Archivée 32 : Réponse rapide du CCNI : Mise à jour des orientations sur le calendrier de vaccination contre la COVID-19 chez les personnes ayant déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 [2022-02-04]
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Publication : 4 février 2022
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Préambule
Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) et un organisme consultatif externe qui donne à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) des conseils indépendants, continus et à jour dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique liés aux questions de l’ASPC concernant l’immunisation.
En plus de la prise en compte du fardeau associé aux maladies et des caractéristiques vaccinales, l’ASPC a élargi le mandat du CCNI de façon à lui permettre d’inclure l’étude systématique des facteurs liés aux programmes dans la formulation de ses recommandations axées sur des données probantes. Cette initiative devrait aider le CCNI à prendre des décisions en temps opportun en ce qui a trait aux programmes de vaccination financés par les fonds publics à échelle provinciale et territoriale.
Les nouveaux facteurs que le CCNI devra examiner de façon systématique sont les suivants : économie, équité, éthique, acceptabilité et faisabilité. Les déclarations du CCNI ne nécessiteront pas toutes une analyse approfondie de l’ensemble des facteurs programmatiques. Même si l’étude systématique des facteurs liés aux programmes sera effectuée à l’aide d’outils fondés sur des données probantes afin de cerner les problèmes distincts susceptibles d’avoir une incidence sur la prise de décision pour l’élaboration des recommandations, seuls les problèmes distincts considérés comme étant propres au vaccin ou à la maladie pouvant être prévenue par un vaccin seront inclus.
La présente déclaration contient les conseils indépendants et les recommandations du CCNI, qui reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffuse ce document à des fins d’information. Les personnes qui administrent le vaccin devraient également connaître le contenu de la monographie de produit pertinente. Les recommandations d’utilisation et les autres renseignements qui figurent dans le présent document peuvent différer du contenu de la monographie de produit rédigée par le fabricant du vaccin au Canada. Les fabricants ont fait homologuer les vaccins et ont démontré leur innocuité et leur efficacité potentielle lorsqu’ils sont utilisés conformément à la monographie de produit uniquement. Les membres du CCNI et les membres de liaison doivent se conformer à la politique de l’ASPC régissant les conflits d’intérêts, notamment déclarer chaque année les conflits d’intérêts possibles.
Introduction
À l’heure actuelle, les taux d’infection au Canada atteignent des niveaux sans précédent en raison du variant Omicron hautement transmissible qui échappe en partie à l’immunité conférée par les vaccins contre la COVID-19 ou une infection antérieure par le SRAS-CoV-2. En raison de la circulation généralisée de ce variant, de nombreux Canadiens cherchant à se faire vacciner contre la COVID-19 (pour la série primaire ou les doses de rappel) présenteront des antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2. Bien qu’il y ait peu de données probantes permettant d’établir des recommandations sur les intervalles optimaux entre l’infection par le SRAS-CoV-2 et la vaccination contre la COVID-19, le CCNI fournit des orientations mises à jour sur les intervalles proposés, en se fondant sur les principes immunologiques, les données probantes disponibles et l’opinion des experts. Ces orientations sont susceptibles d’être modifiées en fonction de l’apparition de données probantes supplémentaires sur l’étendue et la durée de la protection immunologique conférée par l’infection par le variant Omicron et ses futurs variants.
Méthodologie
Les 25 février, 10 mars, 1 avril, 29 juin, 23 novembre 2021 et 18 janvier 2022, le CCNI a examiné les données probantes disponibles sur l’innocuité, l’immunogénicité et l’efficacité réelle de la vaccination contre la COVID-19 (série primaire et/ou dose de rappel) en ce qui concerne l’infection antérieure, ainsi que l’éthique, l’équité, la faisabilité et l’acceptabilité des orientations.
À la suite d’un examen approfondi et de discussions, le CCNI a approuvé le 31 janvier 2022 ces orientations mises à jour sur les vaccins contre la COVID-19 (série primaire et doses de rappel) pour les personnes ayant des antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2.
Le CCNI continue à examiner les données probantes sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19 et mettra à jour ses recommandations, au besoin.
