Rapport de surveillance des maladies transmises par les moustiques : 2019 – Rapport préliminaire

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(2 Mo, 13 pages)

Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Date de publication : février 2022

ISBN: 978-0-660-40500-1
Cat: HP40-298/1-2019F-PDF
Pub.: 210345

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Points saillants de la surveillance

Virus du Nil occidental

  • Au total, 45 cas humains de virus du Nil occidental (VNO) ont été signalés : 33 cas cliniques contractés localement, huit cas cliniques associés à des voyages et quatre cas d'infection asymptomatique.
  • Parmi les cas cliniques contractés localement, 61 % ont été classés dans la catégorie syndrome neurologique lié au VNO. Deux décès associés au syndrome neurologique du VNO ont été signalés.
  • Un plus petit nombre d'oiseaux, de lots de moustiques et de chevaux positifs au VNO ont été observés comparativement aux cinq années précédentes.

Virus de l'encéphalite équine de l'Est

  • Sept chevaux ayant contracté le virus de l'encéphalite équine de l'Est ont été signalés.

Virus du sérogroupe de la Californie

  • Deux cas de virus du sérogroupe de la Californie ont été détectés.

Introduction

Le virus du Nil occidental (VNO), le virus de l'encéphalite équine de l'Est et les virus du sérogroupe Californie, notamment le virus de Jamestown Canyon et le virus Snowshoe hare, sont connus pour leur capacité à provoquer une infection humaine en Amérique du Nord. Ces quatre maladies transmises par les moustiques sont endémiques dans certaines régions du Canada et leur incidence a augmenté de 10 % au cours des 20 dernières années, en grande partie en raison du changement climatiqueNote de bas de page 1. Les maladies endémiques transmises par les moustiques au Canada ont des cycles de transmission complexes impliquant des virus circulant principalement entre des hôtes aviaires ou mammifères spécifiques et des moustiques vecteurs compétents. Parfois, cependant, un large éventail d'autres animaux, y compris les humains et les chevaux, peuvent être infectés. En raison de l'étroite interface entre l'humain et l'animal, les efforts de surveillance sur les maladies transmises par les moustiques requièrent une approche « Un monde, une santé », qui reconnaît le lien intrinsèque entre la santé des humains, celle des animaux et l'environnement. Le présent rapport porte sur l'incidence des infections transmises par les moustiques sur la santé humaine et animale au Canada, menée en collaboration avec des partenaires de santé multidisciplinaires, dans le but d'obtenir des résultats optimaux en matière de santé humaine.

Méthodologie

Le VNO est une maladie à déclaration obligatoire et les cas humains de VNO au Canada sont signalés volontairement à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) par les ministères de la Santé provinciaux et territoriaux dans le cadre du Programme canadien de surveillance du VNO. D'autres organismes, comme la Société canadienne du sang et Héma-Québec, signalent également les cas humains de VNO au Canada par l'intermédiaire des ministères de la Santé provinciaux et territoriaux. Au Canada, les cas humains sont classés selon la définition nationale de cas aux fins de surveillance. Dans le présent rapport, les infections humaines incluent des cas cliniques et des infections asymptomatiques. Aux fins du présent rapport, les cas associés à des voyages – au Canada ou acquis à l'étranger – sont exclus des analyses épidémiologiques globales, excepté pour la Figure 5.

D'autres indicateurs de l'activité du VNO au Canada sont également recueillis, notamment des renseignements sur les animaux et les moustiques. En 2019, les données sur les oiseaux sauvages morts porteurs du VNO sont en grande partie fournies par le Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF); toutefois, certaines provinces fournissent également ces données directement au Programme canadien de surveillance du VNO. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) fournit des données sur les chevaux porteurs du VNO, tandis que les données de surveillance sur les moustiques sont recueillies et fournies par quatre provinces participantes : Saskatchewan, Manitoba, Ontario et Québec.

Contrairement au VNO, le virus de l'encéphalite équine de l'Est et les virus du sérogroupe Californie, ne sont pas des maladies à déclaration obligatoire au Canada. Toutefois, le Laboratoire national de microbiologie (LNM) effectue des tests de dépistage de l'encéphalite équine de l'Est et des virus du sérogroupe Californie chez les patients qui présentent des symptômes compatibles avec une infection à arbovirus1, sur demande ou à des fins de confirmation. Les « cas » humains de virus du sérogroupe Californie sont des cas dans lesquels une infection aiguë est détectée. Outre le dépistage des virus du sérogroupe Californie par le LNM, certains partenaires provinciaux effectuent leur propre dépistage et utilisent des définitions de cas différentes de la définition de cas nationale, les virus du sérogroupe Californie n'étant pas une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle du pays.

