Chapitre 2 : La santé des jeunes Canadiens: un accent sur la santé mentale – La santé mentale

La santé mentale

par John Freeman et King Luu

On prend de plus en plus conscience au Canada de la très grande importance d'améliorer la santé mentale des jeunes au pays, en mettant l'accent sur une santé mentale positive1 plutôt que, comme souvent par le passé, sur la maladie mentale. Comme Buote (2009) l'exprime dans l'analyse documentaire qu'elle a réalisée pour le compte de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), « Nous savons que les enfants qui ont une meilleure santé socio-affective réussissent mieux dans la vie et sont mieux outillés pour surmonter les difficultés de la vie. Nous savons par ailleurs que les enfants qui sont aux prises avec plus de problèmes de santé mentale ont davantage de problèmes d'adaptation en ce qui a trait à la santé, à l'école, à leur personne et à leur famille » (pages 9 et 10).

Cette tendance à s'écarter d'un modèle d'évaluation de la santé mentale fondé sur les lacunes au profit d'une perspective plus équilibrée (Keyes, 2006), qui tient compte des deux aspects (positif et négatif) de la santé mentale est renforcée du fait que l'importance des atouts de développement dans la vie des jeunes (Scales, 1999) est de plus en plus généralement reconnue. Les atouts sont les caractéristiques qui aident les jeunes à réaliser pleinement leur potentiel, lequel est façonné par les influences externes (les parents et les enseignants, par exemple) ou personnelles (estime de soi et détermination, par exemple; Benson et Scales, 2009). Les atouts favorisent généralement une plus grande résilience personnelle, c'est-à-dire l'aptitude de réussir malgré les obstacles (Fergus et Zimmerman, 2005).

La volonté de mieux comprendre et d'améliorer la santé mentale par des méthodes axées sur les atouts a abouti au Canada à la réalisation d'importantes études dans le domaine. Ainsi, en septembre 2009, l'ASPC a invité plus de 80 participants de divers horizons à une consultation sur les facteurs de protection socio-affectifs pour les jeunes et leurs familles (ASPC, 2009). Une des conclusions de cette réunion de deux jours a été qu'on avait besoin de données démographiques et administratives des diverses administrations pour comparer les résultats sur le plan de la santé des enfants, des jeunes et des familles observés dans les provinces et territoires du Canada à ceux observés à l'échelle nationale (page 24). De même, en mai 2010, les responsables de l'Initiative sur la santé de la population canadienne, avec le concours de ministères provinciaux du Nouveau-Brunswick, ont invité une cinquantaine de personnes d'un peu partout au pays à participer à un atelier d'une journée (Institut canadien d'information sur la santé, 2010). Des quatre principales stratégies recommandées par les participants, une était axée sur les déterminants de la santé et une autre sur l'élaboration, l'étoffement et l'utilisation de données probantes, deux stratégies qui reposent sur l'existence de données fiables, comme celles fournies par l'Enquête HBSC. D'ailleurs, Schonert-Reichl, Stewart Lawlor, Oberle et Thomson (2009), après avoir consulté six spécialistes de la santé mentale sur la question de l'équilibre socio-affectif chez les enfants de 5 à 12 ans, ont attiré l'attention sur le fait qu'il existait au Canada un outil, l'Enquête HBSC, qui donnait accès à une information nationale utile pour la compréhension de la santé mentale dans ce groupe d'âge, même si l'Enquête HBSC porte exclusivement sur la santé des jeunes de 11 à 15 ans.

Bien que ce genre de constats mette en évidence l'utilité de faire de la santé mentale le thème principal du rapport national HBSC, notre décision finale de traiter de ce sujet de façon aussi approfondie a été prise à la suite de discussions avec les décideurs et les intervenants du secteur. Lors de nos consultations auprès du Consortium conjoint pour les écoles en santé, de notre participation à des réunions provinciales et nationales de professionnels de la santé et de l'éducation ainsi que de conversations spontanées avec des collègues, on a entendu encore et encore qu'on avait besoin de plus d'informations sur la santé mentale, plus particulièrement sur la santé mentale positive et l'équilibre affectif.

Élaboration des indicateurs de la santé mentale

Dans le présent rapport, nous avons établi quatre échelles de la santé mentale : problèmes affectifs, problèmes de comportement, équilibre affectif et comportements pro s ociaux. Dans le présent chapitre, les quatre échelles sont présentées accompagnées d'un examen des éléments qui les composent, d'un examen plus poussé d'un des éléments de chaque échelle, d'une analyse de l'échelle en fonction de l'année d'études et du sexe ainsi que d'une étude de l'échelle du point de vue de la structure familiale et de l'appréciation par les jeunes de la situation financière et du statut socio-économique de leur famille. Dans les prochains chapitres, nous établissons le lien entre ces échelles et chaque question étudiée.

Les échelles ont été élaborées en tenant compte des objectifs poursuivis, des recherches effectuées et des données disponibles. En ce qui concerne les objectifs, il est ressorti de nos consultations initiales avec l'ASPC, Santé Canada et le JCSH qu'on souhaitait que plus de questions de notre enquête servent à mesurer la santé mentale. C'est ainsi que nous avons commencé à chercher dans les ensembles de données HBSC internationales et dans d'autres enquêtes pertinentes au Canada une plus grande variété de questions sur la santé mentale bien validées, en vue de les intégrer à notre enquête.

Il ressort des comptes rendus de recherche que la santé mentale comporte deux dimensions. Les psychologues savent depuis longtemps qu'il existe des signes « intériorisés » et « extériorisés » de la santé mentale (Hopwood et Grilo, 2010; Krueger et Markon, 2011). Ainsi, chez certains élèves, la santé mentale se manifeste davantage dans les comportements, tandis que chez d'autres, elle se manifeste plutôt à un niveau affectif. Il y aussi des aspects positifs et négatifs de la santé mentale : on ne définit plus la santé mentale dans la seule perspective de l'absence d'aspects négatifs, mais aussi en fonction de la présence d'aspects positifs. Ainsi, une personne dont la santé mentale ne présentant pas d'aspects négatifs, mais ne présentant pas non plus d'aspects positifs, pourrait ne pas jouir d'une santé mentale optimale (Keyes, Dhingra et Simoes, 2010; Strauss, 2007). C'est pourquoi nous avons dû élaborer quatre échelles : intériorisation négative (problèmes affectifs); extériorisation négative (problèmes de comportement); intériorisation positive (équilibre affectif); extériorisation positive (comportements prosociaux).

Enfin, notre attention s'est portée sur les données recueillies auprès des élèves dans le cadre de l'Enquête. Nous avons soumis les données recueillies partout au Canada à une analyse factorielle, ce qui nous a permis d'élaborer cinq échelles, chacune présentant un degré de fiabilité de bon à très bon. La cinquième échelle, les symptômes psychosomatiques, n'a pas été utilisée dans le présent rapport en raison du chevauchement de ses éléments et de la similitude conceptuelle avec l'échelle des problèmes affectifs. Cependant, trois de ses éléments sont examinés plus loin dans le présent chapitre, tout comme la question de la satisfaction de vivre, qui n'était pas comprise dans l'analyse.

