Maladie de Lyme : examen de la portée des écrits


Publié par : L’Agence de la santé publique du Canada
Numéro : Volume 44-10 : Changements climatiques et maladie de Lyme
Date de publication : 4 octobre 2018
ISSN : 1719-3109
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Volume 44-10, le 4 octobre 2018 : Changements climatiques et maladie de Lyme
Examen de la portée
Maladie de Lyme : examen de la portée des écrits dans un context de santé publique
JD Greig1, I Young2, S Harding1, M Mascarenhas1, LA Waddell1
Affiliations
1 Laboratoire national de microbiologie de Guelph, Agence de la santé publique du Canada, Guelph (Ontario)
2 School of Occupational and Public Health, Ryerson University, Toronto (Ontario)
Correspondance
Citation proposée
Greig JD, Young I, Harding S, Mascarenhas M, Waddell LA. Maladie de Lyme : examen de la portée des écrits dans un contexte de santé publique. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2018;44(10):276-91. https://doi.org/10.14745/ccdr.v44i10a03f
Mots-clés : examen de la portée des écrits, maladie de Lyme, santé publique, tiques, ixodes, étude, recherche
Résumé
La maladie de Lyme (ML) est une maladie infectieuse en émergence au Canada. Elle est associée à l’expansion de la portée géographique du vecteur de la tique Ixodes scapularis dans l’est et le centre du pays. Un examen de la portée des écrits publiés a été priorisée afin de déterminer et de caractériser les données scientifiques probantes concernant les aspects clés de la maladie de Lyme et d’ainsi soutenir les efforts de la santé publique. Avant le commencement de cette revue, un groupe consultatif d’experts a été recruté afin d’identifier les sujets prioritaires et l’étendue des travaux. Une stratégie de recherche préalablement testée a été implémentée dans huit bases de données (mise à jour en septembre 2016) a permis de repérer les études pertinentes. Des formulaires validés de sélection et de caractérisation de données ont été remplis par deux réviseurs indépendants et une analyse descriptive a été réalisée afin de cibler les domaines thématiques présentant des données probantes solides et des lacunes dans la connaissance. Des 19 353 documents examinés, 2 258 articles pertinents ont été inclus dans la revue selon les six domaines d’intérêts suivants pour la santé publique : a) surveillance et suivi en Amérique du Nord (n = 809); b) évaluation des examens diagnostiques (n = 736); c) facteurs de risques (n = 545); d) interventions de la santé publique (n = 205); e) connaissances, attitudes et (ou) perceptions du public en Amérique du Nord (n = 202); et f) le fardeau économique de la maladie de Lyme ou les coûts-bénéfices des interventions (n = 32). La majorité des travaux de recherche étudiaient les Borrelia burgdorferi (n = 1 664), les humains (n = 1 154) et les Ixodes scapularis (n = 459). Suffisamment d’études ont été ciblées pour réaliser de potentielles revues systématiques dans quatre domaines : a) la précision des examens diagnostiques; b) les facteurs de risques de maladie chez l’humain; c) l’efficacité des stratégies d’intervention dans le cas de la maladie de Lyme; et d) la prévalence ou l’incidence de la maladie de Lyme chez l’humain ou de B. burgdorferi sensu stricto (s.s.) dans les réservoirs de vertébrés ou chez les tiques en Amérique du Nord. De futures recherches primaires pourraient se consacrer à combler les lacunes de la connaissance, comme le rôle des réservoirs de vertébrés moins étudiés dans le cycle de transmission. Les résultats de cet examen de la portée des écrits peuvent être utilisés dans le but de cibler et de résumer rapidement les études pertinentes relatives aux questions spécifiques à la maladie de Lyme ou à B. burgdorferi sensu lato chez l’humain, les hôtes vertébrés ou les vecteurs, fournissant ainsi des renseignements éclairés par des données probantes dans des délais favorables à la prise de décision en matière de santé publique.
Introduction
La maladie de Lyme (ML) est la principale infection transmise aux humains par les tiques en Amérique du Nord et en Eurasie Note de bas de page 1. Il s’agit d’une maladie infectieuse affectant plusieurs systèmes qui est causée par des bactéries du complexe d’espèces Borrelia burgdorferi sensu lato (s.l.) comprenant plus de 20 espèces génétiques, dont les agents pathogènes humains B. burgdorferi sensu stricto (s.s) en Amérique du Nord et B. garinii, B. afzelii, B. burgdorferi s.s., B. spielmanii, B. bissettii et B. bavariensis en Europe Note de bas de page 2Note de bas de page 3. Au Canada, la maladie de Lyme est un enjeu émergeant et les cas d’infection chez les humains ont augmenté au sextuple (passant de 144 à 917 cas) entre 2009 et 2015 alors que la portée géographique des tiques Ixodes scapularis et Ixodes pacificus s’est étendue Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6. Les modèles prédictifs suggèrent que des facteurs associés aux changements climatiques et à l’utilisation du territoire sont à l’origine des changements dans l’épidémiologie de la maladie Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9.
La tique I. scapularis est le principal vecteur dans le nord-est et la partie supérieure du Midwest des États-Unis (É.-U.) et des régions frontalières du Canada, alors que l’espèce I. pacificus est le vecteur majeur dans l’ouest des États-Unis et du Canada Note de bas de page 10Note de bas de page 11. Le principal vecteur dans l’ouest de l’Europe est Ixodes ricinus Note de bas de page 3 alors que dans l’est de l’Europe et en Asie, il s’agit plutôt d’Ixodes persulcatus Note de bas de page 12. Les tiques immatures (les larves et les nymphes) ont besoin de vertébrés de petites et moyennes tailles (des rongeurs, des reptiles et des oiseaux), alors que les tiques adultes se nourrissent du sang d’animaux de moyennes et grandes tailles (comme les cerfs de Virginie) Note de bas de page 3Note de bas de page 13. D’autres espèces de tiques qui piquent les humains partagent la même répartition géographique et sont des vecteurs connus de B. burgdorferi s.l.. Cependant, ces tiques ne sont pas des vecteurs compétents. La compétence est établie pour certaines espèces de tiques qui se nourrissent rarement du sang des humains (p. ex., I. angustus et I. spinipalpis), mais elles pourraient contribuer au maintien du cycle de transmission de B. burgdorferi s.l. qui fait intervenir d’autres réservoirs de vertébrés Note de bas de page 14Note de bas de page 15.
En général, les symptômes précoces d’une manifestation chez l’humain comprennent une éruption cutanée caractéristique, de la fièvre, des céphalées et de la léthargie. Si elle n’est pas traitée à l’aide d’antibiotiques, l’infection peut progresser à la dissémination précoce de la maladie de Lyme (avec des manifestations neurologiques ou cardiaques) et puis à sa dissémination avancée (comprenant des manifestations neurologiques et de l’arthrite de Lyme) Note de bas de page 16.
