Archivée Tabac
L'exposition in vitro à la fumée de cigarette induit un stress oxydatif dans les cellules folliculaires de souris hybrides F1 (In vitro exposure to cigarette smoke induces oxidative stress in follicular cells of F1 hybrid mice)
Analyse toxicogénomique globale permettant d'étudier les différences mécanistiques entre les condensats de fumée de tabac et les condensats de fumée de marihuana in vitro (A Global Toxicogenomic Analysis Investigating the Mechanistic Differences between Tobacco and Marijuana Smoke Condensates in vitro)
Santé Canada encourage la prévention et l'arrêt de la consommation de marihuana par l'entremise de la Stratégie nationale antidrogue. Les jeunes perçoivent la marihuana comme un produit « naturel » moins dangereux que la consommation de tabac, mais il a été établi que la consommation invétérée de marihuana entraîne des effets indésirables sur les poumons. Les mécanismes sous-jacents à ces effets, toutefois, n'ont pas été bien caractérisés. Dans cette étude, Santé Canada a comparé des condensats de fumée de marihuana (CFM) et des condensats de fumée de tabac (CFT) pour examiner leurs effets sur l'expression génique dans des cellules de poumon de souris en culture. Les résultats révèlent que les CFM ont des effets sur un grand nombre des mêmes gènes et des mêmes processus cellulaires que les CFT (p. ex., inflammation, lésions à l'ADN), et dans beaucoup de cas, sont plus puissants que les CFT. Les résultats de cette étude prouvent une fois de plus que la fumée de marihuana est associée à des effets nocifs pour la santé. Santé Canada utilisera les résultats de cette étude pour informer les Canadiens sur les dangers liés à la consommation de marihuana. Les résultats de ces travaux de recherche sont publiés dans Toxicology, 2013, vol. 308, p. 60-73.
Le récepteur de l'IL-1 régit l'expression du microRNA-135b par l'entremise d'un mécanisme de rétroaction négative au cours de l'inflammation induite par la fumée de cigarette
Santé Canada aide à protéger et à promouvoir la santé en utilisant les cadres réglementaires et législatifs existants pour atténuer les risques potentiels pour la santé associés à l'exposition à des substances toxiques. Des études antérieures menées par des chercheurs de Santé Canada ont permis de constater que l'inhalation de petites particules par des souris causait une inflammation de leurs poumons et que cette inflammation s'accompagnait d'altérations très importantes de la molécule microRNA-135b (miR-135b). L'expression de celle-ci était particulièrement marquée dans les poumons des souris exposées à de très petites particules, les nanoparticules. Dans cette étude de suivi, les scientifiques de Santé Canada ont collaboré avec des chercheurs de l'Université McMaster pour mener une série d'expériences sur des souris et des cellules afin de déterminer si le type d'inflammation associé à l'expression de la molécule miR-135b est comparable à l' inflammation induite par une particule de l'environnement (fumée de cigarette) ou à celle induite par une infection bactérienne. L'objectif était d'évaluer l'ampleur des altérations à la miR-135b dans le cas de dommages aux poumons causés par l'inhalation de nanoparticules. Les résultats ont révélé que les processus inflammatoires induits par la fumée de cigarette étaient les mêmes que ceux causés par l'exposition aux nanoparticules, et qu'ils étaient liés à la molécule miR-135b. On a découvert que le gène récepteur IL-1 était un important régulateur de l'inflammation. D'autres études sont en cours afin de déterminer si l'expression de miR-135b peut servir à catégoriser les processus inflammatoires observés chez les souris à la suite d'une exposition à des particules, et plus particulièrement pour évaluer la toxicité de divers types de nanoparticules présentes dans des produits disponibles sur le marché. Les résultats de l'étude sont publiés dans le Journal of Immunology, 2013, vol. 190 (7), p. 3679-3686.
