Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef : Mise en œuvre de la vaccination contre la COVID-19 au Canada

Déclaration

Nous avons récemment souligné le premier anniversaire de la pandémie mondiale de COVID-19. Au cours de la dernière année, au Canada et aux quatre coins du monde, les gens se sont mobilisés afin de lutter contre ce virus et ont fait ensemble d’immenses sacrifices.

La mise au point de vaccins en mesure de prémunir les effets graves liés à la COVID-19 nous a donné une nouvelle occasion de nous protéger, et de protéger nos familles et nos collectivités afin que nous puissions tous retrouver une certaine normalité. En tant que médecins hygiénistes en chef du Canada, nous sommes déterminés à mettre en œuvre une stratégie de vaccination qui offre le plus grand avantage à nos populations. L’objectif de la campagne de vaccination du Canada contre la COVID-19 est de permettre au plus grand nombre possible de personnes d’être vaccinées contre cette maladie le plus rapidement possible avec des vaccins sûrs et efficaces, tout en veillant à ce que les populations à risque élevé soient traitées en priorité. Cette stratégie contribuera aux objectifs généraux de l’intervention contre la pandémie, soit de réduire au minimum le nombre de cas de maladie grave et de décès, tout en minimisant les perturbations sociales. Elle sera accomplie par des mesures fondées sur des données probantes et sur les principes de santé publique, de concert avec l’ensemble des administrations, ainsi qu’avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et de la Nation métisse.

Grâce à un approvisionnement accru en vaccins approuvés, sûrs et efficaces pour prévenir la COVID‑19 symptomatique, nous sommes maintenant bien outillés pour accélérer la vaccination et pour maximiser plus rapidement la protection d’un plus grand nombre de personnes au Canada. Nous le faisons en vaccinant d’abord les populations les plus susceptibles d’être exposées à la COVID-19 et d’en subir des séquelles sévères, ainsi qu’en assurant l’accès et l’acceptation des vaccins contre la COVID-19 pour les adultes qui font partie de communautés touchées de manière disproportionnée par la COVID-19 en raison d’iniquités sociales et économiques.

Au fur et à mesure que la vaccination s’accélère à l’échelle du pays, nous demeurons guidés par les avis d’experts des comités d’immunisation provinciaux et du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). À la lumière des données probantes sur l’efficacité provenant du monde réel qui s’accumulent, le CCNI recommande aux administrations, dans le contexte d’un approvisionnement limité en vaccins contre la COVID-19 et de la pandémie qui sévit toujours, de maximiser le nombre de personnes susceptibles de profiter d’une première dose en allongeant l’intervalle entre les deux doses jusqu’à quatre mois. Une deuxième dose devrait être offerte dès que possible une fois que toutes les populations admissibles auront accès à une première dose, la priorité étant accordée aux personnes les plus à risque de maladie grave et de décès dus à la maladie COVID-19. Les provinces et territoires pourraient choisir d’écourter le délai entre la première et la deuxième dose d’une série de deux doses d’un vaccin contre la COVID-19 pour des populations particulières en fonction de l’épidémie locale, de l’approvisionnement en vaccins et des mécanismes de livraison de vaccins.

En tant que médecins hygiénistes en chef, nous remercions le CCNI pour ses recommandations sur les intervalles entre les doses de vaccin et nous les appuyons. Le fait d’avoir autant de personnes admissibles que possible qui reçoivent une première dose efficace signifie que nous pouvons fournir un niveau de protection très élevé plus rapidement à un plus grand nombre de personnes, sauvant ainsi des vies et réduisant le nombre de cas de maladie. Cette première dose critique entraînera une réduction de la transmission dans la communauté et protégera ceux qui ne développent pas individuellement une réponse forte. Une fois que cela est réalisé, des populations spécifiques peuvent être priorisées pour recevoir leur deuxième dose dès que possible. Il demeure essentiel de recevoir une deuxième dose du vaccin, dès que les approvisionnements le permettent, dans l'intervalle recommandé, pour profiter de la protection optimale des vaccins à deux doses. Au fur et à mesure que nous suivons l’évolution des données probantes, l’épidémiologie locale et l’approvisionnement prévu en vaccins, nous continuerons de réévaluer la façon de maximiser l’administration des vaccins au sein de nos populations.

Les augmentations actuelles et prochaines de l’approvisionnement en vaccins, ainsi que l’intervalle prolongé entre l’administration des doses, appuieront l’étendue rapide de la vaccination à l’échelle du Canada. Nous sommes en bonne position pour avoir suffisamment de vaccins pour tout le monde d’ici le mois de septembre.

Les données probantes positives provenant du monde réel sur la mise au point de vaccins contre la COVID-19 et sur l’efficacité et l’innocuité de ceux-ci augmentent rapidement à l’échelle mondiale et au Canada. Nous continuerons d’évaluer rigoureusement tout signal lié à l’innocuité des vaccins contre les risques liés à la COVID-19 que nous constatons tous les jours et nous prendrons des mesures décisives s’il y a lieu.

Nous en apprenons un peu plus chaque jour, vu le rythme accéléré auquel les nouvelles données scientifiques sont présentées, mais nous ignorons encore beaucoup de choses. Les personnes vaccinées peuvent-elles être porteuses du virus et le transmettre à d’autres à leur insu? Pendant combien de temps les vaccins nous protègent-ils? Les vaccins mis au point sont-ils efficaces contre tous les variants qui suscitent des inquiétudes? Quand les enfants pourront-ils se faire vacciner? Les données probantes continueront de guider nos approches afin de protéger tous les individus au Canada contre la COVID-19 et nous vous tiendrons informés au fur et à mesure que nous en apprenons davantage.

La vaccination s’accélère au Canada et nous sommes conscients du désir de tous de retrouver une certaine normalité. Nous pourrons le faire graduellement, en fonction de l’activité de la COVID-19 aux échelles locale et régionale, mais nous devons agir avec prudence. Des variants inquiétants de la COVID-19 entraînent une résurgence rapide au Canada, et mettent en péril les sacrifices que nous avons faits pour prévenir et pour contrôler la maladie. Nous ne pouvons pas baisser notre garde individuelle et collective jusqu’à ce qu’une proportion suffisante de la population soit protégée par la vaccination. C’est pourquoi, pour le moment, tous doivent continuer de mettre en application les mesures de santé publique que nous savons être efficaces, que vous ayez reçu une ou deux doses de vaccin ou que vous ne soyez pas encore vacciné.

Au fur et à mesure que la vaccination se déploie au Canada, elle nous donne l’occasion de songer aux meilleures façons d’adapter les mesures de santé publique et d’assouplir graduellement les plus restrictives. En tant que médecins hygiénistes en chef, nous sommes résolus à examiner les données probantes, qui nous indiqueront quand et comment nous pourrons assouplir ces mesures en toute sécurité. Nous poursuivrons notre collaboration afin de présenter des conseils clairs et fondés sur des données probantes, au fur et à mesure que la science et la situation évoluent, pour garder tous les individus au Canada en santé et en sécurité.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services au Autochtones Canada, le médecin en chef de l’Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d’office d’autres ministères fédéraux.

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