La maladie de Lyme est un enjeu de santé publique au Canada. Le nombre de cas de maladie de Lyme déclarés a augmenté au sextuple, passant de 144 cas en 2009 à 917 cas en 2015, principalement dans le Centre et l’Est du Canada Note de bas de page 6. Afin de soutenir une prise de décision éclairée par des données probantes dans le cadre de cet enjeu émergeant de santé publique au Canada, la synthèse de travaux de recherche a été priorisée afin de cibler et de résumer les données probantes de façon systématique au sujet de la maladie de Lyme à l’échelle mondiale ainsi qu’au sujet de l’épidémiologie, du diagnostic, de la prévention et du contrôle de la bactérie B. burgdorferi s.l.. Les méthodologies de synthèse de travaux de recherche comprennent des revues exploratoires portant sur des questions à définitions élargies de même que des revues systématiques et des méta-analyses sur des questions définies de manière étroite Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19. Les méthodologies de synthèse de travaux de recherche ont pour but de cibler et de résumer les données probantes sur un sujet donné de manière systématique, reproductible et actualisable Note de bas de page 18Note de bas de page 19. L’objectif d’un examen de la portée des écrits est de déterminer la quantité et les caractéristiques de la recherche sur un sujet défini afin de cerner la saturation des données probantes et les lacunes dans la connaissance Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23. Les résultats de la présente étude détermineront les domaines où des revues systématiques prioritaires pourraient être conduites et ceux qui nécessitent des recherches additionnelles dans le but de combler des lacunes dans la connaissance.
L’objectif de la présente revue a été élaboré par un groupe consultatif d’experts et vise à cibler et à caractériser les écrits disponibles portant sur les aspects suivants relatifs à la maladie de Lyme qui sont connexes à la santé publique : a) la surveillance et le suivi pour déterminer l’étendue de la maladie de Lyme chez l’humain ou de B. burgdorferi s.s. dans les réservoirs ou vecteurs de vertébrés en Amérique du Nord; b) l’évaluation des examens diagnostiques; c) les facteurs de risques déclarés pour la maladie de Lyme chez l’humain ou son exposition à B. burgdorferi s.l. et pour l’occurrence de B. burgdorferi s.l. dans les réservoirs de vertébrés ou les vecteurs; d) l’efficacité des stratégies d’intervention de la santé publique afin de prévenir et (ou) de contrôler la maladie de Lyme chez les humains ou B. burgdorferi s.l. dans les réservoirs ou les vecteurs de vertébrés; e) l’attitude et (ou) les perceptions du public nord-américain envers la maladie de Lyme et les stratégies potentielles de prévention et de contrôle; et f) le fardeau économique ou les coûts-bénéfices des interventions et des stratégies potentielles de prévention et de contrôle.
Méthodologie
Le protocole, l’équipe et l’expertise de l’examen
Le protocole d’examen de la portée, lequel sera fourni sur demande, a été élaboré a priori afin de s’assurer que les méthodes de synthèse soient reproductibles et qu’elles puissent être utilisées systématiquement de façon à minimiser les biais. L’équipe de la revue était formée de personnes présentant une expertise multidisciplinaire en épidémiologie, en microbiologie, en santé publique vétérinaire, en zoonoses, en synthèse des connaissances et en science de l’information.
Un groupe consultatif d’experts composé de six scientifiques et professionnels de la santé publique a été mis sur pied afin d’obtenir un aperçu des enjeux de la maladie de Lyme, des types d’études disponibles et de l’étendue de l’examen. La contribution des experts a permis de définir les écrits nécessaires à la prise de décisions, à la planification et aux interventions dans le but de prévenir et de mitiger les risques à la santé publique entraînés par cette maladie. Les experts étaient des spécialistes en écologie des zoonoses, en surveillance en laboratoire et sur le terrain, en maladies émergentes et transmises par des vecteurs, en biologie moléculaire et en médecine vétérinaire. Leur contribution a été reçue au moyen d’un questionnaire et d’une réunion de consensus (les documents sont disponibles sur demande).
Question et étendue de l’examen
La question de l’examen de la portée des écrits a été élaborée en utilisant une version modifiée du cadre de travail Cochrane PICOS/PECOS (population, intervention/exposition, comparaison, issues cliniques [outcomes] et design de l’étude [study design]) Note de bas de page 17. « Quel est l’état actuel des connaissances scientifiques sur la surveillance et le suivi, la prévalence et l’incidence, les attitudes sociétales et (ou) les perceptions nord-américaines au sujet des stratégies globales de prévention et de contrôle, les facteurs de risque et les examens diagnostiques concernant la maladie de Lyme chez l’humain et de B. burgdorferi s.l. chez les vecteurs et dans les réservoirs de vertébrés? » Les « populations » d’intérêts étaient les humains, les vecteurs et les réservoirs de vertébrés. Les « interventions et expositions » étaient les principales catégories thématiques : surveillance et suivi, prévalence et incidence, attitudes sociétales et/ou perceptions nord-américaines (Canada, États-Unis et Mexique) et l’évaluation globale des examens diagnostiques et des stratégies de prévention et de contrôle et les facteurs de risque. Les « issues cliniques » étaient la maladie de Lyme ou l’infection ou l’exposition à B. burgdorferi s.l.. À notre connaissance, il s’agit du seul examen de la portée des écrits portant plus largement attention au contexte de la santé publique concernant la maladie de Lyme à l’échelle internationale; précédemment, un examen de la portée des écrits s’était concentré uniquement sur l’Australie Note de bas de page 24.
Stratégie de recherche
Une stratégie de recherche extensive, adaptée aux exigences particulières de chaque base de données, a été mise en œuvre sans limites dans les bases de données bibliographiques suivantes le 13 septembre 2013 et mise à jour le 27 septembre 2016 : Centre for Agriculture and Bioscience (CAB) Abstracts, Scopus, PubMed, BIOSIS, PsycINFO, APA PsycNet, Sociological Abstracts, et EconLit. Ces bases de données ont été choisies afin d’assurer une étendue de couverture appropriée pour l’ensemble des disciplines. La recherche originale au sein de BIOSIS (par le portail Web of knowledge) n’a pu être mise à jour, car la banque de données n’est plus disponible. L’algorithme de recherche a été optimisé à l’aide de Scopus. Les termes de recherche suivants ont été utilisés : (Lyme OU borrelia) ET (hôte OU sentinelle OU paysager OU vecteur OU vecteurs OU suivi OU surveiller OU surveillance OU réservoir OU réservoirs OU prévalence OU éduquer OU éducation OU barrière OU barrières OU intervenir OU intervention OU incidence OU taux OU prévenir OU prévention OU contrôle OU risque OU risques OU attitude OU attitudes OU perception OU perceptions OU détection OU diagnostic).