Problèmes affectifs

L'échelle des problèmes affectifs se compose de neuf éléments (tableau 2.1). L'indice de fiabilité est de 84 %. Quatre de ces éléments sont des mesures de fréquence : avoir les « blues » (être déprimé), nervosité, difficultés à s'endormir et se sentir triste. Pour les trois premiers éléments, on mesurait la fréquence au cours de six mois; le dernier visait une période d'une semaine. Les cinq autres questions mesuraient le degré d'accord des répondants. Elles portaient sur la difficulté des élèves à prendre des décisions, le souhait d'être quelqu'un d'autre, le sentiment d'être sans recours, l'impression d'être délaissé et le sentiment d'être seul. Quand on répartit les élèves en trois groupes de taille à peu près égale, 33,8 % d'entre eux se trouvent dans le groupe des élèves qui affichent le niveau le plus élevé de problèmes affectifs.

Beaucoup de gens ne s'adressent pas à des spécialistes pour obtenir de l'aide quand ils ont des idées suicidaires. Ils se tournent plutôt vers leurs amis et leurs proches pour trouver réconfort auprès des personnes en qui ils ont confiance. Souvent, ces personnes ne savent pas comment réagir à ce genre de situation difficile et ont besoin qu'on les informe de la meilleure façon d'aider l'ami ou le proche qui se confie à elles.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

Tableau 2.1 : Problèmes affectifs

Au cours des six derniers mois, j'ai eu les « blues » (être déprimé-e)

  1. Presque chaque jour,
  2. Plus d'une fois par semaine,
  3. Presque chaque semaine,
  4. Presque chaque mois,
  5. Rarement ou jamais

Au cours des six derniers mois, j'ai été nerveux-nerveuse

  1. Presque chaque jour,
  2. Plus d'une fois par semaine,
  3. Presque chaque semaine,
  4. Presque chaque mois,
  5. Rarement ou jamais

Au cours des six derniers mois, j'ai eu de la difficulté à m'endormir

  1. Presque chaque jour,
  2. Plus d'une fois par semaine,
  3. Presque chaque semaine,
  4. Presque chaque mois,
  5. Rarement ou jamais

Au cours de la dernière semaine, as-tu été triste?

  1. Jamais,
  2. Rarement,
  3. Assez souvent,
  4. Très souvent,
  5. Toujours

J'ai de la difficulté à prendre des décisions

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

Je souhaite souvent être quelqu'un d'autre

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

Je me sens souvent sans recours

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

J'ai souvent l'impression d'être délaissé(e)

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

Je me sens souvent seul(e)

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

La figure 2.1 fait état des pourcentages obtenus, selon l'année d'études et le sexe, pour un élément de l'échelle des problèmes affectifs, à savoir les élèves qui souhaiteraient être quelqu'un d'autre. Pour chaque année d'études, plus de filles que de garçons ont dit souhaiter être quelqu'un d'autre. Par ailleurs, les pourcentages tant de garçons que de filles qui souhaiteraient être quelqu'un d'autre varient peu d'une année d'études à l'autre, se situant entre 22 % et 24 % pour les garçons et entre 29 % et 32 % pour les filles.

On observe pour l'élément « Je souhaite être quelqu'un d'autre » une répartition selon le sexe semblable à celle de l'échelle des problèmes affectifs, les filles étant systématiquement plus nombreuses que les garçons à afficher un niveau élevé de problèmes affectifs (figure 2.2). Cependant, tandis qu'ils sont assez stables pour les garçons pour toutes les années d'études, les pourcentages pour cet élément augmentent chez les filles à mesure qu'elles progressent dans leurs études. Ainsi, l'écart entre les sexes, qui n'est que de 8 % en 6e année (27 % pour les garçons et 35 % pour les filles), grimpe à 16 % en 10e année (28 % contre 44 %).

2.1 Élèves qui sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire qu'ils souhaiteraient souvent être quelqu'un d'autre, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.1 - Élèves qui sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire qu'ils souhaiteraient souvent être quelqu'un d'autre, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.1]

2.1 Élèves qui sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire qu'ils souhaiteraient souvent être quelqu'un d'autre, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.1 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré être d'accord ou tout à fait d'accord pour dire qu'il leur arrive souvent de souhaiter être quelqu'un d'autre, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 24 % des garçons de 6 e année souhaitent souvent être quelqu'un d'autre par rapport à 23 % des garçons de 7 e année, à 22 % des garçons de 8 e année, à 24 % des garçons de 9 e année et à 22 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 32 % des filles de 6 e année souhaitent souvent être quelqu'un d'autre par rapport à 32 % des filles de 7 e année, à 32 % des filles de 8 e année, à 30 % des filles de 9 e année et à 29 % des filles de 10 e année.

2.2 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.2 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.2]

2.2 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.2 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 27 % des garçons de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels par rapport à 26 % des garçons de 7 e année, à 25 % des garçons de 8 e année, à 29 % des garçons de 9 e année et à 28 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 35 % des filles de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels par rapport à 37 % des filles de 7 e année, à 42 % des filles de 8 e année, à 43 % des filles de 9 e année et à 44 % des filles de 10 e année.

2.3 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'appréciation de la situation financière de sa famille et le fait de vivre avec ses deux parents (%)

Figure 2.3 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'appréciation de la situation financière de sa famille et le fait de vivre avec ses deux parents (%)
[Texte équivalent, Figure 2.3]

2.3 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, selon l'appréciation de la situation financière de sa famille et le fait de vivre avec ses deux parents (%)

La Figure 2.3 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels en fonction des variables de la richesse présumée et du mode de vie. Le graphique indique que, relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme moyenne ou inférieure à la moyenne, 41 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels par rapport à 47 % des élèves qui ont d'autres modes de vie. Relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme supérieure à la moyenne, 24 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de problèmes émotionnels par rapport à 34 % des élèves qui ont d'autres modes de vie.

On observe une différence statistique entre les problèmes affectifs déclarés par les élèves selon leurs structures familiales: un plus faible pourcentage de ceux aux prises avec de tels problèmes ont indiqué qu'ils vivaient avec leurs deux parents. La plus grande différence quant aux problèmes affectifs déclarés par les jeunes est toutefois liée à leur appréciation de la situation financière de leur famille. Les élèves qui estiment que leur famille n'est pas très à l'aise financièrement sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que ceux qui considèrent que leur famille est à l'aise à déclarer avoir des problèmes affectifs (41 % contre 24 % pour les élèves qui vivent avec leurs deux parents; 47 % contre 34 % pour ceux qui vivent dans d'autres conditions) (figure 2.3).