Les détails du processus d’élaboration des recommandations fondées sur des données probantes du CCNI peuvent être consultés ailleursNote de bas de page 1Note de bas de page 2.
Recommandations
Le CCNI continue de recommander que les vaccins contre la COVID-19 soient proposés aux personnes ayant déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 qui ne présentent pas de contre-indications au vaccin.
Les mises à jour sont présentées dans le tableau ci-dessous concernant le calendrier de vaccination chez les personnes ayant eu une récente infection par le SRAS-CoV-2, et s’ajoutent aux recommandations précédentes.
Orientations provisoires sur les intervalles proposés entre une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et la vaccination contre la COVID-19
Le CCNI reconnaît le taux d’incidence élevé actuel de la COVID-19 au Canada et à l’échelle internationale, ainsi que les limites des données probantes sur le moment optimal entre les doses de vaccin contre la COVID-19 (série primaire et doses de rappel) et une infection antérieure par le SRAS-CoV-2. Bien qu’il n’y ait pas suffisamment de données cliniques ou en situation réelle à l’heure actuelle pour établir des orientations sur l’intervalle optimal entre l’infection et la vaccination ultérieure, le CCNI a pris en compte les données disponibles, les principes de base de la vaccinologie et de l’immunologie et l’avis d’experts éclairés par la connaissance d’autres maladies virales, et a publié les orientations mises à jour suivantes sur les intervalles proposés entre une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et la vaccination contre la COVID-19 :
Délai entre l’infection par le SRAS-CoV-2Footnote a et la vaccination contre la COVID-19 | Population | Intervalle proposé entre l’infection par le SRAS-CoV-2Footnote a et la vaccination (la discrétion clinique est conseillée)Footnote bFootnote c |
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Infection avant le débutFootnote c ou l’achèvement des séries primaires de vaccination | Les personnes âgées de 5 ans et plus qui ne sont pas considérées comme étant modérément à sévèrement immunodéprimées et qui ne présentent pas d’antécédents de syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (SIM-E) | Réception du vaccin 8 semaines après l’apparition des symptômes ou un test positif (en l’absence de symptômes)Footnote b |
Les personnes âgées de 5 ans et plus qui sont modérément à sévèrement immunodéprimées et qui sont sans antécédents de SIM-E | Réception de la dose de vaccin 4 à 8 semaines après l’apparition des symptômes ou un test positif (en l’absence de symptômes)Footnote b | |
Personnes âgées de 5 ans et plus qui ont des antécédents de SIM-E (quel que soit le statut immunodéprimé) | Réception de la dose de vaccin lorsque la guérison clinique est atteinte ou après 90 jours ou plus depuis l’apparition du SIM-E, selon la période la plus longue | |
Infection après la série primaireFootnote d mais avant la dose de rappel | Personnes âgées de 12 ans et plus qui sont actuellement admissibles pour une dose de rappel | 3 mois après l’apparition des symptômes ou un test positif (en l’absence de symptômes)Footnote b et à condition qu’il soit d’au moins 6 mois à compter de l’achèvement de la série primaire |
Notes de bas de page
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Pour de plus amples renseignements sur les recommandations du CCNI concernant l’utilisation des vaccins contre la COVID-19, voir le chapitre Vaccins contre la COVID-19 dans le Guide canadien d’immunisation (GCI) ainsi que les déclarations supplémentaires du CCNI sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19.
Le CCNI continuera d’examiner les données probantes au fur et à mesure qu’elles émergeront et mettra à jour, au besoin, ses orientations sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19 chez les personnes ayant des antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2.
Justification, sommaire des données probantes et considérations supplémentaires
- Un intervalle accru entre l’infection et la vaccination peut entraîner une meilleure réponse immunitaire, car cela laisse le temps à cette réponse de gagner en ampleur et en force, et aux anticorps circulants de diminuer, évitant ainsi toute interférence immunitaire lors de l’administration du vaccin.
