Le port d’un masque réduit-il la transmission de la COVID-19?

CCDR

Volume 47-2, février 2021 : Le test du VIH au Canada dans la dernière décennie 2009–2019

COVID en bref

Le port d'un masque en public réduit-il la transmission de la COVID-19?

Résumé

Source : Groupe des sciences émergentes de l'Agence de la santé publique du Canada. Examen rapide de l'utilisation des masques faciaux pour prévenir la propagation de la COVID-19 dans les milieux communautaires : mise à jour de décembre 2020. Rapport complet disponible en faisant une demande à l'adresse suivante : phac.emergingsciencesecretariat-secretariatdessciencesemergentes.aspc@canada.ca

Contexte : Porter des masques dans les lieux publics est une mesure de santé publique techniquement simple et peu coûteuse pour prévenir la transmission de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Par contre, est-elle efficace? L'objectif de cet examen était de mettre à jour le sommaire des données probantes sur l'utilisation de masques pour atténuer la transmission de la COVID-19 dans les milieux communautaires.

Méthodes : Des recherches ont été effectuées dans PubMed, Scopus, BioRxiv, MedRxiv, ArXiv, SSRN, Research Square et les centres d'information sur la COVID-19 gérés par Lancet, BMJ, Elsevier, Nature et Wiley pour des examens pertinents, des publications et des préimpressions évaluées par des pairs jusqu'au 19 novembre 2020. Ces articles ont été sélectionnés, des citations potentiellement pertinentes ont été examinées et des données pertinentes ont été extraites dans des tableaux de données probantes.

Résultats : Quarante-neuf études ont été recensées : un essai contrôlé randomisé (ECR); 15 études d'observation; 27 études écologiques et six examens.

  • L'ECR (DANMASK-19) a rapporté des résultats sans importance sur l'utilisation de masque (rapport de probabilités 0,82, intervalle de confiance [IC] à 95 % : de 0,54 à 1,23, p = 0,33), probablement en raison de la faible adhésion dans le groupe portant le masque, du mauvais contrôle de la transmission à domicile et des faibles niveaux de port du masque dans la communauté pendant l'étude.
  • Les 15 études d'observation ont montré une diminution de la transmission avec le port du masque, même si cette diminution n'est pas toujours statistiquement importante. Une étude longitudinale des enquêtes en série effectuées aux États-Unis a révélé une augmentation des probabilités de contrôle de la transmission avec une augmentation de 10 % du port des masques. Les enquêtes sur les regroupements ont révélé un effet protecteur chez ceux qui portaient des masques. Dans une étude portant sur deux coiffeurs qui ont obtenu des résultats positifs pour la COVID, mais qui portaient constamment des masques, on n'a détecté aucun cas secondaire chez 139 clients.
  • Dans les études écologiques, n = 26 études sur 27 ont démontré que les politiques concernant le port du masque facial étaient associées à une diminution des infections et des décès causés par la COVID-19.
    • Dans neuf études, la diminution des infections à la COVID-19 attribuées à la politique du port du masque variait de 3,2 % à 48 %.
    • Une étude effectuée au Canada a démontré que les politiques sur le port du masque en Ontario ont entraîné une réduction hebdomadaire de 25 % à 31 % des cas de COVID-19 dans les deux semaines suivant la mise en œuvre.
    • Trois études ont évalué l'utilisation obligatoire de masques dans tous les milieux de travail et ont constaté une diminution des infections et des décès liés à la COVID-19, même si les résultats ne sont pas uniformes.
    • Une seule étude n'a montré aucune incidence importante d'une politique de port du masque lorsqu'elle a été mise en œuvre dans des conditions de confinement.
  • Parmi les six examens, l'examen et la méta-analyse systématiques les plus récents avec une cote élevée de l'AMSTAR (A Measurement Tool to Assess Systematic Reviews ou « un outil de mesure servant à évaluer les revues systématiques ») ont révélé que le port d'un masque réduisait considérablement le risque d'infection par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) (OR 0,38, IC à 95 % : de 0,21 à 0,69, I2 = 54,1 %).
  • Il y a actuellement peu de données probantes sur l'efficacité du port du masque dans les milieux scolaires.

Conclusion : Cet ensemble de données suggère que le port du masque diminue la transmission dans la collectivité lorsque les niveaux d'adhérence sont bons et lorsque les masques sont portés conformément aux directives de santé publique.

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