Mutagénicité des condensats de fumée produits par des cigarettes Canadiennes présentant des caractéristiques de conception différentes (Mutagenicity of Smoke Condensates from Canadian Cigarettes with Different Design Features)
Santé Canada collabore avec tous les ordres de gouvernement, le milieu de la santé et d'autres intervenants pour protéger les Canadiens contre les dangers et les risques pour la santé liés au tabac. La grande majorité des cigarettes vendues au Canada présentent des caractéristiques de conception similaires. Par exemple, la plupart des cigarettes ont des dimensions semblables (longueur et diamètre) ainsi qu'un filtre à l'acétate de cellulose, et contiennent un seul type de tabac, le tabac de Virginie séché à l'air chaud. Des marques de cigarettes présentant des caractéristiques de conception différentes sont maintenant en vente du Canada, mais on en sait peu sur l'incidence que peuvent avoir les différences de conception sur la toxicité des cigarettes. Dans cette étude menée par Santé Canada, on a évalué une mesure bien précise de la toxicité, les mutations géniques, en utilisant 11 marques de cigarettes canadiennes. Des cigarettes comportant un filtre différent (au charbon ou de type MicroBlueMC), présentant une forme 'ultramince' ou contenant des mélanges de tabac ont été comparées à des cigarettes offertes au Canada depuis longtemps. Des condensats de fumée ont été recueillis à l'aide de machines à fumer selon deux régimes de tabagisme, soit celui de l'Organisation internationale de normalisation et le régime intensif de Santé Canada. Les condensats ont été utilisés pour déterminer dans quelle mesure les différentes cigarettes pouvaient induire des modifications de l'ADN entraînant des mutations géniques au moyen d'un essai biologique réalisé avec des cellules de la bactérie Salmonella. En utilisant trois souches de Salmonella,on a comparé les marques commerciales à deux cigarettes de référence et à une marque très populaire au Canada. Selon les résultats, il n'y a aucune différence statistiquement significative quant à la mesure dans laquelle les cigarettes munies d'un filtre différent peuvent provoquer des mutations géniques. En ce qui concerne les cigarettes ultraminces, bien que quelques-unes des marques à l'étude aient été associées à une certaine diminution du risque de mutation génique, il est important de signaler que l'étude ne tenait compte ni de l'exposition humaine, ni du comportement tabagique, et que la diminution du potentiel mutagène ne peut être interprétée comme signifiant que la nocivité de ces cigarettes est moindre. Santé Canada se fondera sur les résultats de la présente étude pour orienter ses décisions relativement aux politiques et à la réglementation visant le tabac. Les résultats de l'étude sont publiés dans la revue Mutagenesis (2014), vol. 29, p. 7-15.
Évaluation de la validité de la situation d'usage du tabac autodéclarée (Assessment of Validity of Self-Reported Smoking Status)
La cigarette entraîne de nombreux effets indésirables pour la santé, dont le cancer, des maladies respiratoires, des maladies cardiaques et l'accident vasculaire cérébral. Santé Canada est résolu à réduire les maladies et les décès attribuables au tabagisme parmi les Canadiens. Au Canada, les données nationales sur la prévalence du tabagisme, c'est-à-dire le pourcentage de Canadiens qui fument, sont généralement fondées sur ce que déclarent les personnes interrogées (données autodéclarées) au cours d'entrevues individuelles. Cependant, on ignore encore si les estimations du tabagisme fondées sur des données autodéclarées sont valides. Statistique Canada et Santé Canada ont récemment évalué la validité de la situation autodéclarée à l'égard du tabagisme en comparant les estimations de la prévalence du tabagisme basées sur les autodéclarations aux estimations basées sur la mesure de la cotinine dans l'urine. La cotinine est le principal produit de dégradation issu du métabolisme de la nicotine. Le dosage de la cotinine dans l'urine est une mesure objective reconnue de l'exposition à la fumée de tabac et constitue un autre moyen d'obtenir des données sur la prévalence du tabagisme. Les données étaient tirées de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2007 à 2009, une enquête transversale représentative à l'échelle nationale qui fournit des données sur la situation autodéclarée à l'égard du tabagisme et sur la mesure de la cotinine urinaire pour 4 530 Canadiens de 12 à 79 ans. Les résultats de l'étude n'ont révélé aucune différence significative entre les estimations nationales de la prévalence du tabagisme fondées sur les autodéclarations par rapport à celles fondées sur les concentrations urinaires de la cotinine, ce qui laisse croire que la prévalence du tabagisme fondée sur les autodéclarations constitue une estimation valide de la prévalence du tabagisme au Canada. Les résultats de cette recherche sont publiés dans les Rapports sur la santé, no 82-003-X au catalogue de Statistique Canada.
La fumée latérale : un mutagène des cellules germinales masculines (Sidestream Tobacco Smoke is a Male Germ Cell Mutagen)
Santé Canada est chargé de mettre oeuvre et de favoriser les initiatives permettant de réduire ou de prévenir les effets nuisibles du tabagisme sur la santé. Malgré des années de campagnes publiques intenses visant une baisse de la consommation de tabac, la consommation de cigarettes est toujours répandue et ses effets sur la santé demeurent une grande préoccupation en santé publique. Plus du tiers des hommes en âge de procréer sont des fumeurs. Des études antérieures ont montré que ces hommes sont à risque plus élevé de présenter des anomalies des spermatozoïdes, y compris des lésions de l'ADN et des mutations pouvant entraîner une fausse couche et des anomalies à la naissance chez les enfants. On en sait peu sur les conséquences d'une exposition à la fumée secondaire sur la reproduction. Afin de mieux comprendre les effets de facteurs environnementaux, la fumée secondaire par exemple, sur les spermatozoïdes, des scientifiques de Santé Canada et le Lawrence Berkeley National Laboratory ont mesuré les modifications observées dans l'ADN dans des spermatozoïdes de souris exposées à de la fumée secondaire. Il est particulièrement important d'examiner les lésions de l'ADN spermatique, car ces lésions peuvent se transférer à la descendance et entraîner des effets nuisibles, comme des maladies génétiques et des problèmes de développement. Nous avons procédé à une analyse génétique des spermatozoïdes de souris ayant été exposées et de témoins n'ayant pas subi d'exposition. Les résultats indiquent que les souris exposées à la fumée secondaire présentaient un taux plus élevé de mutations dans leurs spermatozoïdes. Ces effets ont été mesurés à un taux d'exposition comparable à ceux des humains vivant à proximité de fumeurs. En outre, l'étude a révélé que l'ADN des spermatozoïdes peut être particulièrement plus sensible aux effets de la fumée que d'autres cellules de l'organisme. Les résultats de l'étude donnent à penser que l'exposition à la fumée secondaire est nocive pour les spermatozoïdes et peut avoir des effets sur la reproduction. La présente étude a été publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences USA (2011 août 2), 108(31):12811-12814.
