Maladie Ebola : Pour les professionnels de la santé et les travailleurs humanitaires

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La maladie Ebola et maladie à virus de Marburg

Les virus Ebola et Marburg sont des filovirus d'acide ribonucléique (ARN) à brin négatif de la famille virale des Filoviridae. La famille des Filoviridae se compose de trois genres :

  • Orthoebolavirus : virus Ebola, virus du Soudan, virus Bundibugyo, virus Forêt Taï.
  • Orthomarburgvirus : virus de Marburg, virus du corbeau.
  • Cuevavirus : Lloviu cuevavirus n'a pas été trouvé chez l'humain.

La maladie à virus de Marburg et la maladie Ebola, causées respectivement par l'orthomarburgvirus et l'orthoebolavirus, se propagent d'une personne à l'autre par les mêmes mécanismes. Il peut s'agir d'un contact direct avec le sang ou d'autres liquides corporels d'une personne infectée par le virus, à partir d'objets ou de surfaces contaminés par des liquides corporels d'une personne infectée par le virus ou lors de la préparation d'un corps pour les funérailles. Les virus peuvent aussi être transmis dans le sperme des personnes qui se sont rétablies des virus.

La période d'incubation et la présentation de la maladie chez l'humain sont semblables dans la maladie à virus de Marburg et la maladie Ebola.

Il n'existe actuellement aucun traitement particulier pour les personnes infectées par la maladie à virus de Marburg ou la maladie Ebola. Un traitement de soutien précoce dans les centres de traitement appropriés est essentiel afin d'obtenir des résultats plus positifs.

Il n'existe pas de vaccin approuvé contre les orthomarburgvirus, bien qu'un vaccin soit utilisé pour les efforts humanitaires dans les contextes d'éclosion. Il existe toutefois un vaccin approuvé par Santé Canada contre le virus Ebola. Pour plus d'information concernant le vaccin approuvé, voir la section ci-dessous : Vaccins

Le risque actuel au Canada pour la maladie de Marburg est faible, tandis que le risque de maladie Ebola est très faible.

Il y a peu de recherches portant sur les orthomarburgvirus en raison de la rareté et de l'ampleur des éclosions par rapport aux orthoebolavirus. Cependant, les données probantes actuellement disponibles suggèrent que les orthomarburgvirus et les orthoebolavirus ont des caractéristiques semblables. En tant que tel, en cas d'éclosion de maladie à virus de Marburg, des conseils, des outils et des ressources élaborés pour la maladie Ebola sont appropriés à utiliser, y compris des mesures de prévention et contrôle des infections.

La plupart des preuves scientifiques actuellement disponibles relatives à la maladie Ebola proviennent de l'expérience avec la maladie à virus Ebola en particulier. Ce que nous savons d'autres orthoebolavirus (virus du Soudan, virus de Bundibugyo, virus Forêt Taï) est basé sur des données probantes limitées. Cependant, tous les orthoebolavirus causant la maladie chez l'humain se comportent probablement de la même manière.

Principaux renseignements

Les professionnels de la santé au Canada doivent faire preuve de vigilance afin de reconnaître, d'examiner et signaler rapidement les patients qui :

  • des symptômes de la maladie Ebola;
  • des antécédents d'exposition potentielle à une source d'un orthoebolavirus, comme un voyage dans une région touchée par une éclosion.

Comment classer les cas de maladie Ebola?

La maladie Ebola est une maladie grave qui présente un taux de létalité estimé d'environ 50 % (généralement entre 25 et 90 %). Les cas mortels ont tendance à présenter des signes ou des symptômes cliniques précoces plus graves. Ces cas passent par une défaillance multiviscérale et à la mort habituellement entre le 6e et le 16e jour.

La période d'incubation varie de 2 à 21 jours, et les personnes atteintes ne propagent pas la maladie avant l'apparition de symptômes. Les manifestations de la maladie Ebola peuvent être non spécifiques, notamment :

  • une fièvre;
  • la fatigue;
  • douleurs musculaires;
  • des maux de tête;
  • un mal de gorge;
  • des vomissements;
  • la diarrhée;
  • d'une éruption cutanée;

Cela rend le diagnostic précoce difficile.

