Actualités sur les maladies infectieuses : août 2015

RMTC

Volume 41-8, le 6 août 2015 : Troubles liés aux protéines mal repliées

Actualités sur les maladies infectieuses

Protéines mal repliées

Nakamura T, Prikhodko OA, Pirie E, Nagar S, Akhtar MW, Oh CK, et al. Les aberrations relatives à la S-nitrosylation des protéines contribuent à la physiopathologie des maladies neurodégénératives (disponible en anglais seulement). Neurobiol Dis. 18 mars 2015. pii: S0969-9961(15)00089-3. doi: 10.1016/j.nbd.2015.03.017. [Publication électronique et non imprimée] (Résumé)

Le monoxyde d'azote (NO) est un gazotransmetteur qui retentit sur des aspects fondamentaux de la fonction neuronale… Lors de la fonction du cerveau, la S-nitrosylation des protéines représente un important mécanisme cellulaire qui module un large éventail de processus physiologiques, y compris l'activité transcriptionnelle, la plasticité synaptique et la survie neuronale. En revanche, de plus en plus de nouvelles données tendent à indiquer que le vieillissement et les facteurs de risque environnementaux pathologiques exacerbent le stress nitrosatif causé par une production excessive de NO. Par conséquent, des aberrations relatives à la S-nitrosylation surviennent et représentent une caractéristique pathologique courante qui contribue à l'évolution de plusieurs troubles neurodégénératifs, y compris les maladies d'Alzheimer, de Parkinson et de Huntington. Dans le présent examen, nous soulignons les principales découvertes faites récemment au sujet des aberrations en matière de S-nitrosylation des protéines, qui montrent que cette réaction entraîne l'apparition de protéines qui se replient mal, un dysfonctionnement mitochondrial, une dérégulation transcriptionnelle, des lésions synaptiques et neuronales... Nous supposons qu'une intervention visant à prévenir les événements aberrants touchant la S-nitrosylation pourrait permettre de mettre au point de nouveaux agents thérapeutiques pour lutter contre les maladies neurodégénératives.

Goñi F, Mathiason CK, Yim L, Wong K, Hayes-Klug J, Nalls A, et al. L'immunisation des muqueuses à l'aide d'un vaccin atténué de Salmonella protège partiellement le cerf de Virginie de la maladie débilitante chronique des cervidés (disponible en anglais seulement). Vaccine. 29 janv. 2015;33(5):726-33. doi: 10.1016/j.vaccine.2014.11.035 (Résumé)

La maladie à prions est une catégorie unique de maladies qui touchent à la fois les animaux et les êtres humains et au cours desquelles la pathogenèse sous-jacente est liée à la modification de la configuration d'une auto-protéine appelée PrP(C) (« C » correspondant à « cellulaire »), qui adopte une configuration pathologique et infectieuse qui la transforme en une PrP(T) (« T » correspondant à « tremblement »). L'encéphalopathie bovine spongiforme, une maladie à prions qu'on estime être attribuable à l'alimentation de bovins avec des produits alimentaires de viande contaminée et à base d'os, a franchi la barrière des espèces et infecté l'être humain. La maladie débilitante chronique des cervidés (MDC), qui infecte un grand nombre de cerfs et de wapitis, présente le potentiel de transmission à l'être humain. À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement efficace contre les prionoses. Nous avons montré antérieurement que nous avons pu prévenir la transmission de prions à l'aide d'un vaccin mucosal chez une certaine proportion de souris qui y sont sensibles. Dans le cadre de l'étude actuelle, le cerf de Virginie s'est fait inoculer par voie orale un vaccin atténué de Salmonella qui exprime la PrP, alors que les cerfs témoins se sont fait inoculer par voie orale l'excipient dépourvu de Salmonella. Une fois la réponse mucosale établie, les animaux vaccinés ont reçu une dose de rappel par voie orale et au moyen d'une application locale de PrP recombinante polymérisée sur les amygdales et la muqueuse rectale. Les animaux vaccinés et les témoins ont ensuite été mis à l'épreuve par voie orale en se faisant administrer des cellules homogènes provenant d'animaux atteints de la MDC. Trois ans après l'épreuve orale relative à la MDC, tous les cerfs témoins ont présenté des signes cliniques de la maladie (survie moyenne de 602 jours), alors que la prolongation de la période d'incubation s'est révélée significative chez les animaux vaccinés (survie moyenne de 909 jours; p = 0,012 selon une analyse de régression de Weibull). Par ailleurs, un cerf n'a pas été atteinte de la MDC, et ce, ni sur le plan clinique ni lors des biopsies du tissu lymphoïde associé à la muqueuse recto-anale et des amygdales. Ce vaccin négatif renferme le plus de titre d'IgA dans la salive et d'IgG dans la circulation générale dirigée contre la PrP. Les analyses par Western ont montré que les immunoglobulines de ce vaccin réagissent à la PrP (MDC). Nous documentons la première vaccination partiellement réussie contre une maladie à prions chez une espèce naturellement exposée à un risque.

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