- Dans l’ensemble, on s’attend à ce que les personnes ayant déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 puissent tirer le meilleur parti des futures doses de vaccin en les programmant de manière stratégique par rapport du temps écoulé depuis l’infection, selon des principes immunologiques semblables à ceux qui régissent les intervalles entre les doses de vaccin. Des données probantes émergentes indiquent qu’un intervalle accru entre l’infection par le SRAS-CoV-2 et la vaccination est associé à une meilleure réponse des anticorps aux vaccins contre la COVID-19Note de bas de page 3.
- Le variant Omicron est devenu dominant au Canada à la fin du mois de décembre 2021.
- La vaccination reste très importante, car les personnes ayant déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 peuvent rester exposées au risque d’infection par le variant Omicron. De nombreux rapports ont démontré que le risque de réinfection par ce variant est plus élevé que le risque de réinfection par les variants précédentsNote de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8.
- Les données probantes antérieures au variant Omicron suggèrent que la protection est plus robuste et plus durable avec la vaccination chez les personnes ayant déjà été infectées par rapport à l’immunité attribuable à l’infection à elle seule par le SRAS-CoV-2.
- La robustesse et la durée de la protection conférée par seule l’infection par le SRAS-CoV-2 à elle seule sont notablement variablesNote de bas de page 9; des facteurs tels que la sévérité de l’infection, l’âge, la présence de comorbidités et possiblement le variant du SRAS-CoV-2 peuvent influer sur la réponse immunitaire.
- Pour les variants antérieurs au variant Omicron, certaines études ont noté que l’infection passée offre une bonne protection contre la réinfection mais que cette protection a diminué avec le temps et est augmentée par la vaccinationNote de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11. La structure de la protéine de spicule du variant Omicron diffère des variants précédents, et les différences structurelles peuvent affecter l’étendue et la durée de la protection conférée par une infection antérieure contre le variant Omicron. Dans une étude menée au Royaume-Uni, la vaccination (deux doses et trois doses) chez les personnes qui ont déjà été infectées (avant le 30 novembre 2021) a augmenté la protection contre l’infection au variant Omicron par rapport à l’infection précédente à elle seuleNote de bas de page 12.
- Chez les personnes qui sont immunocompétentes, une infection par le variant Omicron devrait générer une bonne réponse immunitaire contre ce variant et les variants connexes qui peut être protectrice pendant un certain temps. La vaccination contre la COVID-19 avec un produit basé sur la souche ancestrale devrait élargir et renforcer la réponse afin de fournir une protection accrue contre les variants actuels et futurs. Une telle réponse peut être mieux obtenue par un intervalle plus longNote de bas de page 13.
- Des preuves probantes émergentes chez des personnes ayant déjà été vaccinées montrent que l’infection par le variant Omicron entraîne la génération d’une réponse immunitaire contre ce variant et d’autres variants, ce qui suggère que l’infection par le variant Omicron pourrait également renforcer la protection antérieure induite par le vaccinNote de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16.
- La vaccination contre la COVID-19 chez les personnes ayant déjà été infectées par le SRAS-CoV-2 présente un bon profil sécuritaire et est bien tolérée. Des preuves probantes limitées suggèrent que la réactogénicité pourrait être légèrement augmentée chez ces personnes par rapport à celles qui n’ont aucun antécédent d’infection, toutefois ces données probantes se limitent aux séries primaires et aux variants avant l’apparition d’OmicronNote de bas de page 9Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25Note de bas de page 26.
Renseignements non disponibles :
- La durée de la protection contre l’infection par le variant Omicron est inconnue, quels que soient les antécédents d’infection ou de vaccination; les différences de fréquence et de sévérité des évènements indésirables après une dose de rappel chez les personnes ayant déjà été infectées par rapport à celles n’ayant aucun antécédent d’infection;
- L’impact de l’intervalle entre l’infection par le variant Omicron et la vaccination contre la COVID-19 (série primaire ou dose de rappel) sur les effets secondaires suivant l’immunisation, l’efficacité réelle ou l’immunogénicité;
- Un intervalle optimal entre l’infection antérieure au SRAS-CoV-2 et la vaccination contre la COVID-19 (série primaire ou dose de rappel) est actuellement inconnu, de sorte que orientations du CCNI sont actuellement limitées aux intervalles proposés entre l’infection antérieure au SRAS-CoV-2 et la vaccination contre la COVID-19.
