Nouvelles sur la biosécurité et la biosûreté des agents pathogènes et des toxines : T2, numéro de juillet 2020
Sur cette page
- Mise à jour de l'avis de biosécurité sur le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2)
- Déclaration d'incidents pendant la pandémie de COVID-19
- Les faits : #LSV
- Considérations de biosûreté pour les visites virtuelles des installations
- Analyse des inspections menées pendant la période de validité des permis du groupe de risque 3
- Le Grand Jamboree 2020 de l'iGEM : Le Centre de la biosûreté peut vous aider
Mise à jour de l'avis de biosécurité sur le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2)
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) ont mis à jour l'avis de biosécurité sur le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2).
L'avis contient maintenant des :
- recommandations en matière de biosécurité concernant les tests moléculaires aux points de soins
- recommandations supplémentaires concernant le transport d'échantillons primaires
Utilisez cet avis en conjointement avec la Norme canadienne sur la biosécurité (NCB).
Déclaration d'incidents pendant la pandémie de COVID-19
Pendant la pandémie de SRAS-CoV-2, les laboratoires travaillent d'arrache-pied à mener des tests de diagnostic et des activités de recherche. Les travailleurs de laboratoires sont confrontés au risque d'exposition à des agents biologiques.
Selon la LAPHT, il est obligatoire de déclarer les cas d'exposition en laboratoire qui sont liés à des manipulations d'agents pathogènes humains et des toxines à l'extérieur de leur milieu naturel. Ces manipulations comprennent la culture, la collecte et l'extraction d'agents pathogènes humains et de toxines.
De janvier à mars 2020, 14 cas d'exposition ont été signalés au système de surveillance Déclaration des incidents en laboratoire du Canada (DILC). Il s'agit notamment de 3 productions involontaires d'un agent pathogène humain ou d'une toxine. Les incidents en question mettaient en cause 14 agents biologiques, dont :
- 57 % (8) appartenaient au groupe de risque 2 (GR2)
- 43 % (6) appartenaient au groupe de risque 3 (GR3)
L'agent biologique du GR2 le plus fréquemment en cause était Neisseria meningitidis (2 expositions). Burkholderia pseudomallei était l'agent du GR3 le plus fréquemment signalé (2 expositions) et le seul agent biologique à cote de sécurité élevée (ABCSE) impliqué dans un cas d'exposition pendant le premier trimestre de 2020.
Pendant ce trimestre, un incident mettant en cause le SRAS-CoV-2 est survenu dans un contexte de soins aux animaux. L'incident était dû au non-respect des procédures opératoires normalisées (PON) et à l'utilisation d'équipement de protection individuelle (EPI) inadéquat. Ces 2 facteurs ont fréquemment été à l'origine d'exposition dans les laboratoires.
En raison de la pandémie, les activités de certains laboratoires fonctionnent à pleine capacité. Les laboratoires sont encouragés à renforcer leurs mesures de sécurité et à déclarer tout incident sur-le-champ. Il pourrait être hautement utile de se pencher sur les causes fondamentales. Les causes fondamentales identifiées dans les précédemment établies dans les rapports d'incident en laboratoire sont notamment les suivantes :
- des interactions humaines (contraintes, pressions et demandes liées à la charge de travail)
- de la connaissance et du respect des PON
- de l'entretien ou de la conception du matériel
- de la mise en œuvre de formations
Les faits : #LSV
Le CB a classé le SRAS-CoV-2 comme un agent pathogène humain du GR3.
Les laboratoires qui détiennent un permis pour agents pathogènes et toxines du GR3 délivré en vertu de la LAPHT peuvent obtenir et manipuler des échantillons de SRAS-CoV-2 dans une installation de niveau de confinement 3 (NC3). Seuls les laboratoires où des échantillons de SRAS-CoV-2 sont manipulés volontairement, ce qui englobe l'ensemble des activités in vitro et in vivo, sont tenus de détenir un tel permis.
Les échantillons primaires présents dans la nature sont exclus de la portée de la LAPHT et des règlements apparentés; par conséquent, ils ne sont pas réglementés par l'ASPC. Ces échantillons comprennent les échantillons de SRAS-CoV-2 directement prélevés auprès de patients. Les établissements ne sont pas tenus de se conformer à quelque exigence que ce soit lorsqu'elles réalisent des activités diagnostiques et cliniques sur des échantillons primaires infectés par le SRAS-CoV-2. Cependant, nous recommandons que toutes les installations respectent un minimum de bonnes pratiques microbiologiques de laboratoire lorsqu'ils manipulent des échantillons primaires.
Consultez le document SRAS-CoV-2 (Coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère) pour plus d'informations sur :
- les recommandations relatives à la manipulation des échantillons de SRAS-CoV-2 à des fins cliniques
- de diagnostic et de recherche
- les exigences applicables aux laboratoires
- les désinfectants pour surfaces les plus efficaces
Si votre laboratoire souhaite inclure la manipulation de SRAS-CoV-2 dans ses activités, veuillez communiquer avec les responsables de l'octroi des permis à licence.permis@phac-aspc.gc.ca.
