Notes d’allocution pour l’honorable Omar Alghabra ministre des Transports Notes pour une intervention au Conseil de l’OACI : Cinquième séance de la 222e session du Conseil au siège social de l’OACI, à Montréal (Canada) (par Zoom)

Discours

Merci M. le Président.
Bonjour à tous.

Merci aux membres distingués du Conseil de l’OACI pour cette occasion de participer virtuellement à votre 222e session du Conseil.

Je saisis cette occasion pour reconnaître également que le Conseil a élu un nouveau Secrétaire général pour le mandat s’échelonnant de 2021 à 2024.

Permettez-moi donc de féliciter M. Salazar pour sa victoire à l’élection, d’une part, et d’autre part, de m’engager à le soutenir, lui et ce conseil, dans le leadership qu’ils exercent.

Je tiens également à remercier le Président du Conseil pour sa collaboration à l’intervention faite au lendemain de l’abattage tragique du vol 752 d’Ukraine International Airlines.

En tant qu’hôte de l’OACI et membre du Conseil, le Canada se réjouit de poursuivre sa collaboration avec l’Organisation.

Je donne ici ma première allocution en tant que ministre des Transports devant une institution multilatérale internationale. Je voudrais prendre un moment pour souligner que mon expérience personnelle et professionnelle renforce ma conviction du rôle que jouent les organisations multinationales comme celle-ci. En tant que personne née au Moyen-Orient et ayant travaillé pour une société multinationale basée aux États-Unis, je sais que la meilleure façon de mettre en œuvre un changement durable et positif est de travailler avec tous ceux qui partagent notre engagement commun pour la sécurité, la prospérité et l’inclusion. Je suis enthousiaste à l’idée de travailler avec vous tous pour faire progresser les politiques significatives et importantes que le monde attend de nous.

J’aimerais également vous transmettre les salutations et les bons vœux du ministre Garneau.

Le ministre Garneau, en tant que ministre des Affaires étrangères, dirigera la quête continue du Canada pour la transparence, l’imputabilité, la réparation et la justice de la part de l’Iran pour le vol PS752 qui a été abattu.

Permettez-moi de vous assurer qu’à l’instar de mon prédécesseur, l’initiative sur la sécurité aérienne est l’un de mes objectifs prioritaires.

Comme vous le savez, cette initiative a été annoncée l’an dernier par le premier ministre Trudeau.

Elle réunit des partenaires pour établir un ensemble commun de pratiques en vue de mieux protéger les passagers contre les risques de voler au-dessus ou à proximité des zones de conflit.

Je voudrais réaffirmer l’engagement du Canada à travailler avec l’OACI pour améliorer la sécurité de nos espaces aériens.

Je voudrais souligner au Conseil les récents jalons atteints dans le cadre de l’initiative sur la sécurité aérienne.

Le premier est la création du Comité consultatif sur la sécurité aérienne en juillet 2020.

Il comprend des experts aéronautiques des États et de l’industrie.

Ensemble, ils contribuent à alimenter, à conseiller, à défendre et à soutenir le développement d’initiatives internationales.

Et ces initiatives amélioreront davantage la sûreté et la sécurité de l’aviation au-dessus ou à proximité des zones de conflit dans le monde. Le Comité consultatif sur la sécurité aérienne appelle à une nouvelle participation de l’État : la communication des renseignements et la promotion de la sensibilisation et des pratiques exemplaires aideront à prévenir de nouvelles pertes de vies.

Je tiens également à souligner le succès de la tenue, par le Canada, du premier forum sur la sécurité aérienne, les 8 et 9 décembre derniers.

Je suis reconnaissant que plusieurs d’entre vous, y compris le Président Sciacchitano et vos autorités nationales, y ayez participé.

Le forum a réuni plus de 400 participants de 82 pays et 31 parties prenantes de l’industrie, ce qui en fait véritablement un événement mondial.

Les participants ont partagé leur expertise en matière de risques liés aux zones de conflit et ont engagé des discussions sur l’environnement des menaces, les leçons apprises et les meilleures pratiques en matière d’atténuation des risques.

Le forum n'aurait pas été couronné de succès sans le soutien de nombreux pays et acteurs de l'industrie, ou des innombrables participants du monde entier.

Ce niveau d’engagement significatif a mis en évidence l’engagement de la communauté internationale de l’aviation civile à travailler ensemble pour rendre nos ciels plus sûrs.

Et cet engagement est renforcé par le nombre croissant d'États qui appuient la Déclaration d'engagement sur la sécurité aérienne, dirigée par le Canada.

La déclaration appelle les signataires à renouveler leur engagement en faveur d'une approche globale pour atténuer les risques liés aux zones de conflit.

Et nous avons déjà commencé à voir les pays membres du Comité consultatif s'engager dans un dialogue plus ouvert.

Ces échanges mènent déjà à des améliorations pratiques de la sécurité pour les opérations de l'aviation civile, et je me réjouis de voir se concrétiser leurs impacts à long terme.

