Déclaration introductive : Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des infections transmises par les appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie

Déclaration introductive

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) élabore des lignes directrices nationales de prévention et de contrôle des infections en vue de formuler des recommandations fondées sur des données probantes visant à appuyer les efforts des gouvernements provinciaux et territoriaux en matière de surveillance, de prévention et de contrôle des infections associées aux soins de la santé. Les lignes directrices nationales appuient les professionnels en prévention des infections, les organismes de soins de santé et les fournisseurs de soins de santé dans l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques, des procédures et des programmes de prévention et de contrôle des infections en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des soins de santé et les résultats pour les patients.

La ligne directrice de l’ASPC intitulé Lignes directrices pour la prévention et le contrôledes infections transmises par les appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie a pour objet de définir un cadre à l’intérieur duquel les responsables d’endoscopies, dans tous les contextes où celles-ci ont lieu, pourront élaborer des politiques et des procédures pour voir à ce que les éléments critiques et les méthodes de nettoyage, de désinfection et de stérilisation de ces appareils entre les utilisations pour les patients soient conformes aux lignes directrices nationales.

Par définition, les Lignes directrices comprennent des principes et des recommandations et ne devraient pas être considérées comme des normes rigides. Dans la mesure du possible, cette Ligne directrice repose sur des résultats de recherche. Pour certains sujets, lorsque les études publiées étaient insuffisantes, les pratiques recommandées se basent sur l’opinion concertée d’experts en la matière.

L’information communiquée dans la présente ligne directrice était à jour au moment de sa publication. Compte tenu de l’évolution constante des connaissances scientifiques et de la technologie médicale, des recherches et des révisions seront nécessaires pour rendre compte des progrès réalisés.

Utilisateurs cibles

Cette ligne directrice vise à aider les professionnels en prévention et en contrôle des infections et tous les autres fournisseurs de soins de santé responsables de l’utilisation et du retraitement des appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie dans tous les contextes où loùendoscopie a lieu, que ce soit dans les hôpitaux, les cliniques, les cabinets de médecins ou les centres d'endoscopie indépendants.

Groupe de travail sur la ligne directrice

Le programme de prévention et de contrôle des infections de l’ASPC a préparé cette ligne directrice à loùaide de conseils d'experts d'un groupe de travail. Le groupe de travail de cette ligne directrice était composé de membres représentant des microbiologistes cliniciens, des membres de personnel infirmier travaillant en endoscopie, des gastroentérologues, des épidémiologistes d'hôpitaux, des infectiologues, des professionnels de la prévention et du contrôle des infections, des techniciens biomédicaux et de représentants du secteur du retraitement des instruments médicaux. Le groupe de travail multidisciplinaire de la ligne directrice représentait équitablement les régions du Canada.

Le groupe de travail de cette ligne directrice était composé des personnes suivantes :

  • Dr Jonathan R. Love, coprésident, professeur de médecine et clinicien adjoint, Division de gastroentérologie, Université de Calgary, Calgary, Alberta;
  • Dre Anne Matlow, coprésidente, directrice, programme de prévention et de contrôle des infections, The Hospital for Sick Children, Toronto, Ontario;
  • Dre Michelle Alfa, directrice adjointe, laboratoire de microbiologie, Hôpital général Saint-Boniface, Winnipeg, Manitoba;
  • Sandra Boivin, Agente de planification, programmation et recherche, Direction de la Santé publique des Laurentides, St-Jérôme, Québec;
  • Cindy E. Hamilton, rédactrice, Hamilton, Ontario;
  • Linda Jakeman, gestionnaire, Traitement de stérilisation, Régie régionale de la santé Capital, Dartmouth General Hospital, Dartmouth, Nouvelle-Écosse;
  • Lorie McGeough, présidente, Société canadienne des infirmières et infirmiers en gastroentérologie et travailleurs associés, Régina, Saskatchewan;
  • Cathy Oxley, rédactrice, Ottawa, Ontario;
  • Dre Alice Wong, agente de la prévention des infections,Saskatoon Health Region, Department of Medicine, Royal University Hospital, Saskatoon, Saskatchewan;
  • Curtis Yano, technicien biomédical, Royal Alexandra Hospital, Edmonton, Alberta.

L’équipe de l’ASPC pour cette ligne directrice était composée des personnes suivantes :

  • Luna Bengio, directrice, Division de l’hémovigilance et des infections associées en milieu de soins de santé, Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections;
  • Kathleen Dunn, gestionnaire, programme de prévention et de contrôle des infections;
  • Christine Weir, infirmière en épidémiologie et gestionnaire par intérim, programme de prévention et de contrôle des infections;
  • Frédéric Bergeron, infirmier-conseil;
  • Rolande D'Amour, infirmière-conseil;
  • Judy Foley, agente de la base de données de la documentation;
  • Jennifer Kruse, infirmière-conseil;
  • Louise Marasco, agente de l’édition et du contrôle de la qualité;
  • Laurie O'Neil, infirmière-conseil;
  • Shirley Paton, conseillère technique principale;
  • Carole Scott, agente de la publication et base de données sur la documentation;

Avec la collaboration de Santé Canada :

  • Melanie Weger,bibliothécaire de référence.