Problèmes de comportement

L'échelle des problèmes de comportement se compose de six éléments (tableau 2.2). L'indice de fiabilité est de 84 %. On demandait aux élèves d'indiquer dans quelle mesure chaque énoncé présenté les décrivait. Dans ces énoncés, on leur demandait s'ils sautaient des cours ou s'absentaient de l'école, s'ils s'arrangeaient pour que les autres fassent ce qu'ils veulent, s'ils répondaient à leurs professeurs, s'ils participaient à des bagarres, s'ils disaient souvent des méchancetés à d'autres pour obtenir ce qu'ils veulent et s'ils prenaient des choses qui ne leur appartiennent pas. Quand on répartit les élèves en trois groupes de taille à peu près égale, 35,8 % d'entre eux se trouvent dans le groupe de ceux qui affichent le niveau le plus élevé de problèmes de comportement.

Tableau 2.2 : Problèmes de comportement

Je saute des cours ou je m'absente de l'école

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

Je m'arrange pour que les autres fassent ce que je veux

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

Je réponds à mes professeurs

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

Je participe à des bagarres

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

Je dis souvent des méchancetés à d'autres personnes pour obtenir ce que je veux

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

Je prends des choses qui ne m'appartiennent pas à la maison, à l'école ou ailleurs

1=Ça ne me ressemble pas du tout,
à
6=Ça me ressemble beaucoup

2.4 Ça me ressemble assez ou beaucoup de participer à des bagarres, selon le sexe et l'année d'études (%)

Figure 2.4 - Ça me ressemble assez ou beaucoup de participer à des bagarres, selon le sexe et l'année d'études (%)
[Texte équivalent, Figure 2.4]

2.4 Ça me ressemble assez ou beaucoup de participer à des bagarres, selon le sexe et l'année d'études (%)

La figure 2.4 indique le pourcentage d'élèves qui sont d'accord avec l'énoncé « il est probable ou très probable que je me bagarre. » Le graphique indique que 9 % des garçons de 6 e année sont d'accord avec l'énoncé par rapport à 10 % des garçons de 7 e année, à 8 % des garçons de 8 e année, à 9 % des garçons de 9 e année et à 7 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 6 % des filles de 6 e année sont d'accord avec l'énoncé par rapport à 6 % des filles de 7 e année, à 6 % des filles de 8 e année, à 4 % des filles de 9 e année et à 4 % des filles de 10 e année.

L'élément indicatif pour les problèmes de comportement est la participation à des bagarres (figure 2.4). Il a été choisi en raison de sa plus grande fréquence que les autres éléments. Très peu d'élèves ont répondu que ça leur ressemblait assez ou beaucoup de participer à des bagarres2 . Tandis que les pourcentages de filles qui participent à des bagarres varient entre 6 % (6e à 8e année) et 4 % (9e et 10e année), on n'observe pas de tendance claire pour les garçons. Par ailleurs, pour chaque année d'études, plus de garçons que de filles ont indiqué qu'ils étaient susceptibles de participer à des bagarres.

2.5 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.5 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.5]

2.5 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.5 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 30 % des garçons de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement par rapport à 36 % des garçons de 7 e année, à 40 % des garçons de 8 e année, à 46 % des garçons de 9 e année et à 48 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 27 % des filles de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement par rapport à 31 % des filles de 7 e année, à 36 % des filles de 8 e année, à 40 % des filles de 9 e année et à 45 % des filles de 10 e année.

2.6 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

Figure 2.6 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)
[Texte équivalent, Figure 2.6]

2.6 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

La Figure 2.6 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement en fonction des variables de la richesse présumée et du mode de vie. Le graphique indique que, relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme moyenne ou inférieure à la moyenne, 34 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement par rapport à 42 % des élèves qui ont d'autres modes de vie. Relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme supérieure à la moyenne, 33 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de problèmes de comportement par rapport à 40 % des élèves qui ont d'autres modes de vie.

Comme on le voit à la figure 2.5, il y a plus de garçons que de filles dans le groupe des élèves qui affichent un niveau élevé de problèmes de comportement; l'écart est faible mais constant, variant entre 3 % et 6 %, selon l'année d'études. Tant chez les filles que chez les garçons, on observe une augmentation constante des problèmes de comportement d'une année d'études à l'autre. Les pourcentages les plus faibles s'observent en 6e année (27 % pour les filles et 30 % pour les garçons); les plus élevés en 10e année (45 % chez les filles et 48 % chez les garçons).

L'appréciation de la situation financière de la famille n'a pratiquement aucune incidence sur les problèmes de comportement (figure 2.6). La structure de la famille en a davantage : les élèves qui estiment que leur famille n'est pas très à l'aise sur le plan financier et qui vivent avec leurs deux parents ont 8 % moins de problèmes de comportement de ceux qui vivent dans d'autres conditions; l'écart est de 7 % pour l'ensemble des conditions de résidence chez les élèves qui ont indiqué que leur famille était plus à l'aise financièrement.

Plus on vieillit, plus il y a de responsabilités à assumer, et plus ces responsabilités nous stressent.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

Équilibre affectif

L'échelle de mesure de l'équilibre affectif se compose de cinq éléments : deux fondés sur des questions pour lesquelles les jeunes devaient indiquer s'ils étaient d'accord avec les énoncés (vie familiale heureuse et confiance en soi) et trois pour lesquelles ils devaient choisir une fréquence (se sentir en pleine forme et en bonne santé, être plein d'énergie et s'amuser avec ses amis) (tableau 2.3). L'indice de fiabilité de ces indicateurs est de 73 %. Quand on répartit les élèves en trois groupes de taille à peu près égale pour ce qui a trait à l'équilibre affectif, 36,9 % d'entre eux se trouvent dans le premier tiers pour cet indicateur.

Tableau 2.3 : Équilibre affectif

J'ai une vie familiale heureuse

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

J'ai confiance en moi

  1. Tout à fait d'accord,
  2. D'accord,
  3. Pas d'avis particulier,
  4. Pas d'accord,
  5. Pas du tout d'accord

T'es-tu senti(e) en pleine forme et en bonne santé?

  1. Jamais,
  2. Rarement,
  3. Assez souvent,
  4. Très souvent,
  5. Toujours

Étais-tu plein(e) d'énergie?

  1. Jamais,
  2. Rarement,
  3. Assez souvent,
  4. Très souvent,
  5. Toujours

T'es tu amusé(e) avec tes amis?

  1. Jamais,
  2. Rarement,
  3. Assez souvent,
  4. Très souvent,
  5. Toujours

2.7 Élèves ayant déclaré être tout à fait d'accord pour dire qu'ils ont confiance en eux, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.7 - Élèves ayant déclaré être tout à fait d'accord pour dire qu'ils ont confiance en eux, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.7]

2.7 Élèves ayant déclaré être tout à fait d'accord pour dire qu'ils ont confiance en eux, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.7 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré être tout à fait d'accord pour dire qu'ils ont une estime de soi, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 50 % des garçons de 6 e année sont tout à fait d'accord pour dire qu'ils ont une estime de soi par rapport à 42 % des garçons de 7 e année, à 34 % des garçons de 8 e année, à 29 % des garçons de 9 e année et à 26 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 40 % des filles de 6 e année sont tout à fait d'accord pour dire qu'elles ont une estime de soi par rapport à 34 % des filles de 7 e année, à 23 % des filles de 8 e année, à 17 % des filles de 9 e année et à 18 % des filles de 10 e année.