Le traitement de la maladie Ebola repose principalement sur les soins de soutien. Les soins de soutien prodigués rapidement se sont avérés efficaces pour réduire grandement le nombre de décès.

La maladie Ebola est généralement restreinte sur le plan géographique. La maladie Ebola épidémique se trouve principalement dans des zones d'Afrique subsaharienne. À ce jour, aucun cas n'a été signalé au Canada.

Déclaration du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) : Recommandations en matière de prévention, de suivi et de surveillance des maladies Ebola.

Agents étiologiques

La maladie Ebola est causée par des virus à l'acide ribonucléique du genre Orthoebolavirus, de la famille des Filoviridae. À ce jour, il existe six orthoebolavirus reconnus, mais seulement quatre d'entre eux sont connus pour causer la maladie Ebola chez l'humain :

  • Virus Ebola
  • le virus du Soudan;
  • le virus Bundibugyo.
  • le virus Forêt Taï;

Le virus Ebola et le virus du Soudan ont été responsables de la majorité des éclosions de maladie Ebola à ce jour et sont associés à des taux de létalité plus élevés. Le virus Bundibugyo a causé deux éclosions de maladie Ebola depuis son émergence en 2007. Il est associé à un taux de létalité plus faible que le virus du Soudan et le virus Ebola. Le virus Forêt Taï n'a été repéré comme n'étant que l'agent causal d'un cas de maladie Ebola, et la personne a survécu.

Le virus Reston peut causer des maladies chez les porcs et les primates non humains et le virus Bombali a été repéré chez les chauves-souris insectivores. Ni l'un ni l'autre virus n'a été associé à la maladie chez l'humain.

Les orthoebolavirus sont des virus zoonotiques, et bien que leur réservoir ne soit pas actuellement connu, on estime que les chauves-souris frugivores pourraient être l'hôte naturel. D'autres animaux, en particulier les primates non humains, ont été déterminés comme hôtes accessoires.

Virus Ebola : Fiche technique : Agents pathogènes infectieux

Classification et nomenclature

En 2019, une nouvelle nomenclature a été adoptée par l'Organisation mondiale de la Santé. D'autres changements ont aussi été introduits par le Comité international de taxonomie des virus en 2023. Cette page Web utilise la taxonomie mise à jour. Pour plus d'information, veuillez consulter :

Nom de genre : Orthoebolavirus

Il existe six virus (orthoebolavirus) appartenant au genre Orthoebolavirus :

  • virus Ebola : EBOV (espèce Orthoebolavirus zairense);
  • virus du Soudan : SUDV (espèce Orthoebolavirus sudanense);
  • virus Bundibugyo : BDBV (espèce Orthoebolavirus bundibugyaoense);
  • virus Forêt Taï : TAFV (espèce Orthoebolavirus taiense);
  • virus Reston : RESTV (espèce Orthoebolavirus restonense);
  • virus Bombali : BOMV (espèce Orthoebolavirus bombaliense).

Les maladies comprennent :

  • maladie Ebola (EBOD) : maladie causée par des virus appartenant au genre Orthoebolavirus;
  • maladie à virus Ebola (MVE) : maladie Ebola causée par le virus Ebola;
  • maladie à virus du Soudan (SVD) : maladie Ebola causée par le virus du Soudan;
  • maladie à virus Bundibugyo (BVD) : maladie Ebola causée par le virus Bundibugyo;
  • autre maladie Ebola spécifiée : maladie Ebola causée, par exemple, par le virus Forêt Taï.

Transmission

On estime généralement que les éclosions de la maladie Ebola chez l'humain se produisent par l'introduction d'un cas humain infecté par contact avec les tissus ou les liquides corporels d'un animal infecté. Le virus peut ensuite se propager par transmission de personne à personne, ce qui entraîne ainsi une éclosion.

La réactivation du virus dormant d'un cas humain précédemment infecté a été impliquée dans quelques éclosions.