La capacité de la recherche électronique à répertorier toutes les études primaires pertinentes a été confirmée par une recherche manuelle des références citées par deux articles de recherche primaire Note de bas de page 25Note de bas de page 26, par les Lignes directrices de la Infectious Diseases Society of America Note de bas de page 10, par une revue systématique Note de bas de page 27, par trois revues narratives Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 30 et par quatre actes de conférence européens Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33Note de bas de page 34.
Une recherche la littérature grise sur les sites Web du gouvernement et d’organismes de recherche de partout dans le monde a été réalisée en février 2014 afin de complémenter la recherche dans les bases de données électroniques. Les rapports, les thèses et les dissertations provenant de gouvernements et d’organismes de recherche sont les seuls éléments de littérature grise qui ont été pris en considération pour l’inclusion dans la revue.
Contrôle de la pertinence et critères d’inclusion
Les titres cités et les résumés ont été filtrés à l’aide d’un formulaire conçu a priori comprenant deux questions à savoir si la référence décrivait une recherche primaire portant sur la maladie de Lyme ou B. burgdorferi s.l. ou si cette référence était pertinente à au moins l’un des aspects de la question de recherche. On entendait par recherche primaire une recherche originale où les auteurs généraient et rapportaient leurs propres données. Les articles écrits en anglais, en français et en espagnol ont été intégrés alors que les autres langues ont été exclues en raison des ressources limitées pour la traduction.
Caractérisation et extraction des données
Les articles complets des références potentiellement pertinentes ont été examinés en utilisant un formulaire de caractérisation et d’utilité des données composé de 20 questions conçues a priori et disponibles sur demande. Ces questions visaient à confirmer la pertinence de l’article, l’utilité des données et permettent l’extraction des principales caractéristiques de l’article afin d’effectuer une classification appropriée de la méthodologie, les populations, les tests en laboratoire, les objectifs ainsi que les caractéristiques des résultats de l’étude. Ceci pouvait entraîner qu’une étude corresponde à une, deux ou davantage de catégories.
Gestion de l’examen de la portée des écrits, documentation et analyse des données
Les résultats de la recherche ont été importés et gérés, tout en supprimant les doublons, à l’aide d’un logiciel de gestion bibliographique (RefWorks 2.0; ProQuest LLC, Bethesda, Maryland, États-Unis). L’étude de la portée a été gérée sur une plateforme de gestion de revue électronique systématique en ligne (DistillerSR, Evidence Partners, Ottawa, Ontario, Canada). Deux réviseurs ont complété l’ensemble des étapes de la revue exploratoire de manière indépendante. Huit réviseurs ont validé l’outil de sélection de la pertinence pour 50 résumés (kappa > 0,8) et le formulaire de caractérisation et d’utilité des données pour trois articles. Les disparités entre les réviseurs ont été examinées et après discussion, le formulaire a été mis à jour afin d’augmenter la clarté et la pertinence des questions. Le protocole et une directive pour les réviseurs ont été utilisés afin de normaliser les réponses des réviseurs et aider à résoudre les conflits. La résolution des conflits entre les réviseurs a été obtenue par consensus ou en consultant un troisième réviseur. Les données recueillies avec le formulaire de caractérisation et d’utilité des données ont été exportées dans un chiffrier Excel (Microsoft Corporation, Redmond, Washington, États-Unis), formatées et analysées de manière descriptive (fréquences et pourcentages) afin de faciliter la classification et la documentation.
Résultats
La recherche a relevé 19 353 résumés et titres et 4 910 articles complets sélectionnés pour leur pertinence (figure 1). L’examen de la portée comprenait 2 258 articles pertinents (la liste complète est fournie dans Références supplémentaires) Note de bas de page 35. La majorité des recherches retenues ont été publiées après 1990 (91,4 %; n= 2 064) et parmi celles-ci, (82,8 %; n = 1 869) provenaient d’articles publiés dans des journaux scientifiques (appendice 1). Les articles retenus étaient écrits en anglais (n = 2 241), en français (n = 14) et en espagnol (n = 3); 282 articles potentiellement pertinents ont été exclus de la revue, car ils étaient écrits dans une autre langue (p. ex. l’allemand, n = 75 articles ; le russe, n = 53 articles ; et le polonais, n = 43 articles). Les études qui ont été exclues représentent un biais de langue inconnue pour certains domaines d’intérêt : l’évaluation des examens diagnostiques (n = 131); les facteurs de risque (n = 94); les interventions (n = 64); et les évaluations du fardeau économique de la maladie de Lyme (n = 7). La proportion des recherches nord-américaines était très importante (70,8 %; n = 1 597); ceci est vraisemblablement le résultat des exclusions non nord-américaines des catégories surveillance et attitudes publiques ou perceptions en plus des exclusions associées à la langue.
Figure 1 : Organigramme des articles au cours de l’examen de la portée des écrits
Description textuelle : Figure 1
Figure 1 : Organigramme des articles au cours de l’examen de la portée des écrits
Cette figure représente un organigramme représentant le processus de sélection des articles pertinents au cadre de cette revue. Le nombre total d’articles recensés était de 39 285. Les bases de données qui suivent ont produit les articles qui ont fait l’objet de la rétention initiale :
- BIOSIS (via web of knowledge) = 8 213 articles
- CAB abstracts = 10 551 articles
- Scopus = 10 897 articles
- PubMed = 9 003 articles
- PsycINFO = 333 articles
- APA PsycNet = 151 articles
- Sociological Abstracts = 21 articles
- EconLit = 4 articles
- Literature grise = 102 articles
- Validation de la recherche = 10 articles
Au total, 19 932 doublons, ont été éliminés. À travers le processus de sélection, 19 353 citations ont été incluses et 14 443 ont été exclues. L’évaluation des caractéristiques et de l’utilité des processus a permis d’éliminer 4 910 articles de plus. 2 652 articles ont été éliminés pour l’une ou l’autre des raisons suivantes :
- L’ensemble de l’article n’était pas pertinent à la revue = 1 748 articles
- Revue systématique/méta-analyse sur un sujet lié à la maladie de Lyme mais axée sur des sujets autres que l’économie, les perceptions, les connaissances et les attitudes = 6
- Revue ou commentaire = 600
- Doublon d’étude = 16
- Langue autre que l’Anglais, le Français et l’Espagnol = 282
Finalement, 2 258 articles ont été retenus pour la revue (2 241 en anglais, 14 en français et 3 en espagnol).
Les activités de recherche parmi les six domaines d’intérêt a changé au cours du temps (figure 2) commençant avec le tout premier article pertinent par Steere et coll., 1 977 qui décrivait une éclosion d’arthrite de Lyme, principalement chez les enfants Note de bas de page 36.
