Chapitre 1 des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse : L’épidémiologie de la tuberculose au Canada

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Auteurs et affiliations

Aboubakar Mounchili; Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario) Canada

Reshel Perera; Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario) Canada

Robyn S. Lee; Dalla Lana School of Public Health, Université de Toronto, Toronto (Ontario) Canada

Howard Njoo; Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario) Canada

James Brooks; Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario) Canada

Points clés

1. État de la situation

1.1. Vue d'ensemble de l'épidémiologie mondiale

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu'environ 10 millions (entre 8,9 et 11,0 millions) de personnes étaient atteintes de tuberculose active dans le monde en 2019. On comptait alors environ 5,6 millions d'hommes, 3,2 millions de femmes et 1,2 million d'enfants atteints de cette maladie.Référence 1 Au total, 87 % de ces personnes étaient originaires de pays à forte charge de tuberculose, notamment l'Inde, l'Indonésie, la Chine, les Philippines, le Pakistan, le Nigeria, le Bangladesh et l'Afrique du Sud.

Une amélioration générale des conditions de vie et de la santé de la population, conjuguée à des efforts intensifs déployés par l'OMS dans le cadre de la stratégie mondiale « Stop TB Strategy », a permis de réduire progressivement le nombre annuel de cas de tuberculose active depuis 2006. À l'échelle mondiale, on observe une réduction cumulée de 8,5 % de l'incidence de la tuberculose entre 2015 et 2019, passant de 142 cas de tuberculose active nouvellement acquise pour 100 000 habitants en 2015 à 130 cas par 100 000 habitants en 2019, ce qui représente un taux de réduction annuel d'environ 2,1 %. L'objectif de la stratégie « Stop TB Strategy » de l'OMS était d'obtenir une réduction cumulée de 20 % d'ici 2020.

À l'échelle mondiale, la TB continue de figurer parmi les 10 premières causes de décès et constitue la première cause de décès due à un seul agent infectieux, devant le VIH/syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). En 2020, la mortalité liée à la tuberculose était estimée à 1,4 million de personnes (1,2 million parmi les personnes séronégatives et environ 200 000 parmi les personnes séropositives); même si cela correspond à une réduction de 14 % du nombre de décès par rapport à 2015, l'objectif de l'OMS de réduire de 35 % les décès liés à la TB d'ici 2020 est bien loin d'être atteint.

1.2. Surveillance de la TB active au Canada

Au Canada, les autorités locales de santé publique sont tenues de signaler à leur programme provincial/territorial de lutte contre la tuberculose toutes les personnes chez qui on a diagnostiqué une tuberculose active. Les programmes provinciaux et territoriaux de lutte contre la tuberculose soumettent ensuite volontairement des rapports qui répondent à la définition de surveillance de la TB active incidente (nouveaux cas et cas de retraitement) au Système canadien de déclaration des cas de tuberculose (SCDCT) de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Bien que la participation au SCDCT soit volontaire, toutes les provinces et tous les territoires sont des participants actifs.

La définition de la tuberculose active du SCDCT se base sur des critères cliniques ou de laboratoire. La définition clinique fait référence à un ou plusieurs des éléments suivants :

Pour qu'un diagnostic de laboratoire soit positif, il est nécessaire de réaliser une culture positive du complexe Mycobacterium TB (M. tuberculosis) (à l'exclusion de la souche BCG de Mycobacterium bovis) ou de disposer d'une combinaison de résultats cliniques compatibles avec une tuberculose active de même que d'un test d'amplification des acides nucléiques positif.

Les personnes atteintes de tuberculose active sont diagnostiquées par des professionnels de la santé et documentées pour les rapports locaux, provinciaux/territoriaux et nationaux. Les rapports sont compilés par le SCDCT, qui maintient une base de données contenant des renseignements non identifiables sur chaque personne pour qui une TB active est diagnostiquée, y compris les données démographiques (âge, sexe, identité autochtone et ethnicité), cliniques, de comorbidité (VIH/SIDA, diabète), de traitement et de résultats.

Le taux d'incidence dans une population spécifique (personnes autochtones, personnes non autochtones nées au Canada, personnes nées à l'étranger) et dans une région donnée (province/territoire) est calculé comme le nombre de cas de TB active dans cette population, divisé par le nombre total d'habitants dans ladite région. Le taux d'incidence dans le groupe des personnes nées à l'étranger était basé sur des estimations de Statistique Canada du nombre de personnes nées à l'étranger et résidant au Canada.

2. Données sur la tuberculose active au Canada

2.1. Morbidité

Au Canada, la TB a été une cause importante de morbidité et de mortalité au début du XXe siècle. La Figure 1 montre des données sur le nombre de cas de TB active remontant à 1924, bien que la déclaration systématique à l'échelle du pays n'a été instituée qu'en 1933.

Figure 1. Incidence et taux de mortalité déclarés de la tuberculose active au Canada, de 1924 à 2020
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 : Texte descriptif
Ans Incidence de la TB active Taux de mortalité de la TB active
1924 43,6 84,1
1925 61,4 80,5
1926 59,2 84,0
1927 54,9 80,9
1928 56,4 80,0
1929 57,4 77,6
1930 64,4 79,2
1931 69,4 73,5
1932 84,2 68,3
1933 79,6 65,3
1934 76,3 60,0
1935 81,0 60,9
1936 79,0 61,9
1937 68,6 60,8
1938 77,1 55,2
1939 81,5 53,5
1940 87,5 51,3
1941 89,5 53,4
1942 87,6 51,9
1943 88,1 53,0
1944 87,3 48,8
1945 91,8 47,0
1946 103,6 48,2
1947 97,7 44,3
1948 99,8 38,0
1949 100,3 32,5
1950 101,5 26,7
1951 97,6 24,8
1952 95,5 17,5
1953 93,4 12,5
1954 88,8 10,4
1955 89,8 8,9
1956 82,2 7,8
1957 80,4 7,1
1958 70,3 6,0
1959 60,9 5,5
1960 55,1 4,6
1961 48,9 4,2
1962 45,0 4,2
1963 40,1 4,0
1964 35,3 3,5
1965 31,8 3,6
1966 26,2 3,3
1967 26,6 3,2
1968 26,9 3,0
1969 24,3 2,8
1970 21,2 2,5
1971 20,8 2,0
1972 20,2 1,8
1973 18,3 1,5
1974 16,5 1,2
1975 15,3 1,1
1976 13,4 1,1
1977 13,5 0,9
1978 12,3 0,8
1979 11,4 0,8
1980 11,3 0,8
1981 10,2 0,8
1982 9,8 0,8
1983 9,3 0,8
1984 9,2 0,7
1985 8,3 0,8
1986 8,2 0,7
1987 7,5 0,6
1988 7,3 0,6
1989 7,5 0,6
1990 7,3 0,6
1991 7,3 0,7
1992 7,5 0,6
1993 7,2 0,6
1994 7,3 0,5
1995 6,7 0,5
1996 6,3 0,5
1997 6,7 0,6
1998 6 0,5
1999 6,0 0,6
2000 5,6 0,5
2001 5,7 0,6
2002 5,3 0,4
2003 5,2 0,5
2004 5,0 0,4
2005 5,1 0,4
2006 5,1 0,4
2007 4,8 0,4
2008 4,9 0,4
2009 4,9 0,2
2010 4,7 0,2
2011 4,7 0,3
2012 4,9 0,2
2013 4,7 0,2
2014 4,5 0,3
2015 4,6 0,3
2016 4,9 0,2
2017 5,0 0,2
2018 4,8 0,3
2019 5,1 0,2
2020 4,7 -

D'après les données disponibles, de tous les décès déclarés au Canada en 1926, 1 sur 13 était imputable à la TB, un nombre légèrement plus élevé que celui des décès attribués au cancer à cette époque. Grâce à l'amélioration des conditions de vie et des soins de santé et de la prévention, ainsi qu'au développement et à la mise en œuvre de mesures de santé publique et à la disponibilité d'antibiotiques efficaces contre M. tuberculosis, les taux de morbidité et de mortalité ont considérablement diminué au fil du temps (Figure 1).

2.2. Sites d'infection

La TB respiratoire est la forme la plus fréquemment déclarée de la maladie au Canada, la TB pulmonaire étant la plus courante (Tableau 1). La TB des ganglions lymphatiques périphériques représente la majorité des cas de tuberculose non respiratoire déclarés.

