Édition du dimanche de la déclaration de l’ACSP : Se préparer à faire face aux informations erronées et à la désinformation pendant la pandémie de COVID-19

Déclaration

Dimanche avec l'ACSP

Le 14 février 2021 | Ottawa (Ontario) | Agence de la santé publique du Canada

Au cours de la dernière année, les Canadiens ont fait preuve d'un nombre incalculable d'actes de bonté et de compassion en travaillant avec diligence pour protéger ceux que nous aimons et pour ralentir la propagation de la COVID-19. Des courses à l'épicerie à la confection de masques pour les amis et les voisins, en passant par le bénévolat dans les établissements de soins de longue durée, les Canadiens se sont surpassés pour montrer à quel point nous nous soucions les uns des autres.

En gardant cela à l'esprit, j'aimerais prendre un moment pour parler d'une autre façon essentielle dont nous pouvons tous continuer à protéger ceux que nous aimons pendant la pandémie : en mettant l'accent sur nos compétences en matière de médias et de littératie numérique pour contrer la propagation d'informations erronées. La pandémie de COVID-19 a clairement montré que des renseignements exacts et à point nommé sont essentiels pour sauver des vies. Tout au long de la pandémie, nous avons misé sur la technologie et les plateformes de diffusion d'information pour assurer notre sécurité, nous informer et nous brancher. Ces plateformes ont cependant contribué à une surabondance d'information, une genre « d'infodémie », qui aggrave la pandémie actuelle en permettant à de fausses informations de circuler plus facilement, ce qui entrave les réponses de la santé publique, crée de la confusion et de la méfiance et, en fin de compte, fait en sorte qu'il soit plus difficile de prendre des décisions vitales au sujet de sa santé et de sa sécurité.

L'infodémie n'est pas un concept nouveau. Nous l'avons vu au cours de l'histoire chaque fois qu'il y a eu des épidémies importantes. Cependant, au cours d'une année qui a été particulièrement difficile pour bon nombre d'entre nous, je suis de plus en plus préoccupée par le nombre d'allégations fausses et trompeuses liées à la COVID-19 qui font en sorte qu'il est plus difficile pour les Canadiens de distinguer les faits de la fiction et de prendre des décisions éclairées. Alors, comment pouvons-nous interpréter ce que nous voyons, entendons et lisons?

Il n'est pas facile de se tenir au courant de ce qui semble être une avalanche de nouvelles informations chaque jour. Les nouvelles et les recommandations des responsables de la santé publique changent et évoluent nécessairement rapidement, ce qui fait qu'il est parfois difficile pour les Canadiens de se tenir au courant de l'information la plus récente. De plus, on a demandé aux Canadiens de pratiquer la distanciation physique; nous passons donc plus de temps à être branchés à nos appareils et sur les médias sociaux, ce qui est compréhensible, à un moment où la quantité d'informations erronées sur les plateformes numériques augmente. C'est pourquoi il est si important que nous nous dotions des outils nécessaires pour reconnaître ces informations lorsque nous la voyons et pour établir les faits et prendre des décisions éclairées.

Un bon point de départ serait de reconnaître d'abord que les informations erronées sont omniprésentes en ligne et que n'importe qui peut y être vulnérable. Il est également important de faire la distinction entre les faux renseignements, soit de l'information erronée, qui n'est pas créée dans l'intention de faire du mal aux autres, et la désinformation, un type extrême d'informations erronées créé dans l'intention de causer du tort. Au cours de cette pandémie, la désinformation a été utilisée pour tenter d'éroder la cohésion sociale et notre confiance mutuelle, envers nos communautés et même envers nos institutions de santé publique.

Le vrai danger est que certains d'entre nous puissent accéder à de la désinformation et en faire part à nos proches, en la croyant véridique. C'est ainsi que se propagent les informations erronées et qu'il est plus difficile pour nous de déterminer ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. C'est de cette diffusion d'informations erronées que j'aimerais que tous les Canadiens soient à l'affût, et qu'ils MARQUENT UNE PAUSE et VÉRIFIENT soigneusement l'information avant de la retransmettre, afin que nous puissions briser la chaîne d'informations erronées.

