Science du climat 2050

Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (SC2050) est une synthèse nationale qui fut développée pour une meilleure compréhension de l’étendue des besoins en matière de science et de connaissances du changement climatique au Canada. Ce document est une première étape importante pour rassembler la communauté canadienne des sciences et du savoir sur les changements climatiques afin d'accélérer les travaux dans des domaines clés qui, ultimement, permettront de progresser vers un Canada résistant au climat et neutre en carbone.

Le résumé est disponible ci-dessous, et une version complète du rapport est aussi disponible en PDF.

Sommaire exécutif

La science et le savoir sont essentiels pour orienter les mesures rapides et ambitieuses nécessaires à la construction d’un Canada résilient et neutre en carbone. L’ampleur et la complexité de la science et des connaissances requises pour relever ce défi exigent une collaboration entre les disciplines, les secteurs, les communautés et les organismes de recherche. Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (SC2050) est une synthèse nationale permettant de mieux comprendre l’étendue des besoins en matière de science et de connaissances du changement climatique au Canada. SC2050 permet aussi de guider les entités qui produisent, détiennent, et financent le savoir scientifique et les connaissances dans leurs efforts de collaboration et d’interdisciplinarité nécessaires pour éclairer les mesures de lutte contre les changements climatiques. SC2050 englobe les sciences naturelles, sociales et de la santé et reconnaît la nécessité de mobiliser tout l’éventail de leadership, de participation et de systèmes de savoir autochtones. Alors que la science des changements climatiques s’est traditionnellement concentrée sur les sciences naturelles, SC2050 reconnaît la nécessité d’élever le rôle des sciences sociales et comportementales, car elles ont d’importantes contributions à apporter pour éclairer la transformation que doit connaître la société canadienne.

Bien que SC2050 met en évidence de nombreux besoins en matière de science et de savoir, il existe déjà une solide base de connaissances sur laquelle s’appuyer. L’urgence du défi que représentent les changements climatiques signifie que les décideurs ne doivent pas et ne peuvent pas attendre que toutes les données scientifiques soient disponibles avant d’agir. La lutte contre les changements climatiques doit se poursuivre parallèlement aux activités de recherche, en s’appuyant sur les connaissances existantes et en intégrant les nouvelles connaissances à mesure qu’elles deviennent disponibles. Ainsi, la synthèse et la mobilisation des connaissances (y compris le dialogue qu’elles établissent entre les créateurs, les détenteurs et les utilisateurs de connaissances) sont des éléments clés de SC2050. Elles garantiront que les décideurs disposent des meilleures connaissances disponibles et que les efforts de recherche restent alignés sur les besoins des utilisateurs. Ces efforts pourraient inclure des évaluations scientifiques et des évaluations des risques, des portails de connaissances et des études de cas, et bénéficieront de l’augmentation du savoir scientifique et des compétences professionnelles en matière de changements climatiques.

Étant donné l’ampleur et l’urgence du défi, et la nature omniprésente des impacts des changements climatiques, la réponse aux besoins en matière de science et du savoir décrits dans SC2050 nécessitera une approche de plus en plus intégrée pour faire progresser de multiples priorités en parallèle. Cette visée tirera également profit de l’adoption de nouvelles approches participatives en matière de recherche et de développement des connaissances (par exemple, l’expérimentation, l’apprentissage par la pratique, la coproduction) et de la prise en compte respectueuse des savoirs autochtones. Les besoins en matière de science et de savoir qu’englobe le SC2050 sont organisés en quatre résultats, auxquels s’ajoute un cinquième domaine de travail – la science du climat du système terrestre – qui représentent les fondements essentiels.

La science du climat du système terrestre – Il faut mener des travaux pour réduire les incertitudes liées à l’ampleur, au rythme et aux impacts des changements futurs et à la prévision des extrêmes climatiques, des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt. Ces recherches permettront de mieux comprendre l’effet des changements climatiques sur le pergélisol, les glaciers, les océans, la glace (mer, rivière, lac) et l’eau douce. Il est également essentiel de fournir des informations sectorielles plus détaillées et mieux adaptées. Des recherches sont également nécessaires pour évaluer l’efficacité des efforts d’atténuation (par exemple, les agents de forçage climatique de courte durée, la géo-ingénierie).

