Notes d’allocution pour l’honorable Scott Brison président du Conseil du Trésor à l’occasion du Salon de l’innovation pour Objectif 2020
Discours
Le 31 mai 2017
Ottawa
Le texte prononcé fait foi
Merci.
Je suis très heureux d’être ici avec vous aujourd’hui et je tiens à saluer mon collègue Bill Morneau et mon collègue Randy Boissonnault qui sont présents, et enfin vous tous. C’était merveilleux d’être ici l’année dernière pour votre salon de l’innovation et j’ai hâte de pouvoir me rendre dans les ministères et les organismes une fois que la session parlementaire sera levée pour vraiment voir ce que vous faites, où vous le faites et pour apprendre davantage ce qu’on peut faire en innovation et pour mieux servir les Canadiens.
Le mot « innovation » est parfois très à la mode au gouvernement. On l’utilise à toutes les sauces, un peu comme les entreprises le font avec la mention « nouveau et amélioré » sur les boîtes de soupe en conserve. Mais en fait, c’est vraiment ce qu’on fait ici.
Mais les gens ici au Salon comprennent qu’il faut concrétiser l’innovation, pas seulement en parler.
Et quand on parle d’innovation, on parle souvent en réalité d’expérimentation.
C’est essayer une nouvelle idée, une méthode ou une approche pour mieux servir les Canadiens. C’est de prendre cette approche et l’améliorer, la renouveler, la mettre à jour et la réformer continuellement.
Alors, à quoi ressemble vraiment l’expérimentation au gouvernement? Eh bien, ça peut être aussi simple que l’Agence du revenu du Canada, qui met à l’essai un service de préremplissage pour les impôts pour vérifier son efficacité.
Ou, à IRCC, les textos pour le filtrage et l’état des demandes d'immigration. Il s’agit d’un projet pilote qui est en cours.
À l’avenir, pourquoi n’aurions-nous pas une appli que les nouveaux Canadiens peuvent utiliser pour faire le suivi de leur processus d’immigration comme on le fait quand on se procure un livre sur Amazon?
Les Canadiens se demandent en fait, lorsqu’on parle des services numériques du gouvernement, pourquoi ils ne peuvent obtenir la même qualité de services du gouvernement auxquels les a habitués Amazon lorsqu’ils commandent un livre.
Ces petites innovations, c’est en fait, des expérimentations, et les résultats vont nous indiquer celles qu’on doit poursuivre.
Et parlant du numérique, nous ne pouvons pas renforcer les services gouvernementaux sans renforcer les services numériques. Il est absolument essentiel que notre gouvernement améliore sa performance en termes de services numériques. Si on ne peut pas offrir des services numériques, on ne peut pas servir le public. Et c’est pourquoi dans le budget de 2017, merci Bill, on prévoit des fonds pour les services numériques canadiens visant à moderniser la façon dont le gouvernement du Canada conçoit et offre des services numériques.
Le fait est que l’approche la plus risquée que nous pouvons adopter en tant que gouvernement lorsqu’il est question du numérique ou de tout ce qui touche à la perturbation est celle que nous avons adoptée par le passé, et ironiquement, l’approche la plus risquée est en réalité l’aversion au risque. Lorsqu’on tient à faire les choses comme on l’a toujours fait, on répète les erreurs du passé et en particulier avec la rapidité du changement d’aujourd’hui – l’infonuagique et la chaîne de blocs et tout ce qui se fait, nous devons, en tant que gouvernement, faire preuve de plus de souplesse lorsqu’il est question du numérique.
Nous ne pouvons pas répondre aux besoins des citoyens habitués à Netflix avec le modèle de service de Blockbuster. Nous pouvons faire mieux et nous allons faire mieux.
Le secteur de l’industrie en sait déjà un peu sur la prise de risque : il prend de petits risques et trouve la meilleure marche à suivre. Et c’est de cette façon qu’on évite en réalité les catastrophes énormes.
Lorsqu’il est question de la TI au gouvernement, les anciennes approches d’approvisionnement et de mise en œuvre se sont avérées les plus risquées.
Voilà à peine quelques années, en 2013, le gouvernement des États‑Unis lançait HealthCare.gov – et le tout premier jour, près de 6 millions de personnes ont tenté de s’inscrire, mais seuls 6 américains ont réussi à le faire.
C’était la plus grande bévue de l’histoire de la TI du gouvernement américain et elle a mené à une réforme numérique massive par l’administration d’Obama : celle-ci a dû redéfinir les priorités en matière de TI au gouvernement et de services numériques et elle a mis sur pied le 18 F et les services gouvernementaux numériques des États-Unis.
À cette époque l’industrie de la technologie les a surnommés les « Geeks d’Obama ». Ils étaient des agents perturbateurs et innovateurs de l’ensemble du gouvernement, et du secteur privé de partout aux États-Unis, que l’on avait rassemblés pour relever ce défi.
À l’avenir on parlera peut-être des « Technos de Trudeau ».
En fait, nous croyons que les services numériques canadiens peuvent servir de véritable carrefour en matière de talent numérique dans l’ensemble du gouvernement du Canada.
Il s’agit du modèle prometteur dont on se sert à l’heure actuelle au Royaume‑Uni, aux États‑Unis, en Ontario et en Australie.
La semaine dernière lorsque nous étions à Londres, nous avons rencontré certains leaders des services gouvernementaux numériques du Royaume-Uni – les fondateurs, les pionniers qui ont démarré tout ça. L’un d’eux m’a raconté lors d’une réunion que le Canada n’allait pas être le premier à offrir des services gouvernementaux numériques dans le monde, mais qu’il avait l’occasion d’être le meilleur. Et mes amis, c’est exactement ce que nous allons être. Nous allons être les meilleurs au monde pour la prestation de services gouvernementaux numériques.
