Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) sur l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19

Déclaration

Nous constatons présentement dans plusieurs régions une augmentation rapide du nombre de cas de COVID-19 et d’hospitalisations attribuable à la troisième vague de la pandémie. Cette vague et les projections pour les prochaines semaines sont les plus menaçantes à ce jour. En effet, les variants préoccupants sont dominants, ce qui mène à une hausse de transmission et de la gravité des conséquences de la maladie. Afin de lutter contre cette vague, nous devons utiliser tous les outils à notre disposition, y compris tous les vaccins approuvés, et continuer de respecter les mesures de santé publique qui demeurent essentielles pour protéger les gens et les collectivités. Au Canada, nous comptons sur plusieurs vaccins sûrs et efficaces pour protéger la population contre la COVID-19. L’approvisionnement en vaccins a augmenté au cours des dernières semaines et celui en vaccins à ARNm devrait augmenter considérablement dès le mois prochain.

Le 26 février 2021, Santé Canada a autorisé le vaccin AstraZeneca pour son innocuité et son efficacité chez les adultes de 18 ans et plus au Canada. Le 12 avril, à la suite d’une étude sur l’innocuité du vaccin, Santé Canada a conclu à l’existence d’un lien possible entre de très rares cas de caillots sanguins associés à des insuffisances de plaquettes sanguines et l’utilisation du vaccin AstraZeneca après avoir évalué les plus récentes données disponibles à l’échelle internationale. En conséquence, Santé Canada a mis à jour la Monographie de Vaccin d’AstraZeneca contre la COVID-19. Santé Canada a également conclu que les avantages du vaccin dans la protection contre la COVID‑19 l’emportent sur ses inconvénients potentiels.Cette manifestation clinique inhabituelle, qui porte le nom de thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV), se manifeste chez une personne sur 100 000 à 250 000 ayant reçu le vaccin AstraZeneca, selon les estimations.

À la lumière des données recueillies à l’échelle internationale sur la TTIV, ainsi que du risque de conséquences graves causées par la COVID-19 au Canada, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a mis à jour ses recommandations sur l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Les recommandations ont été mises à jour après l’évaluation du risque de contracter la TTIV, les risques d’exposition à la COVID-19 et les avantages du vaccin pour prévenir des formes graves de la COVID-19 pour différents groupes d’âge. Le CCNI a abaissé le seuil d'âge pour l’administration du vaccin AstraZeneca et a fourni aux provinces et aux territoires des considérations qui nous aideront à déterminer comment tirer le meilleur parti de l'utilisation de ce vaccin. Aucun facteur de risque clair n’est associé à la TTIV : elle survient à un éventail d’âges. L’âge est toutefois l’un des facteurs de risque clés lié aux complications graves de la COVID-19.

En tant que médecins hygiénistes en chef du Canada, nous remercions le CCNI pour son analyse rigoureuse des avantages et des risques et pour son cadre d’évaluation qui sert à éclairer les décisions de santé publique provinciales-territoriales et régionales sur l’utilisation optimale du vaccin d’AstraZeneca contre la COVID-19 dans les programmes de vaccination.

Étant donné les niveaux élevés de COVID-19 et une augmentation du nombre d’hospitalisations et de décès que connaissent certaines régions au Canada, et étant donné le potentiel de résurgence et d’éclosions stimulées par les variants préoccupants partout au pays, le CCNI conseille aux administrations d'adapter le seuil d'âge pour l'utilisation du vaccin AstraZeneca en fonction de leur épidémiologie locale.

De plus, l’utilisation optimale du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 dans nos programmes d’immunisation variera d’une administration à l’autre, en fonction de l’approvisionnement actuel et prévu en vaccins et les considérations logistiques.

En prenant des décisions éclairées en ce qui concerne leur vaccination, les individus devraient prendre en considération les éléments suivants :

  • leur risque d’exposition à la COVID-19 et les mesures qu’ils peuvent prendre pour atténuer ce risque (p. ex., peuvent-ils rester à la maison ou doivent-ils sortir pour se rendre au travail, entre autres);
  • leur risque de développer des complications graves de la COVID-19 en raison de leur âge ou de troubles médicaux sous-jacents;
  • le bénéfice d’être vacciné plus rapidement contre la COVID-19.

Nous sommes déterminés à présenter des renseignements qui permettront aux individus de prendre des décisions éclairées en matière de vaccination.

Notre objectif général demeure de permettre au plus grand nombre possible de personnes d’être vaccinées contre la COVID-19 le plus rapidement possible avec des vaccins sûrs et efficaces, tout en veillant à ce que les populations à risque élevé soient traitées en priorité. Tous les vaccins contre la COVID-19 approuvés au Canada offrent un niveau de protection élevé contre la maladie. Un accès tôt à la vaccination nous donne l’occasion de vacciner un plus grand nombre de personnes plus rapidement, de protéger notre système de soins de santé, de réduire le risque de maladie grave et de sauver des vies.

En tant que médecins hygiénistes en chef, nous prenons l’innocuité des vaccins très au sérieux. Il existe au Canada des mécanismes qui permettent de signaler des effets indésirables graves après avoir été vacciné contre la COVID-19 et d’enquêter sur ceux-ci. L’innocuité demeure une priorité alors que nous élaborons minutieusement nos avis et nos programmes de vaccination. Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada, le CCNI et le Conseil des médecins hygiénistes en chef continueront d’examiner et d’évaluer toute inquiétude en matière d’innocuité et agiront en conséquence. Nos directives demeureront étayées par les plus récentes données probantes et seront nécessairement adaptées en vue de présenter les meilleurs avis possible pour tous les individus au Canada.

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Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services au Autochtones Canada, le médecin en chef de l’Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d’office d’autres ministères fédéraux.

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