Audit de la gestion des accidents du travail

Vérification Interne

Le 19 janvier 2015

Table des matières

Sommaire

Ce que nous avons examiné

L'audit de la gestion des accidents du travail s’inscrit dans le Plan de vérification fondé sur les risques de 2013-2016 établi par le Secteur de la vérification interne du Service correctionnel du Canada (SCC).

Les objectifs de l'audit étaient d'évaluer dans quelle mesure :

L'audit avait une portée nationale et englobait toutes les catégories d’employés. Des visites ont eu lieu à l’administration centrale, aux administrations régionales ainsi que dans certains établissements répartis dans les cinq régions. L’outil de surveillance de la gestion qui a été examiné couvre tous les types de blessures, mais nous avons mis l’accent sur les éléments associés aux blessures subies au travail, et la portée de l’audit se limitait aux blessures qui ont donné lieu à un congé pour accident du travail.

Pertinence

L'audit s'appuie sur les priorités suivantes du SCC : « Des pratiques de gestion efficaces et efficientes qui reflètent un leadership axé sur les valeurs » et « La sécurité du personnel et des délinquants dans nos établissements et dans la collectivité ».

En raison de la nature du travail en milieu correctionnel, les employés du SCC sont régulièrement confrontés à des situations difficiles et potentiellement dangereuses, qui les exposent à des risques de violence et de harcèlement. Étant donné la nature du milieu de travail au SCC et le fait que celui-ci compte environ 18 000 employésNote de bas de page 1, les accidents du travail représentent un risque important pour l’organisme. Selon les données fournies par le Système de gestion des ressources humaines (SGRH) pour l’exercice 2013-2014, 2 469Note de bas de page 2 blessures au travail ont été signalées au SCC, ce qui englobe les blessures et les traumatismes causés par le stress au travail. De plus, depuis quelques années, le SCC est l’organisme gouvernemental fédéral où les coûts pour des indemnités liées aux commissions des accidents du travail (CAT) des provinces sont les plus élevés, et ces coûts ont augmenté tous les ans.

Ce que nous avons constaté

En ce qui concerne le premier objectif, nous avons constaté que certains aspects du cadre de gouvernance étaient en place pour appuyer la gestion des accidents du travail et qu’il y avait un cadre stratégique sur la gestion des accidents du travail. De plus, des activités de formation et des programmes de sensibilisation aux traumatismes causés par le stress au travail sont en place.

Dans l’ensemble, il faut apporter des améliorations au cadre de gouvernance pour qu’il appuie davantage la gestion des accidents du travail. Nous avons constaté que la direction devrait examiner un certain nombre de possibilités plus en profondeur en vue d’assurer une meilleure gestion des risques pour l’organisme, entre autres :

Pour ce qui est du second objectif, nous avons constaté que des aspects de la gestion des cas appuient la résolution efficiente et efficace des cas. La communication sur les cas, plus particulièrement en ce qui concerne les réunions des comités de retour au travail, appuyait la gestion des cas. De plus, les plans de gestion des cas favorisaient en général la résolution efficace et efficiente des cas. Cependant, nous estimons que des améliorations sont nécessaires pour un certain nombre d’éléments. Les secteurs de risque que nous avons cernés sont décrits ci‑dessous :

Réponse de la direction

La direction est en accord avec les constatations et les recommandations présentées dans le rapport d’audit. Elle a préparé un plan d’action de la gestion détaillé en réponse aux points soulevés dans le cadre de l’audit et aux recommandations qui y sont associées. Le plan d’action de la gestion sera entièrement mis en œuvre d’ici le 30 septembre 2015.

Acronymes et abréviations

CAT
commission des accidents du travail
CX
agent correctionnel
SCC
Service correctionnel du Canada
SGRH
Système de gestion des ressources humaines
CT
Conseil du Trésor du Canada
UCCO-SACC-CSN
Union of Canadian Correctional Officers – Syndicat des agents correctionnels du Canada – Confédération des syndicats nationaux

1.0 Introduction

1.1 Contexte

L’audit de la gestion des accidents du travail s’inscrit dans le Plan de vérification fondé sur les risques de 2013‑2016 et s’appuie sur les priorités suivantes du Service correctionnel du Canada (SCC) : « Des pratiques de gestion efficaces et efficientes qui reflètent un leadership axé sur les valeurs » et « La sécurité du personnel et des délinquants dans nos établissements et dans la collectivité ». Nous cherchions à obtenir une assurance raisonnable qu’un cadre de gouvernance est en place pour appuyer la gestion des accidents du travail et que les pratiques relatives à la gestion des cas liés aux accidents du travail appuient la résolution efficace et efficiente des cas.

Le Plan stratégique pour la gestion des ressources humaines du Service correctionnel du Canada (SCC) renforce les valeurs, l’engagement et les orientations de l’organisme à l’égard de la gestion de son plus grand atout, c’est-à-dire ses employésNote de bas de page 3. En raison de la nature du travail en milieu correctionnel, les employés du SCC sont régulièrement confrontés à des situations difficiles et potentiellement dangereuses, qui les exposent à des risques de violence et de harcèlement. Étant donné la nature du milieu de travail au SCC et le fait que celui-ci compte environ 18 000 employésNote de bas de page 4, les accidents du travail sont relativement fréquents et représentent un risque important pour l’organisme.

Les blessures au travail au SCC

Selon les données fournies par le Système de gestion des ressources humaines (SGRH) pour l’exercice 2013-2014, 2 469Note de bas de page 5 blessures au travail ont été signalées au SCC, ce qui englobe les blessures et les traumatismes causés par le stress au travail. Parmi les catégories d’employés présentes au SCC, ce sont les membres du groupe des agents correctionnels (CX) qui subissent le plus grand nombre de blessures. Le tableau suivant donne le nombre de blessures au travail par catégorie d’employés :

Tableau 1 – Nombre de blessures par catégorie d'employés (exercice 2013-2014)
Catégorie d'employés Nombre de blessures Pourcentage par rapport au nombre total de blessures
Agents correctionnels (CX) 1 606 65 %
Programmes de bien-être social (WP) 185 7 %
Manoeuvres et hommes de métier (GL) 149 6 %
Services divers (GS) 136 6 %
Commis aux écritures et règlements (CR) 135 5 %
Toutes les autres catégories (18 au total) 258 10 %
2 469 100 %Note de bas de page 6

Les congés pour accident du travail au SCC

De nombreuses blessures au travail sont relativement mineures et n’entraînent pas d’arrêt de travail. Cependant, en cas d’arrêt de travail et/ou lorsque des soins médicaux sont requis, une demande d’indemnisation est présentée à la commission des accidents du travail (CAT) de la province, et, si elle est acceptée, le SCC peut approuver un congé pour accident du travail. Les employés visés par une convention collective ont droit à un congé pour accident du travail entièrement payé d'une durée maximale de 130 jours, selon la décision du gestionnaire compétent investi du pouvoir délégué, pourvu que l'admissibilité initiale et continue à des indemnités soit confirmée par la CAT.

Il convient de souligner que le congé de maladie ne couvre que la période entre la date de l'accident et celle où la CAT approuve la demande d'indemnisation. Suivant cette approbation, tous les congés de maladie utilisés (ou le salaire perdu, si la personne n’avait pas suffisamment de congés accumulés au moment de la blessure) sont portés au crédit de l'employé, et le congé pour accident du travail débute alors à la date de la blessure. De plus, la politique du Conseil du Trésor (CT) intitulée Congé pour accident du travail indique que, si « la durée totale du congé pour accident du travail accordé atteint 130 jours ouvrables, le ministère devrait examiner le cas de nouveau et décider s'il serait justifié ou non de prolonger le congé pour accident du travail au-delà de cette périodeNote de bas de page 7. »

Comme l’indique le tableau 1, 2 469 blessures au travail ont été signalées au SCC pour l’exercice 2013-2014. De plus, 1 436 employés ont obtenu des congés d’accident du travail, ce qui représente au total 804 129 heures de travail perdues, ou une moyenne de 560 heures par employé, pendant la période visée par l’auditNote de bas de page 8.

Au SCC, la plupart des cas de blessures concernent des membres du groupe CX, et un processus unique est en place pour la gestion de ces types de demandes d’indemnisation. La convention collective du groupe CX, l’entente globale qui y est associée et le Bulletin des relations de travail sur les congés pour accident du travail (le Bulletin) définissent ce cadre. Il est important de souligner que des comités de retour au travail ont été formés à l’échelle locale, régionale et nationale pour discuter des cas de retour au travail de membres du groupe CX, et que ces comités comptent des représentants du syndicat et de la direction. Un nouveau Bulletin sur les congés pour accident du travail a été produit en octobre 2014, et il resserre les contrôles sur l’examen obligatoire des cas d’accident du travail qui durent depuis plus de 130 jours.