Ce rapport s'appuie sur les dernières données fournies à l'ASPC pour la saison de transmission de 2019 (données en date du 13-11-2020). Les méthodes de collecte de données et l'interprétation de la définition des cas varient au Canada, et les données sont susceptibles d'être modifiées au fur et à mesure de la réception de nouveaux renseignements.

Virus du Nil occidental

Surveillance des cas d'infection humaine

Au total, 45 cas humains de VNO ont été signalés à l'ASPC au cours de la saison 2019. Parmi ceux-ci, 33 étaient des cas cliniques humains contractés localement, huit étaient des cas cliniques associés à des voyages et quatre étaient des cas asymptomatiques. Les cas contractés localement ont été signalés dans quatre provinces : Ontario (n=17), Québec (n=12), Alberta (n=2) et Manitoba (n=2). La majorité des cas ont été recensés, sur le plan géographique, dans les régions méridionales de ces provinces (Figure 1). Par ailleurs, les quatre infections asymptomatiques ont été signalées par l'Ontario (n=2) et le Québec (n=2).

Figure 1. Répartition géographique des infections humaines (des cas cliniques et d'infections asymptomatiques) de virus du Nil occidental et des oiseaux porteurs de ce virus signalés au Canada, par région de santé publique, 2019

Figure 1

Figure 1 - Description textuelle

Cette carte illustre la répartition géographique des infections humaines (des cas cliniques et d'infections asymptomatiques) de virus du Nil occidental (VNO) qui ont été signalés dans quatre provinces : Alberta, Manitoba, Ontario et Québec. Par ailleurs, 46 oiseaux positif au VNO ont été signalés dans trois provinces : Saskatchewan, Ontario et Québec.

Province/Territoire Infections Humaines (n) Oiseaux (n)
Alberta 2 0
Saskatchewan 0 3
Manitoba 2 0
Ontario 19 30
Québec 14 13
Canada 37 46

La date la plus précoce d'apparition d'un cas humain de VNO en 2019 était le 3 juillet en Ontario (semaine de surveillance 27). La plupart (99 %) des cas signalés sont apparus entre les semaines de surveillance 27 et 41 (de début juillet à la mi-octobre), avec un pic en semaine 36 (début septembre) (Figure 2). En général, les semaines propices à l'apparition d'un pic varient d'une année à l'autre, allant de la semaine 32 à la semaine 36 (début août à début septembre) (Figure 3). Le nombre de cas humains observés en 2019 représente le plus faible nombre de cas signalés depuis 2015 (Figure 3 et Figure 5).

Figure 2. Des infections humaines (des cas cliniques et d'infections asymptomatiques) du virus du Nil occidental signalés par province et semaine de signalement au Canada, 2019Figure 2 Note de bas de page ±

Figure 2

Figure 2 Note de bas de page ±

Les cas cliniques de virus du Nil occidental et les infections asymptomatiques associées sont regroupés par semaine de signalement, selon la date de l'épisode. La semaine de signalement est calculée à partir de la première date disponible selon la hiérarchie suivante : date d'apparition des symptômes, date du diagnostic, date de l'échantillon de laboratoire ou date de signalement.

Figure 2 Retour à la référence de la note de bas de page ±

Figure 2 – Description textuelle

Ce graphique montre qu'au course de la saison du transmission 2019, entre les semaines de surveillance 27 et 44, 37 infections humaines (des cas cliniques et d'infections asymptomatiques) du virus du Nil occidental ont été signalés à l'Agence de la santé publique du Canada.

Semaine de signalement Figure 2 Note de bas de page ± Province
Ontario Québec Alberta Manitoba
Juin 25 0 0 0 0
26 0 0 0 0
Juillet 27 1 0 0 0
28 1 0 0 0
29 0 0 0 0
30 1 0 0 0
Août 31 0 0 0 0
32 0 0 0 0
33 0 1 0 0
34 0 0 1 0
35 4 0 1 0
Septembre 36 4 0 0 1
37 1 2 0 0
38 3 4 0 0
39 1 0 0 0
Octobre 40 0 3 0 0
41 1 0 0 1
42 0 2 0 0
43 0 0 0 0
44 0 0 0 0
Total 17 12 2 2

Figure 3. Des infections humaines (des cas cliniquesFigure 3 Note de bas de page * et d'infections asymptomatiques) du virus du Nil occidental signalés par semaine de signalement au Canada, 2014-2019Figure 3 Note de bas de page ±

Figure 3

Figure 3 Note de bas de page *

Le système de surveillance du VNO de la Saskatchewan surveille uniquement les cas de syndrome neurologique.