Figure 2 : Diagramme à bulles des thèmes de recherche en fonction de l’année de publication (N = 2 258)Figure 2 note aFigure 2 note b
Description textuelle : Figure 2
Figure 2 : Diagramme à bulles des thèmes de recherche en fonction de l’année de publication (N = 2 258)Figure 2 note aFigure 2 note b
La figure 2 présente un diagramme à bulles notant les 2 258 publications liées aux thèmes de recherche sur la maladie de Lyme entre 1984 et 2016. De 1984 à 2016 il y avait 825 publications axées sur la surveillance; 754 axées sur les examens diagnostiques; 558 axées sur l’identification des facteurs de risque dans les catégories de population échantillonnées; 207 axées sur les interventions de santé publique; 202 axées sur les attitudes et les perceptions et 63 axées sur les facteurs économiques.
Note : Les études provenaient du Nord de l’Amérique seulement.
Depuis ce moment, la majorité des travaux de recherche sur la maladie de Lyme se sont concentrés sur la surveillance (n = 809), les examens diagnostiques (n = 736) et l’identification des facteurs de risques (n = 545) dans toutes les catégories de population échantillonnées (tableau 1). Le thème de recherche qui a regroupé le moins grand nombre d’articles a été le fardeau économique ou les coûts-bénéfices des interventions contre la maladie de Lyme (n = 32).
Sujet de l’étude | Nombre total d’étudesaTableau 1 note a | Études chez l’humain | Réservoirs de vertébrés | Vecteurs |
---|---|---|---|---|
Surveillance et suivi en Amérique du Nord | 809Tableau 1 note c | 283Tableau 1 note d | 448Tableau 1 note d | 432Tableau 1 note d |
Précision des examens diagnostiques | 736Tableau 1 note c | 546Tableau 1 note d | 158Tableau 1 note e | 89Tableau 1 note e |
Facteurs de risque | 545Tableau 1 note d | 262Tableau 1 note d | 202Tableau 1 note d | 297Tableau 1 note d |
Interventions en santé publique | 205Tableau 1 note d | 72Tableau 1 note e | 98Tableau 1 note e | 106Tableau 1 note e |
Attitudes et (ou) perceptions en Amérique du Nord | 202dTableau 1 note d | 202Tableau 1 note d | 0Tableau 1 note e | 0Tableau 1 note e |
Fardeau économique et coûts-bénéfices des interventions | 32Tableau 1 note bTableau 1 note e | 32Tableau 1 note e | 0Tableau 1 note e | 0Tableau 1 note e |
Les 2 258 articles ont été comparés non seulement selon l’année de publication (figure 1) et les domaines d’intérêt des études (tableau 1), mais aussi selon le pathogène, l’hôte et les vecteurs (appendice 2). Le nombre et le pourcentage d’articles attribués aux différentes espèces du complexe B. burgdorferi s.l. sont présentés de même que les populations étudiées. Les trois pathogènes humains les plus étudiés étaient B. burgdorferi s.s. (73,7 %; n = 1 664), B. afzelii (9,7 %; n = 220) et B. garinii (9,7 %; n = 219). Les catégories des espèces hôtes rencontrées fréquemment comprennent les humains (51,2 %; n=1 154), les rongeurs (22,5 %; n = 508) et les chiens (10,1 %; n = 228). Les vecteurs fréquemment étudiés comprenaient I. scapularis (20,3 %; n = 459), I. ricinus (6,6 %; n = 149) et Dermacentor variabilis (5,0 %; n = 112). Plusieurs espèces de tiques non-Ixodes (p. ex. D. variabilis) et une espèce Ixodes (I. cookei) sont des vecteurs incompétents ou inefficaces de B. burgdorferi s.l. Note de bas de page 37, mais elles ont été échantillonnées et testées dans des études sur la distribution géographique et l’habitat des tiques puisque leur distribution chevauche celle des vecteurs connus.
Surveillance et suivi en Amérique du Nord
Les enquêtes épidémiologiques ou les programmes de surveillance et de suivi (tableau 2) et leurs résultats en Amérique du Nord représentaient 35,9 % des articles (n = 809) et fournissaient des résultats pour au moins une catégorie de population; les humains atteints de la maladie de Lyme 12,6 % (n = 283) ou les infections à B. burgdorferi s.s. dans les réservoirs de vertébrés (19,8 %; n = 448) ou les vecteurs (19,1 %; n = 432). Sept articles présentaient une évaluation des programmes de surveillance chez l’humain Note de bas de page 38Note de bas de page 39Note de bas de page 40Note de bas de page 41Note de bas de page 42Note de bas de page 43Note de bas de page 44, deux pour les réservoirs de vertébrés Note de bas de page 45Note de bas de page 46 et aucun pour les programmes de surveillance des vecteurs.
Type de surveillance et approche de suivi | Vecteurs (n = 432) |
Réservoirs de vertébrés (n = 448) |
Humains (n = 283) |
|||
---|---|---|---|---|---|---|
NombreTableau 2 note a | %Tableau 2 note a | NombreTableau 2 note a | %Tableau 2 note a | NombreTableau 2 note a | %Tableau 2 note a | |
Actif | ||||||
Échantillonnage cibléTableau 2 note b | 364 | 84,3 | 308 | 68,8 | 121 | 42,5 |
Utilisation d’animaux sentinelles | 63 | 14,6 | 102 | 22,8 | 11 | 3,9 |
Passif | ||||||
Signalements par les médecins ou les vétérinaires | 50 | 11,6 | 41 | 9,2 | 135 | 48,1 |
Signalement et soumissions par le public | 31 | 7,2 | 21 | 4,7 | 16 | 5,6 |
Surveillance syndromique | 0 | 0,0 | 3 | 0,7 | 24 | 8,4 |
Autre | 0 | 0,0 | 1Tableau 2 note c | 0,2 | 2Tableau 2 note d | 0,7 |
En laboratoireTableau 2 note e | 10 | 2,3 | 24 | 5,4 | 61 | 21,4 |
Évaluation des méthodes de surveillance | 0 | 0,0 | 2 | 0,4 | 7 | 2,5 |
Les études comprennent à la fois les programmes de surveillance formels offrant une collecte et une analyse actives des données en continu (de routine) ainsi que les enquêtes épidémiologiques qui recueillent et analysent activement les données sur une période de temps spécifique ou définie. La surveillance en laboratoire est différente des modèles de surveillance à l’échelle de la population et du signalement passif par les médecins en ce sens que les demandes d’examen en laboratoire sont saisies par ce type de surveillance. Les patients qui ne reçoivent pas de consultation médicale ou qui consultent sans subir de test de dépistage ne seront pas détectés par ce type de système de surveillance.