Le CCNI continuera d’évaluer les données probantes afin d’établir les intervalles proposés entre une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et la vaccination par la COVID-19, au fur et à mesure que des données émergeront, et mettra à jour ses orientations, au besoin.
Pour de plus amples renseignements sur les recommandations du CCNI concernant l’utilisation des vaccins contre la COVID-19, voir le chapitre Vaccins contre la COVID-19 dans le Guide canadien d’immunisation (GCI) ainsi que les déclarations supplémentaires du CCNI sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19.
Abréviations
- ASPC
- Agence de la santé publique du Canada
- CCNI
- Comité consultatif national de l'immunisation
- COVID-19
- Maladie à coronavirus 2019
- SIM-E
- Syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants
- VP
- Variant préoccupant
Remerciements
La présente déclaration a été préparée par : N. Forbes, R. Krishnan, S. Ismail, M. Salvadori, B. Warshawsky, K. Young, MC. Tunis, B. Sander, R. Harrison, and S. Deeks au nom du CCNI.
Le CCNI remercie vivement les personnes suivantes pour leur contribution : C. Jensen, L. Coward, E. Wong, J. Zafack, SH. Lim, E. Tarrataca, K. Ramotar, and N. St-Pierre
CCNI Membres : S. Deeks (présidente), R. Harrison (vice-présidente), M. Andrew, J. Bettinger, N. Brousseau, H. Decaluwe, P. De Wals, E. Dubé, V. Dubey, K. Hildebrand, K. Klein, J. Papenburg, A. Pham-Huy, B. Sander, S. Smith et S. Wilson.
Représentants de liaison : L. Bill/ N. Nowgesic (Canadian Indigenous Nurses Association), LM. Bucci (Association canadienne de santé publique), E. Castillo (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), A. Cohn (Center for Disease Control and Prevention, É.-U.), L. Dupuis (Association des infirmières et infirmiers du Canada), D. Fell (Association canadienne pour la recherche et l’évaluation en immunisation), S. Funnell (Indigenous Physicians Association of Canada), J. Hu (Collège des médecins de famille du Canada), M. Lavoie (Conseil des médecins hygiénistes en chef), D. Moore (Société canadienne de pédiatrie), M. Naus (Comité canadien sur l’immunisation), et A. Ung (Association des pharmaciens du Canada).
Représentants d’office : V. Beswick-Escanlar (Défense nationale et Forces armées canadiennes), E. Henry (Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses [CIMRI], ASPC), M. Lacroix (Groupe consultatif en matière d’éthique en santé publique, ASPC), C. Lourenco (Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques, SC), D. MacDonald (COVID-19 Épidemiologie et surveillance, ASPC), S. Ogunnaike-Cooke (CIMRI, ASPC), K. Robinson (Direction des produits de santé commercialisés, SC), G. Poliquin (Laboratoire national de microbiologie, ASPC), and T. Wong (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, Services autochtones Canada).
Groupe de travail du CCNI sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque
Membres : R. Harrison (Présidente), N. Brousseau, Y-G. Bui, S. Deeks, K. Dooling, K. Hildebrand, M. Miller, M. Murti, J. Papenburg, D. Smith et S. Vaughan.
Participants à l’ASPC : NK. Abraham, N. Alluqmani, L. Coward, N. Forbes, C. Jensen, CY. Jeong, A. Jirovec, A. Killikelly, R. Krishnan, SH. Lim, N Mohamed, J. Montroy, A. Nam, S. Pierre, R. Pless, M. Salvadori, A. Sinilaite, A. Stevens, R. Stirling, E. Tice, A. Tuite, MC. Tunis, B. Warshawsky, E. Wong, R. Ximenes, MW. Yeung, J. Zafack
Références
Notes de bas de page
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Personal communication, re: CANVAS Network, as per Julie A. Bettinger, Vaccine Evaluation Center, BC Children's Hospital, Université de la Colombie Britannique suite à une présentation du CCNI le 23 novembre 2021
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