ARCHIVÉE - Portefeuille de la Santé : Cadre d'action relativement à l'éclosion de maladie à virus Ebola en 2014

Avant-propos

L'élaboration de stratégies, de protocoles et de lignes directrices pour la prévention et l'intervention en cas d'éclosions de maladie infectieuse au Canada n'est pas une activité nouvelle. Par exemple, la Loi sur la mise en quarantaine du gouvernement fédéral est entrée en vigueur pour la première fois en 1872, le Canada a appuyé le Règlement sanitaire international (2005) original de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 1969, le premier Plan d'urgence pour les fièvres hémorragiques virales canadien a été publié en 1978 et le précurseur du plan de préparation en cas de pandémie fédérale-provinciale-territoriale pour le secteur de la santé a été accepté en 1988. Il s'agit de quelques exemples des différents plans et des différentes ententes de collaboration en place pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens face aux éclosions de maladies infectieuses connues et émergentes.

Chacun de ces plans et chacune de ces ententes a évolué pour refléter les avancées de la science et de la médecine, les nouvelles idées sur la gestion de la santé publique, les leçons tirées lors de la gestion des éclosions et la progression de notre compréhension de la responsabilité personnelle et institutionnelle. Ils tiennent également compte du fait que la responsabilité de la santé publique au Canada est répartie entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

Depuis la première description de maladie à virus Ebola (MVE) en 1976, ces plans et ententes ont été complétés par des investissements ciblés en recherche et en surveillance afin de tenir compte des caractéristiques et des risques uniques des MVE.

En mars 2014, les systèmes de surveillance à l'échelle mondiale ont détecté une nouvelle éclosion de MVE en Afrique occidentale. En tant que point central au sein du portefeuille de la Santé en ce qui concerne la responsabilité en matière de préparation et d'intervention en cas de maladie infectieuse, l'Agence de la santé publique du Canada (l'Agence) a immédiatement intensifié ses activités de surveillance et commencé à examiner et à mettre à jour les protocoles d'intervention en matière d'éclosion, y compris la coordination de la préparation globale du portefeuille de la Santé en cas d'éclosion nécessitant une intervention.

Santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont des partenaires du portefeuille de la Santé qui jouent un rôle important dans l'intervention du Canada pour contrer la MVE.

L'intervention du portefeuille de la Santé met l'accent sur deux secteurs d'activité complémentaires :

Le 8 août 2014, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l'éclosion du virus Ebola en Afrique occidentale était une « urgence de santé publique de portée internationale » aux termes du Règlement sanitaire international (2005) ce qui a engendré une hausse des efforts coordonnés à l'échelle mondiale pour mettre à l'essai, valider, peaufiner et améliorer nos systèmes de surveillance, nos plans d'intervention et notre préparation opérationnelle pour lutter contre cette menace potentielle pour la santé publique.

Objectif

L'objectif du Cadre d'action du portefeuille de la Santé relativement à l'éclosion de maladie à virus Ebola en 2014 consiste à :

Le principal public cible du présent document se compose des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (FPT) responsables de la santé publique et de la planification en cas d'urgence sanitaire. Étant donné que les provinces et les territoires sont les principaux responsables de la planification et de la prise de décisions afférentes à leur territoire, le présent document vise à orienter et à soutenir les efforts coordonnés en matière de planification et d'intervention à l'échelle FPT. Le document peut également servir d'outil de référence pour les professionnels de la santé, les planificateurs en cas d'urgence, les premiers intervenants et d'autres personnes et organisations qui s'intéressent aux efforts de planification et d'intervention relatifs à la MVE.

Étant donné la nature dynamique de l'éclosion de MVE, le présent document sera mis à jour périodiquement et la plus récente version sera affichée sur le site Web de l'Agence. Pour faciliter la consultation, le document a été organisé en trois parties :

Partie I : Miser sur les forces : stratégie du portefeuille de la Santé relativement à la MVE

La planification de la gestion des urgences sanitaires au Canada repose sur l'existence d'une série de cadres, de systèmes et de plans établis et approuvés. Tel qu'il est requis par la loi, les provinces et les territoires disposent de plans qui déterminent les étapes à suivre en cas d'urgence ou de catastrophe. Ces plans sont conçus pour déterminer les liens et les moyens de communication entre les provinces et les territoires et les organisations de soins de santé à l'échelle nationale et internationale et d'autres ministères, programmes et organismes du gouvernement. Ils peuvent être utilisés comme documents autonomes ou liés ensemble afin de permettre une approche coordonnée dans tout le système pour la gestion des mesures d'urgence.