Précision des examens diagnostiques
Un grand nombre d’études, 32,6 % (n = 736), évaluait la précision des examens diagnostiques ou de dépistage de l’infection ou de l’exposition à B. burgdorferi s.l. (appendice 1). Parmi celles-ci, 546 articles évaluaient des examens chez l’humain, 158 articles portaient sur les réservoirs de vertébrés et 89 sur les vecteurs. De plus amples renseignements sont disponibles dans une publication indépendante Note de bas de page 47.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque associés à l’exposition aux tiques chez l’humain ou l’hôte, à celui de contracter la maladie de Lyme chez l’humain ou une infection à B. burgdorferi s.l. chez l’hôte ou la tique, ont été rapportés dans 24,1 % (n = 545) des articles retenus (tableau 3). Au moins l’un des facteurs de risque était significatif dans la plupart de ces articles (n = 425 des 545 articles). Les facteurs de risque potentiels les plus souvent évalués étaient associés à la géographie (région, type d’aménagement du territoire; 13,0 %; n = 294) et aux caractéristiques topographiques (p. ex. la présence d’une litière de feuille, l’élévation, le type de milieu forestier; 9,2 %; n = 207). Plusieurs études ont examiné les facteurs de risque humains associés aux comportements à haut risque (p. ex. marcher en forêt et jardiner; n = 32) et à la démographie (p. ex. l’âge et le sexe; n = 213).
Catégorie de facteur de risqueTableau 3 note a | Humain (n = 262 études)Tableau 3 note a |
Réservoirs de vertébrés (n = 202 études)Tableau 3 note a |
Vecteur (n = 297 études)Tableau 3 note a |
---|---|---|---|
Facteurs démographiques de l’hôteTableau 3 note a | |||
Âge des cas | 111 | 66 | Stade de vie 14 |
Sexe | 99 | 46 | 7 |
Autre | 28Tableau 3 note b | 44Tableau 3 note c | 0 |
Comportements humains | |||
Risque professionnel | 108 | – | – |
Activités récréatives en plein air (p. ex. piques-niques, camping) | 65 | – | – |
Posséder un animal de compagnie | 54 | – | – |
Antécédents et nombre de piqûres de tique | 34 | – | – |
Jardinage et entretien extérieur | 18 | – | – |
Marcher ou courir en forêt | 16 | – | – |
Faire des travaux de débroussaillage dans la cour au printemps et à l’été | 10 | – | – |
AutreTableau 3 note d | 37 | – | – |
Géographie | |||
Région | 83 | 98 | 102 |
Milieu urbain, banlieue, milieu rural | 33 | 15 | 18 |
Vivre dans une maison unifamiliale dotée d’une cour, d’un terrain ou d’un boisé | 14 | 0 | 7 |
Autre | 11Tableau 3 note e | 1Tableau 3 note f | 14Tableau 3 note g |
Mois de l’année | 60 | 97 | 99 |
Climat | |||
Température | 22 | 28 | 64 |
Pluies et précipitations | 14 | 26 | 35 |
Humidité relative | 5 | 4 | 26 |
Autre | 5Tableau 3 note h | 6Tableau 3 note i | 9Tableau 3 note j |
Caractéristiques topographiques | |||
Type de milieu forestier | 28 | 34 | 94 |
Drainage | 3 | 4 | 3 |
Type de végétation | 5 | 14 | 0 |
Mangeoires d’oiseaux | 5 | 0 | 2 |
Présence de cerfs de Virginie sur la propriété | 15 | 4 | 10 |
Muret de pierre ou tas de bois | 4 | 1 | 3 |
Propriété boisée | 9 | 0 | 4 |
Élévation et pente du terrain | 11 | 22 | 50 |
Présence de cerfs de Virginie sur les propriétés résidentielles | 4 | 0 | 8 |
Présence d’humus humide et de litière de feuilles | 8 | 4 | 17 |
Densité animale | 3 | 2 | 3 |
Autre | 39Tableau 3 note k | 31Tableau 3 note l | 75Tableau 3 note m |
Interventions en santé publique
L’efficacité des interventions de prévention contre l’exposition aux tiques, contre la maladie de Lyme chez l’humain ou contre l’infection à B. burgdorferi s.l. chez les réservoirs de vertébrés ou les vecteurs a été rapportée dans 9,1 % (n = 205) des articles retenus. La vaccination (3,5 %; n = 78) était le type d’intervention le plus souvent évalué chez les humains (n = 26), les chiens (n = 25), les chevaux (n = 1) ou les modèles animaux employant des rongeurs, des oiseaux, des poulets, des œufs de poule fécondés et des singes rhésus (n = 28) (tableau 4). Des mesures de contrôle chimique ont été rapportées dans 2,5 % (n = 56) des articles, y compris le traitement des hôtes vertébrés, l’utilisation d’acaricides persistants et l’épandage d’acaricides ou de dessiccants sur la végétation. Un éventail de mesures de protection personnelle destinées à l’humain a aussi été évalué dans 2,7 % des articles (n = 62).
Intervention | nTableau 4 note a | %Tableau 4 note a |
---|---|---|
Vaccination | ||
Vaccination chez l’humain | 26 | 12,7 |
Chiens | 25 | 12,2 |
Chevaux | 1 | 0,5 |
Modèles animaux pour l’élaboration de vaccinsTableau 4 note b | 28 | 13,7 |
Mesures de contrôle chimique | ||
Utilisation d’acaricides persistants | 17 | 8,3 |
Utilisation de dispositifs de contrôle des tiques ciblant les rongeurs | 15 | 7,3 |
Vaporisation ou diffusion d’acaricides ou de dessiccants sur la végétation | 13 | 6,3 |
AutresTableau 4 note c | 11 | 5,4 |
Mesures de protection personnelle chez l’humainTableau 4 note d | 62 | 30,2 |
Sensibilisation du public afin de diminuer le risque d’infection par la maladie de Lyme | 19 | 9,3 |
Éléments paysagers et modificationsTableau 4 note e | 18 | 8,8 |
AutresTableau 4 note f | 28 | 13,7 |
Attitudes ou perceptions en Amérique du Nord
Les connaissances du public, les attitudes et (ou) les perceptions envers la maladie de Lyme et les stratégies potentielles de prévention et de contrôle en Amérique du Nord ont été abordées dans 8,9 % (n = 202) des articles. La population en générale (n = 68) et (ou) les médecins (n = 32) formaient habituellement les populations ciblées et les travaux de recherche visaient à évaluer les connaissances sur la maladie de Lyme (n = 131), la perception de sa gravité et la vulnérabilité à cette maladie (n = 73), les comportements protecteurs et les comportements à risque (n = 73) ainsi que les connaissances et les attitudes envers les mesures de protection (n = 56) (tableau 5). On trouve dans la documentation des exemples illustrant comment les messages d’éducation à la santé qui sont fondés sur la théorie de l’apprentissage social, qui sont bien conçus et relativement peu coûteux peuvent entraîner l’augmentation des comportements protecteurs et réduire le taux de maladie de Lyme Note de bas de page 48Note de bas de page 49Note de bas de page 50Note de bas de page 51Note de bas de page 52Note de bas de page 53.
