et 3 pour communiquer les risques de la chaleur pour la santé.

Source : La ville de Fredericton et le gouvernement du Nouveau-BrunswickFootnote 112

B : La ville de Hamilton assure un suivi de niveaux 1, 2 et 3 pour communiquer les risques de la chaleur pour la santé.

Source : La ville de Hamilton, OntFootnote 113.

C : La base logistique du Corps des Marines utilise un système d'avertissement à fanions pour communiquer les risques pour la santé liés à la chaleur.

Source : La base logistique du Corps des Marines, à Albany, dans l'État de New YorkFootnote 114 .

D : Service Canadien des forêts (Ressources naturelles Canada) a élaboré la Méthode canadienne d'évaluation des dangers d'incendie de forêt utiliser pour communiquer les risques de feu de forêt.

Source : Ressources naturelles Canada.

Case 2 : Systèmes d'avertissement progressifs utilisés pour communiquer les risques

Voici un ordinogramme du processus décisionnel relatif à l'activation et à la désactivation d'un SAIC à Montréal. L'enclenchement du plan de prévention et de protection se produit en cas de chaleur accablante. Il s'agit du niveau de « veille saisonnière », laquelle est mise en place du 15 mai au 30 septembre 2011. La DSP diffuse un communiqué aux CSSS aux fins de publication dans les journaux hebdomadaires.

Un avertissement de chaleur accablante est émis et le niveau « veille active » est atteint lorsque la température est de 30 degrés Celsius ou plus et que le facteur humidex est de 40 degrés ou plus. La DSP-EUS diffuse des avis à la population sur les mesures à prendre pour prévenir les effets néfastes de la chaleur sur la santé. Les CSSS mettent en œuvre une surveillance accrue et des mesures de prévention pour leur clientèle vulnérable.

Une prévision d'au moins trois jours consécutifs avec une température maximum de 33 degrés Celsius ou plus (moyenne pondérée) et une température minimum de 20 degrés Celsius ou plus (moyenne pondérée) ou au moins deux nuits consécutives avec une température minimum de 25 degrés Celsius ou plus déclenche une alerte. La DSP-BMU avise les partenaires de la situation pour une mise en alerte. Les partenaires sont les suivants : Conjoint, Environnement Canada, Bureau des mesures d'urgence DSP, Agence de santé, Ville de Montréal et Urgences-santé.

La surveillance des conditions météorologiques et de l'écran de vigie sanitaire est effectuée. Les questions suivantes sont posées : Les conditions météorologiques répondent-elles aux critères de chaleur accablante depuis au moins deux jours? Environnement Canada maintient-il ses prévisions météorologiques ou y a-t-il une augmentation de la morbidité et de la mortalité détectée grâce à la vigie sanitaire? Si les réponses sont négatives, alors la surveillance des conditions météorologiques et de l'écran de vigie sanitaire se poursuit. Si les réponses sont affirmatives, alors une téléconférence est tenue avec les DSP voisines, l'Agence et le CASC pour mettre en commun des renseignements sur la météo, la santé et d'autres facteurs aggravants. Le niveau « intervention » est atteint et il y a poursuite des activités prévues au plan de mesures d'urgence. Ces activités sont les suivantes : gestion du sur-achalandage des urgences; gestion des répercussions dans les établissements de soins de santé; vigie sanitaire; mesures prises par le Centre de sécurité civile de Montréal; gestion de l'augmentation du transport par ambulance; gestion des décès, si en excès; gestion des communications et opération solidarité.

Avant de passer au niveau de « démobilisation », il faut se poser la question suivante : Est-ce que les conditions météorologiques et les taux attendus dans la fenêtre de vigie sanitaire sont revenus à la normale? Dans l'affirmative, il y a retour au niveau de « veille saisonnière » ou de « veille active » et atteinte du niveau de « démobilisation ». Si la réponse est non, les activités prévues au plan de mesures d'urgence se poursuivent.

3.4.2 Déclenchement des alertes

Le protocole d'avertissement, qui est défini par des critères établis, indique le nom de la personne ou de l'organisme directeur chargé d'émettre une alerte, souligne les activités de communication et indique à quel moment on peut désactiver le système lorsque les conditions météorologiques ne représentent plus de danger pour la santé. Lorsque les conditions météorologiques et d'autres conditions pertinentes respectent les exigences relatives aux avertissements, l'organisme directeur mène des activités préétablies pour communiquer au public et aux organismes communautaires partenaires les prévisions météorologiques et les risques pour la santé (section 3.6). Dans de nombreuses communautés, c'est l'autorité de la santé publique (c.-à-d. le médecin-hygiéniste) qui décide d'émettre un avertissement de chaleur, de lancer des avertissements de niveau plus élevé et d'émettre l'avis de désactivationFootnote 92Footnote 112Footnote 116.

Lorsqu'on élabore un protocole d'avertissement, il est important de tenir compte du fait que le premier épisode de chaleur accablante ou un épisode qui survient tôt dans la saison est le plus dangereux pour la santé que tout autreFootnote 122Footnote 123. Par conséquent, on peut lancer des avertissements plus tôt pour mettre le public au courant de la situation et préparer la communautéFootnote 81 .

Au moment de décider si elles doivent lancer un avertissement de niveau plus élevé, certaines communautés tiennent compte d'autres facteurs qui peuvent aussi être inclus dans l'avis. Par exemple :

  • des données sur la surveillance montrant une augmentation des taux de morbidité et de mortalitéFootnote 96 :
    • le nombre quotidien de décès (p. ex. activités quotidiennes des salons funéraires),
    • nombre d'appels quotidiens reçus par les services de renseignements téléphoniques sur la santé,
    • le nombre d'appels quotidiens reçus par les services d'ambulance,
    • le nombre de visites quotidiennes aux urgences,
    • le taux d'occupation des salles d'urgence,
  • le risque accru de feux de forêt et/ou la dégradation de la qualité de l'air;
  • la probabilité d'une situation urgente causée par une panne d'électricité, des pannes d'électricité existantes ou les coupures de courant effectuées en alternance;
  • la disponibilité de l'eau potable;
  • la température nocturne (les soirées plus fraîches peuvent offrir un répit à la population);
  • la probabilité que des personnes vulnérables à la chaleur soient laissées à elles-mêmes;
  • la réduction de la capacité d'intervention des fournisseurs de soins de santé en raison d'autres responsabilités, d'éclosion de maladies ou de conflits de travail;
  • le moment de la semaine (les employés peuvent être moins disponibles les fins de semaine);
  • le moment de la saison (les employés peuvent être moins disponibles pendant la période des vacances);
  • d'importants évènements extérieurs (concerts, évènements sportifs, etc.);
  • afflux prévu de visiteurs.

Comme le taux de mortalité attribuable à la chaleur peut n'atteindre un sommet que quelques jours après l'exposition à une température élevéeNote de bas de page 124, les autorités de la santé publique doivent tenir compte de l'état de préparation d'une communauté et de la capacité de recourir à une intervention pendant une période prolongée.

Lorsqu'une alerte de chaleur est lancée, on devrait continuer de surveiller les conditions météorologiques pour déterminer le moment où la chaleur ne présente plus de risque pour la santé. Une fois que les conditions ne menacent plus la santé publique, on devrait annuler l'avertissement et mettre fin aux mesures d'intervention qui ont été prises. Pour tenir compte du « décalage » des répercussions sur la santé et veiller à ce que l'annulation d'un avertissement ne soit pas prématurée, certaines communautés poursuivent les activités associées à l'alerte de chaleur pendant quelques jours après la fin de l'épisode de chaleur accablanteFootnote 73Footnote 111Footnote 116Footnote 125. En outre, après l'annulation de l'avertissement, certaines autorités continuent d'encourager les résidents à se montrer très prudents lorsqu'ils sont exposés à la chaleur, de mettre la population en garde contre la chaleur prisonnière dans les maisons non climatisées et soulignent la nécessité de continuer à porter une grande attention aux personnes à risqueFootnote 126.

Figure 9 : Ordinogramme du processus décisionnel relatif à l'activation et à la désactivation d'un SAIC à MontréalFootnote l

Figure 9 : Ordinogramme du processus décisionnel relatif à l'activation et à la désactivation d'un SAIC à Montréal

Voici un ordinogramme du processus décisionnel relatif à l'activation et à la désactivation d'un SAIC à Montréal. L'enclenchement du plan de prévention et de protection se produit en cas de chaleur accablante. Il s'agit du niveau de « veille saisonnière », laquelle est mise en place du 15 mai au 30 septembre 2011. La DSP diffuse un communiqué aux CSSS aux fins de publication dans les journaux hebdomadaires.

Un avertissement de chaleur accablante est émis et le niveau « veille active » est atteint lorsque la température est de 30 degrés Celsius ou plus et que le facteur humidex est de 40 degrés ou plus. La DSP-EUS diffuse des avis à la population sur les mesures à prendre pour prévenir les effets néfastes de la chaleur sur la santé. Les CSSS mettent en œuvre une surveillance accrue et des mesures de prévention pour leur clientèle vulnérable.

Une prévision d'au moins trois jours consécutifs avec une température maximum de 33 degrés Celsius ou plus (moyenne pondérée) et une température minimum de 20 degrés Celsius ou plus (moyenne pondérée) ou au moins deux nuits consécutives avec une température minimum de 25 degrés Celsius ou plus déclenche une alerte. La DSP-BMU avise les partenaires de la situation pour une mise en alerte. Les partenaires sont les suivants : Conjoint, Environnement Canada, Bureau des mesures d'urgence DSP, Agence de santé, Ville de Montréal et Urgences-santé.

La surveillance des conditions météorologiques et de l'écran de vigie sanitaire est effectuée. Les questions suivantes sont posées : Les conditions météorologiques répondent-elles aux critères de chaleur accablante depuis au moins deux jours? Environnement Canada maintient-il ses prévisions météorologiques ou y a-t-il une augmentation de la morbidité et de la mortalité détectée grâce à la vigie sanitaire? Si les réponses sont négatives, alors la surveillance des conditions météorologiques et de l'écran de vigie sanitaire se poursuit. Si les réponses sont affirmatives, alors une téléconférence est tenue avec les DSP voisines, l'Agence et le CASC pour mettre en commun des renseignements sur la météo, la santé et d'autres facteurs aggravants. Le niveau « intervention » est atteint et il y a poursuite des activités prévues au plan de mesures d'urgence. Ces activités sont les suivantes : gestion du sur-achalandage des urgences; gestion des répercussions dans les établissements de soins de santé; vigie sanitaire; mesures prises par le Centre de sécurité civile de Montréal; gestion de l'augmentation du transport par ambulance; gestion des décès, si en excès; gestion des communications et opération solidarité.

Avant de passer au niveau de « démobilisation », il faut se poser la question suivante : Est-ce que les conditions météorologiques et les taux attendus dans la fenêtre de vigie sanitaire sont revenus à la normale? Dans l'affirmative, il y a retour au niveau de « veille saisonnière » ou de « veille active » et atteinte du niveau de « démobilisation ». Si la réponse est non, les activités prévues au plan de mesures d'urgence se poursuivent.

Source : Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (Bureau des mesures d'urgence de la Direction de santé publique de l'Agence et coordination des mesures d'urgence et sécurité civile de l'Agence); Plan régional sociosanitaire de prévention et protection en cas de chaleur accablante et de chaleur extrême (2011)Footnote 179 .

Étude de cas 2
Comment Winnipeg a choisi les déclencheurs d'avertissement de son système d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

La ville de Winnipeg, au Manitoba, a élaboré, dans le cadre de son SAIC, un protocole d'avertissement à plusieurs niveaux avec un déclencheur précis pour chaque niveau. Les niveaux d'avertissement sont les suivants :

  • Pré-avertissement de chaleur - communication seulement aux partenaires internes
  • Avertissement de chaleur 1 - communication au public et aux intervenants communautaires et mise en oeuvre de certaines mesures d'intervention au besoin
  • Avertissement de chaleur 2 - déclenchement de certaines mesures d'intervention et messages accrus
  • Avertissement de chaleur 3 - prestation de mesures d'intervention énergiques, davantage de messages ciblés et mobilisation communautaire accrue

Le comité consultatif sur le SAIC, chargé d'orienter l'élaboration du SAIC, a établi un groupe scientifique sur la chaleur accablante dirigé par le médecin-hygiéniste provincial (hygiène de l'environnement). Ce groupe est formé de représentants provinciaux du domaine de la santé publique, de l'autorité sanitaire régionale de Winnipeg, d'Environnement Canada, du bureau des communications provinciales et du service provincial de gestion des urgences sanitaires. Son mandat consiste à évaluer les données probantes existantes montrant que la chaleur est un risque pour la santé au Manitoba (zones rurales et urbaines), à déterminer les pratiques exemplaires du SAIC et à prendre des décisions relatives au déclenchement des avertissements. Pour établir des déclencheurs appropriés, le comité a tenu compte de plusieurs facteurs, y compris le taux d'humidité et la température, l'endroit où se trouvent les populations vulnérables, l'exactitude des prévisions météorologiques et la capacité existante de surveiller les maladies associées à la chaleur. Des données historiques et leur corrélation avec les taux de mortalité ont aussi été examinées.

Source : Gouvernement du Manitoba

Durant ce processus, le groupe a décidé qu'un avertissement de chaleur serait émis lorsqu'une température et un indice humidex précis seraient atteints. L'humidex a été choisi en raison de sa pertinence sur le plan physiologique et de sa corrélation connue avec la mortalité. L'humidité réduit la capacité de l'organisme d'évacuer la sueur et donc de se rafraîchir. Il s'agit aussi d'une mesure de la température perçue qui est très bien comprise au Canada. À l'heure actuelle, l'indice humidex n'est pas revélé publiquement par Environnement Canada. Cependant, MétéoMédia fournit ce service. La température a pour sa part été choisie en guise de deuxième déclencheur parce que, même si elle est moins pertinente sur le plan physiologique, il y a davantage de dossiers historiques sur la température au Manitoba, et elle est prévue avec plus d'exactitude que l'humidex.

La détermination des déclencheurs précis d'avertissement que sont l'humidex et la température est fondée en partie sur des données probantes attestant de la corrélation entre ces deux variables et le nombre de décès quotidiens à Winnipeg (figure 10). Ces déclencheurs tiennent aussi compte de la température nocturne; en plus des valeurs maximales, des valeurs minimales doivent être atteintes pour qu'un avertissement de chaque niveau soit déclenché. Le protocole d'avertissement prend en considération l'intensité et la durée de l'épisode de chaleur accablante ainsi que l'absence de certitude associée aux prévisions. Une importance accrue est accordée aux expériences passées de chaleur accablante plutôt qu'aux valeurs prévues pour déterminer si un avertissement de niveau plus élevé doit être lancéFootnote m .

Figure 10 : Lien entre le nombre quotidien de décès non causés par un traumatisme et la température quotidienne maximale (A) ou l'humidex (B), à Winnipeg, 1986-2005Footnote n

Figure 10 : Lien entre le nombre quotidien de décès non causés par un traumatisme et la température quotidienne maximale (A) ou l'humidex (B), à Winnipeg, 1986-2005

La figure se compose de deux graphiques situés côte à côte (A et B) qui montrent le lien entre le nombre quotidien de décès non causés par un traumatisme et la température quotidienne maximale (A) ou l'humidex (B) à Winnipeg, de 1986 à 2005. L'axe des ordonnées représente le taux de mortalité relative (%) de 1986 à 2005 à Winnipeg. L'axe des abscisses représente la température maximale quotidienne (graphique A) et l'humidex maximal quotidien (graphique B). Une unique courbe d'ajustement optimal (ligne continue rouge, en gras) et des intervalles de confiance de 95 % (deux lignes fines, en pointillé) figurent sur chaque graphique. Dans le graphique A, la mortalité relative atteint 100 % lorsque la température est d'environ 20 °C/68 °F. Elle s'élève de manière régulière au-delà de 100 % en même temps que la température lorsque cette dernière atteint 26 °C/79 °F. On observe une corrélation similaire dans le graphique B en ce qui concerne l'humidex maximal quotidien. La mortalité relative atteint 100 % lorsque l'humidex est de 20. La mortalité relative s'élève de manière régulière au-delà de 100 % en même temps que l'humidex lorsque celui-ci atteint 30.

Source : Adapté de B. Casati et A. Yagouti, sous presseFootnote 50 .

