Déclaration de l’administratrice en chef de la santé publique du Canadaau sujet de la COVID-19

Déclaration

Le 29 mai 2020 - Ottawa (Ont.) - Agence de la santé publique du Canada

En remplacement de son point de presse quotidien, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, publie aujourd’hui la déclaration qui suit.

« Ce vendredi 29 mai, nous comptons 88 856 cas de COVID-19 et 6 918 décès. Plus de 47 163 personnes (53 %) sont maintenant guéries. Jusqu’à présent, des laboratoires de partout au Canada ont fait passer un test de dépistage de la COVID-19 à plus de 1 593 000 personnes, et environ 5 % de ces tests se sont révélés positifs. Cette semaine, en moyenne 22 300 personnes sont soumises à un test de dépistage chaque jour. Ces chiffres changent rapidement et j’encourage tous les Canadiens à consulter la page Canada.ca/le-coronavirus pour obtenir les plus récentes informations.

Alors que tout le monde au Canada lutte énergiquement contre la COVID-19, une série de conséquences négatives inattendues de l’intervention contre la pandémie soulève des préoccupations grandissantes. Une de ces préoccupations est l’effet sur la crise de santé publique en cours liée aux décès par surdose d’opioïdes et à la consommation problématique de substances au Canada de façon générale.

Cette semaine, le Bureau des coroners de la Colombie-Britannique a signalé que les décès accidentels attribuables à une intoxication aux drogues illicites ont augmenté au cours des derniers mois. En mars et en avril 2020, plus de 100 décès sont survenus dans la province. Il ressort de ces données une tendance très préoccupante. La dernière fois que la Colombie-Britannique a observé des chiffres aussi élevés sur une période de deux mois remonte à plus d’un an.

Malheureusement, des tendances similaires ont été rapportées ailleurs au Canada. En avril 2020, les Services paramédicaux de Toronto ont signalé le plus grand nombre de décès liés à des opioïdes illégaux en un mois depuis septembre 2017; ils ont été appelés à intervenir dans 343 cas de surdoses soupçonnées de drogue, qui ont fait 25 victimes. Le nombre d’interventions lors de surdoses a aussi monté en flèche à la halte-accueil de Calgary, où le personnel a renversé plus de 40 surdoses autant en mars qu’en avril 2020, par rapport à 11 en février. On a aussi constaté des concentrations de surdoses causées par des mélanges inconnus ou inhabituels de substances toxiques illégales à certains endroits, notamment en Nouvelle-Écosse ainsi qu’à Toronto et à Guelph, en Ontario.

S’il reste essentiel de maintenir les mesures de santé publique pour protéger les Canadiens contre la COVID-19, nous devons trouver des moyens de continuer à offrir des services de soutien vitaux, notamment de traitement et de réduction des méfaits, aux proches et aux membres de nos collectivités qui consomment des drogues. Des changements dans l’approvisionnement de drogues illégales dans la foulée de la pandémie de COVID-19 pourraient causer une augmentation du risque de surdose chez toutes les personnes qui prennent des drogues illégales.

Nous savons que la consommation de drogues en elle-même constitue un important facteur de risque de surdose mortelle. C’est pour cette raison qu’il est si important de ne jamais prendre de drogues quand on est seul. Assurez-vous qu’il y a toujours quelqu’un près de vous pour appeler à l’aide si les choses tournent mal et ayez toujours à portée de main de la naloxone, un médicament de première nécessité qui peut renverser temporairement les effets d’une surdose liée aux opioïdes. Si vous êtes en isolement à cause de la COVID-19, connectez-vous virtuellement avec une personne à proximité qui peut vous surveiller et appeler le 911 (ou la ligne d’aide d’urgence de votre localité) au besoin.

Il est fort encourageant de voir les organismes communautaires et les ordres de gouvernement de partout au pays se mobiliser pour gérer les deux crises de santé publique simultanées que sont la pandémie de COVID-19 et les décès par surdoses au Canada. Les centres de réduction des méfaits et de traitement mettent en place des mesures de lutte contre les infections. Les services virtuels et mobiles se multiplient pour servir des gens à distance. Des applications comme l’appli Lifeguard, en Colombie‑Britannique, appelleront les 911 si vous ne cliquez pas dessus dans les 75 secondes suivant la prise d’une drogue. Des organismes comme Stella’s Circle, à Terre-Neuve-et-Labrador, donnent à leurs clients des téléphones intelligents, des tablettes et un accès à un réseau sans fil (Wi-Fi) pour leur permettre d’obtenir des services de soutien en matière de santé mentale et de consommation de substances. Il y en a d’autres qui fournissent des logements adéquats et des repas et qui améliorent l’accès aux médicaments requis pour le traitement des troubles liés à la consommation de substances, de la douleur et d’autres problèmes de santé afin de réduire au minimum les méfaits liés aux drogues et les conséquences de la COVID-19.

Allez, les Canadiens, continuez à innover – nous devons continuer à travailler ensemble pour réduire les méfaits liés aux drogues tout en respectant les mesures de santé publique essentielles pour réduire les conséquences de la COVID-19. »

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