Prévention et gestion des maladies chroniques

Mars 2007
ISBN 978-0-662-73425-3 (Version PDF)
Cat. H21-286/1-2007F-PDF (Version PDF)

Ce rapport fait partie d'une série de cinq synthèses des résultats d'initiatives du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP) portant sur les sujets suivants : Prévention et gestion des maladies chroniques, Soins en collaboration, Évaluation et données probantes et Gestion et technologie de l'information. Le cinquième rapport est une analyse générale du rôle et des répercussions du FASSP dans le renouvellement des soins de santé primaires intitulée Poser les fondements d'un changement culturel : l'assise du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires. Tous ces documents sont accessibles sur le site Web du FASSP (www.santecanada.gc.ca/fassp), lequel contient également de l'information sur les initiatives individuelles du FASSP.

Table des matières

Préface

Lorsque les Canadiens ont besoin de soins de santé, ils choisissent la plupart du temps les services de soins de santé primaires.Note de bas de page 1 Les soins de santé primaires représentent le premier lieu de rencontre avec le système de soins de santé et se sont traditionnellement limités au rôle du médecin de famille. Autrefois, les Canadiens visitaient leur médecin de famille quand ils avaient besoin de soins de santé et leur médecin leur fournissait directement des services ou bien, dans le cas de besoins nécessitant des soins plus spécialisés, il les dirigeait vers un spécialiste, un centre hospitalier ou encore vers d'autres services du système de soins de santé.

Cette méthode ponctuelle a bien répondu aux besoins des Canadiens, en particulier dans le contexte d'une population relativement jeune et de la prévalence des besoins de soins de courte durée. Cependant, ces dernières années, diverses circonstances ont contribué à augmenter les préoccupations à l'égard de la capacité de cette méthode à répondre aux besoins changeants des Canadiens. La population vieillit, les cas de maladies chroniques augmentent et le système de soins de santé doit offrir des solutions visant à répondre à ces changements.

Par exemple, la prévention et la gestion des maladies chroniques dans le but d'éviter ou de retarder des complications coûteuses requièrent un large éventail de compétences, une méthode proactive à l'égard de la prestation des soins de santé et une démarche centrée sur le patient (y compris un engagement actif du patient dans la gestion de sa santé). Confrontés à un nombre grandissant de patients ayant ces besoins complexes et pour lesquels il y a pénurie de médecins de famille dans certaines régions, beaucoup de médecins de famille ont exprimé leur inquiétude concernant leurs conditions de travail, dont de longues heures de travail et des répercussions importantes sur leur propre santé et sur leur vie familiale. Ces circonstances montrent les avantages d'une méthode à l'égard des soins de santé fondée sur le travail en équipe de divers professionnels de la santé travaillant ensemble pour aider le patient à maintenir ou à améliorer sa santé. Par exemple, une infirmière praticienne pourrait, avec l'aide d'un diététicien, se charger du suivi normal d'un patient atteint du diabète et, quand une expertise plus spécialisée est nécessaire, demander l'assistance du médecin.

Il est de plus en plus admis que les professionnels des soins de santé primaires qui travaillent conjointement selon cette approche collégiale permettent de meilleurs résultats en soins de santé, l'amélioration de l'utilisation des ressources et une plus grande satisfaction à la fois des patients et des fournisseurs de soins de santé.Note de bas de page 2 De telles équipes sont mieux placées pour axer leur démarche sur la promotion de la santé et pour améliorer la gestion des maladies chroniques. Une approche collégiale peut améliorer l'accès aux services après les heures normales de travail en réduisant les besoins de visites à l'urgence. Les technologies de l'information peuvent aider les fournisseurs de soins de santé dans le processus de communication, tout comme elles constituent un moyen servant à l'application des programmes d'amélioration de la qualité (c'est-à-dire les lignes directrices sur la pratique clinique de la gestion des maladies chroniques). Ainsi, tous les aspects des soins personnels sont abordés de façon coordonnée.

C'est ainsi qu'en septembre 2000, les premiers ministres du Canada ont reconnu que des améliorations aux services de soins de santé primaires étaient essentielles à la modernisation du système de soins de santé. Dans le cadre de l'Accord sur la santé de 2000, ils ont convenu de travailler conjointement, et ce, de concert avec les professionnels des soins de santé, afin d'améliorer les services de soins de santé primaires et ses liens avec les autres parties du système de soins de santé.

Le Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires

Afin de soutenir cet engagement, le gouvernement fédéral a annoncé la création du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP). De 2000 à 2006, le FASSP a fourni plus de 800 millions de dollars aux provinces, aux territoires et aux intervenants du système de santé, afin d'accélérer le développement et la mise en oeuvre des nouvelles méthodes pour la prestation des soins de santé primaires. Tout spécialement, ce fonds a servi de soutien aux dépenses associées à la transition vers les nouvelles méthodes de la prestation de soins de santé primaires (c'est-à-dire les nouveaux programmes de formation relatifs au travail en équipe et les systèmes d'information pour le soutien aux soins donnés par équipe.)Note de bas de page 3 Bien que le FASSP lui-même ait été d'une durée limitée, l'objectif visé par les changements qu'il a permis de soutenir était qu'il y ait des répercussions durables sur le système de soins de santé.

Bien que le FASSP ait été fondé par un programme du gouvernement fédéral, tous les gouvernements des provinces et territoires se sont entendus sur ses objectifs, soit :

  • accroître le pourcentage de la population ayant accès aux organisations prestataires de soins de santé primaires qui sont responsables de la prestation planifiée d'une gamme définie de services exhaustifs à une population déterminée;
  • mettre davantage l'accent sur la promotion de la santé, sur la prévention des maladies et des blessures et sur la gestion des maladies chroniques;
  • accroître l'accès aux services essentiels 24 heures sur 24, 7 jours par semaine;
  • former des équipes interdisciplinaires, de sorte que les soins les plus appropriés soient offerts par les professionnels les plus adéquats;
  • faciliter la coordination avec d'autres services de santé tels que les spécialistes et les hôpitaux.

Toutes les initiatives financées dans le cadre du FASSP devaient aborder au moins un de ces objectifs.

Afin de créer des occasions à divers degrés et d'encourager une approche axée sur la collaboration, le financement du FASSP était disponible par le biais de cinq enveloppes budgétaires. En tout premier lieu, l'Enveloppe provinciale et territoriale a fourni le financement direct aux gouvernements des provinces et territoires afin d'appuyer leurs efforts pour élargir et accélérer le renouvellement des services de soins de santé primaires. Les fonds de cette enveloppe ont représenté près de 75 p. 100 du financement du FASSP et ont surtout été alloués selon le nombre de personnes. Les initiatives ont reflété les priorités et les circonstances particulières de chaque province ou territoire, tout en respectant les objectifs du FASSP.

Les 25 p. 100 restants du fonds ont été répartis parmi quatre enveloppes de portée pancanadienne qui étaient destinées à promouvoir des approches axées sur la collaboration et à répondre aux besoins particuliers des populations.

  • L'Enveloppe multigouvernementale (cinq initiatives) a permis à au moins deux gouvernements provinciaux ou territoriaux de collaborer sur des initiatives communes.
  • L'Enveloppe nationale (37 initiatives) était disponible pour les provinces, aux territoires et aux intervenants du système de santé et elle a soutenu les initiatives de collaboration pour contrer les obstacles communs et créer les conditions nécessaires, à l'échelle nationale, afin de faire avancer le renouvellement des services de soins de santé primaires.
  • L'Enveloppe Autochtones (dix initiatives) a répondu aux besoins des collectivités autochtones d'avoir des services de soins de santé primaires intégrés de haute qualité.
  • L'Enveloppe des communautés minoritaires de langue officielle (trois initiatives) a répondu aux besoins particuliers des services de soins de santé primaires pour les communautés francophones en situation minoritaire à l'extérieur du Québec, de même que pour la communauté anglophone en situation minoritaire au Québec.

L'importance du transfert des connaissances

Le renouvellement des services de soins de santé primaires requiert des changements fondamentaux à l'égard de l'organisation et de la prestation des services de soins de santé. Il s'agit d'un engagement à long terme qui a commencé bien avant la création du FASSP et qui se poursuivra bien après son échéance. Le développement des connaissances est un élément important de ce processus, car bien que la réforme des soins de santé primaires ait donné des résultats impressionnants jusqu'ici, les données existantes demeurent modestes. C'est pourquoi la diffusion des résultats des initiatives associées au FASSP constituait un élément clé de ce programme. À cette fin, la diffusion des résultats comprenait les éléments suivants : la préparation de résumés et de feuillets d'information concernant les initiatives individuelles associées au FASSP, le tout réuni en un seul rapport; la préparation de rapports de synthèse; l'élaboration d'un site Web complet; et la tenue d'un congrès national en février 2007. En plus des activités de diffusion organisées par Santé Canada, les responsables d'initiatives individuelles devaient diffuser les résultats propres à leur démarche.

La production d'une série de rapports de synthèses a constitué un élément clé dans cette stratégie de diffusion. Afin d'optimiser l'utilité des résultats selon les publics cibles (y compris les intervenants du système de santé, les fournisseurs de soins de santé et les chercheurs) et de relever les tendances communes et les principales leçons apprises qui ont découlé des initiatives prises, les spécialistes des questions portant sur le système de la santé ont participé à la préparation d'une série de rapports de synthèse. Dans ces rapports, les spécialistes rendent compte des aspects particulièrement importants des initiatives prises dans le cadre du FASSP, soit :

  • les soins en collaboration (Vernon Curran, directeur de la recherche et du développement universitaires, Université Memorial);
  • la prévention et gestion des maladies chroniques (Peter Sargious, chef médical, Chronic Disease Management [gestion des maladies chroniques], Calgary Health Region [région sanitaire de Calgary]);
  • la gestion et technologie de l'information (Denis Protti, professeur, Université de Victoria);
  • l'évaluation et données probantes (June Bergman, professeure adjointe, Université de Calgary).

De plus, dans un rapport global intitulé Poser les fondements d'un changement culturel : l'assise du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires, Sheila Weatherill, Présidente et chef de la direction, Capital Health (Edmonton), examine l'assise laissée par le FASSP dans son ensemble et relève les tendances générales de l'organisme à la suite des initiatives prises dans le cadre du FASSP.

Une assise sous le signe du changement

L'objectif du FASSP n'a jamais été de régler tous les problèmes. En fait, depuis sa création il y a des années, le processus de renouvellement des soins de santé primaires a continuellement été mis de l'avant. Les nombreuses études portant sur le système des soins de santé, tant à l'échelle nationale (les rapports Romanow et Kirby) que provinciale, ont constamment mis l'accent sur le rôle important du renouvellement des soins de santé primaires à l'égard de la réforme du système de soins de santé. Deux autres Accords des premiers ministres (en 2003 et 2004) ont réaffirmé l'importance de ce renouvellement. Le Conseil canadien de la santé, qui a été créé par suite de l'Accord de 2003 pour surveiller les progrès du renouvellement des soins de santé, n'a pas cessé de mettre l'accent sur le rôle important des soins de santé primaires en affirmant que « l'avenir du système de soins de santé canadien dépendra de la modernisation des soins de santé primaires ».Note de bas de page 4 [traduction]

Bien qu'elles se soient terminées en 2006, les initiatives individuelles associées au FASSP ont contribué individuellement et collectivement à établir une assise pour les améliorations futures à apporter aux soins de santé primaires au Canada. Ce rapport reflète le contexte de changement et de réforme actuels et son but est d'en donner un aperçu.

Santé Canada

Remerciements

La série de rapports de synthèse sur la mise en commun des connaissances a été commandée par Santé Canada et gérée par le Conference Board du Canada.

L'auteur aimerait remercier Treena Chomik de Chomik Consulting and Research Ltd. et Gabriela Prada du Conference Board du Canada pour leurs commentaires sur la version préliminaire de ce rapport.

Résumé

Le Canada, comme d'autres pays développés et en voie de développement, fait face à une épidémie de maladies chroniques. Pas conséquent, les concepts de la prévention des maladies chroniques (PMC) et de la gestion des maladies chroniques (GMC) sont de plus en plus perçus comme des défis importants pour les personnes, les communautés et la société en tant qu'entité. Or, en dépit de leur importance, ces concepts et leurs rapports mutuels au sein de la réforme du système de soins de santé et d'un programme de santé publique plus vaste sont encore mal compris par les Canadiens et, on peut dire, par les gouvernements qui les desservent.

En examinant les initiatives du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP) du point de vue de la prévention et de la gestion des maladies chroniques (PGMC), les apprentissages clés suivants ont été identifiés :

  • La PMC et la GMC sont mises en évidence à différents degrés dans les systèmes de soins de santé provinciaux et territoriaux; lorsque l'accent est important, la PMC et la GMC semblent être axées sur d'autres éléments des soins de santé primaires, c.-à-d. les soins en collaboration, la technologie et la gestion de l'information et l'évaluation.
  • Les efforts de la PMC et de la GMC ne semblent pas coordonnés.
  • Les administrations canadiennes collaboreront pour créer une infrastructure de PGMC partagée, et profiteront des soutiens nationaux qui facilitent et récompensent cette infrastructure.
  • Les pratiques des médecins des soins de santé primaires ont fréquemment été perçues comme le centre d'intérêt autour duquel la GMC interdisciplinaire devrait être élaborée.

Si l'on compare chacune des catégories d'initiatives (provinciales/territoriales, nationales, multigouvernementales, des communautés minoritaires de langue officielle et Autochtones) à un verre, on peut se demander, lorsqu'on le regarde, s'il est à moitié plein ou à moitié vide. Pour chaque verre, la réponse à la question est nécessairement les deux, c.-à-d. à moitié plein et à moitié vide. Toutes les initiatives ont contribué d'une certaine façon à faire progresser la PGMC; elles ont toutes prouvé qu'il fallait travailler davantage.

Les expériences relatives à la PGMC dans chaque initiative du FASSP et les résultats obtenus à partir d'un examen collectif ont d'importantes répercussions pour la politique et la pratique si l'on souhaite que le Canada réagisse de façon stratégique au fardeau croissant que sont les maladies chroniques. Une convergence d'idées et de stratégies entre les programmes de GMC et de PMC et une formulation plus claire de leur pertinence pour les systèmes de soins de santé modernes et les sociétés civiles demeurent des défis continus.

1 Présentation du contexte

Lorsque Kenny Rogers affirme dans une de ses célèbres chansons que ce que l'on peut espérer de mieux est de mourir pendant notre sommeil, on peut présumer que l'idéal serait de mourir sans que l'on ne s'y attende, sans avoir à lutter contre un ou plusieurs problèmes de santé chroniques ou à en souffrir. Malheureusement, la plupart des Canadiens n'auront pas cette chance. La triste réalité, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), est que le nombre de personnes à l'échelle mondiale qui mourront à la suite de maladies chroniques en 2006 à lui seul excédera la population de notre pays; 35 millions de décès, soit plus de 60 p. 100 des 58 millions de décès à l'échelle mondiale, seront attribuables aux maladies chroniques.

Au tournant du millénaire, le Canada, comme d'autres pays développés et en voie de développement, fait face à une épidémie de maladies chroniques; les concepts de la prévention de maladies chroniques (PMC) et de la gestion des maladies chroniques (GMC) sont de plus en plus perçus comme des défis importants pour les personnes, les communautés et la société en tant qu'entité. Or, en dépit de leur importance, ces concepts et leurs rapports mutuels au sein de la réforme du système de soins de santé et d'un programme de santé publique plus vaste sont encore mal compris par les Canadiens et, on peut dire, par les gouvernements qui les desservent. Les progrès en médecine ont modifié, mais n'ont pas réduit, l'évolution et l'incidence de ces maladies; lorsque les traitements s'avèrent efficaces, les praticiens et les systèmes de soins de santé modernes semblent incapables de les prodiguer à toutes les populations ou même à la plupart des populations. Entre-temps, la discipline de la promotion de la santé, qui considère la prévention comme étant une fonction des déterminants sociaux de la santé, a livré bataille pour gagner du terrain dans les démocraties modernes, la communauté scientifique ou le « marché » en général. Les défenseurs et les politiciens s'occupent de recueillir un plus grand soutien du public en intégrant des conditions individuelles, peut-être plus sensiblement lorsqu'ils offrent l'espoir d'une guérison, ou, plus récemment, en réduisant équitablement les files d'attente pour une investigation et une intervention. Bien qu'ils partagent certains cadres de référence, les experts n'ont pas réussi à élaborer un langage commun ou d'autres véhicules pour le dialogue et la collaboration qui pourraient permettre une plus grande efficacité locale et globale pour faire face à ce défi mondial.

Dans le contexte canadien, la lutte pour traiter les maladies chroniques est devenue une des raisons pour lesquelles il faut réformer, renouveler et revigorer les soins de première ligne et les soins de santé primaires (SSP). En réalité, la gestion des maladies chroniques était l'un des objectifs du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP) qui a été annoncé par le gouvernement du Canada en 2000. L'investissement de 800 millions de dollars sur cinq ans était destiné à soutenir les coûts de la mise en oeuvre des initiatives de SSP à grande échelle. Le but de ce document est d'examiner les initiatives du FASSP du point de vue des maladies chroniques : prévenir et gérer, et de là, saisir les apprentissages clés et leurs répercussions sur la politique et la pratique.