Tableau 1. Cas signalés de TB active par principaux sites de diagnostic, SCDCT : 2001–2020
Principaux sites de diagnostic 2001-2004
n (%)
2005-2008
n (%)
2009-2012
n (%)
2013-2016
n (%)
2017-2020
n (%)
TB respiratoire
Primaire 382 (5,7) 320 (4,9) 234 (3,6) 213 (3,2) 181 (2,5)
Pulmonaire 4171 (62,4) 4294 (66,0) 4415 (67,3) 4526 (67,8) 4923 (67,3)
Pleurésie 223 (3,3) 287 (4,4) 288 (4,4) 271 (4,1) 252 (3,4)
Ganglions lymphatiques intra-thoraciques 20 (0,3) 70 (1,1) 82 (1,2) 80 (1,2) 103 (1,4)
Autres formes respiratoires 12 (0,2) 13 (0,2) 8 (0,1) 9 (0,1) 39 (0,5)
Sous-total pour TB respiratoire 4808 (72,0) 4984 (76,6) 5027 (76,6) 5099 (76,4) 5498 (75,2)
TB non respiratoire
Miliaire 39 (0,6) 50 (0,8) 44 (0,7) 57 (0,9) 51 (0,7)
SNC et méninges 79 (1,2) 69 (1,1) 81 (1,2) 96 (1,4) 116 (1,6)
Ganglions lymphatiques périphériques 972 (14,5) 817 (12,5) 831 (12,7) 815 (12,2) 899 (12,3)
Intestins, péritoine et glandes mésentériques 109 (1,6) 142 (2,2) 149 (2,3) 154 (2,3) 170 (2,3)
Os et articulations 199 (3,0) 158 (2,4) 159 (2,4) 175 (2,6) 166 (2,3)
Système génito-urinaire 124 (1,9) 104 (1,6) 106 (1,6) 103 (1,5) 86 (1,2)
Autres organes spécifiquesTable 1 note de bas de page a 11 (0,2) 49 (0,8) 49 (0,7) 66 (1,0) 75 (1,0)
Autres formes non respiratoires 244 (3,7) 137 (2,1) 115 (1,8) 105 (1,6) 161 (2,2)
Sous-total TB non respiratoire 1777 (26,6) 1526 (23,4) 1534 (23,4) 1571 (23,5) 1724 (23,6)
Globalement
Données sur le site de diagnostic manquantes 97 (1,5) 0 (0,0) 0 (0,0) 1 (0,0) 92 (1,3)
Total de cas de TB signalés 6682 (100) 6510 (100) 6561 (100) 6671 (100) 7314 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose.

Table 1 note de bas de page a

autres organes spécifiques comprendre : endocarde, myocarde, oesophage, péricarde et glande thyroïde

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2.3. Données démographiques

2.3.1. Répartition par sexe

Le taux d'incidence global de la tuberculose active au Canada est demeuré inchangé depuis 2002; il demeure à environ 5,0 cas par 100 000 habitants par année (Figure 2). En 2020, 1 772 cas de TB active ont été déclarés, ce qui donne un taux national de 4,7 cas par 100 000 habitants. Le taux demeure plus élevé chez les hommes que chez les femmes, comme le montrent le Tableau 2 et la Figure 2. Une TB active est diagnostiquée 1,1 à 1,4 fois plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes. Cela est cohérent avec les tendances mondiales en matière de tuberculose.Référence 1

Figure 2. Taux d'incidence de TB active déclarés (pour 100 000 habitants) par sexe au Canada, SCDCT : 2001–2020
Figure 2. La version textuelle suit.
Figure 2 : Texte descriptif
Ans Femmes Hommes Globalement
2001 5,0 6,4 5,7
2002 5,0 5,6 5,3
2003 4,6 5,7 5,2
2004 4,7 5,4 5,0
2005 4,5 5,7 5,1
2006 4,7 5,5 5,1
2007 4,3 5,3 4,8
2008 4,5 5,4 4,9
2009 4,3 5,5 4,9
2010 4,2 5,1 4,7
2011 4,3 5,2 4,7
2012 4,0 5,8 4,9
2013 4,2 5,2 4,7
2014 4,0 5,2 4,6
2015 4,3 4,9 4,6
2016 4,4 5,3 4,9
2017 4,4 5,6 5,0
2018 4,5 5,3 4,9
2019 4,5 5,7 5,1
2020 4,2 5,1 4,7
Tableau 2. Nombre de cas déclarés de TB active par sexe au Canada, SCDCT : 2009–2020
Sexe 2000–2003
n (%)
2004–2007
n (%)
2009–2012
n (%)
2013–2016
n (%)
2017–2020
n (%)
Femmes 3 085 (46,2) 2 970 (45,6) 2 903 (44,2) 3 034 (45,5) 3 285 (44,9)
Hommes 3 597 (53,8) 3 540 (54,4) 3 658 (55,8) 3 637 (54,5) 4 024 (55,1)
Total 6 682 (100) 6 510 (100) 6 561 (100) 6 671 (100) 7 309Table 2 note de bas de page a (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose.

Table 2 note de bas de page a

Les données concernant le sexe des 5 personnes signalées entre 2017 et 2020 n'étaient pas disponibles.

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2.3.2. Répartition par âge

Les données du SCDCT montrent qu'entre 2001 et 2020, c'est dans le groupe des personnes âgées de 15 à 64 ans qu'on retrouve le plus grand nombre de personnes atteintes de tuberculose active (Tableau 3). Jusqu'en 2020, le taux d'incidence le plus élevé a toujours été observé dans le groupe des 65 ans et plus. Cependant, en 2020, c'est dans le groupe des 15 à 34 ans que le taux d'incidence le plus élevé a été observé, à 6,3 cas par 100 000 habitants (Figure 3). Au cours des deux dernières décennies, le nombre de cas annuel (et le taux d'incidence) le plus bas s'est trouvé parmi les personnes de moins de 15 ans (Figure 3).

Figure 3. Taux d'incidence de TB active déclarés (pour 100 000 habitants) par groupe d'âge au Canada, SCDCT : 2001–2020
Figure 3. La version textuelle suit.
Figure 3 : Texte descriptif
Ans 0-14 ans d'âge 15-34 ans d'âge 35-64 ans d'âge 65+ ans d'âge
2001 1,9 5,9 5,3 12,1
2002 1,7 6,1 4,8 10,4
2003 1,4 6,1 4,8 9,4
2004 1,5 6,0 4,8 8,9
2005 2,1 6,1 4,7 8,4
2006 1,9 5,8 4,7 9,0
2007 1,7 5,1 4,7 8,4
2008 1,6 5,6 4,8 8,2
2009 1,6 5,8 4,9 7,1
2010 1,3 5,2 4,6 7,6
2011 1,5 5,5 4,4 7,6
2012 2,0 5,7 4,5 7,6
2013 2,0 5,1 4,6 7,3
2014 1,3 5,1 4,5 7,1
2015 1,7 5,1 4,4 7,4
2016 1,5 6,1 4,3 7,7
2017 2,1 5,9 4,5 7,6
2018 1,7 5,8 4,5 7,2
2019 1,9 6,4 4,7 6,9
2020 1,1 6,3 4,5 5,8
Tableau 3. Nombre de cas déclarés de TB active par groupe d'âge au Canada au fil du temps, SCDCT : 2001–2020
Groupe d'âge 2001–2004
n (%)
2005–2008
n (%)
2009–2012
n (%)
2013–2016
n (%)
2017–2020
n (%)
0–14 ans 379 (5,7) 410 (6,3) 363 (5,5) 375 (5,6) 404 (5,5)
15–34 ans 2 081 (31,1) 2 004 (30,8) 2 060 (31,4) 2 010 (30,1) 2 378 (32,5)
35–64 ans 2 581 (38,6) 2 609 (40,1) 2 666 (40,6) 2 621 (39,3) 2 750 (37,6)
65 ans et plus 1 641 (24,6) 1 487 (22,8) 1 472 (22,4) 1 665 (25,0) 1 782 (24,4)
Total 6 682 (100) 6 510 (100) 6 561 (100) 6 671 (100) 7 314 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose.