Publication de la Ligne directrice et révision

Cette Ligne directrice a été publiée en 2011 et sera révisée en 2013 ou avant, si de nouvelles données probantes sont découvertes. Toute modification apportée à cette Ligne directrice pendant la période intermédiaire sera indiquée sur le site Web de l’ASPC. Nous invitons les gens à émettre des commentaires pour aider au processus de révision.

Veuillez vous référer à l’annexe A pour un résumé du processus d'élaboration des Lignes directrices sur la prévention et le contrôle des infections de l’ASPC.

Le document fait partie de la série de Lignes directrices de prévention et de contrôle des infections de l’ASPC et est conçu pour être utilisé conjointement avec les autres Lignes directrices de prévention et de contrôle des infections. La série est disponible au : Lignes directrices de prévention et de contrôle des infections

Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de la série de Lignes directrices de prévention et de contrôle des infections, veuillez communiquer avec :

Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections
Division de l’hémovigilance et des infections associées en milieu de soins de santé
Programme de prévention et de contrôle des infections
Téléphone : 1-800-622-6232 (1-800-O’CANADA)
Programme de prévention et de contrôle des infections

Sommaire

La Division de l’hémovigilance et des infections associées en milieu de soins de santé du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections (CLMTI) de l’Agence de la santé publique du Canada a préparé le présent document, Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des infections transmises par les appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie, dans le but d’aider le personnel chargé de la prévention et du contrôle des infections et tous les autres fournisseurs de soins de santé responsables de l’utilisation et du retraitement des appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie, dans tous les établissements où l’on effectue des endoscopies, que ce soit en milieu hospitalier, dans les cabinets de médecins ou dans les centres autonomes d’endoscopie. Les recommandations fournissent un cadre permettant aux responsables de l’endoscopie, peu importe le milieu, d’élaborer des politiques et des procédures afin de répondre à leurs besoins et de s’assurer que les éléments et méthodes critiques de nettoyage, de désinfection et/ou de stérilisation de ces appareils entre chaque usage sont conformes aux lignes directrices nationales.

Il existe de nombreux types d’endoscopes souples (p. ex. pour endoscopie digestive, bronchoscopie, endoscopie des voies urinaires, chirurgie laparoscopique, etc.). Cette Ligne directrice portera uniquement sur les appareils souples d’endoscopie digestive et de bronchoscopie et leurs accessoires respectifs. Elle n’abordera pas d’autres types d’instruments, comme les appareils d’écho‑endoscopie transoesophagienne ou rectale, les cystoscopes, les laparoscopes et autres. Aux fins du présent document, le terme « patient » désigne un patient, un client ou un pensionnaire. Les recommandations énoncées dans les Lignes directrices de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) sont fondées sur des preuves. Lorsque les données scientifiques disponibles sont insuffisantes, les recommandations sont formulées d’après le consensus d’experts. Ces recommandations seront révisées et mises à jour au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.

Les parties I et II présentent l’objet de cette Ligne directrice ainsi que des renseignements généraux sur l’épidémiologie, l’étiologie et la pathogenèse des infections associées aux appareils souples d’endoscopie, afin de bien faire comprendre comment une maladie peut être transmise par ces instruments. En résumé, les infections associées à l’endoscopie peuvent être causées par 1) la propre flore microbienne (endogène) du patient ou 2) des microorganismes acquis a) de façon exogène par un endoscope contaminé et/ou b) transmis entre le patient et le fournisseur de soins de santé. Le présent document aborde chacune de ces catégories, en s’attardant sur les sources et modes d’acquisition des microorganismes acquis de façon exogène ainsi que sur des microorganismes et problèmes particuliers (p. ex. des manquements aux procédés de désinfection ou de stérilisation) associés à la transmission de maladies par un endoscope contaminé.

La partie II décrit plus amplement les facteurs qui contribuent à la survie des microorganismes sur des endoscopes retraités. On y souligne les erreurs de retraitement courantes. La Ligne directrice met l’accent sur les étapes à suivre pour résoudre ces problèmes et met en évidence la nécessité primordiale d’une formation appropriée et d’une évaluation continue des compétences du personnel travaillant au service du retraitement.

La partie III décrit la structure et le fonctionnement d’un endoscope avec illustrations à l’appui.