Afin de discuter des points communs et des différences entre les initiatives et de faire une analyse comparative des efforts canadiens en matière de prévention et de gestion des maladies chroniques (PGMC), on fera référence au modèle de soins chroniques. (Voir Figure 1.) Ce modèle a été élaboré grâce à une analyse documentaire systématique et détaillée, testé dans les essais cliniques et adopté par les organisations de soins de santé partout dans le monde. Publié pour la première fois en 1998, le modèle se concentre sur les interactions productives entre les patients informés et habilités et les équipes de pratique préparées et proactives représentant la voie commune menant à des résultats améliorés pour les personnes souffrant de maladies chroniques (Wagner, 1998).

Figure 1. Modèle de soins chroniques

Figure 1. Modèle de soins chroniques

Source : Figure 1 de Wagner E.H. Chronic Disease Management: What Will It Take to Improve Care for Chronic Illness? Effective Clinical Practice, 1998; 1:2-4. Reproduite avec permission. (American College of Physicians n'est pas responsable pour l'exactitude de cette traduction.)

Des suggestions voulant que les approches servent de modèle pour améliorer la prévention ont suivi, bien qu'elles n'aient pas été étudiées aussi rigoureusement. (Glasgow, Orleans, Wagner, Curry et Solberg, 2001).

2 Aperçu des initiatives du FASSP

Cet aperçu n'est pas un processus d'évaluation, mais plutôt un condensé des apprentissages découlant de chaque initiative, telles qu'elles sont résumées dans des rapports individuels. L'annexe contient des résumés des initiatives du FASSP en lien avec le présent rapport. Dans le cas des provinces et des territoires, ces rapports individuels couvraient l'étendue des initiatives du FASSP, pas seulement celles qui étaient relatives à la PGMC. Dans le même ordre d'idées, on a accordé une importance plus ou moins grande à chaque initiative nationale, multigouvernementale, des communautés minoritaires de langue officielle et Autochtones; certaines se concentraient clairement sur la PGMC, d'autres touchaient indirectement la PGMC, le cas échéant. Aux fins de cette synthèse, les initiatives seront examinées selon trois catégories :

  • les initiatives provinciales/territoriales dans lesquelles des stratégies établies de PGMC étaient antérieures aux initiatives du FASSP;
  • les initiatives provinciales/territoriales dans lesquelles des stratégies de PGMC sont apparues principalement comme une fonction des initiatives du FASSP ou en parallèle avec celles-ci;
  • les initiatives nationales, multigouvernementales, des communautés minoritaires de langue officielles et Autochtones.

Si l'on compare chacune des catégories d'initiatives à un verre, on peut se demander, en les regardant, si le verre est en fait à moitié plein ou à moitié vide. Je crois que pour chaque verre, la réponse à la question est nécessairement les deux, c.-à-d. à moitié plein et à moitié vide. Toutes les initiatives ont contribué d'une certaine façon à faire progresser la PGMC; elles ont toutes prouvé qu'il fallait travailler davantage. Voici leur histoire.

2.1 Initiatives provinciales/territoriales avec des stratégies de PGMC établies

La Colombie-Britannique et l'Alberta avaient des stratégies et des cadres de GMC bien élaborés en place avant d'obtenir des ressources du FASSP. Une différence importante était qu'en Colombie-Britannique, la stratégie de PGMC était dirigée par le ministère des Services de santé avec des négociations directes avec la British Columbia Medical Association à titre de véhicule principal pour l'engagement des professionnels de la santé; en Alberta, il existait des stratégies au sein des organisations régionales de santé (ORS) avec l'engagement local des professionnels de soins de santé. La collaboration entre les organisations a été facilitée par l'Alberta Health and Wellness.

Il y avait deux distinctions importantes dans les initiatives du FASSP de ces provinces comparativement à celles des autres provinces et territoires :

  1. Dans les deux cas, tous les six éléments décrits dans le modèle de soins chroniques étaient mis en oeuvre en tant que composantes d'une vaste infrastructure, qui était appliquée aux maladies chroniques, dans le cadre de leurs efforts du FASSP ou avant ceux-ci.
  2. Les deux provinces ont assumé un rôle de leadership (de façon proactive et adaptée) dans les efforts nationaux et multigouvernementaux pour établir une infrastructure de PGMC commune.

La Colombie-Britannique a élaboré une approche de GMC axée sur le modèle de soins chroniques élargi élaboré par Barr, Robinson et autres en 2006. (Voir Figure 2.)

Le modèle porte une plus grande attention au rôle de la politique publique et de l'action communautaire dans les efforts axés sur la population pour améliorer la gestion des maladies. À l'aide de ce modèle, la province a tiré parti du FASSP pour lancer des projets de collaboration visant à améliorer la qualité, réunissant des organismes et des praticiens dans le but d'améliorer les soins aux personnes atteintes d'une des deux maladies chroniques principales : le diabète et l'insuffisance cardiaque congestive. Les personnes souffrant de ces maladies ont reçu des soins de qualité accrue, tandis que les taux de mortalité et d'hospitalisation correspondants semblaient avoir diminué. L'infrastructure de la technologie de l'information (TI) a été élaborée, la trousse d'instruments de gestion des maladies chroniques, et a aidé à prodiguer aux personnes atteintes d'une maladie chronique des soins fondés sur les résultats cliniques. On a encouragé les médecins à mettre davantage l'accent sur la prévention, en ciblant les personnes de 50 à 70 ans, et moyennant des encouragements financiers, on a incité les infirmières/infirmiers facilitateurs à appuyer la gestion du changement. On a investi de façon considérable dans la capacité en matière d'autogestion. Ainsi, on a tenu 46 ateliers de formation à l'intention des leaders, formé 508 leaders et donné 268 cours auxquels ont participé 2 873 citoyens. En septembre 2005, la Colombie-Britannique a été l'hôte de l'International Patient Self-Management Conference [conférence internationale sur l'autogestion des patients]. La valeur des efforts de la Colombie-Britannique a été reconnue par l'adoption de la trousse de gestion des maladies chroniques par plusieurs autres administrations. La province s'est engagée à accélérer le travail en matière de GMC par l'entremise du FASSP. Elle a consacré des dizaines de millions de dollars à la GMC dans le cadre de son entente de 2006 avec les médecins. Les fournisseurs de soins de santé primaires ont affirmé être grandement satisfaits dans l'ensemble, bien que les infirmières/infirmiers et les pharmaciens se soient plaints que les efforts de renouvellement étaient beaucoup trop axés sur les médecins.

Figure 2. Le modèle de soins chroniques élargi de la Colombie-Britannique

Figure 2. Le modèle de soins chroniques élargi de la Colombie-Britannique

Source : Gouvernement de la Colombie-Britannique,
http://www.health.gov.bc.ca/cdm/cdminbc/chronic_care_model.html [traduction].

Les ORS de l'Alberta ont adopté le modèle de soins chroniques avant le FASSP et ont établi dans certaines régions des infrastructures extensibles pour appuyer les stratégies visant plusieurs maladies chroniques. Le FASSP a permis d'investir davantage dans le renforcement des capacités, notamment la formation interdisciplinaire et l'examen de nouveaux modèles de soins. Living Well [bien vivre], un programme communautaire de formation, d'autogestion et d'exercice supervisé élaboré à Calgary, a été élargi à d'autres régions. Le Chinook Chronic Disease Management Network [réseau de gestion des maladies chroniques chinook], l'initiative de gestion des maladies chroniques de Calgary et l'équipe Good Health ont élaboré des programmes et des services pour les patients de la PGMC. L'Alberta, qui possédait de l'expérience découlant de la mise en oeuvre de Health Link Alberta, a aussi joué un rôle de premier plan dans les initiatives multigouvernementales en établissant des normes pour la gestion des cas, les données et les messages et les infrastructures d'autosoins/de télésoins en soutien à la GMC. De plus, la GMC est une priorité clé des réseaux de soins de santé primaires qui ont été lancés durant le FASSP. En octobre 2005, la Calgary Health Region [région sanitaire de Calgary] et l'Alberta Health and Wellness [santé et bien-être Alberta] ont organisé une conférence intitulée Global Perspectives in Chronic Disease Management [Perspectives globales sur la gestion des maladies chroniques], qui sera suivie par une deuxième conférence en octobre 2007.

2.2 Initiatives provinciales/territoriales avec des stratégies de PGMC en voie d'élaboration

Le reste des provinces et des territoires semblent avoir des programmes de PGMC qui ont été élaborés dans le contexte du FASSP et qui, souvent, sont associés à l'évolution des nouvelles équipes de soins de santé primaires. Ces équipes devaient constituer des organes pour les futurs efforts et l'investissement ciblant les maladies chroniques; des politiques et des stratégies de PGMC ont vu le jour indirectement, le cas échéant.

Faits à signaler dans l'examen de ces initiatives :

  • En ce qui concerne le modèle de soins chroniques, les administrations ayant des stratégies de PGMC en voie d'élaboration ont fait des progrès relativement à deux ou, parfois, à trois éléments du modèle. La conception du système de prestation et les ressources communautaires étaient prédominantes, avec des progrès rapides dans la technologie de l'information (TI) et le développement de la TI. Le soutien à l'autogestion représentait généralement le troisième domaine d'activité.
  • Les provinces et les territoires ayant des stratégies en voie d'élaboration qui semblaient faire les plus grands progrès étaient ceux qui avaient tiré parti de la collaboration avec la Colombie-Britannique et l'Alberta directement ou par l'entremise des initiatives nationales et multigouvernementales du FASSP.
  • La référence à l'infrastructure soutenue pour les maladies chroniques était rare. Les initiatives étaient souvent des projets associés à des maladies précises, le diabète étant le plus souvent décrit, avec apparemment peu d'extension à d'autres maladies.

Dans les territoires, le Yukon a présenté une approche perspicace qui a mis en évidence ces résultats. Des entrevues menées au début de 2003 ont cerné les domaines où la PGMC et la promotion de la santé pouvaient être améliorées. Les efforts du Yukon relatifs à la PGMC comprenaient le lancement de l'initiative de collaboration sur le diabète, l'adoption du modèle de soins chroniques élargi en 2005, et visaient à miser sur la trousse de gestion des maladies chroniques de la Colombie-Britannique pour le soutien à l'infrastructure de la TI en mai 2006. Le Yukon a indiqué que la voie menant à la réussite n'est pas une ligne droite et a fait part de sa déception sur le fait que les synergies potentielles, en particulier celles relatives à l'élaboration du soutien à la TI avec Inforoute Santé du Canada, ne se sont parfois pas matérialisées de façon opportune. Réciproquement, sa volonté de collaborer avec la Colombie-Britannique a accéléré ses efforts de PGMC et peut être appropriée à la durabilité de la PGMC au Yukon et dans les autres territoires où des ressources pour de prochains investissements dans la PGMC sont restreintes en raison des demandes pour des soins de courte durée. En réalité, une importante observation relativement au Nunavut était la nécessité de créer des programmes de formation personnalisés, en parallèle avec la restructuration de la prestation des services, afin de satisfaire les besoins particuliers de la population inuite. Cet effort est essentiel pour encourager davantage d'Inuits à devenir des fournisseurs de soins de santé, tout en promouvant une plus grande compréhension des pratiques inuites en matière de santé relatives à la PGMC.

Dans les Prairies, la Saskatchewan et le Manitoba ont aussi été en mesure d'accélérer leurs efforts respectifs en matière de TI pour la GMC grâce à une collaboration multigouvernementale relative aux lignes d'infosanté et aux normes de partage de l'information. Les fonds consacrés au FASSP de la Saskatchewan ont été affectés à la création d'équipes des soins de santé primaires (SSP). La province a appris qu'une vision des équipes idéales, avec l'accès universel à des infirmières et infirmiers praticiens, était difficile à mettre en oeuvre en raison des contraintes de la formation et des difficultés à muter le personnel qualifié. Aussi, l'absence d'autres mesures d'encouragement (plutôt que seulement des honoraires) pour inciter les médecins à participer aux nouvelles équipes de SSP et à leurs activités afférentes, ainsi que les défis contractuels liés à la prise de telles dispositions, ont compliqué plus que prévu le recrutement de médecins. On a également reconnu que le regroupement de professionnels de la santé ne signifiait pas seulement qu'une « équipe » avait été formée. Le Manitoba a fait certains progrès importants en matière de PGMC, notamment l'élaboration de processus officialisés pour l'élaboration et l'approbation des plans d'activités communautaires axés sur des facteurs de risques modifiables pour les maladies chroniques dans la région de Parkland, la création d'une stratégie communautaire pour la gestion du diabète et de l'asthme à Point Douglas, et la mise en oeuvre d'une solution de contrôle à domicile pour les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque congestive pleinement intégrée au centre de contact et aux fournisseurs de soins de santé aux patients. Le Manitoba a appris qu'avec la flexibilité donnée aux ORS pour cibler les fonds de façon à ce qu'ils profitent à tous, la distinction entre les SSP, la santé de la population et les services communautaires pour la PGMC devenait obscure et n'était pas claire. Une taxonomie commune, même avant la définition des services essentiels, aurait pu être un avantage au Manitoba et dans les autres provinces où les administrations de la santé ont un niveau d'autonomie pour élaborer une stratégie de PGMC.

Le gouvernement de l'Ontario a déclaré en 2000 que des améliorations aux SSP étaient essentielles pour le renouvellement des services de soins de santé. Les réalisations associées au FASSP concernent l'adoption par les médecins et les patients des nouveaux modèles de SSP, ainsi que le financement d'un grand nombre de projets de démonstration de directions et d'accréditation visant à élaborer et à tester de nouveaux modèles de soins de santé, y compris plusieurs projets mettant l'accent sur la prévention et la gestion des maladies. Parmi les mises en garde découlant de l'expérience de l'Ontario, il y avait le fait que, dans un environnement où de nombreux projets de démonstration et de recherche sont entrepris, le recrutement des médecins pour les initiatives de PGMC peut être sapé par une « lassitude à participer », et que ce fait était un facteur important pour les prochaines étapes de l'expérimentation et le développement de l'infrastructure. L'Ontario a établi des partenariats avec l'Alberta et l'Association canadienne des soins et services à domicile pour diriger l'Initiative de partenariat national entre les soins à domiciles et les soins de santé primaires pour laquelle le rôle des soins à domicile a été accru pour y inclure des approches de gestion de cas et des maladies pour les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment l'application de plans de soins de santé et l'utilisation des outils de TI et de soutien aux décisions. En avril 2006, l'Ontario a été l'hôte d'une conférence nationale sur la gestion des maladies chroniques qui a réuni 110 dirigeants de la GMC, intervenants et représentants d'administration qui ont partagé leurs expériences et les leçons retenues et ont discuté des prochaines étapes de la mise en oeuvre des initiatives de GMC réussies. La conférence a fourni un forum pour déterminer les orientations futures pour renforcer la GMC au sein des SSP. Les délibérations seront réunies et partagées dans un livre intitulé « Emerging Approaches to Chronic Disease Management in PHC » [Nouvelles approches pour la gestion des maladies chroniques dans les SSP].

Le Québec a fait des Groupes de médecine de famille (GMF) l'une des pierres d'assise de sa réforme. Un GMF est essentiellement une nouvelle organisation composée de médecins de famille travaillant en groupe, en collaboration étroite avec des infirmières, et qui offre une gamme étendue de services à une clientèle qui s'y inscrit librement. La gamme des services offerts par les GMF comprend notamment la prestation de soins de santé adaptés à l'état de santé des patients inscrits, la prévention des maladies et la promotion de la santé, ainsi que l'évaluation de l'état de santé, le diagnostic et le traitement des affections aiguës et chroniques. Le financement du FASSP a soutenu le processus gouvernemental de mise en oeuvre des GMF, a aidé à établir des ententes contractuelles, en particulier pour l'embauche d'infirmières, et a contribué à l'élaboration et l'implantation des systèmes d'information. Parmi les apprentissages clés, on a signalé que, malgré le fait que de tels arrangements ont assuré des progrès au niveau de la collaboration entre les médecins et les infirmières, il fallait porter une attention aux liens hiérarchiques entre les GMF et les centres de services communautaires locaux auxquels sont rattachées officiellement les infirmières. Des retards dans la mise en oeuvre de la TI et le manque de soutien à la gestion du changement ont également été déterminés comme étant des secteurs nécessitant des améliorations dans la mise en oeuvre continue des GMF.

Dans les Maritimes, la Nouvelle-Écosse a affecté les ressources du FASSP pour soutenir l'élaboration de modèles par le truchement de ses ORS, la gestion du changement et le développement de la TI. Les exemples relatifs à la PGMC comprennent l'élaboration d'une stratégie de lutte contre les maladies chroniques par la South Shore Health [district sanitaire de la rive sud], la sous-initiative Patient Education Information Management [gestion de l'information et éducation des patients] du South West Health District [district sanitaire du sud-ouest] et l'appui à l'élaboration de modèles durables axés sur la population pour la GMC et la promotion de la santé. Les « Champions workshops » [ateliers pour les chefs de file], qui aidaient les médecins à apprendre à utiliser les systèmes d'information relative aux SSP, ont été perçus comme étant l'une des nombreuses stratégies de gestion du changement qui se sont avérées efficaces et possiblement applicables à la diffusion de nouvelles approches pour la PGMC. La Nouvelle-Écosse a aussi entrepris la sous-initiative Diversity and Social Inclusion [diversité et inclusion sociale], qui a élaboré les premières lignes directrices provinciales pour la prestation de SSP tenant compte des différences culturelles au Canada. Compte tenu que la prévalence des conditions chroniques importantes varie parmi les groupes culturels, la capacité à engager les personnes et les communautés d'une façon culturellement appropriée constitue un fondement important pour les activités améliorées de la PGMC dans la province et le pays en tant qu'entité. Les faits saillants des activités de l'Île-du-Prince-Édouard relatives à la GMC comprennent le développement de centres de santé familiale où la mise en oeuvre de protocoles cliniques, pour les conditions chroniques comme l'hypertension, a produit des résultats impressionnants. Les représentants provinciaux des Maritimes ont affirmé que, bien que les initiatives du FASSP se voulaient transitoires, certaines activités et certains rôles se sont avérés essentiels à la mise en oeuvre continue de la stratégie provinciale, et que le financement provincial durable - y compris les fonds pour de nouveaux modèles de rémunération des fournisseurs de soins de santé - était impératif.

