Réunion ministérielle des cinq pays : déclaration pour marquer le deuxième anniversaire du lancement des « Principes volontaires pour contrer l’exploitation et l’abus sexuels des enfants en ligne »

Déclaration

(Ottawa) 24 mars 2022

En mars 2020, le Groupe des cinq (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis) a publié les Principes volontaires pour contrer l’exploitation et l’abus sexuels des enfants en ligne, en consultation avec six entreprises technologiques et l’Alliance mondiale WeProtect. Depuis, les ministres de l’Intérieur du G7 ont appuyé ces principes et seize entreprises ont approuvé les principes. L’objectif des principes : prévenir l’exploitation et l’abus sexuels des enfants.

Nous félicitons ces entreprises d’avoir emboîté le pas et pris des engagements pour protéger les enfants de l’exploitation et l’abus sexuels sur leurs plateformes. Nous espérons que chaque entreprise passera à l’action pour mettre en œuvre ces principes en tenant compte de leurs engagements. Notons toutefois qu’il reste quinze membres de l’industrie de l’Alliance mondiale WeProtect et treize membres de la Coalition de la technologie1 – des organisations dont l’objectif déclaré est de protéger les enfants en ligne – qui ne se sont pas souscrits aux principes. Deux ans depuis l’annonce des principes et trois mois avant que le gouvernement, l’industrie et la société civile ne se réunissent au sommet de l’Alliance mondiale WeProtect en juin, nous réitérons notre appel aux entreprises restantes et à l’industrie en général à approuver et à mettre en œuvre les principes de manière transparente.  

Nous devons tous en faire plus pour lutter contre l’exploitation et l’abus sexuels des enfants en ligne. Les gouvernements doivent notamment appuyer l’éducation, la recherche et l’innovation; mettre en place des cadres législatifs appropriés; et assurer que les organismes d’application de la loi disposent des ressources dont ils ont besoin. L’industrie doit aussi jouer un rôle central dans la lutte contre ces crimes. Le monde virtuel est une création puissante et importante qui a apporté des changements et des avantages incroyables dans le monde entier. Toutefois, outre ces avantages, il y a des préjudices qui découlent de l’utilisation à mauvais escient du monde virtuel. L’industrie dispose de nombreux outils pour influencer sa conception et joue un rôle central pour assurer la protection des enfants.

L’industrie a déposé 29,4 millions de déclarations au National Center for Missing and Exploited Children (centre national des enfants disparus et exploités) des États-Unis en 2021 seulement. Nous saluons ces efforts. Nous notons également qu’au cours des cinq dernières années, le « Projet Arachnid » du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE), une solution technologique d’exploration Web pour repérer le matériel d’exploitation sexuelle des enfants, a envoyé plus de 11 millions de demandes de suppression à 1 000 entreprises technologiques, et ce, dans près de 100 pays. En réponse à la demande du CCPE, les entreprises ont retiré plus de six millions d’images et de vidéos d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants de la circulation. Ces efforts montrent que l’exploitation et l’abus sexuels des enfants en ligne sont une menace mondiale qui ne cesse d’évoluer et de changer avec le paysage des plateformes en ligne, opérant dans un vaste écosystème en ligne. Cependant, le volume et la gravité du matériel d’exploitation et d’abus sexuels des enfants en ligne augmentent rapidement d’une année à l’autre, et ce, malgré les efforts actuels.

Afin de soutenir les efforts conjoints de relever ce défi mondial, nous demandons aux entreprises qui ont déjà approuvé les Principes volontaires de partager plus d’informations sur les décisions et les mesures qu’elles prennent pour garder les enfants en sécurité en ligne, en particulier à mesure que la menace augmente et que les tactiques qu’emploient les auteurs pour piéger les enfants sur Internet évoluent. La Internet Watch Foundation a récemment découvert que de plus en plus de jeunes enfants sont ciblés et manipulés, et qu’il y a une forte augmentation du contenu montrant les abus sexuels d’enfants âgés de sept à dix ans. Une partie essentielle de la réponse à cette menace en constante évolution pour la sécurité des enfants est de veiller à ce que les plateformes continuent d’être innovantes dans leurs interventions, d’engager des ressources proportionnelles à la menace, de rendre leurs services « sûrs dès leurs conceptions », de fournir des services adaptés à l’âge, et de partager des informations et des leçons sur les lacunes et les défis.

Nous réitérons notre appel à la Coalition de la technologie pour qu’elle respecte les engagements qu’elle a pris en juin 2020 dans le cadre de son « projet Protection », qui a mené à des investissements dans la technologie et la recherche, contribuant ainsi de façon importante à la lutte contre la menace en évolution. Pour appuyer les efforts communs visant à régler ce problème, nous demandons à la Coalition de la technologie de fournir plus d’information sur l’incidence de ce travail à ce jour.

Nous avons également toujours plaidé en faveur d’une approche de la transparence de l’industrie qui s’appuie sur l’expertise des entreprises technologiques, des organisations de la société civile et des gouvernements. Nous avons donc été heureux de voir les engagements récents de la Coalition de la technologie à « lancer publiquement » un cadre volontaire pour l’industrie en matière de rapports sur la transparence d’ici le 1er juin 2022 et à mener de vastes consultations. Nous invitons l’industrie à présenter des propositions concrètes dans le cadre de ce travail dans le but d’élaborer des mesures de base. Une première réunion tenue par l’Alliance mondiale WeProtect a constitué une première étape importante, mais une consultation large et approfondie sera essentielle à l’élaboration d’un cadre significatif.

Nous espérons que ce travail servira d’élan à l’élaboration d’autres mesures avant le Sommet annuel de l’Alliance mondiale WeProtect en juin 2022, qui coïncide également avec le deuxième anniversaire du lancement du projet Protection. Dans la perspective du Sommet, nos pays attendent avec intérêt de recevoir de plus amples informations sur les mesures prises et de poursuivre le dialogue sur la transparence.

Nous devons tous travailler ensemble pour faire de plus grands progrès pour protéger nos enfants de l’exploitation et de l’abus sexuels en ligne et pour lutter contre la revictimisation des survivants.

L’honorable Karen Andrews, députée, ministre de l’Intérieur de l’Australie

L’honorable Marco Mendicino, député, ministre de la Sécurité publique du Canada

L’honorable Jan Tinetti, députée, ministre des Affaires intérieures de la Nouvelle-Zélande

La très honorable Priti Patel, députée, secrétaire d’État du ministère de l’Intérieur du Royaume-Uni

Merrick B. Garland, Attorney General of the United States

Alejandro N. Mayorkas, Secretary of Homeland Security of the United States

1 La Coalition de la technologie est une organisation de l’industrie établie pour lutter contre l’abus sexuel des enfants en ligne.

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