COP24 Katowice : foire aux questions sur la conférence de l’ONU sur les changements climatiques
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et Conférence des Parties : de quoi s’agit-il?
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée en 1992 au Sommet de la Terre de Rio afin de coordonner les mesures internationales de lutte contre les changements climatiques.
On appelle « Parties » les pays qui ont ratifié la CCNUCC. Ils se réunissent en tant que la Conférence des Parties (COP).
La COP est l’instance suprême de la CCNUCC et les Parties se réunissent une fois par année pour examiner les progrès et la mise en œuvre de la Convention.
Cette année, la COP se tiendra à Katowice, en Pologne, du 2 au 14 décembre.
Pourquoi la COP24 est-elle importante?
La science est formelle. Les changements climatiques sont réels, ils sont causés par les humains et ils se produisent maintenant. Année après année, notre planète se réchauffe, le niveau de la mer s’élève et les populations ressentent les effets des changements climatiques.
Au Canada, nous constatons également ces effets, que ce soit par la fonte des routes de glace, par l’augmentation des inondations et des incendies de forêt ou par l’érosion des côtes, qui fait littéralement rétrécir l’Île-du-Prince-Édouard.
Lors de la COP21 en 2015, près de 200 pays ont uni leurs efforts en vue de lutter contre les changements climatiques en établissant l’Accord de Paris, un accord historique. En collaborant avec des dirigeants d’entreprises, tous les ordres de gouvernement et la société civile, nous trouvons des solutions aux changements climatiques qui favoriseront non seulement la pérennité de la planète, mais également une économie axée sur une croissance propre. Rien ne peut arrêter cette transition, qui est mue par les forces du marché, et le Canada y joue un rôle de premier plan.
Le monde entier se réunira une fois de plus dans le cadre de la COP24, cette fois pour parachever les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris. Des mesures de lutte contre les changements climatiques doivent être prises dès maintenant pour le monde. Nous traversons une période stimulante, alors que nous bâtissons une économie propre et que nous créons des débouchés pour les Canadiens qui font partie de la classe moyenne.
Que veut accomplir le Canada à la COP24?
Le Canada a joué un rôle clé dans la négociation de l’Accord de Paris en 2015, et il a depuis réclamé des mesures internationales ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques.
Les pays parachèveront l’ensemble de règles qui rendront possible la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris définiront comment les pays s’engageront à réduire les émissions qui sont responsables des bouleversements climatiques, et comment chacun de ces pays produira des rapports faisant état des progrès accomplis. Les règles permettront aux pays de constater les progrès réalisés dans l’action climatique et de déterminer les domaines prioritaires pour les travaux à venir.
Le Canada est déterminé à parachever les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris lors de la COP et il jouera un rôle de chef de file pour y parvenir. Les provinces, les territoires, les peuples autochtones, les organisations syndicales, les entreprises, l’industrie et les jeunes seront représentés au sein de la délégation canadienne et auront l’occasion de faire connaître leurs points de vue uniques et précieux sur la lutte contre les changements climatiques.
Le Canada démontrera également à la COP24 le travail constant effectué pour soutenir les pays en développement.
Qui représentera le Canada à la COP24?
Pour que la délégation canadienne soit pleinement soutenue, Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, sera à la tête de la délégation canadienne lors du segment ministériel de la COP24, pendant la deuxième semaine de la COP. La négociatrice en chef en matière de changements climatiques pour le Canada, Catherine Stewart, dirigera la délégation lorsque la ministre sera absente.
Quel est le programme de la ministre à la COP24?
La ministre McKenna a un programme bien rempli pour la COP24. Ses priorités seront notamment les suivantes :
- travailler au parachèvement des règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris, ces règles orienteront la manière dont les pays mettront en œuvre l’Accord et produiront des rapports sur les progrès réalisés pour le respecter;
- encourager et maintenir l’élan vers la mise en œuvre de l’Accord de Paris à l’échelle mondiale;
- encourager les investissements des secteurs public et privé pour bâtir un avenir à faibles émissions de carbone;
- appuyer la création de liens entre les acteurs commerciaux canadiens et internationaux du secteur des technologies durables;
- favoriser la prise d’engagements clairs pour réduire les émissions;
- travailler à accroître la prise de mesures pour aider les citoyens et les pays à s’adapter aux changements climatiques;
- favoriser la collaboration entre les partenaires internationaux sur diverses approches pour lutter contre les changements climatiques (par exemple : transition équitable, Énergiser au-delà du charbon, finance durable, technologies propres);
- favoriser le leadership autochtone dans le travail international de lutte contre les changements climatiques;
- mettre en valeur la transparence et la responsabilisation dans la déclaration des émissions de gaz à effet de serre et les mesures de lutte contre les changements climatiques;
- accroître le rôle des femmes dans la lutte contre les changements climatiques et la prise de décisions;
- échanger avec les représentants des autres pays les connaissances et les expériences tirées des mesures ambitieuses prises par le Canada pour lutter contre les changements climatiques.
Quelle est la composition de la délégation canadienne?
La délégation canadienne comprendra des dirigeants autochtones, des représentants des provinces et des territoires, des jeunes, des dirigeants d’entreprises, des organisations non gouvernementales de l’environnement, des représentants d’organisations syndicales et des députés de l’opposition.
Les négociateurs du gouvernement fédéral représenteront les positions du Canada aux diverses séances de négociations.
Quand la liste des délégués sera-t-elle accessible? Pourrai-je en avoir un exemplaire?
Une liste provisoire des participants sera bientôt publiée sur le site de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Quels seront les coûts totaux de la délégation canadienne à la COP24?
Les coûts totaux liés à la participation du Canada à la COP24 ne sont pas définitifs à l’heure actuelle, puisque l’activité est en cours.