Comme on le voit à la figure 2.7, la confiance en soi des élèves varie selon l'année d'études et le sexe. Ainsi, 50 % des garçons de 6e année ont indiqué qu'ils étaient tout à fait d'accord pour dire qu'ils avaient confiance en eux, mais le pourcentage diminue nettement d'une année d'études à l'autre, s'établissant à seulement 29 % en 9e année et à 26 % en 10e année. Le pourcentage de filles qui ont confiance en elles est plus faible au départ (40 % en 6e année), puis diminue de la même manière que chez les garçons, se situant à 17 % en 9e année et à 18 % en 10e année. Chez les garçons, la diminution la plus marquée s'observe entre la 6e et la 7e année ainsi qu'entre la 7e et la 8e année (8 %). Chez les filles, elle s'observe entre la 7e et la 8e année (11 %).

2.8 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.8 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.8]

2.8 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.8 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 56 % des garçons de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel par rapport à 49 % des garçons de 7 e année, à 40 % des garçons de 8 e année, à 33 % des garçons de 9 e année et à 30 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 46 % des filles de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel par rapport à 41 % des filles de 7 e année, à 31 % des filles de 8 e année, à 23 % des filles de 9 e année et à 21 % des filles de 10 e année.

Les résultats obtenus pour l'équilibre affectif présentés à la figure 2.8 sont à l'image de ceux présentés à la figure précédente pour la confiance en soi. Les garçons sont systématiquement plus nombreux que les filles à se trouver dans le groupe affichant un niveau élevé d'équilibre affectif. Les pourcentages des élèves affichant un bon équilibre affectif diminuent toutefois d'une année d'études à l'autre : tant chez les filles que chez les garçons, les pourcentages les plus élevés s'observent en 6e année (56 % pour les garçons et 46 % pour les filles) et les plus faibles en 10e année (30 % pour les garçons et 21 % pour les filles). Pour les deux sexes, la diminution la plus faible survient entre la 9e et la 10e année (3 % pour les garçons et 2 % pour les filles) et la plus marquée entre la 7e et la 8e an n ée (9 % pour les garçons et 10 % pour les filles).

Le fait d'appartenir à un groupe me donne le sentiment que tout est possible. Ne plus vivre dans ma famille, pouvoir faire ma part, participer, cela donne un sens à ma vie.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

2.9 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

Figure 2.9 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)
[Texte équivalent, Figure 2.9]

2.9 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

La Figure 2.9 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel en fonction des variables de la richesse présumée et du mode de vie. Le graphique indique que, relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme moyenne ou inférieure à la moyenne, 27 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel par rapport à 21 % des élèves qui ont d'autres modes de vie. Relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme supérieure à la moyenne, 48 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de bien-être émotionnel par rapport à 38 % des élèves qui ont d'autres modes de vie.

Il existe une corrélation entre, d'une part, la situation financière de la famille telle que perçue par le jeune et le fait de vivre avec un ou deux parents et, d'autre part, l'équilibre affectif (figure 2.9). Cette corrélation est plus forte pour l'appréciation de la situation financière de la famille. On observe en effet une augmentation de 21 % sur le plan de l'équilibre affectif en lien avec ce facteur pour les élèves qui vivent avec leurs deux parents (27 % et 48 %, respectivement) et de 17 % pour les élèves qui vivent dans d'autres conditions (21 % et 38 %, respectivement). Bien que dans une moindre mesure, la structure de la famille influe elle aussi sur l'équilibre affectif : l'augmentation est de 6 % pour les élèves les moins fortunés et de 10 % pour les plus fortunés lorsque ceux-ci vivent avec leurs deux parents.

Comportements prosociaux

L'échelle de mesure des comportements prosociaux se compose de cinq éléments (tableau 2.4). L'indice de fiabilité est de 85 %. Comme dans l'échelle des problèmes de comportement, les élèves devaient indiquer, pour chaque élément, dans quelle mesure l'énoncé s'appliquait à leur personne. Les comportements prosociaux sont assimilés aux actions positives accomplies envers les autres sans qu'elles n'aient été sollicitées, notamment rendre des services, prêter des choses, aider, faire des compliments et partager des choses. Quand on répartit les élèves en trois groupes de taille à peu près égale pour ce qui a trait aux comportements prosociaux, 31,5 % d'entre eux se trouvent dans le premier tiers.

Tableau 2.4 : Comportements prosociaux

Je rends souvent service à d'autres personnes sans qu'on me le demande

1. Ça ne me ressemble pas du tout
à
6. Ça me ressemble beaucoup

Je prête souvent des choses à d'autres personnes sans qu'on me le demande

1. Ça ne me ressemble pas du tout
à
6. Ça me ressemble beaucoup

J'aide souvent d'autres personnes sans qu'on me le demande

1. Ça ne me ressemble pas du tout
à
6. Ça me ressemble beaucoup

Je fais souvent des compliments à d'autres personnes sans qu'on me le demande

1. Ça ne me ressemble pas du tout
à
6. Ça me ressemble beaucoup

Je partage souvent des choses avec d'autres personnes sans qu'on me le demande

1. Ça ne me ressemble pas du tout
à
6. Ça me ressemble beaucoup

2.10 Ça me ressemble beaucoup d'aider d'autres personnes sans qu'on me le demande (%)

Figure 2.10 - Ça me ressemble beaucoup d'aider d'autres personnes sans qu'on me le demande (%)
[Texte équivalent, Figure 2.10]

2.10 Ça me ressemble beaucoup d'aider d'autres personnes sans qu'on me le demande (%)

La Figure 2.10 indique le pourcentage d'élèves qui sont d'accord avec l'énoncé « il est très probable que j'aide une personne sans attendre qu'elle me le demande » selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 22 % des garçons de 6 e année sont d'accord avec l'énoncé par rapport à 19 % des garçons de 7 e année, à 14 % des garçons de 8 e année, à 14 % des garçons de 9 e année et à 11 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 28 % des filles de 6 e année sont d'accord avec l'énoncé par rapport à 24 % des filles de 7 e année, à 20 % des filles de 8 e année, à 16 % des filles de 9 e année et à 16 % des filles de 10 e année.

Proportionnellement plus de filles que de garçons ont indiqué qu'elles aidaient souvent d'autres personnes sans qu'on le leur demande, mais pour l'ensemble des années études (figure 2.10), l'écart est faible, variant entre 2 % (9e année) et 6 % (6e et 8e année). Les pourcentages diminuent de façon constante au fil des années d'études, d'une manière particulièrement marquée (de 22 % à 11 %) entre la 6e et la 10e année pour les garçons; chez les filles, le pourcentage diminue de 28 % en 6e année à 16 % en 9e et 10e année.