La transmission directe de personne à personne peut se produire par :

  • contact physique direct avec le sang ou d'autres liquides corporels d'une personne infectée (vivante ou décédée), comme :
    • leurs selles;
    • leur urine;
    • leurs vomissements;
    • leur salive;
    • leur sueur;
    • leur liquide amniotique;
    • leur lait maternel;
    • leur sperme.
  • Contact avec les surfaces et les vecteurs passifs contaminés par ces liquides corporels, notamment :
    • les vêtements;
    • la literie;
    • le matériel médical.
  • la transmission verticale peut se produire pendant :
    • une grossesse;
    • l'accouchement;
    • l'allaitement.
  • la transmission sexuelle pendant la phase aiguë ou pendant la période de convalescence.
    • Jusqu'à date, la transmission sexuelle pendant la convalescence n'a été rapportée que dans le cas d'hommes à leurs partenaires.
    • Il n'y a eu aucun rapport de transmission sexuelle des cas de femmes convalescentes à leurs partenaires.

Les orthoebolavirus ne se transmettent pas entre humains par voie aérienne. Cependant, certaines procédures médicales, comme l'intubation, peuvent générer de petits aérosols de particules qui ont le potentiel de transmettre le virus; l'orthoebolavirus peut demeurer viable sur les surfaces et dans les liquides pendant plusieurs jours en fonction d'autres facteurs environnementaux.

Pour plus d'information: Comment la maladie Ebola se propage-t-elle?

Période de transmissibilité

Une personne devient infectieuse au moment de l'apparition des premiers symptômes. Les personnes infectées ne sont pas estimées comme étant contagieuses avant l'apparition des symptômes.

Le risque de transmission par une personne est plus faible aux premiers stades de la maladie, et ce, lorsque la charge virale est plus faible. Le risque de transmission est le plus élevé lorsque la charge virale est maximale, soit au moment où la personne est en phase aiguë de maladie et présente des symptômes comme des diarrhées, des vomissements ou des hémorragies.

Les cas demeurent contagieux tant que le virus reste présent dans le sang et les liquides corporels, y compris après le décès. On sait que le contact direct avec le corps d'un cas décédé de la maladie Ebola lors des cérémonies relatives aux funérailles a contribué à la transmission de la maladie lors d'éclosions passées.

Chez les personnes survivantes, les orthoebolavirus peuvent persister pendant des semaines ou même des mois dans les liquides et les tissus de quelqu'un, notamment :

  • leur sperme;
  • leur urine;
  • leur lait maternel;
  • leur liquide oculaire interne;
  • leur système nerveux central.

Par exemple, l'acide ribonucléique du virus Ebola a été détecté dans du sperme jusqu'à 18 mois après le rétablissement clinique. On ne sait toutefois pas si le virus infectieux était présent dans ces cas. Le potentiel de transmission après la phase aiguë de la maladie se limite à la transmission sexuelle et à la transmission au moyen de l'allaitement.

Pour obtenir plus d'information sur les tests de dépistage sur des échantillons visant à déterminer l'infectiosité des liquides corporels, veuillez consulter : Prise en charge par la santé publique des cas de la maladie Ebola et de leurs contacts dans la collectivité au Canada (2024)

Facteurs de risque

Tout contact avec du sang ou d'autres liquides corporels d'une personne ou d'un animal infecté et des vecteurs passifs peut entraîner une transmission. Les facteurs associés à un risque plus élevé d'exposition au virus comprennent :

  • la fourniture de soins aux personnes atteintes de maladie Ebola qui sont malades, sans utiliser correctement et systématiquement l'équipement de protection individuelle adéquat;
  • le contact sexuel non protégé avec toute personne atteinte de la maladie Ebola pendant la phase aiguë, et avec des hommes en particulier, pendant la période de convalescence;
  • la transmission verticale d'une personne atteinte d'une infection à un orthoebolavirus au bébé pendant la grossesse ou l'accouchement;
  • l'allaitement par une personne atteinte d'une infection à un orthoebolavirus;
  • la participation à des pratiques relatives à des funérailles à risque, y compris la préparation de la personne décédée atteinte d'une infection à un orthoebolavirus pour les funérailles;
  • la manipulation ou la consommation d'animaux sauvages (par exemple, la viande de brousse) dans les zones touchées;
  • se rendre dans une région touchée par la maladie Ebola (soit là où un cas confirmé de maladie Ebola a été contracté localement ou là où une personne ayant un cas infectieux de maladie Ebola a résidé), y compris séjourner dans une collectivité où la maladie à virus Ebola est activement transmise.