Ces plans de gestion des urgences sanitaires sont d'autant plus renforcés par les ententes de collaboration intergouvernementale et les protocoles d'entente. Par exemple, en 2009, les ministres FPT de la Santé ont signé un protocole d'entente sur une aide mutuelle dans le cas où un système de soins de santé d'une province ou d'un territoire est dépassé lors d'une situation d'urgence ou d'une crise en matière de santé publique. Pour appuyer la mise en œuvre de ce protocole d'entente, le RSP a préparé des ententes opérationnelles complémentaires décrivant les processus, les procédures, les outils et les modèles que les administrations peuvent utiliser pour faciliter la coordination et l'exécution rapide d'une démarche pancanadienne relativement aux demandes d'aide mutuelle (intergouvernementale) en ce qui concerne les ressources humaines en santé en cas de crises ou d'urgences sanitaires. L'Entente multilatérale sur l'échange de renseignements (EMER), entrée en vigueur en octobre 2014, est un autre exemple. L'EMER établit des normes qui indiquent quels renseignements en matière de santé publique peuvent être échangés entre les diverses administrations gouvernementales canadiennes, ainsi que pourquoi, comment et quand ils peuvent l'être. L'EMER soutient également la planification conjointe de la gestion des urgences sanitaires.

Ces normes, et d'autres plans, ententes et accords, fournissent une base solide pour l'élaboration de stratégies efficaces en vue d'anticiper, de limiter, d'atténuer et de contrôler avec succès les menaces pour la santé et la sécurité publiques, y compris celles que présentent les éclosions de fièvres hémorragiques virales comme la MVE. Plusieurs de ces documents ont été rapidement mis à jour en fonction des caractéristiques particulières de l'éclosion actuelle de MVE, de l'efficacité des efforts de limitation ainsi que des incertitudes quant aux contre-mesures médicales possibles. Tous les autres documents sont actuellement examinés en vue de l'apport de modifications qui découleront des connaissances acquises et des circonstances futures.

Considérations stratégiques sur lesquelles se fonde l'approche du portefeuille de la Santé relativement à la MVE

L'approche stratégique du Canada à l'égard de la MVE comprend bon nombre des mêmes facteurs qui ont orienté la planification et l'intervention intergouvernementale en cas de pandémie. Ces approches, fondées sur des données probantes, tiennent compte des considérations suivantes :

Buts et objectifs

En fonction de ces facteurs, collectivement, les buts et les objectifs du portefeuille de la Santé relativement à la MVE sont les suivants :

  1. Circonscrire la MVE à sa source, limiter ses répercussions et effectuer des recherches sur les modalités thérapeutiques de traitement et améliorer la capacité d'intervention des systèmes de santé en vue de futures éclosions en contribuant aux efforts de collaboration internationaux.
  2. Atténuer le risque pour la santé en améliorant la surveillance et la capacité de mise en quarantaine aux points d'entrée frontaliers, jusqu'à ce que l'OMS déclare la fin de la crise de la MVE.
  3. Réduire au minimum l'occurrence de maladies graves, de décès et de perturbations sociales en soutenant une intervention coordonnée relativement à la MVE en collaboration avec les provinces et les territoires, les partenaires fédéraux, les organisations internationales et d'autres intervenants. En outre, le portefeuille de la Santé fera ce qui suit :
    1. Réduire au minimum la maladie grave et la mortalité en :
      • réduisant la transmission des infections grâce à la promotion des mesures individuelles et communautaires;
      • protégeant la population grâce à des mesures de santé publique;
      • fournissant à la population canadienne les renseignements dont elle a besoin pour prendre des décisions éclairées à propos de sa santé.
    2. Réduire au minimum la perturbation sociale en :
      • maintenant la confiance par le soutien de la prise de décisions fondées sur des données probantes au moyen de la collecte, de l'analyse et de l'échange de données scientifiques et de surveillance;
      • communiquant des conseils pertinents en temps opportun aux décideurs, aux professionnels de la santé et au public;
      • appuyant les efforts visant à accélérer les essais et la mise au point de vaccins et de traitements efficaces, rentables et abordables contre le virus Ebola.
  4. En appuyant les efforts visant à accélérer les essais et l'élaboration de vaccins et de traitements efficaces, rentables et abordables contre le virus Ebola.