Figure 3 Retour à la référence de la note de bas de page *

Figure 3 Note de bas de page ±

La semaine de signalement est calculée à partir de la première date disponible selon la hiérarchie suivante : date d'apparition des symptômes, date du diagnostic, date de l'échantillon de laboratoire ou date de signalement.

Figure 3 Retour à la référence de la note de bas de page ±

Figure 3 – Description textuelle

Ce graphique montre le nombre d'infections humaines (des cas cliniquesFigure 3 Note de bas de page * et d'infections asymptomatiques) signalés en 2019. Ces infections représentent le plus faible nombre de cas signalés depuis 2015.

Semaine de signalementFigure 3 Note de bas de page ± Moyenne (2014 - 2019) Min-Max
(2014 -2019)
2019
Juin 25 0,4 1 0
26 0,8 2 0
Juillet 27 0,8 2 2
28 2 7 1
29 2 6 1
30 3,6 8 1
Août 31 6,6 21 0
32 15,6 41 1
33 21,6 66 1
34 26,2 76 1
35 24,2 60 7
Septembre 36 22 60 10
37 16,6 39 4
38 11,8 23 4
39 6,6 13 1
Octobre 40 5,2 14 1
41 2,4 4 2
42 0,4 1 0
43 0,8 3 0
44 1 4 0

Sur les 33 cas (confirmés et probables), 61 % (n=20) ont été classés dans la catégorie « Syndrome neurologique lié au VNO », 30 % (n=10) dans la catégorie « Cas de syndrome non neurologique », 9 % (n=3) dans la catégorie « Non classés/non spécifiés » (Tableau 1). Parmi les cas cliniques classés dans la catégorie « Syndrome neurologique lié au VNO », deux décès ont été signalés. En plus, quatre infections asymptomatiques au VNO ont été signalés.

Tableau 1. Nombre de cas humains de virus du Nil occidental (des cas cliniques et d'infections asymptomatiques) par province et la classification de la maladie au Canada, 2019
Province Cas cliniques Total cas cliniques Infections asymptomatiquesTableau 1 Note de bas de page 1 Taux (pour 100 000)Tableau 1 Note de bas de page 2
Troubles neurologique Syndrome non neurologique Non classés/non spécifiés
Ontario 9 7 1 17 2 0,12
Québec 9 2 1 12 2 0,14
Alberta 2 0 0 2 0 0,15
Manitoba 0 1 1 2 0 0,05
Canada 20 10 3 33 4 0,09
Tableau 1 Note de bas de page 1

Répondent aux critères du test diagnostique du virus du Nil occidental en l'absence de critères cliniques. Cette catégorie peut comprendre les donneurs de sang asymptomatiques dont le sang est testé à l'aide d'un test d'amplification des acides nucléiques par les opérateurs du système d'approvisionnement en sang (c.-à-d. Société canadienne du sang et Héma-Québec) et dont le résultat est par la suite porté à l'attention des responsables de la santé publique. Les opérateurs du système d'approvisionnement en sang du Canada procèdent à un test d'amplification des acides nucléiques supplémentaire pour le virus du Nil occidental à la suite de tout résultat positif au test de dépistage des donneurs.

Tableau 1 Retour à la référence de la note de bas de page 1

Tableau 1 Note de bas de page 2

Les estimations de taux axées sur un petit nombre de cas peuvent être sujettes à des variations aléatoires et, par conséquent, manquer de fiabilité. Les taux ont été calculés à l'aide des estimations de population de T4 2019 de Statistique Canada. Les infections asymptomatiques sont exclues des analyses.

Tableau 1 Retour à la référence de la note de bas de page 2

En 2019, le taux d'incidence des cas signalés (cliniques et asymptomatiques) augmentait avec l'âge et était plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans le groupe d'âge 50-59, tandis que le taux d'incidence était plus élevé chez les hommes dans les groupes d'âge 0-19, 20-29, 40-49 et plus de 60 ans (Figure 4). Il est important d'interpréter ces différences avec prudence, étant donné le faible nombre de cas humains en 2019.