Lorsque l’employé touché bénéficie d’indemnités d’accident du travail versées directement, le SCC le place en congé non payé, ce qui fait qu’il cesse d’accumuler des crédits de congé comme il le ferait s’il était en congé pour accident du travail. Si la demande d’indemnisation de l’employé n’est pas approuvée par la CAT, il peut avoir recours à d’autres solutions que le congé pour accident du travail ou les indemnités d’accident du travail versées directement, comme l’assurance‑invalidité ou d’autres types de congé (c.‑à‑d. congé de maladie, congé non payé, etc.) s’il est incapable de retourner au travail. Il arrive que la CAT approuve la demande d’indemnisation et que le SCC n’accorde pas de congé pour accident du travail pour des raisons comme un acte délibéré d’inconduite de la part de l’employéNote de bas de page 9. Dans ces circonstances, ce dernier peut toucher directement des indemnités d’accident du travail, lesquelles représentent un pourcentage du salaire normal établi par la loi sur les accidents du travail de la province où l’employé exerce habituellement ses fonctions.

Une fois que la CAT a approuvé la demande d’indemnisation, le plan de réadaptation professionnel qui y est rattaché ainsi que les restrictions médicales pour les mesures d’adaptation en milieu de travail, le rôle du SCC en ce qui a trait à la gestion et au contrôle des coûts et à l’administration des demandes d’indemnisation est limité. Si le SCC décide de ne pas avoir recours aux activités de contrôle qu’il peut choisir d’exercer (c.‑à‑d. interjeter appel de la décision prise par la CAT à l’égard de la demande ou demander une évaluation médicale indépendante), les coûts seront fixés et le SCC aura peu de prise sur l’échéancier et les processus. Étant donné que plusieurs des étapes clés du processus de congé pour accident du travail sont gérées par d’autres parties, et compte tenu du nombre significatif de blessures au travail et des coûts connexes, il est essentiel que le SCC ait le plus de contrôle possible pour être en mesure de bien gérer sa partie du processus.

Coûts

Depuis quelques années, le SCC est l’organisme gouvernemental fédéral où les coûts nominaux pour des indemnités liées à la CAT sont les plus élevés, et ces coûts ont augmenté tous les ans.

Tableau 2 – Coûts liés aux CAT au SCC
Exercice Coûts liés aux CAT Nombre de demandes d'indemnisation actives Coût par demande d'indemnisation
2013-2014 13 864 532 $ 2 508 5 528 $
2012-2013 12 166 451 $ 2 485 4 896 $
2011-2012 11 040 891 $ 2 647 4 171 $
2010-2011 9 962 683 $ 2 397 4 156 $

Les coûts liés aux CAT et les frais d’administration connexes, qui sont couverts par un budget du SCC à l’administration centrale, comprennent les éléments suivants :

Cependant, ces coûts ne représentent qu’une partie de ce que paie le SCC en ce qui concerne des demandes d’indemnisation. Lorsqu’un employé est en congé pour accident du travail, tous les paiements salariaux continuent de provenir du budget du gestionnaire local et, par conséquent, ils ne sont pas facturés au SCC par la CAT. Cependant, d’autres coûts, comme ceux du remplacement de l’employé touché (qui peuvent comprendre le salaire du remplaçant, sa formation et des heures supplémentaires), les mesures d’adaptation en milieu de travail non couvertes par la CAT, les appels interjetés par l’employeur auprès de la CAT et les évaluations médicales indépendantes ne sont pas non plus inclus dans ces coûts.

1.2 Cadre législatif et stratégique

Des exigences imposées par les lois et les organismes centraux et établies à l’interne orientent la gestion des accidents du travail au sein du gouvernement du Canada et au SCC.

Les lois provinciales sur les accidents du travail protègent les employés contre les difficultés financières découlant d’accidents du travail et de maladies professionnelles. En outre, les employés de la fonction publique du Canada sont admissibles aux prestations versées en vertu de la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État, notamment lorsqu’ils sont blessés dans un accident à l’occasion de leur travail ou en raison d’une maladie professionnelle attribuable à leur travail. La politique du CT intitulée « Congé pour accident du travail » (la Politique du CT) et sa politique intitulée « L’indemnisation pour accident du travail » donnent des orientations aux ministères et aux organismes fédéraux, respectivement, sur les accidents du travail et sur l’indemnisation pour accident du travail.

Au SCC, la Directive du commissaire 254 – Programmes de sécurité et santé au travail et de retour au travail donnent des orientations sur le Programme de retour au travail. Les Lignes directrices 254-2 – Programme de retour au travail, qui accompagnent la Directive du commissaire 254, contiennent des orientations précises sur les congés pour accident du travail. De plus, le Bulletin des relations de travail du SCC (le Bulletin) sur le congé pour accident du travail fait référence à la convention collective du groupe CX et à l’entente globale (2013) conclues entre le SCC et l’Union of Canadian Correctional Officers – Syndicat des agents correctionnels du Canada – Confédération des syndicats nationaux (UCCO‑SACC‑CSN) et fournit des précisions sur l’application du congé pour accident du travail dans le cas des employés qui sont membres du groupe CX. Enfin, l’Instrument de délégation des pouvoirs en matière de gestion des ressources humaines détermine quelles personnes ont le pouvoir d’approuver les congés pour accident du travail.

1.3 Rôles, responsabilités et gouvernance

Selon le cadre législatif et stratégique, plusieurs organismes jouent un rôle clé dans la gestion des accidents du travail, dont le Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada, les CAT provinciales et l’employeur de la personne blessée. La présente section fournit des détails supplémentaires sur les rôles et les responsabilités de chacun des organismes :

Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada

Essentiellement, le Programnme du travail sert d’intermédiaire entre les CAT et les ministères et organismes fédéraux. Lorsqu’un employé signale un accident du travail, le Programme du travail examine la demande d’indemnisation et détermine si l’employeur est visé par la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État. Si l’employeur est visé par la Loi, la commission provinciale des accidents du travail compétente évalue ensuite officiellement la demande d’indemnisation.

Commissions provinciales des accidents du travail

Le rôle des CAT consiste à recueillir suffisamment d’information pour évaluer les demandes d’indemnisation et déterminer si elles découlent bel et bien d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Si la demande est rejetée, l’employé peut interjeter appel de la décision. Si elle est approuvée, l’agent d’indemnisation de la CAT suit de près le traitement médical et le rétablissement de l’employé, et il tente de hâter son retour au travail. S’il appert que le travailleur aura de la difficulté à reprendre rapidement son travail, divers services de réadaptation peuvent lui être offerts.

SCC

De concert avec les régions, le commissaire adjoint, Gestion des ressources humaines, est chargé d’élaborer le cadre stratégique et le cadre de responsabilité en ce qui a trait aux accidents et aux maladies, ainsi que de préciser l’orientation nationale du Programme de retour au travail du SCC et de donner des conseils relativement à l’indemnisation des travailleurs. À l’échelle nationale, le Programme de retour au travail est géré par le Secteur de la gestion des ressources humaines. L’objectif du Programme de retour au travail est de fournir aux employés qui subissent une blessure ou qui sont malades l’aide et le soutien nécessaires pour qu’ils puissent reprendre un travail productif dès que leur état de santé le permet. L’atteinte de cet objectif repose sur la gestion rapide et active de chaque casNote de bas de page 10.

À l’échelle locale, il incombe à l’employé blessé, ou à un autre employé si la blessure en empêche celui‑ci, de signaler l’accident du travail à l’employeur. Le gestionnaire voit à ce que le rapport d’accident de la CAT et le Rapport d’enquête de situation comportant des risques d’Emploi et Développement social Canada soient dûment remplis et transmis à ce ministère immédiatement après avoir été mis au courant de l’accident du travailNote de bas de page 11.

1.4 Évaluation des risques

Durant l’étape de la planification de l’audit, une évaluation des risques a été réalisée en fonction de l’information recueillie dans le cadre d’entrevues avec des cadres supérieurs du SCC, de membres de l’équipe du Mieux‑être en milieu de travail et du bien‑être des employés et avec des membres du personnel régional du Programme de retour au travail. Dans le cadre de l’évaluation, nous avons également examiné des politiques, des travaux d’audit antérieurs et d’autres documents concernant les accidents du travail. On a cerné certains facteurs de risque, comme la formation et la sensibilisation, la documentation efficace, la présentation en temps opportun de rapports exacts et appropriés sur les accidents, le suivi des congés pour accident du travail et des analyses et des rapports organisationnels complets, aux fins d’un examen plus approfondi dans le cadre de l’audit lié à l’évaluation des risques.