Facteurs | n | % Tableau 5 note a (n = 202) |
---|---|---|
Date de publication | ||
Avant 1990 | 14 | 6,9 |
1990 à1994 | 35 | 17,3 |
1995 à1999 | 30 | 14,9 |
2000 à 2004 | 37 | 18,3 |
2005 à 2009 | 30 | 14,9 |
2010 et après | 56 | 27,7 |
Type de document | ||
Article de journal scientifique | 137 | 67,8 |
Chapitre de livre | 16 | 7,9 |
AutreTableau 5 note b | 49 | 24,3 |
Type d’étude | ||
Recherche primaire, quantitative | 76 | 37,6 |
Recherche primaire, qualitative | 8 | 4,0 |
Recherche primaire, méthodologie mixte | 3 | 1,5 |
Chapitre de livre, revue, commentaire | 115 | 56,9 |
Conception des études | ||
Étude observationnelle | 74 | 85,1Tableau 5 note c |
Étude transversale | 66 | 75,9 |
Étude de cohorte | 2 | 2,3 |
Étude cas-témoin | 2 | 2,3 |
Enquête de prévalence | 3 | 3,4 |
Programme de surveillance ou de suivi | 1 | 1,1 |
Étude expérimentale | 9 | 10,3 |
Essai contrôlé | 7 | 8,0 |
Étude quasi expérimentale | 2 | 2,3 |
Étude qualitative | 6 | 6,9 |
Étude à méthodologies mixtes | 1 | 1,1 |
Lieux des études | ||
États-Unis | 182 | 90,1 |
Canada | 27 | 13,4 |
Populations visées par les études pour des renseignements contextualisés | ||
Population en général | 68 | 33,7 |
Médecins | 32 | 15,8 |
Autres professionnels médicaux ou de la santé publique | 16 | 7,9 |
Chercheurs et experts sur la maladie de Lyme | 12 | 5,9 |
Employés du gouvernement | 9 | 4,5 |
Enfants et étudiants | 7 | 3,5 |
Travailleurs à l’extérieur | 6 | 3,0 |
Vétérinaires | 3 | 1,5 |
AutresTableau 5 note d | 11 | 5,4 |
Méthode de la collecte de données contextualisées | ||
Questionnaire ou enquête quantitative | 75 | 37,1 |
Analyse de documents | 25 | 12,4 |
Entrevue qualitative | 15 | 7,4 |
AutresTableau 5 note e | 18 | 8,9 |
Non spécifié | 48 | 23,8 |
Sujet de l’article | ||
Connaissances | 131 | 64,9 |
Gravité et (ou) vulnérabilité | 73 | 36,1 |
Comportements | 73 | 36,1 |
Efficacité des mesures de protection | 56 | 27,7 |
AutresTableau 5 note f | 43 | 21,3 |
Théories du comportement humain guidant la collecte de données | ||
Croyances face à la santé | 17 | 8,4 |
AutresTableau 5 note g | 18 | 8,9 |
Formats utilisés pour la présentation des résultats d’études quantitatives | ||
Prévalence | 33 | 16,3 |
Mesures de l’association | 27 | 13,4 |
Échelle ordinale ou de Likert | 22 | 10,9 |
Modèle | 19 | 9,4 |
Données 2 x 2 | 18 | 8,9 |
Résultats continus | 11 | 5,4 |
Non extractible | 12 | 5,9 |
Besoin d’études complémentaires | 59 | 29,2 |
Fardeau économique et coûts-bénéfices des interventions
Les études primaires portant sur le fardeau économique de la maladie de Lyme ou sur le coût-bénéfice des interventions ont été abordées par 1,4 % (n = 32) des articles. Ces dernières comprennent l’analyse des coûts des examens diagnostiques pour la maladie de Lyme, les coûts de soins de santé pour les patients et le coût des interventions particulières.
Discussion
Le présent examen de la portée des écrits présente une évaluation de la quantité et des caractéristiques des données probantes globales rélatives à six domaines d’intérêts associés à la maladie de Lyme et à la recherche portant sur B. burgdorferi s.l. chez l’humain, les réservoirs de vertébrés et les vecteurs, lesquels comprennent la surveillance et le suivi en Amérique du Nord, l’évaluation des examens diagnostiques, les facteurs de risque, les interventions, les attitudes et les perceptions de la population nord-américaine et le fardeau économique ou le coût-bénéfice des interventions en santé publique.
Saturation des connaissances et lacunes
Les données de recherche et de surveillance ont été recueillies de manière systématique partout en Amérique du Nord depuis 1995. La plupart des données portant sur le fardeau de la maladie de Lyme chez l’humain proviennent de la surveillance passive des renseignements sur les cas de cette maladie. Un plus petit groupe d’études épidémiologiques a examiné l’exposition à B. burgdorferi s.s. en dépistant des populations apparemment en bonne santé. Une fois regroupées, ces données donnent certaines indications sur l’amplitude de l’exposition dans certaines zones où I. scapularis et d’autres vecteurs compétents se sont établis et où B. burgdorferi s.s. est en circulation. De plus, des enquêtes épidémiologiques étaient fréquemment réalisées afin d’évaluer la présence de B. burgdorferi s.s. dans les réservoirs de vertébrés et chez les vecteurs contrairement aux données collectées par un programme de surveillance. Cette information est très importante afin de déterminer le degré de risque géographique pour la santé publique, ce qui aide au diagnostic de la maladie de Lyme chez l’humain et soutient la prise de décision sur des stratégies de prévention et de contrôle appropriées Note de bas de page 4Note de bas de page 54. Le signalement de B. burgdorferi s.s. chez les vecteurs et les réservoirs de vertébrés entraîne aussi des études expérimentales visant à démontrer la compétence de transmission et le rôle que différentes espèces peuvent jouer dans le maintien et la dissémination de B. burgdroferi s.s. et de quelle façon cela peut changer le risque de l’exposition humaine à B. burgdorferi s.s. dans différentes régions. Les données probantes sont suffisantes pour réaliser une revue systématique des preuves historiques du fardeau de la maladie de Lyme et de B. burgdorferi s.s. en Amérique du Nord, ce qui permettrait un examen de la progression temporelle de la situation. Certaines lacunes ont été observées dans les connaissances en lien avec la recherche sur le rôle des oiseaux migrateurs dans la dissémination de B. burgdorferi s.s. vers de nouvelles régions. La contribution de vecteurs et de réservoirs de vertébrés potentiels à la transmission de B. burgdorferi s.s. n’a pas été établie pour toutes les espèces.