Figure 4. Taux d'incidenceFigure 4 Note de bas de page * par âge et par sexe (pour 100 000 habitants) des cas humains signalés de virus du Nil occidental (cliniques et asymptomatiques) au Canada, 2019

Figure 4

Figure 4 Note de bas de page *

L'incidence a été calculée à partir des estimations de population de T4 2019 de Statistique Canada.

Figure 4 Retour à la référence de la note de bas de page *

Figure 4 – Description textuelle

Ce graphique illustre le taux d'incidenceFigure 4 Note de bas de page * des cas signalés (cliniques et asymptomatiques) augmentait avec l'âge et était plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans le groupe d'âge 50-59, tandis que le taux d'incidence était plus élevé chez les hommes dans les groupes d'âge 0-19, 20-29, 40-49 et plus de 60 ans.

Âge Taux d'incidence (femme) Taux d'incidence (homme)
0-19 0,00 0,02
20-29 0,00 0,04
30-39 0,08 0,08
40-49 0,08 0,13
50-59 0,19 0,08
Plus de 60 0,35 0,51

Cas associés à des voyages

Entre le 2 janvier 2019 et le 22 novembre 2019, huit cas cliniques associés à des voyages ont été signalés en Ontario (n=5), en Alberta (n=2) et en Colombie-Britannique (n=1). Parmi ces cas, 12,5 % (n=1) ont été classés dans la catégorie « syndrome neurologique lié au VNO », 75 % (n=6) dans la catégorie « syndrome non neurologique lié au VNO », et 12,5 % (n=1) dans la catégorie « non classés/non spécifiés ». L'âge médian des cas était de 56 ans (de 35 à 71 ans). Les voyages internationaux concernaient les États-Unis, le Mexique, Cuba, la Barbade et l'Irlande. Ces cas ont été exclus des analyses dans le présent rapport.

Surveillance des moustiques, des oiseaux sauvages et des équidés

Au cours de la saison de transmission de 2019, 11 586 lots de moustiques ont fait l'objet d'un test de dépistage du VNO dans quatre provinces : Ontario (n=8 400), Québec (n=1 820), Manitoba (n=1 166) et Saskatchewan (n=200). Parmi celles-ci, 96 (<1 %) se sont avérées porteuses du VNO : 71 en Ontario, 19 au Québec et 6 au Manitoba (Tableau 2). En 2019, le Québec présentait le pourcentage le plus élevé de populations de moustiques porteuses du VNO (1,0 %). Comme pour les cas humains, le pourcentage de positivité des lots de moustiques testées était faible (<1 %), par rapport à la moyenne des cinq années précédentes (1,9 %) (Figure 5).

Le RCSF a effectué des tests de dépistage du VNO sur 220 oiseaux sauvages morts. Parmi eux, 46 (21 %) se sont avérés porteurs du VNO dans les trois provinces (Tableau 3, Figure 1, Figure 5). Dans l'ensemble, l'activité du VNO a été détectée chez les oiseaux de juin à fin octobre. Malgré le maintien d'activités de surveillance rigoureuses, un nombre inférieur d'oiseaux porteurs VNO ont été recensés par rapport aux années précédentes (Figure 5).

L'ACIA a été informée de huit cas de VNO chez des chevaux domestiques dans les cinq provinces suivantes : Alberta (n=3), Saskatchewan (n=2), Colombie-Britannique (n=1), Ontario (n=1) et Québec (n=1) (Tableau 3). Il s'agit du plus faible nombre observé au Canada depuis les six dernières années (Figure 5).

Tableau 2. Nombre de lots de moustiques soumises à des tests de dépistage du virus du Nil occidental et nombre de lots de moustiques infectées au CanadaTableau 2 Note de bas de page 1, 2019
Province Lots infectés Nombre total de lots soumis à des tests de dépistage Pourcentage d'échantillons positifs
Ontario 71 8 400 0,8 %
Québec 19 1 820 1,0 %
Manitoba 6 1 166 0,5 %
Saskatchewan 0 200 0 %
Total 96 11 586 0,8 %
Tableau 2 Note de bas de page 1

En 2019, les données de surveillance sur les moustiques ont été collectées par les quatre provinces suivantes : Saskatchewan, Manitoba, Ontario et Québec.

