7e réunion ministérielle sur l’action climatique : résumé des présidents 2023

Des ministres et des représentants d’une trentaine de gouvernements ont pris part à la 7e réunion ministérielle sur l’action climatique organisée par le Canada, l’Union européenne et la Chine, et accueillie par l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique, les 13 et 14 juillet 2023.

Les trois coresponsables, Frans Timmermans, vice-président exécutif de l’Union européenne, Huang Runqiu, ministre chinois, et Steven Guilbeault, ministre canadien, remercient tous les ministres et éminents représentants pour leur engagement, y compris le président désigné de la COP28, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’action climatique et la transition juste, ainsi que les autres invités pour leur participation, à savoir l’Agence internationale de l’énergie, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, la Fondation des Nations Unies et l’un des coprésidents du comité transitoire sur les modalités de financement des pertes et dommages. 

Lors de la séance d’ouverture, les trois coresponsables, le président désigné de la COP28 ainsi que le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont souligné l’importance de consolider la coopération mondiale en matière de climat et de défendre le multilatéralisme pour mettre pleinement en œuvre la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris, et ont appelé la communauté internationale à mettre en place une compréhension collective et à approfondir la confiance mutuelle sur la voie à suivre. Ils ont souligné les occasions potentielles associées à l’avancement de la transition énergétique équitable à l’échelle mondiale et le rôle de l’énergie propre dans le contexte d’une mise en œuvre réussie de l’Accord de Paris, tant sur le plan de la mise en œuvre nationale que de la coopération internationale. Le Sultan Al Jaber, en tant que président désigné de la COP28, a présenté un résumé de sa dernière lettre exposant une vision pour la COP28. Les participants ont largement salué la vision des Émirats arabes unis et la nomination du Danemark et de l’Afrique du Sud pour diriger les consultations sur le bilan mondial, ainsi que la poursuite du travail du Canada et de l’Allemagne avec les donateurs pour renforcer la confiance dans la réalisation de l’objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars US. Les participants ont également appelé à tirer parti des effets synergiques de la lutte contre le changement climatique et de la protection de la biodiversité.

Reconnaissant l’importance du bilan mondial pour le succès à long terme de l’Accord de Paris, les participants ont appelé à un résultat global, équilibré, ambitieux et pragmatique sur l’atténuation, l’adaptation, les pertes et dommages, les moyens de mise en œuvre lors de la COP28, conformément aux objectifs et aux principes de l’Accord de Paris. Le bilan mondial doit, à la lumière de l’équité et des meilleures données scientifiques disponibles, évaluer les progrès collectifs et les lacunes du passé, et envoyer des signaux politiques forts indiquant que nous accélérerons la mise en œuvre et l’action collective, y compris par un soutien accru, en vue d’atteindre tous les objectifs de l’Accord de Paris. De nombreux participants ont également souligné les occasions offertes par la mise en œuvre nationale et la coopération internationale pour échanger les enseignements tirés et les pratiques exemplaires afin d’accélérer l’action, de garantir la transparence et de promouvoir la confiance et l’inclusion. Plusieurs participants ont également souligné la possibilité de renforcer l’intégration des efforts sur le climat et la biodiversité avec la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal.

En particulier :

En ce qui concerne l’atténuation, de nombreux participants ont souligné la nécessité de veiller à ce que les mesures soient étayées à la lumière des différentes situations nationales, en tenant compte des meilleures données scientifiques disponibles et des signaux politiques précis, notamment en ce qui concerne l’accroissement de la production d’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, l’abandon des combustibles fossiles non atténués, tout en garantissant une transition équitable tant au niveau national que mondial. 

En ce qui concerne l’adaptation et les pertes et dommages, de nombreux participants ont appelé à l’amélioration de la conception et de la mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation, à des solutions fondées sur la nature et à une couverture élargie des systèmes d’alerte précoce.

En ce qui concerne les moyens de mise en œuvre, certains participants ont souligné l’importance de disposer d’un financement, d’une technologie et d’un renforcement des capacités adéquats pour une mise en œuvre réussie de l’action climatique. Alors que certaines personnes ont souligné la nécessité de renforcer l’harmonisation de tous les flux de financement sur un développement résilient et à faible émission de gaz à effet de serre, d’autres ont plutôt souligné l’importance d’une mobilisation accrue des finances publiques par les pays développés en faveur des pays en développement.

En ce qui concerne le financement des pertes et dommages, l’un des coprésidents du comité exécutif a informé les ministres de l’état d’avancement des discussions, soulignant qu’il reste des lacunes importantes à combler dans les discussions et que des décisions politiques difficiles devront être prises à Dubaï. Les participants ont souligné l’impératif politique d’obtenir des résultats lors de la COP28, reconnaissant que le leadership politique et un engagement précoce sont nécessaires pour maintenir l’élan et fournir une orientation, en s’appuyant sur l’expertise technique.

En ce qui concerne l’opérationnalisation des nouvelles modalités de financement, les participants ont souligné qu’il était important de renforcer le soutien aux institutions existantes et d’améliorer la coordination et la cohérence entre elles. Le réseau de Santiago pour les pertes et les dommages peut jouer un rôle clé dans ce contexte, et de nombreux participants ont souligné l’importance de le mettre en service le plus rapidement possible.

Certains participants estiment que le fonds doit se concentrer sur l’acheminement de l’aide aux plus vulnérables, tandis que d’autres considèrent qu’il s’agit d’un fonds auquel tous les pays en développement doivent être admissibles sur un pied d’égalité. Beaucoup ont suggéré que le fonds soit un complément aux dispositifs de financement existants en se concentrant sur les lacunes prioritaires de ces dispositifs. Certains ont suggéré qu’il serait bon d’utiliser les banques régionales de développement et de s’appuyer sur le travail du secteur privé, comme le secteur des assurances. Dans l’ensemble, les participants ont convenu de la nécessité d’un financement d’une ampleur sans précédent pour relever le défi, y compris des subventions, des sources novatrices et d’autres approches. 