En outre, une évaluation des risques de fraude a été menée pour l’ensemble de l’organisme en 2012, et on a cerné cinq des principaux risques qui pourraient être visés dans le cadre de l’audit. En général, ils concernent les présentations de réclamation inappropriée ou illégitime, le nombre gonflé de congés pour accident du travail, les coûts gonflés pour l’organisation et la collusion.

En réponse à ces préoccupations, des plans de test ont été élaborés afin que les responsabilités de l’audit interne en ce qui concerne la fraude soient couvertes. Plus particulièrement, deux activités clés du Programme de retour au travail qui permettent d’atténuer le risque de fraude (les appels interjetés par l’employeur et les évaluations médicales indépendantes) ont été examinées de près. Nous n’avons pas trouvé de signes de fraude dans l’échantillon de dossiers sélectionnés pour les tests.

2.0 Objectifs et portée

2.1 Objectifs de l’audit

Les objectifs de l’audit étaient les suivants :

Les critères sont définis à l’annexe A, et l’approche et la méthodologie utilisées pour l’évaluation de ces critères sont présentées à la section 6.1.

2.2 Portée de l’audit

L’audit avait une portée nationale et englobait toutes les catégories d’employés. Des visites ont eu lieu à l’administration centrale, aux administrations régionales ainsi que dans certains établissements répartis dans les cinq régions.

L’outil de surveillance de la gestion qui a été examiné porte sur tous les types de blessures, mais nous avons mis l’accent sur les éléments associés aux blessures subies au travail. Pour l’examen des dossiers, la portée de l’audit se limitait aux blessures qui ont donné lieu à un congé pour accident du travail. Par conséquent, les blessures subies ailleurs qu’en milieu de travail (et les réclamations d’assurance‑invalidité qui en ont découlé) n’ont pas été considérées.

3.0 Constatations et recommandations découlant de l’audit

3.1 Cadre de gouvernance

Le premier objectif de l’audit était d’évaluer dans quelle mesure un cadre de gouvernance est en place pour appuyer la gestion des accidents du travail. L’annexe A fournit des résultats généraux pour chacun des critères d’audit.

Le cadre de gouvernance établi pour la gestion des accidents du travail a été examiné sous quatre angles : le cadre stratégique du SCC, la structure organisationnelle, les rôles et les responsabilités, les activités de formation et la sensibilisation ainsi que l’analyse organisationnelle.

3.1.1 Cadre stratégique du SCC

Nous nous attendions à ce que la directive et les lignes directrices connexes du SCC soient à jour, claires et conformes aux exigences.

L’aspect suivant répondait aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère :

Cependant, les aspects suivants ne répondaient pas aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère.

Les lignes directrices sur le Programme de retour au travail demeurent pertinentes, cependant, certaines sections ne sont pas à jour ou ne sont pas claires.

Les lignes directrices nationales du SCC sur le Programme de retour au travail (les Lignes directrices) fournissent des orientations sur la gestion des accidents du travail. Toutefois, nous avons constaté qu’elles n’étaient pas à jour puisqu’elles n’avaient pas été révisées depuis la création des postes de directeur adjoint, Opérations, et de gestionnaire correctionnel, Horaires et déploiement. La dernière version, qui date de 2002, ne décrit pas les rôles de ces postes essentiels.

De plus, des membres du personnel ont indiqué que les rôles et les responsabilités de plusieurs autres postes (voir la section 3.1.2) doivent être clarifiés dans les Lignes directrices, car chacun de ces postes joue un rôle important dans la gestion des accidents du travail.

Le Bulletin des relations de travail (Congé pour accident du travail) mis à jour en octobre 2014 exige qu’on procède à un examen après 130 jours ouvrables, ce qui est conforme à l’intention de la politique du CT sur les accidents du travail. Puisque le Bulletin vient tout juste d’être produit, il n’a pas encore été possible d’en définir l’incidence.

Le Bulletin du SCC (le Bulletin) sur le Congé pour accident du travail fait référence à la convention collective du groupe CX et à l’entente globale conclue entre le SCC et l’UCCO‑SACC‑CSN et il donne des orientations supplémentaires sur le paragraphe 30.16 (congé pour accident de travail) de la convention collective du groupe CX. Nous avons constaté que les interprétations formulées dans le Bulletin ne concordaient pas avec la Politique du CT en ce qui a trait aux points suivants :

Tableau 3 – Différences entre le Bulletin du SCC et la politique du CT sur les congés pour accident du travail
Disposition Politique du CT sur le congé pour accident du travail Bulletin des relations de travail 2006-05 du SCC* (Congé pour accident de travail)
2006-05 2014-04
Durée raisonnable du congé pour accident du travail […] les employés frappés d'invalidité par suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle bénéficient d'un congé pour accident du travail d'une durée raisonnable fixée par l'employeur […] (Section 1) […] aucune limite n'est associée à l'expression « durée raisonnable » […] […] aucune limite n'est associée à l'expression « durée raisonnable » […]
Examen par le ministère des cas de congé prolongé d'accident du travail Si la durée totale du congé pour accident du travail accordé atteint 130 jours ouvrables, le ministère devrait examiner le cas de nouveau et décider s'il serait justifié ou non de prolonger le congé pour accident du travail au-delà de cette période. (Section 3.4) […] la période de 130 jours ne s'applique plus pour le congé pour accident de travail, en ce qui concerne les agents correctionnel-le-s […] Dans tous les cas où l'on prévoit que la période de congé pour accident de travail excédera 130 jours ouvrables, l'organisation doit procéder à un examen du cas afin de déterminer s'il est justifié de prolonger le congé.

*Les deux Bulletins ont été rédigés dans le cadre des processus de négociation continue du SCC avec l’UCCO-SACC-CSN, les syndicats qui représentent les employés de la catégorie CX du SCC, et il faut les lire parallèlement à la politique du CT sur les congés pour accident du travail.

L’incidence de ces questions est examinée en profondeur à la section 3.2.3. Globalement, les différences entre les deux versions du Bulletin et la politique du CT pourraient entraîner une augmentation des coûts, parce que l’expression « durée raisonnable » n’est pas accompagnée d’une limite lorsqu’il s’agit du congé pour accident du travail chez les membres du groupe CX. Par conséquent, le Bulletin pourrait retarder le retour au travail et ne permet pas une gestion efficace et efficiente des cas.

3.1.2 Structure organisationnelle, rôles et responsabilités

Nous nous attendions à ce que la structure organisationnelle, les rôles et les responsabilités soient définis, documentés et compris.

Les aspects suivants répondaient aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère :

Les aspects suivants ne répondaient pas entièrement aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère.

Les rôles et les responsabilités doivent être clarifiés.

Les lignes directrices nationales sur le Programme de retour au travail sont le principal outil utilisé pour communiquer les rôles et les responsabilités liés à la gestion des accidents du travail. Comme nous l’avons indiqué à la section 3.1.1, certains de ces rôles et de ces responsabilités ne sont pas bien définis ni documentés dans les Lignes directrices. En outre, des employés ont indiqué que les rôles et les responsabilités n’étaient pas clairement définis ni documentés en ce qui concerne le gestionnaire correctionnel, Horaires et déploiement, le gestionnaire régional, Relations de travail, et les conseillers en relations de travail. Les employés interrogés ont aussi indiqué que les rôles et les responsabilités des gestionnaires et des employés blessés n’étaient pas toujours bien compris.

Lorsque les rôles et les responsabilités ne sont pas clairs, il existe un risque que les niveaux de service fournis aux employés blessés varient, que les charges de travail des employés du SCC diffèrent et que des responsabilités administratives comme l’approbation des congés pour accident du travail soient oubliées. La gestion des accidents du travail étant effectuée par diverses parties, il est important que les rôles et les responsabilités soient clairement définis et documentés et qu’ils soient compris pour que la gestion du Programme de retour au travail et la prestation des services connexes soient rigoureuses et uniformes.

La structure organisationnelle en place pour le Programme de retour au travail n’est pas uniforme.

Conformément aux Lignes directrices, la mise en œuvre du Programme de retour au travail a été confiée aux régions. Dans chacune d’entre elles, un conseiller du Programme de retour au travail fournit une orientation fonctionnelle et du soutien aux gestionnaires et aux employés. Trois régions ont mis en place une structure décentralisée, et leurs établissements ont, sur place, un conseiller en relations de travail qui supervise la prestation du Programme de retour au travail. Les deux autres régions ont adopté un modèle centralisé, selon lequel le conseiller du Programme de retour au travail fournit, à partir de l’administration régionale (donc à distance), des services à chacune des unités opérationnelles, sans l’aide d’un conseiller en relations de travail sur place.