2.3.3. Répartition régionale

Bien que le nombre de cas de TB active déclarés par les territoires du Nord canadien (Yukon [YN], Territoires du Nord-Ouest [T.N.-O.] et Nunavut [NU]) s'est avéré le plus faible, ces régions ont constamment affiché le taux d'incidence annuel le plus élevé, en partie en raison de leur faible population (Tableau 4 et Figure 4). Les variations observées sont principalement révélatrices de la nature sporadique des foyers d'éclosion dans les territoires du Nord canadien. Le taux d'incidence dans toutes les autres régions du Canada est demeuré inchangé au cours des deux dernières décennies (Figure 4). Les provinces de l'Ouest (Manitoba [MB], Saskatchewan [SK], Alberta [AB] et Colombie-Britannique [BC]) ont déclaré le deuxième taux le plus élevé d'incidence de la tuberculose active (entre 5, 6 et 6,4 cas pour 100 000 habitants; Figure 4). Ce sont les provinces de l'Atlantique (Nouveau-Brunswick [NB], Nouvelle-Écosse [NS], Île-du-Prince-Édouard [IPÉ] et Terre-Neuve [NL]) qui présentent le taux d'incidence le plus bas au pays, avec un taux annuel de 0,8 à 1,4 cas pour 100 000 habitants depuis 2001 (Figure 4). Bien qu'il y ait eu une augmentation du nombre total de cas de TB active au cours des 4 dernières années, le taux d'incidence de la maladie au centre et dans l'ouest du Canada (Tableau 4) est demeuré à peu près constant en raison de l'augmentation de la taille de la population.

Figure 4. Taux d'incidence de TB active déclarés (pour 100 000 habitants) par région géographique, SCDCT : 2001–2020
Figure 4. La version textuelle suit.
Figure 4 : Texte descriptif
Ans Territoires du Nord Provinces Atlantiques L'Ouest Canada Le Canada du Centre
2001 48,4 1,7 7,8 5,0
2002 30,7 1,3 6,4 5,1
2003 19,4 1,2 6,7 4,8
2004 44,0 1,1 6,5 4,6
2005 53,0 1,0 6,9 4,5
2006 53,6 1,0 6,8 4,4
2007 45,7 0,8 6,0 4,4
2008 74,8 0,8 6,9 4,1
2009 64,8 1,8 6,9 4,0
2010 105,2 1,2 5,6 4,0
2011 80,5 1,1 5,9 4,1
2012 75,9 0,8 6,6 4,1
2013 49,3 1,0 6,3 4,0
2014 78,6 0,9 6,3 3,6
2015 43,9 2,0 6,2 3,8
2016 48,3 1,8 6,7 4,0
2017 91,7 1,3 6,8 4,0
2018 50,9 1,9 6,4 4,1
2019 49,0 1,3 6,6 4,5
2020 33,2 1,4 6,4 3,9
Tableau 4. Nombre de cas déclarés de TB active par région géographique au Canada au fil du temps, SCDCT : 2001–2020
Région géographique 2001–2004
n (%)
2005–2008
n (%)
2009–2002
n (%)
2013–2016
n (%)
2017–2020
n (%)
Territoires du Nord canadien 145 (2,2) 243 (3,9) 366 (5,8) 259 (4,0) 278 (3,9)
Canada atlantique 124 (1,9) 84 (1,3) 114 (1,8) 137 (2,1) 142 (2,0)
Ouest du Canada 2 581 (38,6) 2 639 (41,8) 2 639 (41,7) 2 875 (44,6) 3 120 (43,7)
Centre du Canada 3 832 (57,2) 3 544 (56,2) 3 442 (54,4) 3 400 (52,7) 3 774 (52,8)
Total 6 682 (100) 6 510 (100) 6 561 (100) 6 671 (100) 7 314 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose

2.3.4. La TB dans des populations spécifiques

Le fardeau de la tuberculose au Canada n'est pas réparti également entre tous les habitants. Les personnes nées à l'étranger et les membres de peuples autochtones nés au Canada sont touchés de façon disproportionnée par la maladie (Figure 5). Les personnes nées à l'étranger ont toujours représenté la majorité des cas déclarés : entre 65 et 67 % des cas déclarés entre 2001 et 2012 et entre 70 et 72 % des cas déclarés entre 2013 et 2020. Les membres de peuples autochtones nés au Canada représentent quant à eux entre 14 et 22 % des cas déclarés de TB active entre 2001 et 2020, alors qu'ils ne constituent que 4,3 % de la population canadienne.Référence 2 Dans les populations non autochtones nées au Canada, le taux d'incidence de la TB active a diminué progressivement au fil des ans et est passé de 1,2 cas pour 100 000 habitants en 2001 à 0,4 cas en 2019; il a cependant augmenté pour atteindre 1,2 cas pour 100 000 habitants en 2020.

Remarque : Le statut autochtone n'est plus déclaré par la Colombie-Britannique à partir de 2016.

Figure 5. Taux d'incidence de TB active déclarés (pour 100 000 habitants) par sous-groupe de population au Canada, SCDCT : 2001–2020
Figure 5. La version textuelle suit.
Figure 5 : Texte descriptif
Ans Premières Nations vivant dans une réserve Premières Nations vivant hors réserve Inuit Métis Non-autochtone Personnes nées à l'étranger
2001 24,5 25,2 111,4 16,0 1,2 17,9
2002 21,6 18,6 67,8 11,3 1,1 17,9
2003 29,3 24,2 22,1 9,5 1,0 17,7
2004 27,2 20,1 80,4 6,6 0,9 16,4
2005 31,5 23,9 120,7 10,8 0,9 15,4
2006 31,5 26,3 114,3 8,8 0,8 15,5
2007 29,7 24,2 84,2 9,6 0,7 15,2
2008 26,8 25,7 160,0 6,1 0,9 14,6
2009 27,0 23,5 157,1 5,4 1,0 14,4
2010 23,7 18,3 200,0 5,4 0,7 14,1
2011 21,2 16,2 166,7 4,4 0,7 14,7
2012 23,8 18,5 251,6 2,2 0,7 14,6
2013 30,8 11,4 139,4 3,5 0,6 15,0
2014 21,7 14,9 177,6 3,6 0,6 14,3
2015 20,4 10,7 164,7 2,2 0,6 15,0
2016 33,9 14,5 168,7 2,1 0,5 15,5
2017 22,0 10,6 205,8 3,7 0,5 15,0
2018 19,8 11,6 194,3 2,8 0,4 14,8
2019 16,3 14,5 188,7 2,3 0,4 15,8
2020 18,5 4,6 70,3 2,8 0,3 14,3
2.3.4.1. La TB dans les populations autochtones

Bien que le plus grand nombre de cas de TB active soit déclaré chez les personnes nées à l'étranger, le taux d'incidence de la maladie au cours des deux dernières décennies a toujours été plus élevé chez certains groupes de personnes autochtones nées au Canada (Figure 5), qui comprennent les Premières Nations, les Métis et les Inuits, conformément à la Loi constitutionnelle de 1982 (en anglais seulement, PDF). Les conditions sociales telles que la surpopulation ont joué un rôle important dans la situation de la TB chez les peuples autochtones, augmentant le risque d'infectionRéférence 3 de même que le risque de progression vers une forme active de la maladie.Référence 4Référence 5 Le taux d'incidence de la TB chez les Inuits est le plus élevé de ces 3 groupes. En 2019, le taux d'incidence de la tuberculose active chez les Inuits (188,7 cas pour 100 000 habitants) était environ 472 fois supérieur à celui de la population de personnes nées au Canada et non autochtones (0,4 cas pour 100 000 habitants) (Figure 5), mais en 2020, ce taux a diminué considérablement pour atteindre 70,3 cas pour 100 000 habitants. Les raisons de cette diminution ne sont pas entièrement comprises, mais elles peuvent être liées aux mesures de santé publique mises en place pour faire face à la pandémie de COVID-19, lesquelles ont permis de réduire la transmission. Il est aussi possible que les impacts de la pandémie sur l'accès aux services de santé et leur prestation aient entraîné un sous-diagnostic de la tuberculose active.