Tableau 2 Retour à la référence de la note de bas de page 1

Tableau 3. Nombre d'oiseaux et de chevaux porteurs du virus du Nil occidental au Canada, 2019
Province Nombre d'oiseaux infectés Nombre de chevaux infectés
Ontario 30 1
Québec 13 1
Saskatchewan 3 2
British Columbia 0 1
Alberta 0 3
Total 46 8

Figure 5. Nombre de cas humains signalés de virus du Nil occidental chez les humains (cas cliniques, associés à des voyages et infections asymptomatiques), les oiseaux, les chevaux et pourcentage de lots de moustiques infectées au Canada, 2014-2019

Figure 5

Figure 5 – Description textuelle

Cette figure montre qu'en 2019, le plus faible nombre d'infections humaines (cas cliniques, associés à des voyages et infections asymptomatiques), les oiseaux, les chevaux et pourcentage de lots de moustiques infectées au Canada, 2014-2019.

Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Humains (n) 23 84 162 202 437 45
Chevaux (n) 21 19 46 54 123 8
Oiseaux (n) 18 44 37 149 173 46
Moustiques infectées (%) 0,81 0,86 2,28 2,51 3,25 0,84

Virus du sérogroupe Californie

Le LNM a confirmé deux cas de virus du sérogroupe Californie au Québec (n=1) et aux Territoires du Nord-Ouest (n=1), ce dernier pouvant être associé à un voyage à l'extérieur du territoire. De plus, la province du Québec a signalé 16 cas de virus du sérogroupe Californie. Toutefois, ces cas ont été établis au moyen d'une définition de cas différenteNote de bas de page 8 de celle des deux cas signalés à l'échelle nationale.

Virus de l'encéphalite équine de l'Est

En 2019, l'ACIA a signalé sept chevaux porteurs du virus de l'encéphalite équine de l'Est en Ontario. Aucun cas humain d'infection par le virus de l'encéphalite équine de l'Est n'a été signalé au Canada.

Discussion

L'année 2019 constitue la seconde plus faible incidence de cas de VNO au cours des six dernières années. Les fluctuations récurrentes du nombre de signalements de cas humains de VNO ne sont pas inattendues; l'année de surveillance 2018 a été l'une des années les plus élevées alors que 2014 a été la plus basse. De plus, la faible incidence du VNO chez les humains en 2019 a été accompagnée de données probantes démontrant une faible infection par le VNO des oiseaux, chevaux et moustiques dans plusieurs régions du Canada.

Le climat est l'un des principaux facteurs de fluctuations du VNO observées au fil des ans, affectant la dynamique de la population de moustiques dans une zone géographique donnéeNote de bas de page 2. Les températures hivernales plus basses sont associées à une plus faible abondance des moustiques et à une diminution de l'activité de transmissionNote de bas de page 2Note de bas de page 4. La variabilité du climat à travers le Canada, combinée avec les cycles de vie et les préférences d'habitat des espèces, entraînent des différences dans les modes de transmission des maladies. Ceci peut être observé dans les différences observées en 2019, entre l'est du Canada, où les moustiques Culex pipiens et Culex restuans sont établis, et l'ouest du Canada, où l'on retrouve le moustique Culex trasalisNote de bas de page 3Note de bas de page 5.

De faibles nombres de cas humains de VNO ont également été observés dans des régions à l'extérieur du Canada. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont signalé un nombre inférieur de cas d'infections par le VNO chez les humains en 2019 (n=971), avec 60 décèsNote de bas de page 6. De même, les taux d'incidence des cas contractés localement en Europe ont diminué par rapport à 2018, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ayant signalé 463 cas d'infections par le VNO chez les humains, et 50 décèsNote de bas de page 7. Malgré cette diminution l'Allemagne et la Slovaquie ont toutes deux signalé leur première infection autochtone par le VNO chez l'être humain en 2019Note de bas de page 7.

Au Canada, deux cas humains de virus du sérogroupe Californie humains ont été signalés en 2019. Les virus du sérogroupe Californie tels que le virus de Jamestown Canyon et le virus Snowshoe hare sont endémiques au Canada. D'après les données probantes, ils sont plus courants chez les humains qu'on ne le pensait auparavant, et leur incidence pourrait augmenter avec les changements climatiquesNote de bas de page 2. Cependant, puisqu'il ne s'agit pas d'une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale, il n'existe pas de système de surveillance officiel pour contrôler, suivre et signaler les cas. En outre, les cas de virus du sérogroupe Californie sont probablement sous-diagnostiqués en raison du faible niveau de sensibilisation aux infections chez les professionnels de la santé au CanadaNote de bas de page 1.