Chacune des approches a des répercussions qui doivent être prises en compte. Nous avons constaté qu’il y avait des différences dans les rôles et les responsabilités, qu’il y avait de l’iniquité entre les employés du même groupe et du même niveau sur le plan de la charge de travail et que le soutien fourni aux unités opérationnelles variait.

3.1.3 Activités de formation et sensibilisation

Nous nous attendions à ce que des activités de formation aient été élaborées, données et suivies et à ce que le SCC contribue aux activités de sensibilisation aux traumatismes causés par le stress au travail. Ce critère a été respecté.

3.1.4 Analyse organisationnelle

Nous nous attendions à ce qu’une analyse organisationnelle soit réalisée et à ce qu’elle facilite le processus d’amélioration interne.

Les aspects suivants répondaient aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère :

Les aspects suivants ne répondaient pas entièrement aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère.

On effectue peu d’analyse organisationnelle afin de quantifier et qualifier les renseignements sur les accidents du travail de manière à cerner les lacunes, à faciliter le processus d’amélioration et à favoriser une saine gérance financière.

Surveillance et production de rapports

Surveillance du Programme de retour au travail

Dans l’ensemble, nous avons constaté qu’il n’y avait pas suffisamment de surveillance du Programme de retour au travail pour faciliter le processus d’amélioration interne.

Le centre responsable des politiques à l’échelle nationale a indiqué qu’il n’y avait pas d’indicateurs de rendement pour le Programme de retour au travail et qu’il y avait par conséquent peu de surveillance du rendement global du programme à l’échelle nationale. Par exemple, nous avons constaté que le SCC ne connaissait pas le nombre total d’activités, les coûts connexes et/ou les résultats pour les activités clés suivantes du programme :

Production de rapports

L’activité du SCC qui consiste à produire des rapports pour d’autres organismes permet de fournir des renseignements de base sur les accidents du travail aux commissions des accidents du travail et à Emploi et Développement social Canada. Les activités de production de rapports internes découlent surtout du SGRH, mais, en général, ils sont effectués de façon ponctuelle.

Les données recueillies à l’échelle locale et régionale sont des renseignements de base, par exemple :

Ces renseignements de base sont disponibles pour l’ensemble de l’organisme, mais on n’en fait pas de synthèse, il n’y a pas de rapports à leur sujet ou ils ne sont pas soumis à une analyse en profondeur afin de favoriser une gestion efficace des accidents du travail. Il serait utile de produire régulièrement des rapports sur l’information suivante pour dégager les tendances des activités et permettre une surveillance efficace :

Le manque de détails nuit à la capacité de la direction de faire une analyse utile des données. Par exemple, parmi les 2 469 blessures au travail relevées dans le SGRH pour l’année 2013-2014Note de bas de page 12, les types de blessures les plus souvent inscrits étaient « non identifiée » (408) ou « autre » (341). Ce type « blessures » représente 30 % (749) de celles qui sont consignées dans le système.

De plus, un élément clé de la production de rapports pour d’autres organismes n’est pas respecté. Conformément à la politique du CT sur l’indemnisation pour accident du travail, les ministères et les organismes gouvernementaux ont trois jours pour soumettre le rapport de l’employeur à la suite d’un accident du travail. En 2013‑2014, le SCC mettait en moyenne 23 jours pour soumettre une demande d’indemnisation. Toutefois, il est important de souligner que le SCC a amélioré cette moyenne au cours des dernières années et qu’elle est meilleure que celle de l’administration publique centrale, qui est de 30 jours pour la même période. Il est tout de même particulièrement préoccupant que le délai de présentation du rapport ne soit pas respecté au SCC, compte tenu du nombre élevé de demandes d’indemnisation présentées.

Les lacunes sur le plan de la surveillance et de la production des rapports sont dues en partie au fait que certains éléments ne sont pas suffisamment définis : les besoins sur le plan de l’information et les indicateurs de rendement, le support à utiliser pour la collecte des données (c.‑à‑d. copie papier, SGRH ou autres logiciels électroniques) et les rapports à leur sujet de même que la façon d’utiliser l’analyse de l’information pour améliorer les pratiques.

Analyse financière

Coûts globaux pour le SCC

Les coûts associés aux accidents du travail que la haute direction du SCC est en mesure d’analyser sont les coûts liés aux CAT, qui totalisent 13,9 millions de dollars pour l’exercice 2013‑2014 (voir le tableau 2). Cependant, les accidents du travail engendrent d’autres coûts pour le SCC, qui ne sont pas facturés par les CAT. Ces coûts supplémentaires ne font pas l’objet d’un suivi systématique et ne sont pas combinés, ce qu’il fait qu’il n’y a pas de rapports sur l’ensemble de ces coûts, qui sont les suivants :

Par conséquent, le SCC ne connaît pas les coûts globaux des accidents du travail, et ce montant semble substantiellement plus élevé que les 13,9 millions de dollars facturés par les CAT.

Répercussions du Bulletin sur les coûts

Nous avons constaté qu’aucune analyse n’avait été effectuée à l’échelle nationale pour déterminer les répercussions du Bulletin actuel sur le plan financier. Par exemple, à l’échelle nationale, le SCC n’a pas calculé ce qu’il en coûte pour maintenir un employé en congé pour accident du travail après 130 jours plutôt que de le faire passer au régime d’indemnités versées directement par une CAT. Cependant, une région a fait cette évaluation, et elle a estimé que la décision de maintenir un employé en congé pour accident du travail plutôt que de le faire passer au régime d’indemnités versées directement pourrait occasionner chaque année des coûts salariaux considérables pour le SCC. Dans la plupart des cas, la différence serait substantielle en raison des différences (voir la section 3.1.1) entre les dispositions associées au congé pour accident du travail et au régime d’indemnités d’accident du travail versées directement.

Analyse coûts-avantages des activités du programme

Aucune analyse coûts-avantages ni analyse semblable n’a été réalisée en ce qui a trait aux appels à l’égard de décisions des CAT ou aux évaluations médicales indépendantes, qui sont deux activités clés du programme auxquelles le SCC peut décider d’avoir recours. Bien que ces activités soient peu fréquentes (voir la section 3.2.4), le SCC n’est pas en mesure de déterminer si les appels et les évaluations médicales indépendantes présentent des avantages parce qu’il n’y a pas eu d’analyse des coûts connexes.

Conclusion

Nous avons constaté que certains aspects du cadre de gouvernance étaient en place pour appuyer la gestion des accidents du travail et qu’il y avait un cadre stratégique sur la gestion des accidents du travail. De plus, des activités de formation et des programmes de sensibilisation aux traumatismes causés par le stress au travail sont en place.

Dans l’ensemble, il faut apporter des améliorations au cadre de gouvernance pour qu’il appuie davantage la gestion des accidents du travail. Nous avons constaté que la direction devrait examiner un certain nombre de possibilités plus en profondeur en vue d’assurer une meilleure gestion des risques pour l’organisme, entre autres :

Recommandation 1

La commissaire adjointe, Gestion des ressources humaines, devrait:

  • Examiner l’efficience et l’efficacité du Bulletin 2014-04 dans l’année suivant sa production pour veiller à son application uniforme, compte tenu de la marge de manœuvre accordée aux régions;
  • Actualiser les Lignes directrices sur le Programme de retour au travail afin que les rôles et les responsabilités soient mis à jour, clairement définis et, lorsqu’ils ne sont pas fournis, documentés, pour garantir le règlement uniforme et approprié de tous les dossiers d’accident du travail;
  • Réaliser une analyse coûts-avantages des diverses structures organisationnelles régionales du Programme de retour au travail. Déterminer quelle structure est la plus efficiente et la plus efficace, et procéder à la mise en œuvre en conséquence.
Réponse de la direction

Nous sommes d’accord avec cette recommandation. D’ici le 30 septembre 2015, la CAGRH fera ce qui suit :

  • Examiner l’efficience et l’efficacité du Bulletin 2014-04;
  • Réaliser les Lignes directrices 254-2 en tenant compte des changements apportés au Programme de retour au travail;
  • Examiner la structure organisationnelle du Programme de retour au travail.
Recommandation 2

La commissaire adjointe, Gestion des ressources humaines, devrait établir, pour la surveillance et la production de rapports, un plan qui comporte les éléments suivants :

  • Effectuer une analyse afin de déterminer quels renseignements quantitatifs et qualitatifs sont nécessaires pour rendre des décisions éclairées sur la gestion des congés pour accident du travail;
  • Définir des indicateurs de rendement et des indicateurs financiers clés, recueillir et analyser l’information et, par la suite, rendre compte des résultats aux décideurs concernés afin de leur permettre de mieux connaître le dossier des accidents du travail avant de prendre des décisions.
Réponse de la direction

Nous sommes d’accord avec cette recommandation. D’ici le 30 septembre 2015, la CAGRH fera ce qui suit :

  • Adopter une approche de production de rapports et de contrôle systématique et fiable relativement aux accidents du travail;
  • Présenter un rapport annuel au Comité de direction sur les accidents du travail (analyses de données quantitatives et qualitatives).