Avant d'émettre un avertissement de chaleur accablante, une évaluation des risques est effectuée. Elle tient compte des paramètres environnementaux ainsi que de tout renseignement supplémentaire sur les effets des épisodes de chaleur accablante sur la santé. Par exemple, il peut s'agir de données sur les répercussions de la chaleur sur la santé obtenues grâce à une surveillance en temps réel et à des observations concernant la chaleur fournies, entre autres, par des travailleurs de la santé de première ligne, des médecins exerçant dans un cabinet privé et des travailleurs communautaires, entre autres.

L'avertissement est annulé lorsque la prévision ne respecte plus les critères de déclenchement et que le médecin hygiéniste principal et le Bureau de gestion des opérations en cas de catastrophes du ministère de la Santé du Manitoba décident que la chaleur ne pose plus de risque pour la santé. L'efficacité et l'exactitude des déclencheurs seront évaluées à la fin de chaque épisode de chaleur accablante et de chaque saison chaude et, s'il y a lieu, ils seront modifiés pour refléter les connaissances acquises par l'expérience, optimiser l'utilisation des ressources et optimiser la réponse et l'adaptation du public aux vagues de chaleur extrême.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de Winnipeg, consultez le site Web suivant : www.gov.mb.ca/health/publichealth/environmentalhealth/heat.fr.html.

3.5 Élaboration d'un plan d'intervention

Un plan d'intervention associé au SAIC a pour objectif final, d'une part, d'orienter les interventions en matière de santé publique destinées aux personnes vulnérables qui ont besoin d'aide et, d'autre part, d'aider la population à prendre des mesures pour se protéger durant un épisode de chaleur accablante. Les mesures énoncées dans un plan d'intervention devraient être fondées sur ce qui existe entre la chaleur et la santé humaine, qui est défini par les facteurs de risques existants, l'apparition potentiellement rapide de maladies associées à la chaleur, le nombre de décès de même que les difficultés précises auxquelles font face les groupes vulnérables à la chaleurFootnote 9.

Un plan d'intervention fournit des renseignements sur les mesures que l'organisme directeur et les partenaires communautaires prendront pour réduire les taux de morbidité et de mortalité attribuables à la chaleur lorsqu'un épisode de chaleur accablante est prévu et qu'un avertissement est déclenché.

- J. McInnes, et coll., 2008Footnote 9

Il n'y a pas de recette unique permettant d'élaborer un plan d'intervention communautaire. La participation de nombreux organismes gouvernementaux et non gouvernementaux qui connaissent les besoins précis et la vulnérabilité de divers groupes de population est essentielle. Un plan d'intervention efficace est fondé sur la capacité de sensibilisation des intervenants. Il est aussi adapté aux besoins précis d'une communauté et de ses populations vulnérables. Pour qu'une intervention soit opportune, il faut que les mesures visant à protéger la santé soient prises dès que des conditions justifiant une alerte sont prévues et que l'élément déclencheur est présent, avant le début de l'épisode de chaleur accablanteFootnote 73.

Un plan d'intervention devrait comprendre les mesures qu'il faut prendre pour surmonter les obstacles auxquels les gens font face lorsqu'ils tentent de prendre des mesures protectrices. Parmi ces obstacles, mentionnons la difficulté d'obtenir des renseignements sur les conditions météorologiques actuelles ou d'accéder à des installations de rafraîchissement (tableau 3). Les plans d'intervention devraient tenir compte de la capacité des premiers intervenants et des fournisseurs de soins de joindre les populations vulnérables.

Lorsque des mesures d'intervention sont choisies, il faut accorder la priorité aux mesures qui réduisent le plus efficacement les risques de la chaleur pour la santé (p. ex. se rafraîchir et s'hydrater, surveiller les personnes à risque)Footnote 9Footnote 133. Les communautés peuvent intégrer de nombreuses mesures à leur plan d'intervention. La case 3 présente des mesures qui sont énoncées dans des plans d'intervention communautaire associés à un SAIC au Canada et ailleurs dans le monde, des expériences des communautés choisies par Santé Canada pour réaliser un projet pilote de SAIC ainsi que des ateliers et des consultations menées par des experts.

Tableau 3 : Groupes de personnes vulnérables à la chaleur et exemples d'obstacles que ces personnes doivent surmonter pour s'adapter aux périodes de chaleur accablante
Groupes de personnes vulnérables à la chaleur Exemples d'obstacles
Adultes plus âgésFootnote 11
  • Caractéristiques physiologiques qui peuvent contribuer à accroître la vulnérabilité à la chaleur :
    • sensation réduite de la soifFootnote 127
    • niveau de conditionnement physique réduit
    • capacité de sudation réduiteFootnote 128
    • plus grande prédisposition à la déshydratation chroniqueFootnote 127
  • Déficiences visuelles, cognitives et auditives
  • Difficultés liées à l'agilité et à la mobilité
  • Perceptions différentes des risques et des vulnérabilités d'après les expériences de vie
  • Niveau d'alphabétisation réduit
  • Isolement social
Nourrissons et jeunes enfantsFootnote 24
  • Caractéristiques physiologiques et comportementales qui peuvent accroître la vulnérabilité à la chaleur :
    • chaleur corporelle plus élevée durant l'activité physiqueFootnote 129
    • gain de chaleur plus rapide si la température de l'air est plus élevée que la température cutanée, en raison du rapport plus élevé entre la surface et la masse corporelleFootnote 129
    • incapacité d'augmenter le débit cardiaqueFootnote 21
    • sudation plus faibleFootnote 130
  • Dépendance à l'égard d'une personne soignante qui reconnaîtra les effets de la chaleur et prendra les mesures recommandées
Personnes atteintes d'une maladie chronique ou ayant une déficience physiqueFootnote 10
  • Caractéristiques physiologiques qui peuvent accroître les risques pour la santé, comme un système cardiovasculaire ou respiratoire déficientFootnote 37, des troubles psychiatriquesFootnote 10, des affections rénalesFootnote 131
  • La prise de certains médicaments qui ont une incidence sur la sensibilité à la chaleur en nuisant aux fonctions de refroidissement du corps ou de rétention de l'eau/du sel (p. ex. antihypertenseursFootnote 25, antidépresseursFootnote 26, antipsychotiquesFootnote 26 ,Footnote 27, agents antiparkinsoniensFootnote 27)
  • Confiné au lit ou dépendance à l'égard d'une personne soignante, de la famille ou d'amis pour les activités de la vie courante (p. ex. accès à l'eau)
  • Déficience sensorielle ou cognitive ou déficience liée à la communication
  • Caractéristiques liées à l'état de santé ou au comportement (p. ex. déshydratation chronique, ne quitte pas le domicile)
  • Isolement social
Personnes et communautés défavorisées sur le plan social :
  • Ressources financières limitées pour prendre les mesures de protection appropriées
  • Accès réduit à l'eau potable et aux endroits frais
  • Accès limité aux services de soins de santé et aux services sociaux
  • Expositions à l'environnement plus élevées (p. ex. sans-abri, personnes vivant aux étages supérieurs des immeubles sans air climatiséFootnote 55)
  • Taux plus élevé de dépendance à l'alcool et aux drogues
  • Isolement social
Nouveaux arrivants au Canada et populations transitoires, comme les touristes
  • Barrières linguistiques et difficultés liées à l'alphabétisme pour les personnes qui ne parlent ni l'anglais ni le français
  • Différences culturelles, comme les habitudes alimentaires, les choix vestimentaires et les croyances sociales ou culturelles
  • Habitudes uniques en ce qui concerne l'utilisation des médias
  • Connaissances limitées des systèmes d'avertissement locaux et des programmes de santé et de services sociaux
Groupes professionnels
  • Expositions environnementales et en milieu de travail (p. ex. agriculteurs, ouvriers en construction, mineurs, planteurs d'arbres)
  • Pressions physiques accrues
  • Écarts dans la réglementation, les codes et les normes en matière de santé et de sécurité
  • Exposition irrégulière à la chaleur (c.-à-d. manque d'acclimatation) pour les nouveaux travailleurs qui doivent s'exposer à la chaleur en milieu de travail et ceux qui doivent composer avec des périodes de chaleur accablante tôt dans la saisonFootnote 37
Personnes qui pratiquent une activité physiqueFootnote 30 ,Footnote 31
  • Expositions environnementales plus importantes (p. ex. marathoniens, sportifs, personnes qui marchent ou font du vélo)
  • Pressions physiques accrues
  • Perception réduite des risques et des vulnérabilités à la chaleur
  • Recherche des performances habituelles à la chaleur

Source : Reproduit à partir du document de Santé Canada intitulé Communiquer les risques des périodes de chaleur accablante pour la santé : Trousse à l'intention des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, publié en 2011Footnote 132 .

Case 3 : Mesures d'intervention communautaire possibles associées au SAICFootnote o

État de préparation avant un épisode de chaleur accablante et durant la saison chaude

  • Cerner les populations vulnérables à la chaleur et les groupes cibles.
  • Rencontrer les principaux partenaires communautaires pour examiner et planifier la saison chaude à venir.
  • Surveiller en temps réel les répercussions de la chaleur sur la santé (p. ex. taux de mortalité, appels reçus par les services d'urgence et les lignes d'aide, nombre de visites à l'urgence, dossiers des fournisseurs de soins de santé).
  • Intégrer les préparatifs pour les épisodes de chaleur accablante à la planification habituelle des pandémies et des urgences dans les hôpitaux.
  • Établir le calendrier de déploiement du personnel de la santé publique dans les situations urgentes attribuables à la chaleur accablante.
  • Planifier les vacances estivales en désignant et en formant des remplaçants qui assureront la coordination adéquate des activités et des communications.
  • Offrir une formation sur place au personnel de la santé publique.
  • Former et sensibiliser les gestionnaires d'immeubles résidentiels où habitent des groupes vulnérables à la chaleur.
  • Mettre à jour et coordonner la répartition des ressources consacrées à la mise en oeuvre du SAIC.
  • Élaborer des plans en cas de pannes partielles ou totales d'électricité.
  • Déterminer des mesures pour aider les personnes vulnérables à la chaleur à gérer l'augmentation des factures d'électricité attribuable au fonctionnement de climatiseurs durant un épisode de chaleur accablante.
  • Offrir des rabais et des subventions pour l'achat de ventilateursFootnote p  et de climatiseurs.
  • Offrir des services d'inscription pour recevoir des avis ou des visites à domicile lorsqu'un avertissement est émis (les membres d'une famille peuvent inscrire les personnes à risque, ou les gens peuvent s'inscrire eux-mêmes).
  • Élaborer des programmes de jumelage et de surveillance du quartier.
  • Prévoir de fournir de l'eau potable (p. ex. installer des fontaines, déterminer où installer les postes mobiles d'alimentation en eau, cerner les possibilités d'approvisionnement en eau des refuges pour les sans-abri).
  • Prévoir d'offrir des moyens de rafraîchissement (p. ex. fontaines à jets douchants, miroirs d'eau, parcs communautaires, piscines municipales).
  • Répertorier les installations de rafraîchissement et s'assurer qu'elles ont des provisions (section 3.5.1).
  • Prévoir des moyens de transport pour conduire les gens aux installations de rafraîchissement.
  • Encourager des choix de vie sains (p. ex. aliments sains, activité physique, interactions sociales).
  • Distribuer de l'information aux fournisseurs de services communautaires (p. ex. les travailleurs de rue) et diffuser des messages d'intérêt public ainsi que des rappels à propos des risques de la chaleur pour la santé.

Durant un épisode de chaleur accablante

Source : Ville de Vancouver, C.-B.
Disponible en anglais seulement

  • Coordonner les ressources bénévoles et financières.
  • Organiser des conférences de presse pour transmettre des messages au public.
  • Surveiller étroitement les taux de morbidité et de mortalité associés à la chaleur.
  • Ouvrir les portes d'installations de rafraîchissement facilement repérables (p. ex. bibliothèques publiques, établissements offrant déjà une aide aux personnes vulnérables à la chaleur).
  • Prolonger les heures d'ouverture des endroits munis de climatisation où les gens sont susceptibles de se rendre pour obtenir un répit (p. ex. piscines).
  • Ouvrir les refuges climatisés où il est possible de dormir la nuit.
  • Fournir des salles climatisées dans les résidences et les immeubles résidentiels, particulièrement s'ils abritent des personnes vulnérables à la chaleur.
  • Fournir des postes mobiles d'alimentation en eau ou distribuer de l'eau potable aux refuges pour sans-abri.
  • Fournir des cartes indiquant l'emplacement et les heures d'ouverture des installations de rafraîchissement et des points d'eau.
  • Réduire ou annuler le prix d'entrée des piscines municipales.
  • Réduire le prix des billets de cinéma dans les salles climatisées ou les offrir gratuitement.
  • Fournir les services de transport en direction et en provenance des installations de rafraîchissement (p. ex. billets d'autobus, cartes de taxi [exigeant une préinscription]).
  • Fournir une aide financière pour payer les factures d'électricité.
  • Surveiller les personnes vulnérables à la chaleur qui se sont inscrites au préalable (visites, appels téléphoniques).
  • Mettre en service des lignes téléphoniques (p. ex. 211, 311, 811, « Heatline » [« ligne SOS chaleur »]) afin de donner des conseils au public.
  • Fournir des services à des groupes particuliers vulnérables à la chaleur (p. ex. les sans-abri).
  • Distribuer des ombrelles ou des chapeaux à large bord faits d'un tissu respirant à ceux qui en ont besoin.
  • Modifier ou annuler les évènements sportifs et extérieurs prévus dans les garderies, les camps d'été, etc.
  • Modifier le cycle de travail-repos des travailleurs exposés à la chaleur accablante.
  • Mettre à exécution des plans d'intervention dans les hôpitaux et les foyers de soins personnels.
  • Augmenter l'effectif :
    • réaffecter les travailleurs de la santé publique et les travailleurs responsables des interventions d'urgence afin qu'ils puissent intervenir dans les situations urgentes attribuables à la chaleur;
    • répondre aux besoins des bénévoles qui pourraient faire partie de groupes vulnérables à la chaleur (p. ex. en fournissant un environnement climatisé et en attribuant des tâches qui ne sont pas épuisantes);
    • affecter des sauveteurs au bord des lacs et sur les plages pour prévenir les noyades;
    • assurer une présence policière dans les quartiers où le taux de criminalité est élevé afin d'encourager les gens à se rendre dans des endroits frais.

Source : Ces mesures d'intervention sont fondées sur les mesures recommandées et sur celles qui sont prises par des communautés au Canada et à l'étrangerFootnote 9Footnote 72Footnote 80Footnote 112Footnote 116Footnote 119Footnote 134.

3.5.1 Installations de rafraîchissement

En utilisant des climatiseurs et en se rendant dans des endroits frais, il est possible de réduire de façon très efficace le nombre de décès causés par la chaleur - particulièrement pour les personnes atteintes de maladies chroniques ou celles qui prennent des médicaments qui nuisent à la fonction de thermorégulation de l'organismeFootnote 10Footnote 11. Malgré ses avantages, la climatisation peut contribuer à une augmentation des gaz à effet de serre et à la pollution de l'air si l'énergie consommée provient de combustibles fossilesFootnote 137. La climatisation ne devrait donc pas être la seule solution adoptée pour réduire les risques de la chaleur accablante pour la santé dans une communauté. Il faut prendre des mesures préventives à long terme pour réduire de façon durable les risques de la chaleur pour la santé (section 3.8).

De nombreux Canadiens vivent dans des résidences non climatiséesFootnote 138 . Pour cette raison, certaines communautés offrent des installations de rafraîchissement en guise de mesures d'intervention (p. ex. Toronto, Hamilton, Montréal et Ottawa), notamment les endroits climatisés et les installations récréatives suivantes :

  • les bibliothèques;
  • les centres communautaires ou récréatifs;
  • l'hôtel de ville;
  • les lieux de culte;
  • les centres pour aînés ou les filiales de la Légion;
  • les salles de bingo;
  • les refuges;
  • les salles climatisées établies par les locateurs dans des immeubles résidentiels;
  • les musées;
  • les centres commerciaux;
  • les salles de cinéma;
  • les piscines;
  • les fontaines à jets douchants;
  • les plages publiques ou les parcs ombragés.

S'il y a lieu, les installations de rafraîchissement devraient avoir des sources d'énergie de rechange en cas de panne d'électricité et fournir un accès à ce qui suit :

  • de l'eau potable;
  • des lits de camp, au besoin;
  • des fournitures médicales;
  • des documents de sensibilisation aux risques de la chaleur pour la santé;
  • des employés ou des bénévoles formés qui ont beaucoup d'entregent, savent reconnaître les signes et symptômes des maladies associées à la chaleur et connaissent les mesures à prendre en cas de maladie;
  • un milieu sûr et sécuritaire.

