Anissa Kherrati, présidente du Comité consultatif régional ethnoculturel du SCC pour le Québec

Anissa raconte ce qui l’inspire à faire son travail de bénévole au Service correctionnel du Canada (SCC).

Transcription de la vidéo

Bonjour, mon nom est Anissa Kherrati et je suis présidente du Comité consultatif régional ethnoculturel pour le Québec. Alors je suis bénévole au Service correctionnel du Canada depuis près de 14 ans maintenant. Donc pour moi c'est important de pouvoir, justement, redonner à la communauté parce que je crois à la réinsertion, je crois à la seconde chance.

Alors mon aventure a commencé en fait très simplement. Je suis soliste dans une chorale et mon amie, qui est directrice de chorale, m'avait invitée en me disant « Anissa vient, on va à Drummondville, on va fêter Noël avec les détenus. » Donc je m'étais dit « bah, j'y vais c'est important. » J'ai commencé à chanter, c'était un Ave Maria, on était dans des chansons de Noël, des chansons de Noël classiques et j'avais devant moi de jeunes hommes, des hommes un peu plus vieux qui commençaient à pleurer (...) Quand j'ai commencé à chanter, c'est à partir de ce moment-là que j'ai dit « je peux faire une différence, je peux amener autre chose. » Et j'ai commencé à offrir des ateliers en démarrage d'entreprises dans les pénitenciers et donc à donner des ateliers de deux heures aux détenus pour leur expliquer comment démarrer une entreprise.

Ce temps que je mets, bénévolement, c'est un temps qui peut avoir un impact dans la vie de quelqu'un. Comme quand je vais chanter ou j’ai des gens qui viennent me voir en me disant « vous m'avez senti, fait sentir comme un humain. Merci, merci pour ce temps-là, merci de m'avoir fait transporter en dehors des murs. » Donc ça a été mon histoire avec justement le SCC (Service correctionnel du Canada).

Là en fait, le comité consultatif ethnoculturel, c'était une suite logique donc de donner de son temps pour pouvoir faire une différence. C'est un comité qui est issu donc du Service correctionnel du Canada et qui est constitué de bénévoles dont la cause ethnoculturelle tient à cœur. On aide le SCC, on outille, on fait en sorte de permettre au SCC de mieux comprendre les réalités ethnoculturelles.

On travaille sur différents projets, on a des axes spécifiques qui sont donnés directement par le commissaire. Il y a la santé mentale, on travaille aussi au niveau de la réinsertion, au niveau de l'employabilité et aussi au niveau de tout ce qui est du logement. Et on a rajouté aussi tout l'aspect de la discrimination et du racisme.

On écoute nos détenus ethnoculturels, on remet cette information-là au Service correctionnel du Canada, qui nous écoute, et tous ensemble on va vers une amélioration continue pour pouvoir mieux répondre aux besoins de cette population.

Les deux volets sur lesquels j'ai ma priorité c'est de continuer à travailler sur la sensibilisation au niveau des différences ethnoculturelles et travailler, renforcer notre travail au niveau de la santé mentale.

C'est sûr qu'il y a du travail à faire, c'est sûr que comme grosse institution on y va pas à pas, mais depuis 14 ans j'ai vu beaucoup de progrès, j'ai vu une ouverture, j'ai vu beaucoup de choses qui se sont passées, qui font en sorte que ben si j'ai encore un autre 10 ans ou 14 ans à donner je vais le donner.

Bien pour moi c'est important d'avoir une personne humaine devant moi que je ne juge pas et qui a droit à une seconde chance parce que ça sera un citoyen à part entière de demain.

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