Bill Staubi
Voici Bill Staubi. Tout au long de ses 35 ans de carrière, il a exercé une influence durable à l’échelle du SCC par son soutien à l’égard de la communauté 2ELGBTQ+. Aujourd’hui, le Prix Bill Staubi pour le leadership 2ELGBTQIA+ inspire le changement et continuera de le faire pour les années à venir.
Transcription de la vidéo
Campagne « Soulève-moi »
Bill Staubi
Ce que j’aime d’être entouré d’œuvres d’art, c’est l’interaction constante. Ce sont bien plus que de simples décorations pour moi, ce sont des choses dynamiques dans ma vie. J’ai toujours pensé que si l’on veut vivre dans un environnement créatif, et bien, on doit faire quelque chose pour que cela se concrétise. Soit on crée des œuvres d’art ou on fabrique des objets créatifs, soit on soutient des artistes en effectuant des achats, comme dans mon cas.
RENFORCER
LA COMMUNAUTÉ.
Bill Staubi
Prix Bill Staubi pour le leadership 2ELGBTQI+
Je m’appelle Bill Staubi. Je suis un collectionneur d’art, ancien employé du Service correctionnel du Canada (SCC) et gai bon vivant.
N’eût été la bonté de Dieu, cela aurait pu être la plupart de nous. Il nous suffirait tous et toutes d’un seul mauvais ami pour être au mauvais endroit au mauvais moment. Il suffirait que de deux bières pour que l’impensable se produise. Nous sommes à une crise d’être plus agressifs que nous l’aurions voulu. Les personnes incarcérées ne sont pas toutes de mauvaises personnes. Elles ont fait de mauvaises choses, mais elles ne sont pas nécessairement de mauvaises personnes. Et vous pouvez voir la mesure dans laquelle l’expérience qu’elles ont vécue lors de leur arrestation, de leur incarcération et de leur passage dans le système peut les écraser et créer des biais à leur égard.
L’une des choses qui m’ont toujours frustré tout au long de ma carrière est le grand paradoxe. Dans la société canadienne, nous utilisons des expressions comme « payer sa dette à la société », mais la dette n’est jamais payée. Les personnes payent constamment des intérêts sur cette dette. Nous voulons qu’elles vivent dans un quartier exempt de criminalité, mais pas le nôtre. Nous voulons qu’elles rencontrent une personne sympathique et qu’elles adoptent un style de vie prosocial, mais nous ne voulons pas qu’elles fréquentent nos enfants.
Nous voulons qu’elles décrochent un emploi à temps plein qui est assez payant pour qu’elles n’aient pas à envisager de commettre des crimes, mais pas où nous travaillons. Comment pouvons-nous nous attendre à ce que cette magie s’opère si nous ne sommes pas prêts à participer et à contribuer à ce processus?
Ces expériences vous en apprennent beaucoup sur la société dans son ensemble et sur la façon dont les choses fonctionnent, et vous apprenez aussi comment accomplir des choses, parce que vous travaillez dans un milieu non conventionnel.
Cela relevait de ma responsabilité non seulement parce que j’étais une personne queer au travail, mais également parce que j’occupais un poste de cadre.
Mon travail consistait à créer un milieu de travail exempt de harcèlement ou plus respectueux des gens qui offrait un endroit où les gens voulaient travailler parce qu’il s’agissait d’un endroit où il faisait bon travailler.
Cela me ramène à ma perception de la communauté créative. Si vous souhaitez que le monde soit d’une certaine façon, vous pouvez attendre que d’autres personnes fassent le travail nécessaire. Si vous êtes chanceux, elles le feront, mais si l’on se fie à l’histoire de l’humanité, il ne s’agit pas vraiment d’une bonne stratégie. Si vous souhaitez que le monde soit d’une certaine façon, vous devez faire quelque chose pour qu’il le soit. Vous ne changerez pas le monde entier, mais vous pouvez changer votre environnement immédiat. Je devais sortir du placard de façon très visible, et c’est ce que j’ai fait. J’ai commencé à parler de ce que c’est que d’être gai, d’être queer, et ce, très ouvertement, en essayant de trouver ma place dans cette partie de l’organisation. À cette époque, il n’y avait pas beaucoup de personnes sorties du placard. J’ai trouvé que soit les gens étaient extrêmement patients, disant des choses comme « il passera éventuellement à autre chose et se taira », soit ils m’appuyaient. Je n’ai aucun doute que certaines personnes désapprouvaient. Je n’ai aucun doute que certaines personnes étaient offusquées. Je n’ai aucun doute que certaines personnes ont vu leurs croyances spirituelles ébranlées, etc.
Le monde est composé de toutes sortes de personnes différentes et le SCC n’est pas différent du reste du monde.
Comme je n’avais pas de mentor, d’homme gai d’âge mûr et plus chevronné au sein de l’organisation pour me dire « d’accord, voici comment tu dois faire ta place dans ce monde », cela m’a poussé à devenir un tel mentor pour les autres.
Je me dis toujours que si on aide une personne à surmonter ses difficultés, on peut l’aider à s’améliorer.
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Prix Bill Staubi pour le leadership 2ELGBTQI+
Le Service correctionnel du Canada établit un prix en l’honneur de Bill Staubi qui vise à reconnaître tout employé du Service ayant eu un impact durable et important en soutenant activement la communauté 2ELGBTQI+ au sein du Service.
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Je ne voudrais pas que cela crée l’illusion que c’est moi qui ai opéré ce changement. J’ai contribué à l’apport de changements que d’autres personnes souhaitaient concrétiser.
D’autres personnes faisaient leur propre affaire, de leur propre façon, pour concrétiser ces types de changements.
Il est toutefois gratifiant de penser que les gens se rappellent que certaines des choses que j’ai faites ont eu une incidence positive et c’est aussi une leçon d’humilité. Initialement, lorsque des gens me parlaient du prix, il était important pour moi qu’il y ait une composante à un moment donné qui permette de reconnaître que les délinquants vivent dans ce monde. Ils ne font pas que passer; ils y vivent. C’est leur communauté.
Et ils font énormément de travail, en silence et souvent dans l’ombre, pour essayer d’en faire un environnement sécuritaire pour les personnes 2ELGBTQI+, tant pour les membres du personnel que pour les détenus.
Ce que je trouve difficile à ce stade de ma vie, c’est que je n’étais vraiment pas conscient de l’ampleur de l’impact.
C’est juste que pour moi, c’était – c’est la façon dont je fais mon chemin dans le monde, c’est la façon dont que je veux que les gens m’accompagnent dans le monde.
Le fait qu’on me rappelle maintenant qu’en fait, pour certaines personnes, c’était extraordinaire ou imprévu et apprécié, a été incroyablement gratifiant et une leçon d’humilité.