Environnement bâti et santé

RMTC

Volume 42-10, le 6 octobre 2016 : Maladies à transmission vectorielle, changements climatiques et milieux urbains

Compte-rendu

Environnement bâti et santé

Booth GL1,2*

Affiliations

1 Centre for Urban Health Solutions, Li Ka Shing Knowledge Institute et service d’endocrinologie, St. Michael’s Hospital, Toronto (Ontario)

2 Faculté de médecine; Institute of Health Policy, Management and Evaluation, Université de Toronto, Toronto (Ontario)

Correspondance

boothg@smh.ca

Citation proposée

Booth GL. Environnement bâti et santé. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2016;42:229-30. https://doi.org/10.14745/ccdr.v42i10a06f

Contexte

Depuis quelques décennies, nous assistons à un accroissement sans précédent du fardeau de l'obésité et du diabète à l'échelle mondiale. En Amérique du Nord et dans plusieurs autres régions du monde, cet accroissement coïncide avec les modifications apportées à l'aménagement urbain, qui favorisent l'expansion des collectivités, où la dépendance automobile est marquée et où les lieux accessibles à pied sont rares. Dans leur quête d'approches populationnelles capables de freiner l'augmentation de l'obésité, les responsables de la santé publique se sont intéressés à l'environnement « bâti » – lequel comprend les éléments qui font partie de l'aménagement urbain et suburbain, comme les bâtiments, les rues, les parcs et les réseaux de transport – comme cible potentielle des politiques de santé publique.

Objectif

Déterminer si, au Canada, les quartiers urbains propices à la marche sont associés à de plus faibles niveaux d'embonpoint, d'obésité et de diabète que ceux qui sont moins adaptés à la marche, et étudier les répercussions, sur le taux de maladies à transmission vectorielle (MTV) dans les villes, des politiques qui encouragent un aménagement urbain favorable à la marche.

Narratif

Les quartiers construits après la Deuxième Guerre mondiale sont caractérisés par un fort étalement urbain, moins de liaisons entre les rues et des règlements de zonage qui séparent les terrains résidentiels des magasins locaux et d'autres installations. D'une manière générale, les résidents des zones suburbaines passent plus de temps dans une voiture, marchent moins, et utilisent moins le vélo et les transports en commun que ceux des zones urbaines, en plus d'être moins enclins que ces derniers à respecter les directives en matière d'activité physiqueNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5. Non seulement les personnes qui vivent dans une communauté dépendante de l'automobile ont-elles moins d'occasions de faire de l'activité physique, mais elles sont plus susceptibles d'être exposées à de grandes quantités de polluants lorsqu'elles sont au volant Note de bas de page 6.

Selon les résultats d'une étude d'observation canadienne et d'autres travaux de recherche, il est de plus en plus évident que les quartiers qui favorisent la marche et le vélo affichent des taux d'obésité et de diabète plus faibles que les autresNote de bas de page 1Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11. Le développement concerté des zones résidentielles et commerciales fait généralement augmenter l'indice de potentiel piétonnier. Les règlements de zonage qui permettent ce type de développement sont essentiels à l'aménagement de villes connectées et propices à la marche. D'autres mesures sont à même de favoriser l'activité physique, notamment le développement du transport en commun, ainsi que l'aménagement de parcs, d'espaces récréatifs, de sentiers et de pistes cyclables. Cependant, si le taux d'infections à transmission vectorielle continue de croître dans les zones urbaines, il faudra gérer le risque théorique accru de MTV causées par l'augmentation de l'exposition à l'extérieur. Les efforts visant à créer des espaces verts urbains propices à l'activité physique devront également prendre en compte les façons de réduire la possibilité que ces espaces deviennent des lieux favorables à la reproduction des moustiques et d'autres vecteurs.

Conclusion

La recherche semble indiquer qu'il existe un lien entre l'environnement bâti et les maladies liées à l'obésité. L'aménagement des quartiers urbains est possiblement un autre élément à considérer face à l'émergence des MTV.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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