2.3 Initiatives nationales, multigouvernementales, des communautés minoritaires de langue officielle et Autochtones

En plus des initiatives provinciales/territoriales, le FASSP a appuyé des initiatives qui étudient de nouveaux partenariats entre les médecins de famille et les soins à domicile, des programmes visant des maladies précises et des possibilités de partager des efforts et des ressources, ainsi que des initiatives nécessitant la prestation de services dans des endroits éloignés et différents sur le plan culturel.

Faits à signaler dans l'examen de ces initiatives :

  • Les initiatives qui ciblaient le développement de l'infrastructure nationale ou multigouvernementale relative à la PGMC ont mis en évidence la valeur obtenue grâce à la collaboration. Il semblait en être de même si l'infrastructure en question visait le perfectionnement des ressources humaines, la technologie de l'information et des communications ou la coordination intergouvernementale ou intersectorielle.
  • Les initiatives qui sensibilisaient les communautés possiblement mal desservies devraient être examinées attentivement lors de l'étude des stratégies provinciales/territoriales ou nationales pour la PGMC. Les circonstances qui isolent ces communautés peuvent aussi accroître leur risque ou leur fardeau envers des conditions chroniques particulières.
  • Les initiatives portant sur des maladies précises, bien qu'elles soient en général entreprises à l'échelle de plusieurs provinces et territoires, ne semblaient pas adaptées aux vastes stratégies de PGMC de chaque administration.

L'Initiative de partenariat national entre les soins à domicile et les soins de santé primaires a préconisé l'approfondissement du partenariat clinique traditionnel entre les médecins de famille et les gestionnaires de cas en matière de soins à domicile. Près de 1 000 patients ont été inscrits dans deux régions : Calgary (Alberta) et Halton et Peel (Ontario). Bien que, dans le cadre de cette initiative, la collaboration et le partenariat aient été axés sur le médecin fournisseur de soins primaires et le gestionnaire de cas relativement aux soins à domicile, une collaboration plus fructueuse avec d'autres intervenants était également prévue, et a été réussie. Le rôle des soins à domicile a été augmenté pour y inclure des approches de gestion des cas de personnes atteintes d'une maladie chronique, y compris l'application de plans de soins et l'utilisation de la TI et des outils de soutien au processus décisionnel. En termes d'apprentissages, les patients et les fournisseurs de soins ont tiré avantage de l'harmonisation des compétences des gestionnaires de cas et des médecins de famille. L'élaboration de partenariats efficaces et la mise en oeuvre de solutions relatives à la TI exigent du temps mais, en fin de compte, elles contribuent à minimiser les obstacles du système.

L'Initiative de gestion des maladies chroniques pour l'Ouest du Canada du Western Health Information Collaborative (WHIC) [partenariat de l'Ouest en information sur la sante], la collaboration multigouvernementale relative aux Lignes d'infosanté et l'Initiative d'intégration de la santé ont toutes saisi l'occasion dans laquelle des efforts coordonnés, partagés et d'élaboration conjointe entre les organisations peuvent créer des économies d'échelle et éviter le dédoublement des efforts. L'initiative du WHIC a mené à la création d'un cadre robuste pour la saisie d'éléments de données relatifs aux maladies chroniques, les normes de messages afférents et la mise en oeuvre dans chacune des quatre provinces de l'Ouest. Démontrant la pertinence aux autres administrations, le produit du travail a été mis en oeuvre par le Yukon, grâce à la trousse d'instruments pour la conformité aux normes de la Colombie-Britannique. À la fin de l'initiative, les discussions avec Inforoute Santé du Canada concernant la transition vers une ressource pancanadienne pour la GMC étaient encore en cours.

L'initiative Lignes d'infosanté a établi une tendance envers les lignes d'infosanté à titre d'infrastructure durable au sein des systèmes de santé provinciaux, avec une collaboration et des économies d'échelle importantes. L'utilisation de communications sortantes proactives, importantes pour les activités de GMC et de PMC, a été considérée comme un service viable avec les services d'intervention d'urgence.

L'Initiative Tui'kn (qui signifie « passage » en mi'kmaq) a été mise sur pied pour intégrer une nouvelle façon de penser en matière de santé et de prestation de soins de santé dans les cinq Premières nations de cap Breton (Nouvelle-Écosse). Les efforts déployés ont permis d'établir un effectif complet de médecins généralistes, un nouveau rôle pour une infirmière praticienne et un système de dossiers électroniques sur la santé des patients dans les cinq sites en soutien à la prévention et à la gestion du diabète, ainsi que des stratégies préventives pour l'utilisation non traditionnelle du tabac, la prévention des blessures chez les enfants et l'abus de médicaments sur ordonnance.

Dans le même ordre d'idées, l'Institut de santé et de mieux-être des populations du Nord et Autochtones a engagé les quatre collectivités à la collaboration, axée sur le dialogue sur le diabète, a accru leur sensibilité face à la nécessité de promouvoir la santé et à déterminer les modèles de rôle autochtones pour un mode de vie sain. Les stratégies adoptant des méthodes curatives traditionnelles représentaient un élément important de ces initiatives. Le Northern Health Strategy Working Group [groupe de travail de la stratégie de santé du Nord] de l'initiative Transition de la communauté et de l'organisme pour améliorer la santé de tous les habitants du Nord a déterminé la GMC (notamment l'autogestion) comme étant l'un des dix secteurs prioritaires établissant une coalition en matière de soins aux maladies chroniques pour encourager une collaboration soutenue. Pour terminer, au Nunavut, il existe 25 collectivités qui comptent entre 148 et 7 000 habitants, qui ne sont liées que par la mer, les airs et la communication satellite. Un réseau de télésanté établi en 1999 a déjà aidé 15 collectivités, et l'initiative Outil pour aider les peuples isolés - Réseau Ikajuruti Inungnik Ungasiktumi de télésantédu Nunavut a élargi ses services à sept des dix collectivités restantes. Voilà qui constitue une infrastructure de communication appuyant la GMC dans les soins primaires et la collaboration pour la PMC.

L'Initiative d'intégration de la santé reconnaît que les Premières nations et les Inuits reçoivent des soins de santé par l'entremise des services offerts par le système de santé fédéral et les systèmes de santé provinciaux/ territoriaux, et vise à mieux coordonner ces services. Grâce à une coordination améliorée, on espérait que l'accès et la qualité devaient être améliorées, que la capacité serait accrue avec de nouvelles économies d'échelle, et que les collectivités participeraient à la détermination de solutions bénéfiques à tous. De ces huit sous-projets, deux traitaient expressément de la PGMC.

En plus des collectivités des Premières nations, on a déterminé que deux populations nécessitaient une attention particulière pour éviter une isolation potentielle et des inégalités en matière de services : les gais, les lesbiennes, les bisexuels et les transgenres du Canada, et les patients en phase terminale et leurs familles. Santé Arc-en-ciel : Améliorer l'accès aux soins traitait des inégalités auxquelles font face les gais, les lesbiennes, les bisexuels et les transgenres en ce qui concerne l'accès aux soins primaires et a mis au premier plan les conditions pour lesquelles les méthodes de GMC et de PMC peuvent être appropriées, mais ne sont actuellement pas utilisées à pleine capacité, notamment les maladies mentales, la toxicomanie et le VIH/sida. Le Projet Pallium : Initiative intégrée de renforcement de la capacité d'offrir des soins a examiné les façons de faire participer les professionnels des SSP à de nouveaux partenariats et les processus de gestion du changement requis pour la prestation de soins palliatifs holistiques qui soutiennent l'unité des patients et de leurs familles. Cette initiative a présenté le premier modèle au monde pour orienter les soins palliatifs holistiques selon les principes nationaux et les normes de la pratique.

Une attention particulière a été portée aux communautés minoritaires de langue officielle du Canada. Par exemple, Réseautage Santé en français a appuyé chaque province et chaque territoire dans l'élaboration de stratégies visant à améliorer les services de santé en français dans leur secteur de compétence, alors que Amélioration de l'accès aux services des soins de santé primaires aux personnes d'expression anglaise au Québec a offert des services semblables à la minorité anglophone dans cette province.

Trois initiatives nationales se sont concentrées sur la prévention et la gestion d'affections particulières : la maladie mentale, l'arthrite et le cancer. Chacune s'est terminée avec l'offre de partager ses ressources et les meilleures leçons apprises en vue de traiter d'autres maladies importantes. Les activités de l'Initiative canadienne de collaboration en santé mentale comprenaient une analyse détaillée de l'état actuel des soins dispensés en collaboration, l'élaboration d'une Charte des soins de santé mentale axés sur la collaboration et l'élaboration de modèles, de stratégies et de trousses d'outils uniques pour faire progresser la collaboration en matière de soins. Mainmise sur l'arthrite : Initiative communautaire nationale en soins de santé primaires a fait enquête dans les communautés et les régions pour inventorier les ressources, et a fait participer les patients et les fournisseurs dans de nombreuses localités à la planification et à la mise en oeuvre d'approches d'autogestion et de gestion de la pratique/ formation professionnelle pour améliorer les soins dispensés contre l'arthrite. Le 6e Sommet national sur la lutte contre le cancer dans les communautés nordiques et rurales a réuni 220 délégués provenant d'un vaste éventail de groupes d'intervenants.

2.4 Comparaison internationale de la PGMC dans les pratiques des médecins fournisseurs de soins primaires

Les rapports sur les initiatives individuelles n'ont pas offert une lentille unique à travers laquelle les expériences en matière de PGMC des médecins canadiens fournisseurs de soins primaires en général peuvent être examinées. De février à juillet 2006, lorsque la plupart des initiatives du FASSP étaient sur le point d'être terminées, les médecins dispensant des soins de santé primaires de sept pays, y compris le Canada, ont participé au 9e sondage d'une série transnationale d'études du Fonds du Commonwealth (Schoen et al., 2006) coïncidant avec le FASSP, mais indépendant de celui-ci. Le sondage, qui portait sur la TI et les systèmes d'information clinique, la coordination des soins, l'utilisation d'équipes, la participation à des initiatives sur la qualité et les encouragements financiers, a aussi décrit les expériences des médecins de première ligne en Australie, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les résultats pertinents du sondage ont été extraits et sont présentés ci-dessous en espérant qu'ils offriront un complément utile au thème de synthèse.

Parmi tous les répondants au sondage, les médecins canadiens ont décrit la limite la plus importante ou les résultats les plus piètres, selon les conditions préalables suivantes pour la PGMC :

  • réception de rappels informatisés pour fournir aux patients les résultats d'examen de laboratoire;
  • établissement d'une liste des patients de leur cabinet par diagnostic ou par risques pour la santé;
  • établissement d'une liste des patients qui ont besoin de passer des examens ou de recevoir des soins de santé préventifs ou qui sont en retard pour ceux-ci;
  • établissement d'une liste de tous les médicaments pris par les patients (y compris les prescriptions des autres médecins);
  • prestation de directives écrites aux patients sur la façon de gérer leur affection chronique à la maison.

Cette difficulté semblait être relative à l'implantation des dossiers médicaux électroniques, domaine dans lequel les médecins canadiens et américains accusent un retard important par rapport aux autres pays. De plus, seulement 55 p. 100 des répondants canadiens croyaient que leur cabinet était bien préparé pour gérer le cas des patients ayant de multiples maladies choniques, et seulement 40 p. 100 croyaient être bien préparés pour gérer les problèmes de santé mentale. La proportion de médecins canadiens qui travaillaient couramment avec d'autres professionnels des soins de santé pour dispenser des soins de santé primaires ou aux malades chroniques, soit 32 p. 100, est considérablement plus faible que dans les autres pays. Dans les deux années précédant le sondage, la période durant laquelle les initiatives du FASSP ont été lancées, 48 p. 100 des médecins des soins de santé primaires étaient moins susceptibles d'avoir participé à des efforts de collaboration visant à améliorer la qualité avec d'autres pratiques, hôpitaux, organismes gouvernementaux ou associations professionnelles. En dernier lieu, les auteurs ont fait remarquer que le Canada et les États-Unis n'avaient pas accès à des programmes nationaux de rémuneration qui se concentrent sur les médecins et les soins primaires.

Sans connaître l'étendue à laquelle les médecins ont pris part aux initiatives du FASSP, il est impossible de savoir si ces résultats font simplement état du fait que ces initiatives n'ont atteint qu'un sous-ensemble limité, les utilisateurs précoces, de la communauté des médecins de soins de santé primaire au Canada. Malgré tout, il semblerait que le FASSP et ses apprentissages sont opportuns et qu'un engagement local et national continu est requis pour faire face aux défis permanents de la GMC dans les services de première ligne.

3 Apprentissages clés

Au-delà des expériences individuelles des provinces et des territoires en matière de projet et de pratique, les apprentissages globaux suivants se sont dégagés de l'examen de toutes les initiatives du FASSP relativement à la PGMC :

  1. On met l'accent sur la PMC et la GMC à différents degrés au sein des systèmes de santé provinciaux/ territoriaux. Lorsqu'ils sont comparés aux modèles établis, les cadres et les stratégies qui étaient déjà en place représentaient les meilleurs indicateurs du progrès en matière de PGMC durant le FASSP. De plus, les stratégies de PGMC semblent se concentrer sur d'autres éléments des SSP, c.-à-d. les soins offerts en collaboration, la gestion et la technologie de l'information et l'évaluation.
  2. En ce qui a trait aux stratégies provinciales/territoriales déjà établies et nouvelles, les efforts en matière de PMC et de GMC ne semblent pas être coordonnés. Ils semblent être accomplis en parallèle les uns avec les autres. Bien que ce ne soit pas explicite dans les rapports, il existe potentiellement plusieurs facteurs interdépendants pour expliquer ce fait :
    • Le modèle de soins chroniques, bien que censé être applicable aux soins préventifs, peut avoir des limites pour traiter les questions de la PMC plus importantes.
    • Les communautés d'intérêt de la PMC et de la GMC du Canada ont évolué en parallèle, sans communiquer suffisamment entre elles pour créer des approches intégrées au niveau des projets.
    • La PMC peut en réalité avoir suffisamment de méthodes différentes et de nuances sociétales et culturelles pour nécessiter un effort stratégique distinct, même sous une bannière plus vaste de PGMC.
  3. Compte tenu du soutien approprié, les administrations canadiennes collaboreront pour créer une infrastructure partagée de PGMC. Ce fait était évident en regard des réussites des initiatives multigouvernementales et autochtones, ainsi que dans les échanges spontanés qui sont survenus au cours du FASSP. Il semblerait que ces collaborations se soient soldées par un effet de levier considérable ou par des avantages mutuels. Les infrastructures telles que les lignes d'infosanté et la TI représentent des occasions particulières pour une collaboration provinciale/territoriale et un soutien fédéral continu. Il est moins évident que les investissements dans les initiatives relatives à des maladies particulières ont engendré une motivation similaire pour la collaboration.
  4. On peut dire que les pratiques des médecins de soins de santé primaires étaient plus fréquemment considérées comme le point central autour duquel la GMC interdisciplinaire devrait être élaborée. En outre, les relations interprofessionnelles les plus étudiées et recherchées étaient celles entre les médecins et les infirmières. Peut-être que pour les raisons décrites dans le point deux ci-dessus, le point central pour la PMC était plus varié; on y faisait parfois référence comme étant une fonction des relations entre un citoyen et son fournisseur de soins, parfois comme étant une fonction des relations entre un citoyen et sa communauté. Malgré les préoccupations soulevées à propos de leur commodité perçue, la capacité et le soutien aux activités de la PGMC, l'engagement des médecins des soins primaires, le leadership ou le parrainage étaient souvent décrits comme étant le fondement de la réussite des initiatives du FASSP. Une fois engagées, elles sont susceptibles de produire de nouveaux mécanismes de prestation des soins et de nouvelles façons de relier les patients et autres professionnels de la santé. Réciproquement, un manquement ou un manque d'intérêt à s'engager de la part des médecins était un signe avant-coureur des difficultés à venir.

On pourrait dire que les initiatives provinciales/territoriales qui ont reconnu la nécessité de faire participer les médecins des soins primaires, non seulement en tant que participants, mais comme dirigeants nécessaires à la GMC, ont obtenu un succès plus considérable et plus durable. Cette reconnaissance se reflétait en général dans la poursuite : 1) de nouvelles approches de collaboration pour la restructuration des processus et des pratiques; 2) de nouvelles infrastructures pour la gestion de l'information et des communications; et 3) de nouveaux modèles de rémunération (ou, au minimum, de nouvelles options de paiement à l'acte) pour encourager les activités interdisciplinaires de la GMC ou de la PMC parmi les médecins de communautés. Tel que suggéré par le sondage sur la politique de santé internationale auprès des médecins de soins de santé primaires du Fonds du Commonwealth (Schoen et al., 2006), de nombreuses autres possibilités existent pour améliorer ces secteurs.