La recherche a révélé que les centres communautaires climatisés contribuent de façon limitée à réduire les risques que pose la chaleur pour la santé des aînés les plus vulnérablesFootnote 23Footnote 80. Pour réduire avec succès les taux de morbidité et de mortalité, il faudrait mettre à la disposition des gens des installations de rafraîchissement durant les épisodes de chaleur accablanteFootnote 23 Footnote 139. Ces installations doivent de plus :

  • être soutenues par des stratégies de sensibilisation rigoureuses (section 3.6, case 4)Footnote 139Footnote 140;
  • être accessibles;
  • être aménagées de façon à répondre aux besoins uniques des visiteurs (p. ex. les aînés, les sansabri, les parents avec des enfants, les propriétaires d'animaux domestiques);
  • être situées dans des secteurs fréquentés par des gens qui ont besoin de se rafraîchir;
  • être ouvertes durant les heures qui conviennent au plus grand nombre;
  • être, dans certains cas, des installations existantes connues des personnes vulnérables et offrant déjà une aide à ces personnes.

Il faut évaluer avec soin l'utilisation des installations de rafraîchissement et se servir des résultats pour l'améliorer.

Étude de cas 3
Intervention communautaire durant les épisodes de chaleur accablante dans la ville d'Ottawa

Un Plan d'action de lutte contre la chaleur et le smog, adopté par le Conseil en 2004, a officialisé les mesures d'intervention communautaire durant les épisodes de chaleur accablante dans la ville d'Ottawa, en Ontario. L'un des objectifs du Plan est de veiller à la sécurité des groupes vulnérables d'Ottawa à la chaleur en prenant, au besoin, des mesures d'intervention d'urgence opportune. Durant les alertes, les autorités de la ville collaborent avec une diversité d'organismes de services communautaires pour protéger les populations vulnérables et accomplissent les tâches suivantes :

  • distribuer, par courriel et par télécopieur, des avis d'avertissement de chaleur et d'alerte de chaleur aux fournisseurs de services ciblés;
  • supprimer les couloirs de nage dans les piscines municipales afin de permettre la baignade libre;
  • recommander des endroits où le public peut aller se rafraîchir (p. ex. barboteuses municipales, fontaines à jets douchants, plages, bibliothèques, centres communautaires);
  • nouer un partenariat avec une salle de cinéma locale qui fournit gratuitement ou à rabais des billets de cinéma pour une salle facilement accessible en transport en commun;
  • installer un camion dans la rue (Armée du Salut) qui offre de l'eau aux sans-abri et un moyen de transport vers les refuges locaux;
  • offrir de l'information par le truchement d'un service téléphonique 311 pour les demandes de renseignements, notamment celles adressées à une infirmière de la santé publique;
  • affecter des infirmières en santé publique à des visites aux populations vulnérables à la chaleur qui vivent dans des tours d'habitation afin de s'assurer qu'elles ont accès à des environnements climatisés. Les immeubles visités sont déterminés à l'avance en fonction de leurs caractéristiques et de leurs résidants (c.-à-d. nombre élevé de personnes âgées et de jeunes enfants, maison de chambre, personnes à faible revenu et absence de climatisation);
  • distribuer des ventilateurs aux résidants de maisons de chambres;
  • encourager les services municipaux (p. ex. équipes de la voirie, travailleurs affectés à l'entretien) à suivre les lignes directrices concernant la chaleur dans les endroits extérieurs.

Source: Ville d'Ottawa, Ont.

Grâce à son site Web et à ses échanges avec des fournisseurs de services, la Ville fournit ou soutient des mesures d'intervention communautaire avant et durant les épisodes de chaleur accablante. Elle offre une Trousse d'information sur le temps chaud qui comprend ce qui suit :

  • « Combattez la chaleur cet été! » - renseignements sur les mesures d'intervention mises en oeuvre par la Ville et sur les endroits où les gens peuvent se rendre pour se rafraîchir; comprend un document d'information sur les alertes de chaleur à l'intention des médias et un communiqué de presse (document disponible en 51 langues);
  • Un exemple d'avertissement de chaleur;
  • « Comment affronter la canicule » - renseignements destinés au public sur la façon de se rafraîchir et de s'hydrater;
  • « Susceptibilité aux maladies liées à la chaleur » - ce document dresse la liste des facteurs de risque et des symptômes des maladies associées à la chaleur et fournit des renseignements sur les mesures qui devraient être prises pour protéger la santé;
  • des documents sur les coups de chaleur, la déshydratation, les coups de soleil, les médicaments et les maladies associées à la chaleur et les ventilateurs;
  • des liens vers des renseignements sur l'emplacement des parcs, l'horaire des piscines, les mesures de sécurité estivales pour les animaux domestiques, le travail dans des conditions de chaleur;
  • « Initiative en période de chaleur extrême » - brochure d'information destinée aux fournisseurs de services aux sans-abri;
  • « Comment survivre aux pannes d'électricité en plein été ».

Les activités d'intervention et de sensibilisation de la Ville ont été intégrées à celles de nombreux organismes communautaires. Ces organismes prennent aussi leurs propres mesures durant les épisodes de chaleur accablante. Par exemple, la « Ottawa Carleton Ultimate Association » rappelle aux joueurs de prendre plus de pauses, de boire beaucoup de liquide, de rechercher les endroits ombragés ou de faire de l'ombre sur les terrains de sport. Les règles du jeu sont modifiées durant une alerte de chaleur afin d'assurer la sécurité des joueurs, en permettant l'utilisation de remplaçants et en augmentant le nombre de temps morts par demi-temps, qui passe de 2 à 3, ainsi que leur durée, qui passe de 70 à 120 secondes.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de la Ville d'Ottawa, consultez le site Web suivant : http://ottawa.ca/fr/health_safety/living/outdoor/hot/index.html.

Étude de cas 4
Comment une communauté rurale du Manitoba réduit les répercussions de la chaleur accablante sur la santé

Pour élaborer un SAIC dans une région rurale du Manitoba relevant de l'Office régional de la santé d'Assiniboine (ORSA), les autorités sanitaires ont dû relever des défis propres aux petites communautés et renforcer la capacité existante. Il n'était pas possible d'établir un lien entre la température et la mortalité en raison de la grande superficie géographique et de la faible densité de la population. Par conséquent, la quantité de données pouvant faire l'objet d'une analyse était limitée.

Malgré tout, les courbes de mortalité d'autres communautés avoisinantes, comme Winnipeg et Brandon, ainsi que des données historiques sur la température dans la région ont fourni suffisamment de données probantes pour attester des risques de la chaleur pour la santé et soutenir l'élaboration d'un SAIC. Avec le soutien des médecins hygiénistes provincial et régional, de multiples partenaires, comme les responsables de la gestion des urgences et des catastrophes, des fonctionnaires municipaux (p. ex. le maire, le directeur municipal, des agents locaux de gestion des urgences), « Meals on Wheels » (« Popote Roulante »), des fournisseurs de services aux aînés, et Logement Manitoba ont contribué à l'accomplissement de cette tâche.

Une évaluation de la vulnérabilité effectuée au moyen de consultations menées auprès de groupes communautaires a permis d'élaborer le SAIC de l'ORSA et d'établir l'ordre de priorité des mesures d'intervention communautaire. Cette évaluation a révélé que, durant la saison chaude, il y avait un afflux de visiteurs (p. ex. des golfeurs, des campeurs, des enfants inscrits dans des camps) dans la région. Par conséquent, il a fallu déployer des efforts particuliers pour protéger ces personnes ainsi que les résidents permanents contre les conséquences négatives des épisodes de chaleur accablante sur la santé. Les consultations menées auprès des intervenants ont aussi révélé qu'il était difficile de fournir des possibilités de rafraîchissement en raison du nombre limité d'édifices climatisés facilement accessibles. En outre, il s'est révélé difficile d'émettre rapidement des avertissements en raison du jour de tombée des médias et de la couverture médiatique locale limitée. Par conséquent, des mesures d'intervention ont été proposées pour régler ces problèmes particuliers, en se servant des points forts existants et en mettant

Source: L'Office régional de la santé d'Assiniboine, Man.
Disponible en anglais seulement

l'accent sur une collaboration accrue entre l'Office régional de la santé et le personnel de la planification municipale. Le modèle du SAIC de l'ORSA porte sur les points suivants :

  • intégrer le SAIC au plan d'intervention d'urgence en cas de catastrophe de l'ORSA afin d'assurer une intervention solide et coordonnée;
  • s'assurer que les résidents des centres de soins de longue durée ont accès à des salles communes climatisées;
  • établir des menus de rechange (plats froids) durant les épisodes de chaleur accablante dans les centres de soins de longue durée;
  • encourager l'adoption d'un horaire de travail modifié pour certains groupes professionnels (p. ex. les travailleurs de la construction), afin qu'ils puissent travailler le soir ou la nuit pour éviter la chaleur intense durant le jour;
  • collaborer avec le ministère de la Santé du Manitoba pour transmettre des alertes et des avertissements de chaleur accablante aux résidents, aux écoles, aux garderies, aux groupes récréatifs, aux groupes de soutien bénévole, aux populations de passage (p. ex. les campeurs) et aux organisateurs d'évènements sportifs;
  • élaborer des plans d'intervention visant les clients des soins à domicile, comportant une évaluation du milieu où réside les clients et un plan de gestion des soins à utiliser lorsque les clients présentent des signes de maladie causée par la chaleur;
  • communiquer avec les services municipaux pour les encourager à se préparer adéquatement (p. ex. en vérifiant l'équipement d'intervention en cas d'urgence comme les ventilateurs, les génératrices, les moyens de communication de réserve);
  • faire appel au personnel des services médicaux d'urgence pour procéder à des vérifications de la sécurité des foyers dans le cadre du programme « Home, Health, and Safety Check » de l'ORSA, et donner par la même occasion aux personnes âgées des renseignements sur les moyens de rester au frais par temps chaud, des exemplaires des fiches de renseignements sur la chaleur et la santé, ainsi qu'une liste des services de santé offerts dans leur communauté;
  • demander à des bénévoles de se tenir prêts à fournir une aide dans les installations de rafraîchissement et à distribuer de l'eau potable;
  • demander à des travailleurs de la santé d'aider, au besoin, les personnes et les communautés partout dans la région lors d'épisodes de chaleur accablante.

Le solide soutien de la communauté et sa participation active à l'élaboration du SAIC, le recours à des réseaux de bénévoles et la présence de travailleurs de la santé locaux qui connaissent personnellement les personnes à risque ont grandement contribué à l'approche novatrice qu'ont adoptée les fonctionnaires de la santé publique pour réduire les répercussions de la chaleur accablante.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de l'ORSA, consultez le site Web suivant : www.assiniboine-rha.ca/index.php/news/plans_view/disaster_plan/ (en anglais seulement).

3.6 Soutien du système d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur par des activités de communication

« Il faut sensibiliser davantage le public et les organismes responsables aux dangers associés aux vagues de chaleur et leur faire connaître les interventions appropriées ».

- K.L. Ebi et G.A. Meehl, 2007, p. 11Footnote 141

La communication efficace des alertes de chaleur et des mesures permettant de réduire les risques pour la santé est essentielle à un SAIC efficace. Des campagnes de communication relatives aux risques liés à la chaleur pour la santé visent à renseigner les gens à propos des dangers que présente la chaleur accablante et de les inciter à se protéger. Les activités de communication doivent être menées avant et durant la saison chaude, et durant les épisodes de chaleur accablante par le truchement des médias (médias de masse, radiodiffusion et médias ciblés), des réseaux interpersonnels et des évènements communautairesFootnote 132.

Plusieurs autorités au Canada et à l'étranger fournissent des documents de sensibilisation sur les effets de la chaleur sur la santé pour aider les gens à réduire au minimum les risques que pose la chaleur accablante (p. ex. Toronto, Hamilton, Montréal et les « Centers for Disease Control and Prevention » des États-Unis). Toutefois, les recherches révèlent que, malgré les efforts déployés, de nombreuses personnes ne donnent pas suite aux renseignements des autorités qui les exhortent à prendre des mesures pour réduire les risques pour leur santéFootnote 29Footnote 78Footnote 142. De nombreux facteurs peuvent contribuer à cette situation, comme une mauvaise perception des risques de la chaleur pour la santé, le fait que les médias mettent l'accent sur quelques groupes vulnérables et la confusion qui caractérise les messages existants concernant les effets de la chaleur sur la santéFootnote 29. Des messages contradictoires de diverses administrations de santé publique diffusés au cours des campagnes de sensibilisation aux effets de la chaleur sur la santé (p. ex. fiches de renseignements, communiqués de presse, sites Web) ou transmis dans le cadre d'autres campagnes de promotion de la santé (p. ex. virus du Nil occidental, qualité de l'air, dangers de l'exposition au soleil, initiatives environnementales, activité physique) pourraient être en partie responsables des problèmes associés aux changements des comportementsFootnote 17Footnote 29 Footnote 132.

Pour améliorer l'efficacité des campagnes de communication relatives aux risques de la chaleur pour la santé, les communautés, les intervenants, les responsables de la santé publique et les fonctionnaires municipaux et ceux affectés à la gestion des urgences doivent collaborer afin de transmettre des messages uniformes, faciles à comprendre et adaptés au public visé. Des pratiques exemplaires en communication permettant d'influencer les comportements se trouvent dans la publication intitulée Communiquer les risques des périodes de chaleur accablante pour la santé : Trousse à l'intention des responsables de la santé publique et de la gestion des urgencesFootnote 132. De nombreuses stratégies énoncées au tableau 4 devraient être utilisées pour élaborer un plan de communication associé au SAIC et des documents connexes, pour les communautés individuelles. Ces stratégies sont fondées sur des recherches récentes et les pratiques reconnues qu'utilisent les communautés pour communiquer avec des populations vulnérables dans le cadre de campagnes de promotion de la santé.