Parmi les peuples des Premières Nations, le taux d'incidence de la TB active a toujours été plus élevé chez ceux vivant dans les réserves que chez ceux vivant hors réserve (Tableau 5 et Figure 5). Le taux d'incidence chez les peuples des Premières Nations vivant dans les réserves était relativement stable de 2001 à 2010, mais a diminué de manière progressive depuis 2015 (Figure 5). Le taux d'incidence chez les peuples des Premières Nations vivant hors réserve a également diminué et en 2020, il est passé sous la moyenne nationale de 4,6 cas pour 100 000 habitants (Figure 5).

Tableau 5. Nombre de cas déclarés de TB active par sous-groupe de population au Canada au fil du temps, SCDCT : 2001–2020
Sous-groupe de population 2001-2004
n (%)
2005–2008
n (%)
2009–2012
n (%)
2013-2016
n (%)
2017-2020
n (%)
Personnes nées au Canada
Premières Nations (Total) 786 (11,8) 902 (13,9) 803 (12,2) 753(11,3) 568 (7,8)
Vivant dans une réserve 417 (6,2) 516 (7,9) 443 (6,8) 504 (7,6) 345 (4,7)
Vivant hors réserve 269 (4,0) 339 (5,2) 295 (4,5) 222 (3,3) 166 (2,3)
Inuit 138 (2,1) 258 (4,0) 468 (7,1) 436 (6,5) 464 (6,3)
Métis 135 (2,0) 123 (1,9) 83 (1,3) 59 (0,9) 59 (0,8)
Non-autochtone 987 (14,8) 812(12,5) 783(11,9) 637 (9,5) 392 (5,4)
Statut autochtone inconnu 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 34 (0,5) 160 (2,2)
Personnes nées à l'étranger
Personnes nées à l'étranger 4 476(67,0) 4 264(65,5) 4 337(66,1) 4 672(70,0) 5 353(73,2)
Statut d'origine canadienne/étrangère inconnu
Statut d'origine canadienne/étrangère inconnu 161 (2,4) 151 (2,3) 87 (1,3) 80 (1,2) 318 (4,3)
Total
Total 6 682 (100) 6 510 (100) 6 561 (100) 6 671 (100) 7 314 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose

Contrairement aux Inuits et aux peuples des Premières Nations, le taux d'incidence des cas déclarés de TB chez les Métis est semblable à celui de la population non autochtone née au Canada. Cela peut être en partie causé par les difficultés liées à la collecte de données spécifiques aux Métis et à la séparation des Métis des membres des Premières Nations lorsqu'ils ont une ascendance commune.Référence 6 Les taux d'incidence déclarés chez les populations métisses sont restés stables de 2000 à 2007, après quoi ils ont progressivement diminué et se sont tenus sous la moyenne nationale depuis 2011 (Figure 5).

2.3.4.2. La TB dans les populations nées à l'étranger

Le nombre annuel total de personnes nées à l'étranger et atteintes d'une maladie active de la tuberculose signalée au CTBRS a augmenté de façon notable au cours des 8 dernières années (Tableau 6). Cela n'a toutefois eu que peu d'impact sur le taux d'incidence correspondant, qui est relativement stable depuis 2011 (Figure 5).

Tableau 6. Nombre de cas de TB active déclarés chez les personnes nées à l'étranger par région de naissance selon l'OMS, SCDCT : 2001–2020
Région natale 2001–2004
n (%)
2005–2008
n (%)
2009–2012
n (%)
2013–2016
n (%)
2017–2020
n (%)
AFR 412 (9,5) 492 (11,7) 506 (11,8) 560 (12,1) 690 (13,3)
RAM 285 (6,6) 271 (6,5) 255 (6,0) 222 (4,8) 250 (4,8)
RMO 453 (10,4) 470 (11,2) 429 (10,0) 472 (10,2) 560 (10,8)
EUR 380 (8,8) 306 (7,3) 253 (5,9) 201 (4,3) 145 (2,8)
RASE 972(22,4) 983 (23,5) 1 042 (24,4) 1 220 (26,3) 1 534 (29,6)
RPO 1 838 (42,4) 1 669 (39,8) 1 786 (41,8) 1 965 (42,3) 1 998 (38,6)
Globalement 4 340 (100) 4 191 (100) 4 271 (100) 4 640 (100) 5 177 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; OMS, Organisation mondiale de la Santé; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose; AFR, Afrique; RAM, Région des Amériques; RM, Région de la Méditerranée orientale; EUR, Europe; RASE, Région de l'Asie du Sud-Est; RPO, Région du Pacifique occidental.

Les personnes nées à l'étranger chez qui on a diagnostiqué une TB active sont affectées à la région épidémiologique de l'OMS sur la base de leur pays de naissance. Le Tableau 6 présente l'évolution dans le temps du nombre de cas de TB active déclarés chez les personnes nées à l'étranger au Canada entre 2001 et 2020 selon la région épidémiologique de naissance, conformément à la définition de l'OMS. Les taux d'incidence associés (Figure 6) sont calculés à l'aide des dénominateurs produits dans le cadre des dernières données de recensement de Statistique Canada.Référence 7

Figure 6. Taux d'incidence de TB active déclarés chez les natifs de l'étranger par région de naissance selon l'OMS, SCDCT : 2001–2020
Figure 6. La version textuelle suit.
Figure 6 : Texte descriptif
Ans Afrique (AFR) Régions des Amériques (RAM) Régions de Méditerranée orientale (RMO) Europe (EUR) Les régions de l'Asie du Sud-Est (RASE) Régions du Pacifique occidental (RPO)
2001 39 6,8 23,9 4,3 48,5 34,1
2002 49,8 7,1 26,3 4 45,5 33,8
2003 47,5 8 23,9 3,5 49,3 33,4
2004 47,5 7,5 24,7 3 53,3 32,4
2005 51,9 7,3 26,2 3,1 47,2 27,8
2006 43,1 4,8 20,5 2,7 38,7 25,7
2007 42,6 7,5 18,8 3,2 35,6 25,5
2008 33,6 5,5 14,3 3,2 30,2 23,5
2009 29,7 5,2 14,4 3,1 29,2 22,9
2010 32,1 5,7 12,3 2,9 30,6 22,7
2011 36 5,8 14,1 2,4 32,7 23,3
2012 36,6 4,3 15,5 2,1 31,9 23,9
2013 37 4,2 15,9 1,7 35,8 24,4
2014 32,8 3,3 13,2 1,8 33,7 24,8
2015 33,8 5,1 13 2,5 34,5 24,9
2016 39,2 5 17,6 2,1 35,8 23,9
2017 28,2 4,9 13,9 1,9 31,6 23,8
2018 33,7 5,1 13,1 1,4 35,2 20,4
2019 36,2 4,1 15,1 1,3 38,8 21,8
2020 34,9 3,9 11,8 1,2 37 18

Les régions de l'Asie du Sud-Est (RASE) et de l'Afrique (AFR) ont toujours affiché les taux d'incidence de TB active les plus élevés chez les personnes nées à l'étranger au cours des deux dernières décennies (Figure 6), suivies des régions du Pacifique occidental (RPO) et de la Méditerranée orientale (RMO). Comparativement, le taux d'incidence le plus faible est retrouvé parmi les personnes provenant des régions de l'Europe (EUR) et des Amériques (RAM) (Figure 6).

Dans le cas des personnes nées à l'extérieur du Canada qui ont reçu un diagnostic de tuberculose active, les dates d'arrivée au Canada et de diagnostic de la maladie ont été utilisées pour estimer le temps vécu au Canada avant de recevoir un diagnostic. Parmi les personnes nées à l'étranger présentant une tuberculose active déclarée entre 2001 et 2020 et dont la date d'arrivée au pays est connue, la maladie a été diagnostiquée dans la première année après l'arrivée dans 9,2 % des cas, dans les deux premières années après l'arrivée dans 20,2 % des cas, dans les 5 années après l'arrivée dans 42,0 % des cas et dans les 5 années subséquentes dans 15,6 % des cas (Figure 7).

