Infographie : Idées suicidaires chez les adultes au Canada pendant la pandémie de COVID-19

Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Publiée : 2022-10-18

La pandémie de COVID-19 et les mesures de santé publique qui en ont résulté ont eu une incidence sur les facteurs de risque économiques, psychosociaux et sanitaires liés à l'idéation suicidaire (c'est-à-dire le moment où les gens éprouvent des pensées suicidaires).

L'Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale a été menée en 2020 et en 2021 pour mieux comprendre la santé mentale autodéclarée des adultes âgés de 18 ans et plus au Canada pendant la pandémie, y compris l'idéation suicidaire.^{Note de bas de page 1 Note de bas de page 2} Les résultats de l'enquête ont été comparés à ceux de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019.

Plus d'adultes au Canada ont déclaré avoir eu des idées suicidaires pendant la pandémie

En 2019, avant la pandémie, 2,7 % des adultes au Canada ont déclaré avoir des idées suicidaires. À l'automne 2020, pendant la pandémie, 2,4 % des adultes ont déclaré avoir des idées suicidaires. Ce pourcentage a sensiblement augmenté au printemps 2021 pour atteindre 4,2 %.^{Note de bas de page 3}

Certaines populations étaient plus susceptibles de déclarer des idées suicidaires^{Note de bas de page 4}

Groupes sociodémographiques

Parmi les personnes plus susceptibles de déclarer avoir eu des idées suicidaires :

• les adultes âgés de 18-34 étaient 9 fois plus susceptibles et ceux âgés de 35-64 étaient 4 fois plus susceptibles que ceux âgés de 65 ans et plus
• les adultes nés au Canada étaient 2 fois plus susceptibles que les immigrants reçus
• les adultes vivant en zones urbaines étaient 1,5 fois plus susceptibles que ceux vivant en zones rurales
• les adultes ayant fait des études secondaires ou moins étaient 1,5 fois plus susceptibles que ceux ayant fait des études postsecondaires
• les adultes vivant seuls étaient 1,5 fois plus susceptibles que ceux vivant avec d'autres

Adultes ayant vécu des répercussions liées à la pandémie

Parmi les personnes plus susceptibles de déclarer avoir eu des idées suicidaires :

• les adultes ayant éprouvé des sentiments de solitude ou d'isolement étaient 8 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas éprouvé de tels sentiments
• les adultes ayant éprouvé des sentiments de détresse émotionnelle étaient 7 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas éprouvé de tels sentiments
• les adultes ayant connu des problèmes de santé physique étaient 4 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas connu de tels problèmes
• les adultes ayant éprouvé des difficultés dans leurs relations personnelles étaient 3 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas éprouvé de telles difficultés
• les adultes ayant eu des difficultés à répondre aux obligations financières étaient 3 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas eu de telles difficultés
• les adultes ayant vécu une perte d'emploi ou de revenu étaient 2 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas vécu une perte d'emploi ou de revenu
• les adultes ayant vécu un décès d'un membre de la famille, d'un ami ou d'un collègue étaient 1,5 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas vécu un décès

De plus, les idées suicidaires ont augmenté avec le nombre de répercussions liées à la pandémie que les adultes avaient subies. Comparé à ceux qui ont subi 1 répercussion ou moins, les idées suicidaires étaient 9 fois plus élevées chez ceux qui ont subi 2 répercussions ou plus, et 25 fois plus élevées chez ceux qui ont subi 6 répercussions ou plus.

Adultes ayant des symptômes de maladie mentale

Parmi les personnes plus susceptibles de déclarer avoir eu des idées suicidaires :

• les adultes ayant des symptômes modérés à sévères pour le trouble dépressif majeur étaient 14 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas de symptômes modérés à sévères
• les adultes ayant des symptômes modérés à sévères pour le syndrome de stress post-traumatique étaient 10 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas de symptômes modérés à sévères
• les adultes ayant des symptômes modérés à sévères pour le trouble d'anxiété généralisée étaient 8 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas de symptômes modérés à sévères

Autres populations

Parmi les personnes plus susceptibles de déclarer avoir eu des idées suicidaires :

• les adultes ayant vécu des événements stressants/traumatiques au cours de leur vie étaient 3 fois plus susceptibles que ceux n'ayant pas vécu de tels évènements
• les adultes qui avaient augmenté leur consommation d'alcool étaient 2 fois plus susceptibles que ceux qui n'avaient pas changé ou qui avaient diminué leur consommation
• les adultes qui avaient augmenté leur consommation de cannabis étaient 2 fois plus susceptibles que ceux qui n'avaient pas changé ou qui avaient diminué leur consommation
• les adultes qui avaient des inquiétudes quant à la violence dans leur propre foyer étaient 2 fois plus susceptibles que ceux n'avaient pas de telles inquiétudes
• les adultes qui n'ont pas fait d'exercice pour améliorer leur santé étaient 2 fois plus susceptibles que ceux en ont fait

Bien qu'une augmentation des idées suicidaires ait été observée au printemps 2021, les données actuelles ne semblent pas indiquer que le nombre de décès par suicide ait augmenté depuis le début de la pandémie^{Note de bas de page 5}; ceci pourrait changer avec la mise à jour des données. Un suivi des changements au sein de la population dans le temps à l'aide d'enquêtes et de données administratives peut aider à identifier les groupes qui présentent un risque accru de suicide et à orienter les efforts de prévention du suicide.

Informations sur les données

Deux enquêtes sur la COVID-19 et la santé mentale ont été menées par Statistique Canada : la première a été menée de septembre à décembre 2020 et la deuxième de février à mai 2021. L'enquête comprenait une question sur les idées suicidaires en demandant aux participants s'ils avaient sérieusement envisagé le suicide depuis le début de la pandémie de COVID-19. On a demandé aux gens qui ont participé à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019 s'ils avaient sérieusement envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois.

De l'aide est disponible

Lire sur le suicide peut provoquer des émotions difficiles. Si vous ou une personne que vous connaissez êtes en danger immédiat, veuillez appeler le 9-1-1.

De l'aide est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour la prévention du suicide et le soutien à la santé mentale. Voici quelques ressources :

• Appelez Parlons Suicide Canada : 1-833-456-4566 (ou par messagerie texte au 45645 de 16h à minuit)
• Jeunesse, J'écoute : 1-800-668-6868 ou textez le mot PARLER au 686868
• Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être, pour les peuples autochtones : 1-855-242-3310
• Trans Lifeline : 1-877-330-6366
• Pour les résidents du Québec : 1-866-APPELLE (277-3553)
• Espace Mieux-être Canada
• Prévenir le suicide : Signes précurseurs et moyens d'obtenir l'aide

Visitez: le site du gouvernement du Canada sur la maladie à coronavirus (COVID-19)
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