2.11 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.11 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.11]

2.11 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.11 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 30 % des garçons de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial par rapport à 25 % des garçons de 7 e année, à 22 % des garçons de 8 e année, à 23 % des garçons de 9 e année et à 22 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 45 % des filles de 6 e année ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial par rapport à 39 % des filles de 7 e année, à 37 % des filles de 8 e année, à 36 % des filles de 9 e année et à 34 % des filles de 10 e année.

Comme on le voit à la figure 2.11, les résultats à l'échelle des comportements prosociaux correspondent, sous un aspect, à ceux obtenus pour l'énoncé « J'aide souvent d'autres personnes sans qu'on me le demande ». Pour chaque année d'études, on observe un niveau plus élevé de comportements prosociaux chez les filles que chez les garçons, dans une proportion constante de 12 % à 15 %. À la différence des résultats observés pour le fait d'aider souvent les autres, toutefois, la seule diminution notable relative aux comportements prosociaux s'observe entre la 6e et la 8e année : elle est de 8 % tant chez les garçons que chez les filles. Les chiffres se stabi lisent de la 8e à la 10e année pour les deux sexes.

2.12 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

Figure 2.12 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)
[Texte équivalent, Figure 2.12]

2.12 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de comportements prosociaux, selon l'appréciation de la situation financière de la famille et le fait de vivre avec les deux parents (%)

La Figure 2.12 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial, en fonction des variables de la richesse présumée et du mode de vie. Le graphique indique que, relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme moyenne ou inférieure à la moyenne, 29 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial par rapport à 27 % des élèves qui ont d'autres modes de vie. Relativement aux élèves qui perçoivent leur situation financière comme supérieure à la moyenne, 35 % des élèves qui demeurent avec les deux parents ont déclaré un niveau élevé de comportement prosocial par rapport à 32 % des élèves qui ont d'autres modes de vie.

La figure 2.12 montre que le fait de vivre avec les deux parents n'influe que faiblement sur les comportementaux prosociaux des élèves. En revanche, on observe que les élèves qui pensent que leur famille est très ou assez à l'aise sur le plan financier sont proportionnellement plus nombreux (6 % de plus pour les élèves qui vivent avec leurs deux parents et 5 % de plus pour les autres) à déclarer un niveau élevé de comportements prosociaux.

Symptômes psychosomatiques chez les élèves canadiens

Dans le rapport national portant sur plusieurs cycles antérieurs de l'Enquête HBSC, nous avons fait des observations sur trois symptômes psychosomatiques. Deux d'entre eux (les maux de dos et la mauvaise humeur ou l'irritabilité) ne font partie d'aucune des quatre échelles que nous avons établies pour le présent rapport (échelles fondées sur des analyses factorielles), tandis que le troisième symptôme (avoir les « blues » ou être déprimé) fait partie de l'échelle de l'équilibre affectif. Afin de poursuivre notre analyse de l'évolution de ces trois symptômes, nous les examinons dans le présent rapport.

2.13 Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.13 - Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.13]

2.13 Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.13 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 30 % des garçons de 6 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois par rapport à 34 % des garçons de 7 e année, à 42 % des garçons de 8 e année, à 46 % des garçons de 9 e année et à 49 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 31 % des filles de 6 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois par rapport à 41 % des filles de 7 e année, à 46 % des filles de 8 e année, à 56 % des filles de 9 e année et à 62 % des filles de 10 e année.

La figure 2.13 fait état des pourcentages d'élèves qui ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois au cours des six derniers mois. Ces pourcentages augmentent d'une année d'études à l'autre tant chez les garçons que chez les filles, de 30 % pour les garçons et 31 % pour les filles en 6e année à 49 % et 62 % respectivement en 10e année. L'augmentation est donc plus forte chez les filles, l'écart entre elles et les garçons grimpant de 1 % en 6e année à 13 % en 10e année. Chez les filles, l'augmentation la plus importante (10 %) s'observe entre la 6e et la 7e année, puis entre la 8e et la 9e année. Chez les garçons, elle s'observe entre la 7e et la 8e année (8 %).

2.14 Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

Figure 2.14 - Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)
[Texte équivalent, Figure 2.14]

2.14 Élèves ayant déclaré souffrir de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

La Figure 2.14 est un graphique linéaire simple qui indique le pourcentage approximatif d'élèves qui ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année de l'enquête. Le graphique indique qu'environ 32 % des garçons de 6 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 40 % en 1998, à environ 30 % en 2002, à environ 38 % en 2006 et à environ 30 % en 2010. Environ 42 % des garçons de 8 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 43 % en 1998, à environ 43 % en 2002, à environ 41 % en 2006 et à environ 41 % en 2010. Environ 51 % des garçons de 10 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 59 % en 1998, à environ 56 % en 2002, à environ 53 % en 2006 et à environ 49 % en 2010. À propos de la même question, environ 33 % des filles de 6 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 38 % en 1998, à environ 29 % en 2002, à environ 31 % en 2006 et à environ 31 % en 2010. Environ 45 % des filles de 8 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 48 % en 1998, à environ 45 % en 2002, à environ 48 % en 2006 et à environ 45 % en 2010. Environ 59 % des filles de 10 e année ont déclaré avoir souffert de maux de dos au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 62 % en 1998, à environ 56 % en 2002, à environ 60 % en 2006 et à environ 61 % en 2010.

Deux tendances se dégagent de la comparaison des résultats de l'Enquête de 2010 avec ceux des cycles antérieurs concernant les maux de dos (figure 2.14). Le plus grand pourcen tage de garçons que de filles de 6e année ayant indiqué avoir eu des maux de dos en 2006 ne s'observe pas en 2010. En effet, comme en 1994, 1998 et 2002, les pourcentages sont presque les mêmes chez les deux sexes. Aucune véritable tendance ne se dégage non plus à cet égard en 8e année. En revanche, l'écart de plus en plus prononcé entre les filles et les garçons de 10e année observé en 2006 pour cette variable (60 % et 53 %, respectivement) s'est encore accru en 2010 (62 % contre 49 %). Ainsi, si on observe une diminution constante du pourcentage de garçons de 10e année qui disent avoir des maux de dos depuis 1998 (après une forte hausse entre 1994 et 1998), la situation est restée pratiquement la même chez les filles de la même année d'études.

2.15 Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.15 - Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.15]

2.15 Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.15 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 22 % des garçons de 6 e année ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par semaine par rapport à 20 % des garçons de 7 e année, à 20 % des garçons de 8 e année, à 23 % des garçons de 9 e année et à 24 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 28 % des filles de 6 e année ont déclaré avoir été déprimées (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par semaine par rapport à 29 % des filles de 7 e année, à 34 % des filles de 8 e année, à 36 % des filles de 9 e année et à 38 % des filles de 10 e année.