Des Canadiens, des communautés et des environnements bâtis en bonne santé et résilients – Le développement d’une compréhension nuancée de la vulnérabilité, de la résilience et de l’autonomisation, et de la manière dont celles-ci varient selon les régions et les groupes, contribuera à garantir l’efficacité des mesures déployées pour renforcer la santé et la résilience. Il faut également travailler à protéger et à améliorer la santé et le bien-être des Canadiens et à accroître la résilience des systèmes de santé, notamment en comprenant mieux les risques sanitaires liés au climat, en établissant des liens avec les mesures prises dans d’autres secteurs (par exemple, les transports, l’urbanisme) et en menant des interventions novatrices et évolutives qui maximisent la résilience et permettent d’inciter le changement de comportement. La construction de communautés et d’infrastructures résistantes au climat bénéficiera de la recherche sur les infrastructures naturelles, la conception des communautés, la valeur et les avantages connexes des solutions d’infrastructures résistantes et les systèmes d’infrastructures essentiels (par exemple, énergie, eau, transport). Il est également nécessaire de comprendre les impacts du climat sur la gouvernance, le commerce, les schémas migratoires mondiaux ainsi que le développement et l’aide internationale.

Une société neutre en carbone – L’accélération du changement transformationnel nécessaire pour atteindre et dépasser l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada pour 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris et atteindre la carboneutralité d’ici 2050 nécessitera une meilleure compréhension de l’aspect social et comportemental de la décarbonisation. Les recherches visant à comprendre les voies de décarbonisation seront précieuses, notamment les travaux liés à une transition juste et aux aspects économiques de la neutralité en carbone. La décarbonisation du secteur énergétique est un domaine de recherche clé, tout comme les travaux visant à comprendre le potentiel d’atténuation des approches de construction et de gestion des infrastructures. Dans le cadre de la transition vers la carboneutralité, il faut mener des recherches pour protéger et améliorer les puits de carbone terrestres et aquatiques, ce qui passe par la science fondamentale du cycle du carbone jusqu’à la recherche visant à élaborer des leviers socio‑économiques et de meilleures pratiques.

Des écosystèmes terrestres et aquatiques résilients – Pour que les écosystèmes du Canada restent sains et résilients, il faut réaliser des recherches pour améliorer notre compréhension de base des effets des changements climatiques sur les processus qui sous-tendent des écosystèmes sains, la sensibilité, la résilience et la capacité d’adaptation des espèces et des écosystèmes, ainsi que les effets de l’évolution des facteurs de stress et leur impact cumulatif sur la biodiversité et les écosystèmes. Des travaux seront également nécessaires pour anticiper et minimiser les menaces pesant sur les espèces et les écosystèmes vulnérables, ainsi que des efforts pour développer et tester des mesures d’adaptation. La nature peut également être un allié puissant dans la lutte contre les changements climatiques, et il faut s’efforcer de combler les lacunes dans les connaissances liées à l’établissement et au déploiement de solutions basées sur la nature, telles que la recherche sur les effets négatifs potentiels, les évaluations et l’importance relative accordée aux aspects socio-économiques et culturels, et l’impact des événements extrêmes sur ces solutions lorsqu’elles sont mises en œuvre.

Ressources naturelles durables – Pour aider les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche, de la gestion de l’eau, de l’exploitation minière et de l’énergie, ainsi que les modes de vie traditionnels liés à ces industries, à rester résistants et productifs face aux changements climatiques, il faut mieux comprendre les risques que posent les changements climatiques (par exemple, les événements extrêmes, la disponibilité de l’eau, les organismes nuisibles, les maladies, les espèces envahissantes). En attendant, alors que certaines communautés basées sur les ressources naturelles vivent une transition juste, la recherche en sciences sociales peut aider à comprendre les impacts sociaux, culturels et économiques de cette transformation. En outre, une compréhension intégrée des objectifs et des possibilités en matière de ressources naturelles et de milieux terrestres et aquatiques permettra de maximiser les avantages connexes (par exemple, faire progresser simultanément la séquestration de carbone, la santé, l’énergie et la sécurité alimentaire). Les secteurs des ressources naturelles du Canada bénéficieront également de la recherche pour éclairer les pratiques durables et adaptées au climat.

Trois domaines clés de la capacité de base sont essentiels pour soutenir le travail relatif à tous les besoins en matière de science et de savoir identifiés dans le SC2050. Qu’elles soient effectuées au sol ou par satellite, les activités de suivi et de surveillance restent essentielles pour fournir une connaissance de la situation, évaluer les changements, orienter les actions et mesurer les progrès. L’ampleur et la diversité des données et des connaissances sur les changements climatiques nécessiteront des progrès en matière d’infrastructure numérique (par exemple, le stockage et la gestion des données, le calcul haute performance), notamment en ce qui a trait aux outils de gestion, d’extraction, de manipulation, de visualisation, de normalisation et d’interopérabilité des données. Enfin, en veillant à ce que la science des changements climatiques soit ouverte et accessible, on accroîtra la transparence, on maximisera les investissements et on accélérera les progrès.

SC2050 représente une occasion de prendre des décisions délibérées sur les activités et le financement de la science et du savoir sur le changement climatique au Canada, qui seront essentielles pour s’orienter vers une société résiliente et neutre en carbone.

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