3.2 Gestion des cas

Le second objectif de l’audit était d’évaluer dans quelle mesure les pratiques en matière de gestion appuient la résolution efficiente et efficace des cas. L’annexe A fournit des résultats généraux pour chacun des critères d’audit.

Les pratiques de gestion des cas ont été examinées sous quatre angles : la communication, les décisions concernant les congés, les plans de retour au travail, la réadaptation professionnelle et les mesures d’adaptation en milieu de travail ainsi que les recours, notamment, les mécanismes d’appel et les évaluations médicales indépendantes.

3.2.1 Communication

Nous nous attendions à ce que les réunions des comités de retour au travail, les documents au dossier de retour au travail et le dialogue permanent avec les employés blessés appuient la gestion des cas. Ce critère a été respecté.

Bonne pratique

À certains endroits, des représentants de la CAT assistent et participent aux réunions du comité de retour au travail. Cette initiative permet d’améliorer la relation entre les parties et permet à la CAT de mieux connaître et comprendre l’environnement correctionnel.

3.2.2 Plans de gestion des cas

Nous nous attendions à ce que les plans de retour au travail, les plans de réadaptation professionnelle et les mesures d’adaptation en milieu de travail respectent les exigences et appuient la gestion des cas. Ce critère a été respecté à quelques exceptions près.

Les plans de gestion des cas appuient la résolution efficiente et efficace des cas.

L’élaboration du plan de retour au travail de l’employé et d’un plan d’adaptation (voir le glossaire pour une explication) à la suite d’un accident du travail est un élément important de la gestion des cas, qui permet d’assurer la réussite du retour au travail, en toute sécurité et en temps opportun.

Plans de retour au travail

En fait, le plan de retour au travail dépend de plusieurs facteurs, dont la nature de la blessure, les restrictions médicales et la durée de la période d’absence du travail. Par exemple, un employé blessé qui réintègre son poste d’attache après une absence de quelques jours n’a pas nécessairement besoin d’un plan. Tout en gardant cela à l’esprit, les vérificateurs ont constaté que 57 des 126 dossiers examinés contenaient de l’information indiquant que des activités de retour au travail (c.‑à‑d. modification du travail, mesures d’adaptation, etc.) avaient été entreprises. Nous nous attendions à trouver des plans dans ces 57 dossiers. Cependant, seulement 70 % (40/57) des dossiers contenaient une description du plan de retour au travail, et 80 % (32/40) de ces plans étaient inscrits dans le formulaire 1390‑1e, exigé par le SCC. Une description inadéquate du plan de retour au travail pourrait nuire au processus de retour au travail de l’employé blessé, limiter la capacité du SCC d’obliger toutes les parties à respecter leurs responsabilités respectives dans le processus de retour au travail et faire en sorte qu’il sera difficile, s’il y a lieu, de prouver à la CAT qu’un employé ne participe pas au plan convenu. En effet, lorsqu’un employé ne participe pas au processus, la CAT peut choisir de ne plus appuyer son admissibilité. En outre, il est important que le SCC soit en mesure de confirmer, en se fondant sur un plan adopté au préalable, si l’employé participe ou non au processus, compte tenu de l’incidence importante que cela pourrait avoir sur les décisions de la CAT, sur la motivation de l’employé à suivre le plan et sur les coûts engagés par le SCC.

Mesures d’adaptation en milieu de travail

Conformément aux lignes directrices nationales du SCC sur le Programme de retour au travail, « le travail modifié constitue une saine mesure de réadaptation qui accélère la guérison et réduit les coûts en ressources financières et humaines pour le Service et l'employé. […]Le gestionnaire […] doit tout mettre en oeuvre afin d'offrir un travail modifié à l'employé. » L’examen des dossiers et les entrevues auprès de membres du personnel ont indiqué que les stratégies mises en place pour l’adaptation en milieu de travail différaient. Certains gestionnaires créent un travail ou affectent l’employé à un autre que celui de son poste d’attache, alors que d’autres permettent tout simplement à l’employé de demeurer à la maison jusqu’à ce que le retour à plein temps à ses fonctions normales soit possible. L’omission d’offrir un travail modifié contrevient aux Lignes directrices sur le Programme de retour au travail, réduit la productivité pour l’organisme et ne favorise pas la réussite du retour au travail de l’employé.

Un examen des dossiers a été effectué afin de déterminer si les mesures d’adaptation en milieu de travail prises à la suite d’accidents du travail respectaient les restrictions médicales imposées par le praticien traitant de l’employé et/ou la CAT. Quarante‑deux (42) des 126 dossiers examinés contenaient de l’information indiquant qu’il y avait eu une adaptation en milieu de travail. Cinq de ces dossiers n’ont pas pu être évalués parce qu’il manquait de l’information. Pour ce qui est des dossiers évalués, les restrictions médicales avaient été respectées dans tous les cas (100 %, 37/37).

Dans l’ensemble, des efforts considérables ont été déployés par la direction des établissements afin que des mesures d’adaptation adéquates soient en place au retour des employés blessés.

3.2.3 Décisions concernant les congés et suivi des blessures

Nous nous attendions à ce que les décisions concernant les congés soient prises au moment opportun et évaluées en fonction des exigences et à ce que les congés soient consignés convenablement et, au besoin, à ce que les crédits de congé soient rétablis. Ce critère n’était pas respecté.

Les décisions concernant les congés ne sont pas toujours prises au moment opportun ou évaluées en fonction des exigences.

Les pouvoirs d’approbation des congés pour accident du travail sont établis dans l’Instrument de délégation des pouvoirs en matière de gestion des ressources humaines du SCC. L’approbation initiale doit être accordée par le gestionnaire de l’employé, et, dans le cas d’un congé prolongé, le pouvoir d’approbation passe à un échelon supérieur de la direction, selon la durée de l’absence. De plus, la Politique du CT indique que le ministère devrait réaliser un examen spécial du cas si la durée du congé pour accident du travail atteint 130 jours ouvrables.

Approbation initiale du congé pour accident du travail

Nous avons constaté que, contrairement à ce qui se fait dans le cas d’autres types de congé, le gestionnaire de l’employé n’approuve pas les transactions de congé pour accident du travail dans le SGRH. En général, ce congé est plutôt inscrit dans le SGRH par un membre du personnel de la rémunération ou par un conseiller en relations de travail. Cependant, conformément à l’Instrument de délégation des pouvoirs en matière de gestion des ressources humaines du SCC, le gestionnaire de l’employé doit toujours approuver le congé pour accident du travail. Durant les tests d’audit effectués dans le SGRH, nous avons constaté que le nom de la personne qui entre le congé dans le système et le nom du gestionnaire ne sont pas inscrits à côté de la transaction comme on le fait normalement pour les autres types de congé. Dans ces circonstances, le système n’indique pas leurs noms parce que les demandes de congé pour accident du travail ne sont pas présentées par l’employé. Par conséquent, nous n’avons pas été en mesure d’évaluer les taux de conformité relatifs à l’approbation des congés pour accident du travail à l’étape de la transaction parce que la piste d’audit était insuffisante dans le SGRH et dans le dossier. De plus, les entrevues ont révélé que l’approbation initiale du congé pour accident du travail n’était pas toujours conforme aux exigences, étant donné que le congé n’est pas toujours approuvé par la personne investie du pouvoir délégué avant l’inscription dans le SGRH. Lorsque les congés pour accident du travail ne sont pas approuvés comme il se doit, il y a une augmentation du risque qu’un employé obtienne un congé pour accident du travail sans y avoir droit, que les crédits de congé de l’employé dans le SGRH soient inexacts et que les rapports obtenus du système ne soient pas suffisamment fiables pour la prise de décisions.