Les contacts devraient être gérés en fonction de leur niveau de risque, et des mesures devraient être mises en œuvre pour les cas et les contacts afin de prévenir la propagation de la maladie Ebola.

Il est à noter que le jugement clinique demeure essentiel à l'évaluation des risques et peut donner lieu à des décisions qui diffèrent parfois des recommandations disponibles.

Pour en savoir plus :

Travailleurs humanitaires

Les travailleurs humanitaires qui reviennent d'une région touchée par une éclosion devraient suivre les directives fournies par leur organisation.

En vertu de la Loi sur la mise en quarantaine, les voyageurs doivent se déclarer auprès d'un agent des services frontaliers du Canada à leur arrivée au Canada s'ils ont :

  • des motifs raisonnables de suspecter qu'elles sont atteintes de la maladie Ebola ou pourraient l'être;
  • été récemment en contact étroit avec une personne atteinte de la maladie Ebola ou raisonnablement susceptible de l'être.

Il est également recommandé que les voyageurs à faible risque d'exposition communiquent avec l'autorité de santé publique appropriée au cours du premier jour ouvrable suivant leur arrivée au Canada pour se déclarer volontairement.

Risque au Canada

L'Agence de la santé publique du Canada travaille en étroite collaboration avec ses partenaires nationaux et internationaux pour :

  • suivre et surveiller l'activité de la maladie Ebola dans le monde;
  • évaluer les risques de la maladie Ebola pour les personnes vivant au Canada de façon continue.

Au Canada, le risque d'exposition à une source de maladie Ebola est estimé comme très faible. Cependant, des groupes professionnels particuliers comme les travailleurs de laboratoire et de santé peuvent être exposés en raison de la nature de leur travail, ce qui les expose à un risque plus élevé d'exposition au virus Ebola. La transmission locale de la maladie Ebola au Canada peut également être introduite par exposition à la suite d'un voyage international, en particulier dans les régions touchées par la maladie Ebola 27. Dans ce cas, les autorités de santé publique à tous les échelons du gouvernement prendraient part à la gestion de l'intervention.

Flambées épidémiques actuelles de maladie Ebola (Organisation mondiale de la Santé)

Signes et symptômes

La période d'incubation de la maladie Ebola est comprise entre 2 et 21 jours. Dans la plupart des cas, les symptômes apparaissent entre 6 et 10 jours après l'exposition.

Les symptômes commencent habituellement par l'apparition soudaine de symptômes qui sont non spécifiques, notamment :

  • une fièvre;
  • des frissons;
  • de la fatigue;
  • un malaise;
  • des maux de tête;
  • un mal de gorge;
  • une myalgie;
  • une arthralgie.

Environ quatre à cinq jours après l'apparition de la maladie, elle progresse généralement et comprend d'autres manifestations, notamment :

  • des manifestations gastro-intestinales, notamment :
    • des vomissements ou de la diarrhée pouvant contenir du sang;
    • de l'anorexie;
    • des nausées;
    • un inconfort abdominal;
  • éruption maculopapuleuse érythémateuse, non prurigineuse affectant :
    • le visage;
    • le cou;
    • le torse;
    • les bras.
  • ainsi que d'autres manifestations oculaires, notamment :
    • l'injection conjonctivale;
    • la conjonctivite;
    • l'uvéite.

La maladie peut alors progresser davantage pour inclure des manifestations tardives sérieuses. La diarrhée et les vomissements sont souvent abondants dans les stades ultérieurs de la maladie et peuvent entraîner notamment :

  • une grave déplétion du volume;
  • des déséquilibres électrolytiques;
  • des pertes;
  • un état de choc.

Ces manifestations peuvent conduire à des symptômes d'insuffisance des fonctions rénales et hépatiques. Une manifestation tardive de la maladie est généralement une hémorragie, notamment :

  • des ecchymoses;
  • des saignements des sites de ponction veineuse;
  • des saignements des muqueuses;
  • du sang dans les selles;
  • l'hématurie.

Cependant, cela n'est pas présent dans tous les cas.