Quelles mesures le Canada prend-il au pays pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions et lutter contre les changements climatiques?
Le Canada prend des mesures ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques au pays. Notre plan exhaustif de lutte contre les changements climatiques, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, a été élaboré avec les provinces et les territoires, en collaboration avec les peuples autochtones du Canada. Il nous aidera à atteindre, voire à dépasser l’objectif que nous nous sommes fixé au titre de l’Accord de Paris et qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % sous les niveaux de 2005, d’ici 2030.
Grâce à une vaste gamme de politiques, de programmes et d’investissements, nous avons déjà observé la plus importante amélioration des perspectives relatives aux émissions du Canada depuis le début de la production de rapports sur le sujet. L’important déclin des émissions canadiennes prévues pour 2030 équivaut à environ le tiers des émissions canadiennes de 2015 et cette diminution est généralisée dans tous les secteurs économiques, ce qui illustre bien l’étendue et la profondeur du Cadre pancanadien.
Un des piliers du Cadre est l’approche canadienne de tarification de la pollution par le carbone. L’imposition d’un prix sur la pollution par le carbone, une approche qui sera appliquée partout au Canada à compter de 2019, est la manière la plus efficace de réduire les émissions, d’aider les Canadiens à économiser de l’argent et de l’énergie et d’encourager des investissements plus importants dans les nouvelles technologies propres.
Outre la tarification de la pollution par le carbone, le Canada a également instauré un certain nombre de politiques, de programmes et d’investissements complémentaires pour contribuer à réduire les émissions, notamment les suivants :
- établissement du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, d’une valeur de 2 milliards de dollars, pour aider les ménages et les entreprises à économiser de l’argent et de l’énergie;
- élaboration d’une norme sur les combustibles propres qui s’appliquera dans plusieurs secteurs afin de favoriser les technologies propres et l’utilisation de combustibles à faible teneur en carbone dans tous les secteurs de l’économie pour les maisons, les bâtiments et l’industrie;
- publication d’un projet de règlement visant à ce que l’industrie pétrolière et gazière réduise ses émissions de méthane de 40 % à 45 % d’ici 2025;
- normes visant à accroître l’efficacité énergétique des véhicules lourds, comme les autobus scolaires et les semi-remorques, afin de rendre nos collectivités plus saines, de réduire le smog et la pollution par le carbone, et d’aider les entreprises à économiser de l’argent sur leurs frais d’exploitation;
- publication du règlement final visant à réduire l’utilisation des hydrofluorocarbones, ou HFC, qui contribuent au réchauffement climatique;
- investissement de plus de 2,3 milliards de dollars pour soutenir les technologies propres au Canada et la croissance des entreprises et des exportations canadiennes;
- élaboration d’une stratégie relative aux véhicules zéro émission;
- investissement de 21,9 milliards de dollars pour soutenir l’infrastructure verte, y compris pour appuyer l’énergie renouvelable, les installations de recharge des véhicules électriques, les postes de ravitaillement en gaz naturel et en hydrogène et l’établissement de nouveaux codes du bâtiment, de même qu’un investissement de 20,1 milliards de dollars pour soutenir le transport en commun en milieu urbain.
Pour renforcer la résilience aux répercussions des changements climatiques, le Canada a lancé une série de programmes et d’initiatives, dont le Centre canadien des services climatiques, qui améliorera l’accès aux connaissances scientifiques, servira de source fédérale faisant autorité en matière d’information et de ressources sur le climat et accroîtra la capacité de tenir compte des considérations liées aux changements climatiques lors de la prise de décisions d’adaptation. Le Canada investit également dans l’infrastructure bâtie et naturelle pour renforcer la résilience climatique dans les collectivités canadiennes grâce au Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, d’une valeur de 2 milliards de dollars, qui a été mis sur pied en mai 2018. Des efforts sont actuellement déployés pour mieux comprendre et gérer les risques pour la santé posés par les changements climatiques, comme la chaleur extrême et les maladies infectieuses.
Centre canadien des services climatiques
Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes
Au cours des prochaines étapes, le gouvernement du Canada continuera de travailler avec tous ses partenaires, y compris les provinces, les territoires, les peuples autochtones et le milieu des affaires, afin de saisir les nouvelles possibilités offertes par la transition vers une économie axée sur la croissance propre.
Comment le Canada aide-t-il les pays en développement à lutter contre les changements climatiques?
D’ici 2020, le Canada aura versé une somme de 2,65 milliards de dollars, soit 800 millions de dollars par année, afin d’aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à renforcer leur résilience aux effets des changements climatiques. Pour appuyer la lutte contre les changements climatiques et le développement durable dans le cadre de l’Accord de Paris, il est essentiel de fournir aux pays en développement les ressources dont ils ont besoin pour s’adapter aux changements climatiques.
La contribution du Canada favorisera la mise au point de ressources en énergie propre et renouvelable, de systèmes d’alerte précoce et de projets d’adaptation aux changements climatiques urgents dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Cet engagement historique constitue notre plus important investissement jusqu’ici dans les mesures de lutte contre les changements climatiques à l’échelle internationale et illustre l’appui concret du Canada à faire évoluer l’économie mondiale vers un avenir à faibles émissions de carbone et résilient face aux changements climatiques.
Le Canada continuera de travailler avec d’autres pays donateurs afin de remplir notre engagement collectif dont le but est de recueillir 100 milliards de dollars américains par année en fonds destinés à la lutte contre les changements climatiques d’ici 2020, à l’aide d’une vaste gamme de sources financières publiques et privées.
Pour en apprendre davantage sur le financement canadien de la lutte contre les changements climatiques, veuillez consulter le site sur le Financement international de la lutte contre les changements climatiques.
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