Tableau 4 : Exemples de stratégies de communication ciblées utilisées pour transmettre des messages sur le lien entre la chaleur et la santé
Adultes plus âgés
  • Fournir des renseignements concis, clairs et faciles à comprendre imprimés en gros caractères et présenté en langage simple, adapté au public cible.
  • Diffuser des renseignements sur la chaleur par l'entremise des fournisseurs de soins de santé (p. ex. pharmaciens, médecins, fournisseurs de soins à domicile)Footnote 133, des lieux de culte, des maisons de retraite, des propriétaires, des membres de la famille et par des encarts joints aux renseignements sur certains médicaments.
  • Distribuer des messages concernant les risques de la chaleur pour la santé avec des renseignements sur les rabais offerts, les programmes de subventions et les services de transport.
  • Établir des systèmes permettant aux aînés de recevoir, lorsqu'ils s'inscrivent eux-mêmes ou sont inscrits par un membre de leur famille, les mises à jour sur les mesures d'intervention (p. ex. les nouvelles installations de rafraîchissement) et les alertes de chaleur par téléphone, par courriel, par télécopieur ou par message texte.
  • Employer des mécanismes permettant de joindre les aînés qui ne vivent pas en établissement.
Nourrissons et jeunes enfants
  • Intégrer les messages sur les risques de la chaleur pour la santé aux cours prénataux et à des publications qui s'adressent au public cible (c.-à-d. les jeunes parents).
  • Diffuser des renseignements par le truchement des fournisseurs de soins de santé, des écoles ou des garderies (p. ex. le programme « Prévoir l'imprévisible » élaboré par la Croix-RougeFootnote 143).
  • Fournir des ressources supplémentaires dans les cabinets de médecins, les pharmacies, les cliniques, les hôpitaux, les épiceries, les lieux de culte et les bibliothèques.
  • Fournir des outils interactifs adaptés à l'âge des enfants que les parents peuvent utiliser pour discuter avec leurs enfants des risques de la chaleur pour la santé (p. ex. napperons à colorier, exposé sur les « Kool Kids » [« Enfants frais et dispos »] présenté dans les garderies et les prématernelles).
  • Sensibiliser les fournisseurs de soins (p. ex. parents, éducateurs en garderie) aux mesures à prendre et aux façons de modifier les activités, de préparer les installations, de reconnaître les risques de la chaleur pour la santé et d'intervenir.
  • Sensibiliser les fournisseurs de soins au fait qu'il est dangereux de laisser des enfants dans des véhicules et au soleil.
  • Insister sur l'importance de porter un chapeau approprié et de s'hydrater.
  • Se servir de la radio, de la télévision, des journaux et des signaux numériques pour diffuser des messages relatifs aux risques de la chaleur pour la santé.
Personnes atteintes d'une maladie chronique ou ayant une déficience physique
  • Sensibiliser le public et les fournisseurs de soins de santé en particulier aux facteurs de risque propres aux maladies chroniques (p. ex. défaillance du système cardiovasculaire ou respiratoireFootnote 37, maladies psychiatriquesFootnote 10, maladies rénalesFootnote 131, effets de médicaments comme les antihypertenseursFootnote 25, les antidépresseursFootnote 26, les antipsychotiquesFootnote 26Footnote 27 et les antiparkinsoniensFootnote 27).
  • Diffuser des renseignements sur les risques de la chaleur pour la santé aux centres de soins de longue durée, aux fournisseurs de soins de santé et aux fournisseurs de soins.
  • Envisager de faire imprimer des messages sur les sacs de pharmacie ou de créer des encarts joints aux renseignements sur certains médicaments.
  • Sensibiliser les gens au danger de laisser la personne dont ils s'occupent dans un véhicule.
Personnes et communautés défavorisées sur le plan social (p. ex. faible revenu, sans-abri, personnes vivant seules)
  • Préparer des étiquettes où figurent des messages rédigés en langage simple sur les risques que pose la chaleur, qui peuvent être distribuées avec de l'eau, des chapeaux et d'autres articles.
  • Diffuser des messages sur les risques de la chaleur pour la santé en même temps que des renseignements concernant des rabais offerts, des programmes de subventions et des services de transport.
  • Diffuser des messages aux refuges et par l'entremise de groupes de sensibilisation communautaires (p. ex. « Street Health Help » [« un organisme fournissant des soins de santé aux itinérants »], L'Association canadienne pour la santé mentale et L'Armée du Salut).
  • Sensibiliser le public visé aux endroits où les gens peuvent se rendre pour se rafraîchir durant les épisodes de chaleur accablante.
  • Fournir des lignes directrices sur les façons de se rafraîchir lorsque les gens n'ont pas de climatiseurs.
  • Favoriser un suivi accru de ce groupe vulnérable durant les épisodes de chaleur accablante.
Nouveaux arrivants au Canada et populations de passage, comme les touristes
  • Préparer des renseignements dans les langues des groupes ciblés.
  • Élaborer des documents de communication sur les risques de la chaleur pour la santé en collaboration avec des chefs de file communautaires tout en répondant aux différents besoins culturels (p. ex. habitudes alimentaires, choix de vêtements, croyances sociales et/ou culturelles préexistantes).
  • Utiliser des symboles qui peuvent être compris par les gens de toutes les cultures.
  • Utiliser un langage simple et diffuser des messages au moyen de voies de communication adaptées aux diverses cultures, de sites Web sur les voyages et d'évènements communautaires tenus à l'extérieur.
  • Former les gens de chaque groupe de nouveaux arrivants et créer des équipes de bénévoles chargés d'intervenir en cas de crises liées à la chaleur.
Groupes professionnels
  • Intégrer les notions de chaleur dans les normes, codes et règlements relatifs à la santé et à la sécurité, et y joindre des documents de sensibilisation appropriés.
  • Sensibiliser les employés et les employeurs aux risques de la chaleur pour la santé et aux mesures appropriées à prendre (p. ex. efforts physiques, cycles de travail-repos).
  • Inclure des renseignements sur le stress causé par la chaleur dans les articles des bulletins internes sur le bien-être en milieu de travail.
  • Fournir des renseignements sur l'acclimatation à la chaleur et ses avantages.
Personnes qui pratiquent une activité physique
  • Sensibiliser les entraîneurs, les organisations sportives, les écoles et les garderies aux risques de la chaleur pour la santé.
  • Intégrer les notions de chaleur dans les règles et politiques relatives aux évènements sportifs.
  • Élaborer des messages ciblés et adaptés destinés à être transmis lorsque l'attention du public a été captée (« City of Windsor Activity Guide » [« comme le Guide d'activités de la Ville de Windsor »]).
  • Insister sur les avantages de l'activité physique lorsque les conditions météorologiques sont favorables et offrir aux gens qui veulent demeurer actifs des solutions de rechange appropriées.
  • Motiver le public cible à l'aide de techniques de communication appropriées.
  • Fournir aux groupes exerçant des activités récréatives à l'extérieur des lignes directrices concernant la façon de réduire les risques au minimum durant les épisodes de chaleur accablante.

Source : Les stratégies de communication ciblées sont fondées sur des mesures prises par des communautés au Canada et à l'étrangerFootnote 7 Footnote 92 Footnote 112 Footnote 113 Footnote 119 Footnote 135 Footnote 137 Footnote 144 Footnote 145.

3.6.1 Avant la saison chaude

L'élaboration d'un plan de communication est recommandée afin de mobiliser de nouveaux partenaires et de sensibiliser davantage les intervenants (p. ex. fournisseurs de soins, travailleurs de la santé, personnel des lignes d'écoute téléphonique) et les médiasFootnote 7 . Il faudrait élaborer ou mettre à jour, avant le début de la saison chaude, des trousses d'information destinées à un public particulier sur le SAIC, les risques de la chaleur pour la santé et les mesures à prendre durant les épisodes de chaleur accablante (p. ex. aimants de réfrigérateur, ressources téléchargeables, sites Web, modèles de courriel, exposés, trousse de formation du formateur). Les évaluations du SAIC effectuées à la fin de la saison (section 3.7), qui peuvent supposer la tenue de réunions et d'ateliers communautaires visant à régler les problèmes, offrent l'occasion de mettre à jour les documents de communications et de continuer à informer et à sensibiliser davantage les intervenants et le public. Il faudrait apporter une attention particulière à l'« image de marque » des produits de communication en utilisant des messages et des noms de sites Web simples et faciles à retenir, et en s'assurant que les documents sont adaptés à des publics précis.

Les messages que nous retrouvons le plus souvent dans les documents de communication ciblés concernant les risques de la chaleur pour la santé ont trait à ce qui suit :

  • les moyens de se préparer aux épisodes de chaleur accablante;
  • les façons adaptées aux communautés de réduire au minimum les risques pour la santé;
  • les signes et symptômes des effets de la chaleur sur la santé;
  • l'importance de se rafraîchir et de s'hydrater grâce aux services offerts dans une communauté et à un public précis;
  • l'endroit où le public peut obtenir de l'aide ou des renseignements supplémentaires.

Pour communiquer les avertissements de façon efficace, il suffit de choisir un système simple, par exemple :

  • les couleurs d'un feu de circulation (vert, jaune ou rouge) (case 2)Footnote 146 ;
  • un système de niveaux ou de stades (p. ex. niveau 1, niveau 2) et une terminologie que la population comprend.

Par exemple, la Ville de Hamilton utilise les termes « avis de chaleur », « avertissement de chaleur » et « alerte de chaleur » pour décrire les trois étapes de son système d'avertissementFootnote 113. D'autres communautés canadiennes utilisent une terminologie différente, comme « alerte de chaleur accablante », « avis d'humidité » ou « état d'urgence causé par la chaleur » (annexe D).

Les campagnes de communication sont plus susceptibles de modifier les comportements lorsque les messages de sensibilisation et de prévention concernant les risques que pose la chaleur sont répétés en avanceFootnote 6. Par conséquent, avant le début de la saison chaude, il est essentiel d'élaborer et de mener une campagne de sensibilisation (p. ex. une campagne éclair). Par exemple, le service de Santé publique de Toronto fournit des renseignements au public et aux organismes communautaires qui jouent un rôle dans l'aide fournie aux personnes les plus vulnérablesFootnote 92.

Les campagnes de communication relative à un SAIC devraient :

  • souligner les objectifs du SAIC;
  • fournir les renseignements sur les améliorations ou modifications récentes du système;
  • mettre l'accent sur les ressources mises à la disposition du public et des intervenants;
  • inciter les médias à se préparer pour la prochaine saison chaude;
  • trouver de nouveaux partenariats communautaires;
  • susciter l'intérêt à l'égard des enjeux liés à la chaleur et à la santé.

Avant la saison chaude, il est important d'établir des partenariats afin d'optimiser l'utilisation des ressources et l'emploi efficace des produits de communication relatifs aux effets de la chaleur sur la santé. Par exemple, la Ville de Windsor a collaboré avec la « Windsor Utilities Commission (WUC) » pour distribuer des documents de sensibilisation aux résidants qui courent des risques élevés de contracter une maladie associée à la chaleur ou de succomber aux effets de la chaleur. Dans le cadre de ces efforts, « Street Health Help » (« un organisme fournissant des soins de santé aux itinérants ») et des banques alimentaires locales distribueront des bouteilles d'eau réutilisables sur lesquelles seront imprimés des renseignements à propos des services de la WUC et des messages concernant les risques de la chaleur pour la santé aux résidants de Windsor dont la situation socio-économique est précaireFootnote 119.

3.6.2 Pendant la saison chaude

La saison chaude est le moment de profiter de l'élan donné aux activités de sensibilisation et de communication par la campagne de sensibilisation menée avant la saison chaude. Un été où les températures sont supérieures à la moyenne entraîne souvent une augmentation de l'intérêt et de la réceptivité du public et des intervenants face aux messages sur la santé en période de chaleur.

Des communications actives avec les partenaires portant sur le SAIC devraient se poursuivre par le truchement de bulletins, de mises à jour par courriel, d'entrevues avec les médias, de rencontres communautaires et d'affichage sur le site Web. Il est possible de sensibiliser les gens en fournissant des rappels et des mises à jour régulières sur les répercussions de la chaleur sur la santé. En outre, les activités devraient servir principalement à sensibiliser le public et les intervenants aux besoins de certains segments de la population, ainsi qu'aux pratiques efficaces pour se préparer aux épisodes de chaleur accablante et réduire le plus possible les risques sur la santé. Il est important de s'assurer que les intervenants en santé et en services sociaux sont informés de façon adéquate du SAIC et qu'ils le soutiennent. Les personnes qui reçoivent, de la part d'un professionnel de la santé en qui elles ont confiance, des conseils sur les risques que posent les épisodes de chaleur accablante pour la santé seront plus susceptibles de reconnaître leur propre vulnérabilité et d'adopter des mesures de protectionFootnote 78 .

Il est également important de fournir de l'information sur les mesures d'intervention et les mesures incitatives, comme l'emplacement des fontaines d'eau portable et les options de rafraîchissement (p. ex. zone à l'ombre des arbres, piscines, fontaines à jets douchants, installations de rafraîchissement), les rabais sur les climatiseurs, les subventions concernant les factures de services publics et les possibilités de transport. Des mesures aidant à réduire les obstacles à l'action doivent être publicisées; il faut de plus indiquer clairement à quel endroit des renseignements supplémentaires peuvent être obtenus (p. ex. des sites Web, ligne d'information de la ville 211, 311, 811). Ces renseignements prépareront le public en renforçant les principaux messages portant sur les mesures qui permettent de se préparer à la chaleur accablante. Par exemple :

  • conseiller aux gens de s'assurer que leurs climatiseurs fonctionnent adéquatement;
  • faire la promotion d'un mode de vie sain et de bonnes pratiques d'hydratation et expliquer comment en faire des gestes routiniers;
  • sensibiliser la population aux précautions spéciales (rester au frais, s'hydrater et prendre des nouvelles des personnes les plus vulnérables) qui devraient être prises pendant les épisodes de chaleur accablante, particulièrement s'il s'agit du premier épisode de la saison qui peut avoir le plus de répercussions sur la santé humaineFootnote 34 ;
  • promouvoir l'usage de stratégies à long terme pour adapter les domiciles, comme :
    • planter des arbres à feuilles caduques devant les fenêtres au sud et à l'ouest afin de cacher le soleil,
    • choisir de la peinture de couleur pâle pour l'extérieur de la maison,
    • améliorer la ventilation (p. ex. installer des fenêtres qui s'ouvrent et des barres de sécurité, au besoin),
    • améliorer l'isolation.

Il faut fournir au public des outils de communication et un soutien afin qu'il comprenne et retienne mieux les différents stades d'alerte (case 2). Des outils pouvant servir d'aide-mémoire (p. ex. des aimants pour le réfrigérateur, des sites Web, des fiches des renseignements ciblés, des affiches, des présentations) devraient être conçus et les stratégies de communication sur la santé et la chaleur devraient être harmonisées avec les pratiques que les communautés ont déjà adoptées.

Figure 11 : Outils de communication conçus par la ville de Hamilton, en Ontario, et par le conseil municipal de Moreland, en Australie

A : Enseignes marquant les centres climatisés - « Cool Down Here » (« Ici, c'est frais »).

Source : Ville de Hamilton, Ont. 2009Footnote 113 .

B : Une case du scénarimage « Keeping your cool in a heatwave » (« Restez au frais pendant les épisodes de chaleur accablante ») afin de communiquer des messages sur la santé en période de chaleur.

Source : Conseil municipal de Moreland, l'Australie, 2010Footnote 147 .

Figure 11 : Outils de communication conçus par la ville de Hamilton, en Ontario, et par le conseil municipal de Moreland, en Australie

Une porte est ouverte sur les mots « Ici, c’est frais », au-dessus d’un paillasson qui porte l’inscription « Bienvenue ». Au-dessus de la porte, le logo de la ville d’Hamilton, et sous la porte, les mots « Une initiative d’intervention communautaire contre la chaleur ».

Deux dessins extraits d’une case d’un scénarimage. Le côté gauche de la case montre deux adultes qui parlent à un médecin. Le côté droit de la case montre un bébé et un chien dans une voiture au cours d’une journée ensoleillée. Pour indiquer que ce comportement est dangereux, un grand cercle rouge barré est superposé sur la voiture.

3.6.3 Pendant un épisode de chaleur accablante

L'objectif principal des activités de communication pendant un épisode de chaleur accablante est d'inciter les personnes, en particulier celles appartenant aux populations vulnérables, à prendre des mesures de protection. Afin de rappeler aux gens les différents stades d'alerte, il est important d'utiliser des formulations simples, comprises par la population locale. Il faut qu'il y ait une échelle visuelle de la chaleur comprenant plus d'un appel à l'action afin de faire mieux comprendre le système (case 2).

Quand la décision est prise d'émettre une alerte, les intervenants (particulièrement les fournisseurs de services qui travaillent auprès des populations vulnérables à la chaleur) et le public devraient être avertis par le truchement d'un plan de communication établi au préalable (p. ex. communiqués de presse, médias électroniques et imprimés, fournisseurs de services [p. ex. organismes pour les personnes âgées] et réseaux de la santé). Des activités de communication directes et opportunes permettront la prise de mesures d'intervention (p. ex. distribution d'eau, ouverture d'installations de rafraîchissement). Les mises à jour de sites Web et la publication de communiqués de presse contenant de l'information sur les risques pour la santé associés à la chaleur, les mesures préventives et les mesures d'intervention en place dans la communauté (p. ex. installations de rafraîchissements [case 4], aide financière pour les factures de services publics, accès gratuit aux piscines publique) permettront au public d'avoir accès facilement à l'information. Le matériel de communication devrait contenir de l'information claire à propos des gestes à poser afin de réduire les risques pour la santé associés à la chaleur. Pendant un épisode de chaleur accablante, il est également important d'avertir les communautés voisines de l'alerte afin d'accroître la coordination entre les administrations.

Case 4 : Stratégies de communication pour une bonne utilisation des installations de rafraîchissement

  • Souligner l'existence d'installations de rafraîchissement bien avant un épisode de chaleur accablanteFootnote 98Footnote 148.
  • Fournir une description claire des installations de rafraîchissements (c.-à-d. qui peut les utiliser, quels types de services les visiteurs peuvent s'attendre à recevoir, si les animaux de compagnie sont acceptés).
  • Trouver des messagers crédibles pour transmettre le message à chacun des groupes visésFootnote 149.
  • Utiliser de multiples moyens de communication afin d'atteindre les personnes qui devraient se servir des installations de rafraîchissement.
  • Informer le public des risques pour la santé associés à la chaleur et de l'importance de se rafraîchir pendant un épisode de chaleur accablante.
  • Joindre les « reclus » (p. ex. les personnes ayant des interactions sociales limitées) et les personnes ayant un faux sentiment de sécurité, qui pourrait les empêcher de prendre des mesures de protectionFootnote 150.
  • Informer le public des écriteaux utilisés pour faire connaître les installations de rafraîchissement (p. ex. l'affiche « Cool Down Here » [« Ici, c'est frais »] conçu par la Ville de Hamilton, figure 11, A)Footnote 113 et de leur emplacement.
  • Encourager les amis, les voisins, les parents et les bénévoles (« jumelage ») à s'informer des personnes ayant besoin de rafraîchissement et à les aider à rester en santé malgré la chaleurFootnote 78 Footnote 140 .
  • Encourager le public à accueillir les membres de la famille et les voisins, si ces derniers ont besoin d'un endroit où se rafraîchirFootnote 140 .