Figure 7. TB active déclarée au Canada au fil du temps (en années), depuis l'arrivée au Canada jusqu'au diagnostic; SCDCT : 2001–2020 (avec pourcentages cumulatifs indiqués dans les cases)
Figure 7. La version textuelle suit.
Figure 7 : Texte descriptif
Ans depuis l'arrivée Nombre des cas de TB active Pourcentages cumulatifs
<1 1,576 -
1 2,025 9,2%
2 1,255 -
3 1,118 -
4 903 -
5 786 42,1%
6 669 -
7 608 -
8 546 -
9 490 -
10 529 57,7%
11 458 -
12 411 -
13 406 -
14 347 -
15 341 -
16 351 -
17 329 -
18 311 -
19 315 -
20 348 -
21 268 -
22 253 -
23 255 -
24 236 -
25 217 -
26 217 -
27 199 -
28 175 -
29 151 -
30 180 -
31-35 ans 614 -
36-40 ans 466 -
41-45 ans 318 -
46-50 ans 208 -
51-55 ans 145 -
56-60 ans 108 -
61+ ans 79 -

2.4. Co-infection TB-VIH

Les systèmes nationaux de surveillance du VIH/SIDA et de la TB au Canada sont limités quant à leur capacité d'estimer les taux de co-infection TB-VIH. La collecte de données sur le statut du VIH des personnes dont le diagnostic de TB active a été déclaré s'est cependant grandement améliorée au cours des années, tout comme le pourcentage de personnes à qui l'on propose un dépistage du VIH. Le statut du VIH était inconnu pour 83,4 % des personnes ayant un diagnostic de TB en 2001. En 2017, ce pourcentage avait diminué à 30,9 %, avant de remonter à 57,3 % en 2020 (Figure 8).

Figure 8. Pourcentage de personnes atteintes de TB active selon leur statut sérologique pour le VIH, Canada, SCDCT : 2001–2020
Figure 8. La version textuelle suit.
Figure 8 : Texte descriptif
Ans Pourcentage avec VIH Pourcentage sans VIH Pourcentage inconnu
2001 2,5% 14,1% 83,5%
2002 4,0% 13,9% 82,1%
2003 2,3% 16,9% 80,8%
2004 2,4% 18,4% 79,2%
2005 3,4% 20,2% 76,5%
2006 3,5% 20,1% 76,3%
2007 3,6% 25,0% 71,4%
2008 5,2% 30,9% 63,8%
2009 3,6% 31,2% 65,2%
2010 3,1% 33,3% 63,6%
2011 3,8% 28,0% 68,2%
2012 3,3% 40,1% 56,6%
2013 4,2% 37,9% 57,9%
2014 4,0% 47,8% 48,2%
2015 4,1% 40,1% 55,8%
2016 5,2% 39,2% 55,6%
2017 1,5% 67,6% 30,9%
2018 2,3% 64,6% 33,0%
2019 1,8% 60,6% 37,6%
2020 2,8% 39,9% 57,3%

Le pourcentage de personnes séropositives parmi celles ayant reçu un diagnostic de TB active mais dont le statut du VIH est inconnu a diminué au fil du temps, passant de 15,1 % entre 2001 et 2004 (alors que seulement 1 239 personnes sur 6 682 cas de TB active, soit 18,5 %, avaient déclaré leur statut de séropositivité au VIH) à 3,5 % entre 2017 et 2020 (alors que 4 419 personnes sur 7 314 cas de TB active, soit 60,4 % avaient déclaré leur statut de séropositivité au VIH) (Figure 9). Il convient de noter que la sous-déclaration de la séropositivité impose de sérieuses limites à l'interprétation des changements dans l'incidence de la co-infection TB-VIH au niveau national.

Figure 9. Diagnostic de VIH connu chez les personnes déclarées atteintes de TB active, SCDCT : 2001–2020
Figure 9. La version textuelle suit.
Figure 9 : Texte descriptif
Ans Nombre de VIH-positifs Nombre de VIH-negatifs Diagnostic du VIH connu Tous les diagnostics de la TB active Pourcentage de VIH-positifs (VIH+) de tous les diagnositics connus Pourcentage de VIH-negatifs (VIH-) de tous les diagnositics connus
2001-2004 187 1 052 1 239 6 682 15,1% 84,9%
2005-2008 255 1 566 1 821 6 510 14,0% 86,0%
2009-2012 225 2 180 2 405 6 561 9,4% 90,6%
2013-2016 294 2 746 3 040 6 671 9,7% 90,3%
2017-2020 153 4 266 4 419 7 314 3,5% 96,5%

2.5 Comorbidité TB-diabète sucré

Depuis l'introduction de la collecte de données sur la comorbidité tuberculose-diabète sucré (DS) dans la surveillance de la tuberculose active depuis 2005, la sous-déclaration du statut de DS a progressivement diminué jusqu'en 2012; elle est restée à peu près constante depuis (Figure 10). La proportion globale de données manquantes sur le statut de DS a toujours été supérieure à 50 %, ce qui rend l'interprétation des données nationales sur la comorbidité TB-DS difficile. Au cours des deux dernières années, la proportion de cas de TB active diagnostiqués pour lesquels la donnée sur le statut de DS est manquante a augmenté à la suite d'une période de stabilité : de 50,3 % en 2018, elle est passée à 61,9 % et 56,4 % en 2019 et 2020 respectivement (Figure 10).

Figure 10. Pourcentage de personnes atteintes de TB active selon leur statut pour le diabète sucré, Canada, SCDCT : 2005–2020
Figure 10. La version textuelle suit.
Figure 10 : Texte descriptif
Ans Pourcentage avec diabète sucré Pourcentage sans diabète sucré Pourcentage inconnu
2005 3,5% 0,2% 96,3%
2006 5,4% 15,8% 78,7%
2007 7,4% 22,5% 70,1%
2008 6,9% 28,1% 65,0%
2009 5,6% 18,1% 76,3%
2010 8,4% 28,2% 63,4%
2011 8,4% 35,0% 56,6%
2012 10,4% 39,2% 50,5%
2013 10,4% 35,7% 53,9%
2014 10,5% 37,6% 52,0%
2015 12,1% 39,7% 48,1%
2016 11,2% 36,0% 52,8%
2017 12,0% 34,7% 53,3%
2018 11,2% 38,5% 50,3%
2019 11,4% 26,7% 61,9%
2020 12,6% 31,0% 56,4%

Le pourcentage de cas de TB active déclarés pour qui un diagnostic de DS a été posé n'a pas changé de façon significative au fil du temps, restant dans la fourchette de 21,4 à 26,5 % (Figure 11).

Figure 11. Nombre de cas de diagnostic connus de diabète sucré chez les personnes atteintes de TB active au Canada au fil du temps, SCDCT : 2005–2020
Figure 11. La version textuelle suit.
Figure 11 : Texte descriptif
Ans Nombre de Diabète sucré- positifs Nombre de DS-negatifs Nombre de diagnostic du DS connus Nombre total de cas de tuberculose actifs Pourcentage DS-positifs de tous les diagnostics de DS connus Pourcentage DS-negatifs de tous les diagnostics de DS connus
2005-2008 376 1,082 1,458 6,510 25.8% 74.2%
2009-2012 538 1,980 2,518 6,561 21.4% 78.6%
2013-2016 736 2,485 3,221 6,671 22.9% 77.1%
2017-2020 862 2,389 3,251 7,314 26.5% 73.5%

2.6 Traitement et résultats

Les données de 2000 à 2004 montrent une proportion particulièrement élevée (environ 60 %) de cas où les personnes atteintes de tuberculose active sont perdues de vue au suivi; les données sur les résultats du traitement pour cette période sont donc limitées (Figure 12). L'amélioration du suivi depuis 2004 a permis d'obtenir des données sur les résultats pour 90,0 % ou plus des personnes chez qui une tuberculose active a été diagnostiquée ces dernières années. La proportion de personnes pour qui le traitement de la TB a réussi a toujours été supérieure à 90 % (Tableau 7).