La partie IV renferme des directives détaillées sur les étapes critiques du retraitement des endoscopes et décrit les obstacles à un retraitement adéquat pouvant mener à la transmission d’une infection. La méthode de retraitement d’un endoscope comprend trois étapes : 1) le nettoyage de l’endoscope et de ses pièces amovibles avec une solution détergente et des brosses; 2) la désinfection de haut niveau ou la stérilisation de l’endoscope avec un produit, le plus souvent un agent chimique liquide, dont l’utilisation est approuvée au Canada, suivie d’un rinçage complet avec de l’eau pour enlever tout produit résiduel de l’instrument; 3) l’étape postérieure au retraitement, qui comprend la manipulation et l’entreposage adéquats de l’endoscope. La partie IV accorde une attention particulière à l’utilisation sécuritaire des unités de retraitement automatique des endoscopes, au retraitement adéquat des accessoires d’endoscopie et aux exigences relatives à l’entreposage des endoscopes souples.

La partie IV renferme aussi des sections importantes sur la gestion de la qualité, la protection des travailleurs de la santé, les questions de santé et de sécurité liées à l’endoscopie et le retraitement du matériel, l’aménagement adéquat d’une unité d’endoscopie, les enquêtes sur les éclosions et la gestion de celles-ci et, en dernier lieu, les enquêtes et les mesures requises si l’on constate un problème de retraitement. Ces sections du document visent à fournir au lecteur les connaissances et les outils nécessaires pour faire en sorte que : le milieu de travail en endoscopie soit sécuritaire pour les patients et pour le personnel; le personnel soit adéquatement formé et que l’évaluation des compétences de ce dernier se fasse sur une base continue; que les éclosions potentielles d’infection ou les problèmes de retraitement soient repérés et gérés de façon efficace et en temps opportun.

La partie V énonce des recommandations fondées sur des preuves pour le retraitement des endoscopes digestifs souples et des bronchoscopes souples, notamment des recommandations en matière de politiques administratives et de procédures, de nettoyage, de tests d’étanchéité, de stérilisation et de désinfection de haut niveau, d’entreposage et de transport. Les recommandations figurant dans la présente Ligne directrice tiennent compte des lignes directrices et des recommandations publiées par d’autres sociétés et organismes nationaux et internationauxNote en bas de page 1 Note en bas de page 2 Note en bas de page 3 Note en bas de page 4 Note en bas de page 5 Note en bas de page 6 Note en bas de page 7 Note en bas de page 8 Note en bas de page 9 Note en bas de page 10. Des recommandations sont données en ce qui concerne la gestion de la qualité, tout particulièrement les exigences de formation et d’éducation, les considérations en matière de santé et de sécurité des travailleurs et les éléments d’assurance de la qualité d’un programme de retraitement. D’autres recommandations portent sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob classique et sa variante, l’enquête sur les éclosions et la gestion des éclosions, et sur l’aménagement d’une unité d’endoscopie.

Annexe A.  Le Processus d’élaboration des Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des infections de l’ASPC présente un résumé sur l’élaboration des lignes directrices.

Annexe B.  Le Glossaire présente les définitions des termes utilisés dans la présente ligne directrice.

Annexe C.  Le Système de Classification de Spaulding sert à la prise de décisions quant au recours à la stérilisation ou à la désinfection de haut niveau du matériel d’endoscopie, entre chaque utilisation sur un patient.

Annexe D.  La Méthode de détermination de la biocontamination décrit une technique d’analyse microbiologique des endoscopes dans le cadre d’une enquête sur une éclosion.

Annexes E et F.  Ces deux sections (Exemple de liste de vérification pour le retraitement du matériel médical et Exemple d’outil de vérification pour le retraitement du matériel d’endoscopie) présentent des exemples d’outils d’assurance de la qualité pour la vérification des pratiques de retraitement afin de s’assurer que le matériel est retraité conformément aux lignes directrices établies. Ces exemples peuvent être adaptés en fonction de l’établissement qui en fait usage.

Annexe G.  La Vérification des étapes de formation pour le retraitement des endoscopes présente un exemple d’outil de vérification pour s’assurer que la formation du personnel a été faite et que les compétences dans l’application des procédures ont été établies. Cet exemple peut être adapté en fonction de l’établissement qui en fait usage.

Annexe H.  Les Lignes directrices pour les enquêtes en cas d’éclosion associée à des actes endoscopiques résument les étapes à suivre dans le cas d’une enquête sur une éclosion. Certaines étapes peuvent être faites simultanément; on devrait procéder à une évaluation complète des risques pour déterminer s’il est nécessaire d’informer le patient.

Annexe I.  Les Lignes directrices sur le système de classification de l’ASPC décrit le système de classification de la force des preuves utilisées pour appuyer les recommandations faites dans la présente ligne directrice.

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