4 Répercussions sur les politiques et les pratiques

Directement à la suite des apprentissages clés, on discutera des répercussions sur la politique et la pratique selon quatre bannières interdépendantes :

  • Mettre l'accent sur la PMC et la GMC en tant que priorités pour les systèmes de santé;
  • Coordonner les efforts de PMC et de GMC au sein d'une stratégie de PGMC nationale cohésive;
  • Créer une infrastructure de PGMC canadienne partagée et durable;
  • Renforcer les soins de la GMC interdisciplinaire autour des pratiques de soins de santé primaires restructurées.

Mettre l'accent sur la PMC et la GMC en tant que priorités pour les systèmes de santé

À l'ère actuelle, la PMC et la GMC sont reconnues comme étant des moyens d'obtenir un résultat (comme la réduction de l'utilisation des soins de courte durée) ou des sous-ensembles d'activités plus vastes (comme les SSP et les soins de première ligne). En allant de l'avant, la PMC et la GMC doivent devenir des exercices en soi ou réduire le risque d'une crise; les projections actuelles pour les maladies chroniques indiquent que le scénario latéral sera, à défaut d'une qualification plus aimable, peu judicieux. La promotion de l'importance de la PGMC doit comprendre :

  • des énoncés de position des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et des associations nationales responsables de professionnels reconnaissant que les maladies chroniques sont une épidémie nationale et une crise mondiale;
  • l'établissement de responsabilités officielles intégrées pour les stratégies et les activités de PMC et de GMC au sein des gouvernements provinciaux/ territoriaux et des organisations de soins de santé qu'ils supervisent;
  • une décision par tous les échelons du gouvernement (y compris les municipalités, où les méthodes de PMC sont de plus en plus pertinentes) voulant que la PMC et la GMC soient des fins en soi, et les engagements requis au sein du secteur de la santé et à l'extérieur de celui-ci.

Coordonner les efforts de PMC et de GMC au sein d'une stratégie de PGMC nationale cohésive

Peu importe leurs méthodes distinctes et leurs communautés d'intérêt, la PMC et la GMC répondent à une préoccupation sociale commune; les stratégies isolées les rendent prédisposées à la marginalisation, ce qui crée paradoxalement la possibilité d'une concurrence fréquente pour le capital politique et financier limité. Une stratégie de PGMC nationale cohésive nécessite :

  • une reconnaissance que, bien que les aspects médicaux de la GMC se trouvent logiquement au sein de l'administration du système de santé, les approches de PMC et non médicales nécessitent un engagement, une responsabilité et une obligation de rendre compte multisectoriels;
  • une collaboration parmi les communautés d'intérêt de la GMC et de la PMC, avec un leadership éclairé et des modèles théoriques intégrés saisissant les points d'intersection et de divergence entre ces activités;
  • des modèles théoriques intégrés visant à déterminer un langage commun pour le dialogue et à inclure des méthodologies allant au-delà de la portée de modèles actuels (y compris la promotion de la santé et les soins chroniques complexes), tout en maintenant la possibilité de comparaisons internationales réalisées avec le modèle de soins chroniques.

Créer une infrastructure de PGMC canadienne partagée et durable

Comme en témoignent les initiatives multigouvernementales et autochtones, les administrations canadiennes font progresser leurs programmes individuels en joignant leurs efforts pour faire face au défi des maladies chroniques, ce qui inclut non seulement une volonté à « dupliquer » les infrastructures locales créées ailleurs, mais également à élaborer conjointement une infrastructure partagée telle que des modèles conceptuels/stratégiques de PGMC et des normes de TI. Les engagements en matière de collaboration sont exigeants, même s'ils sont rentables ou mutuellement avantageux. Les stratégies pour faciliter et récompenser la création d'une infrastructure partagée doivent comprendre ce qui suit :

  • tirer profit de notre expérience avec l'expansion du modèle de soins chroniques de la Colombie-Britannique, approfondir, et s'il y a lieu, « canadianiser » d'autres modèles existants pour favoriser la collaboration intergouvernementale, tels que la National Chronic Disease Strategy [stratégie nationale pour les maladies chroniques] et le Blueprint for Nation-wide Surveillance of Chronic Disease and Associated Determinants [plan détaillé pour la surveillance à l'échelle nationale des maladies chroniques et des facteurs déterminants associés] de l'Australie (National Public Health Partnership, 2006);
  • seconder les leaders ou les administrateurs locaux secondaires pour établir la durée des mandats des organismes fédéraux durant la mise en oeuvre des projets de collaboration stratégiquement importants;
  • protéger les fonds particuliers pour les applications des infrastructures proposées par deux ou plusieurs administrations;
  • recevoir du financement pour des maladies ou des affections précises (à l'échelle locale, provinciale/territoriale ou nationale) selon la mise en oeuvre dans les infrastructures existantes soutenant de multiples conditions.

Renforcer les soins de la GMC interdisciplinaire autour des pratiques de soins de santé primaires restructurées

Trois approches ou solutions communes pour la promotion de la GMC interdisciplinaire ont fait surface lors de l'examen des initiatives du FASSP :

  • des approches de collaboration pour la conception des processus et des pratiques;
  • l'élaboration ou la mise en oeuvre d'une infrastructure de TI pour la gestion de l'information et les communications;
  • une étude des nouveaux modèles pour engager et rémunérer les professionnels des soins de santé.

Dans la mesure où ces approches représentent les activités continues visant des buts et des principes similaires au sein de toutes les administrations, le gouvernement fédéral ou les organismes fédéraux appropriés peuvent être bien placés pour soutenir ces activités de diverses façons, notamment la prestation d'un financement et d'une expertise, l'élaboration de normes ou l'évaluation de la capacité, ou la promotion de cadres politiques multigouvernementaux communs pour les activités professionnelles, les interactions et la rémunération. L'examen de ces options à l'échelle nationale aidera à conserver les efforts interdisciplinaires au premier plan du programme de soins de santé au sein de toutes les administrations et à diminuer le risque qu'on les laisse tomber pour des raisons économiques ou qu'ils soient vulnérables à l'influence politique dans les négociations provinciales/territoriales isolées.

En parallèle, les établissements d'apprentissage, les associations professionnelles et les collèges doivent tenir compte des mécanismes pour former et accréditer les futurs professionnels des soins de santé, alors que les organismes d'accréditation doivent évaluer les compétences organisationnelles afin de veiller à ce que les capacités et les normes relatives aux soins évoluent de concert avec les innovations découlant des activités du FASSP.

5 Conclusion

L'investissement du FASSP, par le truchement de ces initiatives nombreuses et variées, a renforcé la capacité du Canada envers la PMC et la GMC grâce à la promotion des soins de première ligne et des SSP, mais ni les soins de première ligne ni les SSP ne sont une fin en soi (Lewis, 2004). La PMC et la GMC doivent évoluer pour devenir des moyens d'obtenir des résultats et des fins en soi. Cette évolution, malgré sa logique face à l'incidence naissante des maladies chroniques sur la société et les personnes, ne doit pas être tenue pour acquise. On dit souvent qu'une once de prévention, dans le cas de maladies ou de complications afférentes, vaut plus qu'une livre de guérison. Bien que nous ayons considérablement progressé dans l'adaptation de notre système de soins de santé, un examen des grands titres des soins de santé depuis les dernières années indique qu'une once d'anxiété ou d'indignation publique envers les défauts de mise au point des soins de courte durée constitue encore un atout.

Une convergence d'idées et de stratégies entre les programmes de PMC et de GMC, et une formulation plus claire de leur pertinence aux systèmes de santé modernes et aux sociétés civiles, restent à faire. Les citoyens et les fonctionnaires se demanderont, après avoir rassemblé nos expériences, ce que nous avons réalisé grâce à l'investissement du FASSP. Pour ce qui est de la PGMC, certains verront un verre à moitié vide, d'autres, un verre à moitié plein. L'équilibre, et même la vérité, si on la connaît, n'a probablement pas autant d'importance pour tous. Nous en sommes là où nous devons continuer, recommencer encore et encore. Pour aller de l'avant, comme Jean Monnet l'affirme, « l'important n'est pas d'être optimiste ou pessimiste, c'est d'être déterminé ».

Références

Certains hyperliens donnent accès à des sites d'organismes qui ne sont pas assujettis à la  
. L'information qui s'y trouve est donc dans la langue du site.

British Columbia's Expanded Chronic Care Model. (2002). Extrait le 13 février 2007 à partir de l'adresse suivante :
http://www.health.gov.bc.ca/cdm/cdminbc/chronic_care_model.html

Glasgow, R.E., Orleans, C.T., Wagner, E.H., Curry, S., & Solberg, L.I. (2001). Does the chronic care model serve also as a template for improving prevention? The Milbank Quarterly, 79(4), 579-612.

Lewis, S. (2004). A thousand points of light? Moving forward on primary health care. Présentation à la Conférence nationale sur les soins de santé primaires, Winnipeg, Manitoba, du 16 au 19 mai 2004.

National Public Health Partnership (NPHP). (2006). Blueprint for Nation-wide Surveillance of Chronic Disease and Associated Determinants. Extrait le 11 janvier 2007 à partir de l'adresse suivante : http://www.nphp.gov.au/

Organisation mondiale de la Santé. (sans date). Vivre avec une maladie chronique. Extrait le 11 janvier 2007 à partir de l'adresse suivante :
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Schoen, C., Osborn, R., Huynh, P., Doty, M., Peugh, J., et al. (2006). On the front lines of care: Primary care doctors' office systems, experiences, and views in seven countries. Health Affairs, 25, 555-571.

Wagner, E.H. (1998). Chronic disease management: What will it take to improve care for chronic illness? Effective Clinical Practice, 1, 2-4.

Annexe

Liste des initiatives du FASSP touchant le thème de ce rapport : Prévention et gestion des maladies chroniques

Cette annexe contient des résumés des initiatives du FASSP qui ont été revus dans le cadre de la préparation de ce document. Pour de plus amples renseignements concernant ces initiatives, prière de consulter le site Web du FASSP : www.santecanada.gc.ca/fassp.

Enveloppe provinciale et territoriale

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires du Yukon

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement du Yukon; avec le ministère de la Santé du gouvernement de la Colombie-Britannique; le Projet Pallium de l'Alberta Cancer Board; le Bureau des statistiques du ministère du Conseil exécutif du gouvernement du Yukon; le Service des technologies de l'information et des communications du ministère de la Voirie et des Travaux publics du gouvernement du Yukon

Contribution approuvée : 4 537 282 $

D'un point de vue structurel, fonctionnel et technologique, le gouvernement du Yukon est confronté à de nombreux défis en ce qui concerne la prestation des services de santé. Par exemple, un tiers de sa population vit en petits groupes de quelques centaines de personnes, alors que les deux tiers vivent dans la capitale urbaine de Whitehorse. Malgré la petite population du Yukon, son système de soins de santé est plutôt complexe, les services étant fournis ou financés par trois différents ordres de gouvernement (fédéral, territorial et des Premières nations). L'espérance de vie des Yukonnais est d'environ 10 p. 100 moins élevée que la moyenne canadienne, et le territoire affiche les taux les plus élevés au Canada de mortalité causée par des accidents ou des blessures. Le gouvernement du Yukon a reconnu que des améliorations devaient être apportées quant à la coordination et à l'efficacité de son système de soins de santé, et que les rôles et les responsabilités des personnes, des familles et des collectivités devaient être examinés de plus près. Pour entamer le processus de changement, le Yukon a établi deux objectifs dans le cadre de ses initiatives : insister davantage sur la promotion de la santé, la prévention des maladies et des traumatismes et la prise en charge des maladies chroniques et faciliter la coordination et l'intégration avec d'autres services de santé. L'initiative a engendré la Yukon Diabetes Collaborative, qui met l'accent sur l'amélioration de la coordination et de la collaboration parmi les fournisseurs et que l'on considère largement comme une réussite. De plus, cette initiative a permis de négocier l'accès à la trousse de gestion des maladies chroniques de la Colombie-Britannique, de produire un guide de santé pour le Yukon, le Yukon Health Guide [guide de santé de Yukon], et de mettre en oeuvre une initiative de formation à l'évaluation et au traitement du syndrome d'alcoolisme foetal. Le projet visant l'élaboration de soins palliatifs a permis d'accroître la coordination parmi les fournisseurs de soins et de déterminer les principaux domaines de programmation à venir. De nombreuses technologies de l'information (TI) ont ouvert la voie à la mise en oeuvre d'un dossier électronique de la santé et à d'autres développements en matière de TI au sein du territoire. Depuis le début, la durabilité a posé un défi de taille dans le cadre de l'initiative du Yukon, mais un nouveau financement a été offert par l'entremise du Fonds d'accès aux soins de santé dans les territoires pour certaines activités.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires des Territoires du Nord-Ouest

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest; avec la Tlicho Community Services Agency; la Yellowknife Health and Social Services Authority; la Beaufort Delta Health and Social Services Authority; la Fort Smith Health and Social Services Authority; la Dehcho Health and Social Services Authority

Contribution approuvée : 4 771 470 $

Cette initiative a soutenu la transition de la prestation des soins de santé des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) vers un modèle de soins primaires communautaires. Ce modèle, qui constitue la base du Modèle de prestation de services intégrés (MPSI) mis en oeuvre dans le territoire, vise à intégrer des services et des systèmes, des soins primaires communautaires aux niveaux de services secondaires et tertiaires. Il cherche à offrir une gamme plus complète de soins de santé primaires, du mieux-être et des services sociaux. Comprenant 11 projets et conçue pour promouvoir une approche de collaboration axée sur les clients en matière de soins et de services sociaux, l'initiative visait à éduquer le public et le personnel, à coordonner le renouvellement des soins de santé primaires des T.N.-O., à mettre sur pied des équipes et services intégrés de soins de santé primaires, à appuyer les services de santé génésique offerts aux femmes et à offrir une formation à divers fournisseurs de soins de santé, y compris les infirmières et infirmiers praticiens et les fournisseurs de services de santé communautaires. Les principales activités entreprises comprenaient l'animation de plusieurs ateliers visant à améliorer la capacité d'autogestion des soins et des choix sains et un symposium pour former les intervenants en santé sur les orientations de la réforme, la mise sur pied de deux services de santé interdisciplinaires le Centre de mieux-être intégré des services communautaires de Tlicho et la Clinique de santé communautaire de Yellowknife, la mise en oeuvre de stratégies d'éducation du public afin de renforcer l'autogestion des soins, la conception et la mise en oeuvre d'un programme sur la profession de sage-femme et d'une clinique de soins prénataux afin d'améliorer les services de santé génésique offerts aux femmes, la création de programmes de formation clés et plusieurs évaluations et activités connexes. Cette initiative a soutenu une meilleure compréhension du modèle de soins primaires communautaires et a favorisé la transition vers ce modèle de soins dans les T.N.-O. Plusieurs ressources clés ont été élaborées, dont un guide de l'autonomie en matière de santé (adapté aux T.N.-O. et offert en anglais et en français), des programmes sociaux et de santé adaptés aux besoins des collectivités et des fournisseurs de santé des collectivités nordiques, comme le Programme de mieux-être du cheminement vers la guérison, le Programme de la profession de sage-femme et le Programme de santé des femmes du Nord et des programmes de formation tels que le Centre de formation clinique pour les infirmières praticiennes, la Formation pour les travailleurs de la santé de la collectivité autochtone et le cours de 18 heures sur la conduite pratique de l'allaitement.

