Stratégie d'intervention basée sur la motivation

Rapports d'évaluation

Stratégie d'intervention basée sur la motivation

Division de l'évaluation
Secteur des politiques
Mai 2010

Remerciements

L’équipe d’évaluation tient à remercier le personnel et la direction de l’Établissement de Kent, de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui d’avoir participé à un sondage en ligne. Nous aimerions aussi exprimer nos vifs remerciements aux personnes qui ont participé à la séance de discussion. Nous remercions également Jim Love, Ronan Byrne et Blake McClennon pour leur patience et leur soutien tout au long du projet. Nous aimerions aussi exprimer notre gratitude envers les membres du groupe consultatif d’évaluation – Isabelle Bastien, Sébastien Girard, Joanne Hewitt, Jim Love, Jason Scott et Alanna Trayer – qui nous ont aidés à mener à terme la présente évaluation dans le délai prévu. En outre, nous rendons hommage à Vanessa Green et à Jean-François Talbot qui nous ont aidés à obtenir de précieux renseignements sur la formation du personnel et les finances. Nous aimerions aussi remercier les membres de la Division de la mesure du rendement d’avoir répondu rapidement à notre demande de données. Nous remercions en particulier Robin Lajeunesse de sa contribution à l’analyse bibliographique. En plus de leur rôle comme membres de l'équipe d'évaluation, des remerciements spéciaux sont adressés à Hassimiou Ly pour son aide dans le développement de la matrice d'évaluation contribuant ainsi à l’amélioration des questions d'évaluation, aussi bien que Christopher Rastin et Paul Verbrugge pour leur travail d’extraction de données et la réalisation des analyses statistiques pour ce projet. Enfin, nous tenons à adresser nos remerciements à tous les délinquants qui ont participé aux entrevues et qui ont fourni de précieux renseignements sur la SIBM.

Équipe d'évaluation

Rapport d’évaluation préparé par :

Amanda Nolan, analyste de l’évaluation
Direction de l’évaluation, Secteur des politiques
Service correctionnel du Canada

Chantal Carré, directrice
Direction de l’évaluation, Secteur des politiques
Service correctionnel du Canada

Membres de l’équipe d’évaluation :

Christopher Rastin, agent d’évaluation
Paul Verbrugge, agent d’évaluation
Hassimiou Ly, évaluateur principal

Stratégie d’intervention basée sur la motivation du Service
correctionnel du Canada

Signatures

Original signé par :

Pamela M. Yates
Directrice générale, Direction de l’évaluation
Secteur des politiques

le 27 juillet 2010
Date

Original signé par :

Lynn Garrow
Commissaire adjointe associée
Secteur des politiques

le 27 juillet 2010
Date

Sommaire

Introduction

La Direction de l’évaluation du Service correctionnel du Canada (SCC) a procédé à la présente évaluation afin de fournir aux décideurs les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions à long terme en matière de politiques stratégiques et d’investissements dans le domaine des programmes pour délinquants. La pertinence, la mise en œuvre, le succès et le rapport coût-efficacité de la Stratégie d’intervention basée sur la motivation (SIBM) ont été examinés conformément à la politique du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) sur l’évaluation .Note de bas de page 1 .

Motiver les délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels constitue un défi de taille pour le SCC. En 1999, un groupe de travail créé pour étudier les programmes de réinsertion sociale à l’Unité spéciale de détention (USD) a recommandé que les programmes comprennent des interventions visant à accroître la motivation des délinquants réfractaires à la participation aux programmes et à la planification correctionnelle. On a par la suite élaboré un plan de travail, qui a mené à l’établissement de la SIBM en octobre 2002. La SIBM a été mise en œuvre à l’USD en avril 2003 et a ensuite été incorporée dans la Stratégie d’intervention en isolement dans six établissements à sécurité maximale. La SIBM a également été incorporée aux Stratégies d’interventions correctionnelles intégrées (SICI), et a fait l’objet d’un projet pilote à l’Établissement de Kent, à l’Établissement de Millhaven et à l’Établissement de l’Atlantique entre 2003 et 2006. Cette initiative visait à faire face aux difficultés rencontrées dans les établissements à sécurité maximale comme la gestion des délinquants au comportement perturbateur, la participation des délinquants aux programmes correctionnels et leur achèvement au moment opportun et le manque d’interactions positives entre le personnel et les délinquants. Après la fin des SICI, divers établissements de tout le Canada ont continué de recourir à la SIBM afin de faire face à des facteurs comme les taux constamment élevés de délinquants en isolement et les faibles taux de participation aux programmes.

La présente évaluation portait principalement sur l’Établissement de Kent. Au cours du projet pilote des SICI, l’Établissement de Kent a mis en œuvre intégralement la SIBM et il l’a fait avec plus de succès que les autres établissements qui ont participé au projet pilote. De plus, l’Établissement de Kent a continué de recourir à l’approche de la SIBM, tant dans la formation du personnel et l’intervention auprès des délinquants en isolement que dans l’Unité à encadrement renforcé (UER). La mise en œuvre de la SIBM à l’Établissement de Kent a également mené à l’établissement d’activités relatives à la SIBM à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui. Comme ils se trouvent dans la même région que l’Établissement de Kent, ils font également l’objet de l’évaluation.

Profil

L’objectif principal de la SIBM consiste à motiver davantage les délinquants à changer leurs comportements problématiques et, donc, à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels, tout en contribuant à la sécurité du personnel et des autres délinquants.

La SIBM compte trois volets principaux : formation du personnel, intervention et ateliers d’acquisition de compétences. La formation du personnel vise à sensibiliser davantage le personnel au processus de changement et aux principes de la motivation, contribuant ainsi à un milieu de travail et à un cadre de vie positifs pour le personnel et les délinquants. Le volet intervention vise à accroître la faible motivation du délinquant à l’égard du changement en lui fournissant le soutien et l’encouragement nécessaires pour l’aider à amorcer un processus de changement positif. Les ateliers ont pour but d’améliorer l’adaptation des délinquants au milieu carcéral en leur enseignant des compétences en matière d’autocontrôle et de communications interpersonnelles.

La motivation obtenue grâce à l’intervention ainsi que les compétences acquises dans le cadre des ateliers devraient améliorer les attitudes et les comportements des délinquants, diminuer le nombre d’incidents en milieu carcéral, augmenter la participation des délinquants aux programmes correctionnels et à la réalisation de leur plan correctionnel et, à terme, favoriser le transfèrement des délinquants vers des établissements à niveau de sécurité moins élevé et la libération conditionnelle réussie.

Dépenses

Établissement de Kent
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

100 000 $

91 917 $

91 667 $

96 162 $

83 333 $

463 079 $

Fonctionnement

15 300 $

0

5 000 $

6 160 $

0

26 460 $

Réelles

Salaires

102 646 $

24 484 $

31 113 $

43 592 $

81 327 $

283 162 $

Fonctionnement

13 601 $

7 668 $

2 238 $

0

241

23 748 $

Réelles totales

306 910 $

Établissement de Matsqui
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

-

-

-

-

83 333 $

83 333 $

Fonctionnement

-

-

-

-

-

-

Réelles

Salaires

-

-

-

1 439 $

14 848 $

16 287 $

Fonctionnement

-

-

-

-

-

-

Réelles totales

16 287 $

Établissement Mountain
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

-

-

-

-

69 127 $

69 127 $

Fonctionnement

-

-

-

-

17 047 $

17 047 $

Réelles

Salaires

-

-

-

-

96 498 $

96 498 $

Fonctionnement

-

-

-

-

15 991 $

15 991 $

Réelles totales

112 489 $

Établissement de Kent, Établissement de Matsqui et Établissement Mountain
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

100 000 $

91 917 $

91 667 $

96 162 $

235 793 $

615 539 $

Fonctionnement

15 300 $

0

5 000 $

6 160 $

17 047 $

43 507 $

Réelles

Salaires

102 646 $

24 484 $

31 113 $

0

192 673 $

395 947 $

Fonctionnement

13 601 $

7 668 $

2 238 $

45 031 $

16 232 $

39 739 $

Réelles
totales

435 686 $Note de bas de page a

Notes de bas de page

Nota :

Note de bas de page a

Veuillez prendre note que les dépenses totales enregistrées pour la SIBM ne représentent que 22 p. 100 des affectations signalées.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Source : Système intégré de rapports de gestion (SIRG)

Stratégie d’évaluation

Pour la présente évaluation, nous avons utilisé une approche multiméthodes faisant appel à une méthodologie quantitative et qualitative pour atteindre les objectifs de l’évaluation établis. Cette approche comprenait les éléments suivants :

Il convient de noter que la présente évaluation a un certain nombre de limites. En premier lieu, seul un petit nombre de membres du personnel ont répondu au sondage mené à l’échelle des établissements, en particulier à l’Établissement de Kent, où il n’y avait que 11 répondants. Cela pose un problème, étant donné l’accent mis par l’évaluation sur l’Établissement de Kent, car il s’agit du seul établissement des trois examinés qui a offert l’intervention aux délinquants. De même, le nombre de délinquants interrogés était très petit en raison des difficultés posées par le calendrier et le délai. De plus, une des limites de l’évaluation était le manque général de données disponibles sur les programmes. En particulier, seulement 58 cas de délinquants provenant du SGD étaient disponibles pour l’analyse. En outre, il n’y avait pas de données sur l’état de préparation et la réceptivité aux traitements ainsi que les avantages des traitements, en raison des données incomplètes sur les tests effectués auprès des délinquants participants suivant les besoins, d’où l’impossibilité d’examiner les changements survenus avant et après l’intervention.

Aperçu des constatations et des recommandations

Dans l’ensemble, compte tenu des niveaux de motivation des délinquants au sein du SCC, notamment dans les établissements à sécurité maximale, la présente évaluation révèle que les interventions fondées sur la motivation sont pertinentes pour le SCC et qu’on doit les poursuivre. Toutefois, l’évaluation signale plusieurs problèmes de conception et de mise en œuvre qui font en sorte qu’il est difficile d’évaluer dans quelle mesure la SIBM atteint les résultats visés. Des analyses statistiques fondées sur les données disponibles n’indiquent pas que la SIBM a entraîné des changements dans les attitudes et comportements des délinquants ni dans les résultats correctionnels, mais les réponses qualitatives des membres du personnel aux sondages et celles des délinquants interrogés laissent entendre que la stratégie d’intervention mise en place à l’Établissement de Kent pourrait avoir eu des répercussions positives sur les délinquants en favorisant leur compréhension et leur motivation globale à changer leurs comportements perturbateurs

La Listedes principales constatations et des recommandations correspondantes présentée ci‑dessous pourrait jeter les fondements du repositionnement de la SIBM et de la révision de ses méthodes actuelles de prestation afin de respecter son esprit d’origine, si la SIBM devait être entièrement mise en œuvre ou intégrée au Modèle de programme correctionnel intégré (MPCI) en tant que volet essentiel.

Liste des principales constatations

Première constatation : Les interventions basées sur la motivation sont conformes aux priorités correctionnelles et aux stratégies de réinsertion sociale du SCC. De plus, il existe un besoin évident d'interventions basées sur la motivation étant donné les niveaux actuels de motivation des délinquants au sein du SCC et, en particulier, dans les établissements à sécurité maximale.

Deuxième constatation : Le mode d'utilisation de la SIBM diffère de sa conception originale. Des différences ont été observées entre les établissements, l'Établissement de Kent offrant l'intervention directement aux délinquants tandis que l'Établissement Mountain et l'Établissement de Matsqui mettent l'accent sur les interactions avec le personnel.

Troisième constatation : Un grand nombre de membres du personnel ont participé aux séances générales de sensibilisation du personnel visant à leur présenter les principes de la SIBM. Il n'y a pas eu de formation sur l'intervention et l'acquisition de compétences depuis 2006.

Quatrième constatation : Des critères de sélection clairs n'ont pas été établis pour la SIBM, car la candidature de tous les délinquants qui veulent participer à l'initiative est acceptée. Toutefois, le profil des participants disponibles a montré que la SIBM est surtout offerte aux délinquants affichant un niveau de motivation moyen, puis à ceux qui ont un faible niveau de motivation.

Cinquième constatation : Les données enregistrées sont incomplètes, ce qui réduit la capacité du SCC de déterminer de manière appropriée l'importance de la participation des délinquants à la SIBM et leurs progrès.

Sixième constatation : L'AC et la région du Pacifique ont eu de la difficulté à coordonner la SIBM, ce qui a nui à gestion et à la mise en œuvre générales de la stratégie d'intervention.

Septième constatation : Les membres du personnel qui ont répondu au sondage ont indiqué que la formation du personnel sur la SIBM avait contribué à les sensibiliser davantage et à améliorer leur attitude à l'égard des techniques de motivation, ce qui donne à penser que la sensibilisation du personnel a servi de base utile aux principes de la SIBM jusqu'à présent.

Huitième constatation : Les analyses quantitatives n'ont révélé au aucun écart significatif dans les niveaux de motivation des délinquants à l'égard du SPC avant et après la SIBM. Touefois, la rétroaction des délinquants interrogés a indiqué des effets positifs en ce qui concerne l'accroissement de la compréhension par les délinquants de leurs comportements perturbateurs et de leur motivation à changer ceux-ci.

Neuvième constatation : Les analyses quantitatives et qualitatives n'ont pas révélé que la SIBM avait un effet sur la participation des délinquants aux programmes correctionnels et à la réalisation de leur plan correctionnel.

Dixième constatation : Les analyses quantitatives n'ont pas révélé que la SIBM avait contribué à une réduction des incidents en milieu carcéral et des comportements perturbateurs, et la rétroaction des participants au sondage et aux entrevues concernant ce résultat était variable.

Onzième constatation : Les données quantitatives n'ont pas révélé que la participation à la SIBM avait un effet sur le transfèrement des délinquants dans des établissements d'un niveau de sécurité inférieur ou le succès de la libération conditionnelle.

Douzième constatation : D'après les données disponibles, les analyses coût-efficacité n'ont pas montré la capacité de la stratégie d'optimiser les ressources.

Treizième constatation : Les membres du personnel semblaient convenir que, dans l'ensemble, la formation sur la SIBM a contribué aux effets positifs sur le personnel et que la SIBM peut avoir des effets positifs sur les délinquants si l'intervention est mise en oeuvre intégralement.

Liste des recommandations

Recommandation 1 : Étant donné que la motivation des délinquants est essentielle pour les interventions correctionnelles, le SCC devrait intégrer, au besoin, des approches fondées sur la motivation aux stratégies correctionnelles de réinsertion sociale, notamment au MPCI.

Recommandation 2 : Même si les délinquants peuvent tirer parti d’approches fondées sur la motivation, le SCC devrait établir des critères de sélection pour joindre efficacement les délinquants qui bénéficieraient d’une stratégie d’intervention basée sur la motivation pour favoriser leur participation aux programmes correctionnels.

Recommandation 3 : Pour montrer les principaux résultats correctionnels de la SIBM, on devrait établir une stratégie claire de collecte et de suivi des données.

Recommandation 4 : Le SCC devrait s’assurer, au besoin, que les membres du personnel ont suivi la formation sur la SIBM et qu’ils sont encouragés à l’appliquer afin de favoriser un contexte où les délinquants peuvent participer activement à leur plan correctionnel.

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des figures

Liste des annexes

Liste des acronymes

AC
Autocorrélation
AC
Administration centrale
ACP
Autocorrélation partielle
ARIMA
Modèle autorégressif à moyenne mobile intégrée
BPR
Bureau de première responsabilité
CAOPC
Commissaire adjoint, Opérations et programmes correctionnels
CGRR
Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats
DC
Directive du commissaire
DEM
Date d’expiration du mandat
DMRRG
Division de la mesure du rendement et des rapports de gestion
EM
Entrevue motivationnelle
GEI
Gestionnaire, Évaluation et interventions
MPCI
Modèle de programme correctionnel intégré
MRRG
Mesure du rendement et rapports de gestion
MTC
Modèle transthéorique du changement
PAG
Plan d’action de la gestion
PPV
Programme de prévention de la violence
RPP
Rapport sur les plans et les priorités
SCC
Service correctionnel du Canada
SCT
Secrétariat du Conseil du Trésor
SGD
Système de gestion des délinquant(e)s
SGRH
Système de gestion des ressources humaines
SIBM
Stratégie d’intervention basée sur la motivation
SICI
Stratégies d’interventions correctionnelles intégrées
SIRG
Système intégré de rapports de gestion
SP
Sensibilisation du personnel
SPC
Suivi du plan correctionnel
UER
Unité à encadrement renforcé
USD
Unité spéciale de détention

1.0 Introduction

1.1 Historique

Motiver les délinquants à participer à leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels constitue un défi de taille pour le Service correctionnel du Canada (SCC). Selon les constatations du Comité d’examen du SCC (2007), il faut accroître les efforts pour renforcer la « réceptivité » des délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel. Dans son rapport final, le Comité a proposé d’introduire des stratégies comme les approches basées sur la motivation dans les pratiques correctionnelles afin de réduire la résistance des délinquants à la participation à la réalisation de leur plan correctionnel.

Selon les recommandations 16a et 16c du rapport, pour que les délinquants participent aux programmes recommandés dans leur plan correctionnel et les mènent à bonne fin, le SCC doit :

De plus, à la recommandation 18, le Comité a recommandé que le SCC analyse les raisons qui causent les faibles taux de participation des délinquants aux programmes d'éducation de base et élabore de nouvelles méthodes pour motiver et aider les délinquants à obtenir leurs certificats d'études avant la fin de leur période de liberté sous condition.

En outre, selon les rapports sur les plans et les priorités du SCC (RPP) Note de bas de page 2, la motivation des délinquants à changer constitue une question clé. En fait, le RPP de 20052006 indique que la Stratégie d’intervention basée sur la motivation (SIBM; SCC, 2005c) est une intervention possible pour donner suite à une des priorités du SCC en matière de programmes, soit

« élaborer et mettre en œuvre des programmes ciblés et des stratégies de gestion des cas pour les délinquants à risque élevé ».

De plus, dans le RPP de 2006‑2007, le SCC s’est engagé à permettre aux agents de libération conditionnelle d’acquérir les compétences nécessaires pour motiver les délinquants récalcitrants et renforcer leurs comportements positifs (SCC, 2006c). Par conséquent, le SCC s’est engagé à poursuivre la formation des agents de libération conditionnelle en matière de motivation des délinquants. Des RPP antérieurs (2001 2002; SCC, 2001; et 2002 2003; SCC, 2002) ont également considéré la motivation des délinquants comme un facteur clé de la gestion de ceux-ci, et des engagements ont été pris pour mettre en œuvre les interventions ciblées visant à accroître la motivation des délinquants à changer.