La sensibilisation du public peut être augmentée par la présentation de messages choisis à l'avance et tirés des campagnes d'éducation sur la chaleur et la santé, diffusés par l'entremise de plusieurs modes de communication (p. ex. médias, affichage sur panneaux routiers ou annonçant des travaux, organismes religieux, professionnels de la santé). Ce type de campagne devrait renforcer les principaux messages - il faut rester au frais, s'hydrater et surveiller les personnes plus vulnérables. Les messages choisis à l'avance pour les communications importantes sur la santé et la chaleur comprennent les suivantsFootnote 132 :

  • « Les maladies liées à la chaleur sont évitables. »
  • « Évadez-vous de la chaleur en passant quelques heures dans un endroit frais. Cela pourrait être une zone à l'ombre des arbres, une piscine ou un endroit climatisé, comme un édifice public, un centre commercial, un magasin d'alimentation, un lieu de culte ou une bibliothèque publique. »
  • « Réorganisez ou planifiez vos activités à l'extérieur pendant les périodes les plus fraîches de la journée. »
  • « Buvez beaucoup de liquides frais, surtout de l'eau, avant d'avoir soif, de manière à diminuer votre risque de déshydratation. La soif n'est pas un bon indicateur de déshydratation. »
  • « Visitez fréquemment les voisins, les amis et les membres de la famille plus âgés, surtout ceux qui souffrent d'une maladie chronique, afin de vous assurer qu'ils sont au frais et qu'ils sont hydratés. »

Lorsqu'il est déterminé que les conditions météorologiques ne présentent plus de risque pour la santé, la désactivation de l'alerte devrait être communiquée au public et aux intervenants. À ce stade, il faudra peut-être diffuser d'autres messages pour sensibiliser les gens aux risques indirects de la chaleur pour la santé. Par exemple, des messages portant sur les dangers de la détérioration des aliments pourraient être nécessaires, surtout si une panne d'électricité a eu lieu en même temps qu'un épisode de chaleur accablante.

Étude de cas 5
Comment la région de Windsor-Essex informe-t-elle le public des risques pour la santé associés à la chaleur accablante

Dans le cadre du développement du SAIC, Windsor-Essex, en l'Ontario, met l'accent sur la conception et la mise en oeuvre de la campagne de communication. Dès les premières étapes du processus, des spécialistes du marketing ont été consultés et se sont penchés sur les activités de communication liées à la santé et à la chaleur dans la ville et dans d'autres communautés dans lesquelles un SAIC est en place. L'information qu'ils ont recueillie les a aidés à établir des objectifs de communication concernant la santé en période de chaleur et les stratégies de sensibilisation. Elle a également été utilisée afin de concevoir le logo « STAY COOL Windsor-Essex » (« RESTEZ FRAIS Windsor-Essex »), qui représente les activités de communication de la ville. D'autres outils de sensibilisation sont présentés à la figure 12.

Figure 12 : Stratégies d'établissement de l'image de marque du SAIC

Figure 12 : Stratégies d'établissement de l'image de marque du SAIC

Le logo « Stay Cool » du comté de Windsor-Essex - un demi-cercle divisé en trois parts égales, la part de gauche est jaune, celle du milieu, orange et celle de droite, rouge.

Une bouteille d'eau sur laquelle figure le logo « Stay Cool » (« Restez frais ») du comté de Windsor-Essex.

Un aimant pour le réfrigérateur qui comporte des images et donne des astuces pour « rester frais ». À côté d'un verre, il indique : « Buvez beaucoup d'eau ». À côté de l'image d'un chapeau, il indique : « Portez un chapeau et des vêtements légers et amples ». À côté d'une pomme de douche, il indique : « Prenez une douche ou un bain frais ».

Des encarts publicitaires pour les sacs de pharmacie portant le logo « Stay Cool » (« Restez frais ») du comté de Windsor-Essex. L'encart dit : « When it's too hot outside, protect yourself. » (« Lorsqu'il fait trop chaud dehors, protégez-vous. ».

Des napperons portant le logo « Stay Cool » (« Restez frais ») du comté de Windsor-Essex. Sur le napperon figure une description du système d'avertissement et d'intervention du comté de Windsor-Essex, ainsi que des astuces pour « rester frais ».

Source : Ville de Windsor, Ont., 2010. (Disponible en anglais seulement)

À la suite de vastes consultations avec divers intervenants, notamment des représentants de la Ville de Détroit, et un examen des pratiques exemplaires en communication, la Ville de Windsor a formulé un certain nombre de stratégies de sensibilisation venant appuyer trois objectifs prioritaires en matière de communication :

Objectif 1 : Informer les résidents et les visiteurs des effets de la chaleur accablante et des mesures à prendre pour en réduire les risques.

Stratégies de sensibilisation

  • Informer les médias des alertes de chaleur et fournir des produits d'information.
  • Mettre sur pied un centre de communication et d'échange de renseignements sur les activités relatives aux avertissements en cas de chaleur avec les intervenants en complément du site Web et des services 211.
  • Réaliser une vérification des pratiques existantes en matière de communication des avertissements en cas de chaleur afin de déterminer quelles leçons ont été tirées.
  • Envoyer une rafale de courriels qui informeront toutes les personnes inscrites à la liste qu'une alerte de chaleur a été émise et inclure un lien vers un site Web contenant davantage d'information.

Objectif 2 : Informer les résidents et les visiteurs sur les épisodes de chaleur accablante et sur les mesures de protection contre les risques pour la santé.

Stratégies de sensibilisation

  • Lancer une campagne d'éducation.
  • Indiquer aux citoyens et aux visiteurs qui émettra les alertes de chaleur et de quelle façon on pourra savoir si une alerte de chaleur a été émise.
  • Élargir la portée du matériel de communication en établissant des partenariats stratégiques.
  • Concevoir un plan média qui englobe à la fois les médias de masse et la communication ciblée.

Objectif 3 : Informer les intervenants en cas d'urgence et les fournisseurs de services des principaux indicateurs des épisodes de chaleur accablante et des politiques et des procédures à appliquer pour savoir reconnaître les effets sur la santé et y réagir.

Stratégies de sensibilisation

  • Organiser des évènements de formation des formateurs afin de faire connaître aux partenaires communautaires les outils éducatifs et les messages clés qui sont à leur disposition.
  • Favoriser une plus grande participation des partenaires communautaires pendant les alertes de chaleur (p. ex. ouvrir les installations de rafraîchissement, surveiller les populations vulnérables à la chaleur).

Dans ses premiers efforts de communication, pendant la conception de son SAIC, Windsor a mis sur pied une approche ciblée afin de joindre le public et de faire participer les intervenants. Notamment, elle a publié deux publicités dans l'édition d'été du « Activity Guide » (« Guide d'activités ») qui contenaient de l'information sur la santé en période de chaleur adaptées au public général et aux personnes s'occupant de nouveau-nés et d'enfants en bas âge. Des publicités imprimées sont également parues dans les éditions estivales gratuites des revues « Windsor Parent Magazine » et « Retirement Living ». En 2011, l'Unité sanitaire du comté Windsor-Essex a rédigé des articles sur la chaleur et les maladies qui y sont liées, que les journaux et revues locaux ont intégrés à leurs publications. Les stratégies de sensibilisation achevées en 2011 comprenaient les étiquettes apposées par la pharmacie pour communiquer avec les personnes prenant des médicaments qui pourraient les mettre en danger, des cartes professionnelles contenant de l'information sur la santé en période de chaleur pour les personnes actives physiquement, des napperons à colorier pour les jeunes enfants et des aimants pour le réfrigérateur pour les aînés. Les partenariats formés dans le cadre du SAIC aideront à accroître l'efficacité des messages livrés au public.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de Windsor, consultez le site Web suivant : www.staycoolwindsor-essex.com (en anglais seulement).

3.7 Amélioration attribuable à l'évaluation des systèmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

Créer un plan d'évaluation pendant la conception du SAIC afin de prévoir des occasions de cueillette de données au cours de la phase de mise en oeuvre et s'assurer que les mesures sont prises en continu afin d'améliorer le programme à long terme.

- R. S. Kovats et L. E. Kristie, 2006Footnote 97

La mesure et l'évaluation du rendement peuvent fournir des renseignements qui permettent de savoir si des éléments précis du SAIC fonctionnent bien, et de cerner les forces et les faiblesses du système et les possibilités d'améliorationFootnote 7Footnote 97. L'évaluation est habituellement utilisée comme moyen de perfectionnement et d'amélioration de la mise en oeuvre du programme et permet de l'adapter aux besoins et aux priorités en évolution d'une communautéFootnote 151. Peu d'évaluations officielles du SAIC ont été menées et un nombre limité de renseignements publiés existent quant aux méthodes à utiliser pour procéder à ce type d'analysesFootnote 7Footnote 29Footnote 97Footnote 134 Footnote 142 . Toutefois, les documents d'orientation et les cadres conceptuels qui ont été conçus afin d'évaluer certains programmes de santé publique fournissent des outils qui peuvent être utilisés pour étudier le rendement du SAICFootnote q . Des consultations menées auprès des quatre communautés pilotes de Santé Canada ont également contribué à la formulation des recommandations de la présente section. Le questionnaire type destiné aux partenaires qui figure à l'annexe A a servi aux communautés pilotes pour leurs évaluations de fin de saison du SAIC.

3.7.1 Conception de l'évaluation

En fonction de l'objectif de l'évaluation, deux grandes catégories d'examenFootnote 152Footnote 155 devraient être prises en considération :

Processus d'évaluation - Permet de déterminer si le SAIC a été mené comme prévu et si chaque élément du système a fonctionné de façon adéquate.

Résultat de l'évaluation - Mise sur les répercussions du programme selon les buts et les objectifs du SAIC.

Une évaluation devrait mettre l'accent sur les questions qui préoccupent le plus les partenaires et les intervenants tout en étant aussi simples et peu coûteuses que possibleFootnote 155Footnote 156 . Une rétroaction informelle des intervenants et du public ciblé, ainsi que des observations à propos du rendement du SAIC de la part des organismes responsables, pourraient servir pour l'évaluation. Toutefois, les données de ce genre sont souvent incomplètes et pourraient ne pas être objectives. Les évaluations formelles sont plus crédibles et utiles lorsque les renseignements sont recueillis au moyen de méthodes qualitatives (p. ex. groupes de discussion, entrevues en profondeur, questions de sondage ouvertes) et quantitatives (p. ex. sondages, formulaires et dossiers de suivi du processus; importants ensembles de données). Les indicateurs et les méthodologies les plus appropriés pour effectuer la collecte de données peuvent être déterminés si la conception de l'évaluation aborde les points qui suivent :

  • buts de l'évaluation;
  • disponibilité des données;
  • types d'outils et de mesures nécessaires à la collecte des données;
  • fréquence de la collecte de données et délai optimal de collecte;
  • organismes responsables de la collecte de données et de l'analyse.

Une approche concertée du processus d'évaluation, notamment pour l'établissement des principaux objectifs, est essentielleFootnote 97Footnote 157. Cette approche permet aux partenaires et aux intervenants de contribuer à l'évaluation grâce à leurs connaissances des niveaux de vulnérabilité des personnes et des communautés, des publics cibles des activités de sensibilisation et des lacunes sur le plan de l'informationTableau 1 note de bas de page 152Tableau 1 note de bas de page 155. La figure 13 présente un diagramme schématique du SAIC, pouvant servir pour la conception d'une évaluation, qui montre les liens entre les éléments centraux d'un SAIC et ses buts finauxFootnote 97 Footnote 157. Le diagramme schématique peut également orienter le processus d'évaluation en soulignant le mode de fonctionnement du SAIC et en indiquant les responsables des programmes, ainsi que leurs rôles et responsabilités.

Figure 13 : Le diagramme schématique du SAIC présente le lien entre les éléments principaux du SAIC et les buts finaux

Figure 13 : Le diagramme schématique du SAIC présente le lien entre les éléments principaux du SAIC et les buts finaux

La figure est un diagramme schématique qui illustre le lien entre les principaux éléments du SAIC et les buts finaux de ce dernier (augmenter la résistance de la communauté à la chaleur accablante). La figure peut être utilisée lors de l'élaboration d'une évaluation; elle dresse la liste des quatre éléments du SAIC et, pour chacun, elle présente des descriptions relatives aux groupes cibles, aux activités et aux objectifs intermédiaires.

  • Pour activer l'avertissement de chaleur (élément 1 du SAIC), les groupes cibles comprennent les intervenants et le public, les activités consistent à émettre des communiqués de presse, des avis par courriel, des mises à jour sur le site Web et les objectifs intermédiaires sont d'avertir les intervenants et le public des risques de la chaleur pour la santé.
  • Pour lancer le plan d'intervention (élément 2 du SAIC), les groupes cibles comprennent les intervenants et les personnes vulnérables à la chaleur, les activités consistent à ouvrir des centres climatisés, distribuer de l'eau potable et les objectifs intermédiaires sont de réduire les obstacles à la prise de mesures en fournissant des services aux personnes les plus à risque.
  • Pour lancer la campagne de communication sur la santé et la chaleur (élément 3 du SAIC), les groupes cibles comprennent les intervenants et les personnes vulnérables à la chaleur, les activités consistent à fournir du matériel éducatif, des communiqués de presse, des mises à jour par courriel et les objectifs intermédiaires sont de donner de l'information sur les risques de la chaleur pour la santé et les mesures à prendre.
  • Pour procéder à l'évaluation du SAIC (élément 4 du SAIC), les groupes cibles comprennent les intervenants, les activités consistent à cerner les forces, les difficultés et les lacunes et les objectifs intermédiaires sont d'améliorer l'efficacité du SAIC et de répondre aux nouveaux besoins.

3.7.2 Évaluation du processus

L'évaluation du processus du SAIC devrait viser la collecte de données pendant la mise en oeuvre afin d'évaluer les questions pertinentes et liées au rendement propre au programme, ainsi que la conception et la prestation. L'évaluation devrait porter sur des questions choisies à l'avance selon un ensemble d'indicateurs (tableau 5).

Case 6 : Comprendre la résistance de la communauté à la chaleur accablante par l'entremise d'exercices sur table

Un exercice sur table portant sur la chaleur accablante est une occasion de simuler une situation d'urgence dans un environnement informel, exempt de stress. Ce type d'exercice fournit de précieux renseignements à une communauté quant à la façon de consolider un SAIC.

Les autorités régionales de la santé de Fredericton, de Windsor, de Winnipeg et d'Assiniboine ont entrepris des exercices sur table portant sur la chaleur accablante en 2010 afin de cerner les lacunes dans la conception de leurs plans respectifs de SAIC et d'y remédier. Des intervenants en santé et en services sociaux, des premiers intervenants, du personnel d'intervention d'urgence et d'autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux jouant un rôle dans la planification et l'intervention dans des épisodes de chaleur accablante ont participé à l'exercice. Les exercices portaient principalement sur la formation et la connaissance des rôles, des procédures et des responsabilités, et comportaient des discussions à propos des problèmes généraux et des leçons apprises dans le contexte d'un scénario d'urgence en cas de chaleur acclabante. Les résultats de ces exercices contribuent à la mise en oeuvre d'un nouveau SAIC dans ces communautés.

Afin d'obtenir des renseignements pour l'évaluation du processus, inclure des sources de données, par exemple :

  • de l'information sur les rapports financiers;
  • des bilans suivant des épisodes de chaleur accablante et des bilans de fin de saison;
  • des entrevues;
  • des données météorologiques;
  • des comptes rendus des réunions;
  • des statistiques sur l'utilisation du site Web et autres demandes d'information reçues;
  • des exercices sur table (case 6)Footnote 159.