Initiative de renouvellement des soins de santé primaires du Nunavut

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Nunavut

Contribution approuvée : 4 508 924 $

Cette vaste initiative visait à relever certains des défis les plus pressants du Nunavut : le manque de ressources humaines de la santé et le fait que peu d'Inuits travaillent dans le domaine de la santé; le manque de possibilités de formation et de réseautage pour les travailleurs de la santé dispersés sur le territoire; le besoin d'améliorer l'accès aux services de soins de santé primaires; le besoin de relever les défis en santé de sa population dispersée et culturellement diversifiée, comme la santé mentale, la tuberculose et les infections transmissibles sexuellement; finalement, le besoin vital de promotion de la santé et de développement communautaire. L'initiative visait à accroître les services de soins de santé primaires au Nunavut par l'entremise de quatre objectifs particuliers : 1) l'établissement d'une clinique de soins de santé primaires et de réadaptation à Iqaluit; 2) l'accent sur la promotion de la santé et l'encouragement des soins de santé primaires auprès des communautés; 3) la création de projets de démonstration et l'appui à des événements de réseautage qui font la promotion de l'utilisation pratique des équipes interdisciplinaires de soins de santé primaires; et 4) la facilitation, la coordination et l'intégration des services de santé en vue d'améliorer et de renforcer la communication entre les fournisseurs de soins de santé primaires et leurs communautés. Ces objectifs ont été atteints de deux façons : en créant des programmes de formation adaptés à la réalité culturelle pour développer les ressources humaines en santé du Nunavut et en créant des ressources pédagogiques dans les quatre langues officielles du territoire pour régler de graves problèmes de santé publique. De plus, l'initiative a permis de créer des possibilités de développement communautaire et de participation aux programmes de santé et a facilité des réseaux interdisciplinaires dans les trois régions du Nunavut. Le programme de formation en santé mentale (diplôme en santé mentale), offert au Nunavut Arctic College, et la trousse d'outils Engaging Nunavummiut : A Guide to Strengthening Community in Nunavut [favoriser la participation des Nunavummiuts : un guide pour renforcer la communauté au Nunavut] ne sont que quelques exemples des ressources produites dans le cadre de cette initiative.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires de la Colombie-Britannique

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère des Services de santé de la Colombie-Britannique; avec les régies de la santé de la Colombie-Britannique et les organismes associés; le Collège des médecins de famille de la Colombie-Britannique; la B.C. Medical Association; des organismes non gouvernementaux tels que la B.C. Healthy Heart Society; l'Université de Victoria; l'Université de la Colombie-Britannique; le Centre for Health Services and Policy Research (CHSPR) et les collectivités de la Colombie-Britannique

Contribution approuvée : 74 022 488 $

La population de la Colombie-Britannique a connu une croissance de 19 p. 100 au cours de la dernière décennie, et d'au moins 36 p. 100 de ses habitants souffrent d'au moins une maladie chronique. Cette initiative visait principalement à aider les praticiens généraux à améliorer les soins aux population prioritaires, populations dont la désignation reposait sur des preuves montrant l'existence de lacunes dans les soins. Les populations en question sont les suivantes : personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées et vulnérables, les personnes atteintes d'une maladie mentale et les toxicomanes, les personnes se trouvant à la fin de leur vie, les femmes enceintes et les Autochtones. L'initiative touchait trois secteurs : l'amélioration des résultats pour la santé, l'appui à une gamme de modèles de pratique ainsi que le perfectionnement professionnel/développement organisationnel, les preuves et l'évaluation. Durant les quatre années de l'initiative, la Colombie-Britannique a principalement mis l'accent sur deux affections chroniques majeures : le diabète et l'insuffisance cardiaque globale. Elle a permis d'améliorer la qualité des soins-conformément aux lignes directrices sur la pratique clinique-chez les patients touchés par ces affections, alors que les taux de mortalité et d'hospitalisation semblent avoir diminué, permettant de réaliser des économies de dizaines de millions de dollars. La Colombie-Britannique a élaboré plus de 14 modèles distincts d'organisation et de prestation de services dans l'ensemble de la province, lesquels sont généralement intégrés aux modèles communautaires, aux pratiques familiales améliorées et aux réseaux de fournisseurs. Durant les quatre années de l'initiative, on a mis en oeuvre ou amélioré 92 modèles de pratique, et 26 sites ont amélioré la structure ou la prestation des soins de santé primaires. On a introduit la technologie des dossiers électroniques médicaux dans 85 p. 100 des sites et la majorité des sites participaient à des activités de promotion de la santé et de prévention des maladies. Dans l'ensemble, cette initiative a renforcé la capacité de la Colombie-Britannique à relever les défis en matière de soins de santé.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires de l'Alberta

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Alberta Health and Wellness; avec Capital Health; la Calgary Health Region; le Chinook Regional Health Authority; le Palliser Health Authority; le David Thompson Regional Health Authority; l'East Central Health; l'Aspen Regional Health Authority; Peace Country Health; la Northern Lights Health Region; l'Associate Clinic of Pincher Creek Alberta; le service de police d'Edmonton; l'Université de l'Alberta; l'Université de Calgary; l'Université de Lethbridge; les Strathcona County Emergency Services; l'Alberta Alcohol and Drug Abuse Commission; les Premières nations signataires du traité no 7; la ville de Pincher Creek; l'Association canadienne pour la santé mentale; l'Alberta Mental Health Board; l'Alberta Medical Association; le NAPI Friendship Centre; les Aakom-Kiyii Health Services; la nation Piikani

Contribution approuvée : 54 876 073 $

De vastes initiatives de soins de santé primaires ont été entreprises dans le but d'améliorer l'accès aux services, l'intégration et la responsabilisation de ceux-ci. Ces initiatives visaient à susciter des changements fondamentaux et durables à l'organisation, au financement et à la prestation des services de soins de santé primaires en Alberta. Deux importantes stratégies ont été mises en oeuvre :

  • l'élaboration et la mise en oeuvre à l'échelle provinciale d'un service d'information et de conseils sur la santé accessible jour et nuit (Health Link Alberta);
  • du soutien pour le renforcement des capacités, par l'entremise d'un fonds à cet effet, qui a permis de financer neuf initiatives, ainsi que d'autres activités provinciales de coordination qui ont appuyé la mise en oeuvre de nouveaux modèles de soins et la mise en oeuvre plus vaste des activités réalisées dans le cadre du Fonds pour le développement des capacités dans l'ensemble de la province.

L'Alberta a établi cinq objectifs en se fondant sur ceux du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires : 1) élaborer et intégrer des programmes innovateurs de promotion de la santé, de prévention des maladies et des blessures et de gestion des maladies chroniques, 2) élaborer, appuyer et utiliser des modèles de soins intégrés et d'autres méthodes novatrices de prestation des services, 3) élaborer et mettre en oeuvre des stratégies efficaces de gestion du changement aux niveaux régional et provincial, 4) établir et mettre en oeuvre des services d'éducation et de formation pour appuyer les nouveaux modèles de prestation des services et 5) déterminer et élaborer l'infrastructure qui appuie la prestation des soins de santé primaires. Health Link Alberta a amélioré l'accès jour et nuit aux services de soins de santé primaires appropriés, a accru la coordination et l'intégration entre les services de soins de santé primaires et les fournisseurs, a mis davantage l'accent sur la promotion de la santé, la prévention des maladies ainsi que sur la gestion des maladies chroniques et a encouragé l'utilisation plus appropriée des ressources en matière de soins de santé en Alberta. Grâce au fonds pour le développement des capacités et à d'autres activités provinciales de coordination, l'Alberta a élaboré des modèles novateurs relativement à la santé mentale chez les enfants et mis l'accent sur la promotion de la santé et la prévention des maladies, la gestion des maladies chroniques et d'autres secteurs des soins de santé primaires. Elle a également mis sur pied des équipes de fournisseurs de soins de santé, mis en oeuvre de nouveaux modèles de soins et déterminé des stratégies de gestion du changement pour créer des équipes et appuyer le changement culturel vers la pratique multidisciplinaire.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires de la Saskatchewan

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Saskatchewan Health

Contribution approuvée : 18 592 405 $

Le Saskatchewan Action Plan for Primary Health Care [le plan d'action pour les soins de santé primaires de la Saskatchewan] a été publié en décembre 2001 et visait globalement à améliorer la qualité des services de soins de santé primaires et l'accès à ces derniers. Toutefois, depuis la mise en vigueur du plan d'action, la Saskatchewan a modifié sa structure de gouvernance et a réorganisé ses 32 districts de santé en 12 organisations régionales de santé (ORS). La Saskatchewan a eu l'intention de former ses réseaux et ses équipes de soins de santé primaires au sein des nouvelles ORS et a fixé les objectifs suivants en ce qui concerne son initiative de soins de santé primaires : renforcer la capacité au sein du ministère de la Santé et des ORS, élaborer des programmes de soins de santé primaires dans les ORS grâce au développement communautaire et à la formation d'équipes, mettre sur pied une ligne de conseils téléphonique offerte 24 heures par jour, offrir des possibilités de formation afin d'améliorer le niveau de compétence des membres de l'équipe de soins de santé primaires et élaborer des mesures d'encouragement pour que des médecins participent au plan. La Saskatchewan a été en mesure d'atteindre ces objectifs grâce à la création de 37 équipes de soins de santé primaires, qui servent environ 23 p. 100 de la population. Plus de 90 p. 100 des équipes donnent accès à un médecin ou à une infirmière praticienne autorisée 24 heures par jour, sept jours par semaine. Health Line, la ligne de conseils téléphonique provinciale, a géré plus de 200 000 appels depuis août 2003 et comprend maintenant un service d'information en ligne sur la santé. Un projet provincial de constitution d'équipes a amené une expertise en matière de formations d'équipes à toutes les ORS. Le nombre d'infirmières praticiennes travaillant dans un rôle élargi et le nombre de médecins d'autres plans de paiement qui font partie d'une équipe de soins de santé primaires ont tous les deux augmenté. La Saskatchewan s'engage à renouveler son système de soins de santé primaires. Les activités financées par le Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires se poursuivront, en partie, grâce au financement offert par le gouvernement fédéral dans le cadre de l'Accord sur le renouvellement des soins de santé.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires du Manitoba

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Santé Manitoba, Services de soutien régionaux, Direction des soins de santé primaires; avec l'Office régional de la santé de Assiniboine; l'Office régional de la santé de Brandon; l'Office régional de la santé du Centre du Manitoba Inc.; l'Association de santé du Nord-Est Inc.; South Eastman Health/Santé Sud-Est Inc.; l'Office régional de la santé d'Entre-les-Lacs Inc.; l'Office régional de la santé de NOR-MAN; l'Office régional de la santé des Parcs Inc.; l'Office régional de la santé de Burntwood; l'Office régional de la santé de Churchill; l'Office régional de la santé de Winnipeg; CancerCare Manitoba

Contribution approuvée : 20 844 059 $

Pour renouveler son système de soins de santé primaires, le Manitoba a établi trois objectifs : 1) promouvoir la création d'organismes de soins de santé primaires qui offrent aux Manitobains des services fondés sur les principes des soins de santé primaires (avec un objectif connexe de planification et de services basés sur les besoins), 2) permettre aux fournisseurs de soins de santé primaires d'offrir des services qui reflètent les principes des soins de santé primaires (avec des objectifs connexes de planification de la formation interdisciplinaire et d'autres modèles de rémunération pour les médecins et d'autres fournisseurs de soins de santé primaires) et 3) améliorer la capacité des organismes des soins de santé primaires à fournir ces services (avec des objectifs connexes visant à fournir une infrastructure et des outils tels que des lignes directrices et des techniques de gestion du changement) pour appuyer le passage vers la réforme des soins de santé primaires. À la suite de cette initiative à l'échelle provinciale, plusieurs centres de soins de santé primaires ont vu le jour à Brandon, à Camperville, à Waterhen, à Niverville et à Winnipeg. Ces centres desservent environ 77 000 personnes. L'accent a été mis sur la création d'équipes par l'entremise d'initiatives telles que la Collaborative Practice Education Initiative [initiative sur les pratiques de collaboration en matière d'éducation] et le Comprehensive Assessment, Referral and Access System [système complet d'évaluation, d'aiguillage et d'accès]. Les services en santé sont devenus plus intégrés grâce à l'initiative Urban Primary Care Oncology Network (UPCON) (réseau urbain de soins de santé primaires en oncologie), lequel établissait des liens entre les oncologistes et les médecins de famille afin d'offrir aux patients des soins plus coordonnés. On a également entrepris des projets liés à la technologie de l'information, tel que le Community Service Information System [système d'information sur les services communautaires] à Winnipeg et l'élargissement de la télésanté à Churchill. Malgré certains défis (p. ex., d'importants retards au niveau de l'avancement et de la mise en oeuvre, des difficultés en matière de recrutement et de maintien en poste ainsi que des questions liées à la gestion du changement), cette initiative a servi d'assises au renouvellement des soins de santé primaires au Manitoba en améliorant l'accès, en renforçant l'intégration du système et en améliorant la qualité des services. Les ressources élaborées par cette initiative comprenaient un programme en aval visant à surveiller les patients aux prises avec une insuffisance cardiaque congestive, un manuel sur les soins de santé primaires avec des outils et des renseignements pratiques à l'intention des patients, des clients et leurs familles, des ressources relatives à la mise sur pied d'équipes et à la gestion du changement ainsi qu'un programme interdisciplinaire d'études universitaires de 2e et de 3e cycle sur la pratique de collaboration.

Initiative du Fonds de transition des soins de santé primaires de l'Ontario

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario

Contribution approuvée : 213 170 044 $

Afin de faire progresser les soins de santé primaires dans ses frontières, l'Ontario a entrepris neuf initiatives clés de renouvellement des soins de santé primaires, qui visaient à : améliorer l'accès aux soins de santé primaires; augmenter la qualité et la continuité des soins de santé primaires; accroître la satisfaction des patients et des fournisseurs de soins; et promouvoir la rentabilité des services de soins de santé primaires. De façon particulière, l'Ontario voulait s'assurer que les modèles de paiement et de prestation offraient une souplesse sur le plan des soins de santé primaires, tout en respectant les objectifs convenus à l'échelon national quant au renouvellement des soins de santé primaires. Quatre des neuf initiatives ont été appliquées à l'administration centrale. Il s'agit de l'adoption de nouveaux modèles de prestation de soins de santé primaires, de l'élaboration de systèmes et de la technologie de l'information, de la communication, et de la gestion de projets. Les cinq autres initiatives ont été exécutées au moyen de subventions de fonctionnement (101) et ont englobé : des projets de démonstration, de recherche et d'évaluation (projets interdisciplinaires); des projets d'accréditation; des projets de direction et de formation; des projets de santé mentale; et des projets de réadaptation. En outre, l'Ontario a accordé 59 subventions d'équipement, dont la majorité ont servi à l'intégration de différentes disciplines dans des pratiques. Pendant les quatre années d'exécution de l'initiative, l'Ontario a privilégié les mesures suivantes : favoriser l'adoption par les médecins et les patients d'autres modèles de prestation de soins de santé primaires; concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de technologie de l'information, dont des systèmes d'aide à la décision et de gestion de flux de travaux; créer plusieurs ressources pour les patients et les fournisseurs de soins; mettre sur pied un nouveau programme d'études pour accroître les connaissances et les compétences dans les domaines de l'amélioration continue de la qualité et de la collaboration interdisciplinaire; et concevoir un nouveau processus d'accréditation. De plus, l'équipe ontarienne de soins de santé primaires a assuré la gestion continue, la surveillance permanente des progrès réalisés et le rapport de toutes les initiatives. Ces activités comprenaient plusieurs visites dans le cadre de projets de subventions de fonctionnement et d'équipement. En outre, l'équipe a organisé des activités prépondérantes de transfert des connaissances, y compris la tenue de conférences et de deux ateliers dont le but était d'informer les participants des progrès réalisés sur le plan de la stratégie de transformation de l'Ontario et de partager avec eux les leçons apprises. La présente initiative a fait progresser la stratégie de prestation de soins de santé primaires de l'Ontario. Plus de 90 équipes interdisciplinaires de soins de santé primaires ont été mises sur pied, et l'adhésion aux nouveaux modèles de prestation de soins de santé primaires a connu une hausse importante. De plus, les projets de subventions d'équipement et de fonctionnement ont fourni l'infrastructure, les ressources humaines qualifiées de même que les nouveaux services et programmes nécessaires pour renforcer les services de prestation de soins de santé primaires. Plusieurs ressources ont été créées au moyen de trousses, de pratiques exemplaires et de protocoles, de modèles novateurs de prestation de soins, d'instruments d'évaluation, de modules de formation, de régimes de soins de santé ainsi que de normes d'accréditation.

Initiative du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires du Québec

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec

Contribution approuvée : 133 681 686 $

Le Québec a fait des Groupes de médecine de famille (GMF) l'une des pierres d'assise de sa réforme. Un GMF est essentiellement une nouvelle organisation composée de médecins de famille travaillant en groupe, en collaboration étroite avec des infirmières, et qui offre une gamme étendue de services à une clientèle qui s'y inscrit librement. Les groupes font partie d'un réseau plus étendu (comprenant d'autres GMF, des hôpitaux et d'autres services). La gamme des services offerts par les GMF comprend notamment la prestation de soins adaptés à l'état de santé des patients inscrits, la prévention des maladies et la promotion de la santé, l'évaluation de l'état de santé, et le diagnostic et le traitement des affections aiguës et chroniques. Les GMF ont pour but d'assurer la viabilité et l'accessibilité du système de soins de santé primaires du Québec. Leurs objectifs sont compatibles avec les objectifs fixés lors de la Conférence des premiers ministres FPT (fédéral/provinciaux/territoriaux) 2000 sur le renouvellement des soins de santé primaires au Canada, de même qu'avec les objectifs communs du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP) :

  • Donner aux gens du Québec l'accès à un médecin de famille;
  • Assurer une plus grande accessibilité des services ainsi que la prise en charge globale (continuité des services) et le suivi des patients;
  • Améliorer la prestation et la qualité des soins médicaux ainsi que l'organisation des services de première ligne;
  • Développer des services qui sont complémentaires avec ceux de centre local de services communautaire (CLSC); et
  • Reconnaître et valoriser le rôle du médecin.

Les GMF ont été proposé par la Commission d'étude sur les services de santé et les services sociaux (Commission Clair) en décembre 2000, et le gouvernement du Québec a annoncé leur création en 2001. La province a déclaré son intention d'inscrire 75 pour cent de la population sur les listes des GMF au cours des prochaines années. Elle prévoit établir un nombre total d'environ 300 GMF sur son territoire. L'implantation de la première vague des GMF a débuté à l'automne 2002. Les fonds FASSP ont contribué à cette évolution déjà commencée. En février 2006, un peu plus de 100 GMF étaient en activité ou à des stades variables d'implantation. Environ 1 000 médecins de famille et 200 infirmières y travaillent et près de 800 000 Québécois y sont inscrits. D'autres GMF sont en phase d'accréditation. Une étude de cas fait par l'Université de Montréal de cinq GMF de la première vague a noté qu'il y a eu un progrès notable en la collaboration entre les médecins et les infirmières dans la majorité des GMF à l'étude et que la majorité des usagers ne voient que des avantages de s'inscrire à un GMF.