Si quelque chose que vous lisez semble alarmant, marquez une pause. Vérifiez la source. Sachez que certaines sources de désinformation peuvent être délibérément conçues pour ressembler à des sites de santé publique légitimes et peuvent même avoir de faux logos ou références. Avant de retransmettre l'information, essayez de « revenir sur vos pas » pour vous assurer que l'information provient d'une source de confiance. Essayez de vérifier si les informations peuvent être validées par d'autres sources légitimes, comme les sites Web sur la COVID-19 du gouvernement du Canada ou de l'Organisation mondiale de la Santé, les sites de ministères de la Santé des provinces et des territoires, des bureaux de santé publique locaux ou d'autres établissements de confiance comme des universités ou des organismes de santé. Enfin, pensez à ce que la majorité des experts disent par rapport à ce qu'une ou deux personnes pourraient avoir à dire.

Heureusement, il y a beaucoup d'autres outils pour nous aider à naviguer dans cette infodémie. Des entreprises privées, des gouvernements et des chercheurs du monde entier travaillent actuellement à lutter contre la propagation d'informations erronées. Des sites comme VRAIoufauxenligne.ca et des comptes de médias sociaux comme LaScienceD'abord ont des ressources pour aider les Canadiens à déceler les informations erronées et à prendre des mesures pour la supprimer. Des organisations comme HabiloMédias disposent de ressources pour les parents, les enfants et les enseignants qui présentent des concepts d'éducation aux médias pour les enfants. J'ai aussi été encouragée par les efforts déployés par Facebook, Google, YouTube et Twitter pour réduire le volume d'informations erronées sur leurs plateformes.

Tout comme nous avons tous pris des mesures pour mettre fin à la propagation de la COVID-19, nous avons tous un rôle actif à jouer dans la gestion des informations erronées. Par exemple, des études montrent que nous sommes moins en mesure de reconnaître les informations erronées lorsque nous nous sentons anxieux ou effrayés, et la désinformation vise justement à évoquer précisément ces émotions. La recherche montre également que, souvent, nous ne cliquons pas sur les titres pour lire un article avant de le partager. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que la désinformation est engendrée par des titres trompeurs, mais d'allure officielle. Les gens peuvent prendre conscience de ces tactiques et de ces tendances afin de mieux se défendre contre la propagation d'informations erronées. Si vous tombez sur ces dernières, signalez-les sur la plateforme de médias sociaux où vous les voyez, expliquez avec empathie à des amis et à des membres de votre famille pourquoi quelque chose est faux et partagez plutôt des sources d'information exactes. Il est essentiel de rester à l'affût et prêt à naviguer dans l'information pour être en mesure d'aplanir les courbes à la fois de l'épidémie et de l'infodémie.

Les professionnels de la santé publique se consacrent à donner aux gens les moyens de prendre des décisions éclairées au sujet de leur santé, en se fondant sur les meilleures données scientifiques connues à ce moment-là. La nature novatrice du virus SRAS CoV-2 a fait en sorte que la science et la prise de décisions apparaissent en temps réel, à mesure que la pandémie continue d'évoluer. Je sais que tout ça a parfois semé la confusion, ce qui fait qu'il est plus difficile pour les gens de distinguer les bons renseignements des mauvais.

À mesure que la situation au Canada et dans le monde continue d'évoluer, l'Agence de la santé publique du Canada continuera de communiquer de nouvelles données probantes aux Canadiens afin que vous puissiez continuer de protéger votre santé et d'assurer votre sécurité. À l'heure actuelle, nous observons une diminution constante des infections par le COVID-19 au Canada, mais les médecins hygiénistes en chef et moi-même demeurons préoccupés par l'émergence d'un certain nombre de variantes du SRAS-CoV-2 dans les provinces du pays. Bien qu'il soit normal que des variants émergent à mesure que les virus évoluent continuellement, on les considère comme des « variants préoccupants » parce qu'on sait qu'elles se propagent plus facilement et peuvent causer des maladies plus graves et que les vaccins contre la COVID-19 pourraient être moins efficaces. C'est pourquoi nous devons maintenir la plus grande vigilance dans nos mesures de santé publique et nos pratiques individuelles. Ensemble, ces mesures aideront à empêcher ces variants de relancer l'épidémie et de la rendre beaucoup plus difficile à contrôler.

L'une des grandes qualités des Canadiens, c'est que nous prenons soin les uns des autres et que nous prenons au sérieux nos responsabilités les uns envers les autres. Aujourd'hui, je vous demande de réfléchir à deux fois aux documents que vous lisez et partagez. N'oubliez pas que lorsque nous partageons de l'information sur les médias sociaux, nous avons une responsabilité les uns envers les autres et envers toutes les personnes qui la lisent. Assurons-nous que les renseignements que nous communiquons sont exacts et proviennent d'une source fiable. La vie des gens en dépend. Ensemble, je sais que nous pouvons aplanir la courbe de l'infodémie.

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