Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) sur la prochaine étape de la lutte contre la pandémie de COVID 19
Déclaration
La pandémie sévit au Canada depuis près de deux ans maintenant, et il est important de souligner tout ce que nous avons accompli collectivement. Nous reconnaissons la force des Canadiens et les sacrifices que nous avons tous faits en cette période sans précédent. Nous sommes maintenant plus forts que jamais pour la suite des choses. Plus d’un an après le début de la plus grande campagne de vaccination de l’histoire du Canada, nous affichons l’un des taux de vaccination les plus élevés au monde, puisque près de 84 % des personnes admissibles au Canada ont reçu au moins deux doses du vaccin contre la COVID‑19. La vaccination ainsi que toutes les mesures de santé publique mises en place et tous les changements que nous avons apportés à notre façon de vivre, de travailler et de socialiser ont permis de réduire au minimum les méfaits de la COVID‑19 au Canada. Ces mesures ont permis de sauver des vies, mais elles ont coûté cher. Comme la vague liée au variant Omicron s’essouffle, le moment est bon pour prendre du recul et définir notre marche à suivre pour le printemps et les jours meilleurs qui s’annoncent.
L’émergence du variant Omicron au Canada et dans le reste du monde nous a rappelé qu’à mesure que la pandémie de COVID‑19 évolue à l’échelle mondiale et domestique, nous devons rester agiles dans notre intervention de lutte et prêts à réagir aux nouveaux risques de manière appropriée et proportionnée. Notre objectif de réduire le plus possible les maladies graves et les décès en général tout en atténuant les perturbations sociales demeure inchangé. Compte tenu du déclin de la vague liée au variant Omicron et du fait que nous sortons graduellement de la période de crise, il est maintenant temps de rééquilibrer nos efforts collectifs en vue d’adopter une approche plus durable pour la gestion à long terme de la COVID‑19. Étant donné que les populations et les capacités en matière de soins de santé diffèrent entre les gouvernements, il y aura des variations dans la façon dont chaque province, territoire et collectivité évalue le risque et répond aux besoins de sa population.
Nous entrons actuellement dans une étape de transition, et nous devons nous attendre à d’autres vagues et éclosions. Les progrès ne seront peut-être pas linéaires. La propagation future de la COVID‑19 dépendra de facteurs tels que la baisse de l’immunité, le risque d’émergence répétée de variants préoccupants plus graves ou associés à un degré d’évasion immunitaire élevé et l’effet saisonnier.
Forts de notre expérience et de notre connaissance de la maladie, nous devrons faire en sorte d’avoir les capacités nécessaires pour faire face à la COVID‑19, qui devrait être plus prévisible et plus facile à gérer dans un avenir proche et dans l’éventualité où la maladie deviendrait endémique. À long terme, nous continuerons de miser sur les différents outils dont nous disposons, notamment les vaccins, les traitements, la surveillance rigoureuse et les infrastructures de santé publique et de soins de santé. Les autorités de santé publique fourniront des orientations et des recommandations générales, mais il s’avère moins nécessaire de modifier et d’adapter les mesures de lutte propres à une maladie, dans le cas présent, la COVID, et aux différentes populations une fois qu’une maladie est considérée comme endémique.
Les autorités de santé publique maintiennent un état de préparation, surveillent de près les signaux d’inquiétude et adaptent les conseils en vue d’une intervention rapide et adéquate en cas de flambées ou d’apparition de nouveaux variants préoccupants et, parallèlement, nous sommes maintenant tous mieux informés et mieux outillés pour prendre des décisions éclairées fondées sur le risque pour nous-mêmes et les personnes qui nous entourent. Pour ce faire, il convient notamment de recevoir les doses de rappel du vaccin contre la COVID‑19, de prendre conscience des risques personnels et familiaux, et de continuer d’appliquer les mesures de santé publique individuelles comme le port du masque, le fait de rester à la maison en cas de maladie, le lavage des mains plus fréquent et l’amélioration de la ventilation des espaces intérieurs afin de pouvoir de nouveau profiter des choses que nous aimons. Et, comme cette pandémie nous l’a montré, il faut aider les collectivités à prendre des décisions et à trouver des solutions adaptées.
Nous voulons aller de l’avant avec espoir et résilience. Dans le cadre de nos efforts de rétablissement, nous devons connaître les nombreuses conséquences générales sur la santé et les répercussions des interruptions dans la prestation des soins de santé, et des programmes de santé publique et des programmes sociaux qui se sont produites au cours des deux dernières années et agir sur celles-ci. La pandémie a mis au jour et accentué les inégalités sanitaires, sociales et économiques bien enracinées qui existent au Canada. D’ailleurs, nous pouvons constater, plus que jamais auparavant, l’interaction des déterminants sociaux de la santé dans l’obtention d’effets négatifs sur la santé et la création d’inégalités en matière de santé. Nous devons nous attaquer aux conséquences néfastes des restrictions, tout particulièrement les effets négatifs disproportionnés, y compris sur la santé mentale, que l’intervention de lutte contre la pandémie a eus sur certains groupes, notamment les enfants et les jeunes, les travailleurs de première ligne, les personnes âgées, les personnes vivant dans des milieux de vie collectifs comme des établissements de soins de longue durée, des refuges et des établissements correctionnels, les personnes présentant des facteurs de risque croisés comme les nouveaux arrivants au Canada, les membres des communautés racisées et les Autochtones. Pendant que nous poursuivons notre travail de collaboration pour créer un système de santé publique plus robuste, nous devons constamment nous employer à assurer l’équité.
La pandémie a fait ressortir la nécessité de prendre des mesures, en tant qu’individu et en tant que collectivité, pour améliorer notre santé et notre bien‑être et faire de nous, collectivement, une société plus saine et plus résiliente. Dans le cadre de ces efforts, les responsables de la santé publique continueront de s’employer à améliorer la collaboration intersectorielle afin de renforcer les politiques sociales et économiques qui protègent la santé, préviennent les maladies et renforcent la résilience.
La réalité est que la COVID‑19 demeurera parmi nous dans un avenir prévisible et que la santé publique continuera de jouer des rôles nouveaux et importants. Un système de santé publique solide et résilient est la meilleure défense du Canada contre les futures menaces pour la santé publique. Il est tout aussi important de renforcer la capacité de nos systèmes de soins de santé afin d’assurer une meilleure capacité d’intervention en cas de crises futures. Le renforcement de l’interconnexion de ces systèmes et la poursuite des efforts en vue d’une approche cohérente dans notre intervention face aux futures crises demeureront également une priorité.
Les médecins hygiénistes en chef du Canada continuent de présenter des recommandations mises à jour et fondées sur des données probantes pour tous nous aider à prendre des décisions éclairées en fonction de notre situation personnelle et collective. Il est de notre responsabilité commune de continuer de tirer parti des outils qui peuvent nous aider à retourner aux choses que nous aimons et à minimiser les perturbations dans les services et les activités qui ont de l’importance pour les personnes, les familles et les collectivités. Bien que les conseils et les recommandations remplaceront graduellement les mesures obligatoires de santé publique, les mesures collectives que nous prendrons continueront d’assurer la santé et la sécurité de toutes les personnes vivant au Canada. Nous tenons à remercier tous les Canadiens, et en particulier nos collègues des secteurs de la santé publique et des soins de santé, pour leurs immenses et constantes contributions à l’intervention de lutte contre la pandémie de notre pays.
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin hygiéniste en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, le médecin hygiéniste en chef de l’Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d’office d’autres ministères fédéraux.
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