1.2 Contexte

En 1999, à la demande du sous-commissaire principal, un groupe de travail a été créé pour étudier les programmes de réinsertion sociale à l’Unité spéciale de détention (USD). L’une des tâches décrites dans le mandat du groupe de travail était d’analyser la participation des délinquants aux programmes et les problèmes connexes. Selon les constatations du groupe de travail, la motivation à l’égard de la réinsertion sociale et l’aide apportée dans ce domaine étaient considérablement limitées par des facteurs comportementaux et environnementaux, comme le contexte physique, la fragmentation de la population et la motivation des délinquants. Dans son rapport final (SCC, 1999), le groupe de travail a fait plusieurs recommandations en vue d’améliorer la prestation des programmes à l’USD et d’encourager les délinquants incarcérés à l’USD à participer plus activement à la réalisation de leur plan correctionnel. Il a recommandé en particulier que les programmes offerts à l’USD comprennent des interventions visant à augmenter la motivation des délinquants qui sont réfractaires à la participation aux programmes et à la réalisation de leur plan correctionnel, et que le personnel de l’USD reçoive une formation sur la technique d’entrevue motivationnelle afin de pouvoir aider les délinquants à atteindre leurs objectifs de réinsertion sociale. À la suite de ces recommandations, on a produit un plan de travail qui a mené à l’élaboration de la SIBM, en octobre 2002. En avril 2003, on a appliqué la SIBM à des délinquants de l’USD qui avaient des comportements de résistance et qui ne participaient pas à leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels.

Peu après sa mise en œuvre à l’USD, la SIBM a été incorporée à la Stratégie d’intervention en isolement (appelée auparavant « Programme pilote d'isolement ») pour améliorer les programmes dans les unités d’isolement dans six établissements à sécurité maximale (Atlantic, Edmonton, Port‑Cartier, Kingston, Donnacona et Kent).

La SIBM a également été incorporée aux Stratégies d'interventions correctionnelles intégrées (SICI), et a fait l'objet d'un projet pilote dans trois établissements à sécurité maximale (Établissements de Kent, de Millhaven et de l'Atlantique) entre 2003 et 2006. Cette initiative visait à faire face aux difficultés rencontrées dans les établissements à sécurité maximale comme la gestion des délinquants au comportement perturbateur, la prestation des programmes correctionnels et leur achèvement au moment opportun, et le manque d'interactions positives entre le personnel et les délinquants. Les SICI étaient composées de trois éléments interreliés :

  1. unités structurelles (création de trois unités distinctes - orientation, unité à encadrement renforcé [UER] et réinsertion sociale);
  2. formation du personnel sur l'approche de la SIBM; et
  3. intervention de la SIBM à l'intention des délinquants dans l'UER (intervention et ateliers d'acquisition de compétences).

Le projet pilote des SICI a pris fin en 2006 parce qu'on n'avait plus de fonds et qu'on n'avait pas de résultats pour appuyer la poursuite de l'initiative. Selon le rapport sur les résultats de la phase 1 des SICI (Blanchette et Moser, 2006), d'importantes questions structurelles et opérationnelles et questions liées à la population avaient empêché la mise en œuvre intégrale prévue du projet pilote; on n'avait donc pas suffisamment de données pour déterminer dans quelle mesure les résultats escomptés avaient été atteints. Après la fin des SICI, divers établissements de tout le Canada ont continué de recourir à la SIBM afin de faire face à des facteurs comme les taux constamment élevés de délinquants en isolement et les faibles taux de participation aux programmes.

La présente évaluation portait principalement sur l’Établissement de Kent. Au cours du projet pilote des SICI, l’Établissement de Kent a mis en œuvre intégralement la SIBM et il l’a fait avec plus de succès que les autres établissements qui ont participé au projet pilote. De plus, l’Établissement de Kent a continué de recourir à l’approche de la SIBM, tant dans la formation du personnel et l’intervention auprès des délinquants en isolement que dans l’Unité à encadrement renforcé (UER). La mise en œuvre de la SIBM à l’Établissement de Kent a également mené à l’établissement d’activités relatives à la SIBM à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui. Comme ils se trouvent dans la même région que l’Établissement de Kent, ils font également l’objet de l’évaluation. Les problèmes de mise en œuvre particuliers et les différences entre les trois établissements feront l’objet d’un examen dans la section du rapport portant sur les principales constatations (mise en œuvre).

1.3 Profil de la Stratégie d’intervention basée sur la motivation

L’objectif principal de la SIBM consiste à motiver davantage les délinquants à changer leurs comportements problématiques et, donc, à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels, tout en contribuant à la sécurité du personnel et des autres délinquants.

1.3.1 Objectifs

La SIBM compte trois volets principaux : formation du personnel, intervention et ateliers d’acquisition de compétences. Les objectifs de chaque volet sont les suivants (SCC, 2005a) :

  1. Formation du personnel : La formation du personnel vise à sensibiliser davantage le personnel au processus de changement et aux principes de la motivation, contribuant ainsi à l’adoption d’attitudes plus positives à l’égard du changement et de la réadaptation (Prochaska et DiClemente, 1986), et à l’amélioration des relations et des communications au sein du personnel et entre le personnel et les délinquants (Miller et Rollnick, 1991; 2002). Cette approche devrait permettre de créer un milieu de travail et un cadre de vie plus positifs pour le personnel et les délinquants.
  2. Intervention : Le volet intervention vise à accroître la faible motivation du délinquant à l’égard du changement en lui fournissant le soutien et l’encouragement nécessaires pour l’aider à amorcer un processus de changement positif. Ce processus de changement doit aider le délinquant à accepter sa responsabilité personnelle de modifier son comportement problématique. On s’attend à ce que le délinquant qui accepte sa responsabilité soit plus susceptible de participer aux programmes correctionnels et de réaliser son plan correctionnel (Prochaska et DiClemente, 1986).
  3. Ateliers d’acquisition de compétences : Les ateliers ont pour but d’améliorer l’adaptation des délinquants au milieu carcéral en leur enseignant des compétences en matière d’autocontrôle et de communications interpersonnelles.

Les compétences acquises dans le cadre des ateliers et la motivation obtenue grâce à l’intervention devraient améliorer les attitudes et les comportements des délinquants, diminuer le nombre d’incidents en milieu carcéral, augmenter la participation des délinquants aux programmes correctionnels et à la réalisation de leur plan correctionnel. Ces résultats devraient contribuer, à long terme, au transfèrement des délinquants vers un établissement à niveau de sécurité moins élevé et à une libération conditionnelle sans problème.

1.3.2 Description

Formation du personnel

Les séances de formation portent sur diverses questions, comme la motivation des délinquants, le travail en équipe et la communication positive, les milieux de travail efficaces et la capacité des délinquants de changer.

Cinq séances de formation ont été conçues pour la SIBM (SCC, 2005b) :

Dans l’ensemble, la formation du personnel est axée sur le principe de la réceptivité (Andrews et Bonta, 2003) et aide les intervenants à accepter les processus d’apprentissage des délinquants réfractaires au changement. On enseigne aux intervenants la flexibilité et des habiletés de motivation pour les aider à gérer la résistance des délinquants. On leur apprend à s’adapter au style et au rythme d’apprentissage du délinquant, c’est‑à‑dire à être attentif au degré d’attention du délinquant, à son niveau d’instruction et d’autonomie, à sa maturité, à sa capacité de lecture et à sa culture. Cette approche devrait contribuer à la réceptivité du délinquant à l’égard du traitement (SCC, 2005a).

Intervention

L’intervention repose sur trois modèles bien connus dans le domaine du changement et de la motivation (SCC, 2005a) : le modèle transthéorique du changement (MTC) conçu par Prochaska et DiClemente (1986), les principes de l’entrevue motivationnelle (EM) de Miller et Rollnick (1991) et le modèle de réduction des méfaits de Marlatt(1998).

Prochaska et DiClemente (1986) ont créé le modèle transthéorique (aussi connu sous le nom de modèle des stades du changement). Selon les prémisses de ce modèle, pour changer son comportement, le client doit acquérir une motivation suffisamment grande pour le faire et avoir confiance en ses capacités de réaliser ce changement. Le changement se produit en cinq stades :

  1. la précomtemplation,
  2. la contemplation,
  3. la préparation,
  4. l’action et
  5. le maintien.

La SIBM se divise en quatre étapes. À la première étape, l’intervenant aide le délinquant à cerner ses comportements problématiques et à diminuer sa résistance au changement. La deuxième étape correspond au stade de la contemplation; l’intervenant tente alors d’exacerber l’ambivalence du délinquant à l’égard du changement. À la troisième étape, l’intervenant aide le délinquant à surmonter son ambivalence et à accroître sa motivation à changer. Le délinquant doit alors se concentrer sur ses buts et réfléchir aux conséquences positives que le changement pourrait avoir. À la quatrième étape, le délinquant élabore un plan d’action pour réussir son changement. Lorsqu’il est prêt à passer au stade de l’action, il peut participer aux ateliers d’acquisition de compétences.

La SIBM repose aussi sur les principes de l’entrevue motivationnelle :

  1. exprimer de l’empathie,
  2. éviter l’argumentation,
  3. accepter la résistance,
  4. renforcer l’efficacité personnelle et
  5. développer la dissonance cognitive (Miller et Rollnick, 1991; 2002).

Les trois premiers principes sont cruciaux pour créer une relation de confiance entre le délinquant et l’intervenant. Le quatrième principe est essentiel à la motivation à l’égard du changement, puisqu’il permet d’aider le délinquant à augmenter la confiance qu’il a en ses capacités d’effectuer un changement. Le cinquième principe est le développement de la dissonance cognitive, qui permet au délinquant d’établir ses buts à court, à moyen et à long terme.

De plus, la SIBM s’inspire aussi de la philosophie du modèle de la réduction des méfaits de Marlatt (1998). L’intervenant doit respecter les objectifs que le délinquant s’est fixés et accepter toute amélioration du comportement afin d’encourager tout changement qui entraîne une diminution des conséquences négatives des comportements problématiques.

Ateliers d’acquisition de compétences

Dans la mesure où les comportements perturbateurs du délinquant sont liés à ses lacunes dans certains domaines de compétences, le délinquant peut participer à des ateliers d’acquisition de compétences après l’intervention. Ces ateliers sont fondés sur d’autres programmes correctionnels, en particulier le programme de prévention de la violence. Comme on suppose que le délinquant ne possède pas certaines compétences, les ateliers sont axés sur l’acquisition et la pratique des compétences définies par le délinquant. Ces compétences comprennent l’autocontrôle, la maîtrise de soi, l’amélioration de la communication, le contrôle des pensées à risque élevé, la prévention de la toxicomanie et la résolution de problèmes.

1.3.3 Modèle logique

Le modèle logique définit les liens entre les activités accomplies dans le cadre d’une politique, d’un programme ou d’une initiative et l’atteinte des résultats. Comme le montre la figure 1, le modèle logique de la SIBM délimite la philosophie et les questions pertinentes sur lesquelles reposent les principes de base de la SIBM et précise les interrelations entre les activités de l’initiative et les résultats escomptés.

Figure 1 : Modèle logique de la SIBM

Le modèle logique pour le programme de la Stratégie d'intervention basée sur la motivation (SIBM) est organisé verticalement avec six niveaux qui soulignent, de haut en bas, le processus qui comprend chaque niveau du modèle. À partir du haut du modèle et en descendant, les niveaux sont :

  • Activités du programme
  • Extrants du programme
  • Résultats immédiats du programme
  • Résultats intermédiaires du programme
  • Résultats à long terme du programme
  • Résultat ultime du programme

Les activités du programme sont :

  • Formation du personnel
  • Intervention ciblée
  • Ateliers d'acquisition de compétences

La description qui suit définira chaque activité du programme ainsi que leurs extrants, les résultats immédiats et les résultats intermédiaires.

Ensuite, la description définira les résultats à long terme et le résultat ultime du programme.

Les extrants des activités de formation du personnel de la SIBM sont les suivants :

  • Séances de formation et séances de formation pour les formateurs
  • Personnel formé

Le résultat immédiat des activités de la stratégie pour la formation du personnel est :

  • Personnel sensibilisé aux principes de la motivation

Les résultats intermédiaires des activités de la stratégie pour la formation du personnel sont les suivants :

  • Relations/communication améliorées au sein du personnel et entre le personnel et les délinquants
  • Attitudes améliorées du personnel à l'égard du changement et de la réadaptation

L'extrant des activités de la stratégie pour l'intervention ciblée sont les suivants :

  • Séances d'intervention auprès de délinquants ciblés

Les résultats immédiats des activités de la stratégie pour l'intervention ciblée sont :

  • Délinquants motivés à modifier leurs comportements problématiques
  • Délinquants motivés à participer aux programmes correctionnels et à réaliser leur plan correctionnel

Les résultats intermédiaires des activités de la stratégie pour l'intervention ciblée sont :

  • Attitudes et comportements améliorés des délinquants
  • Moins grand nombre d'incidents en établissement

L'extrant des activités de la SIBM pour les ateliers d'acquisition des compétences sont les suivants :

  • Ateliers donnés à des délinquants ciblés

Les résultats immédiats des activités de la stratégie pour les ateliers d'acquisition des compétences sont les suivants :

  • Acquisition de compétence d'autocontrôle et de relations interpersonnelles par les délinquants participants
  • Adaptation des délinquants au milieu carcéral

Le résultat intermédiaire des activités de la stratégie pour les ateliers d'acquisition des compétences est :

  • Plus grande participation aux programmes correctionnels et à la réalisation du plan correctionnel et achèvement de ceuxci

Après les résultats intermédiaires de la SIBM pour la formation du personnel, l'intervention ciblée et les ateliers d'acquisition de compétences, les résultats à long terme de la stratégie sont les suivants :

  • Meilleurs milieu de travail et cadre de vie
  • Transfèrement vers un établissement de niveau de sécurité moins élevé et libération conditionnelle sans problème

Après les résultats à long terme de la stratégie, le résultat ultime de la Stratégie d'intervention basée sur la motivation est de contribuer à la sécurité du personnel et des délinquants dans les établissements et à la sécurité publique.

Les résultats attendus de la SIBM sont les suivants :

1.3.4 Structure de gouvernance

Le commissaire adjoint, Opérations et programmes correctionnels (CAOPC), a la responsabilité ultime de la SIBM. Le directeur, Programmes de réinsertion sociale, est responsable de la prestation de la SIBM. La gestion de la SIBM et de son contenu relève du gestionnaire des Programmes pour les délinquants, Division des programmes de réinsertion sociale, qui relève du directeur. Au niveau des établissements, les personnes chargées de l’intervention auprès des délinquants relèvent du gestionnaire des Programmes.

1.3.5 Dépenses

La SIBM semble avoir été financée à partir de trois sources différentes :

  1. Selon les documents financiers fournis par l'Administration centrale (AC) et la région du Pacifique, des fonds destinés à la SIBM ont été reportés de 2005‑2006 à 2007‑2008. Ces fonds devaient servir à la formation. Plus particulièrement, l’Établissement de Kent a reçu 110 300 $ en 2005‑2006, 200 000 $ en 2006‑2007 et 102 000 $ en 2007‑2008.Note de bas de page 3 En 2007-2008, l’Établissement de Matsqui s’est vu octroyer 150 000 $.
  2. Depuis 2005‑2006, la SIBM a été financée au moyen de fonds réaffectés à partir de la Stratégie d’intervention en isolement (SCC, 2006b). Ces fonds semblent provenir d’allocations du Conseil du Trésor obtenues dans le cadre du Plan national d'immobilisations, de logement et d'opérations (PNILO) de 1999 pour la mise en œuvre du Programme de prévention de la violence.Note de bas de page 4. Les fonds reçus dans le cadre de cette présentation visaient à financer les coûts d’un psychologue (PS-04) et d’un agent de programme (WP-04) chargés de la prestation du programme. Les fonds annuels prévus dans la présentation s’élevaient à 138 453 $ (SCC, 2008).
  3. En 2008, le Comité de direction du SCC a approuvé une affectation annuelle de 300 000 $ pour poursuivre la SIBM dans la région du Pacifique. Ces fonds ont été codés sous le modèle d’affectation du SCC et ne figurent pas dans une initiative en particulier.

Les affectations totales pour la SIBM depuis 2004‑2005 correspondent à 1 989 865 $ (voir le tableau 1).

Tableau 1 : Affectations à la SIBM dans la région du Pacifique
Source 2004-2005Note de bas de page a 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

Fonds reportés

110 300 $

200 000 $

252 000 $

Stratégie d’intervention en isolement

138 453 $

138 453 $

138 453 $

138 453 $

138 453 $

Approbation du Comité de direction

300 000 $

300 000 $

Autre

135 300 $

Total

135 300 $

248 753 $

338 453 $

390 453 $

438 453 $

438 453 $

Notes de bas de page

Nota :

Note de bas de page a

Veuillez prendre note que les affectations de la région du Pacifique pour l’exercice en cours s’élevaient à 135 300 $ et ont été transférées à partir de la réserve opérationnelle. Le compte rendu de décisions n’était pas disponible pour confirmer l’approbation de ce transfert

Retour à la référence de la note de bas de page a

Le budget et les dépenses réelles de l’Établissement de Kent, de l’Établissement de Matsqui et de l’Établissement Mountain figurent au tableau 2.