Le protocole recommandé pour le diagnostic de la maladie de Lyme est fondé sur des symptômes cliniques, un antécédent d’exposition à des tiques infectées et (ou) de fréquentation d’une région endémique, lequel peut aussi être complémenté par un examen diagnostique Note de bas de page 55. L’examen diagnostique recommandé au Canada, aux États-Unis et dans la plupart des pays européens comprend un protocole d’examen sérologique à deux paliers où un essai immunoenzymatique (immunoenzimatic essay [EIA]) de dépistage positif ou équivoque est suivi par un contrôle par buvardage de western Note de bas de page 55Note de bas de page 56Note de bas de page 57Note de bas de page 58. Les améliorations aux examens diagnostiques de la maladie de Lyme et particulièrement l’amélioration de la sensibilité des examens aux stades précoces de la maladie, sont des domaines actifs de recherche. Ainsi, des mises à jour périodiques sont justifiées pour les deux revues systématiques récemment publiées portant sur la précision des examens diagnostics chez l’humain en Amérique du Nord, priorisées dans le cadre du présent examen de la portée, et en Europe Note de bas de page 47Note de bas de page 59.
Il existe plusieurs parallèles entre les facteurs de risque significatifs étudiés et les stratégies d’intervention évaluées, particulièrement concernant les mesures de protection personnelle humaines et les résultats de la présence des tiques ou le risque d’exposition aux tiques et la modification du paysage. De manière globale, le nombre de recherches portant un facteur de risque ou une intervention était assez petit; la plupart des auteurs ont souligné la nécessité de travaux de recherche supplémentaires. Même si la quantité de travaux de recherche est peu élevée, des revues systématiques résumant les données probantes sur des facteurs de risque significatifs et sur l’efficacité des interventions seraient utiles à l’élaboration de nouvelles stratégies de prévention et d’éducation pour la santé publique. La vaccination était la seule catégorie d’intervention pour laquelle il existait plusieurs études évaluant des vaccins potentiels ou commerciaux pour les humains, les chiens ou les chevaux. Aucun travail complémentaire à ce sujet n’est justifié, car une revue systématique a été publiée récemment Note de bas de page 60. Les vaccins contre la maladie de Lyme sont actuellement approuvés et utilisés chez les chiens et aucun vaccin commercial n’est disponible pour les humains depuis le retrait du vaccin LYMErix en 2002 Note de bas de page 61Note de bas de page 62Note de bas de page 63Note de bas de page 64.
Des travaux de recherche estimant l’impact économique de la maladie de Lyme ou les attitudes et les perceptions de la population en générale complémentent plusieurs des autres domaines de recherche. Là où les renseignements économiques sont utiles pour que la santé publique prenne en change un enjeu et pour que l’allocation de ressources soit justifiée Note de bas de page 1Note de bas de page 65, la compréhension des moteurs et des obstacles au changement de comportement peut déterminer le succès d’une intervention d’éducation publique. La présente revue a saisi différents types de modèles économiques et de données qui pourraient être utilisés comme cadre conceptuel afin d’estimer le coût de la maladie de Lyme ou d’autres issues cliniques en employant les prévisions budgétaires locales. De manière similaire, les travaux de recherche étudiant les attitudes et les perceptions de la population en général envers la maladie de Lyme et les potentielles stratégies de prévention et de contrôle fournissent une compréhension approfondie du contexte et seraient un ajout complémentaire aux résultats des revues systématiques des interventions en santé publique. Ces dernières comprennent les évaluations des connaissances, des attitudes, de la volonté de payer et de l’impact des programmes publics sur le comportement (p. ex. l’utilisation des mesures de protection personnelle) Note de bas de page 26. Il existe plusieurs limitations à la présente recherche : peu d’études étaient fondées sur un modèle de changement du comportement humain, les études étaient de petite envergure, donc moins généralisables ; des critères de substitution et des mesures subjectives des résultats concernant le changement de comportement étaient souvent employés en raison de la difficulté d’obtenir des mesures objectives Note de bas de page 66Note de bas de page 67Note de bas de page 68.
Limites de l’étude
Les limites de cet examen de la portée des écrits comprennent le biais de la langue relevé plus haut et le biais potentiel de publication dans le cas où l’ensemble des travaux de recherche pertinents n’aurait pas été relevé; l’impact de ces biais sur les résultats de l’examen est largement inconnu. Des limitations concernant l’utilité de la revue peuvent aussi exister en raison de son étendue, tout dépendant des besoins de son utilisateur final.
Cette revue se concentre sur l’utilité des données probantes pour chaque domaine d’intérêt et souligne les endroits où on observe dans la documentation une saturation et des lacunes dans les connaissances.
Conclusion
Cet examen de la portée des écrits est un survol guidé par des données probantes de la quantité et des caractéristiques des travaux de recherche sous-jacents à chacun des domaines d’intérêt (surveillance et suivi, examens diagnostiques, facteurs de risque, interventions, attitudes et perceptions et économie) de la recherche sur la maladie de Lyme et sur B. burgdorferi s.l. chez l’humain, les réservoirs de vertébrés et les vecteurs. La revue fournit une compréhension très élargie des éléments connus et inconnus. Les lacunes relevées dans les connaissances peuvent être utilisées afin de prioriser le financement des futurs travaux de recherche. La bande de données interrogeable créée au cours de cet examen de la portée facilitera la réponse à des questions attendues ou inattendues en utilisant une méthodologie de revue systématique selon des délais qui sont davantage propices à la prise de décisions, ce qui est possible uniquement parce que le travail de recherche pertinent a déjà été ciblé et caractérisé. Ainsi, plusieurs revues systématiques (p. ex. sur les facteurs de risque et les interventions pour chaque population étudiée) pourraient être entreprises afin de fournir des résumés des données probantes portant sur la maladie de Lyme et B. burgdorferi s.l. lorsque des prévisions des résultats spécifiques sont nécessaires à la prise de décision.
Déclaration des auteurs
J. G. — Conceptualisation, méthodologie, analyse formelle, enquêtes, collecte et conservation des données, rédaction - version originale, rédaction - examen et édition, visualisation, supervision, administration du projet
I. Y. — Conceptualisation, méthodologie, rédaction - examen et révision, visualisation
S. H. — Analyse formelle, enquêtes, collecte et conservation des données, rédaction – examen et révision, visualisation
M. M. — enquêtes, collecte et conservation des données, rédaction – examen et révision
L. W. — Conceptualisation, méthodologie, analyse formelle, enquêtes, collecte et conservation des données, rédaction - version originale, rédaction - examen et édition, visualisation
Conflit d’intérêts
Aucun.
