Obésité au Canada – Prévalence de l’obésité chez les enfants et les jeunes
Prévalence de l’obésité chez les enfants et les jeunes
Bon nombre des complications physiques et psychologiques et des comorbidités de l’obésité peuvent débuter durant l’enfanceNote de bas de page 21. Selon les lignes directrices canadiennes en matière de pratique clinique de 2006 sur la prise en charge et la prévention de l’obésité chez les adultes et les enfants, il peut être plus difficile d’identifier l’obésité chez les enfants et les jeunes que chez les adultes, car la composition corporelle et les indicateurs anthropométriques varient avec la croissance et la maturation normalesNote de bas de page 22. Le calcul de l’IMC s’effectue de la même façon que chez les adultes, mais les seuils établis pour les catégories de poids varient selon l’âge et le sexeNote de bas de page 22. Ainsi, selon le système de l’International Obesity Task Force (IOTF), le seuil établi pour l’obésité serait de 21,22 kg/m2 pour un garçon de 12 ans et de 26,02 kg/m2 pour une fille de 12 ansNote de bas de page 23.
Il existe d’autres systèmes d’IMC fondés sur d’autres seuils de partage, et les estimations de la prévalence de l’obésité peuvent varier selon les différents systèmes. Ainsi, en s’appuyant sur le système de l’IOTF, la prévalence de l’obésité chez les enfants et les jeunes âgés de 2 à 17 ans étudiés dans l’ESCC de 2004 était de 8,2 %. Toutefois, la prévalence de l’obésité dans ce groupe d’âge était de 12,7 % selon les normes de croissance de l’enfance (de 0 à 5 ans) en vigueur au sein de l’OMS et la référence de croissance (de 5 à 19 ans), ou de 12,5 %, si on se réfère aux seuils adoptés par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. L’ampleur de la différence entre ces estimations semble également varier selon le groupe d’âgeNote de bas de page 24.
Les estimations de la prévalence de l’obésité mentionnées dans le présent rapport et tirées des données de l’ESCC et de l’ECMS pour la population des personnes âgées de 18 ans ou moins ont été produites à partir des seuils de l’IOTF applicables aux différents âges.
Chez les enfants et les jeunes âgés de 6 à 17 ans, la prévalence de l’obésité était de 8,6 % selon l’ECMS de 2007-2009Note de bas de page 25. L’obésité mesurée selon l’âge et le sexe pour l’ECMS ainsi que pour l’ESCC de 2004 figure dans le tableau 1. L’obésité selon le sexe est semblable dans le groupe d’âge le plus jeune, mais dans les groupes d’âge plus élevé, elle paraît être plus répandue chez les garçons que chez les filles. La prévalence de l’obésité augmente en général avec le groupe d’âge, comme chez les adultes.
Source de données | ||||||
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Groupe d’âge | ESCC de 2004 | ECMS de 2007-2009 | ||||
Hommes | Femmes | Ensemble | Hommes | Femmes | Ensemble | |
De 2 à 5 ans | 6,3E | 6,4E | 6,3 | – | – | – |
De 6 à 11 ans | 8,5 | 7,5 | 8,0 | 7,1 | 5,8E | 6,4 |
De 12 à 17 ans | 11,1 | 7,4 | 9,4 | 12,4E | 8,3E | 10,5E |
Remarque : E Coefficient de variation entre 16,6 % et 33,3 %. À interpréter avec prudence. |
Source : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes tirée de ShieldsNote de bas de page 26, Enquête canadienne sur les mesures de la santéNote de bas de page 25.
Changements en fonction du temps
Chez les enfants et jeunes âgés de 2 à 17 ans, la prévalence de l’obésité mesurée était 2,5 fois plus élevée en 2004 qu’en 1978-1979Note de bas de page 26. Notamment, chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans, l’obésité a triplé, passant de 3 % à 9,4 %Note de bas de page 26. L’augmentation de l’obésité chez les enfants a été déterminée à l’aide de l’IMCNote de bas de page 26, du tour de taille et de l’épaisseur des plis cutanésNote de bas de page 27. De plus, les résultats de l’ECMS indiquent que des augmentations de l’IMC chez les enfants et les jeunes sont associées à une adiposité plus importante, et non à une augmentation de la masse musculaireNote de bas de page 27.
Même si l’obésité mesurée a augmenté au cours des dernières décennies, entre 2000 et 2008 l’obésité autodéclarée chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans a été relativement stable (figure 7). Comme c’est le cas chez les adultes, la prévalence de l’obésité autodéclarée est généralement plus faible que les estimations mesurées.
Figure 7 : Prévalence de l’obésité autodéclarée selon le sexe chez les personnes âgées de 12 à 17 ans, de 2000 à 2007-2008
Figure 7 - Équivalent textuel
La figure 7 indique la tendance sur neuf ans, de 2000 à 2007-2008, de la prévalence de l’obésité auto-déclarée chez les garçons et les filles âgés de 12 à 17 ans. La tendance pour les garçons variait de 5,8 % en 2000 à 6,3 % en 2007-2008. La tendance pour les filles variait de 2,8 % en 2007-2008 à 3,7 % en 2005.
Source : Analyse de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2000, de 2003, de 2005 et de 2007‑2008, Statistique Canada.
Points à retenir
- L’obésité mesurée s’élève à 8,6 % chez les enfants et les jeunes âgés de 6 à 17 ans, et des estimations plus anciennes indiquent que 6,3 % des enfants âgés de 2 à 5 ans sont obèses.
- L’obésité mesurée s’est trouvée multipliée par 2,5 au cours des dernières décennies.
- Des études donnent à penser que les augmentations de l’obésité peuvent traduire davantage des augmentations d’adiposité que des augmentations de la masse musculaire.
- L’obésité autodéclarée a été stable chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans au cours des dernières années.
- Comme pour les adultes, l’obésité autodéclarée est plus faible que l’obésité mesurée.
- Dans la plupart des groupes d’âge d’enfants et de jeunes, et selon les données autodéclarées et mesurées, l’obésité est plus prévalente chez les garçons que chez les filles.
- On observe un certain nombre de lacunes dans la recherche et de problèmes méthodologiques dans l’étude de l’obésité au sein de cette population, entre autres l’existence de différents critères de définition de l’embonpoint et de l’obésité aux différents âges, et dans l’étude de la prévalence de ces affections chez les très jeunes enfants.
- La mise au point de méthodes de mesure améliorées, la surveillance permanente et la conduite d’études longitudinales pourraient contribuer à améliorer la compréhension de l’obésité chez les enfants et les jeunes.
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