Tableau 2 : Budget et dépenses de la SIBMNote de bas de page 5

Établissement de Kent
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

100 000 $

91 917 $

91 667 $

96 162 $

83 333 $

463 079 $

Fonctionnement

15 300 $

0

5 000 $

6 160 $

0

26 460$$

Réelles

Salaires

102 646 $

24 484 $

31 113 $

43 592 $

81 327 $

283 162 $

Fonctionnement

13 601 $

7 668 $

2 238 $

0

241

23 748 $

Réelles totales

306 910 $

Établissement de Matsqui
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

-

-

-

-

83 333 $

83 333 $

Fonctionnement

-

-

-

-

-

-

Réelles

Salaires

-

-

-

1 439 $

14 848 $

16 287 $

Fonctionnement

-

-

-

-

-

-

Réelles totales

16 287 $

Établissement Mountain
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

-

-

-

-

69 127 $

69 127 $

Fonctionnement

-

-

-

-

17 047 $

17 047 $

Réelles

Salaires

-

-

-

-

96 498 $

96 498 $

Fonctionnement

-

-

-

-

15 991 $

15 991 $

Réelles totales

112 489 $

Établissement de Kent, Établissement de Matsqui et Établissement Mountain
2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Total

Budget

Salaires

100 000 $

91 917 $

91 667 $

96 162 $

235 793 $

615 539 $

Fonctionnement

15 300 $

0

5 000 $

6 160 $

17 047 $

43 507 $

Réelles

Salaires

102 646 $

24 484 $

31 113 $

0

192 673 $

395 947 $

Fonctionnement

13 601 $

7 668 $

2 238 $

45 031 $

16 232 $

39 739 $

Réelles totales

435 686 $Note de bas de page a

Notes de bas de page

Nota :

Note de bas de page a

Veuillez prendre note que les dépenses totales enregistrées pour la SIBM ne représentent que 22 p. 100 des affectations signalées.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Source: Système intégré de rapports de gestion (SIRG)

2.0 Stratégie d'évaluation

La Direction de l'évaluation du SCC a procédé à la présente évaluation afin de fournir aux décideurs les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions à long terme en matière de politique stratégique et d’investissement dans le domaine des programmes pour délinquants. L’évaluation était de nature formative et sommative, et elle portait sur la pertinence, la mise en œuvre, le succès, le rapport coût-efficacité et les résultats imprévus. Une grille d’évaluation détaillée figure à l’annexe A.

2.1 Objectifs de l’évaluation

Les résultats attendus suivants ont été définis pour chaque objectif de l’évaluation :

Objectif no 1 : pertinence

  1. La SIBM est compatible avec les priorités correctionnelles et les autres stratégies de réinsertion sociale.

Objectif no 2 : mise en œuvre

  1. La SIBM est utilisée comme intervention par les agents de programmes correctionnels et les autres membres du personnel formés;
  2. Le taux de participation à la SIBM par le groupe cible est élevé.
  3. La mise en œuvre de la SIBM est faite conformément aux normes décrites dans la stratégie; et,
  4. La SIBM fait l’objet d’une coordination entre l’administration centrale et les régions.

Objectif no 3 : succès

  1. Les extrants prévus sont produits par l’initiative;
  2. La participation à la formation du personnel sur la SIBM contribue à augmenter la sensibilisation du personnel correctionnel et à améliorer ses attitudes à l’égard des principes de la motivation et des stades du changement;
  3. La participation à la SIBM permet aux délinquants de mieux comprendre leurs comportements perturbateurs et les motive à modifier ces comportements;
  4. La participation à la SIBM aide les délinquants à participer aux programmes correctionnels ainsi qu’à la réalisation de leur plan correctionnel et à les terminer;
  5. La SIBM contribue à réduire le nombre d’incidents et de comportements perturbateurs dans les établissements;
  6. La SIBM contribue au transfèrement des délinquants vers des établissements de niveau de sécurité moins élevé et(ou) à la libération conditionnelle sans problème; et,
  7. La SIBM contribue à l’amélioration des communications au sein du personnel et entre le personnel et les délinquants, ce qui contribue finalement à l’amélioration du milieu de travail et du cadre de vie.

Objectif no 4 : rapport coût-efficacitéNote de bas de page 6

  1. Les extrants/résultats attendus de la SIBM ont été atteints de façon efficace au moyen des fonds prévus.

Objectif no 5 : effets imprévus

  1. Résultats imprévus.

2.2 Méthode d’évaluation

Pour la présente évaluation, nous avons utilisé une approche multiméthodes faisant appel à une méthodologie quantitative et qualitative pour déterminer les objectifs de l’évaluation. Cette approche comprenait les éléments suivants :

2.2.1 Mesures et procédures

Groupe de discussion

Des coordonnateurs de la formation du personnel et des intervenants de l’Établissement de Kent, de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui ont été invités à participer à une séance de discussion avec des membres de la Direction de l’évaluation. On a aussi demandé à ces personnes d’inviter d’autres membres du personnel ayant reçu une formation sur la SIBM de chacun de leurs établissements respectifs à y participer. Au total, 11 personnes ont participé à la séance de discussion : cinq de l’Établissement de Kent, cinq de l’Établissement Mountain et une de l’Établissement de Matsqui. Il s’agissait de membres du personnel chargés du fonctionnement, de la gestion et de l’administration de la SIBM. Au cours de la séance, les participants ont fait part de leur opinion au sujet de la mise en œuvre de la SIBM et des difficultés rencontrées et ils ont formulé des recommandations.

Entrevues avec des informateurs clés

Des entrevues téléphoniques ont eu lieu avec des personnes (N=5) qui avaient participé étroitement à la mise en œuvre et à la prestation de la SIBM depuis sa création à l’Établissement de Kent. Leurs réponses ont servi tout au long du rapport d’évaluation à préciser les questions de mise en œuvre et à corroborer les renseignements et les réponses obtenues par d’autres moyens.

Entrevues avec des délinquants

Des membres du personnel de la Direction de l’évaluation ont interrogé 15 délinquants à l’Établissement de Kent ayant participé ou participant à la SIBM. Le protocole des entrevues comprenait une combinaison de questions ouvertes et de questions fermées. Les questions fermées étaient surtout sous forme d’échelles de Likert et de questions dichotomiques (oui/non). Huit des délinquants interrogés faisaient partie de la population générale tandis que six étaient placés en isolement et un se trouvait en isolement protecteur. Tous les délinquants, sauf un, ont indiqué qu’ils participaient actuellement à la SIBM, et neuf ont signalé qu’ils y avaient déjà participé. Sur les 15 délinquants, neuf ont dit qu’ils bénéficiaient de services dans le cadre de la SIBM dans la population générale, huit dans l’UER, sept en isolement, un dans l’USD et un en isolement protecteur.

Sondages auprès d’intervenants

Le questionnaire conçu pour les membres du personnel a été créé au moyen du logiciel SNAP Surveys. Le sondage comprenait une combinaison de questions ouvertes et de questions fermées. Les questions fermées étaient surtout sous forme d’échelles de Likert et de questions dichotomiques (oui/non). Les questionnaires ont été placés dans InfoNet du SCC et envoyés à tous les employés de l’Établissement de Kent, de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui pour qu’ils y répondent volontairement au cours d’une période de deux semaines. D’autres intervenants clés de l’AC ayant participé à l’élaboration de la stratégie d’intervention ont également été invités à y répondre. Après la collecte des données, les réponse ont été importées dans le logiciel SNAP Surveys et exportées et analysées au moyen du Progiciel de statistiques pour les sciences sociales (SPSS). Les données qualitatives ont été transférées dans un document en Microsoft Word, où des thèmes pertinents ont été générés par des analystes de la Direction de l’évaluation.

En ce qui concerne les données quantitatives, il convient de noter que les réponses « ne sais pas » et les non-réponses ont été exclues au moment du calcul des fréquences et des pourcentages. De plus, les réponses pour les échelles de Likert à cinq éléments ont souvent été regroupées en trois catégories; par conséquent, les éléments inférieurs ont été agrégés, les éléments intermédiaires ont été conservés et les deux éléments supérieurs ont été agrégés. Par exemple, « pas du tout d’accord » et « pas d’accord » ont été agrégés pour donner « pas d’accord » tandis que « plus ou moins d’accord » est demeuré et que « d’accord » et « tout à fait d’accord » ont été agrégés pour donner « d’accord ».

Le sondage a été conçu pour des personnes qui étaient au moins assez familières avec les buts et les objectifs de la SIBM. Quatre-vingt-cinq personnes ont commencé le sondage en ligne alors que 70 connaissaient assez les objectifs pour répondre à tout le questionnaire.

La majorité des répondants ont indiqué que leur poste actuel se classait dans la catégorie des agents de correction (22 %; n=15/69), des programmes correctionnels (13 %; n=9/69), des services d’administration (9 %; n=6/69), des gestionnaires correctionnels (7 %; n=5/69) et des services de santé (7 %; n=5/69). Les autres catégories étaient les suivantes : directeur adjoint, gestion de cas, aumônerie, finances, services alimentaires, informatique, services et approvisionnement des établissements, entretien, agent de libération conditionnelle, psychologie, sécurité et autre. Seize pour cent (n=11/70) des répondants faisaient partie des effectifs de l’Établissement de Kent, 23 % (n=16/70), de l’Établissement de Matsqui, 59 % (n=41/70), de l’Établissement Mountain et 3 % (n=2/70) étaient des membres du personnel de l’AC ayant participé à la conception de la SIBM.

Examen de documents

Voici les documents examinés pour les divers volets de l’évaluation :

Données automatisées

Le SGD (base de données automatisée du SCC) a servi à extraire les données concernant les participants à la SIBM et un groupe de référence ainsi qu’à déterminer les taux des divers résultats des établissements.

2.2.2 Analyses

Entrevues et sondage

Des fréquences et des pourcentages ont été calculés pour toutes les questions fermées, et des thèmes pertinents ont été générés pour toutes les questions ouvertes. Les thèmes qualitatifs issus des questions ouvertes fournissent le contexte des données quantitatives tout au long du rapport d’évaluation.

Analyses statistiques

Deux sortes d’analyses ont été effectuées :

  1. des analyses fondées sur les délinquants; et
  2. des analyses fondées sur les taux observés en établissement.

Des analyses fondées sur les délinquants n’ont été réalisées que pour les participants de l’Établissement de Kent. Plus particulièrement, des comparaisons prétest et post-test ont été établies pour diverses mesures (c.‑à‑d. suivi du plan correctionnel [SPC], classement par niveau de sécurité, accusations d’infraction disciplinaire et participation aux programmes) dans le cas des délinquants qui ont participé à la SIBM. De plus, des comparaisons post-test ont été établies avec un groupe de référence composé de délinquants choisis selon un jumelage individualisé pour les mêmes mesures. Pour chaque délinquant du groupe étudié, on a choisi un détenu de l’Établissement de Kent qui lui correspondait le plus pour les caractéristiques suivantes :

  1. durée de la peine totale;
  2. groupe d’âge;
  3. niveau de sécurité;
  4. appartenance à un groupe autochtone; et
  5. risque concernant le SPC.

La date de référence, après laquelle les mesures post-test ont été prises, a été déterminée d’après la durée de la peine que le délinquant jumelé du groupe étudié avait purgée au moment de sa première participation à la SIBMNote de bas de page 7. Chaque délinquant a été relié à sa contrepartie jumelée.

Les données sur les délinquants ont été analysées au moyen du test de Wilcoxon pour observations appariéesNote de bas de page 8 ou d’une analyse de régression logistique par mesures répétéesNote de bas de page 9, selon la nature des données. Des analyses fondées sur les taux des établissements ont été effectuées pour l’Établissement de Kent, l’Établissement de Matsqui et l’Établissement Mountain. En particulier, dans le cas des analyses fondées sur les taux des établissements, on a utilisé une série chronologique interrompue (c.‑à‑d. le modèle autorégressif à moyenne mobile intégrée [ARIMA] pour examiner les variations associées à la mise en œuvre de la SIBM en ce qui concerne les taux des divers résultats. Des taux ont été calculés par mois, d’avril 2000 à décembre 2009, soit au total 117 mois. Les taux pour les résultats suivants ont été calculés :

  1. les accusations d’infraction disciplinaire;
  2. isolement imposé;
  3. participation aux programmes ou au travail;
  4. réévaluation à la hausse du niveau de sécurité; et
  5. réévaluation à la baisse du niveau de sécurité.

Les dates de mise en œuvre de la SIBM dans les trois établissements différaient; par conséquent, la durée des périodes préalables et postérieures à l’intervention divergeait d’un établissement à l’autre.

Les constatations générales de l’analyse des séries chronologiques interrompues seront examinées par rapport à la présentation simple des taux moyens préalables et postérieurs pour les diverses mesures des résultats. Une présentation technique des résultats figure à l’annexe B.

2.2.3 Limites

L’évaluation en cours présente un certain nombre de limites à prendre en considération. En outre, plusieurs problèmes de mise en œuvre de la stratégie d’intervention ont surgi pendant l’évaluation; pour répondre aux principales questions soulevées par l’évaluation, il a fallu résoudre des difficultés importantes.

Une limite était l’utilisation des protocoles des entrevues et du sondage établis pour l’évaluation. Plus particulièrement, en raison des problèmes de mise en œuvre rencontrés, les protocoles utilisés n’indiquaient pas comment l’intervention s’était déroulée dans les différents établissements ou le début de la prestation de l’intervention à partir de son concept original. Par exemple, pendant les entrevues avec les délinquants, il a fallu adapter plusieurs questions pour mieux tenir compte de la situation particulière d’un délinquant par rapport à la SIBM.

Le petit échantillon de membres du personnel sondés aux trois établissements constituait une autre limite. Même si tous les membres du personnel avaient été invités à participer, le taux de réponse a été très faible (6 % des membres du personnel actuels dans les trois établissements). Par conséquent, il est peut‑être impossible d’appliquer les réponses à tous les membres du personnel. Cela a également réduit la possibilité d’examiner les points de vue du personnel sur les changements survenus dans le milieu carcéral par suite de la SIBM. En outre, une très petite partie des membres de l’Établissement de Kent ont participé au sondage. Cela pose un problème, étant donné l’accent mis par l’évaluation sur l’Établissement de Kent, car il s’agit du seul établissement des trois examinés qui a offert l’intervention aux délinquants.

De même, le nombre de délinquants interrogés était très petit en raison des difficultés posées par le calendrier et le délai. Bon nombre des délinquants qui avaient participé à la SIBM étaient placés en isolement en raison de la fermeture de l’UER, ce qui a empêché les membres de l’équipe de la Direction de l’évaluation d’avoir accès à eux. Par conséquent, il est peut-être impossible d’appliquer les réponses à tous les participants à la SIBM.

De plus, une des limites de l’évaluation était le manque général de données disponibles sur les programmes. Par exemple, les documents appropriés pour suivre les progrès antérieurs et postérieurs à la SIMB des délinquants (c.‑à‑d. échelles sur l’état de préparation et la réceptivité aux traitements ainsi que les avantages des traitements) n’ont pas été remplis. De plus, les évaluations préalables et postérieures à la SIBM effectuées avec le personnel pendant les séances de formation n’ont pas été réalisées de manière uniforme. En raison des fichiers de données incomplets, il était donc impossible d’examiner statistiquement les variations survenues avant et après l’intervention.

De plus, des erreurs de codage ont été rencontrées dans les données sur la formation du personnel, qui ont nui à la possibilité de déterminer le nombre précis de membres du personnel qui ont reçu une formation pendant les diverses séances sur la SIBM.

Enfin, il y avait un nombre relativement faible de participants à la SIBM dans les données provenant du SGD qui ont servi à effectuer les analyses fondées sur les délinquants. Il semble que seuls les délinquants qu’on considère comme ayant terminé la SIBM ont été effectivement enregistrés dans le SGD tandis que ceux qui n’ont terminé que certains éléments n’ont pas été enregistrés. Les intervenants de la SIBM ont tenu un registre des délinquants ayant participé à la SIBM, quel que soit leur degré de participation; toutefois, ces données ne sont pas fiables, car les taux de participation, les dates d’achèvement et les raisons pour lesquelles ils n’ont pas terminé la SIBM sont inconnus.

3.0 PRINCIPALES CONSTATATIONS

Les résultats sont présentés sous les objectifs respectifs de l’évaluation, à savoir :

  1. pertinence,
  2. mise en œuvre,
  3. succès,
  4. rapport coût-efficacité,
  5. résultats imprévus ou autres.

3.1 Objectif no 1 : pertinence

Objectif de l’évaluation : La SIBM est-elle compatible avec les priorités correctionnelles et les autres stratégies de réinsertion sociale de l’organisme et de l’ensemble du gouvernement?

Première constatation : Les interventions basées sur la motivation sont conformes aux priorités correctionnelles et aux stratégies de réinsertion sociale du SCC. De plus, il existe un besoin évident d'interventions basées sur la motivation étant donné les niveaux actuels de motivation des délinquants au sein du SCC et, en particulier, dans les établissements à sécurité maximale.

Compatibilité avec les priorités correctionnelles et les stratégies de réinsertion sociale

L’objectif de la SIBM visant à motiver davantage les délinquants à changer leurs comportements problématiques est compatible avec l’énoncé de mission du SCCNote de bas de page 10, c.‑à‑d.

« contribuer à la sécurité publique en incitant activement et en aidant les délinquants à devenir des citoyens respectueux des lois, tout en exerçant sur eux un contrôle raisonnable, sûr, sécuritaire et humain ».

L’initiative est également liée à l’activité du programme Interventions correctionnelles du SCC et appuie le résultat stratégique suivant du SCC : la garde, les interventions correctionnelles et la surveillance des délinquants dans la collectivité et dans les établissements contribuent à la sécurité publique (SCC, 2009b).

Par conséquent, la majorité des membres du personnel sondés ont convenu que les buts et les objectifs de la SIBM sont compatibles avec la mission du SCC (89 %; n=62/70). Au moyen d’énoncés qualitatifs, les membres du personnel ont également indiqué que la SIBM est compatible avec le mandat du SCC (n=5) et qu’elle offre des outils supplémentaires au personnel (n=5). Lorsqu’on leur a demandé quels étaient, à leur avis, les buts et les objectifs de la SIBM, les membres du personnel ont en grande partie répondu qu’elle visait à motiver les délinquants à changer leurs comportements problématiques (n=40), à améliorer la communication (n=25), à inciter les délinquants à participer aux programmes correctionnels et à leur plan correctionnel. (n=15) et à renforcer la sécurité de l’établissement (n=9).

