Profil d’admission des délinquants de groupes ethnoculturels

Faits saillants de la recherche: Les niveaux de potentiel de réinsertion sociale et de participation aux plans correctionnels varient en fonction du groupe ethnoculturel et du sexe.

Le Service correctionnel du Canada (SCC) a sous sa responsabilité une population de délinquants diversifiée, ce qui souligne l’importance de se pencher sur les expériences correctionnelles des délinquants ayant des antécédents ethnoculturels diversifiés. Ces résultats font partie d’une étude plus générale dans le cadre de laquelle on examine l’expérience correctionnelle des délinquants de groupes ethnoculturels au sein du SCC.

Dans le cadre d’une des composantes de l’étude plus générale, on a examiné le profil d’une récente cohorte de délinquants admis en mettant l’accent sur les tendances en matière de risque et les niveaux de besoins, les antécédents criminels et des renseignements démographiques fondés sur la déclaration de l’appartenance à un groupe ethnoculturel. L’échantillon incluait 10 461 hommes et 971 femmes admis dans des établissements fédéraux du 1er avril 2016 au 30 septembre 2018. On a examiné les groupes ethnoculturels comptant plus de 20 membres. Chez les femmes, les délinquantes noires étaient le seul groupe ethnoculturel non blanc et non autochtone comptant plus de 20 personnes. Les autres groupes ethnoculturels ont été réunis dans la catégorie « autre ».

Le tableau 1 présente le profil des délinquants de sexe masculin de l’échantillon, selon leur type de besoins, l’indicateur de leur réceptivité et l’évaluation de leur degré de participation au plan correctionnel.

Les hommes autochtones, noirs, blancs, ceux d’origine arabe/d’Asie de l’Ouest ainsi que ceux dans la catégorie ethnoculturelle « autre » affichaient couramment des estimations élevées en ce qui a trait au risque statique. Des tendances similaires ont été observées en ce qui concerne les facteurs dynamiques des besoins. Chez les hommes noirs, chinois, d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est, l’aspect de l’attitude était le plus souvent considéré comme un besoin élevé ou modéré, tandis que pour les autres groupes, l’aspect personnel/émotionnel prédominait. Parmi tous les groupes, les hommes chinois étaient les plus susceptibles de se voir attribuer un indicateur de réceptivité, et ce, vraisemblablement parce que leur langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français.

Contrairement au profil des hommes de groupes ethnoculturels, les femmes noires et les femmes appartenant à d’autres groupes ethnoculturels présentaient un risque statique inférieur, des besoins criminogènes moins élevés, un niveau de réinsertion sociale plus élevé et une plus grande motivation que ceux qui ont été observés chez les femmes blanches et les femmes autochtones. Les femmes noires et les femmes appartenant à d’autres groupes ethnoculturels étaient moins susceptibles d’afficher des besoins modérés ou élevés dans tous les aspects ayant fait l’objet d’une évaluation à l’aide de l’Instrument de définition et d’analyse des facteurs dynamiques, révisé. Plus du tiers des femmes de groupes ethnoculturels parlaient une langue autre que l’anglais et le français à la maison, bien qu’elles présentaient une prévalence similaire à celle des femmes blanches pour ce qui est de l’indicateur de réceptivité, ce qui laisse entendre que les problèmes de réceptivité ne semblaient pas réduire leur capacité de tirer profit des interventions plus que dans le cas des autres groupes.

Ces résultats laissent entendre que la plupart des femmes de groupes ethnoculturels affichent un potentiel de réinsertion sociale plus élevé que celui des femmes autochtones et des femmes blanches. La plupart des hommes noirs et d’origine arabe/d’Asie de l’Ouest participent à leur plan correctionnel, mais leur taux de participation est inférieur à celui des hommes de tous les autres groupes. Ces hommes pourraient donc bénéficier de services correctionnels supplémentaires ou mieux adaptés pendant qu’ils purgent leur peine. Les hommes des groupes ethnoculturels chinois, philippin, latino-américain, d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est ont tendance à se voir attribuer un niveau de risque et de besoin inférieur, ce qui laisse présager un bon potentiel de réinsertion sociale après leur mise en liberté.

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone, au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Laura Gamwell et Kaitlyn Wardrop