Approbations subséquentes du congé pour accident du travail

Un autre exemple d’approbation non conforme des congés concerne le Bulletin. Dans notre échantillon, plusieurs congés, notamment d’employés ne faisant pas partie du groupe CX, s’étaient prolongés au‑delà de la période de 130 jours sans que le ministère ait examiné le cas. Les données sur les congés inscrites dans le SGRH pour la période visée par l’auditNote de bas de page 13 ont été évaluées afin d’estimer le nombre d’employés qui avaient été en congé pour accident du travail pendant plus de 130 jours ouvrables. Nous avons constaté qu’au cours de cette période, 265 employés avaient été en congé pendant plus de 130 jours ouvrables pour un accident du travail. Soixante‑quinze pour cent (75 %, 199/265) de ces employés faisaient partie du groupe CX et 25 % (66/265) appartenaient à d’autres groupes. Le centre national responsable des politiques désapprouve l’application du Bulletin aux employés qui ne sont pas membres du groupe CX, mais il n’a pas encore transmis d’orientations officielles aux régions à cet égard. Par conséquent, les régions doivent déterminer elles-mêmes comment l’appliquer, et elles nous ont pour leur part fait savoir qu’elles l’avaient appliqué aux autres employés afin de réduire les inégalités relatives aux avantages sociaux entre les catégories d’emploi. Les avantages associés au congé pour accident du travail (plein salaire et accumulation de crédits de congé) étant en général plus intéressants sur le plan pécuniaire pour les employés blessés que les indemnités versées directement par une CAT, l’application du Bulletin pourrait dissuader des employés de retourner au travail. Elle pourrait aussi faire augmenter les coûts liés aux cas de congé prolongé et avoir, globalement, une incidence négative sur la gestion des cas. Une fois les travaux réalisés dans le cadre de l’audit, le SCC a produit un Bulletin mis à jour, qui renferme des précisions sur les demandes de congé pour accident du travail et des exigences touchant à la gestion des cas individuels. Cependant, il est trop tôt pour déterminer si le nouveau Bulletin permettra de régler adéquatement les problèmes mentionnés dans le paragraphe et, par conséquent, nous suggérons au SCC de prendre des mesures pour évaluer l’efficacité du nouveau Bulletin, lorsqu’il aura été en vigueur pendant une période appropriée.

L’information sur les congés et les blessures n’est pas consignée convenablement ou ne fait pas l’objet d’un suivi adéquat.

Rétablissement des crédits de congé

Les lignes directrices nationales sur le Programme de retour au travail précisent que « le congé de maladie ne couvre que la période entre la date de l'accident et celle où la CAT approuve la demande d'indemnisation. Suivant cette approbation, tous les congés de maladie utilisés sont portés au crédit de l'employé ». Nous avons constaté que, lorsque les crédits de congé de maladie étaient rétablis dans le SGRH après l’approbation d’un congé pour accident du travail, le congé de maladie inscrit au départ était supprimé du système. Par conséquent, nous n’avons pas pu vérifier si le nombre de jours de congé de maladie rétabli était exact. Si les transactions sur les congés de maladie ne sont pas consignées correctement, il y a une augmentation du risque qu’une erreur de rétablissement des crédits de congé ne soit pas détectée, ce qui pourrait accroître les responsabilités financières du SCC.

Inscription des blessures dans le SGRH

Un incident peut entraîner de multiples blessures, et cette possibilité peut avoir une incidence sur l’inscription des blessures dans le SGRH. Par exemple, un membre du personnel pourrait être mêlé à un incident où il subit plusieurs blessures physiques, un traumatisme causé par le stress au travail ou les deux. Nous avons constaté que la nature des blessures figurant au dossier avait été inscrite correctement dans le SGRH dans 66 % (83/126) des cas. Les erreurs les plus fréquentes (dix dossiers) étaient liées au fait que les renseignements sur la blessure n’étaient pas complets dans le SGRH pour un incident. Les lacunes dans l’inscription des données sur les blessures dans le SGRH font augmenter le risque que les rapports obtenus du système ne soient pas suffisamment fiables pour la prise de décisions, particulièrement en ce qui concerne la prévention des blessures et l’établissement des tendances concernant les blessures.

3.2.4 Appels interjetés par l’employeur auprès de la CAT et évaluations médicales indépendantes

L’approbation des prestations d’indemnisation pour accident du travail (pour une description des prestations d’indemnisation, consulter le lexique) dépend d’abord de l’information d’ordre médical fournie par un praticien traitant et ensuite de l’approbation de la CAT. Le traitement de la demande étant effectué par une autre partie, nous nous attendions à ce que des mécanismes soient en place pour faire valoir la position du SCC si ce dernier est en désaccord avec la demande d’indemnisation de l’employé ou avec l’approbation donnée par la suite par la CAT.

Les aspects suivants ne répondaient pas entièrement aux attentes de l’équipe d’audit pour ce critère.

L’importance des appels interjetés par l’employeur et des évaluations médicales indépendantes est élevée parce que certaines demandes d’indemnisation semblent contraires à l’éthique.

Nous avons constaté que la direction et le personnel des régions doutent du bien-fondé de certaines demandes d’indemnisation pour accident du travail. Ils considèrent souvent que les employés qui présentent des demandes d’indemnisation ne respectent pas les règles d’éthique, par exemple, lorsqu’un employé présente une demande d’indemnisation pour une blessure qui n’est pas liée au travail ou lorsqu’un employé tente d’obtenir des congés pour accident du travail parce que les autres types de congé sont épuisés.

Lorsqu’ils sont justifiés, les appels interjetés par l’employeur appuient la gestion des cas.

Au total, 3 389 demandes d’indemnisation pour accident du travail ont été soumises en 2011‑2012 et 2012‑2013. Un rapport produit par le centre national responsable des politiques pour cette période indique que seulement 18 de ces demandes d’indemnisation ont donné lieu à un appel par le SCC, soit cinq dans une région et 13 dans une autre. Le rapport indique que la CAT a rendu une décision favorable au SCC pour six de ces appels, que la décision était partiellement favorable au SCC dans un des cas et que les autres examens étaient en cours. Les visites d’unités opérationnelles ont eu lieu après la production du rapport du centre responsable des politiques, et nous avons appris que certains des appels en instance n’avaient pas donné gain de cause au SCC. Toutefois, le centre national responsable des politiques n’a pas pu fournir de résultats à jour parce qu’il ne produit pas de rapports régulièrement.

Nous avons constaté qu’on laisse aux gestionnaires locaux le soin de décider s’il y a lieu d’interjeter appel des décisions de la CAT, ce qui est conforme aux exigences des Lignes directrices sur le Programme de retour au travail. Les unités opérationnelles où il n’y avait pas d’appels interjetés par l’employeur en cours ne connaissaient pas bien le processus mis en place pour permettre de faire appel, ne croyaient pas que le SCC pourrait obtenir gain de cause et/ou craignaient que la contestation d’une demande d’indemnisation ait une incidence négative sur les relations entre l’employé et la direction.

Le SCC ne fait pas le calcul des économies réalisées lorsqu’une décision d’appel lui est favorable, mais les décisions en sa faveur peuvent lui permettre de recouvrer des sommes considérables et un nombre important de congés dans plusieurs des cas et contribuent à la lutte contre la fraude. À l’inverse, les appels injustifiés ou pour lesquels la décision lui est défavorable peuvent faire empirer l’état de l’employé, particulièrement s’il s’agit d’un traumatisme causé par le stress, et peuvent entraîner des actions syndicales contre l’employeur. De plus, les appels injustifiés interjetés par l’employeur et les décisions défavorables entraînent des dépenses inutiles.

Le cadre en place actuellement pour les évaluations médicales indépendantes n’appuie pas la gestion des cas.

Conformément aux Lignes directrices sur le Programme de retour au travail : « Le SCC peut demander qu'un travailleur subisse un examen médical effectué par un médecin ou autre professionnel de la santé choisi par le Service. L'examen médical peut servir à confirmer les limitations fonctionnelles de l'employé, à préparer un appel ou à vérifier la capacité de l'employé de retourner au travail. » Les membres du personnel ont mentionné qu’on n’avait plus recours aux évaluations médicales indépendantes, en raison de leurs coûts, des délais trop longs et des résultats décevants, et du fait que le degré d’indépendance semble insuffisant lorsqu’ils sont effectués par Santé Canada. Au lieu d’entreprendre une évaluation en bonne et due forme, on communique normalement avec la CAT et/ou le praticien traitant de manière informelle pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les restrictions médicales lorsqu’un employé blessé est en mesure de retourner au travail.

Sans un mécanisme qui permettrait de mieux répondre aux besoins du SCC, il y a un risque accru que des fonds soient consacrés à une activité qui présente peu d’avantages et que les restrictions médicales ne soient pas respectées lorsque les employés blessés sont capables de retourner au travail.