La semaine dernière, je suis devenu la première personne occupant un poste de ministre, toutes administrations confondues, à suivre le cours « Expérience pratique pour des dirigeants agiles » à la Digital Academy de Fulham, au Royaume-Uni. Je le mentionne, car aucun ministre du Royaume-Uni ne l’a fait. Mais j’étais là parce que j’ai une soif de connaissances, parce que si nous allons, en tant que gouvernement, nous améliorer, ça signifie que les ministres doivent aussi s’améliorer en termes de compréhension des services numériques. J’ai appris certaines choses sur l’importance de l’approvisionnement agile. Finis les demandes de propositions de 200 pages. Nous allons plutôt avoir des compétitions. Finis les mariages à l’aveuglette avec les grands fournisseurs de TI. Nous allons plutôt être « accotés ». En fait, l’idée du mariage à l’aveuglette, on sait quand ça commence, mais deux ans plus tard, on découvre que l’autre ne nous satisfait pas, et qu’on ne satisfait pas l’autre. On a tous les deux enjolivé la réalité un peu... {rires} Revenons à nos moutons. On parle d’approvisionnement, d’approvisionnement numérique, plus d’action et moins de baratin, une attention plus particulière aux prototypes fonctionnels qui permettent de voir ce qu’une compagnie ou un fournisseur peut faire, plus de compétition et de fournisseurs plus agiles.
À vrai dire, le gouvernement se doit de changer et de s’adapter à ce monde d’évolution effrénée pour éviter de se faire distancer. Notre pertinence pour les citoyens est à risque si on ne parvient pas à bien le faire. Ceux qui sont ici aujourd’hui sont la preuve que nous avons la capacité individuelle et collective pour mener à bien l’innovation.
L’utilisation judicieuse de la technologie couvre qu’une partie du récit de l’innovation.
Quand je pense à ce qu’on pourra faire à l’avenir... Tout ça m’emballe!
Nous avons regardé, un peu plus tôt aujourd’hui, une courte vidéo sur notre projet pilote concernant de nouvelles « modalités génériques pour l’utilisation novatrice de subventions et contributions ».
Quel nom cool et excitant, mes amis.
Bon, même si le nom est très ennuyeux, ce qui se cache derrière est très excitant.
Nous allons inciter et récompenser les fonctionnaires, les ministères et les organismes à essayer de nouvelles choses, à expérimenter à l’échelle du gouvernement. Lorsque j’étais venu au Salon l’année dernière, j’avais parlé de « prise de risque intelligent » et j’y ai pensé après avoir prononcé le discours. Lorsqu’on parle de « prise de risque intelligent », ce qu’on dit vraiment aux gens, c’est de prendre des risques pourvu que ça fonctionne. Je veux vraiment vous pousser à expérimenter, à essayer de nouvelles choses, et je veux que vous fassiez part non seulement des réussites, mais aussi des échecs afin que l’on puisse apprendre ensemble. C’est lorsqu’on aura des concours et lorsqu’on récompensera les personnes qui expérimentent et qui repoussent les limites qu’on démontrera clairement que le gouvernement actuel est très sérieux lorsqu’il est question d’innover et de récompenser le genre de mesures pionnières dont nous avons besoin pour repenser le gouvernement.
Par exemple, imaginez Santé Canada offrant un prix aux chercheurs qui relèvent le défi de mettre au point un nouveau vaccin pour des nouvelles maladies infectieuses.
L’avantage?
Cette approche rend plus facile l’expérimentation pour obtenir de meilleurs résultats.
Ainsi, on va encourager les fonctionnaires dans l’ensemble du gouvernement du Canada à essayer de nouvelles choses, à expérimenter, à nous faire part de ces expériences. En fait, on compte bien s’amuser!
On lance un tableau de bord à l’image d’un jeu sur GCpédia où on pourra voir comment les ministères s’en servent et comment ils utilisent les nouveaux outils.
Il y a un kiosque ici où on peut poser des questions à ce sujet et y prendre part.
J’y prendrai part personnellement, et j’ai hâte de connaître les expériences et les nouvelles idées et d’apprendre grâce à elle.
À l’heure actuelle, au Conseil du Trésor et dans l’ensemble du gouvernement, on met à l’essai de grandes idées en termes de « recrutement sans nom », où les noms et autres identificateurs des candidats sont supprimés des demandes d’emploi pour éliminer le « biais inconscient » du processus de sélection.
Parce qu’on sait que la diversité crée une meilleure fonction publique.
Et nous savons que le nom d’une personne ne devrait jamais constituer un obstacle à l’emploi au gouvernement du Canada.
Le gouvernement a besoin d’un plus grand nombre d’employés avec des points de vue, des expériences, des parcours, des orientations et des idées différents pour mieux représenter et servir ce pays diversifié sur les enjeux clés de politique publique.
Je ne peux pas vous révéler les résultats concrets de ce projet pilote. C’est ça l’expérimentation. On prend des risques, on apprend et on suit la meilleure voie à suivre.
Risque, récompenses, résultats. C’est là le chemin de l’innovation.
Je veux personnellement entendre vos idées novatrices pour la fonction publique, pour mieux servir les Canadiens. Et je vous invite à m’en faire part par le biais de mon compte Twitter @scottbrison ou ma page Facebook. Il n’y a pas d’idées qui soient trop grandes ou trop insignifiantes pour en faire part.
Je vous remercie énormément.
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