Se préparer pour un nouveau pont
Après plus d'un siècle d'utilisation continue, le pont Alexandra, qui traverse la rivière des Outaouais pour relier Ottawa (Ontario) et Gatineau (Québec), est presque arrivé à la fin de sa durée de vie utile et sera remplacé. L'ouverture du pont a eu lieu en 1901 pour les trains à vapeur, les tramways, les calèches et les piétons. Le pont a été fermé à la circulation automobile en octobre 2023 pour effectuer des travaux de stabilisation qui permettront l'utilisation sécuritaire du pont jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouveau pont. Aujourd'hui, il est utilisé par les piétons, les cyclistes et les personnes qui utilisent des aides à la mobilité, comme les fauteuils roulants électriques et les triporteurs et quadriporteurs électriques, ainsi que par de nombreux autres usagers. La réouverture du pont aux véhicules est prévue pour 2025.


L'état technique du pont
Paul Lebrun, ingénieur en chef des ponts de la capitale nationale, et son équipe à Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) surveillent et entretiennent le pont Alexandra. En plus de veiller en continu à ce que le pont demeure sécuritaire pour le public jusqu'à ce qu'il soit démantelé, M. Lebrun et son équipe ont effectué et continuent d'effectuer des inspections complètes tous les 2 ans. L'inspection de 2017 a révélé que le pont arrivait à la fin de sa durée de vie utile. Le rapport a répertorié 17 problèmes différents ayant une incidence sur la solidité et l'intégrité du pont, notamment :
1) de la rouille, des trous, des fissures et des brèches dans l'acier


2) des composantes du pont censées être mobiles sont coincées en raison de la corrosion. Par conséquent, certaines parties du pont doivent absorber une charge supplémentaire et certaines pièces deviennent moins serrées, ce qui crée des espaces autour des tiges


Voici les endroits connus sur le pont où l'absence de mouvement nuit à la capacité du pont de supporter une charge en toute sécurité

3) la flexion, le flambage et la déformation de l'acier


Voici les endroits connus sur le pont où il y a du flambage

« La détérioration du pont est principalement attribuable à son exposition aux intempéries, au sel provenant des opérations de déglaçage en hiver et aux éclaboussures des véhicules. De nombreuses parties sont difficiles, voire impossibles à nettoyer, comme les caillebotis et les assemblages de suspension sous la promenade ou les connexions sous le pont », explique M. Lebrun.
Au fil des ans, l'équipe de M. Lebrun a vérifié et remplacé des composantes ou reconstruit des sections pour compenser les effets de la corrosion de l'acier. C'est un travail complexe. De nombreuses parties du pont sont difficiles d'accès, et il est de plus en plus difficile de trouver des ouvriers expérimentés qui travaillent le fer pour effectuer les réparations.


« Je pense que nous aimons tous le pont Alexandra, mais notre principale responsabilité est la sécurité publique », déclare M. Lebrun. Depuis 2009, le pont a été fermé plus de 33 % du temps. « Si l'on considère l'état du pont et toutes les mesures d'atténuation mises en place : inspections régulières, ajout de capteurs, réparation de certaines parties, imposition de restrictions sur le poids maximal des véhicules, tout cela montre que le pont arrive à la fin de sa durée de vie », explique M. Lebrun. SPAC effectue ces travaux pour assurer la sécurité de tous ceux qui empruntent le pont.
Répercussions environnementales
L'actuel pont Alexandra présente également des problèmes environnementaux. La voie à grille ouverte et les collecteurs d'eaux pluviales au centre du pont ne filtrent pas les eaux de ruissellement, ce qui signifie que le sel de voirie et les débris des véhicules se déversent directement dans la rivière des Outaouais. La conception du nouveau pont permettra d'envisager des solutions et de trouver des moyens de protéger la rivière.
Michelle Fairbrother, conseillère principale en environnement par intérim à SPAC, travaille avec la Commission de la capitale nationale (CCN) et l'équipe de projet de SPAC pour étudier l'environnement. L'équipe utilise l'information recueillie pour élaborer des mesures d'atténuation, définir des critères pour la conception du nouveau pont et trouver des moyens d'améliorer ou de restaurer les habitats après la construction.
L'équipe utilise également plusieurs méthodes pour recueillir des données environnementales. « Nous devons comprendre les conditions actuelles. Nous avons donc effectué de nombreux travaux sur le terrain, notamment des études terrestres et des enregistrements sous-marins de l'environnement aquatique. Nous voulions étudier les poissons, la faune et la flore qui vivent autour du pont », explique t elle. L'équipe a aussi consulté d'anciens relevés d'espèces répertoriées sur le site. Mme Fairbrother précise : « Ces relevés sont importants parce que si nous n'avons pas vu l'une des espèces qui y sont répertoriées pendant les travaux sur le terrain, cela ne veut pas dire qu'elle n'y est pas. »
« Nous savons que la construction aura un effet aux 2 extrémités du pont et sur la rivière. Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger l'environnement, c'est pourquoi chaque petite information est utile », ajoute-t-elle. Parmi les espèces répertoriées l'année dernière lors des travaux sur le terrain figurent la chouette rayée, la perchaude et le papillon du céleri.



Il est important de comprendre l'état actuel de l'environnement et de savoir où se produisent les changements. Il incombe à l'équipe de comprendre les incidences potentielles sur l'environnement pendant et après les travaux de construction, afin de pouvoir proposer des mesures d'atténuation efficaces. Selon Mme Fairbrother, « une autre grande partie de notre travail porte sur la manière de surveiller et de montrer que les recommandations environnementales sont appliquées. Nous évaluons les effets environnementaux et nous fournissons des conseils pour atténuer et éviter ces effets avant les travaux, pendant les activités du projet et après la fin des travaux, afin d'assurer la protection de l'environnement. »
Le Ministère vise également la certification Envision pour le nouveau pont. La certification est semblable à la certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) pour les bâtiments. La certification Envision, qui est administrée par un organisme indépendant, permet à SPAC de surveiller et de vérifier que les objectifs environnementaux, sociaux et économiques établis pour le projet sont atteints.
Le travail à effectuer est considérable
Il faut toute une communauté pour remplacer correctement un pont. En plus de l'équipe qui s'occupe des inspections structurelles et des études environnementales, d'autres équipes évaluent les effets patrimoniaux, archéologiques, sociaux et économiques ainsi que les facteurs liés au sexe. Les consultations du public qui se poursuivent et les discussions en cours avec les communautés autochtones nous aident à intégrer de multiples points de vue dans le projet de remplacement du pont. Les relations que nous établissons nous aident à mener à bien ce projet et à soutenir les efforts de SPAC et de la CCN à l'égard de la réconciliation.
Pour en savoir plus, consultez notre site car d'autres articles seront publiés sur ces sujets. Vous pouvez également consulter les sites Web de Services publics et Approvisionnement Canada et de la Commission de la capitale nationale pour obtenir de plus amples renseignements.
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