Faits en bref :
Résultats de recherche : santé mentale

Dans le cadre de sa Stratégie en matière de santé mentale, le Service correctionnel du Canada (SCC) travaille activement à l'amélioration du continuum de soins de santé mentale fournis aux délinquants en renforçant la capacité d'accueil dans les établissements fédéraux et en offrant des programmes qui visent le retour en toute sécurité des délinquants dans la collectivité.

• Depuis 2009, les délinquants admis au SCC font l'objet d'un dépistage des troubles mentaux, lequel est effectué à l'aide du Système informatisé de dépistage des troubles mentaux à l'évaluation initiale (SIDTMEI).
• Récemment, une enquête nationale sur les délinquants de sexe masculin a été réalisée au moyen d'une entrevue clinique afin de définir les taux de troubles mentaux diagnostiqués^{Note de bas de page 1}.

Délinquantes

• D'après les résultats enregistrés dans le SIDTMEI, 62 % des délinquantes admises ont eu besoin de subir des évaluations approfondies de leur santé mentale. À noter que les délinquantes autochtones ont présenté des taux analogues à ceux des délinquantes non autochtones^{Note de bas de page 2}.
• Une autre étude a révélé peu d'écarts entre les taux de problèmes de santé mentale chez les délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtones. Ainsi, la dépendance à l'alcool, à la marijuana, aux amphétamines et aux sédatifs serait plus importante chez les délinquantes autochtones^{Note de bas de page 3}.
• Toutes les délinquantes qui manifestent des symptômes de toxicomanie persistante ont également reçu un diagnostic de trouble psychiatrique permanent (c'est‑à‑dire que les symptômes étaient graves au point d'attirer un diagnostic de trouble psychiatrique à une étape de leur vie)^{Note de bas de page 4}.

Délinquants

• D'après les résultats obtenus dans le SIDTMEI, la moitié des délinquants de sexe masculin admis ont besoin de subir des évaluations approfondies; 28 % de ces délinquants ont reçu un diagnostic de trouble mental^{Note de bas de page 5}.
• Parmi les délinquants de sexe masculin ayant besoin de subir des évaluations approfondies, on n'a constaté aucun écart entre les délinquants autochtones et non autochtones^{Note de bas de page 6}.
• À la lumière des entrevues cliniques menées auprès des délinquants de sexe masculin admis provenant de trois régions, il semblerait que la toxicomanie soit le problème le plus courant. Néanmoins, plus de 40 % des délinquants présentent des symptômes autres que ceux de la toxicomanie ou du trouble de la personnalité antisociale^{Note de bas de page 7}.
• Dans les trois régions où l'étude a été réalisée, la prévalence des troubles de l'humeur s'établit entre 15 % et 19 %, et la prévalence des troubles psychotiques varie de 2 % à 7 %^{Note de bas de page 8}.

Troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH)

• Dix-sept pour cent des délinquants présentaient des symptômes de TDAH. Vingt-cinq pour cent des délinquants présentaient également des symptômes modérés de TDAH^{Note de bas de page 9}.
• Les délinquants ayant les symptômes de TDAH les plus marqués étaient 2,5 fois plus susceptibles d'être accusés d'infraction disciplinaire que ceux qui ne présentaient pas de tels symptômes. Par ailleurs, les délinquants présentant des symptômes marqués de TDAH s'en sortaient moins bien une fois mis en liberté dans la collectivité et étaient réincarcérés plus souvent et plus rapidement que ceux qui présentaient peu ou pas de symptômes de cette nature^{Note de bas de page 10}.

• Les délinquantes qui ont participé à la thérapie comportementale dialectique (TCD) ont manifesté des signes évidents d'amélioration sur le plan des symptômes psychologiques et du bien-être. De fait, les résultats préliminaires démontrent que la participation à la TCD peut contribuer à la réduction du taux d'automutilation chez les délinquantes^{Note de bas de page 11}.
• Près du quart des délinquantes à l'étude ont suivi la TCD et participé au Programme des survivantes de traumatismes et d'actes de violence. D'après les résultats de l'étude, les participantes ont formulé des commentaires positifs concernant ces programmes^{Note de bas de page 12}.

Dans la collectivité

• Depuis 2005, le SCC mène l'Initiative sur la santé mentale dans la collectivité (ISMC), qui vise à faciliter la réinsertion sociale des délinquants atteints de troubles mentaux.
• À l'heure actuelle, une recherche est en cours afin d'étudier l'incidence de l'ISMC chez les délinquants participants.

• Il importe de régler les problèmes de santé mentale et de toxicomanie puisqu'ils nuisent à la réinsertion sociale des délinquants.
• Comparativement aux délinquants exempts de problèmes de santé mentale et de toxicomanie, ceux atteints de l'un ou l'autre de ces problèmes obtiennent des résultats inférieurs au cours de leur incarcération de même que dans la collectivité^{Note de bas de page 13}.
• En outre, le nombre d'infractions disciplinaires mineures ou graves et de placements en isolement sollicité ou non sollicité était beaucoup plus élevé chez les délinquants atteints de problèmes de santé mentale que chez ceux qui n'en étaient pas atteints^{Note de bas de page 14}.
• Les délinquants dont l'examen du cas en vue d'une libération conditionnelle a été reporté ou annulé sont plus susceptibles que les autres d'avoir fait l'objet d'un diagnostic actuel ou antérieur de problème de santé mentale^{Note de bas de page 15}.
• À la mise en liberté, les délinquants ayant un trouble mental étaient plus susceptibles d'être à nouveau condamnés, quoique cette tendance n'était pas valable pour les délinquants autochtones atteints de pareils troubles^{Note de bas de page 16}.
• Il ressort des résultats obtenus à l'aide d'une mesure de la fonction cognitive (Cognistat) que 25 % des délinquants admis dans la région du Pacifique présentent des déficits à divers degrés^{Note de bas de page 17}.
• Malgré la tendance notable des délinquants ayant des déficits cognitifs à être placés en isolement (en comparaison avec ceux qui sont exempts de tels déficits), aucune corrélation n'a été établie entre le degré de gravité de ces déficits cognitifs et les infractions commises dans l'établissement, l'achèvement des programmes correctionnels, les réincarcérations pour des motifs divers, ni les réincarcérations pour cause d'infraction^{Note de bas de page 18}.

• Le taux de troubles mentaux diagnostiqués à l'admission des délinquants sexuels assujettis à une ordonnance de surveillance de longue durée est deux fois plus élevé (40 %) que celui des délinquants en liberté d'office (LO) sans antécédents en matière d'infractions sexuelles (18 %), quatre fois plus élevé que celui des délinquants sexuels en LO (9 %), et six fois plus élevé que celui des délinquants en liberté conditionnelle (7 %)^{Note de bas de page 19}.

Novembre 2014