Nécessité d’améliorer la motivation des délinquants et les interventions motivationnelles

La motivation des délinquants à changer de comportement et à participer aux programmes correctionnels a des conséquences importantes pour les résultats et l’achèvement des programmes (Bottos, 2009; Stewart et Cripps Picheca, 2001). Les délinquants qui abandonnent les programmes correctionnels ou en sont expulsés présentent généralement un risque plus élevé, ont des besoins plus grands et affichent des niveaux de motivation moins élevés à l’égard d’une intervention que les délinquants qui terminent les programmes (Nunes et Cortoni, 2006). De plus, les décrocheurs enregistrent des taux de récidive plus élevés après leur mise en liberté (Bottos, 2009; Hanson et coll., 2002; Stewart et Cripps Picheca, 2001). Par conséquent, il a été indiqué que la prestation de programmes préparatoires aux délinquants à risque élevé et à grands besoins pour résoudre les problèmes de réceptivité (comme une faible motivation) peut réduire la probabilité de l’abandon et de l’expulsion (Nunes et Cortoni, 2006). Dans la même veine, une récente méta-analyse a montré que les programmes qui s’inspiraient des principes du risque, des besoins et de la réceptivité enregistraient le taux de réduction le plus élevé de récidive sexuelle et générale (Hanson, Bourgon, Helmus et Hodgson, 2009).

Par conséquent, il y a un besoin évident de techniques de motivation dans le domaine des services correctionnels afin d’augmenter les chances des délinquants de mener à bonne fin les programmes et, à terme, de réintégrer la société. Des stratégies comme les entrevues motivationnelles et le modèle transthéorique du changement ont été utilisées dans beaucoup de domaines d’intervention, dont les services correctionnels.

Entrevues motivationnelles et modèle transthéorique du changement

L’entrevue motivationnelle (EM) est une méthode de communication complexe visant à renforcer la motivation intrinsèque fondée sur la croyance selon laquelle la motivation est un état de préparation au changement qui peut fluctuer au fil du temps et dans différentes situations (Miller et Rollnick, 1991). Elle a été conçue en tant que stratégie pratique pour préparer des individus à modifier leur comportement ou à suivre une thérapie et à s’y engager entièrement. À cette fin, on crée un climat positif en exprimant de l’empathie, en définissant l’écart entre le comportement actuel et les objectifs de l’individu, en évitant les disputes et la confrontation, en faisant face à la résistance en reformulant les affirmations du client à l’égard du changement et en encourageant la résolution des problèmes, et en appuyant l’auto-efficacité (Miller et Rollnick, 1991). L’EM est souvent examinée en même temps que le modèle transthéorique du changement (MTC) élaboré par Prochaska et DiClemente (1986), et elle suppose que ce ne sont pas tous les clients qui sont prêts à changer et que leur niveau de préparation peut différer (Andrews et Bonta, 2003).

L’efficacité de l'EM et du MTCcontre la toxicomanie, l'alcoolisme et le tabagisme a été largement démontrée (Carey, Carey, Maisto et Purnine, 2002; Carroll et coll., 2006; DiClemente, Bellino et Neavins, 1999; Lincourt, Kuettel et Bombardier, 2002; McKee et coll., 2007; Mendel et Hipkins, 2002; Schneider, Casey et Kohn, 2000; Spirito et coll., 2004). Des résultats variables ont été obtenus lorsque l'EM et le MTC ont été appliqués aux problèmes de santé mentale (Chanut, Brown et Dongier, 2005; Martino, Carroll, O'Malley et Rounsaville, 2000; Westra et Dozois, 2006) et physique (Dunn, Neighbors et Larimer, 2006).

Plus récemment, l’EM , parfois envisagée dans le cadre d’un MTC, a été utilisée dans le cas de populations correctionnelles afin d’inciter des délinquants à suivre un traitement visant à réduire la récidive. Par exemple, dans une étude des services de probation, l’utilisation de l’EM était significativement associée à l’amélioration de l’attitude des délinquants (Harper et Hardy, 2000). L’EM peut aussi être considérée comme une intervention dont l’utilisation convient très bien à un milieu correctionnel en raison de sa brièveté, de son efficacité comme traitement préalable et intervention autonome et de la possibilité d’y avoir recours malgré des ressources limitées (Stein et coll., 2006).

Environnement actuel du SCC

Le niveau de motivation d’un délinquant est évalué au moment de l’évaluation initiale et à divers moments de sa peine; il peut être considéré comme faible, moyen ou élevé.Note de bas de page 11 Le 28 janvier 2010, un instantané de la population des établissements fédéraux du SCC a révélé que 6 % des délinquantes et 20 % des délinquants étaient considérés comme ayant un faible niveau de motivation.Note de bas de page 12 Comme il a été mentionné plus haut, il est plus difficile de faire participer les délinquants peu motivés au processus de changement, et ceux-ci ont tendance à ne pas terminer les programmes. Ils constituent donc un groupe important auprès duquel il faut intervenir pour les motiver.

Comme la SIBM a été créée au départ pour faire face aux problèmes rencontrés dans les établissements à sécurité maximale, un instantané des niveaux de motivation des délinquants dans les établissements à sécurité maximale du SCC a été examiné (voir la figure 2).Note de bas de page 13 Cinquante-cinq pour cent des délinquants ont été considérés comme ayant un niveau de motivation moyen, 41 %, comme ayant un niveau de motivation faible et 3 %, comme ayant un niveau de motivation élevé.

Figure 2 : Niveaux de motivation des délinquants dans les établissements à sécurité maximale du SCC

Source : Données extraites des RADAR le 16 mars 2010

Dans le cadre de l’évaluation actuelle, des instantanés des niveaux de motivation des délinquants à l’Établissement de Kent, à l’Établissement de Matsqui et à l’Établissement Mountain ont également été examinés (voir les figures 3 et 4).Note de bas de page 14 Trente-cinq pour cent des délinquants à l’Établissement de Kent ont été considérés comme ayant un faible niveau de motivation, tandis que 17 % et 22 % ont été considérés comme ayant de faibles niveaux de motivation à l’Établissement de Matsqui et à l’Établissement Mountain, respectivement.

Figure 3 : Niveaux de motivation à l’Établissement de Kent

Source : Données extraites des RADAR le 16 mars 2010.

Figure 4 : Niveaux de motivation des délinquants à l’Établissement de Matsqui et à l’Établissement Mountain

Source : Données extraites des RADAR le 16 mars 2010.

Selon ces constatations, une grande partie des membres du personnel qui ont participé au sondage ont convenu que la SIBM répondait à un besoin défini (94 %; n=50/53). Les énoncés qualitatifs comprenaient la nécessité d’encourager et de motiver les délinquants à changer leurs comportements problématiques (n=18), la nécessité d’encourager les délinquants à participer aux programmes correctionnels et à leur plan correctionnel (n=10) et la nécessité de la communication (n=9).

Recommandation 1 : Étant donné que la motivation des délinquants est essentielle pour les interventions correctionnelles, le SCC devrait intégrer, au besoin, des approches fondées sur la motivation aux stratégies correctionnelles de réinsertion sociale, notamment au MPCI.

3.2 Objectif no 2 : mise en œuvre

Objectif de l’évaluation : La SIBM a-t-elle été mise en œuvre de manière à permettre d’atteindre de façon réaListeles buts et les objectifs et de tenir compte adéquatement des problèmes de mise en œuvre?

Deuxième constatation : Le mode d'utilisation de la SIBM diffère de sa conception originale. Des différences ont été observées entre les établissements, l'Établissement de Kent offrant l'intervention directement aux délinquants tandis que l'Établissement Mountain et l'Établissement de Matsqui mettent l'accent sur les interactions avec le personnel.

Même si la majorité des membres du personnel qui ont participé au sondage ont indiqué que les buts et les objectifs de la SIBM sont compatibles avec ceux du SCC et que la stratégie d’intervention répond à un besoin défini, seulement la moitié ont convenu que les buts et objectifs de la SIBM étaient réellement atteints (54 %; n=34/63) et qu’elle était mise en œuvre conformément à sa conception (51 %; n=28/55). Par la suite, beaucoup de membres du personnel ont également fait état de facteurs qui ont influé sur la prestation et la mise en œuvre de la SIBM (89 %; n=40/45), comme les questions de formation (n=16), le manque d’intérêt (n=8) et les questions financières (n=5). Ces réponses sont également conformes aux discussions qui ont eu lieu pendant la séance de discussion et aux entrevues avec des informateurs clés selon lesquelles la mise en œuvre de la SIBM a rencontré des difficultés importantes. Ces problèmes de mise en œuvre feront l’objet d’un examen plus approfondi dans le cas de l’Établissement de Kent que dans celui de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui.

Différences dans la mise en œuvre

Les multiples sources d’information (p. ex. séances de discussion, entrevues avec des informateurs clés, sondages auprès d’intervenants, documents) ont permis de déterminer que ce ne sont pas tous les aspects de la SIBM qui ont été mis en œuvre aux trois établissements. À l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui, les volets intervention et ateliers d’acquisition de compétences de la SIBM n’ont pas été mis en œuvre auprès des délinquants; par conséquent, les activités de la SIBM sont demeurées au niveau du personnel. Il convient de noter que, pour ces établissements, il n’était pas prévu de recourir directement à l’intervention auprès des délinquants. Par comparaison, la SIBM est utilisée auprès des délinquants de l’Établissement de Kent. Toutefois, depuis sa création en 2003, la mise en œuvre de l’intervention a été modifiée.

Établissement de Kent

Au moment de la présente évaluation, un seul intervenant à temps plein et un seul agent de programmes correctionnels à temps partiel étaient chargés de la prestation de la SIBM. Les agents de programmes correctionnels à l’Établissement de Kent n’ont pas reçu de formation depuis 2006 pour la prestation de la SIBM. Les entrevues avec des informateurs clés ont permis de déterminer que, dans l’ensemble, les membres du personnel étaient réticents à suivre une formation spécialisée en raison de leur lourde charge de travail et du temps que la SIBM les obligeait à consacrer à chaque délinquant.

La prestation de la SIBM a commencé auprès des délinquants placés dans l’unité d’isolement en novembre 2003 tandis qu’elle a commencé en octobre 2004 auprès des délinquants de l’UER. L’UER avait pour but d’offrir un environnement contrôlé et sûr aux délinquants qui devaient faire l’objet d’une surveillance et d’un contrôle renforcés tout en aidant à favoriser un changement de comportement. C’est surtout dans cette unité que la SIBM a été offerte aux délinquants par un intervenant à plein temps alors qu’on a eu moins recours à la stratégie d’intervention dans l’aire d’isolement.

Les entrevues avec des informateurs clés ont permis de déterminer que les délinquants placés en isolement sollicité sont passés de l’aire d’isolement à l’UER, où ils ont été évalués en vue de leur retour dans la population générale. Toutefois, en 2007, ce transfèrement de l'aire d’isolement à l’UER a cessé, et les délinquants ont dû être placés directement en isolement ou dans l’UER d’après l’évaluation du risque. Il en a résulté un boycott de l’unité par les délinquants de la population générale parce qu’ils devaient passer plus de temps dans l’UER que dans l’aire d’isolement. Ce boycott a inévitablement rendu plus compliquée la prestation de la SIBM. Depuis lors, cependant, la période de séjour dans l’UER a été révisée pour qu’elle corresponde à la période de séjour de 30 jours en isolement.

Les travaux de construction dans l’UER, qui ont commencé en 2009 et qui ont entraîné sa fermeture temporaire, ont également compliqué la prestation de la SIBM. Au moment de la présente évaluation, la SIBM était offerte aux délinquants dans différentes unités (p. ex. isolement, population générale, isolement protecteur). Les délinquants qui se trouvaient dans l’UER ont surtout été transférés dans l’unité d’isolement. D’après les observations préliminaires des informateurs clés, ce transfèrement a eu un effet sur l’efficacité de la SIBM en raison de la difficulté d’accès à l’intervention et du climat négatif dans l’aire d’isolement. Il est prévu que les travaux de construction seront terminés en 2010 et que l’unité sera rouverte pour tous les délinquants.

Établissement Mountain et Établissement de Matsqui

Comme il a été mentionné, la SIBM n’a pas été mise en œuvre officiellement auprès des délinquants de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui. Les membres du personnel ne procèdent pas à l’intervention ou n’offrent pas d’ateliers d’acquisition de compétences, mais incorporent plutôt les principes de la SIBM concernant les EM et le MTC dans leurs activités quotidiennes et les interactions entre eux. Dans ces établissements, l’accent a donc été mis sur la formation du personnel concernant les principes de la SIBM plutôt que sur la prestation de l’intervention auprès des délinquants. On s’attend à ce que l’amélioration des communications du personnel contribue à un meilleur environnement général pour le personnel et les délinquants et, par conséquent, à accroître la possibilité de renforcer la motivation des délinquants.

Intervention des agents de programmes correctionnels et d’autres membres du personnel ayant reçu une formation

Troisième constatation : Un grand nombre de membres du personnel ont participé aux séances générales de sensibilisation du personnel visant à leur présenter les principes de la SIBM. Il n'y a pas eu de formation sur l’intervention et l'acquisition de compétences depuis 2006.

Formation du personnel

Comme il a été mentionné dans la description de la SIBM, un volet important de la stratégie d’intervention est la formation du personnel, qui comprend cinq séances possibles (c.‑à‑d. formation initiale de deux jours [SIBM‑1]; formation sur l’intervention [SIBM‑2]; formation de recyclage [SIBM‑3]; formation avancée [SIBM‑4]; formation sur les ateliers d’acquisition de compétences [SIBM‑5]. De plus, l’Établissement de Kent a incorporé une brève séance de sensibilisation du personnel qui est offerte avant la formation initiale de deux jours, et il a réuni la formation de recyclage et la formation en intervention de Kent (KIT).Note de bas de page 15 Tout le matériel de formation utilisé est fondé sur les manuels conçus par la Division des programmes de réinsertion sociale de l’AC. Des documents particuliers fondés sur les principes de la SIBM ont également été élaborés pour faciliter les séances de formation dans chacun des établissements.

La formation du personnel a commencé à l’Établissement de Kent en 2003‑2004, et tous les genres de séances sur la SIBM ont été offerts. Les séances sur la SIBM‑2 et la SIBM‑5 n’ont pas été présentées depuis 2006. L’Établissement de Matsqui et l’Établissement Mountain ont commencé à faire suivre au personnel la formation sur la SIBM en 20072008 et 2008‑2009, respectivement. Toutefois, comme ces établissements n’ont pas mis en œuvre l’intervention ou les ateliers d’acquisition de compétences pour les délinquants, les membres du personnel ne participent pas aux séances sur la SIBM‑2 ou la SIBM‑5.

L’objectif actuel des trois établissements consiste à faire en sorte que tous les membres du personnel suivent la formation sur la SIBM‑1. La formation sur la SIBM constitue une priorité dans les plans d’action sur la transformation de chacun des établissements. Au moment de la présente évaluation, 252 personnes à l’Établissement de Matsqui avaient reçu une formation sur la SIBM‑1, et 227 personnes à l’Établissement Mountain. Pendant la même période, 159 personnes à l’Établissement de Kent ont également reçu une formation sur la SIBM‑1. Voir au tableau 3 le nombre de membres du personnel ayant reçu une formation sur la SIBM à l’Établissement de Kent, à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui.Note de bas de page 16

Chacun des établissements compte un certain nombre de personnes qui ont été formées pour offrir la formation sur la SIBM à tous les membres du personnel. Au moment de l’évaluation, il y avait six instructeurs à l’Établissement Mountain, cinq, à l’Établissement de Matsqui, et 11 à l’Établissement de Kent.Note de bas de page 17

Tableau 3 : Nombre de membres du personnel ayant reçu une formation sur la SIBM

SIBM-1 (Formation initiale)
2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 Total

KentNote de bas de page a

208

43

6

32

83

53

23

448

Mountain

-

-

-

-

-

182

45

227

MatsquiNote de bas de page b

-

-

-

-

195

57

-

252

SIBM-2 (Formation sur l’intervention)

Kent

-

1

5

-

-

-

-

6

SIBM-3 (Formation de recyclage)

Kent

-

77

31

-

-

-

-

108

SIBM-4 (Formation avancée)

Kent

-

23

-

-

-

-

-

23

SIBM-5 (Ateliers d’acquisitions de compétences)

Kent

-

2

2

-

-

-

-

4

SIBM-7 (Formation de recyclage et formation d’intervention de Kent)

Kent

-

-

-

64

12

-

-

76

SIBM-SP (Séance de sensibilisation du personnel)

Kent

-

-

-

-

-

16

73

89

Notes de bas de page

Nota :

Note de bas de page a

Il semble y avoir eu des erreurs de codage concernant les séances de 2008 2009 à l'Établissement de Kent, car la formation a été codée sous SIBM 2, et elle n'a pas eu lieu. Cela a été corrigé pour refléter la formation sur la SIBM 1.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Note de bas de page b

Il semble y avoir eu aussi des erreurs de codage semblables concernant les séances de 2007 2008 et 2008 2009 à l'Établissement de Matsqui. Cela a aussi été corrigé pour refléter la formation sur la SIBM 1.

Retour à la référence de la note de bas de page b

Source : Système de gestion des ressources humaines (SGRH); les données portent sur la période allant du 1er janvier 2002 au 7 janvier 2010.

Les participants à la séance de discussion ont fait état du taux élevé de roulement du personnel. Même si les membres du personnel ont peut-être reçu une formation adéquate sur la SIBM, bon nombre d’entre eux sont partis pour remplir d’autres fonctions ou ne font plus partie de l’effectif des établissements. Cela a pu être un facteur qui a contribué à la capacité des établissements de mettre en œuvre intégralement l’intervention. De plus, le taux de roulement des cadres supérieurs et le changement des priorités peuvent également avoir influé sur la formation du personnel et la prestation de la SIBM.

Selon les participants au groupe de discussion, même s’il serait avantageux d’offrir plus de séances de formation, il importe aussi de donner aux nouveaux membres du personnel le temps de s’adapter au milieu carcéral avant de recevoir la formation. Ils ont donc proposé que les nouveaux membres du personnel suivent une formation sur la SIBM après avoir occupé leur poste pendant environ un an. En outre, les participants ont recommandé que les trois établissements combinent leurs efforts en matière de formation afin de maximiser les ressources et de former plus de membres du personnel.

Les participants au groupe de discussion ont soulevé une autre question relativement à la formation du personnel : la différence par rapport au rôle classique dans un milieu carcéral et le fait que la SIBM s’écarte de l’interaction traditionnelle entre les délinquants et les membres du personnel. Ils ont proposé de tenir compte davantage de ces facteurs pendant les séances de formation et d’inclure ceux‑ci dans le manuel et les séances de formation. Les participants au groupe de discussion ont aussi recommandé d’offrir la formation à l’extérieur des établissements, car cela permettrait de s’affranchir de l’influence du milieu carcéral en créant un cadre d’apprentissage plus cohésif. En fait, ils ont indiqué que la formation à l’extérieur a remporté du succès à l’Établissement Mountain.