Au regard du renforcement de la coopération en matière d’atténuation, l’Agence internationale de l’énergie et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ont présenté les signes encourageants de la transition énergétique mondiale au cours de la dernière décennie, tout en insistant sur la nécessité d’une importante mise à l’échelle de l’énergie propre au cours de cette décennie, en mettant l’accent sur le large éventail d’options disponibles. De nombreux participants ont reconnu, sur la base des dernières études présentées par les institutions internationales, les possibilités offertes par la transition énergétique pour améliorer l’accès et le soutien au développement économique, et l’importance d’envoyer un signal sur l’ampleur des efforts nécessaires au déploiement d’énergies renouvelables et à l’amélioration de l’efficacité énergétique afin de parvenir à un système énergétique mondial exempt de combustibles fossiles non atténués. Cela n’est possible que dans un délai qui tienne compte des différences entre les situations nationales et qui permette aux pays d’ajuster la mise en œuvre en fonction de leurs réalités nationales.

Ces différences comprennent les points de départ et le potentiel des pays, y compris les géographies, les infrastructures de réseau et de stockage, les compétences, la pauvreté énergétique et l’accès à des capitaux abordables. Certains participants ont fait valoir que la promotion de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique doit être accompagnée de résultats qui reconnaissent ces différences et garantissent que personne n’est laissé pour compte.

En ce qui concerne l’adaptation, la Fondation des Nations Unies a souligné la possibilité d’élever l’adaptation au niveau politique à Dubaï et a présenté plusieurs formulations différentes pour un grand objectif mondial global sur l’adaptation, en relevant les avantages et les inconvénients des différents choix. Les participants ont exprimé leur engagement en faveur de l’adoption du cadre de l’objectif global en matière d’adaptation lors de la COP28, tout en appelant à la nécessité d’assurer la flexibilité et le réalisme de ce qu’il peut accomplir. Certains participants ont demandé qu’il n’y ait pas de fardeau supplémentaire pour les pays en développement. 

De nombreux participants ont appelé à trouver un équilibre entre les responsabilités mondiales et nationales ou locales dans le contexte de l’adaptation. Certains participants ont souligné que l’établissement de cibles quantifiées est essentiel pour que les pays en développement aient accès à un soutien financier pour l’adaptation, tandis que d’autres ont souligné le défi que représente l’établissement de cibles quantifiées pour l’adaptation et ont suggéré d’explorer une combinaison d’options, y compris des objectifs, des cibles ou des indicateurs pour un large éventail de secteurs. Beaucoup ont souligné que la définition d’objectifs mondiaux en matière d’adaptation ne devait pas prendre le pas sur les responsabilités nationales et locales en matière de mise en œuvre sur le terrain.

En ce qui concerne le financement de la lutte contre les changements climatiques, l’Allemagne a fourni des renseignements sur la mise en œuvre des engagements en matière de financement de la lutte contre les changements climatiques et s’est déclarée convaincue que l’objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars US sera atteint en 2023. Les participants estiment qu’un signal fort de progrès lors de la COP28 est essentiel, car il concerne la réalisation de tous les objectifs de l’Accord de Paris. Nombreux sont ceux qui ont salué l’annonce par le Canada d’une contribution de 450 millions de dollars canadiens à la reconstitution du Fonds vert pour le climat. De nombreux participants ont souligné l’importance du soutien financier des pays développés et les ont exhortés à respecter leurs engagements climatiques existants, à savoir la réalisation de l’objectif de 100 milliards de dollars US et le doublement du financement de l’adaptation, comme convenu à Glasgow. Bon nombre d’entre eux ont également demandé que des progrès soient réalisés à l’égard de différents éléments du nouvel objectif collectif de financement quantifié à la COP28, sachant que l’entente finale ne sera conclue qu’à la COP29. Certains participants ont souligné que le nouvel objectif collectif de financement quantifié doit prendre en compte les besoins et les priorités des pays en développement et refléter l’équité et le principe des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités respectives. D’autres participants ont également souligné la nécessité d’une transformation profonde du système financier et la nécessité d’apporter de nouvelles idées en matière de financement novateur. Certains ont souligné que les banques multilatérales de développement devraient améliorer considérablement leurs résultats en matière de stimulation et de mobilisation du financement du secteur privé en faveur de l’action climatique. Bien que certains aient souligné l’importance d’harmoniser tous les flux financiers en tant que l’un des objectifs de l’Accord de Paris, d’autres ont demandé une vue d’ensemble complète de ce que signifie cette harmonisation et de ses liens avec la fourniture de fonds publics pour le climat.

De nombreux participants continuent de demander une amélioration de l’accès au financement de la lutte contre les changements climatique et s’attendent à d’importantes réformes sur l’amélioration de l’accès ainsi que sur l’allégement de la dette.

Les participants ont salué l’occasion offerte par la 7e réunion ministérielle sur l’action climatique d’approfondir la coopération multilatérale dans la lutte contre les changements climatiques et de renforcer la cohésion, la solidarité et la collaboration en attendant le sommet de Dubaï. Les participants et les coresponsables ont exprimé leur plein soutien à la future présidence de la COP28 et ont fait part de leur engagement à assurer le succès de la COP28. 

Les trois coresponsables se réjouissent d’organiser la 8e réunion ministérielle sur l’action climatique de 2024, qui aura lieu en Chine.

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