Remerciements
Nous remercions Janet Harris et le personnel de la bibliothèque de l’Agence dans la santé publique du Canada pour l’obtention des articles et Dr Carl Uhland, Dre Lea Nogueira-Borden et Dr Malcolm Weir pour leur assistance dans le contrôle de la pertinence et la caractérisation des données. Nous remercions notre groupe consultatif d’experts sur la maladie de Lyme qui a aidé à déterminer et valider la portée du projet. Merci à Dr Nicholas Ogden, Dr Robbin Lindsay et Dr Pascal Michel d’avoir contribué par leur expertise à ce projet.
Financement
Le présent travail a été soutenu par l’Agence de la santé publique du Canada.
Appendices
Caractéristiques | Nombre | % du total |
---|---|---|
Date de publication | ||
avant 1990 | 194 | 8,6 |
1990-1994 | 406 | 18,0 |
1995-1999 | 398 | 17,6 |
2000-2004 | 334 | 14,8 |
2005-2009 | 342 | 15,2 |
2010 et plus | 584 | 25,8 |
Type de document | ||
Article de journal scientifique | 1 869 | 82,8 |
Résumé et compte-rendu de conférence | 183 | 8,1 |
Rapport gouvernemental ou de recherche | 79 | 3,5 |
Thèse | 21 | 0,9 |
Chapitre de livre | 16 | 0,7 |
AutreAppendice 1 note a | 90 | 4,0 |
Lieux des étudesAppendice 1 note b | ||
Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Mexique) | 1 5971 597Appendice 1 note c | 70,8 |
Europe | 615 | 27,2 |
Asie | 57 | 2,5 |
Amérique centrale et Amérique du Sud | 7 | 0,3 |
Australasie | 6 | 0,3 |
Afrique | 3 | 0,1 |
Conception des étudesAppendice 1 note b | ||
Évaluation des examens diagnostiquesAppendice 1 note d | 736 | 32,6 |
Étude observationnelle | ||
Étude transversale | 664 | 29,4 |
Enquête de prévalence | 371 | 16,4 |
Étude de cas ou série de cas | 49 | 2,2 |
Étude de cohorte | 47 | 2,1 |
Étude cas-témoin | 34 | 1,5 |
Étude expérimentale | ||
Essai contrôlé | 93 | 4,1 |
Expérience de confrontation | 68 | 3,0 |
Étude quasi expérimentale | 13 | 0,6 |
Programme de surveillance | 181 | 8,1 |
Évaluation du risque | 11 | 0,5 |
Étude qualitative | 13 | 0,6 |
Modèle économique | 8 | 0,4 |
Modèle de transmission de la maladie | 3 | 0,1 |
AutreAppendice 1 note e | 26 | 1,2 |
Format utilisé pour présenter les résultats d’études | ||
Prévalence | 1 278 | 56,6 |
Résultat dichotomique | 556 | 24,6 |
Résultat continu | 358 | 15,8 |
Mesure d’association (p. ex. rapport de cotes, risque relatif) | 202 | 8,9 |
Analyse spatiale [comprend la télédétection par satellite] | 43 | 1,9 |
Résultats sur échelle ordinale ou de Likert | 33 | 1,5 |
Résultats de modèle | ||
Valeurs p | 265 | 11,7 |
Sensibilité et spécificité | 121 | 5,4 |
Paramètres beta et coefficients | 97 | 4,3 |
Intervalles de confiance | 96 | 4,2 |
R2 | 83 | 3,7 |
Erreur standard et écart-type | 77 | 3,4 |
Sensibilité uniquement | 13 | 0,6 |
Spécificité uniquement | 7 | 0,3 |
AutreAppendice 1 note f | 11 | 0,5 |
Format non extractible | 798 | 35,3 |
L’auteur mentionne le besoin d’études complémentaires (oui par rapport à non) | 806 | 35,7 |
Pathogène, hôte et vecteur | Nombre d’étudesAppendice 2 note a | %Appendice 2 note a |
---|---|---|
Espèces de Borrelia burgdorferi s.l. (n = 1 808) | ||
burgdorferi s.s. | 1 664 | 73,7 |
garinii | 219 | 9,7 |
afzelii | 220 | 9,7 |
burgdorferi s.l.Appendice 2 note b | 118 | 5,3 |
valaisiana | 57 | 2,5 |
miyamotoi | 53 | 2,3 |
lonestari | 44 | 1,9 |
bissetti | 31 | 1,4 |
spielmanii | 25 | 1,1 |
lusitaniae | 22 | 1,0 |
Borrelia spp. | 18 | 0,8 |
andsersonii | 12 | 0,5 |
anserina | 10 | 0,4 |
AutreAppendice 2 note c | 128 | 5,7 |
Espèces hôtes (n = 1 841) | ||
Humains | 1 154 | 51,2 |
Rongeurs | ||
Souris | 261 | 11,5 |
Campagnol | 78 | 3,5 |
Rat | 59 | 2,6 |
Tamia rayé | 51 | 2,3 |
Écureuil | 50 | 2,2 |
AutreAppendice 2 note d | 9 | 0,4 |
Chiens (domestiques) | 228 | 10,1 |
Cerf de Virginie | 138 | 6,1 |
Oiseaux | 76 | 3,4 |
Chevaux | 60 | 2,7 |
Musaraigne | 44 | 1,9 |
Animaux de fermeAppendice 2 note e | 35 | 1,5 |
Ratons laveurs | 32 | 1,4 |
Lapins | 28 | 1,2 |
Chats (domestiques) | 26 | 1,2 |
Lézards | 22 | 1,0 |
Opossums | 17 | 0,8 |
AutreAppendice 2 note f | 75 | 3,3 |
Vecteurs (n = 789) | ||
Ixodes scapularis | 459 | 20,3 |
Ixodes ricinus | 149 | 6,6 |
Dermacentor variabilis | 112 | 5,0 |
Ixodes ipacificus | 104 | 4,6 |
Amblyomma americanum | 92 | 4,1 |
Haemaphysalis leporispalustris | 46 | 2,0 |
Ixodes dentatus | 32 | 1,4 |
Amblyomma maculatum | 27 | 1,2 |
Dermacentor occidentalis | 26 | 1,2 |
Dermacentor albipictus | 27 | 1,2 |
Ixodes spinipalpis | 24 | 1,1 |
Ixodes cookei | 24 | 1,1 |
Rhipicephalus sanguineus | 18 | 0,8 |
Ixodes muris | 20 | 0,9 |
Ixodes angustus | 18 | 0,8 |
Ixodes persulcatus | 16 | 0,7 |
Ixodes texanus | 12 | 0,5 |
Ixodes affinis | 13 | 0,6 |
AutreAppendice 2 note g | 207 | 9,2 |
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