Déclaration au nom du Conseil des médecins hygiénistes en chef

Déclaration

1er décembre 2023 | Ottawa, ON

En tant que médecins hygiénistes en chef, nous vous rappelons que la Journée mondiale du sida et le début de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones a lieu le 1er décembre. C'est le moment de réfléchir et de se souvenir des personnes que nous avons perdues, des contributions qu'elles ont apportées, ainsi que de célébrer les progrès du traitement qui permet aux personnes vivant avec le VIH de vivre plus longtemps et en bonne santé.

Des études menées partout dans le monde, y compris au Canada, confirment que lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement et que la quantité de VIH dans son sang reste très faibleNote de bas de page *, elle ne peut pas transmettre le VIH à ses partenaires sexuels. Les recherches collectives menées entre 2007 et 2022 et le consensus scientifique sous-tendent le message « Undetectable equals Untransmittable » (U=U) [Indétectable équivaut à intransmissible (I = I)].

Ces connaissances changent la vie des personnes vivant avec le VIH, car elles contribuent à réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles ces personnes sont confrontées et encouragent les gens à se faire dépister et à suivre un traitement. Plus important encore, les personnes atteintes du VIH qui connaissent le concept « I = I » sont plus probable de déclarer une meilleure santé mentale, physique et sexuelle. Cette science a transformé ce que le fait de vivre et d'aimer avec le VIH signifie à l'échelle mondiale.

Les médecins hygiénistes en chef du Canada se sont engagés à protéger et à promouvoir la santé et le bien-être des Canadiennes et des Canadiens. Nous travaillons avec nos collègues de la santé publique, des soins de santé, des organisations communautaires et les personnes vivant avec le VIH, pour prévenir de nouvelles infections par le VIH, augmenter le taux de dépistage, améliorer l'accès aux soins et au traitement, réduire la stigmatisation liée au VIH, et obtenir de meilleurs résultats en matière de santé pour les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. C'est pourquoi nous encourageons les gens dans tout le pays à partager et à adopter le message I = I, et à communiquer les avantages incontestables que comporte le traitement contre le VIH aux personnes vivant avec le VIH et à leurs partenaires sexuels. Nous devons également améliorer la sensibilisation et l'accès à la gamme complète d'options efficaces, et fondées sur des données probantes, de prévention du VIH et d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

L'accès au dépistage et au traitement du VIH est fortement influencé par divers obstacles dans nos milieux sociaux, économiques et physiques. Ces obstacles comprennent l'abordabilité des médicaments contre le VIH, l'instabilité du logement, l'insécurité alimentaire, le manque d'éducation en matière de santé sexuelle, les normes sociales et culturelles liées à la santé sexuelle, la stigmatisation et la discrimination liées à l'état sérologique vis-à-vis du VIH, au sexe, au genre, à l'âge, à la race et à l'ethnicité. Un nombre de ces obstacles contribuent également à la hausse inquiétante d'autres ITSS comme la syphilis, la chlamydia, la gonorrhée et l'hépatite virale. Ces obstacles liés à la stigmatisation ont une incidence disproportionnée et historique sur plusieurs populations, notamment les suivantes : les Autochtones, les Africains, les Caribéens, les Noirs, les homosexuels, les bisexuels, les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les consommateurs de drogues et les personnes incarcérées.

Nous avons souscrit aux objectifs mondiaux visant à mettre fin au VIH et les autres ITSS en tant que problèmes pour la santé publique d'ici 2030, y compris l'objectif mondial 95-95-95 en ce qui concerne le VIH, qui prévoient que 95 % des personnes atteintes du VIH connaissent leur état, que 95 % des personnes ayant reçu un diagnostic reçoivent un traitement antirétroviral et que 95 % des personnes traitées aient une charge virale supprimée d'ici 2025.

À la fin de l'année 2020 au Canada on estime que 90 % des personnes atteintes du VIH connaissaient leur diagnostic, que 87 % de ces personnes étaient activement en traitement et que 95 % de celles qui recevaient un traitement avaient une charge virale supprimée. Cela suggère qu'il reste encore du travail à faire, même si le Canada a déjà atteint l'un de ses objectifs pour 2025. Malgré la mise en place des méthodes effectives de prévention du VIH, soit le recours à la prophylaxie préexposition (PrEP) et la prophylaxie post-exposition (PEP), le port de préservatifs et la réduction des risques, on estime que 1 833 personnes ont reçu un nouveau diagnostic de VIH en 2022. Cela pourrait être le résultat d'un ensemble de facteurs complexes, notamment d'une diminution de l'accès au dépistage et aux services de VIH pendant la pandémie.

En tant que source principale d'information sur la santé pour de nombreuses personnes au Canada, les professionnels de la santé jouent un rôle essentiel dans la communication de cette science. Ils font le pont entre les patients, les soins et les traitements, en plus de fournir des espaces sécurisants aux personnes atteintes du VIH pour qu'elles puissent obtenir des soins de santé. Il est de notre responsabilité en tant que professionnels de la santé de contester et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination, tout en créant une communauté plus inclusive et compatissante.

Ensemble, nous pouvons célébrer ces avancées scientifiques, s'assurer que les gens bénéficient de la prévention, du dépistage et du traitement du VIH et reconnaître tous ceux qui, au Canada, consacrent de leur temps et leurs efforts pour mettre fin au problème que représente le VIH pour la santé publique.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, le médecin en chef de l'Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d'office d'autres ministères fédéraux. Renseignez-vous sur la collaboration fédérale, provinciale et territoriale en matière de santé publique au Canada en visitant le site Web du Réseau pancanadien de santé publique.

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Notes de bas de page

Note de bas de page *

« maintient une charge virale inférieure à 200 copies/ml (mesurée tous les 4 à 6 mois) »

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