La toxicologie génétique et l'analyse toxicogénomique in vitro de trois condensats de fumée de cigarette révèlent qu'il existe peu de différence entre les cigarettes pleine saveur, les blondes et les légères (Genetic Toxicology and Toxicogenomic Analysis of Three Cigarette Smoke Condensates In Vitro Reveals Few Differences Among Full-Flavor, Blonde, and Light Products)
Le tabagisme mène à un certain nombre d'effets nocifs sur la santé, et Santé Canada est chargé de réglementer les produits du tabac afin de réduire ou de prévenir les effets néfastes du tabagisme sur la santé. Certains fabricants de tabac produisent diverses marques de cigarettes qu'ils vendent en prétendant qu'elles seraient moins nocives que d'autres produits du tabac. À leurs débuts, ces produits comprenaient la gamme des cigarettes « légères » qui différaient des cigarettes ordinaires en raison de la ventilation du filtre et/ou de leurs composantes chimiques différentes. Pour établir des similitudes et des différences de base parmi les diverses marques de tabac disponibles au Canada, Santé Canada a mené cette étude afin d'examiner la toxicité des condensats de fumée de cigarette, des particules et des produits chimiques accumulés dans un filtre placé au bout de la cigarette où le fumeur inhale, et ce, à partir de trois produits du tabac, dont des cigarettes pleine saveur, des blondes et des cigarettes commercialisées sous l'appellation « légères ». Les résultats ont indiqué que les trois produits entraînaient des effets semblables en matière de dommages à l'ADN et de toxicité, à la fois dans des épreuves réalisées sur des bactéries et dans des cultures de cellules de souris. Dans cette étude, on a également examiné les changements dans l'expression de tous les gènes à l'intérieur des cellules, ce qui peut indiquer quelles sont les fonctions biologiques touchées par l'exposition. Chacune des marques a donné lieu à des profils très semblables à chaque jalon de temps et de concentration. Les travaux réalisés dans le cadre de cette étude établissent des profils de base sur la toxicité des condensats de fumée de cigarette que Santé Canada utilisera comme point de référence pour la comparaison avec des données générées pour les nouveaux produits du tabac vendus comme étant des produits moins nocifs ou à risque modifié. Cette étude a été publiée dans Environmental and Molecular Mutagenesis (mai 2012), 53(4), p. 281-296.
Analyse des emissions de la fumée principale des cigarettes « Super Slim » Canadiennes (The Analysis of Mainstream Smoke Emissions of Canadian 'Super Slim' Cigarettes)
Les cigarettes « Super Slim » sont un type de cigarette relativement nouveau au Canada. Elles sont d'un diamètre beaucoup plus petit que les autres cigarettes vendues au Canada. Il existe peu de renseignements sur la manière dont la forme « Super Slim » des cigarettes a une incidence sur les émissions de la fumée principale, et les consommateurs pourraient être portés à croire que ces cigarettes produisent moins d'émissions toxiques et qu'elles sont donc « Super Slim ». Dans le cadre de son mandat, Santé Canada contribue à sensibiliser le public aux risques pour la santé associés au tabagisme. Dans cette étude, la concentration de certaines substances chimiques toxiques dans la fumée principale de cigarettes « Super Slim » a été comparée à celle d'autres cigarettes vendues au Canada. Bien que les cigarettes « Super Slim » contiennent environ la moitié de la quantité de tabac que d'autres cigarettes vendues au Canada, les teneurs en certaines substances toxiques dans les émissions ne sont pas systématiquement inférieures. Certaines substances chimiques, comme le formaldéhyde et les phénols, étaient présents en quantité significativement plus élevée en raison du format « Super Slim ». Dans le cas de cigarettes « Super Slim » qui contiennent un mélange de tabac, les concentrations de nitrosamines spécifiques au tabac, des substances chimiques spécifiques au tabac qui sont cancérogènes, étaient aussi très élevées. Plus précisément, les cigarettes « Super Slim » contenaient la même concentration de nicotine que les autres cigarettes canadiennes. Dans l'ensemble, aucun changement dans les niveaux d'émission ne démontre une réduction considérable de l'exposition ou du risque, et les cigarettes « Super Slim » ne devraient pas être considérées comme étant « moins nocives ». Santé Canada utilisera ces résultats pour guider les évaluations du risque quant aux dangers et aux risques pour la santé posés par les produits du tabac. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Tobacco Control (publié en ligne le 20 juillet 2012).
Détails de la page
- Date de modification :