Conclusion

Dans l’ensemble, nous avons constaté que des aspects de la gestion des cas appuient la résolution efficiente et efficace des cas. La communication sur les cas, plus particulièrement en ce qui concerne les réunions des comités de retour au travail, appuyait la gestion des cas. De plus, les plans de gestion des cas favorisaient en général la résolution efficace et efficiente des cas. Cependant, nous estimons que des améliorations sont nécessaires pour un certain nombre d’éléments. Les secteurs de risque que nous avons cernés sont décrits ci‑dessous :

Recommandation 3

La commissaire adjointe, Gestion des ressources humaines devrait :

  • Corriger, dans le SGRH, les lacunes qui nuisent au suivi des congés pour accident du travail;
  • Veiller à ce que l’information sur les blessures inscrite dans le SGRH soit exacte et complète en augmentant la supervision et la surveillance et en produisant fréquemment des rapports sur les données.
Réponse de la direction

Nous sommes d’accord avec cette recommandation. D’ici le 30 septembre 2015, la CAGRH fera ce qui suit :

  • Adopter une approche uniforme pour garantir la consignation exacte des renseignements sur les accidents du travail et la production de rapports connexes tout aussi exacts.
Recommandation 4

La commissaire adjointe, Gestion des ressources humaines, devrait améliorer le contrôle des demandes d’indemnisation pour accident du travail afin qu’elles soient examinées minutieusement, notamment en prenant les mesures suivantes :

  • Améliorer la conformité aux exigences du plan de retour au travail;
  • Fournir des orientations supplémentaires au sujet des appels interjetés par l’employeur, et envisager de faire en sorte qu’une autorité de l’extérieur de l’unité opérationnelle s’occupe des appels afin de protéger la relation employeur-employé;
  • Améliorer le cadre en place pour les évaluations médicales, y compris des directives et des options destinées aux gestionnaires.
Réponse de la direction

Nous sommes d’accord avec cette recommandation. D’ici le 30 septembre 2015, la CAGRH fera ce qui suit :

  • Mettre en œuvre une approche uniforme pour documenter les initiatives de retour au travail;
  • Examiner le processus d’appel interne de la CAT;
  • Préciser les processus afin que les gestionnaires obtiennent les renseignements médicaux pertinents de la CAT pour aider à trouver des solutions de retour au travail.

4.0 Conclusion

En ce qui concerne le premier objectif, nous avons constaté que certains aspects du cadre de gouvernance étaient en place pour appuyer la gestion des accidents du travail et qu’il y avait un cadre stratégique sur la gestion des accidents du travail. De plus, des activités de formation et des programmes de sensibilisation aux traumatismes causés par le stress au travail sont en place. Dans l’ensemble, il faut apporter des améliorations au cadre de gouvernance pour qu’il appuie davantage la gestion des accidents du travail. Nous avons constaté que la direction devrait examiner un certain nombre de possibilités plus en profondeur en vue d’assurer une meilleure gestion des risques pour l’organisme, entre autres :

Pour ce qui est du second objectif, nous avons constaté que des aspects de la gestion des cas appuient la résolution efficiente et efficace des cas. La communication sur les cas, plus particulièrement en ce qui concerne les réunions des comités de retour au travail, appuyait la gestion des cas. De plus, les plans de gestion des cas favorisaient en général la résolution efficace et efficiente des cas. Cependant, nous estimons que des améliorations sont nécessaires pour un certain nombre d’éléments. Les secteurs de risque que nous avons cernés sont décrits ci‑dessous :

Le rapport contient des recommandations visant à corriger ce qui est à l’origine de nos observations.

5.0 Réponse de la direction

La direction est en accord avec les constatations et les recommandations présentées dans le rapport d’audit. Elle a préparé un plan d’action de la gestion détaillé en réponse aux points soulevés dans le cadre de l’audit et aux recommandations qui y sont associées. Le plan d’action de la gestion sera entièrement mis en œuvre d’ici le 30 septembre 2015.

6.0 À propos de l’audit

6.1 Approche et méthodologie

Diverses méthodes ont servi à recueillir les éléments probants, notamment, l’examen de la documentation, des examens analytiques et des entrevues.

Examen de la documentation : des documents pertinents ont été examinés, notamment des lois, des politiques internes et externes et les lignes directrices connexes, des descriptions de travail, des organigrammes, des documents de formation et de sensibilisation, des renseignements tirés des activités de suivi et des rapports, des dossiers du SGRH et des dossiers de retour au travail.

Examens analytiques : dans le cadre de l’évaluation de l’analyse organisationnelle, l’équipe d’audit a examiné des décisions concernant les congés, des plans de retour au travail, des mesures de réadaptation professionnelle et d’adaptation en milieu de travail ainsi que des mécanismes d’appel et des évaluations médicales indépendantes.

Stratégie d’échantillonnage : afin de tenir compte des critères d’audit présentés à l’annexe A, un échantillon a été sélectionné parmi les dossiers suivants :

Les dossiers choisis ont été classés en fonction de l’emplacement, du type de dossier (congé pour accident du travail ou indemnités versées directement par une CAT), de la catégorie d’employés et du type de blessures. Des échantillons ont été pris au hasard à partir de ces types de dossier. Cette façon de procéder nous a permis d’examiner des dossiers qui avaient franchi toutes les étapes du processus de retour au travail et des dossiers de congé prolongé qui n’avaient pas été réglés dans un délai d’un an. Au total, 126 dossiers ont été examinés.

Les unités opérationnelles ont été choisies en fonction d’un certain nombre de facteurs, notamment : le nombre de cas congés pour accident du travail signalés, l’emplacement géographique, le type d’établissement ainsi que les contraintes financières et l’échéancier à respecter pour la réalisation des tests d’audit.

Entrevues : au total, 73 entrevues ont été réalisées auprès de cadres à l’administration centrale et aux administrations régionales, de membres de la direction des établissements, de membres du personnel de ressources humaines et de représentants syndicaux.

Visites d’unités opérationnelles : l’audit comportait des tests sur place dans les cinq régions et à l’administration centrale (se référer à l’annexe B pour obtenir la liste complète des unités opérationnelles choisies).

6.2 Travaux d’audit antérieurs

Afin de nous aider à déterminer la portée de l’audit, nous avons examiné des rapports d’audit internes et externes au sujet de domaines pour lesquels on avait déterminé que le SCC avait des lacunes et s’exposait à des risques et de domaines de risques récurrents. Les audits suivants étaient considérés comme pertinents :

6.3 Énoncé de conformité

Selon mon jugement professionnel à titre de dirigeante principale de la vérification, des procédures d’audit adéquates et appropriées ont été suivies et des éléments probants ont été recueillis pour confirmer l’exactitude de l’opinion énoncée dans le présent rapport. L’opinion est fondée sur une comparaison des conditions telles qu’elles existaient alors, avec les critères d’audit convenus par la direction. L’opinion formulée ne vaut que pour les questions examinées.

L’audit est conforme aux Normes relatives à la vérification interne au sein du gouvernement du Canada, comme en témoignent les résultats du programme d’assurance et d’amélioration de la qualité. Les éléments probants étaient suffisants pour fournir à la haute direction une preuve d’opinion fondée sur la vérification interne.

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Sylvie Soucy, vérificatrice interne autorisée
Dirigeante principale de la vérification