La figure 2.15 fait état des pourcentages d'élèves qui ont déclaré avoir eu les « blues » ou avoir été déprimés au moins une fois par semaine au cours des six derniers mois. Chez les garçons, les pourcentages varient peu d'une année d'études à l'autre, se situant dans une fourchette de 20 % à 24 %. Chez les filles, en revanche, de leur niveau le plus faible en 6e année, à 28 %, les pourcentages grimpent de façon continue, pour atteindre 38 % en 10e année. L'écart le plus faible entre garçons et filles s'observe chez les élèves les plus jeunes (6 % en 6e année et 9 % en 7e année), puis il s'accentue chez les plus âgés (14 % en 8e et 10e année; 13 % en 9e année).

2.16 Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

Figure 2.16 - Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)
[Texte équivalent, Figure 2.16]

2.16 Élèves ayant déclaré avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

La Figure 2.16 est un graphique linéaire simple qui indique le pourcentage approximatif d'élèves qui ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois, selon l'année d'études, le sexe et l'année de l'enquête. Le graphique indique qu'environ 24 % des garçons de 6 e année ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 22 % en 1998, à environ 21 % en 2002, à environ 25 % en 2006 et à environ 22 % en 2010. Environ 21 % des garçons de 8 e année ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 20 % en 1998, à environ 19 % en 2002, à environ 20 % en 2006 et à environ 19 % en 2010. Environ 24 % des garçons de 10 e année ont déclaré avoir été déprimés (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 22 % en 1998, à environ 24 % en 2002, à environ 21 % en 2006 et à environ 23 % en 2010. À propos de la même question, environ 26 % des filles de 6 e année ont déclaré avoir été déprimées (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 22 % en 1998, à environ 22 % en 2002, à environ 23 % en 2006 et à environ 25 % en 2010. Environ 32 % des filles de 8 e année ont déclaré avoir été déprimées (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 29 % en 1998, à environ 32 % en 2002, à environ 37 % en 2006 et à environ 36 % en 2010. Environ 39 % des filles de 10 e année ont déclaré avoir été déprimées (ou avoir eu le cafard) au moins une fois par mois en 1994 par rapport à environ 35 % en 1998, à environ 36 % en 2002, à environ 38 % en 2006 et à environ 38 % en 2010.

Aucune véritable tendance ne se dégage d'une année d'enquête à l'autre pour ce qui concerne la variable « avoir les "blues" ou être déprimé », selon l'année d'études et le sexe (figure 2.16). Dans tous les cycles de l'Enquête, les filles ont été proportionnellement plus nombreuses que les garçons à faire état de ce symptôme en 8e et 10e année; les pourcentages demeurent par ailleurs relativement constants chez les garçons d'une année d'études à l'autre, tandis qu'ils augmentent de façon continue chez les filles. Enfin, si on n'observait pratiquement aucun écart entre les sexes pour cette variable chez les élèves de 6e année dans les quatre dernières enquêtes, on observe un tel écart en 2010.

2.17 Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.17 - Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.17]

2.17 Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.17 indique le pourcentage d'élèves qui ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 14 % des garçons de 6 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine par rapport à 14 % des garçons de 7 e année, à 16 % des garçons de 8 e année, à 17 % des garçons de 9 e année et à 17 % des garçons de 10 e année. À propos de la même question, 15 % des filles de 6 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine par rapport à 18 % des filles de 7 e année, à 24 % des filles de 8 e année, à 23 % des filles de 9 e année et à 27 % des filles de 10 e année.

Comme pour les deux autres symptômes psychosomatiques étudiés, on observe un écart entre les sexes concernant les élèves qui déclarent avoir été irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine au cours des six derniers mois, écart qui s'accentue généralement d'une année d'études à l'autre (figure 2.17). Les pourcentages de gar ç ons qui disent avoir été irritables ou de mauvaise humeur demeurent constantes d'une année d'études à l'autre, tandis qu'elles augmentent chez les filles, la hausse la plus forte s'observant entre la 7e et la 8e année. Ainsi, si les pourcentages sont presque les mêmes pour les garçons et les filles en 6e année (14 % et 15 %, respectivement), il existe un écart pour les autres années d'études, les filles étant systématiquement plus nombreuses que les garçons à déclarer avoir été irritables ou de mauvaise humeur. L'écart le plus important, à 10 %, s'observe en 10e année.

2.18 Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

Figure 2.18 - Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)
[Texte équivalent, Figure 2.18]

2.18 Élèves qui se disent irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études, le sexe et l'année d'enquête (%)

La Figure 2.18 est un graphique linéaire simple qui indique le pourcentage approximatif d'élèves qui ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine, selon l'année d'études, le sexe et l'année de l'enquête. Le graphique indique qu'environ 28 % des garçons de 6 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 20 % en 1998, à environ 18 % en 2002, à environ 18 % en 2006 et à environ 15 % en 2010. Le graphique indique qu'environ 22 % des garçons de 8 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 19 % en 1998, à environ 17 % en 2002, à environ 17 % en 2006 et à environ 16 % en 2010. Environ 22 % des garçons de 10 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 19 % en 1998, à environ 20 % en 2002, à environ 18 % en 2006 et à environ 17 % en 2010. À propos de la même question, environ 27 % des filles de 6 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 20 % en 1998, à environ 17 % en 2002, à environ 17 % en 2006 et à environ 16 % en 2010. Environ 27 % des filles de 8 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 21 % en 1998, à environ 22 % en 2002, à environ 22 % en 2006 et à environ 23 % en 2010. Environ 27 % des filles de 10 e année ont déclaré être irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine en 1994 par rapport à environ 23 % en 1998, à environ 22 % en 2002, à environ 24 % en 2006 et à environ 25 % en 2010.

Les constatations relatives aux écarts entre les sexes à l'égard de la variable « irritabilité ou mauvaise humeur » concordent avec celles des autres cycles de l'Enquête depuis 1998 (figure 2.18). Dans chaque cycle de l'Enquête depuis 1998, les pourcentages de filles qui disent avoir été irritables ou de mauvaise humeur atteignent un sommet entre la 6e et la 8e année, puis se stabilisent entre la 8e et la 10e année, tandis que chez les garçons, ils varient peu d'une année d'études à l'autre. Bien qu'on observe une nette diminution des pourcentages d'élèves irritables ou de mauvaise humeur entre l'enquête de 1994 et celle de 1998, les pourcentages pour chaque combinaison année d'études-sexe (garçons et filles de 6e année, garçons et filles de 8e année, garçons et filles de 10e année) n'ont pas beaucoup changé depuis 1998.