Aucun cas humain de virus de l'encéphalite équine de l'Est n'a été signalé au Canada en 2019, malgré l'existence de sept chevaux porteurs du virus. Le dernier signalement d'un cas humain du virus de l'encéphalite équine de l'Est a eu lieu en Ontario en 2016. Toutefois, comme pour les virus du sérogroupe Californie, le virus de l'encéphalite équine de l'Est n'est pas une maladie à déclaration obligatoire au niveau national et aucun système de surveillance officiel n'est en place.

Conclusions en matière de santé publique

Les changements climatiques peuvent entraîner une modification des conditions climatiques et une augmentation des évènements extrêmes, le tout pouvant affecter l'éclosion de maladies et contribuer à une augmentation du risque que des pathogènes soient transmis aux humains. Plusieurs maladies à transmission vectorielle sont sensibles au climat et des changements écologiques associés aux changements climatiques pourraient influencer la distribution et l'incidence de ces maladies. Par contre, il n'existe pas de vaccin ou de traitement spécifique des infections humaines par le VNO, le virus de l'encéphalite équine de l'Est et les virus du sérogroupe Californie. Ainsi, les stratégies de prévention et de contrôle des infections telles que la lutte contre les moustiques, l'éducation et la promotion de la protection personnelle (c'est-à-dire les vêtements à manches longues, les moustiquaires et les répulsifs pour moustiques) contre les piqûres de moustiques sont essentielles pour diminuer le risque d'infections transmises par les moustiques dans la population humaine. En outre, les efforts de surveillance nationale en cours du VNO et la sensibilisation accrue des professionnels de la santé aux virus du sérogroupe Californie et au virus de l'encéphalite équine de l'Est sont nécessaires.

Pour en savoir plus, notamment sur les populations à risque, les symptômes et le traitement, veuillez consulter le site Canada.ca.

Remerciements

L'Agence de la santé publique du Canada tient à remercier les programmes provinciaux et territoriaux de lutte contre le VNO et d'autres maladies transmises par les moustiques, la Société canadienne du sang (SCS), Héma-Québec, le Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF) et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) pour leur participation au Programme canadien de surveillance du VNO.

Erratum

Les auteurs tiennent à corriger les données suivantes dans la publication du rapport original, Rapport de surveillance du virus du Nil occidental et d'autres maladies transmises par les moustiques : édition annuelle (2018) :

Les infections humaines aux virus du sérogroupe Californie ont été signalées comme des « cas »; toutefois, l'examen rétrospectif des données indique qu'il s'agit en fait d'« expositions », le délai des maladies n'ayant pas pu être déterminé. De plus, le nombre de cas de virus de l'encéphalite équine signalés en 2018 devrait être 123.

Références

Note de bas de page 1

Ludwig A, Zheng H, Vrbova L, Drebot MA, Iranpour M, Lindsay LR. Increased risk of endemic mosquito-borne diseases in Canada due to climate change. Can Commun Dis Rep. 2019;45(4):90-7

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Note de bas de page 2

Ogden NH, Lindsay LR, Ludwig A, Morse AP, Zheng H, Zhu H. Weather-based forecasting of mosquito-borne disease outbreaks in Canada. Can Commun Dis Rep. 2019;45(5):127-32

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Kulkarni MA, Berrang-Ford L, Buck PA, Lindsay LR, Ogden NH. Major emerging vector-borne zoonotic diseases of public health importance in Canada. Emerg Microbes Infect. 2019;4(6):e33

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Note de bas de page 4

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Note de bas de page 5

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Note de bas de page 6

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Note de bas de page 7

European Centre for Disease Prevention and Control. Epidemiological Update: West Nile virus transmission season in Europe, 2019 [en ligne]. 05 December 2019 [consulté le 7 décembre 2020]. Accès : https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/epidemiological-update-west-nile-virus-transmission-season-europe-2019

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Note de bas de page 8

Surveillance des maladies à déclaration obligatoire au Québec [en ligne]. julliet 2019 [consulté le 10 septembre 2021]. Accès : https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2019/19-268-05W.pdf

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