Renouvellement des soins de santé primaires au Nouveau-Brunswick

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick; Agence de promotion économique du Canada atlantique; Service Croix bleue de l'Atlantique; Entreprises Nouveau-Brunswick; Conseil national de recherches Canada

Contribution approuvée : 13 689 805 $

Le renouvellement des soins de santé primaires (SSP) au Nouveau-Brunswick vise l'amélioration de l'accès aux SSP au sein d'un système qui offrira les services de santé appropriés, de la façon appropriée, au moment opportun, par le bon fournisseur, à un prix abordable pour les contribuables. La vision du Nouveau-Brunswick pour un avenir en santé déplace l'accent des soins actifs vers les services communautaires. Deux priorités ont été dégagées : l'établissement d'un réseau de centres de santé communautaire (CSC) et l'amélioration des services ambulanciers. Cinq CSC ont été mis sur pied et sont maintenant fonctionnels. On a donné une formation aux fournisseurs de soins de santé au moyen de cinq conférences provinciales et de l'initiative de formation Building a Better Tomorrow [Bâtir de meilleurs lendemains]. On a également conçu un guide d'orientation à l'intention du personnel de tous les CSC. Le système de dossiers de santé électroniques est en place et sera bientôt accessible partout. Plus de 500 ambulanciers ont reçu une formation en technique spécialisée de maintien des fonctions vitales. On a mis à niveau le service de répartition des ambulances et la technologie de l'information connexe. Plus de 500 infirmiers et infirmières travaillant dans les salles d'urgence de la province ont reçu une formation approfondie et peuvent maintenant évaluer et traiter les patients qui n'ont pas besoin des services d'un médecin, puis leur donner leur congé. De même, plus de 800 infirmiers et infirmières auxiliaires autorisé(e)s (IAA) ont reçu une formation qui leur permet de travailler dans la pleine mesure de leurs moyens dans les maisons de soins infirmiers et les régies régionales. Le projet pilote de télésanté (programme extramural de soins à domicile) est en cours. Il est évident que le Nouveau-Brunswick est déterminé à appuyer le travail entrepris dans le cadre de cette initiative. Deux autres CSC ont ouvert leurs portes et la planification d'un troisième est en cours. On a investi dans les installations, les technologies et les stratégies de changement dans le but d'atteindre les objectifs prioritaires du Nouveau-Brunswick. De son côté, le ministère de la Santé a redirigé les ressources existantes vers le soutien et le maintien de ces projets. Dans l'ensemble, le Nouveau-Brunswick semble engagé dans la bonne voie pour fournir des soins de santé primaires à ses habitants par l'entremise des CSC.

Renouvellement des soins de santé primaires de la Nouvelle-Écosse

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse

Contribution approuvée : 17 073 265 $

Le document Nova Scotia's Vision for Primary Health Care [vision de la Nouvelle-Écosse en matière de soins de santé primaires], mis au point en 2003, a posé le cadre dans lequel s'inscriraient les plans et les activités de renouvellement des soins de santé primaires (SSP) de la province. Le ministère de la Santé, en collaboration avec le Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires (FASSP), a mis au point trois initiatives transitoires à l'appui de cette vision : améliorer les services de SSP et créer de nouvelles façons de mettre sur pied des organismes et des réseaux durables de soins de santé primaires; supporter les coûts du changement (pour encourager les groupes de professionnels des soins de santé primaires à travailler en collaboration au sein de nouveaux réseaux ou organismes de SSP); soutenir la transition du système de SSP vers un système de dossiers électroniques des patients. Le ministère de la Santé et les District Health Authorities (DHA) [autorités sanitaires de district] ont planifié et mené ensemble toute une série d'activités pour faciliter cette transition. L'initiative a renforcé la capacité des DHA à soutenir les activités de planification communautaire visant le renouvellement des SSP. Elle a soutenu la planification et la mise en oeuvre de nouveaux réseaux/organismes renforcés; mis en place des structures et des processus transitoires, ainsi que les outils nécessaires à l'évaluation des initiatives; fourni une aide financière pour l'amélioration des organismes de SSP en établissant, par exemple, des espaces physiques qui faciliteraient la communication, le réseautage et la participation au processus de planification des SSP; appuyé la mise sur pied de modèles durables pour les organismes de SSP, y compris les régimes de paiement différents, des équipes comprenant des infirmières praticiennes et des initiatives de gestion des maladies chroniques et de promotion de la santé. La Nouvelle-Écosse a également effectué un travail de base en prévision de la mise en oeuvre des dossiers de santé électroniques : définition de normes pour les logiciels cliniques, élaboration de politiques de confidentialité et de sécurité, soutien à la mise en oeuvre, élaboration d'une stratégie d'évaluation, achat/mise à niveau de matériel informatique et de logiciels. Le programme « Diversity and Social Inclusion » [diversité et inclusion sociale] est à l'origine des premières lignes directrices provinciales en matière de services de SSP adaptés aux différences culturelles du Canada. On trouvera une description détaillée de l'initiative de renouvellement des SSP sur le site Web provincial :
www.gov.ns.ca/health/primaryhealthcare/default.htm.

Île-du-Prince-Édouard-Restructuration du système de soins de santé primaires

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard

Contribution approuvée : 6 526 879 $

L'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) a entrepris une restructuration de son système de soins de santé primaires (SSP) dans le but d'aborder des problèmes comme la pénurie de professionnels, la satisfaction des fournisseurs de soins, la demande accrue en soins de santé, l'augmentation des coûts liés aux soins de santé et les taux élevés de maladies chroniques, ainsi que les problèmes d'accessibilité, d'intégration et de coordination. Les objectifs multiples de cette initiative étaient groupés dans les six catégories suivantes : améliorer l'accès aux services complets de SSP; améliorer la continuité des soins par la prestation coordonnée et intégrée des services de SSP; accroître l'attention portée sur la promotion de la santé de même que la prévention et la gestion des maladies chroniques, dont l'autogestion; assurer ou améliorer la satisfaction des malades et des clients à l'égard des SSP; assurer ou améliorer la satisfaction des fournisseurs de soins par la collaboration; et accroître la responsabilité.

Pour atteindre ces objectifs, on a mis en place cinq initiatives, à savoir : la création de cinq centres de santé familiale axés sur la collaboration; la mise au point d'une stratégie provinciale de vie saine; l'intégration des soins palliatifs; l'amélioration de l'utilisation des médicaments; et la promotion du recours à la vidéoconférence. Au cours des quatre années d'exécution de l'initiative (2002-2006), l'Î.-P.-É. a adopté une approche progressive et étape par étape afin de faire progresser les trois premières initiatives. En conséquence, les centres de santé familiale sont actuellement au service d'environ 22 800 personnes (16 p. 100 de la population de l'Î.-P.-É.), et les employés de ces centres ont tous reçu une formation sur la pratique collaborative et les SSP. La stratégie de vie saine a soutenu divers programmes visant la promotion de modes de vie sains, dont plusieurs concernaient les enfants. Les employés de première ligne responsables des soins palliatifs et les équipes des ressources cliniques de la province ont reçu une formation de base et accrue pour appuyer et fournir les soins palliatifs. En outre, un programme intégré de soins palliatifs a été instauré à l'échelle de la province. Les ressources principales qui se rattachent à cette initiative comprennent, entre autres, la création de cinq centres de santé familiale et la constitution d'équipes de pratique collaborative, la mise en place d'activités et de programmes nombreux et variés de promotion de la santé et de prévention des maladies chroniques, ainsi que l'établissement d'un modèle de prestation des services de soins palliatifs reconnu à l'échelle nationale et d'équipes de ressources cliniques en soins palliatifs.

Soins de santé primaires à Terre-Neuve-et-Labrador

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador

Contribution approuvée : 9 705 620 $

Cette initiative provinciale visait principalement la prestation de soins de santé primaires (SSP) par des équipes à au moins cinquante pour cent de la population au plus tard en 2010. Elle avait quatre objectifs bien précis : accroître l'accessibilité et la durabilité des SSP; favoriser la prestation de services complets, intégrés et fondés sur des données probantes; promouvoir l'autonomie et la santé chez les citoyens et les collectivités; et renforcer la responsabilité et la satisfaction des professionnels de la santé. Au cours des quatre années d'exécution de l'initiative, on a entrepris un large éventail d'activités, qui ont mené à la mise en place de huit équipes de SSP. Trois autres équipes en sont aux premières étapes de la mise en oeuvre de propositions, tandis que trois équipes mettent la dernière touche aux leurs. Les équipes ont élaboré les propositions en s'inspirant des besoins de la population. De nombreux professionnels ont participé à la constitution des équipes en plus de collaborer à la mise en application des processus de cadres de fonctions. De plus, les résultats des premières évaluations démontrent une évolution positive vers un travail d'équipe accru. Des comités consultatifs communautaires ont été créés dans toutes les régions représentées par des équipes de SSP. En outre, en collaboration avec les responsables de la coalition provinciale de la stratégie de mieux-être et du mieux-être régional, toutes les équipes de SSP ont augmenté leur soutien aux initiatives qui favorisent le mieux-être. Les activités de collaboration liées à la gestion des maladies chroniques (GMC) ont été mises au point dans les sept régions rurales représentées par des équipes de SSP, tandis qu'elles en sont à leur tout premier stade de mise en oeuvre en milieu urbain. Les processus d'évaluation ont été établis en bonne et due forme pour toutes les régions représentées par des équipes de SSP et pour les projets spéciaux (comme le partage accru de l'information). Aussi, des partenariats ont été conclus avec des universités en vue d'un enseignement supérieur et d'un perfectionnement professionnel. Des partenariats ont été créés également avec le Newfoundland and Labrador Centre for Health Information quant à la progression de plusieurs initiatives de gestion de l'information en vue de leur évaluation et de leur orientation éventuelle (partage de renseignements électroniques sur la santé, télésanté, dossiers médicaux électroniques [DME] et système de classification ICPC2 pour les SSP). Les résultats prévus de l'initiative se traduisent par de meilleurs résultats pour la santé, un meilleur état de santé, la durabilité et une plus grande rentabilité.

Enveloppe Autochtones

Transition de la communauté et de l'organisme pour améliorer la santé de tous les habitants du Nord

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Mamawetan Churchill River Regional Health Authority; avec la régie de la santé d'Athabasca; la régie régionale de la santé de Keewatin Yatthé; Northern Inter-Tribal Health Authority; Prince Albert Grand Council; Meadow Lake Tribal Council; Lac La Ronge Indian Band; Peter Ballantyne Cree Nation; Population Health Unit, Northern Health Authorities; Santé Canada, la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, région de la Saskatchewan; Saskatchewan Health, District Management Services, région du Nord; Northern Medical Services, Université de la Saskatchewan, Collège de médecine

Contribution approuvée : 3 272 536 $

La majorité de la population du nord de la Saskatchewan se compose de Cris, de Dénés et de Métis et 45 p. 100 de la population est âgée de moins de 18 ans. Il est difficile de fournir des services de soins de santé primaires dans cette région composée de plusieurs collectivités éloignées et ce, particulièrement en raison du mauvais état de santé de la population. En 2001, afin de mieux répondre aux besoins de la population en matière de soins de santé, de nombreux intervenants de services de santé provinciaux/régionaux, de services de santé des Premières nations, de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada et de Saskatchewan Health ont formé le Northern Health Strategy Working Group (NHSWG) [Groupe de travail de la Stratégie de santé du Nord]. Cette initiative visait à renforcer la façon de faire des organismes membres en matière de soins de santé primaires. Dans le nord de la Saskatchewan, on cherche à offrir des soins de santé primaires complets, accessibles, coordonnés, fiables, durables et de bonne qualité. Les trois objectifs précis de l'initiative étaient les suivants : clairement articuler la Stratégie de santé du Nord et la communiquer aux autres, faciliter l'élaboration et l'approbation d'un plan de travail qui aborde les mesures immédiates et à court et à long terme liées à la mise en oeuvre d'une stratégie de santé et élaborer des partenariats/ententes parmi les organismes membres. Les partenaires ont déterminé dix priorités, soit la santé mentale et la toxicomanie, la gestion des maladies chroniques, la santé périnatale, la santé orale, les ressources humaines, la technologie de l'information, la gestion des renseignements sur la santé, les communications, le développement communautaire ainsi que la prise de décisions entre les divers ordres de gouvernement. On a formé des comités consultatifs techniques et élaboré des plans de travail, selon des étapes constantes établies pour chacune de ces dix priorités. Les personnes qui ont participé à l'initiative ont mentionné que celle-ci avait permis de promouvoir la sensibilisation collective et de créer des partenariats, surtout afin d'élaborer des ressources humaines en santé dans le Nord. Elle a permis de présenter la technologie et d'en faire la promotion, de partager la formation (p. ex. sur l'autogestion des patients et les entrevues sur la motivation), de promouvoir la communication, de faire avancer les ressources de promotion/prévention de la santé et d'élaborer des stratégies pour apporter des améliorations en matière de soins aux malades chroniques, de santé orale, d'allaitement et de santé sexuelle. Les organisateurs croient que cette initiative a permis aux intervenants en santé de réaffirmer leur engagement envers la Stratégie de santé du Nord de la Saskatchewan et de soutenir leurs efforts collectifs afin de transformer des aspects importants du système de soins de santé du nord de la Saskatchewan pour veiller à ce que le système soit aussi homogène et équitable que possible.

Initiative d'intégration de la santé

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, Santé Canada; avec les collectivités et les organismes des Premières nations de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, du Manitoba, de l'Ontario, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick; un organisme inuit du Nunavut; les ministères de la Santé de six provinces et d'un territoire de même que les régies régionales de la santé connexes; les villes de Norway House (Manitoba), de Sioux Lookout et de Moosonee (Ontario); collèges professionnels de soins infirmiers en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick; des professionnels de la santé et des évaluateurs des soins de santé

Contribution approuvée : 10 800 000 $

Les Premières nations et les Inuits reçoivent des services de soins de santé par l'intermédiaire des services offerts par le système de santé fédéral aux collectivités ainsi que des systèmes de santé provinciaux et territoriaux. Divers rapports gouvernementaux ont souligné la nécessité de mieux coordonner les services de santé. Afin de répondre à ce besoin, on a créé l'Initiative d'intégration de la santé pour : explorer, élaborer et analyser des modèles en vue d'une meilleure intégration des services offerts par le système de santé fédéral aux collectivités des Premières nations et des Inuits, et des services de santé provinciaux et territoriaux; et établir des mécanismes de collaboration et d'harmonisation entre les programmes communautaires fédéraux et les systèmes de santé provinciaux et territoriaux. Au cours des trois années d'exécution de l'Initiative d'intégration de la santé (2003-2006), on a entrepris des activités de recherche appliquée et d'élaboration de politiques en plus de financer huit projets d'intégration. Ces projets visaient : à mettre à l'essai les aspects pratiques de l'intégration des systèmes de santé financés par le gouvernement fédéral pour les Premières nations et les Inuits, et des systèmes de santé provinciaux et territoriaux; à éliminer le chevauchement des efforts; à déceler les lacunes liées aux services; à créer des économies d'échelle potentielles; et à cerner les points à améliorer (rapidité de diffusion de l'information, accès aux services et qualité de ces services). Parmi les réalisations propres à l'initiative, mentionnons : l'élaboration de lois en vue de la création d'une autorité sanitaire des Premières nations au nord de l'Ontario; la conception d'une structure intégrée de prestation de soins de santé pour les résidents de la Première nation et de la collectivité de Norway House; l'adoption d'une approche intergouvernementale et axée sur la collaboration pour favoriser le contrôle du diabète au nord de l'Alberta; et l'intégration des services de soins primaires de la régie régionale de la santé et des services de santé communautaire dans la Première nation d'Elsipogtog. Des plans communs de prestation de soins de santé, des ressources et des outils (comme des cartes de soins, des directives et des politiques) ont été conçus et continueront certes d'inspirer la prestation des services de santé dans les collectivités. Les projets financés ont tous été mis en oeuvre avec succès. La plupart des premiers résultats semblent démontrer que les projets ont contribué à une évolution vers l'établissement de partenariats en collaboration qui faciliteront la mise en place du fonds pour l'adaptation des services de santé aux Autochtones pendant la période de 2006 à 2010.