Considérations de biosûreté pour les visites virtuelles des installations
Durant cette période sans précédent, les universités et les organisations ont modifié leur approche en matière d'éducation à distance et leurs modalités de télétravail. Les visites virtuelles des laboratoires aux fins de formation sont devenues de plus en plus populaires. Avant de publier des visites virtuelles, il est important de dissimuler les éléments de biosûreté destinés à réduire le risque d'accès non autorisé aux laboratoires et aux renseignements confidentiels.
Les visites virtuelles publiées devraient montrer les parties d'une installation dont la divulgation publique est jugée acceptable par votre organisation. Parmi les renseignements qui ne devraient pas être divulgués publiquement, notons les systèmes de sûreté et les installations de nature délicate. Les éléments à exclure des visites virtuelles publiées comprennent notamment :
- les plans d'étage
- les systèmes de contrôle d'accès électronique
- les serrures, les clés et les lieux où elles sont rangées
- les lieux où sont conservés les documents de nature délicate
- l'emplacement et les stocks d'agents pathogènes et de toxines
En cachant ces renseignements à la vue du public, votre organisation réduit le risque d'atteinte à la biosûreté dans votre installation. En savoir plus sur la préparation d'un plan de biosûreté pour votre organisation.
Envoyez vos questions au CB à pathogens.pathogenes@phac-aspc.gc.ca.
Analyse des inspections menées pendant la période de validité des permis du groupe de risque 3
Juin 2019 marquait la fin du premier cycle d'inspections de 3 ans pendant la période de validité des permis GR3. De juin 2016 à juin 2019, les inspecteurs du CB ont réalisé 63 inspections de surveillance et de vérification de la conformité. De celles-ci :
- 26 (41 %) visaient des installations de NC3 faisant l'objet d'un permis GR3
- 15 (24 %) visaient des installations de NC2 faisant l'objet d'un permis GR3 sujet à la Directive en matière de biosécurité portant sur le complexe Mycobacterium tuberculosis
- 20 (32 %) visaient des installations de NC2 faisant l'objet d'un permis GR3 sujet à la Directive en matière de biosécurité portant sur le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le virus T-lymphotrope humain (HTLV) et les rétrovirus simiens apparentés
Le CB a observé 404 lacunes nécessitant des mesures correctives (395 mineures et 9 majeures), soit une moyenne d'environ 7 lacunes par inspection. Un grand nombre des lacunes observées étaient liées aux nouvelles exigences réglementaires. Dans 6 installations du GR3, aucune déficience n'a été observée lors de leur inspection.
L'analyse du cycle d'inspections de 3 ans a aussi aidé à cerner les secteurs où des éclaircissements et des directives supplémentaires seraient les plus utiles. Par exemple, l'exigence 4.4.7 de la NCB n'était pas interprétée uniformément par les parties réglementées. Le CB a utilisé la rétroaction pour élaborer des directives améliorées à l'intention des parties réglementées et pour éclaircir les exigences qui figureront dans les prochaines éditions des normes.
Conseils pour favoriser la conformité :
- conservez tous les documents liés à votre permis
- si vous avez des questions, veuillez en faire part au Centre de la biosûreté à biosafety.biosecurite@phac-aspc.gc.ca
- consultez les outils de formation en ligne
Le Grand Jamboree 2020 de l'iGEM? Le Centre de la biosûreté peut vous aider!
Le Grand Jamboree de la compétition iGEM (International Genetically Engineered Machines) de cette année se déroulera du 29 octobre au 2 novembre 2020. En raison de la pandémie de COVID-19, la compétition sera organisée virtuellement. De nombreuses équipes participant à la compétition iGEM préparent encore des projets en explorant les options qui leur sont offertes cette année. À titre de membre du comité sur la sécurité de l'iGEM et de juge de la compétition, le Centre de la biosûreté participe à l'élaboration des politiques de sécurité de l'iGEM et à la promotion de pratiques de biosécurité et de biosûreté.
En 2019, cette compétition de biologie de synthèse de haut niveau a attiré plus de 350 équipes provenant de plus de 40 pays. Ils ont présenté leurs applications novatrices dans divers secteurs en se servant de composants biologiques standard comme :
- énergie
- environnement
- santé et médecine
- alimentation et nutrition
- fabrication et plus encore
L'année dernière, 16 équipes canadiennes, dont des universités et des écoles secondaires, ont participé avec succès à la compétition.
Si votre établissement est inscrit au Grand Jamboree 2020 de l'iGEM, nous vous encourageons à envoyer un courriel à Cody Anderson, du Centre de la biosûreté, à pathogens.pathogenes@phac-aspc.gc.ca pour obtenir :
- des renseignements sur les politiques de sécurité de l'iGEM
- de l'aide pour remplir le formulaire de sécurité
- des conseils fondés sur notre expérience à l'évènement