Partie II : Protéger la santé et la sécurité des Canadiens

La présente section résume l'approche stratégique sur laquelle est fondée l'intervention du portefeuille de la Santé contre la MVE, y compris certaines des mesures prises (de concert avec d'autres partenaires fédéraux) pour empêcher le virus Ebola d'atteindre notre frontière ou de traverser cette dernière s'il y parvient, et pour s'assurer d'une intervention pancanadienne efficace et coordonnée du secteur de la santé si un cas d'infection est détecté au Canada.

Du point de vue de la gouvernance FPT, dans l'ensemble du système de santé du Canada, les principaux acteurs de l'intervention en cas d'éclosion d'une maladie infectieuse, notamment la MVE, sont les suivants :

Coordination/Gouvernance

Planification coordonnée : Travailler avec les décideurs, les partenaires et les intervenants

Collaboration avec les travailleurs de la santé

Travailler avec les intervenants

Communiquer avec les Canadiens

Détection

Surveillance et capacité accrues aux points d'entrée

Mise à jour des lignes directrices sur les soins cliniques et la prise en charge des patients

Réponse

Examiner et valider les procédures et les systèmes de contrôle des infections existants

Nouveaux protocoles de diagnostic de la MVE en laboratoire

Création d'équipes d'intervention rapide contre le virus Ebola

Protéger les Canadiens à l'étranger

Répondre aux besoins des Premières Nations

En outre, la DGSPNI a commencé à former plus de 1 300 professionnels de la santé désignés et de première ligne qui travaillent dans des collectivités des Premières Nations sur l'utilisation appropriée d'équipement de protection individuelle amélioré pour des cas de MVE. La formation fournie cadre avec la directive nationale de l'Agence sur les mesures de prévention et de contrôle des infections par le virus Ebola, et elle complète les recommandations et les protocoles fondés sur des données probantes qui sont fournis aux travailleurs de la santé de partout au Canada.

Recherche sur les vaccins et les thérapies

Les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'Agence ont consacré plus de 10 ans à la mise au point d'un vaccin contre le virus Ebola et à l'avancement de la recherche sur les traitements contre le virus Ebola. Le vaccin du Canada a montré de grands espoirs dans la recherche sur les animaux et s'il est établi comme étant sans danger et efficace chez les humains, il pourrait devenir un outil important pour aider à contrôler l'éclosion du virus Ebola actuelle en Afrique de l'Ouest. Par conséquent, le Canada participe activement aux consultations de l'OMS sur les traitements et les vaccins contre le virus Ebola qui rassemblent des représentants des gouvernements des pays touchés par le virus Ebola et des partenaires de développement, de la société civile, des organismes de réglementation, des fabricants de vaccins et des agences de financement.

Partie III : Soutenir l'intervention internationale et les efforts de lutte contre la propagation

Le gouvernement du Canada a adopté une approche pangouvernementale en vue d'aborder les défis que pose la crise de MVE, en collaboration avec le portefeuille de la Santé, les ministères des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, de la Défense nationale, de la Citoyenneté et de l'Immigration ainsi que Transports Canada, qui apportent chacun une contribution dans des domaines complémentaires.

Annexe : Inventaire des ressources, des lignes directrices et des ententes en matière de préparation et d'intervention en cas de MVE

Données sur l'innocuité des agents pathogènes

Définition de cas

Déclaration

Analyse des échantillons du virus Ebola

Soins cliniques

Prévention et contrôle des infections

Biosécurité en laboratoire

Gestion de la santé publique

Ententes de collaboration FPT : Aide mutuelle, échange d'information et fournitures d'urgence

Plans d'intervention d'urgence du gouvernement fédéral

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2022-08-12