Avis : Recommandations provisoires pour la prévention et le contrôle de la grippe aviaire dans les établissements de soins de santé

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Préambule

Les éclosions de grippe aviaire, telles que le virus A(H5N1), chez les oiseaux et les mammifères domestiques et sauvages, se sont répandues dans le monde entier. Des cas sporadiques de transmission de la grippe aviaire à l'humain ont également été constatés. La transmission de la grippe aviaire de personne à personne est extrêmement rare, et il n'existe aucune preuve de transmission durable. Bien que le risque d'infection par la grippe aviaire reste faible chez l'humain au Canada, le risque potentiel de cas humains peut être plus élevé chez les personnes exposées, dans le cadre de leur travail ou de leurs loisirs, à des animaux infectés ou à des environnements contaminés. Compte tenu du risque de pandémie de la grippe aviaire, on a mis à jour les recommandations relatives à la prévention et au contrôle des infections (PCI) pour la grippe aviaire figurant dans les Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins.

Contexte

La grippe aviaire est une infection virale qui provoque principalement la maladie et la mortalité chez les oiseaux, mais qui peut parfois infecter les humains et d'autres mammifères. Il existe de nombreux types de grippe aviaire, tous causés par différents sous-types du virus grippal A (par exemple, H5N1, H7N3, H9N2).

Les virus de la grippe aviaire peuvent être classés en deux catégories, en fonction de la gravité de la maladie chez les oiseaux :

Il est important de noter qu'il n'existe aucune corrélation entre la pathogénicité des virus de la grippe aviaire chez les oiseaux et le potentiel infectieux et pathogène chez l'humain et les autres mammifères. Les virus d'IAHP et d'IAFP ont tous deux provoqué des maladies peu sévères à graves et des décès chez l'humain et les mammifères non humains. Par conséquent, des précautions sont justifiées indépendamment de la pathogénicité chez les oiseaux.

Les infections de grippe aviaire chez l'humain sont rares et la probabilité d'une infection humaine par le virus de la grippe aviaire est faible. La transmission du virus de l'animal à l'humain se fait par inhalation ou par contact avec les muqueuses. L'exposition peut se produire par le biais de diverses sources, notamment les sécrétions (mucus, salive), le lait non pasteurisé (cru), le sang, les plumes et les excréments d'animaux infectés ou des environnements contaminés tels que les fermes d'élevage ou les marchés d'animaux vivants. Le principal facteur de risque associé à l'infection humaine semble être l'exposition à des animaux infectés vivants ou morts ou à des environnements contaminés. Il n'existe aucune preuve de transmission durable entre humains.

Depuis la fin de l'année 2021, le Canada réagit à des cas de grippe aviaire A(H5N1) chez des volailles, des oiseaux sauvages et d'autres animaux sauvages dans tout le pays. La grippe aviaire A(H5N1) est répandue chez les oiseaux sauvages dans le monde entier et a provoqué des éclosions chez les volailles dans de nombreux pays et des éclosions chez les vaches laitières aux États-Unis. Il existe des preuves de transmission de mammifères à mammifères entre bovins, mais le mode exact de transmission est encore à l'étude. Le virus de la grippe aviaire A(H5N1) a également été détecté dans du lait cru ou non pasteurisé ainsi que dans la viande crue ou insuffisamment cuite provenant de vaches laitières infectées aux États-UnisNote de bas de page 1. Des cas de grippe A(H5N1) chez des humains ont été signalés dans le monde, y compris aux États-Unis, tous à la suite d'une exposition à des vaches laitières ou à des volaillesNote de bas de page 2. Des cas humains récents d'autres sous-types de grippe aviaire [A(H5N6), A(H5N2), A(H9N2)] ont également été décelés dans le mondeNote de bas de page 3.

Le présent document a pour objectif de fournir des conseils actualisés sur les mesures de PCI dans les établissements de santé dans le cas où une personne faisant l'objet d'une enquête, qui est suspectée ou confirmée avoir la grippe aviaire, est recensée dans un établissement de santé canadien.

Ces recommandations ont été formulées grâce à l'expertise technique du Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections (CCN-PCI) et en adoptant le principe de précautionNote de bas de page 4Note de bas de page 5. Ces lignes directrices seront révisés et modifiés à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.

Le présent document s'adresse aux professionnels de la PCI, aux professionnels de la santé et de la sécurité au travail, aux organisations de soins de santé et aux prestataires de soins de santé responsables de la formation des travailleurs de la santé en matière de PCI.

Aux fins de la présente directive, le terme « patient » inclut les personnes qui reçoivent des soins de santé et que l'on désigne traditionnellement et généralement par les termes patient, client ou résident.

Les recommandations pour les milieux autres que les établissements de soins de santé sont pas comprises dans le cadre du document. Pour des conseils de santé publique dans ces contextes, voir le document Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada. Pour des conseils non propres à un sous-type ou à une souche sur la gestion des cas et des contacts de la grippe aviaire, qui comprennent des recommandations sur les mesures de santé publique dans les communautés, voir le document Prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés.

Recommandations provisoires pour la prévention et le contrôle des infections par la grippe aviaire dans les établissements de soins de santé

La durée et l'arrêt des précautions additionnelles pour un patient donné doivent être déterminés en consultation avec le programme de PCI et conformément aux lignes directrices locales, provinciales ou territoriales en matière de santé publique et aux politiques de l'organisation. Tout autres recommandations de précautions additionnelles tel qu'indiqué dans les lignes directrices « Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins » restent pareilles.

Références

Note de bas de page 1

Public Health Agency of Canada. Avian influenza A(H5N1): For health professionals [Internet]: Government of Canada; 2024 [cited 2024 June 26] Available from: https://www.canada.ca/en/public-health/services/diseases/avian-influenza-h5n1/health-professionals.html.

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Note de bas de page 2

H5N1 Bird Flu: Current Situation [Internet]. Center for Disease Control (CDC); 2024 [cited 2024 June 17]. Available from: https://www.cdc.gov/bird-flu/situation-summary/index.html?CDC_AA_refVal=https%3A%2F%2Fwww.cdc.gov%2Fflu%2Favianflu%2Favian-flu-summary.htm.

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Note de bas de page 3

Public Health Agency of Canada. Influenza A virus subtypes H5, H7, and H9: Infectious substances pathogen safety data sheet: [Internet] Government of Canada; 2023 [cited 2024 June 26] Available from: https://www.canada.ca/en/public-health/services/laboratory-biosafety-biosecurity/pathogen-safety-data-sheets-risk-assessment/influenza-a-virus-subtypes-h5-h7-h9.html.

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Note de bas de page 4

Pinto-Bazurco JF. The Precautionary Principle. [Internet]. European Parliamentary Research Service; 2020 [cited 2024 June 17]. Available from https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2015/573876/EPRS_IDA(2015)573876_EN.pdf.

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Note de bas de page 5

Bourguignon D. The precautionary principle: definitions, application and governance. [Internet]. International Institute for Sustainable Development; 2015 [cited 2024 June 17]. Available from https://www.iisd.org/system/files/2020-10/still-one-earth-precautionary-principle.pdf

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