3.7.3 Évaluation des résultats

Une évaluation des résultats convient parfaitement à un SAIC qui a été bien élaboré et qui a progressé depuis les objectifs intermédiaires jusqu'aux buts finaux. Ce type d'évaluation devrait se concentrer sur l'efficacité du programme et mesurer les changements dans les cas de mortalité et de morbidité liés à la chaleur et les répercussions des interventions en santé publique sur la perception, la connaissance, la compréhension et le changement de comportement. Les évaluations des résultats peuvent être plus exigeantes sur le plan des ressources, car elles supposent plusieurs années d'observation, l'établissement de données de référence, l'accès à des données liées à l'hospitalisation et à la mortalité annuelle, et l'expertise d'un épidémiologiste pour procéder à l'analyse. Comme la mesure des résultats et l'attribution des programmes en santé publique sont très complexes, la méthodologie est moins développéeFootnote 7. Les indicateurs possibles pourraient comprendre les suivants :

  • le nombre de décès quotidiens liés à la chaleur comparé à une valeur référence calculée à partir des données historiques;
  • le nombre d'appels quotidiens d'urgence pendant les épisodes de chaleur accablante;
  • le nombre d'hospitalisation et de visites à une salle d'urgence au quotidien pendant les épisodes de chaleur accablante;
  • les changements dans les comportements de protection de la santé chez les populations à risquer;Footnote r 
  • les changements dans les perceptions, les connaissances et les croyances du public;
  • les changements dans l'utilisation des services.

Une analyse détaillée des résultats en matière de santé en période de chaleur, fondée seulement sur quelques années depuis la mise en oeuvre du SAIC, ne présentera probablement qu'un tableau partiel des répercussions du programme et de son efficacité. Une comparaison entre deux épisodes de chaleur accablante ayant chacun leurs caractéristiques uniques n'est pas suffisante pour évaluer l'efficacité d'un SAICFootnote 123. Cependant, les évaluations de données, même si elles ne sont fondées que sur quelques années depuis la mise en oeuvre du SAIC, contribueront aux données de référence et pourraient indiquer les tendances préliminaires.

Pour l'instant, les répercussions des épisodes de chaleur accablante sur la santé au Canada sont mal documentées dans la plupart des communautés et des régions. Pour remédier à cette situation, la Base de données canadienne sur les catastrophes, compilée par Sécurité publique Canada, réunit de l'information sur plus de 900 grandes événements d'origines naturelles, technologiques ou liées à d'importants conflits qui ont touché directement la population canadienne au cours du dernier siècle, y compris les épisodes de chaleur accablantes.Footnote s  Un suivi accru des répercussions de la chaleur accablante sur la santé aidera à établir où les mesures efficaces devraient être mises en oeuvre afin de réduire la morbidité et la mortalité.

3.7.4 Résultats de l'évaluation

Il est essentiel que les conclusions et les recommandations découlant d'une évaluation soient communiquées rapidement aux principaux partenaires et intervenants pour les aider à prendre des décisions éclairées et trouver des façons d'améliorer le rendementFootnote 159. Les mises à jour du SAIC devraient être communiquées de façon claire aux partenaires dès qu'un changement est mis en placeFootnote 111. En diffusant les résultats d'évaluation et les leçons apprises, il est important de comprendre le public cible et de transformer les conclusions en tâches concrètes, claires et concises. Les partenariats formés dans le cadre du SAIC sont généralement volontaires, et une évaluation bien conçue ajoutera de la crédibilité et renforcera les relations entre les partenaires.

Tableau 5 : Exemples d'indicateurs pour le processus d'évaluation d'un SAIC
  Questions d'évaluation Indicateurs possibles
Coûts opérationnels Quelles ressources sont utilisées pour gérer un SAIC?
  • Les ressources utilisées par chaque partenaire.
  • Les ressources nécessaires pour recueillir et faire le suivi des données de surveillance.
  • Le temps consacré au programme par le personnel aux diverses étapes.
  • Les coûts liés à la communication de messages aux intervenants et au public.
  • Les coûts de maintenance du système.
Protocole d'alerte Les alertes ont-elles été déclenchées de façon efficiente?
  • Fréquence des notifications aux partenaires et des alertes au public.
  • Rapidité de réception de l'information sur l'alerte.
  • Rapidité et efficacité de la prestation des messages auprès du public.
Les épisodes de chaleur accablante sont-ils prévus avec précision et sont-ils bien surveillés?
  • Qualité des données de surveillance.
  • Fréquence des avertissements et des alertes émis en fonction des conditions météorologiques réelles.
  • Capacité des organismes participants de faire un suivi et de fournir les données relatives à la surveillance et à la température.
Plan d'intervention Quel a été le niveau de participation des intervenants en ce qui concerne la mise en oeuvre des mesures d'intervention?
  • Niveau de participation des organismes et d'autres groupes communautaires aux activités éducatives, émission des avertissements et intervention face à une alerte.
  • Nombre et genre de mesures d'intervention prises par les intervenants.
Les partenaires ont-ils suivi le plan d'intervention et l'ont-ils trouvé utile?
  • Nombre et diversité des intervenants mobilisés et fréquence de leur participation et des réunions.
  • Importance accordée par les intervenants aux interventions en cas de chaleur.
  • Opinions des partenaires sur le degré de coordination des activités.
  • Opinions des intervenants sur le caractère adéquat du soutien offert.
  • Niveau de satisfaction des intervenants.
Le public utilise-t-il les mesures d'intervention (p. ex. les installations de rafraîchissement)?
  • Nombre de personnes à risque qui ont pris des mesures préventives.
  • Nombre de personnes qui se sont rendues à des installations de rafraîchissement, leur profil démographique et la durée de leur visite.
  • Nombre de personnes ayant profité d'autres d'interventions (p. ex. ligne d'information municipale « Heatline » [« SOS chaleur »], 211, 311, 811; rabais; inscription alerte-chaleur) et leur profil démographique.
Plan de communication Des messages clés ont-ils été diffusés auprès du public et des services ont-ils été offerts?
  • Nombre d'éléments de communication prévus qui ont été livrés.
  • Populations vulnérables et générales jointes par chacun des éléments de communication.
  • Nombre et genre de demandes reçues.
  • Nombre et genre de ressources distribuées.
  • Promotion et publicité reçues par le truchement des activités médiatiques.
La population cible était-elle au courant de l'existence du SAIC et des messages clés?
  • Nombre de médias et de sources d'information participant à la campagne de sensibilisation.
  • Présence des messages clés dans les médias.
  • Accessibilité de l'information pour le public.
La population cible a-t-elle compris les messages clés et les a-t-elle appliqués?
  • Nombre de personnes à risque considérant la chaleur accablante comme un risque pour la santé.
  • Nombre de personnes à risque connaissant des mesures de prévention.
  • Capacité de la population ciblée à bien se rappeler les messages.

Source : Tableau fondé sur des documents canadiens et internationauxFootnote 7Footnote 9Footnote 97Footnote 153Footnote 158Footnote 159.

Étude de cas 6
Évaluation du programme de communication du plan d'intervention de Montréal en cas de chaleur accablanteNote de bas de page t

La ville de Montréal a un SAIC depuis plus de dix ans. En 2007, la Direction de la santé publique de Montréal a procédé à une évaluation de son programme de communication compris dans le plan d'intervention en cas de chaleur accablante, en se concentrant sur les trois principaux volets qui suivent :

  1. La diffusion du message a été évaluée par une visite des lieux de distribution du matériel promotionnel et un dépouillement des médias. Les points suivants ont été évalués :
    • l'efficacité des moyens de communication déterminée par un examen de la disponibilité du matériel promotionnel (c.-à-d. cartes, affiches) dans les lieux de distribution;
    • la coordination de la couverture dans la presse électronique et imprimée des avis de chaleur accablante d'Environnement Canada et publication des messages sur la prévention.
  2. L'exposition du public aux messages de prévention et l'incidence de ces messages sur les connaissances et les comportements de protection pendant les épisodes de chaleur accablante ont été évalués par le truchement d'un sondage téléphonique auprès de personnes âgées de 65 ans et plus et ont permis d'examiner les points suivants :
    • l'exposition aux messages de prévention;
    • la corrélation entre l'exposition, les connaissances et les comportements de protection
  3. La compréhension et l'acceptabilité, par les aînés présentant des risques élevés, des messages de prévention recommandés en matière de santé en période de chaleur ont été évaluées auprès de groupes de discussion composés de personnes âgées de 65 ans et plus (vivant toutes, à l'exception d'une personne, dans des lieux non climatisés). Les groupes de discussion se penchaient sur les points qui suivent :
    • l'inconfort physique comme indicateur de stress thermique, réticence à demander de l'aide, ressources empêchant d'affronter adéquatement les épisodes de chaleur accablante;
    • le choix des interventions d'adaptation au cours des épisodes de chaleur accablante;
    • l'évaluation du matériel promotionnel et des messages liés à la santé en période de chaleur.

Le résultat de cette évaluation a entraîné la modification des outils de communication du SAIC de Montréal (p. ex. matériel promotionnel principalement distribué aux aînés). Certains messages n'ont pas été retenus dans le nouveau matériel. Par exemple, les messages indiquant d'éviter l'alcool, la caféine et les boissons gazeuses ont été éliminés parce que les participants des groupes de discussion ne considéraient pas que cela était acceptable et que la corroboration scientifique de ce message est faible. Les participants ne considéraient pas qu'il était réaliste de vérifier la température de leur domicile, et, par conséquent, ce message a également été retiré. Le message conseillant de porter des vêtements légers et un chapeau était déjà suivi par la grande majorité des aînés, sans égard à leur exposition aux messages de prévention; il a donc été jugé inutile.

Les corrections apportées au matériel de sensibilisation ont permis de mieux se concentrer sur les trois messages principaux : fréquenter des lieux climatisés, boire beaucoup d'eau et réduire l'activité physique. Enfin, deux autres messages ont été conservés dans le matériel promotionnel - « Donner régulièrement de vos nouvelles à quelqu'un » et « Prendre une douche ou un bain frais aussi souvent que nécessaire ou se rafraîchir avec une serviette humide ». Cette dernière recommandation a été jugée comme la plus utile par les personnes n'ayant pas de climatisation et qui sont peu mobiles.

vague de chaleur

Source : Direction de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Qué.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le SAIC de Montréal, consultez le site Web suivant : www.dsp.santemontreal.qc.ca/index. php?id=523&tx_wfqbe_pi1[uid]=1023.

3.8 Mesures préventives : Réduire la chaleur en milieu urbain

« À long terme, l'amélioration de l'urbanisme, de la conception des immeubles et des politiques en matière d'énergie et de transport réduiront l'exposition à la chaleur ».

- Organisation mondiale de la Santé (OMS) -
Europe, 2009, p. ix
Footnote 7

Les répercussions de la chaleur sur la santé ne se limitent pas aux épisodes de chaleur accablante qui font en sorte qu'une alerte est déclenchée. Des périodes de chaleur prolongées, qui ne déclenchent pas d'alerte, peuvent quand même entraîner de la mortalitéFootnote 115. Pour contrer cette menace, il faut adopter une approche préventive appuyant des services de santé communautaires élargis, réduisant la vulnérabilité de même que le fardeau global de l'été et des épisodes de chaleur accablanteFootnote 41Footnote 115Footnote 160. Cette planification à long terme devrait comprendre des mesures d'atténuation des changements climatiques, des mesures visant à réduire l'exposition à la chaleur en diminuant l'incidence des îlots de chaleur urbains et des plans pour renforcer la résistance des communautés aux répercussions des changements climatiquesFootnote 160. Nous pourrons y arriver en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en abaissant la température des surfaces et de l'air dans les communautés en plantant des arbres pour créer de l'ombre, et en utilisant dans la construction des immeubles et des infrastructures des matériaux qui emmagasinent moins de chaleur et augmentent la réflectivité des surfaces.

3.8.1 L'îlot de chaleur urbain

Un îlot de chaleur urbain est une zone bâtie dans laquelle les températures sont plus élevées que dans les zones rurales environnantes. Les bâtiments des centres urbains et des zones industrielles sont habituellement construits à partir de matériaux sombres, non réflectifs et imperméables qui absorbent les rayons du soleil et les retransmettent lentement sous forme de chaleur. Ce qui fait monter la température moyenne de l'air d'environ 3 °C/5 °F par rapport à celle des zones environnantes (figure 14). Les répercussions des îlots de chaleur urbains se font davantage ressentir lors de journées chaudes, par temps clair et calme, lorsque l'intensité de la chaleur du jour peut faire grimper la température de surface de l'environnement bâtiFootnote 161. L'effet est le plus marqué pendant la nuit; en effet, la température enregistrée peut atteindre jusqu'à 12 °C/22 °F de plus que dans les zones rurales à proximité. Cette situation empêche l'abaissement de la température pendant la nuit et contribue à la morbidité et à la mortalitéFootnote 53Footnote 161Footnote 74Footnote 161.

Souvent, les îlots de chaleur urbains ne sont pas uniformes au sein d'une ville. Des micros-îlots de chaleur urbains peuvent exposer certains résidents à des risques accrus pendant les épisodes de chaleur accablanteFootnote 47Footnote 56Footnote 161. Plusieurs facteurs contribuent à la formation d'îlots de chaleur urbains et de micro-climats, y compris les suivants :

  • une diminution de la couverture terrestre naturelle (p. ex. sol, pierre, eau, végétation) qui absorbe l'énergie solaire et la retransmet sous forme de vapeur d'eau dans un processus de refroidissement appelé évapotranspirationFootnote 162 (p. ex. à New York, le manque de végétation urbaine, particulièrement d'arbres matures, contribue grandement aux îlots de chaleur urbainsFootnote 163);
  • une augmentation des surfaces imperméables, exposées et sèches (p. ex. chaussées, trottoirs, édifices, infrastructure) qui réduisent l'infiltration d'eau dans la terre et absorbent la chaleurFootnote 161;
  • les éléments physiques de l'aménagement urbain (p. ex. orientation et largeur des rues, hauteur et densité des immeubles, matériaux de construction) qui peuvent emprisonner les radiations réfléchies et bloquer le mouvement naturel de l'air, ralentissant ainsi le rafraîchissement des villesFootnote 53Footnote 57;
  • des activités humaines comme l'utilisation des voitures, la chaleur perdue qui se dégage des unités de ventilation des bâtiments et les processus industrielsFootnote 86Footnote 161Footnote 162.

Figure 14 : Variations des températures ambiantes entre les zones urbaines et rurales

Figure 14 : Variations des températures ambiantes entre les zones urbaines et rurales

Figure illustrant les températures de surface diurnes et nocturnes ainsi que les températures de l'air diurnes et nocturnes dans différents cadres bâtis, soit les milieux ruraux, les banlieues, les étangs ou les parcs, les secteurs industriels, les milieux résidentiels urbains et les centres-villes. Cette figure montre une augmentation importante des températures de surface diurnes dans les secteurs industriels et les centres-villes. Des augmentations plus faibles des températures de surface diurnes sont aussi observées en banlieue et dans les milieux résidentiels urbains. Par contre, les températures de l'air diurnes demeurent constantes dans tous les milieux. Les températures de surface nocturnes suivent des tendances comparables aux températures de surface diurnes, pour lesquelles on observe les augmentations les plus importantes dans les centres-villes, et les plus faibles dans les milieux résidentiels urbains. Les températures de l'air nocturnes correspondent aux températures de surface nocturnes.

Source : United States Environmental Protection Agency, 2009Footnote 161.

3.8.2 Réduction des îlots de chaleur urbains

Même si les îlots de chaleur urbains constituent un phénomène bien documenté, de nombreuses municipalités canadiennes n'intègrent aucune mesure visant à les réduire dans leur plan d'urbanisme et d'aménagement du terrainFootnote 86Footnote 162. La plupart des centres urbains canadiens subissent également les pressions que causent l'augmentation de la densité, l'étalement urbain, la détérioration de l'infrastructureFootnote 164Footnote 165 et les besoins d'une population vieillissante. Si rien n'est fait, les centres urbains feront face à des risques accrus liés aux changements climatiquesFootnote 166Footnote 167, y compris les risques pour la santé associés à la chaleur découlant de l'augmentation de la fréquence, de la durée et de la gravité des épisodes de chaleur accablante et de l'exposition à la chaleur secondaire engendrées par les îlots de chaleur urbainsFootnote 40Footnote 57Footnote 167. Diverses mesures ont été recensées et permettraient de bâtir des communautés davantage résistantes à la chaleur. Ces mesures peuvent être mises en oeuvre par les propriétaires d'immeubles, les urbanistes et/ou une communauté dans son ensemble (tableau 6).