Institut de santé et de mieux-être des populations du Nord et Autochtones

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Manitoba Keewatinook Ininew Okimowin; avec la régie régionale de la santé de Burntwood

Contribution approuvée : 2 925 150 $

Le Northern and Aboriginal Population Health and Wellness Institute [Institut de santé et de mieux-être des populations du Nord et autochtones] a été créé en réponse aux préoccupations croissantes à propos à l'état de santé en déclin des peuples autochtones vivant dans le Nord. Des problèmes et des obstacles gouvernementaux ont été désignés comme des facteurs qui empêchent la mise en oeuvre de solutions plus efficaces à cette situation. Le Northern and Aboriginal Population Health and Wellness Institute a entrepris une démarche axée sur la collectivité en matière d'identification, d'exploration et de recommandation de résolutions de problèmes qui contribuent au déclin de l'état de santé et du mieux-être des peuples autochtones et du Nord, en mettant un accent particulier sur l'amélioration de l'accès aux services de soins de santé primaires. Cette initiative visait à favoriser la prestation de services de soins de santé primaires de façon plus productive et plus économique et à améliorer la qualité et la pertinence des services de soins de santé primaires dispensés aux peuples autochtones. Pour y parvenir, l'initiative a examiné des façons d'intégrer des ressources et des services actuels et d'améliorer leur coordination. L'initiative vise trois thèmes prioritaires : le diabète, le suicide chez les jeunes et les méthodes curatives traditionnelles. Les activités comprenaient des recherches et des consultations auprès d'un grand nombre d'intervenants, en mettant l'accent sur la participation des collectivités locales. Le Northern and Aboriginal Population Health and Wellness Institute a réussi à établir des liens parmi un grand nombre d'organismes qui ont le mandat d'améliorer l'état de santé des peuples vivant dans le nord du Manitoba. Il a également établi un précédent en ayant fait participer des collectivités des Premières nations du Nord au processus décisionnel dans le domaine des soins de santé. Le site Web de l'initiative (www.naphwi.ca) donne accès à quelques-unes des publications les plus importantes qui ont été élaborées.

Initiative Tui'kn

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Bande indienne Membertou**; avec les cinq collectivités des Premières nations du cap Breton (Membertou, Potlotek [Chapel Island], Eskasoni, Wagmatcook et Waycobah) en collaboration avec Santé Canada; le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse; la Cape Breton District Health Authority; la Guysborough Antigonish District Health Authority; l'Université Dalhousie

**Il s'agissait d'une initiative de collaboration des cinq bandes des Premières nations énuméré ci-dessus. L'accord technique a été présenté par la bande indienne Membertou au nom des partenaires communautaires.

Contribution approuvée : 2 946 380 $

Les cinq bandes des Premières nations du cap Breton (Nouvelle-Écosse), présentent quelques-uns des taux les plus élevés de morbidité et de décès prématurés au pays ainsi que des taux de diabète quasi épidémiques. Comme cette situation soulève de grandes préoccupations, l'initiative Tui'kn (qui signifie « passage » en Mi'kmaq) a vu le jour afin d'intégrer une nouvelle façon de penser en matière de santé et de prestation de soins de santé dans les cinq collectivités. Elle visait les quatre buts suivants : supprimer les obstacles à un modèle de soins de santé primaires intégré, holistique, culturellement pertinent et multidisciplinaire, créer le mécanisme de planification concertée et des partenariats dans chaque collectivité, entre les cinq collectivités et parmi les administrations locale, de district, provinciale et fédérale, créer la capacité de recueillir, gérer et interpréter l'information sur la santé à l'échelon local et concrétiser le modèle renouvelé de soins de santé primaires. Au cours de ses trois années, l'initiative a permis d'entreprendre quatre stratégies et de déterminer quatre piliers de mesures à prendre en priorité. Les quatre stratégies étaient les suivantes : atteindre un effectif complet de médecins de famille, aider les infirmières à pratiquer selon leur plein potentiel, mettre en oeuvre un système de dossiers électroniques du patient (DEP) dans les cinq sites Tui'kn et renforcer la capacité des collectivités à recueillir, à gérer et à interpréter des renseignements sur la santé en formant des coordonnateurs de l'information sur la santé et de l'évaluation dans chaque collectivité et grâce à l'élaboration d'un système d'information sur la santé qui relie divers ensembles de données. Les quatre piliers de mesures collectives étaient les suivants : la prévention et la gestion du diabète, la consommation non traditionnelle du tabac, la prévention des blessures chez les enfants et l'abus de médicaments sur ordonnance. Des plans d'action, des partenariats et une publication ont découlé du travail effectué sur ces piliers. Grâce à cette initiative, les cinq bandes ont acquis de la confiance et ont appris qu'elles pouvaient travailler ensemble afin de déterminer et de relever les défis liés aux soins de santé, entre autres, auxquels ils sont confrontés. Elles ont appris à renforcer la capacité de la collection, de l'interprétation et de la manipulation des renseignements sur la santé à l'échelle communautaire. Elles sont parvenues à recruter des professionnels des soins de santé et ont établi un système d'information sur la santé qui leur permet de suivre les tendances, l'utilisation et les résultats et de recourir à des analyses afin d'appuyer des décisions cliniques, politiques et de financement.

Outil pour aider les peuples isolés-Réseau Ikajuruti Inungnik Ungasiktumi (IIU) de télésanté du Nunavut

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Nunavut

Contribution approuvée : 2 700 041 $

Le Nunavut est confronté à des défis incomparables en matière de prestation de soins de santé et de services sociaux à sa population. Ses 25 collectivités comptent de 148 à 7 000 habitants et ne sont liées que par la mer, les airs et la communication satellite. Le Réseau Ikajuruti Inungnik Ungasiktumi (IIU) de télésanté du Nunavut, qui signifie « outil pour aider les peuples isolés », est donc essentiel à la prestation de services de soins de santé à la petite population isolée de ce territoire. Ce réseau existe depuis 1999 et a apporté la vidéoconférence et une technologie d'enregistrement et de retransmission à 15 collectivités (le stockage temporaire d'un message en vue de le transmettre plus tard, qui permet l'acheminement à des réseaux qui ne sont pas accessibles en tout temps, comme ceux des régions éloignées). Toutefois, 10 collectivités, dont la population est de 150 à 800 habitants, sont demeurées isolées et non reliées. Cette initiative a permis de soutenir l'expansion du réseau vers sept de ces collectivités (Clyde River, Hall Beach, Resolute Bay, Coral Harbour, Repulse Bay, Taloyoak et Kugaaruk) et le gouvernement du Nunavut a tiré parti de l'investissement du Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires pour encourager les dons privés afin de relier les trois collectivités restantes. Voici quels étaient les objectifs du Réseau IIU de télésanté du Nunavut :

  • améliorer l'accès aux services de soins de santé, aux services sociaux, à la santé publique, à l'éducation et à l'administration;
  • soutenir l'investissement continu dans le domaine de la télésanté;
  • aider le personnel qui fournit des services dans les régions éloignées;
  • offrir des outils pour appuyer l'intégration de la télésanté au système de prestation de services de santé et de services sociaux, y compris des renseignements sur la santé et un accès à d'autres opinions provenant de spécialistes/professionnels;
  • utiliser la télésanté comme un outil de développement communautaire, offrant une communication entre les collectivités et les régions à l'appui de déterminants plus généraux en matière de santé.

Cette initiative a aidé le ministère de la Santé et des Services sociaux à s'adapter aux défis de la géographie, du climat et de la température de manière à ce que plus de clients reçoivent des soins plus près de la maison. Elle a permis au Nunavut de fournir une programmation et des services complets à tous les Nunavummiut (résidents du Nunavut), et de faire de la plus récente administration du Canada la première à relier toutes ses collectivités à des technologies de télésanté. Grâce à cette initiative, le personnel a été formé et certifié en vue d'exploiter et de maintenir l'équipement de technologie de l'information, et l'écart entre les services de santé offerts au niveau communautaire dans le Nord comparativement à ceux du Sud du Canada s'est resserré.

Enveloppe multigouvernementale

Lignes d'infosanté

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Alberta Health and Wellness; avec les gouvernements de la Colombie-Britannique, du Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest, du territoire du Yukon, du Nunavut et de la Saskatchewan

Contribution approuvée : 6 813 600 $

Les lignes d'infosanté sont devenues un modèle accepté d'accès à des services de santé de haute qualité ainsi que de prestation de tels services, et elles continuent de se développer. Il est possible d'utiliser des lignes d'infosanté pour créer des liens avec des organismes de soins de santé primaires afin de soutenir des clients et le système de santé de diverses façons. Cette initiative de collaboration multigouvernementale mettait en cause sept compétences territoriales et provinciales du Canada qui travaillaient ensemble dans le but de soutenir l'élaboration de lignes d'infosanté, étant donné qu'elles étaient confrontées à des problèmes communs liés à la planification, à la mise en oeuvre et à la prestation de services d'infosanté. L'initiative de collaboration visait à créer des économies d'échelle et à éviter le dédoublement en partageant des expertises, des connaissances et des compétences en matière de planification de prestation de services d'infosanté. L'initiative ciblait des activités dans cinq domaines : la formation du personnel, l'évaluation, la promotion et le marketing, la gestion des maladies chroniques et la coordination et la collaboration. Une vaste gamme de ressources a été élaborée par l'entremise de ces activités, dont un outil d'autoévaluation de l'efficacité et un guide de planification des activités. Les outils, les cadres et les modèles élaborés grâce à l'initiative peuvent être utilisés au sein des gouvernements partenaires et à l'échelle du pays, et se trouvent sur le site Web de l'initiative :
http://www.health.gov.ab.ca/key/Multi_Jurisdictional
%20Health%20Lines%20Initiative.htm
.

Cette initiative a permis d'établir un réseau régional solide susceptible de contribuer à faire avancer les activités de planification et de mise en oeuvre de lignes nationales d'infosanté.

Infostructure de gestion des maladies chroniques pour l'Ouest du Canada

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Gouvernement de l'Alberta (instance dirigeante au nom du Western Health Information Collaborative); avec le ministère des Services de santé de la Colombie-Britannique; le ministère de la Santé de la Saskatchewan; le ministère de la Santé du Manitoba

Contribution approuvée : 8 000 000 $

L'initiative de gestion des maladies chroniques du Western Health Information Collaborative [partenariat de l'Ouest en information sur la santé] a résulté des besoins des cliniciens, qui souhaitaient avoir un meilleur accès aux renseignements cliniques sur les maladies chroniques. L'initiative a visé le recueil et la diffusion plus faciles de renseignements uniformes et fiables sur la gestion des maladies chroniques, de sorte que les cliniciens disposent de renseignements cliniques pertinents pour soigner les personnes atteintes d'une maladie chronique. De façon particulière, elle a privilégié l'élaboration de normes d'échange de données et de messages à l'appui de la gestion des maladies chroniques. Elle a englobé, entre autres, une transition vers la mise en oeuvre de cette infrastructure, ou « infostructure », d'information sur la santé dans les systèmes informatiques des instances partenaires. Plus précisément, l'initiative a permis d'établir, de définir et de normaliser les ensembles de données de base et les messages relativement à l'échange d'information pour trois maladies chroniques, à savoir le diabète, l'hypertension et les maladies chroniques du rein, et de mettre au point les messages et normes de données dans les quatre instances partenaires. En concevant ces normes, les responsables de l'initiative ont collaboré étroitement avec un groupe consultatif clinique et avec les intervenants qui ont participé à de nombreux ateliers provinciaux. L'initiative a accru la capacité des équipes de soins de santé primaires de partager les données nécessaires pour prendre des décisions cliniques quant à la gestion des maladies chroniques. Un nombre plus élevé de fournisseurs de soins de santé de plusieurs régions ont désormais un accès au moment opportun à des renseignements cliniques. Par conséquent, ils peuvent donner des soins dans les conditions les plus convenables. L'élaboration de normes de gestion des maladies chroniques dans un cadre générique a permis de constater qu'il était possible de traiter de nouvelles maladies sans pour autant apporter de changements importants aux données et aux définitions des messages. La mise en oeuvre des normes de messages de HL7, qui a été mise en branle à la suite de cette initiative, facilitera l'échange de données communes sur les maladies chroniques. Cette mesure favorisera l'interopérabilité des systèmes d'information et, par conséquent, la communication d'information sur la gestion des maladies chroniques à l'échelon local, régional, provincial et, finalement, national. Le site Web de l'initiative (www.whic.org/public/profiles/cdm.html) renferme des documents susceptibles d'intéresser les autres instances qui souhaitent mettre en oeuvre les normes de gestion des maladies chroniques.

Enveloppe nationale

Initiative canadienne de collaboration en santé mentale

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Collège des médecins de famille du Canada; avec l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale; l'Association canadienne des ergothérapeutes; l'Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux; la Fédération canadienne des infirmières et infirmiers en santé mentale; l'Association canadienne pour la santé mentale; l'Association des infirmières et infirmiers du Canada; l'Association des pharmaciens du Canada; l'Association des psychiatres du Canada; l'Association canadienne de psychologie; Les diététistes du Canada; Registered Psychiatric Nurses of Canada

Contribution approuvée : 3 845 000 $

L'Initiative canadienne de collaboration en santé mentale (ICCSM) représentait un consortium de 12 organismes nationaux qui travaillaient ensemble à l'amélioration des soins en santé mentale pour les Canadiens. Ils croyaient qu'une collaboration plus efficace entre les fournisseurs de soins de santé primaires, les spécialistes de soins de santé mentale, les consommateurs ainsi que leurs familles et communautés, appuyée par des mécanismes de financement appropriés, renforcerait la capacité du système de soins de santé à répondre aux besoins en soins de santé mentale des Canadiens. Sur une période de deux ans, l'ICCSM a analysé la situation actuelle des approches de collaboration en matière de soins. On a réussi à élaborer une Charte qui représente une vision commune des soins en collaboration chez les partenaires du consortium ainsi qu'une série de trousses pratiques sur la collaboration à l'intention des cliniciens, des consommateurs, des soignants et des éducateurs. Le site Web de l'ICCSM, www.ccmhi.ca, donne l'accès à toute la documentation créée tout au long de la durée de l'initiative, y compris l'entière recherche, les trousses et la Charte. Des chefs de chaque organisme partenaire continueront à mettre en oeuvre la Charte et les trousses avec leurs cadres supérieurs et leurs membres. L'initiative a permis d'établir une communauté d'intérêts pancanadienne qui dirigera de futures innovations en matière de soins de santé mentale en collaboration.

6e Sommet national sur la lutte contre le cancer dans les communautés nordiques et rurales

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Regional Cancer Centre-Thunder Bay Regional Health Sciences Centre; avec l'Association canadienne des organismes provinciaux de lutte contre le cancer; la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer

Contribution approuvée : 75 000 $

Au cours des dernières années, on a tenu au Canada cinq séances nationales pour discuter de questions liées à la lutte communautaire ou non institutionnelle contre le cancer à l'extérieur du système officiel de lutte contre le cancer. Cette initiative a permis de planifier, de mettre en oeuvre et de résumer le sixième sommet national sur la lutte contre le cancer. Le sommet était axé sur la lutte contre le cancer dans les communautés nordiques, rurales et éloignées ainsi que les communautés autochtones. Sous la direction d'un comité directeur national, cette initiative visait à formuler des recommandations et à élaborer des plans de mise en oeuvre par l'entremise de partenariats actifs à tous les niveaux, dans le but d'améliorer la lutte communautaire contre le cancer dans les régions rurales et nordiques (dont la prévention, la surveillance, le dépistage précoce, les traitements, les soins de soutien, la réadaptation et les soins palliatifs). Cette initiative visait plus particulièrement les buts suivants : 1) préciser les défis et les obstacles liés à la lutte contre le cancer dans les collectivités nordiques, rurales et éloignées ainsi que les communautés autochtones, et en dresser l'ordre de priorité; 2) formuler des stratégies et mécanismes d'amélioration de la lutte contre le cancer dans les régions prioritaires et à tous les niveaux, ce qui comprend des initiatives novatrices; et 3) recommander des stratégies et des mécanismes précis à l'intention d'un large éventail de groupes et d'organismes, y compris des organismes communautaires, régionaux, provinciaux, territoriaux et nationaux, en plus de groupes de lutte contre le cancer et la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer et ses affiliés. Ce sommet-tenu à Thunder Bay (Ontario)-a réuni 220 délégués provenant d'un vaste éventail de groupes d'intervenants pour discuter de questions touchant les ressources humaines en santé, l'établissement de communautés en santé par l'entremise de la participation communautaire, l'amélioration de l'accès, et les dossiers électroniques de santé. Une analyse documentaire, un sondage auprès des délégués et des réunions virtuelles de groupe ont permis de déterminer ces secteurs comme étant prioritaires. Pour les représentants de lutte contre le cancer de partout au Canada, cette initiative a constitué un forum leur permettant de déterminer les mesures et les stratégies à adopter dans ces secteurs en vue d'améliorer la lutte contre le cancer dans ces communautés. Les recommandations et les plans d'action émanant du sommet ont été présentés lors de conférences internationales et éclairent les décideurs canadiens. Pour consulter ces documents, prière de visiter le site Web www.communitycancercontrol.ca.