Utilisation de la SIBM avec les délinquants ciblés

Tous les délinquants interrogés à l’Établissement de Kent ont indiqué que l’intervenant de la SIBM était la principale personne chargée d’offrir celle‑ci. Grâce à de multiples sources d’information (p. ex. séances de discussion, sondages auprès des intervenants, documents), on a déterminé que des réunions individuelles d’une durée d’environ 45 minutes ont eu lieu avec les délinquants. Ces réunions portaient en particulier sur la définition des comportements problématiques au moyen de la réduction de la résistance et de l’ambivalence par l’accroissement de la motivation intrinsèque. De plus, les ateliers d’acquisition de compétences comprenaient des discussions individuelles avec les délinquants pendant les réunions concernant les compétences particulières à aborder. Ces séances portaient sur les mêmes domaines que les ateliers d’acquisition de compétences structurés.

Participation du groupe cible

Quatrième constatation : Des critères de sélection clairs n'ont pas été établis pour la SIBM, car la candidature de tous les délinquants qui veulent participer à l'initiative est acceptée. Toutefois, le profil des participants disponibles a montré que la SIBM est surtout offerte aux délinquants affichant un niveau de motivation moyen, puis à ceux qui ont un faible niveau de motivation.

Même si un délinquant est placé dans l’UER, il n’est pas obligé de participer aux activités de la SIBM. Inversement, les délinquants ne se voient pas refuser de participer à la SIBM, quel que soit leur niveau de motivation ou le lieu de l’unité (c.‑à‑d. population générale, isolement, UER). En outre, bien qu’un des principaux objectifs de la SIBM consiste à motiver les délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels, ils peuvent demander de participer à la SIBM s’ils ont déjà terminé ceux-ci.

Compte tenu de ce qui précède, tous les délinquants interrogés (100 %; n=15/15) ont indiqué qu’ils participaient de leur plein gré à la SIBM. La majorité des délinquants interrogés ont dit que les principales raisons de leur participation à la SIBM étaient les problèmes de comportement (47 %; n=7/15), l’attitude (20 %; n=3/15) et le soutien (27 %; n=4/15). Tous les délinquants interrogés (100%; n=15/15) ont indiqué que la SIBM était avantageuse pour eux, car il s’agissait d’une bonne source de soutien (40 %; n=6/15) et elle les aidait à s’améliorer (33 %; n=5/15).

Les compétences enseignées pendant les séances de motivation comprenaient l’autocontrôle (40 %; n=6/15), la résolution de problèmes (40 %; n=6/15), la communication (33 %; n=5/15), la maîtrise de la colère (27 %; n=4/15), le contrôle des pensées à risque élevé (27 %; n=4/15) et la prévention de la toxicomanie (27 %; n=4/15). Tous les délinquants étaient au moins modérément satisfaits des séances qui portaient sur le perfectionnement professionnel. Sept délinquants ont indiqué que les séances les avaient aidés à atteindre leurs objectifs sur le plan de l’acquisition de compétences, et six délinquants ont dit qu’elles les avaient aidés à s’adapter au milieu carcéral.

Recommandation 2 : Même si les délinquants peuvent tirer parti d’approches fondées sur la motivation, le SCC devrait établir des critères de sélection pour joindre efficacement les délinquants qui bénéficieraient d’une stratégie d’intervention basée sur la motivation pour favoriser leur participation aux programmes correctionnels.

Profil des participants à la SIBM à l’Établissement de Kent

Cinquième constatation : Les données enregistrées sont incomplètes, ce qui réduit la capacité du SCC de déterminer de manière appropriée l'importance de la participation des délinquants à la SIBM et leurs progrès.

Comme il a été mentionné dans la section sur les limites, en raison de données incomplètes sur la participation des délinquants à la SIBM, le nombre de participants considérés comme ayant terminé la stratégie d’intervention est relativement petit. Par conséquent, le nombre exact de participants à la SIBM et leur degré de participation sont inconnus.

Au total, selon le SGD, 58 délinquants ont terminé la SIBM à l’Établissement de Kent depuis la mise en œuvre. D’après les données démographiques, 28 % (n = 16) étaient autochtones et 10 % (n = 6) purgeaient une peine d’emprisonnement à perpétuité. La durée de la peine totale moyenne des délinquants qui ne purgeaient pas une peine d’emprisonnement à perpétuité (n = 52) était de 1981,19 jours (E. T. = 1 528) ou 5,42 ans (E. T. = 4,18). Soixante-dix-huit pour cent (n= 45) avaient commis une infraction visée à l’Annexe I à l'origine de leur peine en cours tandis que 7 % (n = 4) avaient commis une infraction visée à l’Annexe II. Avant de participer à la SIBM, 68 % (n= 32/47) des délinquants étaient considérés comme ayant un niveau de motivation moyen tandis que 32 % (n= 15/47) étaient considérés comme ayant un faible niveau de motivation. L’âge moyen au moment de l’achèvement de la SIBM était de 29,59 ans (E. T. = 5,94).

Le groupe de référence comprenait 58 délinquants de l’Établissement de Kent choisis à partir du SGD selon un jumelage individualisé. D’après les données démographiques, 24 % (n = 14) étaient autochtones et 10 % (n = 6) purgeaient une peine d’emprisonnement à perpétuité. La durée de la peine totale moyenne des délinquants qui ne purgeaient pas une peine d’emprisonnement à perpétuité (n = 52) était de 2201,46 jours (E. T. = 2259,49) ou 6,03 ans (E. T. = 6,19). Soixante-quatorze pour cent (n = 43) avaient commis une infraction visée à l’Annexe I à l'origine de leur peine en cours tandis que 14 % (n = 8) avaient commis une infraction visée à l’Annexe II. En ce qui concerne le niveau de motivation avant la date de référence, 50 % (n = 21/42) étaient considérés comme ayant un faible taux de motivation alors que 45 % (n = 19/42) étaient considérés comme ayant un taux de motivation moyen et 5 % (n = 2/42), comme ayant un taux élevé de motivation. L’âge moyen à la date de référence était de 28 ans (E. T. = 6,47).

Recommandation 3 : Pour montrer les principaux résultats correctionnels de la SIBM, on devrait établir une stratégie claire de collecte et de suivi des données.

Coordination entre l’AC et la région du Pacifique

Sixième constatation : L'AC et la région du Pacifique ont eu de la difficulté à coordonner la SIBM, ce qui a nui à gestion et à la mise en œuvre générales de la stratégie d'intervention.

Les multiples sources d’information (p. ex. entrevues avec des informateurs clés, sondages auprès du personnel) ont révélé les difficultés de coordination de la SIBM entre l’AC et la région du Pacifique, d’où la nécessité d’apporter une amélioration dans ce domaine afin d’assurer la mise en œuvre appropriée de l’intervention. Selon la perception générale, l’AC devrait affecter plus de ressources à la gestion de la SIBM afin d’obtenir une mise en œuvre appropriée. De plus, comme il a été mentionné précédemment, le taux élevé de roulement des cadres supérieurs dans les établissements peut avoir influé sur l’établissement des priorités et, par conséquent, sur la prestation de l’intervention.

3.3 Objectif no 3 : succès

Objectif de l’évaluation : La SIBM produit-elle les extrants prévus par rapport aux ressources utilisées et permet-elle d’atteindre les résultats prévus?

Sensibilisation accrue et amélioration de l’attitude des membres du personnel

Septième constatation : Les membres du personnel qui ont répondu au sondage ont indiqué que la formation du personnel sur la SIBM avait contribué à les sensibiliser davantage (aux techniques de motivation) et à améliorer leur attitude, ce qui donne à penser que la sensibilisation du personnel a servi de base utile aux principes de la SIBM jusqu'à présent.

Le principal objectif de la formation de tous les membres du personnel des établissements sur l’approche de la SIBM était de sensibiliser ceux-ci davantage aux principes de la motivation et d’améliorer leur attitude à l’égard du changement des délinquants. Comme le montre le tableau 4, alors que les membres du personnel qui ont participé au sondage avaient des opinions diversifiées sur le degré de contribution de la SIBM à l’atteinte de ces objectifs, la majorité d’entre eux ont convenu que la SIBM avait contribué au moins « modérément » à la sensibilisation accrue et à l’amélioration de l’attitude des membres du personnel. Selon les énoncés qualitatifs, la SIBM a contribué à une meilleure compréhension du rôle des autres membres du personnel et à l’amélioration des communications entre ceux-ci (n=17). Inversement, plusieurs personnes ont indiqué que les activités de formation du personnel n’étaient pas efficaces (n=6).

Tableau 4 : Réponses des membres du personnel au sondage concernant leur sensibilisation et leur attitude

La SIBM a contribué :

Pas du tout ou peu
n (%)

Modérément
n (%)

Beaucoup ou extrêmement
n (%)

Au recensement approprié des délinquants ayant des problèmes de motivation (n=52)

15 (29 %)

15 (29 %)

22 (42 %)

À la sensibilisation du personnel aux principes de la motivation (n=62)

15 (24 %)

19 (31 %)

28 (45 %)

À l’acquisition par le personnel de connaissances sur l’utilisation des techniques de motivation n=62)

20 (32 %)

20 (32 %)

22 (35 %)

À la sensibilisation du personnel au processus de changement (n=58)

18 (31 %)

17 (29 %)

23 (40 %)

À améliorer l’attitude à l’égard du changement et de la réadaptation chez le personnel (n=65)

24 (37 %)

17 (25 %)

25 (38 %)

Même si les réponses des membres du personnel variaient en ce qui concerne la sensibilisation accrue et l’amélioration de l’attitude, il est important de savoir que cela tenait peut-être au fait que la formation du personnel concernant les principes de la SIBM n’a commencé à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui qu’en 2007‑2008. Par conséquent, tous les membres du personnel n’ont peut-être pas eu assez de temps pour recevoir une formation sur la SIBM et assimiler entièrement les principes afin d’assister à des changements importants. Les réponses variables pourraient aussi être attribuables à l’attitude de certains membres du personnel à l’égard des principes de la SIBM. Plus particulièrement, les séances de discussions et les réponses au sondage auprès des membres du personnel ont révélé que plusieurs d’entre eux ont l’impression qu’il est impossible d’enseigner les principes de motivation et les interactions dans le cadre de la SIBM, mais qu’il s’agit plutôt de l’approche typique à adopter dans le cas des délinquants ayant un faible niveau de motivation.

Recommandation 4 : Le SCC devrait s’assurer, au besoin, que les membres du personnel ont suivi la formation sur la SIBM et qu’ils sont encouragés à l’appliquer afin de favoriser un contexte où les délinquants peuvent participer activement à leur plan correctionnel.

Compréhension par les délinquants de leurs comportements perturbateurs et motivation à changer ceux-ci

Huitième constatation : Les analyses quantitatives n'ont révélé au aucun écart significatif dans les niveaux de motivation des délinquants à l'égard du SPC avant et après la SIBM. Toutefois, la rétroaction des délinquants interrogés a indiqué des effets positifs en ce qui concerne l'accroissement de la compréhension par les délinquants de leurs comportements perturbateurs et de leur motivation à changer ceux-ci.

Les analyses statistiques sur les délinquants qui ont été effectuées (c.‑à‑d. test de Wilcoxon pour observations appariées) n’ont révélé aucun écart significatif entre la première évaluation préalable et la première évaluation postérieure à la SIBM en ce qui concerne les mesures du SPC pour le groupe des participants à la SIBM. Les fréquences des cotes sont présentées au tableau 5.

Tableau 5 : Fréquences des cotes des délinquants pour les mesures du SPC
Mesure Période N Faible/Min. Moyenne/Mod. Élevée/Max p

Motivation

Préalable

44

11

32

1

Note de bas de page NS

Postérieure

44

13

31

0

Emploi

Préalable

44

3

33

8

Note de bas de page NS

Postérieure

44

3

33

8

Relations matrimoniales et familiales

Préalable

44

18

24

2

Note de bas de page NS

Postérieure

44

17

25

2

Fréquentations

Préalable

44

0

18

26

Note de bas de page NS

Postérieure

44

0

18

26

Toxicomanie

Préalable

44

4

7

33

Note de bas de page NS

Postérieure

44

4

8

32

Fonctionnement dans la collectivité

Préalable

44

11

20

13

Note de bas de page NS

Postérieure

44

11

19

14

Orientation personnelle et affective

Préalable

44

1

9

34

Note de bas de page NS

Postérieure

44

1

8

35

Attitudes

Préalable

44

4

9

31

Note de bas de page NS

Postérieure

44

5

8

31

Risque

Préalable

44

0

8

36

Note de bas de page NS

Postérieure

44

0

8

36

Besoin

Préalable

44

0

6

38

Note de bas de page NS

Postérieure

44

0

5

39

Potentiel de réinsertion sociale

Préalable

44

37

7

0

Note de bas de page NS

Postérieure

45

38

6

0

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

De même, les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. test de Wilcoxon pour observations appariées) n’ont révélé aucun écart significatif 6 mois après la SIBM pour les mesures du SPC entre le groupe de participants à la SIBM et le groupe de référence jumelé. Voir au tableau 6 les fréquences des cotes.

Tableau 6 : Comparaison postérieure des fréquences des cotes des délinquants pour les mesures du SPC
Mesure Groupe Période N Faible Moyenne Élevée p

Motivation

SIBM

Postérieure

51

14

36

1

Note de bas de page NS

Référence

50

22

26

2

Emploi

SIBM

Postérieure

51

5

37

9

Note de bas de page NS

Référence

50

6

31

13

Relations matrimoniales et familiales

SIBM

Postérieure

51

20

28

3

Note de bas de page NS

Référence

50

22

20

8

Fréquentations

SIBM

Postérieure

51

0

19

32

Note de bas de page NS

Référence

50

0

16

34

Toxicomanie

SIBM

Postérieure

51

5

9

37

Note de bas de page NS

Référence

50

3

9

38

Fonctionnement dans la collectivité

SIBM

Postérieure

51

14

23

14

Note de bas de page NS

Référence

50

16

22

12

Orientation personnelle et affective

SIBM

Postérieure

51

1

10

40

Note de bas de page NS

Référence

50

1

8

41

Attitude

SIBM

Postérieure

51

5

10

36

Note de bas de page NS

Référence

50

3

12

35

Risque

SIBM

Postérieure

51

0

13

38

Note de bas de page NS

Référence

50

1

11

38

Besoin

SIBM

Postérieure

51

0

7

44

Note de bas de page NS

Référence

50

0

5

45

Potentiel de réinsertion sociale

SIBM

Postérieure

51

42

7

2

Note de bas de page NS

Référence

50

39

10

1

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Les répondants au sondage auprès des membres du personnel avaient également des opinions variables lorsqu’il s’agissait de déterminer si la SIBM avait contribué à l’accroissement de la motivation des délinquants à changer les comportements problématiques (voir le tableau 7).

Tableau 7 : Réponses des membres du personnel concernant la motivation des délinquants
La SIBM a contribué : Pas du tout ou peu
n (%)
Modérément
n (%)
Beaucoup ou extrêmement
n (%)

À l’accroissement de la motivation des délinquants à changer leurs comportements problématiques

Tous (n=47)

21 (45 %)

11 (23 %)

15 (32 %)

Kent (n=8)

2 (25 %)

3 (38 %)

3 (38 %)

À l’amélioration de l’attitude et du comportement des délinquants

Tous (n=45)

21 (49 %)

12 (27 %)

12 (27 %)

Kent (n=8)

2 (25 %)

2 (25 %)

4 (25 %)

À l’acquisition de l’autocontrôle et d’habiletés en communications interpersonnelles

Tous (n=42)

21 (50 %)

10 (24 %)

11 (26 %)

Kent (n=7)

3 (43 %)

2 (29 %)

2 (29 %)

Les réponses variables des membres du personnel concernant les changements de comportement des délinquants résultent fort probablement du fait que l’intervention n’a pas été mise en œuvre intégralement auprès des délinquants de l’Établissement Mountain et de l’Établissement de Matsqui. L’examen distinct des réponses des membres du personnel de l’Établissement de Kent indique que les réponses varient également; toutefois, elles étaient généralement plus positives. Inversement, il était clair que la grande majorité des participants à la SIBM interrogés ont convenu que l’intervention avait contribué positivement à leur motivation de changer et de modifier leurs comportements problématiques (voir le tableau 8).

Tableau 8 : Réponses des délinquants interrogés concernant leur motivation

Les séances de la SIBM ont aidé à :

D’accord
n (%)

Définir leurs comportements problématiques

13 (87 %)

Parler de leur refus de changer

12 (80 %)

Parler de leur volonté de changer

12 (80 %)

Accroître leur motivation à changer leurs comportements problématiques

12 (80 %)

Améliorer leur attitude et leurs comportements

11 (73 %)

La SIBM contribue :

D’accord
n (%)

À améliorer l’attitude et les comportements des délinquants en général

11 (73 %)

À accroître la motivation des délinquants en général

6 (40 %)

À une utilisation plus productive du temps chez les délinquants en général

4 (27 %)

Participation au plan correctionnel et aux programmes correctionnels

Neuvième constatation : Les analyses quantitatives et qualitatives n'ont pas révélé que la SIBM avait un effet sur la participation des délinquants aux programmes correctionnels et à la réalisation de leur plan correctionnel.

On prévoyait qu’en accroissant la motivation des délinquants, la SIBM contribuerait à l’augmentation de la participation des délinquants à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels. Les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. analyses de régression logistique par mesures répétées) n’ont révélé aucun écart significatif 6 mois avant et 6 mois après la SIBM en ce qui concerne la participation aux programmes du groupe ayant participé à la SIBM. De même, il n’y avait pas d’écart significatif 12 mois avant et 12 mois après la SIBM. Les analyses n’ont aussi révélé aucun écart significatif 6 mois après ou 12 mois après l’achèvement de la SIMB en ce qui concerne la participation à n’importe quel programme entre le groupe ayant participé à la SIBM et le groupe de référence jumelé. Le tableau 9 présente les fréquences de participation.Note de bas de page 18

Tableau 9 : Fréquences de participation des délinquants aux programmes
Groupe Période N Non Oui p

SIBM

6 mois avant

58

6

52

Note de bas de page NS

6 mois après

58

5

53

SIBM

12 mois avant

58

4

54

Note de bas de page NS

12 mois après

58

4

54

SIBM Référence

6 mois après

58

5

53

Note de bas de page NS

58

4

54

SIBM Référence

12 mois après

58

4

54

Note de bas de page NS

58

3

55

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Tout comme les analyses sur les délinquants, les analyses sur les taux des établissements n’ont révélé aucun résultat significatif. Pour les trois établissements, rien ne prouvait que les taux de participation aux programmes différaient avant et après la SIBM. Des renseignements et tableaux d’analyses statistiques plus détaillés figurent à l’annexe B.