Tableau 6 : Exemples de mesures de réduction des îlots de chaleur urbains
Mesure de réduction Description et avantages connexes Stratégies de mise en oeuvre
Matériaux à albédoFootnote u et à émissivitéFootnote v élevés
  • Augmentent la quantité de radiation solaire qui est réfléchie et émise efficacement.
  • Les matériaux « frais » pour les toits et les chaussées emmagasinent moins de chaleur et peuvent diminuer les températures de surface.
  • Les matériaux modifiés ont une réflectivité élevée ou sont faits de résines de couleur pâle et sont poreux.
  • Adopter des règlements administratifs ou offrir des incitatifs visant l'action volontaire.
  • Instaurer des normes de construction publiques et privées, comme le système de cotation des établissements <« Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) ».
  • Apporter des changements aux codes de construction et d'énergie des provinces.
  • Mettre à jour les règlements administratifs sur la gestion des eaux de pluie et rédiger des lignes directrices.
  • Soutenir des projets pilotes.
Infrastructure verte
  • Des matériaux végétalisés perméables pour les chaussées et des rigoles de drainage biologiques peuvent améliorer la gestion des eaux de pluie.
  • Les toits verts peuvent réduire les températures de surface et aider à rafraîchir les immeubles.
Diversification de l'aménagement du terrain afin d'augmenter la végétation urbaine
  • La végétation peut réduire les températures de surface et de l'air en fournissant de l'ombre aux habitations et en dissipant la chaleur par le processus de l'évaporation.
  • L'ombrage des arbres peut fournir la meilleure réduction de température en zone urbaine, par unité de surface.
  • Les zones ombragées d'un parc peuvent être jusqu'à 5 °C/9 °F plus fraîches que les zones environnantesFootnote 170.
  • Favoriser la biodiversité, la qualité de vie et la valeur esthétique urbaine.
  • Élaborer des plans d'urbanisme officiels et des règlements administratifs pour augmenter le nombre d'arbres et de zones couvertes par la végétation, des forêts urbaines ou des parcs et pour veiller à la santé de ces végétaux.
  • Concevoir un plan directeur pour les loisirs.
  • Établir des exigences et élaborer des lignes directrices en matière de paysagement.
Géométrie urbaine
  • Les dimensions et l'espacement des habitations peuvent influer sur l'absorption et la rétention de la chaleur.
  • Des changements apportés à l'aménagement urbain (p. ex. configuration des bâtiments et orientation des rues) peuvent tirer profit des vents dominants pour dissiper la chaleur.
  • Améliorer les corridors de ventilation.
  • Diminuer la densité des bâtiments et diversifier les quartiers.
  • Évaluer les plans directeurs et communautaires, et les règlements administratifs de zonage.
Réduire les sources de chaleur produites par l'humain (c.-à-d. anthropiques)
  • Les sources de chaleur anthropiques (p. ex. utilisation de véhicules, processus industriels) contribuent au gain de chaleur urbaine.
  • L'efficacité énergétique ou les stratégies de conservation et les changements dans les modes de transport peuvent réduire la production de chaleur anthropique.
  • Lancer des campagnes de sensibilisation et d'éducation pour promouvoir les déplacements actifs et adopter une utilisation de la climatisation écoénergétique.
  • Faire respecter les règlements qui obligent les automobilistes à couper le moteur lorsqu'ils sont à l'arrêt.
  • Offrir des transports publics accessibles et sûrs qui conviennent aux piétons.
  • Offrir des subventions pour encourager l'utilisation de sources d'énergie de rechange.
  • Soutenir l'efficacité énergétique des entreprises et des communautés.
  • Concevoir des plans et des activités de réduction des gaz à effet de serre.

Source : Exemples de mesures de réduction des îlots de chaleur urbains tirées d'interventions dans les communautés au Canada et dans le mondeFootnote 15Footnote 57Footnote 86Footnote 161Footnote 168Footnote 171.

3.8.3 Avantages communs pour les communautés

La santé, la sécurité et le bien-être des gens sont liés à la qualité des environnements habitables, fondée sur leurs caractéristiques naturelles, bâties, sociales et culturellesFootnote 74Footnote 172. L'atténuation de l'incidence des îlots de chaleur urbains n'est pas un problème qui existe en vase clos. Les changements apportés aux politiques de planification des villes et d'aménagement du terrain visant à réduire les îlots de chaleur urbains s'ajoutent aux efforts déployés pour améliorer la qualité de l'air et faire la promotion de communautés plus sainesFootnote 168Footnote 175. Les mesures d'atténuation des îlots de chaleur urbains peuvent viser d'autres avantages environnementaux et sanitaires, notamment les suivants, par exemple :

Une amélioration de la conception des immeubles visant à réduire le besoin en climatisation peut également améliorer la qualité de l'air à l'intérieur et diminuer les émissions de gaz à effet de serreFootnote 57Footnote 168.

L'augmentation des espaces verts et des parcs en milieu urbain peut fournit de l'ombre, dissipe la chaleur et améliore la gestion des eaux de pluie et la qualité de vie des citoyens. Le fait d'avoir des espaces consacrés à la marche récréative ou à la bicyclette peut entraîner une réduction de l'obésité, ce qui aura des effets positifs sur les risques de maladie cardiovasculaire et de diabèteFootnote 57Footnote 70Footnote 172Footnote 176.

Un meilleur accès aux transports publics et à des trajets qui conviennent aux piétons peut réduire l'usage de véhicules personnels; ces modes de déplacement permettraient aussi à certaines personnes vulnérables à la chaleur (p. ex. aînés, personnes ayant une mobilité réduite) de se rendre dans des lieux frais et de rester autonomes. Cela aiderait également à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à inciter les gens à faire plus d'exercice physique, à améliorer la qualité de l'air et à faciliter la participation de la communautéFootnote 15.

Tous les ordres de gouvernement ont un rôle à jouer dans la mise en oeuvre des mesures les plus efficaces d'atténuation des îlots de chaleur urbains. Les municipalités jouissent des meilleures possibilités d'adapter l'infrastructure aux changements climatiques, puisqu'environ les deux tiers des routes du pays, l'élimination des déchets, les réseaux d'assainissement, la taxation des terres et des bâtiments et la réglementation de l'aménagement du terrain font partie de leurs secteurs de compétencesFootnote 166. Les provinces jouent également un rôle important, puisque bon nombre d'entre elles définissent la portée du mandat des planificateurs et leur fournissent une orientation au niveau municipal (p. ex. « Plan de croissance pour la région élargie du Golden Horseshoe »)Footnote 86.

Le gouvernement fédéral appuie les initiatives municipales visant l'amélioration de la qualité de l'air, de l'eau et du sol, et encourage l'utilisation d'énergies renouvelables et de services de transport durables, par le truchement de programmes comme les Fonds municipal vert. Les programmes gouvernementaux fournissent une occasion d'agir sur l'urbanisme et la conception urbaine par des dépenses en capital (p. ex. infrastructure, transport en commun, taxation) et les pouvoirs de planification (p. ex. règlements administratifs, réglementation).

Une collaboration élargie entre les responsables et les experts est nécessaire pour permettre l'intégration réussie des préoccupations relatives à l'atténuation de l'incidence des îlots de chaleur urbains dans les décisions d'urbanisme. Les responsables de la santé publique peuvent mettre de l'avant une approche préventive pour aborder les risques pour la santé associés à la chaleur en travaillant avec les responsables de la planification, de l'aménagement et l'urbanisme, et d'autres responsables municipaux et régionaux travaillant dans les secteurs des transports, des parcs, des forêts et des travaux publics.

Notes de bas de page

Notes de bas de page g

Pour obtenir un exemple d'évaluation de la vulnérabilité, voir P. Berry, K. Richters, K. Clarke et M. C. Brisbois, Assessment of Vulnerability to the Health Impacts of Extreme Heat Events in Windsor, Santé Canada, Ottawa, préparé pour la Ville de Windsor (Ontario), 2011Footnote 178

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Notes de bas de page h

Pour obtenir une bonne évaluation du déclencheur d'avertissement d'un SAIC, L.-A. voir Roy, K. Price, M. Pâquet et coll. Canicule 2010 à Montréal, préparé par la Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, 2011Footnote 179 .

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Notes de bas de page i

Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive des déclencheurs d'avertissement. Nous voulons ici fournir au lecteur les déclencheurs les plus couramment utilisés au Canada et dans certaines collectivités des États Unis situées près du Canada.

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Notes de bas de page j

Pour calculer l'humidex, rendez vous au site Web d'Environnement Canada à l'adresse suivante : www.ec.gc.ca/meteo-weather/default.asp?lang=Fr&n=86C0425B-1.

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Notes de bas de page k

Pour calculer l'indice de chaleur, accédez au site Web du Bureau de prévisions météorologiques du National Weather Service à l'adresse suivante : www.hpc.ncep.noaa.gov/html/heatindex.shtml (en anglais seulement).

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Notes de bas de page l

Liste des abréviations : Direction de santé publique de l'Agence (DSP), DSP-Bureau des mesures d'urgence (DSP-BMU), DSP-Secteur Environnement urbain et santé (DSP-EUS), Centre de santé et services sociaux (CSSS), Comité aviseur de sécurité civile (CASC).

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Notes de bas de page m

Parmi les déclencheurs d'alerte du SAIC provisoires se trouvent les suivants :
Préavertissement de chaleur : Prévisions d'au moins trois jours avec une température maximale moyenne ≥ 32 °C et une température minimale moyenne ≥ 19 °C OU un humidex d'au moins 37 pendant au moins un jour.
Avertissement de chaleur 1 : Prévisions d'au moins trois jours avec une température maximale moyenne ≥ 33 °C et une température minimale moyenne ≥ 20 °C OU un humidex prévu de ≥ 40 pendant un jour OU un humidex prévu d'au moins ≥ 40 pendant un jour.
Avertissement de chaleur 2 : Première journée avec une température maximale ≥ 33 °C et une température minimale ≥ 20 °C et une prévision d'au moins deux jours supplémentaires avec une température maximale moyenne ≥ 33 °C et une température minimale moyenne ≥ 20 °C OU première journée avec un humidex ≥ 40 et une prévision d'indice humidex ≥ 40 pendant au moins un jour.
Avertissement de chaleur 3 : Deuxième journée ou plus avec une température maximale moyenne ≥ 33 °C et une température minimale moyenne ≥ 20 °C et une prévision d'au moins deux jours ou plus avec une température maximale moyenne ≥ 33 °C et une température minimale moyenne ≥ 20 °C OU avec un humidex ≥ 40 et une prévision d'au moins une journée supplémentaire avec un humidex ≥ 40 OU une prévision d'au moins une journée avec un humidex ≥ 45 et une prévision d'au moins une journée supplémentaire avec un humidex > 40.

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Notes de bas de page n

La courbe du meilleur ajustement est illustrée par une ligne épaisse continue et l'intervalle de confiance de 95 % est illustré par deux lignes fines pointillées.

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Notes de bas de page o

Les mesures d'intervention doivent être choisies en fonction des avantages que peut en tirer une collectivité particulière. Des recherches plus approfondies sur leur efficacité doivent être effectuées.

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Notes de bas de page p

Les connaissances à propos des risques et des avantages que présente l'utilisation d'un ventilateur durant un épisode de chaleur accablante et d'humidité élevée sont incomplètes en raison du peu de recherches portant sur ce sujet. Certaines études n'ont établi aucun lien entre l'utilisation d'un ventilateur et le début d'un coup de chaleurFootnote 23 Footnote 180 Footnote 181 , tandis que d'autres révèlent que l'utilisation d'un ventilateur offre une protection minimaleFootnote 10 . La sensibilisation à l'utilisation appropriée des ventilateurs permettra vraisemblablement d'augmenter les avantages de cette intervention. Voir Santé Canada (2011)Footnote 133 pour de plus amples renseignements sur l'utilisation appropriée des ventilateurs.

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Notes de bas de page q

En plus de l'orientation fournie dans la présente section, Santé Canada a conçu le document Communiquer les risques des périodes de chaleur accablante pour la santé : Trousse à l'intention des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, qui donne des informations détaillées relatives à l'évaluation des campagnes de communication sur la chaleur et la santéFootnote 132 .

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Notes de bas de page r

L'annexe A présente un questionnaire type destiné à la population cible.

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Notes de bas de page s

Afin d'acquérir une meilleure compréhension des répercussions des épisodes de chaleur accablante sur la population canadienne, les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences sont incités à soumettre de l'information liée à la morbidité et à la mortalité pour la base de données en joignant le secrétariat de la Base de données canadienne sur les désastres catastrophes à CDD-BDC@ps-sp.gc.ca.

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Notes de bas de page t

Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Qué., 2009Footnote 182 .

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Notes de bas de page u

L'albédo est une mesure du pouvoir de réflexivité d'une surface.

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Notes de bas de page v

L'émissivité d'un matériau fait référence à sa capacité de dégager la chaleur absorbée. Une surface qui a la capacité de rester fraîche lorsqu'elle est exposée à de l'énergie solaire est considérée comme de émissivité élevée.

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Notes de bas de page w

La Cote air santé a été conçue par Environnement Canada et Santé Canada et vise à communiquer les risques pour la santé de la pollution de l'air.

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Annexes

Annexe A - Questionnaires

Questionnaire type destiné aux partenaires sur l'évaluation de la vulnérabilité de la santé en période de chaleur

Une séance animée peut être organisée afin de recueillir de l'information aux fins d'une évaluation de la vulnérabilité. Le présent questionnaire a été conçu de façon à mieux cerner les connaissances des partenaires sur les risques pour la santé associés à la chaleur et sur les groupes vulnérables à la chaleur, les services existants pour réduire les risques pour la santé associés à la chaleur, et leur vision de l'avenir.

Participation des intervenants et des partenaires

1. Qui doit participer à une évaluation de la vulnérabilité aux répercussions sur la santé des épisodes de chaleur accablante dans votre communauté?

Comprendre la vulnérabilité

2. Auxquels des groupes suivants votre organisme fournit-il des services? (Cochez toutes les réponses pertinentes.)

  • Aînés
  • Nourrissons et/ou enfants en bas âge
  • Personnes atteintes de maladies chroniques (p. ex. diabète, problèmes cardiaques ou respiratoires)
  • Personnes incapables de se déplacer ou de changer de position par elles-mêmes
  • Personnes qui prennent certains médicaments (p. ex. pour la santé mentale)
  • Personnes désavantagées sur le plan socioéconomique (p. ex. les sans-abri, par exemple)
  • Nouveaux arrivants au Canada ou dans la communauté
  • Grand public
  • Autre (Veuillez préciser.)

3. Actuellement, donnez-vous à vos clients des renseignements sur les effets de la chaleur accablante sur la santé? (Cochez une seule case.)

  • Oui
  • Non

4. Qui dans votre communauté est vulnérable aux épisodes de chaleur accablante?

5. Votre organisme sait-il où vivent, les personnes présentant un risque accru de complications pour la santé causées par la chaleur accablante dans votre communauté? (Cochez une seule case.)

  • Oui
  • Non

6. Quelles caractéristiques rendent votre communauté vulnérable aux épisodes de chaleur accablante ou résiliente à ceux-ci? (Veuillez expliquer.)

7. Quelles activités ou quels programmes gouvernementaux ou non gouvernementaux visant la prise en charge des risques pour la santé associés à la chaleur ont été mis en oeuvre dans votre communauté? À quel point sont-ils efficaces? Qui en est responsable?

8. En ce moment, quels sont les contraintes et les enjeux liés aux capacités de réduction des risques pour la santé associés à la chaleur?

Mesurer la capacité de planifier et d'intervenir face aux épisodes de chaleur accablante

9. Décrire la façon dont les risques pour la santé liés à la chaleur accablante pourraient changer à l'avenir.

10. Quelles options existe-t-il pour réduire les risques pour la santé, actuels et à venir, en période de chaleur accablante?

11. À quelles difficultés devrons-nous faire face pour réduire les risques pour la santé en période de chaleur accablante?

Questionnaire type destiné à un public cible

Le questionnaire type destiné à un public cible est conçu pour aider à établir si la population est au courant des avertissements de chaleur et sa perception des risques pour la santé associés à la chaleur.