Façonner l'avenir des soins de santé primaires en Nouvelle-Écosse
et
Établir des soins de santé primaires durables-Sur l'élan de 2005 : Se lancer dans la bonne direction

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Collège des infirmières et infirmiers autorisés de la Nouvelle-Écosse; avec le bureau régional de l'Atlantique de Santé Canada; le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse (soins primaires); le Collège canadien des directeurs de services de santé (sections de la Nouvelle-Écosse et de l'Ïle-du-Prince-Édouard); les Médecins de la Nouvelle-Écosse; le Collège des médecins de famille de la Nouvelle-Écosse

Contribution approuvée : 19 000 $ pour Façonner l'avenir des soins de santé primaires en Nouvelle-Écosse; 49 500 $ pour Établir des soins de santé primaires durables

Le Collège des infirmières et infirmiers autorisés de la Nouvelle-Écosse a parrainé deux conférences sur la réforme des soins de santé primaires (SSP). La conférence Façonner l'avenir des soins de santé primaires en Nouvelle-Écosse, qui a eu lieu en mai 2003, a attiré quelque 250 participants des domaines de la santé, de la collectivité et du gouvernement. Les sujets qui y ont été abordés sont les suivants : renseignements de base sur l'incitation au changement; volets d'un modèle de SSP produisant de bons résultats; orientations et cibles stratégiques; impératifs de la conception de systèmes (systèmes de technologie de l'information, modèles de financement, compétences et ententes de collaboration); et changements quant à la culture, aux comportements et aux attitudes. La conférence Sur l'élan de 2005 : Se lancer dans la bonne direction, qui, elle, s'est déroulée du 26 au 28 octobre 2005 à Halifax, en Nouvelle-Écosse, avait été planifiée de façon à constituer une conférence de suivi à la conférence Façonner l'avenir des soins de santé primaires en Nouvelle-Écosse. Son programme était axé sur quatre thèmes, à savoir la réactivité, la collaboration interprofessionnelle, les outils et la technologie, et l'intégration. Il visait la présentation de stratégies et d'outils pratiques aux 142 participants du milieu de la santé de sorte que ceux-ci les adoptent ensuite dans leur propre cadre de travail. Les deux conférences ont permis aux participants de :

  • décrire les réussites et de partager leur expérience et les leçons apprises;
  • discuter des obstacles et des stratégies à utiliser pour favoriser la progression;
  • participer à des ateliers afin de mieux comprendre la constitution d'équipes de pratique collaborative en vue de la prestation des SSP;
  • déterminer les contributions directes aux efforts liés à la réforme des SSP par les modules pédagogiques de l'initiative Building a Better Tomorrow (Bâtir de meilleurs lendemains);
  • connaître les initiatives nationales;
  • mieux adapter ces outils et les avis dans les établissements locaux ou régionaux;
  • revoir leur engagement à améliorer les SSP en Nouvelle-Écosse et au Canada.

Services de soutien pour la mise en oeuvre des pratiques exemplaires de gestion des maladies chroniques

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Ministère de la santé de la Colombie-Britannique; avec l'Association médiale de la Colombie-Britannique

Contribution approuvée : 75 000 $

Environ un Britanno-Colombien sur quatre a reçu un diagnostic de maladie chronique, et des statistiques indiquent que bien que de nombreux praticiens fournissent des soins optimaux, le système de prestation de soins de santé dans son ensemble n'est pas structuré de façon à promouvoir et à soutenir de manière exemplaire une bonne gestion des maladies chroniques. De bons soins aux malades chroniques nécessitent généralement des changements en ce qui concerne le bureau de soins privés et les processus cliniques qui comprennent les visites prévues, le suivi auprès du patient et les soins proactifs. En 2004-2005, le ministère de la santé de la Colombie-Britannique a financé plusieurs organismes de spécialistes de la santé afin de concevoir et de mettre en oeuvre bon nombre d'initiatives d'amélioration de la qualité de la gestion des maladies chroniques pour aider les médecins de famille à modifier leur pratique clinique et, en 2005, des consultations provinciales ont été effectuées auprès de praticiens généraux de la Colombie-Britannique. Selon les recommandations découlant de ces initiatives et de ces consultations, le ministère de la santé de la Colombie-Britannique, en collaboration avec l'Association médicale de la Colombie-Britannique, a entrepris cette initiative consistant à élaborer des outils appelés « services de soutien », soit des renseignements/modules détaillés qui décrivent clairement les changements qui doivent être apportés à la pratique de bureau du praticien général pour que les recommandations des lignes directrices cliniques soient intégrées efficacement à la gestion des maladies chroniques, la façon de remanier la marche du travail dans le bureau ainsi que les façons de maximiser les compétences et les rôles de tous les praticiens (secrétaire médical(e), infirmières/infirmiers, etc.) pour que les patients obtiennent des soins optimaux. Cette initiative a permis d'élaborer neuf services de soutien : Passer à la médecine de groupe, Améliorer l'efficacité de la pratique : accès avancé, Travailler en équipes, Partager les soins aux patients avec des spécialistes, Gérer les maladies chroniques au bureau, Permettre l'autogestion des patients, Investir dans la prévention et le diagnostic précoce, Intégrer des visites de groupe et Élaborer un registre des patients. Les services de soutien sont des outils autonomes qui seront disponibles sur le site Web du ministère de la santé de la Colombie-Britannique : www.healthservices.gov.bc.ca/cdm/.

Mainmise sur l'arthrite : Initiative communautaire nationale en soins de santé primaires

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Société d'arthrite; avec l'Unité de recherche et d'évaluation communautaire sur l'arthrite, l'Arthritis Health Professions Association; le Regroupement canadien des associations de centres communautaires de santé; l'Association des infirmières et infirmiers du Canada; la Société canadienne de rhumatologie; le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario; le Programme Patient-partenaires contre l'arthrite; le Sunnybrook Health Sciences Centre

Contribution approuvée : 3 876 685 $

Bien que plus de quatre millions de Canadiennes et Canadiens souffrent d'arthrite, il faut relever d'importants défis en ce qui concerne les soins primaires à cet égard : la difficulté à diagnostiquer l'arthrite rhumatoïde et le manque de renseignements sur l'exercice à l'intention des patients, les ressources communautaires, les médicaments ainsi que la façon de composer avec l'arthrite et la douleur. S'appuyant sur les réalisations et les conclusions d'un projet mené par l'Arthritis Strategic Action Group en Ontario, cette initiative nationale visait à relever efficacement ces défis en augmentant la capacité des fournisseurs de soins de santé primaires et des personnes touchées par l'arthrite à gérer la maladie de manière concertée. L'initiative avait comme objectifs d'appuyer la prestation de soins contre l'arthrite et de mettre l'accent sur la prévention, le dépistage précoce, les soins complets, l'accès plus approprié et opportun à des soins spécialisés et l'autogestion. Elle visait plus particulièrement à définir les besoins éducationnels des communautés, des patients et des fournisseurs en matière d'arthrite, à accroître la capacité des communautés et des fournisseurs de soins de santé primaires à gérer le fardeau de cette maladie, à améliorer les aptitudes d'autogestion des personnes qui souffrent d'arthrite et à diminuer les effets négatifs associés à l'arthrite (c.-à-d., diminution de la douleur, de la fatigue et de l'invalidité). L'initiative a atteint ces objectifs en évaluant les besoins des communautés, des patients et des fournisseurs, en élaborant du matériel pédagogique à l'intention des fournisseurs, des patients et du grand public, en facilitant 30 ateliers interprofessionnels accrédités sur l'arthrose et l'arthrite rhumatoïde à l'intention des fournisseurs qui oeuvrent dans les soins de santé primaires et en menant des activités visant à renforcir l'apprentissage sur les meilleures pratiques et à appuyer la prestation de soins contre l'arthrite dans la communauté. Cette initiative a utilisé avec succès l'apprentissage interdisciplinaire et les modèles de soins pour accroître la confiance des professionnels de la santé à dépister et à traiter l'arthrite et a permis d'approfondir leur compréhension des rôles que jouent divers professionnels de la santé dans les soins interdisciplinaires. Les ressources élaborées par cette initiative sont disponibles en ligne aux adresses www.arthritis.ca/gettingagrip ou www.arthrite.ca/prendreenmain et comprennent : la brochure Prendre en main l'arthrite : Trousse documentaire pour les personnes atteintes d'arthrite, la brochure Ressources financières à la disposition des personnes arthritiques; une trousse d'outils à l'intention des fournisseurs sur les lignes directrices régissant la pratique clinique en matière d'arthrite et une affiche sur la prévention de l'arthrite.

Initiative de partenariat national entre les soins à domicile et les soins de santé primaires

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Association canadienne de soins et services à domicile; avec la région sanitaire de Calgary; les Centres d'accès aux soins communautaires de l'Ontario (Halton et Peel); les fournisseurs de soins de santé primaires; le Workflow Integrity Network; IBM Business Consulting Services

Contribution approuvée : 2 682 100 $

Cette initiative découlait du fait que l'Association canadienne de soins et services à domicile croit que les soins à domicile ont un rôle important à jouer dans le renouvellement des soins de santé primaires. L'initiative visait à démontrer l'effet d'un rôle accru de la gestion de cas en matière de soins à domicile en collaboration avec le médecin de famille concernant les soins aux personnes atteintes d'une maladie chronique. Elle visait également les personnes atteintes de diabète. En règle générale, les gestionnaires de cas et les médecins travaillent séparément. Le but de l'initiative consistait à promouvoir une meilleure collaboration entre les deux afin d'offrir des soins plus proactifs aux patients en mettant l'accent sur la prévention et l'habilitation du patient. Parvenir à de meilleurs résultats en santé, en venir à une meilleure utilisation des services de soins de santé et obtenir une plus grande satisfaction du patient/client constituaient d'autres objectifs. De plus, l'initiative a été établie pour promouvoir une plus grande utilisation des systèmes de technologie de l'information afin de soutenir les communications, les soins et la tenue de registres. L'évaluation a couvert la période d'octobre 2004 à septembre 2005 et 942 patients étaient inscrits à deux endroits : Calgary (Alberta) et Halton et Peel (Ontario). L'initiative a démontré que le fait de jumeler un gestionnaire de cas avec un médecin de famille dans le domaine des soins aux patients atteints d'une maladie chronique profite au patient, au médecin et au système de santé. Parmi les avantages obtenus, on compte un accès client accru, une collaboration améliorée entre les clients et les fournisseurs et parmi ces derniers, de meilleurs résultats en santé ainsi qu'une plus grande satisfaction du client. En ce qui concerne les fournisseurs, on note un partenariat plus fructueux, de meilleurs soins concertés, une plus grande utilisation des outils et des lignes directrices fondées sur des preuves, une connectivité électronique accrue, un plus grand partage de renseignements, une meilleure coordination des services et un degré de satisfaction plus élevé de la part des fournisseurs. Pour ce qui est du système, les participants ont perçu une meilleure efficacité en matière de prestation de services, une plus grande capacité à évaluer les résultats en santé et une utilisation plus appropriée des services de soins de santé. Grâce à la diffusion des constatations en découlant, l'initiative a suscité une plus grande sensibilisation du public et des intervenants en ce qui concerne les services de soins de santé primaires. Environ 25 outils pratiques utilisés et/ou élaborés durant l'initiative, et leurs instructions, ont été affichés sur le site Web suivant : www.cdnhomecare.ca.

Projet Pallium : Initiative intégrée de renforcement de la capacité d'offrir des soins

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Alberta Cancer Board (Medical Affairs and Community Oncology); avec les associations et organismes nationaux de soins palliatifs et les autorités participantes (huit universités canadiennes, régies régionales de la santé et sept provinces et territoires)

Contribution approuvée : 4 317 000 $

Le projet Pallium initial visait à améliorer les soins donnés aux Canadiens aux prises avec une maladie mortelle par la création de ressources pédagogiques novatrices à l'intention des professionnels des soins primaires en région rurale ou éloignée. De 2004 à 2006, le projet Pallium a abouti sur la création d'une communauté de pratique, désignée par un groupe de collaboration composé de personnes des quatre coins du Canada. Ces gens ont partagé des pratiques et des intérêts communs entre eux et avec les autres partenaires communautaires, au moyen d'un modèle de partage des soins primaires, secondaires et tertiaires, afin de faire progresser les compétences et les connaissances en soins palliatifs. On a conçu cette approche pour améliorer l'accès aux soins palliatifs, en accroître la qualité et renforcer la capacité d'en offrir à long terme. Par l'intermédiaire de 71 sous-projets parrainés à l'échelon local, l'initiative a favorisé : la sensibilisation du public; le perfectionnement professionnel continu; la gestion du savoir et l'apprentissage en milieu de travail; l'élaboration de services; et la mise en place de modes novateurs de collaboration. L'initiative est devenue l'un des exemples les plus vivants de la communauté de pratique intersectorielle du Canada qui a appuyé et continuera d'appuyer le renforcement de la capacité d'offrir des soins palliatifs à long terme. Dans le cadre de l'initiative, on a réussi à faire connaître rapidement une méthode d'innovation locale auprès de plusieurs autorités. Les activités de sensibilisation du public et de perfectionnement professionnel continu de l'initiative ont permis la mise en place, en temps opportun, d'activités pertinentes d'enseignement et d'apprentissage à l'intention des fournisseurs de soins. Bon nombre de ces activités ont contribué au changement des modes de pratique des fournisseurs de soins de santé primaires. Les ressources et les outils de l'initiative sont présentés sur le site Web www.pallium.ca; ils figurent aussi sur celui de l'Association canadienne de soins palliatifs, à l'adresse www.chpca.net.

Santé Arc-en-ciel : Améliorer l'accès aux soins

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Coalition Santé Arc-en-ciel Canada; avec les Gay and Lesbian Health Services of Saskatoon; le Nova Scotia Rainbow Action Program; Gris Québec; la Coalition d'aide aux lesbiennes, gais et bisexuels-les de l'Abitibi-Témiscamingue; 2-Spirited People of the 1st Nation; le Rainbow Health Network/Coalition for Lesbian and Gay Rights in Ontario; les Gay and Lesbian Health Services of Saskatoon (le Avenue Community Centre for Gender and Sexual Diversity); le Centre Vancouver; le Transcend Transgender Support and Education Society/Transgender Health Program

Contribution approuvée : 2 307 000 $

La recherche indique que les gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres (GLBT) sont en bien moins bonne santé que le Canadien moyen. En effet, on retrouve chez ces groupes un taux de suicide, de dépression, de maladie mentale, de toxicomanie et de VIH/sida plus élevé. L'initiative visait donc :

  • à sensibiliser davantage les fournisseurs de soins de santé et les communautés GLBT du pays à ce fait;
  • à encourager les GLBT à devenir des partenaires plus actifs dans leurs propres soins de santé;
  • à mettre davantage l'accent sur la promotion de la santé, sur la prévention des maladies et des blessures et sur la gestion des maladies chroniques.

Dans le cadre de cette initiative d'une durée de 29 mois, on a entrepris deux principales activités : l'éducation et l'établissement de partenariats. La seconde met l'accent sur les écoles de médecine, de soins infirmiers et de travail social. On a tenu deux conférences nationales qui ont réuni des centaines de professionnels de la santé, d'étudiants en soins de la santé et de membres de la communauté pour discuter de questions et partager de l'information et des ressources. L'initiative a mis en évidence les besoins particuliers en matière de santé des GLBT. Elle a trouvé des ressources pertinentes en soins de la santé et en a augmenté le nombre, les rendant plus accessibles en les plaçant sur un site Web contenant le plus important volume de renseignements, d'outils pédagogiques, d'études de recherche et d'autres documents liés à la santé et au mieux-être des GLBT.

Enveloppe des communautés minoritaires de langue officielle

Amélioration de l'accès aux services des soins de santé primaires aux personnes d'expression anglaise du Québec

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Réseau communautaire de santé et de services sociaux (RCSSS); avec Saint-Brigid's Home Inc.

Contribution approuvée : 10 000 000 $

Cette initiative vise l'amélioration de l'accès, en anglais, aux services de santé primaires pour la communauté anglophone du Québec, et le renforcement des liens entre la communauté et les établissements responsables de fournir les services de santé et les services sociaux. L'initiative a financé 37 projets dans 14 régions administratives du Québec afin de répondre à ses objectifs sous trois volets spécifiques, soit : le volet Info-Santé pour la population anglophone; le volet des services adaptés; et, le volet milieux de vie adaptés. Ces projets ont permis de répondre à certains besoins des personnes d'expression anglaise. Ils ont augmenté et adapté l'offre de services auprès de la communauté anglophone, et ont amélioré la qualité des services. L'initiative a développé plusieurs ressources de communication. Un bulletin d'information et un site Internet ont servi de points d'information pour le grand public. Un site intranet destiné aux promoteurs a rendu accessible des nouvelles reliés à l'animation de l'initiative, ainsi qu'une Bibliothèque virtuelle comptant plus de trois cent documents de référence et outils virtuels en anglais.

Résautage Santé en français

Organisme directeur et organisme(s) partenaire(s) : Société Santé en français; avec gestionnaires d'établissements de santé; professionnels de la santé; représentants d'établissements d'enseignement; fonctionnaires

Contribution approuvée : 1 900 000 $

À travers le pays, il y a une grande diversité des communautés francophones en situation minoritaire. Offrir les services de santé en français est un défi-un défi qui requiert une stratégie. Pour le Comité consultatif des communautés francophones en situation minoritaire, le réseautage constitue la pierre angulaire des stratégies mises en oeuvre dans les provinces et territoires désireux d'améliorer les services de santé en français à leur population francophone. En 2002, on ne comptait qu'un réseau. L'augmentation de ce nombre était le but de cette initiative, et la façon de le faire est de travailler avec des groupes à travers le pays à améliorer l'accès à des services de santé en français. Les groupes de promoteurs ont entrepris des démarches telles que : tracer un profil de la communauté francophone à desservir; tracer un profil des services de santé dans la région concernée; amorcer ou poursuivre la sensibilisation des partenaires; élaborer un plan d'affaires; définir et mettre en place la structure de gouvernance appropriée; amorcer la planification stratégique et la planification opérationnelle; et préparer un plan d'évaluation. L'initiative a réussi à mettre en place 17 réseaux dans toutes les provinces et territoires. Ces réseaux sont à des niveaux différents de développement. Même si des démarches restent encore à être complétées pour doter certains réseaux d'une structure formelle, il est clair que dans chaque région le réseautage des partenaires a été amorcé et qu'il est maintenant possible aux intervenants de se concerter pour la planification et la mise en oeuvre de services de santé en français.

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