Environ la moitié des répondants au sondage auprès des membres du personnel ont indiqué que la SIBM n’avait « pas du tout contribué » ou avait « peu » contribué à l’accroissement de la motivation des délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel ou à des programmes correctionnels (48 %; n=20/42), tandis que 33 % (n=14/42) ont indiqué qu’elle y avait « beaucoup » contribué. Encore une fois, les réponses variables des membres du personnel peuvent tenir en partie au fait que l’intervention réelle n’a pas été mise en œuvre à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui. Toutefois, les réponses des membres du personnel au sondage semblaient conformes aux réponses des délinquants interrogés, car seulement 40 % (n=6/15) des délinquants ont indiqué que la SIBM avait accru leur motivation à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et à des programmes correctionnels. Selon les réponses qualitatives correspondantes données par ceux qui étaient d’accord pour dire que la SIBM accroissait la participation, elle accroissait la sensibilisation aux programmes et les renseignements (n=3) et elle réduisait la résistance aux programmes (n=3). De plus, plusieurs délinquants ont indiqué que cette question ne s’appliquait pas à eux, car les programmes n’étaient pas offerts dans leur établissement (33 %; n=5/15).

Pour évaluer la disponibilité des programmes à l’Établissement de Kent, nous avons examiné le nombre d’inscriptions aux programmes depuis 2001‑2002. Comme le montre l’annexe C, les délinquants se sont surtout inscrits dans le domaine de l’éducation. Les inscriptions aux programmes d'acquisition de compétences psychosociales semblent avoir diminué considérablement tandis qu’il y a eu également une légère baisse du nombre d’inscriptions dans les programmes pour toxicomanes et pour délinquants à comportement violent, dont le nombre a recommencé à augmenter en 2008‑2009. Il convient de noter que la disponibilité des programmes d'acquisition de compétences psychosociales a diminué à l’échelle nationale, le nombre total d’inscriptions passant de 4 332 au cours de l’exercice 20022003 à 416 pendant l’exercice 2009‑2010.Note de bas de page 19

Incidents en milieu carcéral et comportements perturbateurs

Dixième constatation : Les analyses quantitatives n'ont pas révélé que la SIBM avait contribué à une réduction des incidents en milieu carcéral et des comportements perturbateurs, et la rétroaction des participants au sondage et aux entrevues concernant ce résultat était variable.

Incidents en milieu carcéral

Un résultat prévu de la motivation des délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et à des programmes correctionnels et à changer leurs comportements perturbateurs est la réduction des incidents en milieu carcéral. Les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. test de Wilcoxon pour observations appariées) ont révélé des écarts significatifs entre le nombre d’accusations d’infraction disciplinaire 6 mois avant et 6 mois après la SIBM du groupe participant. Les analyses ont également révélé des écarts significatifs 12 mois avant et 12 mois après la SIBM chez le groupe participant. Aucun écart significatif n’a été constaté entre le groupe participant et le groupe de référence jumelé 6 mois après ou 12 mois après la SIBM. Voir au tableau 10 les chiffres moyens des accusations d’infraction disciplinaire.

Il faut interpréter avec prudence les constatations importantes concernant le nombre plus faible d’accusations d’infraction disciplinaire après la SIBM. Le fait qu’une tendance semblable ait été observée pour le groupe de référence jumelé (voir Figure 5 et Figure 6) revêt une importance particulière. Par conséquent, il est impossible de déterminer clairement si la SIBM a eu un effet positif sur le groupe de participants, car le groupe de référence a enregistré le même effet positif. Les facteurs qui influent sur ces effets ne sont pas connus pour les deux groupes. Il est donc impossible d’attribuer les effets positifs à la SIBM.

Tableau 10 : Nombre moyen d’accusations d’infraction disciplinaire chez les délinquants
Groupe Période N Moyenne E. T. p

SIBM

6 mois avant

58

6,8

6,8

Note de bas de page **

6 mois après

58

4,1

5,7

SIBM

12 mois avant

58

11,2

9,2

Note de bas de page ***

12 mois après

58

7,0

8,7

SIBM Référence

6 mois après

58

4,1

5,7

Note de bas de page NS

58

3,1

3,5

SIBM Référence

12 mois après

58

7,0

8,7

Note de bas de page NS

58

4,9

5,9

Notes de bas de page

Notes

Note de bas de page NS

= Non significatif;

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Note de bas de page **

p <0,01;

Retour à la référence de la note de bas de page **

Note de bas de page ***

p <0,001

Retour à la référence de la note de bas de page ***

Figure 5 : Accusations d’infraction disciplinaire 6 mois avant et 6 mois après la SIBM

Figure 6 : Accusations d’infraction disciplinaire 12 mois avant et 12 mois après la SIBM

Pour déterminer si le taux d’accusations d’infraction disciplinaire du groupe des participants à la SIBM a diminué à un rythme plus rapide que celui du groupe de référence, nous avons testé les effets de l’interaction au moyen de l’analyse de régression de Poisson. L’analyse de régression de Poisson présente l’avantage d’être précisément adaptée à la distribution discrète, souvent très asymétrique, des variables dépendantes (Allison, 1999).

Les résultats n’ont pas révélé d’effet d’interaction important. Par conséquent, les tendances concernant le traitement et la période sont semblables entre le groupe des participants à la SIBM et le groupe de référence jumelé. Voir à l’annexe D des tableaux d’analyses statistiques.

Les analyses fondées sur les taux en établissement ont révélé une hausse importante de 23 % des taux d’accusations d’infraction disciplinaire à l’Établissement de Kent après la mise en œuvre de la SIBM. Toutefois, à l’Établissement de Matsqui, il y a eu une baisse importante de 11 % du nombre moyen de délinquants accusés d’infractions disciplinaires après la mise en œuvre de la SIBM. Il faut interpréter ces résultats avec prudence, car les analyses n’ont pas tenu compte d’autres facteurs qui peuvent avoir influé sur le nombre d’accusations d’infraction disciplinaire. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être attribués uniquement à la SIBM. Des renseignements plus détaillés et des tableaux d’analyses statistiques figurent à l’annexe B.

Encore une fois, les réponses des membres du personnel au sondage étaient variées en ce qui concerne les changements dans les comportements perturbateurs des délinquants (voir le tableau 11).

Tableau 11 : Réponses des membres du personnel au sondage concernant les comportements perturbateurs
La SIBM a contribué : Pas du tout ou un peu
n (%)
Modérément
n (%)
Beaucoup ou extrêmement
N (%)

À l’utilisation productive du temps des délinquants

Tous (n=45)

22 (49 %)

15 (33 %)

8 (18 %)

Kent (n=8)

3 (38 %)

3 (38 %)

2 (25 %)

À la réduction du nombre d’incidents en milieu carcéral

Tous (n=44)

24 (55 %)

7 (16 %)

13 (30 %)

Kent (n=8)

3 (38 %)

2 (25 %)

3 (38 %)

À la réduction du nombre de comportements perturbateurs des délinquants

Tous (n=46)

21 (46 %)

12 (26 %)

13 (28 %)

Kent (n=8)

4 (50 %)

1 (13 %)

3 (38 %)

À l’adaptation des délinquants au milieu carcéral

Tous (n=40)

19 (48 %)

12 (30 %)

9 (23 %)

Kent (n=7)

2 (29 %)

3 (43 %)

2 (29 %)

Selon les réponses des membres du personnel, un peu plus de la moitié des délinquants interrogés (53 %; n=8/15) ont indiqué que la SIBM avait aidé à réduire leur participation à des incidents en établissement tandis qu’un petit nombre de délinquants (20 %; n=3/15) ont dit qu’elle n’avait pas eu d’effet. Plusieurs délinquants interrogés (40%; n=6/15) ont convenu que la SIBM a contribué à réduire le nombre d’incidents en milieu carcéral chez les délinquants en général. De plus, environ la moitié des délinquants interrogés (47 %; n=7/15) ont convenu que la SIBM a contribué à la réduction du nombre de comportements perturbateurs chez les délinquants en général.

Périodes d’isolement

Les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. test de Wilcoxon pour observations appariées) n’ont révélé aucun écart significatif en ce qui concerne le nombre de périodes d’isolement imposé avant et après la SIBM pour le groupe des participants à la SIBM. De même, aucun écart significatif n’a été observé après la SIBM entre le groupe de participants et le groupe de référence jumelé. Voir au tableau 12 le nombre moyen de périodes d’isolement imposé.

Tableau 12 : Nombre moyen de périodes d’isolement imposé des délinquants
Groupe Période N Moyenne É. T. p

SIBM

Préalable

58

1,3

1,2

Note de bas de page NS

Postérieure

58

1,2

1,5

SIBM Référence

Postérieure

58

1,2

1,5

Note de bas de page NS

58

0,6

0,8

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Les analyses des taux en établissement ont révélé une hausse importante des taux d’isolement après la mise en œuvre de la SIBM à l’Établissement de Kent. Plus particulièrement, une augmentation moyenne de 10 % du taux d’isolement postérieur à l’intervention a été enregistrée. Des résultats significatifs ont également été observés pour l’Établissement Mountain, où il y a eu une baisse de 5 % des taux d’isolement moyens après la mise en œuvre de la SIBM. Encore une fois, il faut interpréter avec prudence ces résultats, car les analyses n’ont pas tenu compte d’autres facteurs qui auraient pu influer sur le nombre de périodes d’isolement. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être attribués uniquement à la SIBM. Des renseignements plus détaillés et des tableaux d’analyses statistiques figurent à l’annexe B.

Transfèrement de délinquants dans des établissements d’un niveau de sécurité inférieur et libérations conditionnelles réussies

Onzième constatation : Les données quantitatives n'ont pas révélé que la participation à la SIBM avait un effet sur le transfèrement des délinquants dans des établissements d'un niveau de sécurité inférieur ou le succès de la libération conditionnelle.

Un résultat à long terme prévu de la participation à la SIBM est le transfèrement dans des établissements d’un niveau de sécurité inférieur et une libération conditionnelle éventuelle réussie. Les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. analyse de régression logistique par mesures répétées) n’ont révélé aucun écart significatif dans la réduction des niveaux de sécurité avant et après la SIBM (c.‑à‑d. première réévaluation du niveau de sécurité après la participation à la SIBM) entre le groupe de participants et le groupe de référence jumelé. Les fréquences de diminution des niveaux de sécurité sont présentées au tableau 13.

Tableau 13 : Fréquences des baisses des niveaux de sécurité des délinquants
Groupe Période N Oui Non p

SIBM Référence

Postérieure

43

8

35

Note de bas de page NS

41

14

27

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Les analyses des taux en établissement n’ont révélé aucun écart significatif dans les niveaux de sécurité des délinquants avant et après la SIBM aux établissements Mountain et de Matsqui. Toutefois, à l’Établissement de Kent, selon les résultats, il y a eu une hausse importante de 20 % du nombre moyen de délinquants dont le niveau de sécurité a baissé après l’examen suivant la mise en œuvre de la SIBM. Encore une fois, il faut interpréter les résultats avec prudence, car les analyses n’ont pas tenu compte d’autres facteurs qui auraient pu influer sur la baisse des niveaux de sécurité. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être attribués uniquement à la SIBM. Des renseignements plus détaillés et des tableaux d’analyses statistiques figurent à l’annexe B.

Les analyses statistiques sur les délinquants (c.‑à‑d. test de Wilcoxon pour observations appariées) n’ont révélé aucun écart significatif entre le groupe de participants à la SIBM et le groupe de référence jumelé en ce qui concerne le genre de première mise en liberté après la participation à la SIBM (voir le tableau 14)Note de bas de page 20 .

Tableau 14 : Fréquences de la première mise en liberté sous condition des délinquants
Groupe Période N Mise en liberté d’office DEM p

SIBM Référence

Postérieure

35

34

1

Note de bas de page NS

32

32

0

Notes de bas de page

Note de bas de page NS

= Non significatif

Retour à la référence de la note de bas de page NS

Amélioration du milieu de travail et du cadre de vie

Un autre résultat à long terme prévu de la SIBM est que la stratégie d’intervention contribuera à l’amélioration du milieu de travail et du cadre de vie au sein de l’établissement. Comme le montre le tableau 15, la majorité des répondants ont indiqué que la SIBM a contribué au moins « modérément » à l’amélioration des relations et des communications entre les membres du personnel.

Tableau 15 : Réponses des membres du personnel au sondage concernant le cadre de vie
Pas du tout ou un peu
n (%)
Modérément
n (%)
Beaucoup ou extrêmement
n (%)
La SIBM a contribué :

À l’amélioration des relations et des communications entre les membres du personnel (n=66)

17 (26 %)

18 (27 %)

31 (47 %)

À l’amélioration des relations et des communications entre les membres du personnel et les délinquants (n=62)

23 (37 %)

17 (27 %)

22 (35 %)

À un milieu de travail et un cadre de vie plus positifs pour le personnel et les délinquants (n=65)

23 (35 %)

21 (32 %)

21 (32 %)

Environ la moitié des délinquants interrogés (53 %; n=8/15) ont convenu que la SIBM aidait à améliorer leur cadre de vie général tandis qu’un peu moins de la moitié (40 %; n=6/15) ont convenu que la stratégie d’intervention contribuait à l’amélioration du cadre de vie des délinquants en général. De plus, la majorité des délinquants interrogés ont indiqué que les séances de motivation les préparaient davantage à apporter des changements positifs dans leur milieu (80 %; n=12/15). Les autres renseignements fournis concernant le genre de changements qui créeraient un milieu plus positif comprenaient une interaction plus positive entre le personnel et les délinquants (n=6) et la résolution des problèmes de comportement (n=2).

Dans l’ensemble, la majorité des délinquants interrogés (87 %; n=13/15) ont indiqué qu’ils étaient satisfaits de la SIBM, et plusieurs (80 %; n=12/15) ont dit qu’ils recommanderaient celle‑ci aux autres délinquants. Au moyen d’énoncés qualitatifs, les délinquants ont indiqué que les aspects les plus utiles étaient le soutien (n=7), la résolution de problèmes (n=2) et la gestion du comportement (n=2). Neuf des délinquants interrogés (60 %; n=9/15) ont dit qu’il faudrait apporter des modifications à la SIBM; ils ont insisté dans la majorité des cas sur la nécessité de contacts plus fréquents et la durée de chaque séance (n=5).

Objectif no 4 : rapport coût-efficacité

Objectif de l’évaluation : Le moyen le plus approprié et le plus efficace a-t-il été utilisé pour obtenir les résultats attendus?

Douzième constatation : D'après les données disponibles, les analyses coût-efficacité n'ont pas montré la capacité de la stratégie d'optimiser les ressources.

L’initiative de la SIBM a montré qu’il y avait une possibilité raisonnable de respecter le budget (voir le tableau 1). Pendant la première année de mise en œuvre de la SIBM, le budget a été dépassé de 0,82 %, période au cours de laquelle la formation sur l’intervention a été offerte. De 2005‑2006 à 2007‑2008, toutefois, les fonds de l’initiative étaient inférieurs au budget de plus de 50 % pendant chaque exercice. En 2008‑2009, les fonds de la SIBM étaient inférieurs de 17 % au budget. Cette baisse est probablement attribuable à la sensibilisation du personnel qui a commencé en 2007‑2008.

Le coût engagé par le SCC pour offrir la SIBM à un délinquant à l’Établissement de Kent a été établi à 5 292 $.Note de bas de page 21 Pour calculer ce coût, on a divisé l’utilisation des ressources réelles (306 912 $) par le nombre de délinquants considérés dans le SGD comme ayant terminé l’intervention (58 délinquants). Cependant, il convient de noter que ce nombre est probablement inexact, étant donné les problèmes d’enregistrement des données dont il a déjà été fait état. En fait, on s’attendrait à ce que le coût par délinquant soit inférieur s’il était possible de tenir compte de tous les délinquants qui ont participé à la stratégie d’intervention depuis sa mise en œuvre. De plus, le fait que l’évaluation n’ait pas permis d’observer l’obtention des résultats escomptés a empêché de procéder de manière appropriée à une analyse coût-efficacité.

Par conséquent, d’après les données disponibles, les ressources n’ont pas été optimisées pour la SIBM. Toutefois, afin d’examiner la possibilité que la SIBM permette d’obtenir les résultats escomptés, l’équipe d’évaluation a établi deux scénarios concernant le Programme de prévention de la violence (PPV). Le PPV est un programme d’intervention intensif qui intègre diverses méthodes de réadaptation et qui s’adresse aux délinquants qui sont considérés comme présentant un risque élevé de commettre des crimes de violence. Le PPV a été utilisé parce qu’il vise une population semblable à celle ciblée par la SIBM. Même si le PPV a été choisi, ce genre de scénario pourrait également s’appliquer à d’autres programmes correctionnels.

Le PPV a été examiné dans le cadre de l’évaluation des programmes correctionnels effectuée par la Direction de l’évaluation au cours de l’exercice 2008‑2009 (SCC, 2009). Parmi les constatations clés qu’il a permis d’observer, il y a le fait que les délinquants qui avaient participé aux programmes correctionnels du SCC visant un traitement de prévention de la violence particulier et qui ont manifesté un changement lié à un traitement, étaient plus susceptibles de bénéficier d’une mise en liberté discrétionnaire et d’enregistrer des résultats correctionnels positifs dans la collectivité que le groupe de référence (SCC, 2009a).

On a déterminé que le coût assumé par le SCC pour offrir le PPV à un délinquant s’élevait à 8 889 $. On a calculé cette somme en divisant les ressources réelles utilisées de 2005‑2006 à 2008‑2009 (5 297 565 $) par le nombre total d’inscriptions pour cette période (596 délinquants).Note de bas de page 22 Étant donné les résultats du PPV , les ressources semblent avoir été optimisées.