1. Au cours des derniers étés, étiez-vous au courant des avertissements de chaleur accablante?

  • Oui
  • Non (Dans ce cas, passez à la question 8.)

2. Comment avez-vous pris connaissance de l'avertissement? (Cochez toutes les réponses pertinentes.)

  • Radio
  • Télévision
  • Journaux
  • Ami ou parent
  • Travailleur social
  • Internet
  • Autre

3. Quelles recommandations ont été faites pour combattre la chaleur? (Cochez toutes les réponses pertinentes.)

  • Éviter d'aller dehors ou de s'exposer au soleil
  • Boire davantage de liquides
  • Trouver un endroit climatisé
  • Utiliser la climatisation à la maison
  • S'habiller adéquatement
  • Surveiller les voisins et les personnes à risque
  • Je n'ai pas écouté ou je ne m'en souviens pas
  • Autre

4. Avez-vous agi différemment pendant les jours où il y avait une alerte de chaleur accablante?

  • Oui (Dans ce cas, passez à la question 5a et omettez la 5b.)
  • Non (Dans ce cas, passez à la question 5b.)

5a. Qu'avez-vous fait?
(Cochez toutes les cases pertinentes.)

  • Évité d'aller dehors ou de m'exposer au soleil
  • Bu davantage de liquides
  • Trouvé un endroit climatisé
  • Utilisé la climatisation à la maison
  • Porté des vêtements adéquats
  • Surveillé les voisins et les personnes à risque
  • Autre

5 b. Si non, pourquoi?
(Cochez toutes les cases pertinentes.)

  • La chaleur n'est pas un danger pour moi
  • C'est trop de dérangement
  • Ça ne me concernait pas ou il y a toujours un avertissement de chaleur
  • Je n'ai pas compris ce qu'il fallait faire ou les messages m'ont laissé perplexe
  • Autre

6. À quel point prenez-vous les avertissements de chaleur accablante au sérieux?

  • Je les prends très au sérieux
  • Je les prends assez au sérieux
  • Je ne les prends pas au sérieux du tout

7. Croyez-vous que le nombre d'avertissements et d'alertes de chaleur accablante émis chaque été convient?

  • Il y en a trop
  • Il n'y en a pas assez
  • Il y en a juste assez

8. Que faites-vous pour rafraîchir votre maison? (Cochez toutes les cases pertinentes.)

  • Climatisation centrale
  • Climatiseur d'air de fenêtre
  • Ventilateur
  • Rien

9. Si vous n'utilisez pas la climatisation, est-ce pour des raisons financières?

  • Oui
  • Non
  • Je ne m'en souviens plus

10. Habituellement, de quelle façon prenez-vous conscience des nouvelles locales? (Cochez toutes les cases pertinentes.)

  • Radio
  • Télévision
  • Journaux
  • Internet
  • Autre
  • Sans objets

11. Êtes-vous un homme ou une femme?

  • Homme
  • Femme

12. Quelle est votre origine raciale ou ethnique? (À modifier selon le profil démographique de votre communauté.)

13. Quel âge avez-vous?

  • Moins de 18 ans
  • 18-29 ans
  • 30-41 ans
  • 42-53 ans
  • 54-65 ans
  • Plus de 65 ans

14. Quel est votre revenu annuel approximatif?

  • Moins de 20 000 $
  • 20 000 $-40 000 $
  • 40,000 $-60 000 $
  • 60 000 $-80 000 $
  • 80 000 $-100 000 $
  • Plus de 100 000 $

Source : Adapté de Sheridan, 2007Footnote 142 et Kalkstein. Reproduit avec la permission de Springer Science+Business Media.

Questionnaire type destiné aux partenaires : Évaluation de fin de saison du système d'avertissement en intervention en cas de chaleur

Un questionnaire type destiné aux partenaires peut être utilisé afin d'évaluer le SAIC et de mieux comprendre les relations nouées dans le cadre du SAIC, la satisfaction des partenaires et les améliorations recommandées.

Partenariats

1. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou en désaccord avec les énoncés suivants :

  1. Votre organisation a établi de nouvelles relations avec des partenaires pour faire face aux épisodes de chaleur accablante.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  2. Votre organisation a renforcé ses relations avec des partenaires pour faire face aux épisodes de chaleur accablante.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  3. Vos partenariats établis dans le cadre du SAIC sont efficaces.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  4. Vos partenariats établis dans le cadre du SAIC seront durables.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord

2. De quelle façon vos partenariats pourraient-ils être améliorés?

Ressources

3. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou en désaccord concernant le fait que le SAIC dispose de toutes les ressources dont il a besoin?

  • Fortement en désaccord
  • En désaccord
  • Indécis
  • D'accord
  • Pas du tout d'accord
  1. Si vous êtes en désaccord, quelles ressources supplémentaires sont nécessaires?

Avantages

4. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou en désaccord avec les énoncés suivants :

  1. Grâce au SAIC, vous êtes maintenant mieux informé des effets de la chaleur accablante sur la santé.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  2. Grâce au SAIC, vous êtes maintenant mieux informé de ce qui rend les gens vulnérables à la chaleur accablante.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  3. Le SAIC a eu des effets positifs sur votre organisme.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord
  4. Grâce au SAIC, votre organisme a aidé à prévenir des maladies causées par la chaleur.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord

Sensibilisation

5. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou en désaccord avec le fait que les communications conçues dans le cadre du SAIC rejoignaient votre public de façon efficace.

  • Fortement en désaccord
  • En désaccord
  • Indécis
  • D'accord
  • Pas du tout d'accord
  1. Quels aspects de la communication étaient les plus efficaces?
  2. Quels aspects de la communication étaient les moins efficaces? Comment ces aspects auraient-ils pu être améliorés?

6. Quelles mesures votre organisme a-t-il prises pour aider à prévenir les maladies causées par la chaleur?

Efficacité

7. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou en désaccord avec les énoncés suivants :

  1. Le SAIC a été mis en oeuvre de la façon prévue.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord

    Si vous êtes en désaccord, qu'est-ce qui a été différent de ce qui avait été prévu? Pourquoi cela s'est-il produit et quelles ont été les leçons tirées?

  2. Le SAIC a été efficace.
    • Fortement en désaccord
    • En désaccord
    • Indécis
    • D'accord
    • Pas du tout d'accord

    Si vous êtes en désaccord, indiquez de quelle façon l'efficacité du SAIC pourrait être améliorée.

Annexe B - Intégration du volet chaleur accablante au plan d'intervention d'urgence de l'Office régional de la santé d'Assiniboine

Plan d'action Régional - Urgence liée à la chaleur accablante

Alerte de chaleur - L'intervention régionale sera activée par la notification d'une alerte de chaleur émise par Santé Manitoba à l'intention de l'Office régional de la santé d'Assiniboine. Le plan d'alerte de chaleur vise à limiter les effets de la chaleur dans la région.

Système à trois niveaux :

Alerte de chaleur 1 :

  • Aviser tous les programmes et services qu'une alerte de chaleur a été émise.
  • Rédiger quotidiennement des rapports de situation concernant l'alerte de chaleur afin de signifier à Santé Manitoba les maladies causées par la chaleur, le cas échéant.
  • Répondre aux demandes d'information des médias, en diffusant l'information contenue dans la fiche de renseignements sur la santé en période de chaleur.

Alerte de chaleur 2 :

  • Appliquer les mesures de l'alerte de chaleur 1.
  • Adapter l'activation de la structure commune de commandement des interventions à la durée prévue de l'épisode.
  • S'assurer que les clients dans les communautés ont reçu la fiche de renseignements sur la santé en période de chaleur.
  • Afficher la fiche de renseignements sur la santé en période de chaleur sur les sites Web régionaux.
  • Recommander au personnel, aux clients et au public de prendre des mesures de précaution afin de réduire les répercussions de la chaleur. Distribution du bulletin d'information régional.
  • S'assurer que les établissements surveillent la température dans leurs locaux.
  • Fournir des lieux de rafraîchissement ou des périodes de repos appropriées au personnel et aux clients.
  • Penser à utiliser les menus de rechange selon les besoins propres à chaque établissement.
  • Recommander l'usage limité des appareils non essentiels qui produisent de la chaleur et promouvoir un usage adéquat des climatiseurs et des ventilateurs.

Alerte de chaleur 3 :

  • Appliquer les mesures des alertes de chaleur 1 et 2.
  • Utiliser les menus de rechange selon les besoins propres à chaque établissement.
  • Modifier l'horaire du personnel pour que les services essentiels liés à la blanchisserie et à la cuisine fonctionnent pendant la nuit, lorsqu'il fait moins chaud, de façon à maintenir une température moins élevée à l'intérieur.
  • Travailler au sein des programmes et des services pour faire connaître les fiches de renseignements sur la chaleur et en distribuer des exemplaires dans les communautés ou lors d'évènements communautaires.
  • Faire parvenir les préoccupations liées à la chaleur à Santé Manitoba (augmentation du nombre de cas de maladies causées par la chaleur, incapacité de maintenir les services et les programmes en raison du personnel ou de l'infrastructure).

Après un épisode :

  • Coordonner une réunion de bilan après l'épisode, au besoin.
  • Avertir tous les programmes et services de la fin d'un épisode de chaleur.
  • Prolonger la surveillance après les épisodes, puisque des maladies liées à la chaleur peuvent encore être présentes même si la température a commencé à baisser.

Annexe C - Ressources documentaires pour l'élaboration d'un plan de mise en place d'un système d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur

Un certain nombre de ressources supplémentaires peuvent faciliter le processus de planification. Cette information peut aider à combler les lacunes sur le plan des connaissances, à répondre à des questions courantes et à sensibiliser les intervenants à la nécessité d'un SAIC et aux avantages qu'il présente.

Gouvernement du Canada

Santé Canada

  • Ressources sur la chaleur accablante et la santé
    www.santecanada.gc.ca/cc
    • Communiquer les risques des périodes de chaleur accablante pour la santé : Trousse à l'intention des responsables de la santé publique et de la gestion des urgences
    • Brochures sur la chaleur et la santé à l'intention de groupes particuliers
    • Lignes directrices à l'intention des travailleurs de la santé pendant les périodes de chaleur accablante : Un guide technique
    • Lignes directrices à l'intention des travailleurs et des administrateurs de la santé pendant les périodes de chaleur accablante : Un guide de l'utilisateur
    • Adaptation aux périodes de chaleur accablante : Lignes directrices pour évaluer la vulnérabilité en matière de santé

Environnement Canada

Ressources naturelles Canada

  • Centre canadien de télédétection (depuis l'espace et données satellites)
    http://www.rncan.gc.ca/sciences-terre/geomatique/imagerie-satellitaire-photos-aeriennes/imagerie-satellitaire-produits/ressources-educatives/9310
  • L'Atlas du Canada (information en ligne sur le climat)
    http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/index.html

Sécurité publique Canada

Statistique Canada

  • Enquêtes sur la santé de la population (y compris l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, l'Enquête nationale sur la santé de la population, l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé et l'Enquête sur l'accès aux services de santé)
    https://www.statcan.gc.ca/fra/enquete/menages/3225
  • Statistique de l'état civil - Base de données sur les décès (renseignements sur les causes de décès)
    www.statcan.gc.ca/cgi-bin/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=3233&lang=en&db=imdb&adm=8&dis=2

Organismes internationaux donnant des renseignements sur le SAIC

Australie

Royaume-Uni

Environmental Protection Agency des États-Unis

Organisation mondiale de la Santé - Europe

Exemples de communautés canadiennes ayant un SAIC

Ville de Fredericton

Ville du Grand Sudbury

Ville de Hamilton

Ville de Montréal

Ville d'Ottawa

  • La chaleur
    http://www.santepubliqueottawa.ca/fr/professionals-and-partners/hot-weather-resource-kit-for-service-providers.aspx

Ville de Toronto

  • Heat Alerts and Extreme Heat Alerts
    https://www1.toronto.ca/wps/portal/contentonly?vgnextoid=b95f614ba4353410VgnVCM10000071d60f89RCRD&vgnextchannel=09c6e03bb8d1e310VgnVCM10000071d60f89RCRD(en anglais seulement)

Ville de Vancouver

  • Vancouver, it's hot
    http://vancouver.ca/people-programs/hot-weather.aspx (en anglais seulement)

Ville de Windsor

Ville de Winnipeg

Santé publique de Kingston, Frontenac et Lennox & Addington

Région de Peel

Municipalité régionale de Halton

  • Heat Alert
    www.halton.ca/cms/One.aspx?portalId=8310&pageId=13692 (en anglais seulement)

Région de Waterloo

Office régional de la santé d'Assiniboine

Annexe D - Exemples de seuils d'activation utilisés par des communautés canadiennes
Ville et région Nom Déclencheurs
Région de Halton (Ont.) Alerte de chaleur Un avis d'humidité (humidex de plus de 40) est émis par Environnement Canada.
Hamilton (Ont.) Avis de chaleur (Stade 1) L'humidex maximal est d'au moins 40 pour 1 journée.
Avertissement de chaleur (Stade 2) L'humidex maximal est d'au moins 40 pendant au moins 2 jours.
Alerte de chaleur (Stade 3) L'humidex maximal est d'au moins 40 pendant au moins 4 jours.
ou
L'humidex maximal est d'au moins 45 pendant au moins 1 journée.
Kingston, Frontenac et Lennox & Addington (Ont.) Alerte liée à la chaleu (Niveau 1) Un humidex de 36 ou une température de 36 ºC/97 °F pendant deux jours consécutifs, sans avis de smog.
Mise en garde liée à la chaleu (Niveau 2) Un humidex de 36 ou une température de 36 ºC/97 °F pendant deux jours consécutifs, avec un avis de smog.
ou
Un humidex de 40 ou une température de 40 ºC/104 °F pendant deux jours consécutifs, sans avis de smog.
État d'urgence liée à la chaleur (Niveau 3) Un humidex de 36 ou une température de 36 ºC/97 °F accompagné de facteurs aggravants (panne d'électricité, manque d'eau, etc.).
ou
Un humidex de 40 ou une température de 40 ºC/104 °F pendant deux jours consécutifs, avec un avis de smog.
ou
Un humidex de 45 ou une température de 45 ºC/113 °F pendant deux jours consécutifs.
Montréal (Qc) Veille Active Un humidex d'au moins 40 et une température de 30 °C/86 °F.
Alerte La température maximale prévue est de 33 °C/91 °F (moyenne pondérée) et la température minimale est de 20 °C/84 °F (moyenne pondérée), pendant au moins trois jours consécutifs.
ou
Au moins deux nuits consécutives pendant lesquelles la température minimale est de 25 °C/77 °F ou plus.
Intervention Déclenchée par les indicateurs de chaleur accablante qui ont atteint (ou qui atteindront) les niveaux prévus pour une alerte de chaleur ou lorsqu'il y a une détérioration des données obtenues par la veille sanitaire (grande augmentation du nombre de décès en excédent, du nombre de consultations à l'urgence ou du nombre de transports en ambulance selon les données de surveillance quotidienne).
Ottawa (Ont.) L'état d'alerte dû à la chaleur L'humidex maximal est d'au moins 36 pendant 2 jours consécutifs.
Mise en garde contre la chaleur L'humidex maximal est d'au moins 40 pendant au moins 2 jours consécutifs.
L'état d'urgence dû à la chaleur L'humidex maximal est d'au moins 45.
ou
La chaleur accablante et le contexte entraîneront des conséquences importantes pour la santé.
Région de Waterloo (Ont.) Avis d'humidité La température maximale est d'au moins 30 °C/86 °F.
et
L'humidex maximal est d'au moins 40.
Sudbury (Ont.) Avertissement de chaleur Un humidex de 36 est prévu pendant au moins 2 jours consécutifs.
Alerte de chaleur Un humidex de 40 est prévu pendant au moins 2 jours consécutifs.
ou
Un humidex de 36 est prévu pendant au moins 2 jours consécutifs, accompagné d'un avis de smog.
Alerte de chaleur accablante Un humidex de 45 est prévu pendant au moins 2 jours consécutifs.
ou
Un humidex de 40 est prévu pendant au moins 2 jours consécutifs, accompagné d'un avis de smog.
Toronto (Ont.) Alerte de chaleur Une masse d'air lourd est prévue, et la probabilité d'une hausse de la mortalité liée à la chaleur dépasse 65 %.
Alerte de chaleur accablante Une masse d'air lourd est prévue, et la probabilité d'une hausse de la mortalité liée à la chaleur dépasse 90 %.

Bibliographie

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