Les cas graves avec des symptômes hémorragiques ont habituellement des dommages simultanés et importants de plusieurs systèmes et organes terminaux. Par exemple, le dysfonctionnement du système nerveux central et suppression de la moelle osseuse (avec leucopénie et thrombocytopénie).

D'autres manifestations tardives graves qui peuvent se produire comprennent notamment :

  • les manifestations respiratoires, notamment :
    • la dyspnée;
    • l'hypoxie;
    • l'insuffisance respiratoire.
  • les manifestations neurologiques, notamment :
    • le délire;
    • les convulsions;
    • le coma.
  • les manifestations cardiaques, notamment :
    • des douleurs thoraciques;
    • une myocardite;
    • une péricardite;
    • une bradycardie.
  • une dysphagie;
  • le hoquet.

La maladie Ebola est associée à un haut risque :

  • d'hémorragie obstétricale;
  • de fausse couche;
  • de mort maternelle et périnatale.

Cela indique que les personnes enceintes atteintes de la maladie Ebola peuvent connaître des problèmes de santé graves et plus fréquemment que les personnes non enceintes.

La maladie peut aussi être compliquée par des infections bactériennes secondaires.

Les cas non mortels de maladie Ebola commencent généralement à s'améliorer de 6 à 11 jours après l'apparition des symptômes. Les cas mortels ont tendance à avoir des signes et des symptômes cliniques précoces plus graves, et progressent vers une défaillance multiviscérale et la mort généralement entre le 6e et le 16e jour.

Le rétablissement complet se produit sur une longue période, et cette maladie peut être associée à des séquelles à long terme qui peuvent être graves, notamment :

  • des manifestations neurologiques, cognitives et psychologiques, notamment :
    • une perte de mémoire;
    • une psychose;
    • une dépression;
    • de l'anxiété;
    • de l'insomnie.
  • de l'arthralgie ou de la myalgie;
  • ainsi que d'autres manifestations oculaires, notamment :
    • une douleur rétro-orbitale;
    • l'uvéite.
  • une perte auditive;
  • de la fatigue, ou une sensation de faiblesse;
  • des maux de tête;
  • une myélite;
  • l'augmentation de la fréquence urinaire;
  • l'hépatite récidivante;
  • la perte de cheveux et la peau nécrosée.

Les symptômes de la maladie Ebola sont semblables à ceux d'autres fièvres hémorragiques virales, comme la maladie à virus de Marburg et la fièvre de Lassa. Il est important de tenir compte du fait qu'une personne atteinte d'une maladie Ebola suspectée ou confirmée peut avoir une infection concomitante avec d'autres maladies endémiques à l'Afrique subsaharienne, notamment :

  • le paludisme;
  • la typhoïde;
  • la fièvre jaune;
  • la leptospirose.

Diagnostic

Des analyses de laboratoire, des enquêtes cliniques et épidémiologiques sont recommandées pour diagnostiquer correctement la maladie Ebola. Un diagnostic précoce permet notamment :

  • une gestion rapide des cas et de leurs contacts;
  • la mise en place de mesures appropriées de prévention et contrôle des infections.

Analyses en laboratoire

La décision relative au prélèvement et à l'analyse en laboratoire des échantillons devrait reposer sur les éléments suivants :

  • l'état clinique du patient (présentation clinique compatible);
  • le risque d'exposition à un orthoebolavirus (facteurs épidémiologiques).

L'étalon-or pour les tests de confirmation est la détection de l'acide ribonucléique spécifique au virus par amplification en chaîne par polymérase (ACP) dans des échantillons cliniques, en utilisant deux cibles moléculaires indépendantes. Voici d'autres méthodes qui peuvent indiquer un diagnostic de maladie Ebola :

  • la démonstration des antigènes viraux dans le tissu par immunohistochimie;
  • la détection d'anticorps propres à l'orthoebolavirus dans des échantillons de sérum;
  • l'isolement du virus d'un échantillon clinique (au Canada, cela est effectué uniquement au Laboratoire national de microbiologie).

Définition de cas de l'Agence de la santé publique du Canada : Éclosion de maladie Ebola

Des tests de dépistage différentiels sont également effectués au Laboratoire national de microbiologie, qui peut effectuer des tests de dépistage pour d'autres agents pathogènes et co-infections, en fonction des voyages, des symptômes et des antécédents relatifs à l'exposition.

