Jody, agent correctionnel
Jody, qui est agent correctionnel, aide les délinquantes à réussir leur réinsertion dans la société. Il décrit la façon dont ses expériences de travail au SCC l’ont amené à faire évoluer sa perception.
Transcription de la vidéo
Bonjour, je m’appelle Jody Johnston. Je suis gestionnaire correctionnel par intérim ici, à l’Établissement d’Edmonton pour femmes.
Dans l’établissement, intervenant de première ligne est un autre terme utilisé pour agent correctionnel. Nous travaillons en étroite collaboration avec les femmes. Nous avons des charges de travail. Nous aidons les délinquantes à réussir leur réinsertion sociale. Nous sommes responsables de la sécurité active, de la sécurité passive et, dans l’ensemble, de la sécurité du personnel et des délinquantes, ici, à l’établissement.
J’ai choisi cette carrière puisque j’ai toujours été intéressé par les forces de l’ordre et je cherchais une occasion d’avoir une incidence sur des vies et de changer les choses. C’est un peu ce qui m’a mené ici, en fait. Je viens de l’Ontario, mais j’ai eu l’occasion de travailler pour le gouvernement fédéral et auprès des délinquantes, et j’ai pensé que ça pourrait être un défi. Ça a été difficile, mais ça a aussi été gratifiant. Donc, c’est un peu ce qui m’a mené ici.
Oui, vous savez, on me pose beaucoup de questions et je suis toujours heureux d’y répondre autant que possible, tout en respectant la confidentialité. Mais oui : est-ce qu’il y a beaucoup de barreaux, est-ce qu’elles portent toutes des combinaisons, est-ce que c’est aussi désagréable que ce qu’on voit à la télévision? Et non, ça ne l’est pas : en fait, il y a une très bonne ambiance et ce n’est absolument pas comme on pourrait l’imaginer. Je me souviens d’être arrivé ici, d’avoir pensé que ça se déroulerait d’une certaine façon et d’avoir été surpris puisqu’en fait, c’était vraiment différent. Ce qu’ils font ici est vraiment très bien, avec tous les programmes, l’éducation et tout. Il y a beaucoup de possibilités ici pour les aider à réussir leur réinsertion sociale.
Je suis venu ici et j’ai toujours essayé de traiter les autres comme je voudrais qu’on me traite. J’ai toujours été respectueux et on m’a toujours traité avec respect en retour. Je n’ai jamais eu de problèmes depuis que je suis ici, dans l’établissement. Je trouve que ce que l’on donne est un peu ce que l’on reçoit en retour. En fin de compte, il y a des préjugés et travailler ici m’a sans aucun doute aidé à me débarrasser de ces préjugés. Je pensais que toutes les personnes qui avaient commis des crimes étaient de mauvaises personnes, mais ce n’est certainement pas le cas. Vous savez, les gens ont reçu une éducation différente, ils proviennent de différentes cultures, de différents milieux. Ça m’a ouvert les yeux sur ces préjugés et ça a vraiment élargi mes horizons.
Je pense que la plus infime des interactions avec les délinquantes peut avoir une énorme incidence et parfois, on ne s’en rend pas compte. Parfois, vous accomplissez vos tâches quotidiennes sans vous apercevoir qu’une simple conversation que vous pourriez avoir eue avec une délinquante pourrait tout changer.
J’aime le fait que chaque jour est différent, mais c’est difficile. Il faut être flexible, avoir la volonté de s’adapter et penser rapidement.
J’ai vu de nombreuses femmes affectées à ma charge de travail qui étaient des détenues à sécurité maximale et nous sommes témoins de leur changement. Nous les voyons progresser, nous assistons à leur semi-liberté, puis à leur libération. Le changement prend forme sous nos yeux, ce qui est assez agréable à constater. Donc, je sens que nous pouvons changer la vie de certaines femmes, c’est certain.
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