Figure 12. Résultats du traitement de la TB active déclarée, SCDCT : 2000–2019
Figure 12. La version textuelle suit.
Figure 12 : Texte descriptif
Ans Traitement réessui Mortalité due à la TB Perdus de suivi Traitement changé suite à l'echec
2000 33,5% 3,0% 62,4% 0,1%
2001 37,0% 3,8% 57,3% 0,0%
2002 32,2% 2,2% 64,2% 0,0%
2003 35,3% 2,1% 60,9% 0,0%
2004 37,3% 2,4% 58,4% 0,0%
2005 71,2% 3,7% 22,4% 0,0%
2006 71,1% 5,3% 17,8% 0,0%
2007 68,8% 5,8% 20,1% 0,1%
2008 85,1% 6,5% 5,0% 0,0%
2009 86,7% 5,0% 5,0% 0,2%
2010 86,5% 4,5% 3,4% 0,1%
2011 75,8% 6,4% 12,4% 0,0%
2012 83,2% 4,6% 4,8% 0,1%
2013 83,5% 5,0% 4,5% 0,1%
2014 84,3% 5,6% 5,1% 0,0%
2015 84,1% 6,5% 5,1% 0,0%
2016 79,9% 5,0% 8,3% 0,0%
2017 81,0% 4,9% 8,0% 0,0%
2018 81,5% 5,4% 8,3% 0,0%
2019 79,1% 3,6% 10,0% 0,0%
Tableau 7. Résultats du traitement de la TB active au Canada au fil des ans, SCDCT : 2000–2019
Résultat 2000–2003 n (%) 2004–2007 n (%) 2008–2011 n (%) 2012–2015 n (%) 2016–2019 n (%)
Réussite du traitement 2 345 (92,3) 4 029 (91,9) 5 432 (91,9) 5 536 (90,4) 5 876 (90,3)
Traitement modifié à cause de l'échec initial 2 (0,1) 2 (0,0) 4 (0,1) 2 (0,0) 0 (0,0)
Traitement interrompu 0 (0,0) 0 (0,0) 16 (0,3) 30 (0,5) 11 (0,2)
Traitement en coursTable 7 note de bas de page a 1 (0,0) 76 (1,7) 98 (1,7) 198 (3,2) 270 (4,2)
Décès causés par la TB 192 (7,6) 279 (6,4) 363 (6,1) 359 (5,9) 348 (5,3)
Sous-total des cas avec résultat 2 540 (100) 4 386 (100) 5 913 (100) 6 125 (100) 6 505 (100)
Perdu lors du suivi 4 154 1 920 460 324 637

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose

Table 7 note de bas de page a

Le SCDCT ne fait pas le suivi des personnes sous traitement au-delà de l'année de surveillance; ces résultats de traitement sont donc inconnus.

Retour à la table 7 note de bas de page a

2.6.1. Mortalité liée à la tuberculose

La mortalité liée à la tuberculose (c'est-à-dire les décès pour lesquels la tuberculose a été une cause directe ou un facteur contributif du décès) a augmenté d'environ 42 % de 2000–2003 à 2004–2007 et d'environ 35 % de 2004–2007 à 2008–2011. Depuis 2011, la mortalité liée à la tuberculose est stable (Tableau 8). Cette augmentation dans les deux périodes précédentes est partiellement due à un problème de déclaration, puisque les données datant d'avant 2008 étaient fortement influencées par la proportion relativement fortement influencées par la proportion relativement élevée de personnes sous traitement pour une tuberculose active qui ont été perdues de vue au suivi (Figure 12).

Tableau 8. Résumé des décès liés à la TB dans différents sous-groupes de population, SCDCT : 2000–2019.
Sous-groupe de population 2000–2003
n (%)
2004–2007
n (%)
2008–2011
n (%)
2012–2015
n (%)
2016–2019
n (%)
Autochtones canadiens 74 (41,8) 61 (24,3) 71 (21,0) 53 (16,0) 32 (10,1)
Non-autochtones canadiens 29 (16,4) 43 (17,1) 80 (23,7) 43 (13,0) 46 (14,6)
Personnes nées à l'étranger 74 (41,8) 147 (58,6) 187 (55,3) 236 (71,1) 238 (75,3)
Globalement 177 (100) 251 (100) 338 (100) 332 (100) 316 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose

2.6.1.1. Mortalité liée à la tuberculose chez les peuples autochtones

La majorité des décès liés à la tuberculose au Canada se sont produits chez les peuples des Premières Nations, surtout parmi les personnes âgées de 35 ans et plus (Figure 13A). Le nombre total de décès chez les populations inuites et métisses est significativement plus faible que celui enregistré chez les Premières Nations en général, peu importe le groupe d'âge (Figure 13B et Figure 13C).

Figure 13. Décès liés à la tuberculose déclarés chez les peuples autochtones par groupe d'âge, SCDCT : 2000–2019
Figure 13. La version textuelle suit.
Figure 13 : Texte descriptif

Figure 13a. Premières Nations

Groupe d'âge Nombre de décès due à la TB (2000-2009) Nombre de décès due à la TB (2010-2019)
0-14 ans 1 2
15-34 ans 17 9
35-64 ans 74 61
65+ ans 49 27

Figure 13b. Inuit

Groupe d'âge Nombre de décès due à la TB (2000-2009) Nombre de décès due à la TB (2010-2019)
0-14 ans 2 1
15-34 ans 0 5
35-64 ans 3 5
65+ ans 3 0

Figure 13c. Métis

Groupe d'âge Nombre de décès due à la TB (2000-2009) Nombre de décès due à la TB (2010-2019)
0-14 ans 0 0
15-34 ans 2 1
35-64 ans 11 7
65+ ans 7 3
2.6.1.2. Mortalité liée à la tuberculose chez les populations non autochtones nées au Canada

En termes de chiffres, la population non autochtone née au Canada a toujours enregistré le taux de mortalité liée à la tuberculose le plus bas de tous les sous-groupes de population canadienne. Au cours des deux dernières décennies, on dénombre une moyenne de 12 décès liés à la TB par année dans cette population (Tableau 8). Le taux de mortalité correspondant est cependant généralement plus élevé que celui des peuples autochtones nés au Canada et des personnes nées à l'étranger depuis 2007 (Figure 14, panneau supérieur). Au sein des sous-populations autochtones, le taux de mortalité lié à la tuberculose est généralement le plus faible chez les Inuits (Figure 14, panneau inférieur).

Remarque : Le groupe des personnes autochtones nées au Canada est ventilé par sous-population dans le panneau inférieur.

Figure 14. Taux de mortalité de la tuberculose déclarés dans différents sous-groupes de population, SCDCT : 2000–2019
Figure 14. La version textuelle suit.
Figure 14 : Texte descriptif
Ans TL pour des Premières Nations TL pour des Inuit TL pour des Métis TL pour Canadiens Autochtones TL pour Canadiens non Autochtones TL pour natifs de l'étranger
2000 10,4% 0,0% 6,9% 7,8% 2,5% 2,1%
2001 9,4% 1,9% 12,2% 8,5% 2,5% 2,6%
2002 8,2% 0,0% 5,7% 6,7% 2,3% 1,0%
2003 4,9% 9,1% 3,3% 4,9% 3,4% 0,9%
2004 3,4% 2,4% 9,5% 3,7% 2,8% 1,7%
2005 6,9% 0,0% 0,0% 4,7% 3,2% 3,2%
2006 7,1% 1,6% 10,3% 6,4% 5,5% 4,2%
2007 7,0% 0,0% 0,0% 5,2% 11,1% 4,6%
2008 5,6% 2,3% 11,1% 5,2% 11,3% 5,4%
2009 5,7% 2,3% 4,0% 4,7% 9,2% 3,6%
2010 4,7% 0,0% 3,8% 3,0% 10,3% 3,7%
2011 14,1% 0,0% 9,5% 8,9% 7,5% 4,8%
2012 6,7% 0,0% 9,1% 3,9% 5,7% 4,0%
2013 4,4% 2,2% 0,0% 3,5% 5,7% 4,7%
2014 4,9% 3,4% 10,5% 4,7% 6,5% 5,6%
2015 5,7% 0,0% 25,0% 4,3% 7,6% 6,5%
2016 3,3% 0,0% 10,0% 2,4% 9,3% 4,7%
2017 3,2% 2,8% 5,6% 3,2% 6,4% 4,8%
2018 5,6% 0,7% 0,0% 3,1% 16,5% 5,1%
2019 3,4% 0,0% 0,0% 1,7% 8,3% 3,5%

La majorité des décès dans les populations non autochtones nées au Canada se retrouve dans le groupe des 65 ans et plus, avec plus de deux fois plus de décès dans ce groupe d'âge que dans le groupe des 35 à 64 ans au fil du temps (Figure 15). Le taux de mortalité le plus faible a été enregistré chez les enfants (âgés de 0 à 14 ans), avec seulement 3 décès au total au cours des deux dernières décennies (Figure 15).