Satisfaction de vivre des élèves

2.19 Degré de satisfaction déclaré par les élèves à l'égard de leur vie sur une échelle de 0 à 10, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 2.19 - Degré de satisfaction déclaré par les élèves à l'égard de leur vie sur une échelle de 0 à 10, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 2.19]

2.19 Degré de satisfaction déclaré par les élèves à l'égard de leur vie sur une échelle de 0 à 10, selon l'année d'études et le sexe (%)

La Figure 2.19 indique comment les élèves ont évalué la satisfaction au regard de leur vie sur une échelle de 0 à 10, selon l'année d'études et le sexe, exprimé en pourcentage. Le graphique indique que 15 % des garçons de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 0 et 5 sur une échelle de 10 par rapport à 14 % des garçons de 7 e année, à 14 % des garçons de 8 e année, à 14 % des garçons de 9 e année et à 14 % des garçons de 10 e année; 23 % des garçons de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 6 et 7 sur une échelle de 10 par rapport à 24 % des garçons de 7 e année, à 28 % des garçons de 8 e année, à 31 % des garçons de 9 e année et à 31 % des garçons de 10 e année; 46 % des garçons de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 8 et 9 sur une échelle de 10 par rapport à 48 % des garçons de 7 e année, à 48 % des garçons de 8 e année, à 45 % des garçons de 9 e année et à 47 % des garçons de 10 e année; 16 % des garçons de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie comme 10 sur une échelle de 10 par rapport à 14 % des garçons de 7 e année, à 10 % des garçons de 8 e année, à 10 % des garçons de 9 e année et à 8 % des garçons de 10 e année.

À propos de la même question, 19 % des filles de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 0 et 5 sur une échelle de 10 par rapport à 19 % des filles de 7 e année, à 20 % des filles de 8 e année, à 20 % des filles de 9 e année et à 19 % des filles de 10 e année; 21 % des filles de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 6 et 7 sur une échelle de 10 par rapport à 26 % des filles de 7 e année, à 30 % des filles de 8 e année, à 31 % des filles de 9 e année et à 37 % des filles de 10 e année; 44 % des filles de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie entre 8 et 9 sur une échelle de 10 par rapport à 44 % des filles de 7 e année, à 42 % des filles de 8 e année, à 44 % des filles de 9 e année et à 39 % des filles de 10 e année; 16 % des filles de 6 e année ont évalué la satisfaction au regard de leur vie comme 10 sur une échelle de 10 par rapport à 11 % des filles de 7 e année, à 8 % des filles de 8 e année, à 5 % des filles de 9 e année et à 5 % des filles de 10 e année.

En 6e année, 62 % des garçons et 60 % des filles ont indiqué qu'ils étaient très satisfaits de leur vie (figure 2.19). Chez les garçons, ce pourcentage reste stable en 7e année, puis diminue à 58 % en 8e année et à 55 % en 9e et 10e année. Chez les filles, en revanche, il diminue nettement entre la 6e et la 7e année (de 60 % à 55 %), puis entre la 7e et la 8e année (de 55 % à 50 %), avant de descendre sous la barre des 50 % en 9e et en 10e année (49 % et 44 %, respectivement). Comme pour beaucoup d'autres indicateurs de l'équilibre affectif, l'écart entre les sexes est faible en 6e année (2 %), mais nettement plus grand en 10e année (11 %).

La satisfaction de vivre est un indicateur de l'équilibre affectif fondé sur un seul élément du questionnaire. Les élèves devaient indiquer sur une échelle de 0 (pire vie possible) à 10 (meilleure vie possible) dans quelle mesure ils étaient satisfaits de leur vie.

Réactions des jeunes face aux résultats

Le principal objectif de l'atelier de discussion auxquels participaient les jeunes tenu en mars 2011 était de recueillir les points de vue d'un échantillon de jeunes des quatre coins du Canada sur la santé mentale et ses déterminants. De fait, la santé mentale occupait plus de place dans l'esprit des jeunes que les autres aspects de la santé. Cet atelier s'est déroulé comme suit : 1) on leur a présenté les définitions fondamentales des quatre indicateurs de la santé mentale examinés dans le présent rapport (équilibre affectif, comportements prosociaux, problèmes affectifs et problèmes de comportement), 2) on leur a demandé leurs points de vue sur certaines des principales caractéristiques observées pour ces indicateurs et 3) on les a invités à proposer d'autres interprétations des relations observées entre la santé mentale, les comportements liés à la santé et les facteurs environnementaux décrits dans les prochains chapitres.

Cet atelier a clairement fait ressortir que les jeunes ont des idées et des points de vue réfléchis et intéressants au sujet de nombreux phénomènes mis en lumière par les analyses des chercheurs HBSC. Bon nombre de ces idées et points de vue concernaient la manière dont les facteurs développementaux et le sexe façonnent les émotions et les sentiments des jeunes. D'autres ont souligné que des facteurs comme la famille, le groupe de camarades et l'école influent directement sur ces mêmes émotions et sentiments et ont fait valoir que les relations qui s'établissent dans ces contextes sont des déterminants essentiels de la santé mentale. Pour ces jeunes, la santé mentale déborde sur tous les autres aspects de leur vie quotidienne et a une incidence tant sur leur personne et que sur leur situation, où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent. Les jeunes sont d'accord avec les conclusions des recherches récentes à savoir qu'une bonne santé mentale ne se limite pas à l'absence d'aspects négatifs, mais doit aussi s'appuyer sur la présence d'aspects positifs, les atouts dans la vie. Cette interprétation équilibrée a été appréciée.

L'atelier a clairement démontré l'utilité d'interroger directement les jeunes au sujet des formes statistiques, afin de mieux comprendre et interpréter les constatations d'une recherche. Cet atelier était, si l'on peut dire, un essai dans le cadre de l'Enquête HBSC. La formule utilisée constituait une manière originale d'obtenir une perspective plus vaste des constatations statistiques de l'Enquête et d'ainsi enrichir le rapport définitif.

Nous, on sait des choses que vous-autres, vous ne savez pas, et vous savez des choses que nous-autres, on ne sait pas. Il faut donc travailler ensemble.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

La santé affective dépend de pas mal de choses qu'on fait. Quand on jouit d'une bonne santé, on se sent positifs, on se sent bien dans sa peau.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

Résumé et implications

Principaux sujets de préoccupation

  1. Quel que soit l'angle sous lequel on examine la question, les filles obtiennent des résultats plus négatifs pour les indicateurs de l'équilibre affectif, tandis qu'on observe chez les garçons des résultats plus négatifs pour les indicateurs du comportement.
  2. La santé mentale des jeunes se détériore d'une année d'études à l'autre, surtout chez les filles; on observe une diminution des indicateurs positifs et une augmentation des indicateurs négatifs.
  3. Environ le cinquième des garçons et le tiers des filles disent avoir les « blues » ou être déprimés au moins une fois par semaine.

Principaux sujets de réjouissance

  1. Si on fait la moyenne des réponses recueillies de la 7e à la 10e année, plus de la moitié des jeunes ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de leur vie (au moins 8 sur une échelle de 0 à 10).
  2. Pour aucun des problèmes de comportement présentés dans l'Enquête, plus de 10 % des jeunes ont indiqué que cela leur ressemblait assez ou beaucoup (la participation à des bagarres, le comportement retenu pour l'analyse présentée dans le présent chapitre, est la réponse qui est revenue le plus souvent dans les choix des élèves).
  3. Assez peu de jeunes (environ 25 % des garçons et 30 % des filles) ont indiqué qu'ils souhaiteraient être quelqu'un d'autre.