Glossaire

Programme d'aide aux employés
Programme confidentiel et à participation volontaire mis en place pour fournir de l'aide aux employés, et aux membres de leur famille, qui sont aux prises avec des problèmes d'ordre personnel ou professionnel pouvant nuire à leur bien-être et leur productivité. Aide, orientation et counseling à court terme seront fournis à tout employé ou membre de la famille qui en fait la demande.
Directive du commissaire 253
Gestion du stress à la suite d'un incident critique
Programme conçu principalement à l'intention des employés qui sont susceptibles d'être impliqués dans des incidents critiques. Le programme met l'accent sur deux volets. Le premier est préventif et vise à éduquer et préparer les employés à faire face au risque éventuel d'être exposés à des événements très stressants. Le deuxième a pour but de fournir des services de soutien, d'aide et de suivi aux personnes qui ont été impliquées dans des incidents critiques.
Directive du commissaire 253
Système de gestion des ressources humaines
Logiciel produit par PeopleSoft inc. et approuvé par le Secrétariat du Conseil du Trésor, dont se sert le Service correctionnel du Canada.
Congé pour accident du travail
Les employés visés par une convention collective ont droit à un congé pour accident du travail entièrement payé d'une durée maximale de 130 jours, selon la décision du gestionnaire compétent investi du pouvoir délégué, pourvu que l'admissibilité initiale et continue à des indemnités soit confirmée par la CAT. Il convient de noter que le congé de maladie ne couvre que la période entre la date de l'accident et celle où la CAT approuve la demande d'indemnisation. Suivant cette approbation, tous les congés de maladie utilisés sont portés au crédit de l'employé, et le congé pour accident du travail débute alors à la date de la blessure.
Il appartient au gestionnaire, ou autre personne désignée, de décider s'il y a lieu d'accorder un congé pour accident du travail d'une durée raisonnable.
Lignes directrices 254-2 du SCC
Comité de retour au travail
Groupe consultatif, au sein de l'établissement ou au niveau régional, formé pour examiner les cas d'accidents du travail ou de maladies professionnelles et leurs séquelles dans le but d'aider le gestionnaire à déterminer les possibilités qui s'offrent pour réintégrer les employés au milieu de travail. Ce comité, auquel participeront le syndicat, la gestion et les employés, examinera les cas de la CAT et facilitera le retour au travail de ces personnes.
Lignes directrices 254-2 du SCC
À l’échelle locale, les réunions ont lieu une fois par mois. À l’échelle régionale et nationale, elles ont lieu au minimum tous les trois mois.
Mandat du Comité de retour au travail
Plan de retour au travail
Le partage des responsabilités et la concertation des efforts en vue d'atteindre des objectifs communs reposent sur le plan dressé par écrit pour chaque retour au travail. C'est la route qui mène à la réintégration au travail de l'employé. Le plan de retour au travail fait état du but visé et des moyens à prendre pour y arriver.
Lignes directrices 254-2 du SCC
Réadaptation professionnelle
Programmes et services qui permettent au travailleur de retrouver, dans la mesure du possible, les gains qu'il touchait avant l'accident ou de rétablir sa capacité de gains.
Lignes directrices 254-2 du SCC
Appel interjeté par l’employeur auprès de la CAT
Les employeurs qui sont en désaccord avec une décision prise en réponse à une demande d'indemnisation présentée à une CAT ont le droit d'en discuter avec le décideur et d'interjeter appel de façon officielle lorsque le litige n'est pas réglé.
En règle générale, la plupart des CAT provinciales ont deux ou trois niveaux d'appel différents. Le premier niveau d’appel est le plus souvent appelé « révision » ou « réexamen » puisqu’il intervient au niveau opérationnel. Lorsqu’un gestionnaire ou un employé est en désaccord avec une décision prise en réponse à une demande d’indemnisation, la première étape consiste à demander au décideur de « réviser » ou de « réexaminer » sa décision. Certaines CAT offrent un deuxième niveau d’appel officiel, lequel est impartial, mais prévoit un examen interne de la décision de la CAT pour les employés et les employeurs qui continuent de la contester. Le dernier niveau d’appel offert aux employés et aux employeurs qui sont insatisfaits d’une décision est celui des tribunaux d’appel des accidents du travail, qui sont distincts et indépendants des CAT. Ces tribunaux sont des organismes quasi judiciaires externes autorisés à entendre les appels interjetés au dernier niveau concernant des décisions sur des demandes d’indemnisation. Les décisions des tribunaux d’appel des accidents du travail sont définitives; il n’existe aucune autre possibilité d’appel.
Fiche d’information du SCC : « Appels liés aux indemnisations des accidentés du travail »
Prestations d’indemnisation pour accident du travail
La Loi sur l’indemnisation des agents de l’État prévoit le dédommagement par des indemnisations de tous les fonctionnaires fédéraux qui ont été victimes d'accidents du travail.
Entrent dans les prestations :
  • une indemnité pour manque à gagner (si l'intéressé n'a pas droit à un congé d'accident du travail);
  • les soins médicaux, hospitaliers et autres;
  • les services de réadaptation;
  • une pension, si l'accident provoque une invalidité permanente;
  • les pensions versées aux personnes à charge des employés victimes d'un accident mortel dans l'exercice de leurs fonctions.
Politique du Conseil du Trésor intitulée L'indemnisation pour accident du travail
Indemnité d’accident du travail versée directement
Si un congé pour accident du travail n'est pas accordé à l'employé blessé ou malade, ce dernier peut toucher directement des indemnités de remplacement du revenu qui représentent un pourcentage du salaire normal, lequel est établi par la loi sur les accidents du travail de la province où ce travailleur exerce habituellement ses fonctions
Lignes directrices 254-2 du SCC
Adaptation en milieu de travail
Modification du travail ou des méthodes de travail afin de permettre à un employé de reprendre un emploi productif
Lignes directrices 254-2 du SCC

Annexe A : Critères d’audit

Le tableau suivant donne les critères d’audit, qui ont été définis de manière à atteindre les objectifs de l’audit et à en respecter la portée :

Objectifs Critères Respecté/respecté à quelques exceptions près/partiellement respecté/non respecté
  1. Évaluer dans quelle mesure un cadre de gouvernance est en place pour appuyer la gestion des accidents du travail.
1.1 Cadre stratégique du SCC : la directive et les lignes directrices connexes du SCC sont à jour, claires et conformes aux exigences. Partiellement respecté
1.2 Structure organisationnelle, rôles et responsabilités : la structure organisationnelle, les rôles et les responsabilités sont définis, documentés et compris. Partiellement respecté
1.3 Activités de formation et sensibilisation : les activités de formation ont été élaborées, données et suivies; le SCC contribue aux activités de sensibilisation aux traumatismes causés par le stress au travail. Respecté
1.4 Analyse organisationnelle : une analyse organisationnelle est réalisée et elle facilite le processus d'amélioration interne. Non respecté
  1. Évaluer dans quelle mesure les pratiques en matière de gestion des cas appuient la résolution efficiente et efficace des cas.
2.1 Communication : les réunions de comités, les documents au dossier et le dialogue permanent avec les employés blessés appuient la gestion des cas. Respecté
2.2 Décisions concernant les congés : les décisions concernant les congés sont prises au moment opportun et évaluées en fonction des exigences; les congés sont consignés convenablement et, au besoin, les crédits de congé sont rétablis. Non respecté
2.3 Plans de retour au travail : les plans de retour au travail appuient la gestion des cas et sont conformes aux exigences. Respecté à quelques exceptions près
2.4 Réadaptation professionnelle et mesures d'adaptation en milieu de travail : la réadaptation professionnelle et les mesures d'adaptation en milieu de travail appuient la gestion des cas. Respecté à quelques exceptions près
2.5 Mécanismes d'appel et évaluations médicales indépendantes : les mécanismes d'appel et les évaluations médicales indépendantes appuient la gestion des cas. Partiellement respecté

Annexe B : Lieux des visites d'unité opérationnelle

Région Unités opérationnelles
Atlantique Pénitencier de Dorchester
Établissement de Springhill
Établissement Nova pour femmes
Administration régionale
Québec Administration régionale
Ontario Établissement de Millhaven
Établissement de Collins Bay
Administration régionale
Prairies Pénitencier de la Saskatchewan
Centre psychiatrique régional
Administration régionale
Pacifique Établissement de Matsqui
Établissement de la vallée du Fraser pour femmes
Administration régionale
Administration centrale Administration centrale

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

SCC, Rapport sur les plans et les priorités 2014-2015

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Note de bas de page 2

Toute blessure subie au travail qui exige des soins médicaux doit être déclarée à la Commission des accidents du travail. Le nombre inclut les blessures déclarées et non déclarées.

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Note de bas de page 3

Plan stratégique pour la gestion des ressources humaines 2012-2013 à 2014-2015

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Note de bas de page 4

SCC, Rapport sur les plans et les priorités 2014-2015

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Note de bas de page 5

Toute blessure subie au travail qui exige des soins médicaux doit être déclarée à la Commission des accidents du travail. Le nombre inclut les blessures déclarées et non déclarées.

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Note de bas de page 6

Les chiffres étant arrondis, le total de pourcentage n’est pas nécessairement égal à cent.

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Note de bas de page 7

http://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=12139&section=text

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Note de bas de page 8

Selon les données enregistrées dans le SGRH pour la période visée par l’audit, soit du 1er avril 2012 au 31 décembre 2013

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Note de bas de page 9

Convention collective du groupe des services correctionnels (CX) (2013)

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Note de bas de page 10

SCC, Lignes directrices 254‑2, Programme de retour au travail

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Note de bas de page 11

Ibid.

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Note de bas de page 12

Ce nombre englobe non seulement les blessures qui ont donné lieu à une demande d’indemnisation à une CAT, mais toutes les blessures signalées au SCC.

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Note de bas de page 13

La portée de l’audit se limitait aux employés en congé pour accident du travail entre le 1er avril 2012 et le 31 décembre 2013.

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