Figure 15. Décès liés à la tuberculose déclarés dans la population non autochtone née au Canada, SCDCT : 2000–2019
Figure 15. La version textuelle suit.
Figure 15 : Texte descriptif
Groupe d'âge Nombre de décès due à la TB (2000-2009) Nombre de décès due à la TB (2010-2019)
0-14 ans 1 2
15-34 ans 4 3
35-64 ans 38 30
65+ ans 76 87
2.6.1.3 Mortalité liée à la TB dans les populations nées à l'étranger

La majorité des décès liés à la tuberculose chez les personnes nées à l'étranger au cours des deux dernières décennies au Canada sont survenus chez des personnes âgées de 65 ans ou plus qui sont nées dans les régions du Pacifique occidental et de l'Asie du Sud-Est (Figure 16E et Figure 16F), ce qui reflète le fardeau élevé de la tuberculose chez les personnes provenant de ces deux régions (Tableau 6). La mortalité annuelle due à la tuberculose la plus faible parmi les personnes nées à l'étranger a toujours été observée chez les personnes nées en Europe, en Afrique, en Méditerranée orientale et dans les Amériques (Figure 16A, Figure 16B, Figure 16C et Figure 16D).

Figure 16. Décès liés à la tuberculose déclarés chez les Canadiens nés à l'étranger et les résidents canadiens, SCDCT : 2000–2019
Figure 16. La version textuelle suit.
Figure 16 : Texte descriptif
Groupe d'âge Nombre de décès due à la TB (2000-2009) Nombre de décès due à la TB (2010-2019)
Région de l'OMS : Région des Amériques (RAM)
<15 0 0
15-34 0 0
35-64 12 14
65+ 3 22
Région de l'OMS : Afrique (AFR)
<15 0 0
15-34 2 9
35-64 7 14
65+ 0 8
Région de l'OMS : Région de la Méditerranée orientale (RME)
<15 0 0
15-34 1 2
35-64 6 7
65+ 13 34
Région de l'OMS : Europe (EUR)
<15 0 0
15-34 0 0
35-64 4 5
65+ 32 42
Région de l'OMS : Région de l'Asie du Sud-Est (RASE)
<15 0 0
15-34 4 4
35-64 13 32
65+ 48 120
Région de l'OMS : Région du Pacifique occidental (RPO)
<15 0 0
15-34 5 2
35-64 26 42
65+ 113 196

Le taux de létalité chez les personnes nées à l'étranger est variable, allant d'un minimum de 0,9 % en 2003 à un maximum de 6,5 % en 2015. Après être resté stable à environ 5,0 % de 2016 à 2018, il est tombé à 3,5 % en 2019 (Figure 14, panneau supérieur).

2.7 Pharmacorésistance

Des données détaillées sur la résistance aux médicaments liés à la TB au Canada sont recueillies par le Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose (SCSLT). De 2009 à 2020, 20 546 cas de TB ont été déclarés. Les isolats de 81,6 % des cas (16 766) ont été soumis à des tests de sensibilité; 9,5 % d'entre eux (1 598) ont présenté une résistance aux antituberculeux (Tableau 9). La majorité des cas déclarés ayant une TB résistante aux antituberculeux (83,2 %, n = 1 329) présentaient une monorésistance, principalement à l'isoniazide (INH) (n = 1 072) ou au pyrazinamide (PZA) (n = 225). La multirésistance et la polyrésistance représentaient respectivement environ 13 % (n = 206) et 3,6 % (n = 57) de tous les isolats résistants à la tuberculose. L'ultrarésistance aux médicaments a été très sporadique et limitée à un maximum d'un cas par an. Ces tendances sont stables dans le temps (Figure 17).

Dans la figure 17, les abréviations sont : isoniazide (INH); TB multirésistante aux médicaments (MDR-TB); TB ultrarésistante aux médicaments (XDR-TB).

Figure 17. TB résistantes aux médicaments déclarées proportion au fil du temps, SCSLT : 2009–2020
Figure 17. La version textuelle suit.
Figure 17 : Texte descriptif
Catégories de résistance aux médicaments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Mono-INH 6,3% 6,0% 7,7% 7,1% 5,4% 6,1% 6,3% 6,3% 5,8% 6,1% 7,0% 6,6%
Monorésistance 7,4% 6,9% 9,0% 9,1% 6,8% 7,8% 8,5% 7,4% 6,6% 8,3% 8,9% 8,3%
Polyrésistance 0,8% 0,5% 0,1% 0,1% 0,3% 0,3% 0,2% 0,3% 0,4% 0,3% 0,3% 0,5%
MDR-TB 1,4% 1,4% 1,4% 0,6% 1,1% 1,4% 1,6% 1,2% 0,9% 1,5% 1,2% 0,9%
XDR-TB 0,0% 0,1% 0,1% 0,1% 0,1% 0,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,1% 0,0% 0,0%
Tableau 9. TB résistantes aux médicaments déclarées au fil du temps, SCSLT : 2009–2020.
Résistance aux médicaments 2009–2012
n (%)
2013–2016
n (%)
2017–2020
n (%)
Globalement
n (%)
TB monorésistante 433 (8,13) 422 (7,63) 474 (8,02) 1 329 (7,93)
Isoniazide 363 (6,81) 333 (6,02) 376 (6,36) 1 072 (6,39)
Rifampicine 6 (0,11) 10 (0,18) 12 (0,20) 28 (0,17)
Pyrazinamide 61 (1,14) 79 (1,43) 85 (1,44) 225 (1,34)
Éthambutol 3 (0,06) 0 (0,00) 1 (0,02) 4 (0,02)
TB polyrésistante 20 (0,38) 16 (0,29) 21 (0,36) 57 (0,34)
Isoniazide + pyrazinamide 10 (0,19) 10 (0,18) 14 (0,24) 34 (0,20)
Isoniazide + éthambutol 7 (0,13) 5 (0,09) 7 (0,12) 19 (0,11)
Isoniazide + éthambutol + pyrazinamide 3 (0,06) 1 (0,02) 0 (0,00) 4 (0,02)
TB multirésistante aux médicaments 64 (1,20) 73 (1,32) 69 (1,17) 206 (1,23)
TB ultrarésistante aux médicaments 3 (0,06) 2 (0,04) 1 (0,02) 6 (0,04)
Nombre total d'isolats testés 5 329 (100) 5 529 (100) 5 908 (100) 16 766 (100)

Abréviations : TB, tuberculose; SCDCT, Système canadien de déclaration des cas de tuberculose

En général, la poly et la multirésistance ont été détectées presque uniquement dans des isolats prélevés chez des personnes nées à l'étranger, alors que la monorésistance (dominée par la résistance à l'INH) a été détectée chez les individus de tous les groupes de population. D'autres détails sur la pharmacorésistance de la TB au Canada sont disponibles dans le Chapitre 8 : La tuberculose pharmacorésistante.

3. Conclusions

Comme nous l'avons expliqué dans ce chapitre, il existe des disparités prononcées au Canada en ce qui concerne la tuberculose. Certaines populations et régions géographiques continuent d'être affectées de manière disproportionnée. Outre les personnes nées à l'étranger et les personnes autochtones au Canada, les personnes incarcérées ou en situation d'itinérance présentent également des taux plus élevés de tuberculose active, comme le montrent les chapitres suivants des présentes Normes. Il existe de nombreux déterminants de la santé qui sont liés à la TB, notamment le niveau de scolarité, l'emploi, l'environnement physique, le soutien social, l'accès à des services de santé, les habitudes de santé personnelles et la culture. S'attaquer aux inégalités en matière de santé et aux déterminants sous-jacents de la santé est universellement reconnu par les experts en tuberculose comme étant une composante intégrale de la prévention et de la lutte contre la tuberculose, tant au CanadaRéférence 8 qu'à l'échelle mondiale.Référence 9Référence 10

En outre, une collaboration continue avec les partenaires communautaires, les principales parties prenantes et les gouvernements, l'amélioration des données de surveillance et l'évaluation des programmes de lutte contre la tuberculose sont essentiels pour aborder et réduire efficacement les inégalités et le fardeau de la tuberculose au Canada.