Les deux scénarios présentés sont les suivants :

  1. Si tous les fonds utilisés pour la SIBM étaient consacrés au PPV , nombre de délinquants qui pourraient en bénéficier.
    On a calculé ce chiffre en divisant le coût total de la SIBM (306 912 $) par le coût moyen total par délinquant pour le PPV (8 889 $). Selon le quotient obtenu dans ce scénario, 35 délinquants pourraient en bénéficier, et les ressources seraient donc optimisées. Même si ce résultat semble faible, il importe de noter que le coût total de la SIBM (306 912 $) ne constitue que 5,8 % des dépenses enregistrées pour le PPV (5 297 565 $).
  2. Si la moitié des fonds utilisés pour la SIBM étaient utilisés pour le PPV et si l’autre moitié continuait d’être consacrée à la SIBM, nombre de délinquants qui pourraient en bénéficier.

Ce scénario vise à déterminer s’il serait possible de renforcer la SIBM avec un autre programme. Il importe de noter que ce scénario suppose que la SIBM encouragerait la participation au programme. On a effectué ce calcul en divisant la moitié du coût total de la SIBM (153 457 $) par le coût moyen total par délinquant pour le PPV (8 889 $). Selon le quotient obtenu dans ce scénario, 17 délinquants pourraient en bénéficier. Il faudrait insister sur l’importance de ce scénario, car bon nombre des délinquants ont indiqué que la disponibilité du programme constitue un problème. Il en résulte que si le SCC investit dans la SIBM, il doit aussi offrir les programmes aux délinquants.

Par conséquent, d’après l’un des scénarios présentés, le SCC pourrait faire bénéficier jusqu’à 35 délinquants de l’intervention avec le même niveau de ressources. Les ressources pourraient être optimisées selon le nombre de délinquants qui affichent le genre de résultats définis dans l’évaluation des programmes correctionnels.

Objectif no 5 : résultats imprévus ou autres

Objectif de l’évaluation : La SIBM a-t-elle créé ou rencontré des répercussions positives ou négatives imprévues?

Treizième constatation : Les membres du personnel semblaient convenir que, dans l'ensemble, la formation sur la SIBM a contribué aux effets positifs sur le personnel et que la SIBM peut avoir des effets positifs sur les délinquants si l'intervention est mise en oeuvre intégralement.

Participation à l’intervention

Il n’y a pas de critères de sélection standard, et les délinquants reçoivent automatiquement des services lorsqu’ils le demandent. Il ne semble pas y avoir de processus d’aiguillage en place pour cibler les délinquants peu motivés.

Participation des délinquants à leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels

Un des principaux résultats escomptés de la SIBM est que les délinquants seraient motivés à terminer leur plan correctionnel et les programmes correctionnels et, par conséquent plus susceptibles d’y participer. Toutefois les constatations ne corroboraient pas l’obtention de ce résultat. Néanmoins, cela ne signifie pas que la SIBM ne contribue pas au renforcement de la motivation à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels, car il semble que les délinquants n’aient pas accès aux programmes à l’Établissement de Kent.

Satisfaction des membres du personnel

Très peu de membres du personnel qui ont participé au sondage ont indiqué qu’ils avaient subi des effets négatifs par suite de la participation des délinquants à la SIBM (6 %; n=4/35), tandis qu’un grand nombre ont fait état d’effets positifs (89 %; n=25/28) comme la responsabilisation accrue des délinquants et l’encouragement d’un changement positif (n=18), ainsi que le renforcement des communications (n=5). Par conséquent, la majorité des membres du personnel ont répondu qu’ils recommanderaient la SIBM aux délinquants affichant un faible niveau de motivation (92 %; n=45/49) afin de promouvoir un changement positif (n=11) et d’accroître la motivation (n=10).

En conséquence, la majorité des membres du personnel qui ont répondu au sondage ont indiqué qu’il vaut la peine de financer la SIBM (85%; n=52/61), car elle renforce les communications (n=19), aide à motiver les délinquants à changer leurs comportements problématiques (n=11) et produit des changements positifs (n=5).

Un pourcentage important des membres du personnel ont indiqué qu’on pourrait prendre des mesures pour améliorer l’efficacité de la SIBM (70 %; n=32/46), et les principales suggestions formulées consistaient à améliorer les activités de formation (n=17) et à mettre en œuvre intégralement le programme et à l’appliquer de manière uniforme (n=5). De même, les changements proposés à la SIBM formulés par les membres du personnel comprenaient l’amélioration des activités de formation (n=10), un soutien accru (n=6), et la mise en œuvre du programme comme à l’Établissement de Kent (n=4).

Il est intéressant de noter que ces taux de satisfaction générale des membres du personnel contredisent les résultats perçus concernant les résultats. Toutefois, comme il est noté tout au long du rapport, étant donné que l’intervention n’est pas réellement offerte à l’Établissement Mountain et à l’Établissement de Matsqui, il peut être assez difficile de noter les changements chez les délinquants.

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Annexes

Annexe A : Grille d’évaluation de la SIBM

Objectif no 1 : pertinence
La SIBM est-elle compatible avec les priorités correctionnelles et les autres stratégies de réinsertion sociale de l’organisme et de l’ensemble du gouvernement?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Plan d’analyse des données

La SIBM est compatible avec les priorités correctionnelles et les autres stratégies de réinsertion sociale.

Documents appuyant la pertinence de la SIBM

Examen de documents

Examen de documents du SCC et de l’administration fédérale (c.‑à‑d. énoncé de mission, Comité d’examen, RPP, DC)

Examen de rapports sur les programmes (p. ex. dossier sur les cas de consultation, rapport sur les résultats de la phase 1 des SICI, rapport du groupe de travail sur l’USD, CGRR)

Analyse bibliographique

Examen de la littérature didactique concernant la motivation des délinquants et les entrevues motivationnelles, le modèle transthéorique du changement et le modèle de réduction des méfaits

RADAR

Examen de la situation actuelle du SCC en ce qui concerne les niveaux de motivation; niveaux de motivation dans les établissements d’intérêt

Les intervenants et le personnel confirment la pertinence de la SIBM

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec les délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Objectif no 2 : mise en œuvre
La SIBM a-t-elle été mise en œuvre de manière à permettre d’atteindre de façon réaListeles buts et les objectifs et de tenir compte adéquatement des problèmes de mise en œuvre?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Analyse des données

La SIBM est utilisée comme intervention par les agents de programmes correctionnels et les autres membres du personnel formés

Membres du personnel ayant reçu une formation sur la SIBM

SGRH

Données du SGRH (nombre de membres du personnel ayant reçu une formation au cours de séances sur la SIBM)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

Le personnel utilise la SIBM pour les délinquants ciblés

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

Délinquants ayant des problèmes de motivation identifiés et exposés à la SIBM

SGD

Données du SGD – Profil des participants à la SIBM

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

Il y a un taux élevé de participation à la SIBM par le groupe cible.

Accès et participation des délinquants à la SIBM et aux activités connexes

SGD

Profil des participants à la SIBM :
- Nombre de participants
- Données démographiques (âge au moment de l’achèvement de la SIBM, groupe ethnique)
- Caractéristique de l’infraction (durée de la peine totale en cours, infractions visées aux annexes 1 et 2 à l’origine de la peine en cours)

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

Participation aux ateliers des délinquants ciblés exposés à la SIBM

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

La SIBM fait l’objet d’une coordination entre l’AC et les régions.

Niveau et efficacité de la coordination entre le personnel et les gestionnaires de l’AC et des régions

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

La mise en œuvre de la SIBM est faite conformément aux normes décrites dans la stratégie.

Les intervenants confirment que les résultats clés de la mise en œuvre ont été atteints

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

L’examen de documents pertinents révèle que la mise en œuvre des résultats clés a été réalisée

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données; évaluations préalables et postérieures à la formation du personnel)

Des données sur le rendement sont effectivement recueillies

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données; évaluations préalables et postérieures à la formation du personnel)

Objectif no 3 : succès (Efficience)
La SIBM produit-elle les extrants prévus par rapport aux ressources utilisées et permet-elle d’atteindre les résultats prévus?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Analyse des données

Les extrants prévus sont produits par l’initiative.

Nombre et types d’activités entreprises et d’extrants produits

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. évaluations préalables et postérieures à la formation du personnel)

Groupe de discussion

Récapitulation des séances de discussion

Entrevues avec des informateurs clés

Discussions individuelles avec les intervenants de la SIBM

Objectif no 3 : succès (Efficacité)
La SIBM produit-elle les extrants prévus par rapport aux ressources utilisées et permet-elle d’atteindre les résultats prévus?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Analyse des données

La participation à la formation du personnel sur la SIBM contribue à augmenter la sensibilisation du personnel correctionnel et à améliorer ses attitudes à l’égard des principes de la motivation et des stades du changement.

Séances de formation

SGRH

Données du SGRH (nombre de séances de formation sur la SIBM)

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. évaluations préalables et postérieures à la formation du personnel)

Personnel ayant reçu la formation

SGRH

Données du SGRH (nombre de membres du personnel ayant reçu une formation au cours de séances sur la SIBM; fréquence du poste)

Niveau de sensibilisation du personnel aux principes de la motivation et aux stades du changement

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Attitude du personnel à l’égard des principes de la motivation et des stades du changement et acceptation de ceux-ci

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

La participation à la SIBM permet aux délinquants de mieux comprendre leurs comportements perturbateurs et les motive à modifier ces comportements.

Taux d’achèvement des séances de motivation ou des ateliers d’acquisition de compétences

SGD

Nombre de délinquants ayant reçu un certificat après avoir terminé la SIBM

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Niveau de sensibilisation, de compréhension et de motivation des délinquants

SGD

SPC
- Évaluations préalables et postérieures concernant les domaines de besoins (emploi, relations matrimoniales et familiales, fréquentations/interaction, toxicomanie, fonctionnement dans la collectivité, orientation personnelle et affective, attitude, risque, besoin, motivation, potentiel de réinsertion sociale)
- Évaluation post-test par rapport à un groupe de référence jumelé

Examen de documents

Examen des documents de la SIBM (c.‑à‑d. échelles de traitement et données)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

La participation à la SIBM aide les délinquants à participer à la réalisation de leur plan correctionnel et aux programmes correctionnels et à les terminer.

Taux de participation au plan correctionnel et aux programmes correctionnels et taux d’achèvement

SGD

Participation aux programmes et au travail en établissement
- Évaluation préalable et postérieure à l’inscription au travail – évaluation post-test par rapport au groupe de référence jumelé
- Évaluation préalable et postérieure à l’inscription aux programmes
- Évaluation post-test par rapport au groupe de référence jumelé

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

La SIBM contribue à réduire le nombre d’incidents et de comportements perturbateurs dans les établissements.

Nombre et type d’incidents en établissement

SGD

Inconduite en établissement
- Évaluation préalable et postérieure à l’inconduite en établissement (nombre avant et après le début des programmes)
- Évaluation post-test par rapport au groupe de référence jumelé

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Durée de la période d’isolement

SGD

- Évaluation préalable et postérieure à l’isolement imposé (nombre avant et après le début des programmes)
- Évaluation postérieure par rapport au groupe de référence jumelé

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

La SIBM contribue au transfèrement des délinquants vers des établissements de niveau de sécurité moins élevé ou à la libération conditionnelle sans problème.

Durée de la période dans un établissement de niveau de sécurité élevé
Transfèrement vers un établissement d’un niveau de sécurité moins élevé ou libération conditionnelle

SGD

Niveau de sécurité
- Évaluation préalable et postérieure (dernière réévaluation du niveau de sécurité avant et après la SIBM)
- Évaluation post-test par rapport au groupe de référence jumelé

Mise en liberté sous condition
- Évaluation post-test par rapport au groupe de référence jumelé (se limite aux personnes qui ont été mises en liberté dans les deux groupes)

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

La SIBM contribue à l’amélioration des communications au sein du personnel et entre le personnel et les délinquants, ce qui contribue finalement à la création d’un meilleur milieu de travail et de vie.

Niveau et qualité des communications entre le personnel et les délinquants

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Niveaux de satisfaction à l’égard du milieu de travail ou du cadre de vie

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Objectif no 4 : rapport coût-efficacité
Le moyen le plus approprié et le plus efficace a-t-il été utilisé pour obtenir les résultats attendus?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Analyse des données

Les extrants/résultats prévus de la SIBM ont été obtenus de façon efficace au moyen des fonds prévus.

Extrants/résultats obtenus de façon efficace au moyen des ressources disponibles

SIFM

Données du SIFM

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Objectif no 5 : effets imprévus
La SIBM a-t-elle créé ou rencontré des répercussions positives ou négatives imprévues?
Résultats clés Indicateurs de rendement Sources de données Analyse des données

Résultats imprévus

À déterminer

Sondages auprès du personnel

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Entrevues avec des délinquants

Fréquences et pourcentages / questions ouvertes

Annexe B : Analyse de séries chronologiques interrompues au moyen du modèle ARIMA

Description de l’analyse

Les données de séries chronologiques consistent en une série de mesures répétées à intervalles réguliers pendant une certaine période. En général, au moins 50 points de données sont nécessaires. L’analyse des séries chronologiques est fondée sur la notion selon laquelle il est possible de prédire les points de données futurs d’après les points de données précédents, et un point de données futurs peut être considéré comme le produit

  1. de tendances dans les données et
  2. une erreur aléatoire.

Le modèle autorégressif à moyennes mobiles intégré (ARIMA)Note de bas de page 23 est basé sur l’idée selon laquelle la composante tendancielle peut être ventilée en trois éléments : les effets persistants des scores antérieurs (élément « autorégressif », représenté par p), tendances linéaires et curvilignes dans les données (élément « intégré », représenté par d) et effets persistants d’une erreur aléatoire ou de chocs antérieurs (élément « moyenne mobile », représenté par q).

Plus particulièrement, les tendances dans les données sont supprimées pour que le taux moyen devienne plus ou moins fixe (ou « stationnaire ») avec une moyenne constante et un écart type exprimés en fonction de points chronologiques) – de telle sorte qu’il est possible de définir les variations de la ligne plate au moment de l’intervention.

Aperçu de l’analyse effectuée

Avant l’analyse, nous avons filtré les données pour déterminer les observations aberrantes. Nous avons eu recours à une procédure d’élagage pour réduire l’influence des observations aberrantes. Nous avons éliminé les trois valeurs les plus élevées (et les moins élevées) en les déplaçant d’une unité (0,01) de l’observation la plus élevée (et la moins élevée). Lorsque l’écart réel était de moins d’une unité, les points de données n’ont pas été ajustés. La procédure décrite dans Tabachnick et Fidell (2001) a servi à réaliser l’analyse des séries chronologiques interrompues.

L’analyse comprenait deux stades. Premièrement, nous avons examiné les données préalables à l’intervention pour modeler les tendances latentes. À cette fin, il a fallu examiner les autocorrélations (AC) et les autocorrélations partielles (ACP).Note de bas de page 24 D’après les courbes des AC et des ACP, il a été possible d’estimer les éléments p, d et q du modèle ARIMA. Ce modèle a ensuite été ajusté jusqu’à ce que toutes les autocorrélations dans les données aient été prises en compte. Au cours de la deuxième étape, nous avons appliqué le modèle défini et un terme représentant l’intervention aux séries chronologiques complètes. Il y a diverses façons de modéliser la durée de l’intervention ou la « fonction de transfert ». Dans l’analyse actuelle, une fonction à une seule étape a été supposée. Nous avons supposé que l’intervention aurait une incidence soudaine et durable sur les taux. Lorsque la durée de l’intervention apportait une contribution importante au modèle, on pouvait en déduire que l’intervention pouvait avoir un effet sur les taux observés. Nous avons procédé à une vérification finale pour déterminer si le modèle était bien ajusté aux données. Nous avons examiné la « vérification de l’autocorrélation des résidus » dans les extrants du logiciel SAS pour qu’il ne reste aucun effet significatif.

En ce qui concerne les logiciels, nous avons utilisé JMP et SAS pour effectuer l’analyse. L’ajustement du modèle a été examiné au moyen de JMP, qui a également servi à produire les graphiques des séries chronologiques. L’analyse des séries chronologiques interrompues réelles a été réalisée au moyen de Proc ARIMA dans le logiciel SAS.

Méthode d’extraction des données

Les données ont été extraites par la Division de la mesure du rendement et des rapports de gestion (DMRRG) à partir de l’entrepôt de données du SCC et de la CNLC. Tous les taux étaient basés sur des périodes d’un mois. Pour tous les établissements, des données sur les taux ont été extraites pour les périodes allant d’avril 2000 à décembre 2009, soit au total 117 observations.

Les taux ont été calculés de la façon suivante :

  1. Inconduite en établissement = nombre de délinquants uniques ayant fait l’objet d’une accusation d'infraction disciplinaire / roulement de la population;
  2. Isolement imposé = nombre de délinquants uniques placés en isolement imposé pendant une certaine période / roulement de la population;
  3. Participation aux programmes = nombre de délinquants uniques ayant participé à tout programme ou affecté à un travail en établissement / roulement de la population;
  4. Hausse du niveau de sécurité = nombre de délinquants dont le niveau de sécurité a été haussé / roulement de la population;
  5. baisse du niveau de sécurité = nombre de délinquants dont le niveau de sécurité a été baissé / examens courants du niveau de sécurité.

Le dénominateur du roulement de la population représentait le nombre de délinquants qui étaient dans l’établissement à un moment donné au cours du mois. Il s’agit de la méthode utilisée actuellement par la DMRRG pour calculer les taux. En moyenne, 255,44 (É. T. = 22,11) délinquants sont passés par l’Établissement de Kent par mois, 290,70 (É. T. = 21,74), par l’Établissement de Matsqui et 426,82 (É. T. = 42,95), par l’Établissement Mountain.

Il convient de noter que le dénominateur pour le taux de diminution du niveau de sécurité était fondé sur le nombre d’examens courants en vue de l’établissement du niveau de sécurité, et non sur le roulement de la population. La hausse et la baisse du niveau de sécurité sont des genres d’événements différents. Un délinquant risque de voir son niveau de sécurité augmenter à tout moment. Par contre, une baisse du niveau de sécurité se produit généralement par suite d’un examen courant du niveau de sécurité.

Les dates de mise en œuvre de la SIBM différaient à chaque établissement. À l’Établissement de Kent, c’était en avril 2003, ce qui a donné 43 périodes avant la mise en œuvre de la SIBM et 74 après celle-ci. À l’Établissement de Matsqui, c’était en janvier 2008, ce qui a donné 93 périodes avant la mise en œuvre et 24 périodes après celle-ci. À l’Établissement Mountain, c’était en août 2008, ce qui a donné 100 périodes avant la mise en œuvre et 17 périodes après celle-ci.