Les échantillons mal manipulés de patients faisant l'objet d'une enquête pour la maladie d'Ebola constituent un risque sérieux pour tous, y compris le personnel de laboratoire. Il existe des lignes directrices précises en matière de biosécurité que les laboratoires doivent suivre avant d'accepter des échantillons et de procéder à des analyses en laboratoire.

Ligne directrice en matière de biosécurité à l'intention des laboratoires qui manipulent des échantillons prélevés chez des patients faisant l'objet d'examens pour la maladie Ebola

Aucune culture de l'orthoebolavirus ne doit être réalisée en dehors des laboratoires de confinement offrant des conditions de biosécurité de niveau 4 au Laboratoire national de microbiologie.

Pour les services de diagnostic ou de confirmation des orthoebolavirus, assurer la liaison avec le laboratoire de santé publique provincial de votre province. Le laboratoire provincial de santé publique devrait alors assurer la coordination avec le directeur du centre des opérations du laboratoire du LNM.

Les responsabilités suivantes incombent au directeur du centre des opérations :

  • travailler avec la province ou le territoire qui en fait la demande pour activer le plan d'intervention d'urgence;
  • vous mettre en contact avec l'expert en la matière approprié si vous avez besoin d'aide pour :
    • des exigences en matière d'échantillons;
    • l'emballage de l'échantillon;
    • les conditions d'expédition des échantillons;
    • le processus d'expédition.

Téléphone du Laboratoire national de microbiologie (LNM) : 1-866-262-8433

  • Ce numéro est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Des précisions ou des renseignements supplémentaires peuvent être demandés au clinicien du patient, et ce, afin d'optimiser la prestation des services de laboratoire demandés.

Tests de dépistage et répercussions possibles de la vaccination

La vaccination récente peut avoir une incidence sur les tests de dépistage des filovirus à l'aide des approches de dépistage moléculaire du Laboratoire national de microbiologie. Pour cette raison, il est important de les informer de l'état vaccinal de la personne faisant l'objet d'une enquête.

Les approches sur lesquelles il peut y avoir des répercussions sont notamment :

  • les tests de dépistage RT-qPCR;
  • les tests de dépistage à l'aide de la plate-forme GeneXpert;
  • les tests sérologiques.

Définition de cas de l'Agence de la santé publique du Canada : Éclosion de maladie Ebola

Suivi, surveillance et signalement

Les autorités de santé publique sont invitées à signaler au Centre des opérations du portefeuille de la Santé (COPS) de l'ASPC, par téléphone en composant le 1-800-545-7661, en plus d'acheminer des notifications aux autorités sanitaires provinciales et territoriales de toutes les personnes faisant l'objet d'une enquête et nécessitant un test de dépistage de l'orthoebolavirus dans les 24 heures suivant la commande du test de dépistage. Pour ce faire, elles utiliseront le formulaire « Maladie Ebola : Formulaire de déclaration de cas » et l'information disponible au moment de la déclaration initiale. Le Formulaire de déclaration de cas de la maladie Ebola peut être mis à jour à mesure que des informations supplémentaires sont disponibles.

Les provinces et les territoires sont tenus de déclarer les cas à l'Agence de la santé publique du Canada en :

  1. communiquant avec le Centre des opérations du portefeuille de la Santé à 1-800-545-7661;
  2. renseignant un formulaire de déclaration de cas de maladie Ebola.

Les antécédents cliniques du patient et le risque épidémiologique de maladie Ebola doivent être inclus dans le rapport.

Maladie à virus Ebola : Formulaire de déclaration de cas

Les autorités de santé publique canadiennes surveillent tous les événements relatifs à la maladie Ebola et y réagissent, s'il y a lieu. Les pratiques recommandées peuvent également être ajustées en fonction de situations épidémiologiques particulières.

Les fièvres hémorragiques virales, dont la maladie Ebola, sont des maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale au Canada depuis 2002 (en plus d'une courte période entre 1979 et 1982).

L'Agence de la santé publique du Canada signale également les cas confirmés de maladie Ebola à l'Organisation mondiale de la Santé, dans le cadre des engagements du Canada en vertu du Règlement sanitaire international.