L'amélioration des données de surveillance de la tuberculose nécessiterait une intégration complète des différents éléments du programme de surveillance actuel (par exemple, données cliniques, analyses de laboratoire et données de traitement), l'inclusion de la TB sous-clinique, de même que l'utilisation de nouveaux outils, comme le séquençage du génome entier, afin de soutenir significativement la détection et le contrôle des foyers d'infection. Une approche collaborative et transversale est requise pour atteindre ces objectifs et, en fin de compte, éliminer la TB au Canada, comme le souligne le rapport de 2018 de l'administrateur en chef de la santé publique (ACSP) du Canada.Référence 8 Plus précisément, un engagement continu de tous les ordres de gouvernement et une coordination efficace de la surveillance de la tuberculose et des secteurs programmatiques peuvent contribuer à faire en sorte que les interventions soient adaptées de manière appropriée à des groupes spécifiques et qu'elles soient fondées sur des preuves. Cela est essentiel pour contribuer à réduire les disparités et améliorer le diagnostic, la surveillance, les résultats du traitement et, en fin de compte, la prévention de la tuberculose.

Partenaires provinciaux/territoriaux contributeurs du Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose
Province/Territoire Nom Organisation
Terre-Neuve-et-Labrador
  • Shawna Pierce
Ministère de la Santé et des Services communautaires
Île-du-Prince-Édouard
  • Dr Shamara Baidoobonso
Bureau de la santé publique
Nouvelle-Écosse
  • Dr David Haldane,
  • Melissa Meagher
Ministère de la Santé et des Services communautaires (réseau provincial de laboratoires de santé publique) du Nouveau-Brunswick (Hôpital régional de Saint John)
Nouveau-Brunswick
  • Dr Duncan Webster,
  • Janet Reid,
  • Hope Mackenzie
Québec
  • Dr Pierre-Marie Akochy
Institut national de santé publique du Québec (Laboratoire de santé publique du Québec)
Ontario
  • Dr. Frances Jamieson,
  • Julianne Kus,
  • Paul Nelson,
  • Kevin May,
  • Karen Lam
Laboratoires de Santé publique Ontario (Santé publique Ontario)
Manitoba
  • Dr. Heather Adam,
  • Ruth Bittner
Ministère de la Santé, des personnes âgées et de la vie active du Manitoba
Saskatchewan
  • Rita Thomas,
  • Sonia Atkinson
Autorité sanitaire de la Saskatchewan
Alberta
  • Dr. Greg Tyrrell,
  • Cary Shandro
Services de santé de l'Alberta
Colombie-Britannique
  • Dr. Inna Sekirov,
  • Dr. Mabel Rodrigues
Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique
Yukon Territories
  • Lori Strudwick
Centre de lutte contre les maladies transmissibles du Yukon
Territoires du Nord-Ouest
  • Laura Steven
Ministère de la Santé et des Services sociaux (Hôpital territorial de Stanton)
Nunavut
  • Susan Marchand
Ministère de la Santé (Hôpital général Qikiqtani)
Partenaires provinciaux/territoriaux contributeurs du Système canadien de déclaration des cas de tuberculose
Province/Territoire Nom Organisation
Terre-Neuve-et-Labrador
  • Beth Halfyard
  • Lola Gushue
Ministère de la Santé et des Services communautaires
Île-du-Prince-Édouard
  • Dr. Shamara Baidoobonso
  • Stacey Burns MacKinnon
  • Connie Cheverie
Bureau de la santé publique
Nouvelle-Écosse
  • Beverly Billard
Ministère de la Santé et du Bien-être
Nouveau-Brunswick
  • Hanan Smadi,
  • Suzanne Savoie
Santé publique Nouveau-Brunswick
Québec
  • Dr Paul Rivest,
  • Marc-André Dubé
Institut national de santé publique du Québec (Laboratoire de santé publique du Québec)
Ontario
  • Dre Liane Macdonald,
  • Karin Hohenadel
  • Cecilia Fung
  • Michale Whelan
Laboratoires de Santé publique Ontario (Santé publique Ontario)
Manitoba
  • Dre Carla Loeppky,
  • Valerie Amable,
  • Dre Jillian Waruk
Ministère de la Santé, des personnes âgées et de la vie active du Manitoba
Saskatchewan
  • Dr Assaad Al-azem,
  • Helen Bangura
Autorité sanitaire de la Saskatchewan
Alberta
  • Jeanine Robinson,
  • David Cao,
  • Sandy Cockburn,
  • Laing Zheng,
  • Christa Smolarchuk,
  • Rosa Mahedon,
  • Lisa Eisenbeis
Services de santé de l'Alberta
Colombie-Britannique
  • Dr Jason Wong,
  • Wrency Tang,
  • Dre Victoria Cook,
  • Claire Swanston,
  • Arina Zamanpour,
  • Camille Herpin,
  • Fay Hutton
Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique
Yukon Territories
  • Jan Mcfadzen,
  • Shayla Roberts,
  • Janelle Greer
Centre de lutte contre les maladies transmissibles du Yukon
Territoires du Nord-Ouest
  • Caroline NewBerry,
  • Karen Hollet,
  • Kitty Dang,
  • Robert Joyce,
  • Heather Hannah
Ministère de la Santé et des Services sociaux (Hôpital territorial de Stanton)
Nunavut
  • Keith Travers,
  • Kethika Kulleperuma
Ministère de la Santé (Hôpital général Qikiqtani)

Remerciements

L'Agence de la santé publique du Canada (Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections et Laboratoire national de microbiologie) tient à souligner la précieuse contribution des programmes provinciaux et territoriaux de lutte contre la tuberculose et leurs équipes au Système canadien de déclaration des cas de tuberculose et au Système de surveillance des laboratoires de tuberculose. Ce rapport n'aurait pas été possible sans leur participation.

Énoncé de divulgation

Les éditeurs et auteurs des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse ont déclaré des conflits d'intérêts potentiels au moment de leur nomination et ceux-ci ont été mis à jour tout au long du processus, conformément à la politique de divulgation des conflits d'intérêts de la Société Canadienne de Thoracologie (SCT). Les déclarations de conflits d'intérêts des membres individuels sont publiées sur le site Web des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse.

Financement

Les Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse 8th édition sont financées par la SCT et l'Agence de la santé publique du Canada. Elles sont éditées par la SCT et publiées par la SCT en collaboration avec l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie (AMMI) Canada (en anglais seulement). Il importe cependant de souligner que les recommandations cliniques contenues dans les Normes ont été formulées par la SCT. Les éditeurs et auteurs des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse sont responsables devant le Comité des lignes directrices canadiennes en santé respiratoire de la SCT et le conseil d'administration de la SCT. Les éditeurs et auteurs des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse de la SCT sont fonctionnellement et éditorialement indépendants de toute source de financement et n'ont reçu aucun financement direct de sources externes.

La SCT reçoit des subventions sans restriction qui sont combinées à un compte d'exploitation central afin de faciliter les activités d'application des connaissances assemblées de la SCT et de ses panels de directives et de normes. Aucun bailleur de fonds n'a joué un rôle dans la collecte, l'examen, l'analyse ou l'interprétation de la documentation scientifique ou dans la prise de décision concernant les recommandations présentées dans le présent document.

Notes

Références

Référence 1

Organisation mondiale de la Santé. Rapport sur la tuberculose dans le monde 2020.

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Référence 2

Kiprop V. Canadian Provinces And Territories By Indigenous Population. (en anglais seulement). December 2017. Taken from: https://www.worldatlas.com/articles/canadian-provinces-and-territories-by-indigenous-population.html.

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Référence 3

Kilabuk E, Momoli F, Mallick R, et al. Social determinants of health among residential areas with a high tuberculosis incidence in a remote Inuit community. J Epidemiol Community Health. Mai2019;73(5):401–406. (en anglais seulement). doi :10.1136/jech-2018-211261.

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Référence 4

Clark M, Riben P, Nowgesic E. The association of housing density, isolation and tuberculosis in Canadian First Nations communities. Int J Epidemiol. 2002;31(5):940–945. (en anglais seulement). doi :10.1093/ije/31.5.940.

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Référence 6

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Référence 8

Agence de la santé publique du Canada. CPHO Spotlight on Eliminating Tuberculosis in Canada.

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Référence 9

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