Limites

Il convient de noter certaines limites. Le dénominateur le plus approprié pour les taux seraient sans doute basé sur le temps-personne. Dans ce cas, le temps-personne serait le nombre total de mois pendant lesquels les délinquants de l’établissement étaient à risque pour un premier événement. Le dénominateur du roulement de la population est nécessairement plus grand. Il suppose essentiellement que tous les délinquants qui se trouvaient dans l’établissement à n’importe quel moment étaient à risque pendant tout le mois. Cela est faux car

  1. un délinquant peut avoir été transféré d’un autre ou vers un autre établissement pendant le mois et(ou)
  2. délinquant qui a participé à un événement n’aurait pas été à risque concernant l’événement pour le reste d’un mois. Par rapport aux taux basés sur le temps-personne, les taux présentés dans le présent document sont nécessairement des sous‑estimations.

Une deuxième question concerne le nombre de périodes postérieures à l’intervention. Le nombre recommandé d’observations préalables et postérieures à l’intervention s’établit à 50 (Hartman et coll, 1980). L’Établissement de Kent a presque respecté cette exigence, mais l’Établissement de Matsqui (25 observations postérieures) et l’Établissement Mountain (17 observations postérieures) ne l’ont pas respectée.

Participation aux programmes

Tableau 16 : Taux de participation aux programmes avant et après la SIBM
Établissement Période N Moyenne É. T.

Kent

Préalable

43

,35

,03

Postérieure

74

,34

,06

Matsqui

Préalable

93

,46

,06

Postérieure

24

,36

,06

Mountain

Préalable

100

,39

,04

Postérieure

17

,42

,04

Figure 7 : Taux de participation aux programmes à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 8 : Taux de participation aux programmes à l’Établissement de Postérieure, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 9 : Taux de participation aux programmes à l’Établissement Mountain, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Tableau 17 : Taux de participation aux programmes, description du modèle des séries chronologiques interrompues et paramètres connexes
Modèle
p,d,q
Paramètres
μ p q Intervention

Kent

1,0,0

-,37Note de bas de page ***

,85Note de bas de page ***

--

-,02

Matsqui

0,1,0

-,00

--

--

,00

Mountain

1,0,0

,39Note de bas de page ***

,68Note de bas de page ***

--

,03

Notes de bas de page

N. B. : Chaque modèle est distinct.

Accusations d’infraction disciplinaire

Tableau 18 : Taux d’accusations d’infraction disciplinaire avant et après la SIBM
Établissement Période N Moyenne É. T.

Kent

Préalable

43

,13

,06

Postérieure

74

,22

,08

Matsqui

Préalable

93

,13

,05

Postérieure

24

,08

,03

Mountain

Préalable

100

,10

,04

Postérieure

17

,07

,03

Figure 10 : Taux d’accusations d’infraction disciplinaire à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 11 : Taux d’accusations d’infraction disciplinaire à l’Établissement de Postérieure , d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 12 : Taux d’accusations d’infraction disciplinaire à l’Établissement Mountain, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Tableau 19 : Taux d’accusations d’infraction disciplinaire, description du modèle des séries chronologiques interrompues et paramètres connexes
Modèle
p,d,q
Paramètres
μ p q Intervention

Kent

1,0,0

,13Note de bas de page ***

,51Note de bas de page ***

--

,09Note de bas de page ***

Matsqui

0,0,2

,13Note de bas de page ***

--

-,18*, -,40Note de bas de page ***

-,05Note de bas de page **

Mountain

1,0,1

,10Note de bas de page ***

,46Footnote *

,84

-,04

Notes de bas de page

N. B. : Chaque modèle est distinct.

Périodes d’isolement imposé

Tableau 20 : Taux d’isolement imposé avant et après la SIBM
Établissement Période N Moyenne É. T.

Kent

Préalable

43

,17

,04

Postérieure

74

,22

,04

Matsqui

Préalable

93

,09

,03

Postérieure

24

,11

,01

Mountain

Préalable

50

,03

,01

Postérieure

17

,05

,01

Figure 13 : Taux d’isolement imposé à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 14 : Taux d’isolement imposé à l’Établissement de Postérieure, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 15 : Taux d’isolement imposé à l’Établissement Mountain, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Tableau 21 : Taux d’isolement imposé, description du modèle des séries chronologiques interrompues et paramètres connexes
Modèle
p,d,q
Paramètres
Μ p q Intervention

Kent

1,0,0

,18Note de bas de page ***

,72Note de bas de page ***

--

,04Note de bas de page *

Matsqui

1,0,0

,09Note de bas de page ***

,71Note de bas de page ***

--

,02

Mountain

1,0,0

,03Note de bas de page ***

,56Note de bas de page ***

--

-,02Note de bas de page **

Notes de bas de page

N. B. : Chaque modèle est distinct. Plusieurs valeurs du taux d’isolement au début des séries avaient une valeur de 0. Pour favoriser l’égalité de la variance dans les séries, celles-ci ont été tronquées pour commencer au mois 51, soit 50 observations avant l’intervention.

À l’Établissement de Kent, le paramètre Intervention est positif, ce qui indique que le taux d’isolement a augmenté après la période de mise en œuvre. L’antilogarithme du paramètre (10.04) 1,10 indique une augmentation moyenne de 10 % du taux d’isolement après l’intervention. Pour ce qui de l’Établissement Mountain, le paramètre Intervention est significatif et négatif. L’antilogarithme du paramètre (10-.02) 0,95 indique une baisse de 5 % du taux d’isolement moyen après l’intervention.

Hausse du niveau de sécurité des délinquants

Tableau 22 : Hausse du niveau de sécurité des délinquants avant et après la SIBM
Établissement Période N Moyenne É. T.

Kent

Préalable

43

,012

,048

Postérieure

74

,012

,053

Matsqui

Préalable

93

,006

,034

Postérieure

24

,006

,020

Mountain

Préalable

100

,004

,015

Postérieure

17

,004

,019

N. B. : Les taux ont été arrondis à mille parce qu’ils étaient petits.

Figure 16 : Taux d’augmentation du niveau de sécurité des délinquants à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 17 : Taux d’augmentation de la cote de sécurité des délinquants à l’Établissement de Postérieure, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 18 : Taux d’augmentation du niveau de sécurité des délinquants à l’Établissement Mountain, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Tableau 23 : Taux d’augmentation du niveau de sécurité des délinquants, description du modèle des séries chronologiques interrompues et paramètres connexes
Modèle
p,d,q
Paramètres
μ p q Intervention

Kent

1,0,1

,02Note de bas de page ***

,50Note de bas de page *

,76Note de bas de page ***

,003

Matsqui

0,0,0

,008Note de bas de page ***

--

--

,001

Mountain

0,1,1

,000Note de bas de page ***

--

1Note de bas de page ***

-,000

Notes de bas de page

N. B. : Chaque modèle est distinct.

Baisse du niveau de sécurité des délinquants

Tableau 24 : Taux de diminution de la cote de sécurité des délinquants à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009
Établissement Période N Moyenne É. T.

Kent

Préalable

43

,12

,10

Postérieure

74

,21

,08

Matsqui

Préalable

93

,09

,06

Postérieure

24

,09

,06

Mountain

Préalable

100

,08

,06

Postérieure

17

,06

,04

N. B. : Les taux ont été arrondis à mille parce qu’ils étaient petits.

Figure 19 : Taux de diminution du niveau de sécurité des délinquants à l’Établissement de Kent, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 20 : Taux de diminution du niveau de sécurité des délinquants à l’Établissement de Postérieure, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Figure 21 : Taux de diminution du niveau de sécurité des délinquants à l’Établissement Mountain, d’avril 2000 à décembre 2009

N. B. : La ligne horizontale représente le taux moyen global. La ligne verticale représente la date de mise en œuvre de la SIBM.

Tableau 25 : Taux de diminution du niveau de sécurité des délinquants, description du modèle des séries chronologiques interrompues et paramètres connexes
Modèle
p,d,q
Paramètres
μ p q Intervention

Kent

2,0,0

,13Note de bas de page ***

,23Note de bas de page *, ,16

--

,08Note de bas de page **

Matsqui

3,0,0

,08Note de bas de page ***

,07,,19Note de bas de page *,,20Note de bas de page *

0

,00

Mountain

0,1,1

,00

--

,87Note de bas de page ***

,00

Notes de bas de page

N. B. : Chaque modèle est distinct.

Les résultats indiquent une hausse de 20 % du nombre moyen de délinquants, à l’Établissement de Kent, dont le niveau de sécurité a diminué lors d’un examen systématique de leur niveau de sécurité après la mise en œuvre de la SIBM (antilogarithme 10.08 = 1,20).

Annexe C : Inscriptions aux programmes à l’Établissement de Kent

2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

Acquisition de compétences psychosociales

40

10

Programme de maintien des compétences cognitives

6

Maîtrise de la colère et des émotions

7

9

6

9

Intégration communautaire

16

10

Autres programmes de renforcement des compétences cognitives

74

Raisonnement et réadaptation

21

19

19

10

Programme de guérison de base pour Autochtones

Total des inscriptions aux programmes d’acquisition de compétences psychosociales

121

19

27

19

34

10

16

10

Programme pour délinquants autochtones toxicomanes

36

9

Services de prévention de la toxicomanie et de counseling

12

13

19

8

1

Programme national de traitement de la toxicomanie - suivi

1

Programme national de traitement de la toxicomanie - intensité moyenne

10

11

15

24

Total des inscriptions aux programmes pour toxicomanes

48

22

19

18

19

13

15

24

PPV – intensité modérée

14

Programmes d’isolement

24

17

9

5

Prévention de la violence

12

Prévention de la violence – suivi

1

8

7

1

6

1

Total des inscriptions Programmes pour délinquants à comportement violent

24

30

17

12

1

6

1

14

Total des inscriptions Programmes autres que les programmes d’éducation

193

71

63

49

54

29

32

48

Total des inscriptions Éducation

131

152

90

138

147

173

164

169

Total des inscriptions Tous les programmes

324

223

153

187

201

202

196

217

Source : Données extraites du Système intégré de rapports le 25 janvier 2010 (Date de mise à jour de l’entrepôt de données : 17 janvier 2010).

Annexe D : Analyse de régression de Poisson concernant les accusations d’infraction disciplinaire

Tableau 26 : Analyse de régression de Poisson concernant les accusations d’infraction disciplinaire 6 mois avant et 6 mois après la SIBM
Paramètre Estimation Erreur type Chi carré

Traitement

0,49

0,08

35,81Note de bas de page ***

Période

-0,29

0,10

8,96Note de bas de page **

Interaction

-0,21

0,13

2,82

Notes de bas de page

Tableau 27 : Analyse de régression de Poisson concernant les accusations d’infraction disciplinaire 12 mois avant et 12 mois après la SIBM
Paramètre Estimation Erreur type Chi carré

Traitement

0,36

0,06

35,51Note de bas de page ***

Période

-0,47

0,08

38,65Note de bas de page ***

Interaction

-0,00

0,10

0,00

Notes de bas de page

Note de bas de page ***

p < .001;

Retour à la référence de la note de bas de page ***

Figure 22 : Total des accusations d’infraction disciplinaire 6 mois avant et 6 mois après la SIBM

Cette figure est un graphique linéaire simple qui précise la somme totale des accusations d'infraction disciplinaire six mois avant la SIBM et six mois après celleci pour le groupe qui a participé à la SIBM et le groupe de référence.

Pour le groupe participant à la SIBM, six mois avant la SIBM, on comptait 397 accusations d'infraction disciplinaire et, six mois après la SIBM, on en comptait 239.

Pour le groupe de référence, six mois avant la SIBM, on comptait 244 accusations d'infraction disciplinaire alors que six mois après la SIBM, on comptait 182 accusations d'infraction disciplinaire.

Figure 23 : Total des accusations d’infraction disciplinaire 12 mois avant et 12 mois après la SIBM

Cette figure est un graphique linéaire simple qui précise la somme totale des accusations d'infraction disciplinaire douze mois avant la SIBM et douze mois après celleci pour le groupe qui a participé à la SIBM et le groupe de référence.

Pour le groupe participant à la SIBM, douze mois avant la SIBM, on comptait 651 accusations d'infraction disciplinaire et, douze mois après la SIBM, on en comptait 406.

Pour le groupe de référence, douze mois avant la SIBM, on comptait 452 accusations d'infraction disciplinaire alors que douze mois après la SIBM, on comptait 282 accusations d'infraction disciplinaire.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Veuillez prendre note que le Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats (CGRR) a été conçu avant l’entrée en vigueur de la Politique de 2009 sur l’évaluation; par conséquent, la présente évaluation est conforme au cadre approuvé, et non à la nouvelle politique. Cependant, elle répond aux exigences, car elle porte sur les mêmes domaines.

Retour à la référence de la note de bas de page 1

Note de bas de page 2

Les rapports sur les plans et les priorités du SCC figurent à : http://www.tbs-sct.gc.ca/rpp/index-fra.asp.

Retour à la première référence de la note de bas de page 2

Note de bas de page 3

Même si elle n’a pas pu confirmer ces chiffres au moyen d’un compte rendu de décisions, la Direction des programmes pour délinquants et de la réinsertion sociale a indiqué que le Comité de direction du SCC a approuvé l’octroi d’une somme annuelle de 250 000 $ pour la SIBM à l’Établissement de Kent en 2005.

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Note de bas de page 4

Étant donné le rôle de ces membres du personnel dans le cadre du PPV , il est possible que les fonds aient été codés ailleurs, ce qui expliquerait en partie l’écart dans les dépenses de la SIBM.

Retour à la référence de la note de bas de page 4

Note de bas de page 5

Il est important de noter que malgré les diverses sources d’affectation définies pour la SIBM, les dépenses n’ont été enregistrées que sous un code (c.‑à‑d. 0064).

Retour à la référence de la note de bas de page 5

Note de bas de page 6

En raison des questions de mise en œuvre, il n’y a pas de preuve à l’appui pour déterminer si les coûts liés à la SIBM sont inférieurs ou comparables à ceux d’autres programmes correctionnels semblables. Due lower or comparable to other similar correctional program

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Note de bas de page 7

Par exemple, si un délinquant du groupe étudié a commencé à participer à la SIBM au tiers de sa peine, la date au tiers de la peine du délinquant jumelé était sa date de référence. Le premier SPC suivant cette date a ensuite été choisi.

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Note de bas de page 8

Le test de Wilcoxon pour observations appariées est l’analogue indépendant de la distribution du test t pour les échantillons connexes (Howell, 1997). L’avantage des tests non paramétriques est qu’ils ne reposent pas sur une estimation paramétrique et(ou) des hypothèses de distribution; par conséquent, la validité du test ne dépend pas du fait que la distribution de la variable dans la population soit normale ou non (Howell, 1997). C’était préférable, car les données étaient étalées vers la droite et s’appliquaient à un groupe de référence jumelé.

Retour à la référence de la note de bas de page 8

Note de bas de page 9

Une analyse de régresssion logistique par mesures répétées convenait à des données dichotomiques lorsqu’un chi carré ne pouvait pas être obtenu, car les groupes n’étaient pas indépendants parce que l’échantillon a été généré au moyen d’une méthode de jumelage individualisé.

Retour à la référence de la note de bas de page 9

Note de bas de page 10

L’énoncé de mission du SCC figure dans son site Web à : http://www.csc-scc.gc.ca/index-fra.shtml

Retour à la référence de la note de bas de page 10

Note de bas de page 11

L’évaluation de la motivation est fondée sur les lignes directrices établies dans la DC 710-1 : Progrès par rapport au plan correctionnel. (CSC, 2007)

Retour à la référence de la note de bas de page 11

Note de bas de page 12

Source : Données extraites des RADAR le 28 janvier 2010. Il s’agit surtout de délinquants incarcérés, mais il peut aussi y avoir des délinquants dont la liberté a été suspendue, sous surveillance, libérés sous caution, en détention préventive, faisant l’objet d’une nouvelle peine ou dont la liberté a été révoquée.

Retour à la référence de la note de bas de page 12

Note de bas de page 13

S. O. s’applique aux délinquants qui se sont évadés ou pour qui le niveau de motivation n’est pas disponible.

Retour à la référence de la note de bas de page 13

Note de bas de page 14

Ibid.

Retour à la référence de la note de bas de page 14

Note de bas de page 15

La séance de sensibilisation du personnel a été appelée « SIBM-SP » tandis que la formation de recyclage et la formation en intervention de Kent réunies ont été appelées « SIBM-7 ».

Retour à la référence de la note de bas de page 15

Note de bas de page 16

Veuillez noter que ces chiffres peuvent ne pas être très précis en raison d’erreurs de codage possibles et de la façon dont les données sont codées dans le SGRH.

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Note de bas de page 17

À l’Établissement de Kent, huit membres du personnel peuvent offrir la formation sur la SIBM‑1, et trois sur la SIBM‑3, six, sur la SIBM‑7 et deux sur la SIBM‑2 et la SIBM‑5.

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Note de bas de page 18

D’après le nombre de délinquants ayant participé à au moins un programme.

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Note de bas de page 19

Données extraites du Système intégré de rapports, 2010-04-16.

Retour à la référence de la note de bas de page 19

Note de bas de page 20

Veuillez noter que le premier genre de mise en liberté après la participation à la SIBM d’aucun des participants à la SIBM ou des délinquants du groupe de référence n’a été une libération conditionnelle.

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Note de bas de page 21

Ce calcul n’a pas été effectué pour l’Établissement Mountain et l’Établissement de Postérieure, car l’intervention n’a pas été mise en œuvre auprès des délinquants; par conséquent, il a été impossible de déterminer le coût par délinquant

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Note de bas de page 22

Les données, extraites le 12 mars 2010, proviennent du Système intégré de rapports.

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Note de bas de page 23

Voir Hartman et coll. (1980) pour obtenir une description compréhensible des séries chronologiques interrompues au moyen du modèle ARIMA.

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Note de bas de page 24

Une autocorrélation est une corrélation entre un point de données et un point de données précédent (p. ex. décalage 1, décalage 2, décalage 3). Une autocorrélation partielle est une corrélation entre un point de données et un point de données précédent, où la variance des points interposés a été supprimée.

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