Règlement sanitaire international (2005) – Troisième édition (Organisation mondiale de la Santé)

Traitement

Les personnes atteintes de la maladie Ebola suspectée ou confirmée devraient recevoir des soins dans des centres spécialisés appropriés. Des précautions strictes en matière de prévention et contrôle des infections doivent être maintenues, notamment :

  • pendant les soins pré-hospitaliers;
  • pendant le transport vers un centre spécialisé;
  • en recevant des soins dans l'établissement de traitement.

Les personnes atteintes de la maladie Ebola suspectée ou confirmée et qui ont besoin de services de santé en raison de cela devraient s'abstenir de prendre les transports en commun. Les autorités provinciales et territoriales de santé publique peuvent fournir des renseignements sur la question de savoir si un établissement de traitement a été désigné à cette fin dans leur compétence.

Produits thérapeutiques

Il n'existe actuellement aucun traitement approuvé par Santé Canada pour la maladie Ebola.

Cependant, deux produits sont approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis pour le traitement du virus Ebola (espèce Orthoebolavirus zairense) 45, 46 :

  1. REGN-EB3 (Inmazeb ou atolivimab, maftivimab et odesivimab);
  2. mAb114 (Ebanga ou ansuvimab).

Ces traitements se sont avérés modérément efficaces pour réduire la mortalité chez les patients atteints de la maladie à virus Ebola ayant une charge virale sérique plus faible. Leur efficacité n'a toutefois pas été établie contre d'autres orthoebolavirus. Ces traitements ont été formulés contre le virus Ebola et ne devraient donc pas être efficaces pour le traitement d'autres types d'orthoebolavirus.

En cas d'éclosions, des produits thérapeutiques expérimentaux ont été utilisés dans un cadre éthique élaboré par l'Organisation mondiale de la Santé, à savoir l'utilisation d'urgence surveillée d'interventions non homologuées et expérimentales. Le cadre n'est pas conçu pour évaluer les médicaments, mais plutôt afin de fournir un traitement pour des raisons humanitaires. Si un cas confirmé de maladie Ebola survient au Canada, l'Agence de la santé publique du Canada collaborera avec la province ou le territoire pour permettre l'accès à un traitement approprié.

Les essais cliniques visant à mettre à l'essai l'efficacité des produits thérapeutiques expérimentaux et ces derniers ont généralement lieu dans des contextes d'éclosion. Les résultats des essais cliniques éclairent l'homologation future ainsi que les recommandations relatives à l'utilisation de ces produits thérapeutiques.

Soins de soutien

Le traitement de soutien est un élément clé de la prise en charge de la maladie Ebola qui peut améliorer le pronostic.

Au cours de l'épidémie de 2014 à 2016, la plupart des cas de maladie à virus Ebola qui ont été traités aux États-Unis et en Europe ont reçu des soins de soutien précoces et intenses. Sur les 27 cas confirmés et traités, 82 % ont ainsi survécu.

Soins de supports optimisés pour la maladie à virus Ebola : Procédures de gestion clinique standard (Organisation mondiale de la Santé)

Vaccins

À l'heure actuelle, un seul vaccin est approuvé pour la maladie à virus Ebola au Canada (Ervebo®, vaccin rVSVΔG-ZEBOV-GP). À l'heure actuelle, le vaccin Ervebo®n'est ni approuvé ni recommandé pour prévenir les maladies causées par d'autres orthoebolavirus, notamment :

  • le virus du Soudan;
  • le virus Bundibugyo;
  • le virus Forêt Taï.

Il n'existe aucun vaccin approuvé pour d'autres orthoebolavirus.

Monographie de produit pour Ervebo®, vaccin rVSVΔG-ZEBOV-GP (PDF, 1,1 Mo) (en anglais seulement)

En novembre 2022, l'utilisation du vaccin Ervebo® a été approuvée au Canada. Il s'agit d'un vaccin à vecteur chimérique vivant atténué à base de virus recombinant de la stomatite vésiculaire (rVSV) contre l'EBOV. Le vaccin contient un gène pour la glycoprotéine d'EBOV qui remplace le gène de la glycoprotéine natif du rVSV. Il est administré en dose unique pour la protection contre le virus Ebola (espèce Orthoebolavirus zairense). En raison de différences antigéniques importantes, ce vaccin ne devrait pas offrir une protection significative contre d'autres orthoebolavirus 48.

