Pour les professionnels de la santé : le chikungunya
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Sur cette page
- Ce que les professionnels de la santé doivent savoir sur le chikungunya
- Manifestations cliniques
- Diagnostic
- Traitement
- Prévention
- Vaccin
- Liens connexes
Ce que les professionnels de la santé doivent savoir sur le chikungunya
Les moustiques infectés transmettent le virus chikungunya lorsqu'ils piquent. Les espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus sont les principaux vecteurs. Ces 2 espèces de moustiques transmettent également la dengue. La circulation des deux virus dans une même région géographique est possible, tout comme la co-infection.
Le chikungunya sévit dans certaines régions :
- Asie
- Afrique
- Mexique
- Caraïbes
- Amérique du Sud
- Amérique centrale
- Îles du Pacifique
- Sud-Est des États-Unis
Manifestations cliniques
L'infection à virus chikungunya se manifeste de manière soudaine. Elle se caractérise par de la fièvre et une grave arthralgie, que l'on observe dans environ 70 % des cas. La fièvre augmente rapidement, atteignant souvent 39 °C ou 40 °C, et s'accompagne de grands frissons intermittents.
L'arthralgie est migratrice et polyarticulaire. Elle touche principalement les petites articulations :
- des pieds
- des poignets
- des mains
- des chevilles
Les manifestations cutanées sont fréquentes, bon nombre de patients présentant une rougeur du visage et du tronc. Ce signe est habituellement suivi d'une éruption maculopapulaire touchant le plus souvent le tronc et les membres. Le visage, les paumes et la plante des pieds peuvent également présenter des lésions.
Les autres symptômes de l'infection à virus chikungunya peuvent inclure :
- des nausées
- une myalgie
- des vomissements
- des céphalées
- une photophobie
- une conjonctivite
- un écoulement nasal
- une douleur rétro-oculaire
- une adénopathie
On a observé des manifestations hémorragiques (pétéchies, purpura, saignement des gencives, saignements du nez, hématémèse et méléna), mais seulement en Asie.
Le taux de mortalité moyen est de 0,4 % (2,8 % chez les enfants et 1,6 % chez les personnes âgées).
Diagnostic
Surveillez les symptômes. Confirmez la présence du virus chikungunya ou d'anticorps spécifiques au virus dans des échantillons de sang à l'aide d'une ou de toutes les méthodes suivantes :
- Les essais immuno-enzymatiques (ELISA)
- La réaction en chaîne de la polymérase (rtPCR)
- La rtPCR en temps réel
- L'immunofluorescence indirecte
- La culture virale
- Les essais de neutralisation
Diagnostic différentiel
Le chikungunya partage plusieurs manifestations cliniques et zones de répartition géographique avec d'autres maladies à transmission vectorielle, telles que la dengue, le virus Zika et les infections à virus Oropouche. Des co-infections avec ces virus sont possibles et doivent être prises en compte dans l'évaluation diagnostique.
Traitement
Il n'existe aucun traitement antiviral spécifique contre l'infection par le virus du chikungunya.
Le traitement de la maladie aiguë est symptomatique et de soutien; il peut inclure le repos, l'hydratation ainsi que la prise en charge de la douleur et de la fièvre. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l'acide acétylsalicylique doivent être évités jusqu'à ce qu'un diagnostic de dengue ait été exclu, en raison du risque accru de saignement.
Les mouvements et les exercices légers diminuent généralement les raideurs articulaires.
Pour réduire le titre viral du virus chikungunya de manière proportionnelle à la concentration, se sont tous révélés efficaces in vitro, dans des conditions expérimentales :
- l'interféron-α2b
- la glycyrrhizine
- la 6-azauridine
- la ribavirine
Certaines observations faites in vitro permettent aussi de penser que l'interféron-α et la ribavirine présentent une efficacité synergique contre le virus chikungunya.
Prévention
La prévention contre le virus du chikungunya peut être réalisée par :
- la protection personnelle
- le contrôle des moustiques
- la vaccination
La protection personnelle est possible en réduisant l'exposition aux moustiques (par exemple, en utilisant des produits chasse-moustiques).
Pour en savoir plus :
Vaccin
Le Canada a autorisé l'utilisation du vaccin vivant atténué, IXCHIQ, pour prévenir la maladie causée par le virus chikungunya.
Pour en savoir plus :