Commentaire

Le présent chapitre porte principalement sur quatre types d'indicateurs de la santé mentale, notamment sur l'opposition entre les indicateurs internalisés/affectifs et les indicateurs externalisés/comportementaux, ainsi qu'entre leurs résultats positifs et négatifs. Ces indicateurs ont été examinés par rapport aux années d'études, au sexe, à l'état de santé subjectif et à la structure de la famille.

Quel que soit l'angle sous lequel on examine les résultats pour les indicateurs internalisés/ affectifs, les constatations sont plus négatives pour les filles : elles affichent un niveau plus élevé de problèmes affectifs, un niveau moins élevé d'équilibre affectif et elles se disent moins satisfaites de leur vie que les garçons. Elles ont aussi été proportionnellement plus nombreuses que les garçons à indiquer qu'elles souhaiteraient être quelqu'un d'autre. De plus, elles ont moins confiance en elles et elles ont des maux de dos, elles ont les « blues » ou sont déprimées et elles se disent irritables ou de mauvaise humeur plus souvent que les garçons. On observe par ailleurs que, pour ces trois dernières variables, la situation n'a pas changé avec le temps et, dans les rares cas où elle a changé, l'écart entre les sexes semble s'est élargi au désavantage des filles. Enfin, tandis que pour plusieurs indicateurs internalisés/affectifs, les résultats observés chez les garçons sont assez stables d'une année d'études à l'autre, ceux observés chez les filles se dégradent systématiquement.

En revanche, les résultats pour les indicateurs externalisés/comportementaux, la situation est à l'avantage des filles, chez qui on observe un niveau moins élevé de problèmes de comportement et plus élevé de comportements prosociaux que chez les garçons, l'écart étant toutefois ici moindre que dans le cas des résultats pour les indicateurs internalisés/ affectifs. Cependant, tant chez les garçons que chez les filles, les résultats pour les indicateurs externalisés/comportementaux se détériorent d'une année d'études à l'autre, les élèves plus âgés affichant un niveau plus élevé de problèmes de comportement et moins élevé de comportements prosociaux.

La perception du jeune quant à la situation financière de la famille est davantage liée aux indicateurs internalisés/affectifs de la santé mentale, plus particulièrement à l'équilibre affectif, mais aussi dans une faible mesure aux indicateurs externalisés/comportementaux. Il existe par ailleurs une corrélation faible mais constante entre la structure de la famille et tous les indicateurs de la santé mentale, à l'avantage des élèves qui vivent avec leurs deux parents.

Une des constatations les plus intéressants de l'Enquête, compte tenu des comptes rendus de recherche publiés dans le domaine, est le peu de différence observée entre les indicateurs positifs et négatifs de la santé mentale. De fait, on peut aboutir aux mêmes déterminants de la santé mentale, et ce que l'on modélise les résultats positifs ou négatifs pour la santé mentale. Ainsi, on a examiné séparément le poids important du sexe des jeunes et de leur appréciation de la situation financière de leur famille sous l'angle des indicateurs internalisés/affectifs par rapport aux indicateurs externalisés/comportementaux. Or, on n'observe pas de lien entre ces variables, que l'on mesure les aspects positifs ou négatifs de la santé mentale; ces deux types de mesure pourraient toutefois permettre d'établir des distinctions entre certaines catégories de jeunes et de causes profondes des observations effectuées.

Bien que les différences liées au sexe et à la perception du jeune à propos de la situation financière de la famille soient un sujet de préoccupation, il est tout aussi préoccupant de constater que beaucoup de jeunes ne jouissent pas d'une aussi bonne santé mentale qu'on pourrait l'espérer. Tout sexe, année d'études et année d'enquête confondu, entre 14 % et 27 % des élèves ont indiqué qu'ils étaient irritables ou de mauvaise humeur plus d'une fois par semaine et entre 19 % et 38 %, qu'ils avaient les « blues » ou étaient déprimés plus d'une fois par semaine. Quelle que soit l'année d'enquête considérée, près de la moitié des élèves de 8e année et plus de la moitié de ceux de 10e année ont indiqué qu'ils avaient des maux de dos chaque mois. En 9e et en 10e année, seulement un garçon sur quatre et une fille sur cinq ont indiqué qu'ils avaient fortement confiance en eux, tandis qu'un peu plus de 20 % des garçons et environ 30 % des filles de toutes les années d'études ont indiqué qu'il leur arrivait souvent de souhaiter être quelqu'un d'autre. Par ailleurs, entre 14 % et 20 % des élèves ont situé à 5 ou moins, sur une échelle de 0 à 10, leur satisfaction de vivre. Il faut donc s'employer à trouver les moyens de corriger les déséquilibres sur le plan de la santé mentale associés au sexe, aux années d'études, à la santé subjective et à la structure de la famille. Il est encore plus important d'aborder globalement la santé mentale, afin d'aider l'importante minorité d'élèves qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Pour atteindre cet objectif, nous recommandons une démarche comportant trois volets. En premier lieu, il faut que les Canadiens se rendent compte de l'importance des enjeux liés à la santé mentale dans notre société. Ils doivent savoir que les jeunes commencent assez tôt dans leur vie à avoir des problèmes de santé mentale et (ou) à afficher peu de caractéristiques d'une bonne santé mentale. Il ne suffit pas et il n'est pas non plus prudent d'attendre que ces jeunes deviennent adultes ou que leurs problèmes conduisent à des crises pour prendre leur santé mentale au sérieux. En deuxième lieu, les Canadiens doivent comprendre que la santé mentale est liée au sexe et à l'âge; qu'elle est composée d'aspects positifs et négatifs ainsi qu'internes et externes, et qu'il faut prendre ces distinctions en considération pour comprendre les différences dans le vécu des gens. En troisième lieu, et c'est le volet le plus important, tous les Canadiens doivent prendre leurs responsabilités en ce qui touche à la santé mentale des adolescents. Cette responsabilité n'incombe pas seulement aux écoles, aux parents ou même aux adultes : nous devons tous écouter d'une oreille attentive ce que les jeunes eux-mêmes ont à dire et à proposer.

Bibliographie

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  • Buote, D. (2009). Social-emotional health in middle childhood: What we know. Ottawa, Agence de la santé publique du Canada.
  • Institut canadien d'information sur la santé. [ICIS]. (2010). Recognizing and exploring positive mental health. Ottawa, chez l'auteur.
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  • Strauss, R. (2007). « A positive perspective on adolescent mental health ». Continuing Medical Education, vol. 25, p. 232-235.

  1. Bien que les définitions varient, on considère généralement qu'une santé mentale positive englobe les émotions (affectivité et sentiments), la cognition (perception, pensée, raisonnement), le fonctionnement social (relations avec les autres et la société) et la cohérence (sens de la valeur personnelle et but dans la vie) (Friedli, 2009, p. 2).
  2. De fait, six choix de réponse à cette question étaient proposés, sur une échelle allant de 1=Ça ne me ressemble pas du tout à 6=Ça me ressemble beaucoup. Nous avons associé le libellé « Ça me ressemble assez » au choix 5.

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