Ervebo® est autorisé à être utilisé au Canada, mais il n'est pas commercialisé au pays. Dans le cas d'un cas de maladie à virus Ebola au Canada, le vaccin peut être estimé utile à des fins de lutte contre l'éclosion. Dans ces circonstances, l'accès à ce produit sera facilité par l'Agence de la santé publique du Canada ainsi que les provinces et territoires concernés.

Dans les régions touchées par la maladie à virus Ebola, le vaccin peut être notamment offert pour :

  • les populations à risque dans le cadre d'une stratégie de gestion des éclosions;
  • les travailleurs de la santé et les travailleurs humanitaires de première ligne déployés dans la région.

En raison des limites des données disponibles, des incertitudes subsistent quant au niveau, à la durée et au type de protection conférée par les vaccinations. Il est important de souligner que l'évaluation du risque individuel des contacts ne doit pas être modifiée en fonction du statut de vaccination.

La vaccination contre le virus Ebola des travailleurs humanitaires canadiens qui se rendent dans les régions touchées par la maladie Ebola pour soigner les cas confirmés d'infection par le virus Ebola ou leurs contacts, ou pour procéder à des enterrements en toute sécurité, relève de la responsabilité de l'organisation qui fournit ces services.

Pour en savoir plus :

Prévention et contrôle des infections

Observez ces mesures de prévention et contrôle des infections clés dans les milieux de soins de santé où vous prévoyez entrer en contact avec :

  • une personne faisant l'objet d'une enquête pour la maladie Ebola;
  • une personne ayant un diagnostic confirmé de maladie Ebola.

Mettez en œuvre des pratiques de base, comme une bonne hygiène des mains et l'utilisation appropriée de l'équipement de protection individuelle.

Utiliser une approche d'évaluation des risques au point de service avant chaque interaction avec un patient symptomatique (personne faisant l'objet d'une enquête ou maladie Ebola confirmée). Cela permettra d'appuyer l'utilisation de mesures supplémentaires de prévention et contrôle des infections, le cas échéant.

Précautions additionnelles :

  • cas contacts;
  • gouttelettes.

Mettez en œuvre des stratégies pour prévenir la production d'aérosols, sauf en cas d'absolue nécessité.

Si le patient est cliniquement instable ou encore si une intervention médicale générant des aérosols est nécessaire, veuillez porter :

  • un appareil de protection respiratoire N95 ajusté et vérifié (ou équivalent, ou encore protection plus élevée);
  • un écran facial distinct;
  • deux paires de gants;
  • une blouse ou une combinaison pour matières dangereuses résistante aux liquides ou imperméable;
  • un tablier imperméable aux liquides;
  • des revêtements corporels résistants aux liquides ou imperméables, notamment :
    • des jambières;
    • un revêtement corporel couvrant la tête et le cou.

Observez ces mesures de précaution jusqu'à ce que :

  • la maladie Ebola soit définitivement exclue ou
  • le patient est médicalement amélioré et déterminé ne plus avoir le virus circulant dans son sang.

Après confirmation que le virus ne circule plus dans le sang, une consultation entre les experts en matière prévention et contrôle des infections, en maladies infectieuses et en santé publique doit être effectuée avant l'arrêt des mesures de précaution.

Pour obtenir des recommandations détaillées portant sur les mesures de prévention et contrôle de l'infection contre la maladie Ebola, veuillez consulter :

Liens connexes

Ces liens fournissent des informations sur plusieurs sujets, notamment :

  • la prévention et le contrôle des infections;
  • les services de santé en voyage et aux frontières;
  • les vaccins contre le virus Ebola;
  • la gestion de la santé publique.

Certains liens utilisent le terme maladie à virus Ebola ou discutent plus précisément du virus Ebola. La majorité des informations disponibles dans ces documents restent pertinentes dans le contexte plus large de la maladie Ebola.

Prévention et contrôle des infections

Services de santé en voyage et aux frontières

Les vaccins contre le virus Ebola;

Gestion de la santé publique

Sites Web connexes

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