C’est pourquoi je tiens à remercier les nombreux États qui ont déjà approuvé la déclaration.

Et j'ai hâte d'entendre tous les États sur ce qui est nécessaire de faire pour parvenir à un consensus sur notre approche mondiale.

Il y a deux mois, le Canada a célébré le premier anniversaire de la destruction du vol PS752, au cours de laquelle 176 innocents ont péri, dont 138 ayant des liens avec le Canada, ainsi que des ressortissants iraniens, ukrainiens, britanniques, afghans et suédois.

Certaines étaient des personnes rentrant chez elles après avoir rendu visite à leur famille ou des personnes voyageant au Canada pour aller à l'école. Ce jour-là, ils ont payé le prix ultime alors qu’ils n’étaient que des passagers et des membres d'équipage voyageant sur un avion de ligne civil.

J'ai parlé à de nombreuses familles de victimes ici au Canada. Ce sont les visages humains de cette tragédie.

Grâce à ces discussions, j'ai pris conscience de leur terrible perte et de la peine qu'ils vivent encore aujourd'hui. Une peine qui ne les quittera probablement jamais.

Je sais que les habitants d'autres pays touchés ont vécu des épreuves similaires.

Nous devons, en tant que communauté internationale, faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter de futures tragédies comme celle du vol PS752.

Pour se souvenir de leurs proches, et démontrer le soutien aux familles des victimes de cette tragédie ainsi que les autres catastrophes aériennes, une série d'événements commémoratifs ont eu lieu. Ils ont culminé avec la désignation, par notre gouvernement, du 8 janvier comme la Journée nationale de commémoration des victimes de catastrophes aériennes.

Le 15 décembre 2020, l'honorable Ralph Goodale, conseiller spécial pour la réponse continue du Canada à la tragédie du vol 752 d'Ukraine International Airlines, a publié son rapport.

Le rapport comprenait des recommandations concernant les zones de conflit et les enquêtes de sécurité, faisant écho aux leçons tirées du vol PS752, ainsi qu'à celles du vol 182 d'Air India, du vol 302 d'Ethiopian Airlines et de la tragédie du MH-17.

Le 23 février 2021, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a également publié une lettre soulignant les domaines qui bénéficieraient de normes internationales plus rigoureuses tout en soulevant des questions importantes. Nous continuerons de travailler pour obtenir justice pour les victimes et leurs familles.

Nous sommes déterminés à travailler avec l'OACI et les membres du Conseil pour mettre en œuvre les leçons apprises.

Nous attendons le rapport d’enquête final de l’Iran, dans lequel nous espérons avoir des réponses aux nombreuses questions posées. Mon prédécesseur a soulevé ces questions auparavant, et alors que nous poursuivons notre quête de transparence et de justice, je dois le faire à nouveau :

  • Quelle a été la chaîne d'événements qui a conduit au lancement de ces missiles sur le vol PS752 en premier lieu?
  • Pourquoi l'espace aérien est-il resté ouvert?
  • Pourquoi les avions civils ont-ils été autorisés à décoller de l'aéroport avant et après que l'avion ait été abattu?

Le Canada continuera d'être tenace dans sa recherche de réponses.

L'Iran doit ces réponses aux familles, au Canada et à tous les pays touchés par cette tragédie, ainsi qu'à la communauté internationale.

Dans un souci de transparence, nous pensons que dans certaines circonstances, le régime d’enquête actuel de l’Annexe 13 de l’OACI peut être renforcé pour garantir que les enquêtes sur des incidents, tels que PS752, soient toujours exhaustives, indépendantes et impartiales.

Et le Canada souhaiterait de nouvelles discussions à l'OACI sur cette question.

Nous avons indiqué à maintes reprises que nous nous attendons à ce que l'Iran fasse preuve de transparence et fournisse des réponses à nos nombreuses questions, questions qui ont été posées par le Canada, par les familles et autres.

À la mi-février, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a été nommé conseiller technique du représentant accrédité de l’Ukraine.

Le Canada examinera et évaluera en profondeur chaque affirmation du rapport d’enquête final de l’Iran.

Ce sont des réponses que non seulement les familles des victimes méritent, mais que la communauté internationale devrait également se préoccuper, car elle remet en question la sécurité même de l’aviation civile internationale dans la région.

Pour terminer, je voudrais remercier une fois de plus le président de l’occasion de s’adresser au Conseil de l’OACI sur cette question importante.

Et je remercie tous les membres du Conseil de l'OACI, les représentants des États et de l'industrie, les commissaires, les membres du panel, ainsi que le Secrétariat de l'OACI, pour votre soutien continu à travailler ensemble pour rendre nos ciels plus sûrs.

Le Canada continuera d’implorer des réponses, la justice, la transparence et la responsabilité pour les victimes et leurs familles. J'ai hâte de travailler avec vous tous dans cette quête.

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