Allocution du ministre Champagne prononcée à l’occasion de la 47Conférence annuelle de Washington sur les Amériques

Discours

« Commerce inclusif et prospérité partagée dans tout l’hémisphère »

Le 9 mai 2017 – Washington

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

C’est un grand honneur pour moi de pouvoir vous parler de la relation forte et grandissante entre le Canada et ses amis et partenaires des Amériques.

Le Canada estime que notre prospérité partagée réside dans l’ouverture et la poursuite d’une plus grande libéralisation des échanges entre les nations. C’est ce que nous avons toujours affirmé sans aucune hésitation.

Le commerce a toujours été dans l’ADN des Canadiennes et des Canadiens.

Pour compenser l’absence d’un vaste marché intérieur, nous misons sur la diversité et l’esprit d’entreprenariat de la population canadienne, dont les ambitions ont toujours dépassé nos frontières.

Nous savons fort bien que les entreprises exportatrices bénéficient de ventes accrues, de profits plus élevés et d’une plus grande compétitivité, et tout cela stimule leur croissance.

Et lorsque les entreprises arrivent à croître et à prospérer, elles créent de nouveaux emplois.

En janvier, je suis devenu le ministre canadien du Commerce international, mais en fait, je suis notre « chef du marketing ».

Depuis mon entrée en fonction, j’ai visité pas moins d’une douzaine de pays, dont le Chili et le Mexique, où je suis allé en mars, et presque tous les continents.

A chaque occasion, j’ai fait la promotion de l’ouverture des marchés et du renforcement des liens avec les partenaires commerciaux du Canada.     

Au cours de tous mes déplacements, j’ai aussi tenu à promouvoir l’approche progressiste du Canada en matière de commerce, et je suis très encouragé de constater que ce message trouve un écho partout dans le monde.

Il nous faut penser autrement notre façon de faire du commerce.

Si nous ne faisons pas l’effort d’obtenir la licence sociale de mener un programme commercial ambitieux, nous allons succomber aux forces qui s’y opposent.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons travailler plus fort pour plaider la cause du commerce, et pour que le commerce profite aux gens.

Alors, qu’est-ce que le « commerce progressiste » exactement, et pourquoi est-ce pertinent?

Au premier niveau, le commerce progressiste consiste à garantir que tous les segments de la société profitent des débouchés qu’offrent le commerce et les investissements. 

En pratique, cela signifie que nous accordons plus d’attention aux intérêts et aux ambitions d’entreprises plus petites, notamment celles qui sont dirigées par des femmes, des jeunes, des nouveaux immigrants et des entrepreneurs autochtones, en les mettant au premier plan pour les aider à réaliser leur plein potentiel.

Il n’y a pas de moyen facile de rétablir la confiance des gens dans le système commercial mondial.

Mais nous pouvons commencer en faisant passer les intérêts des familles et des travailleurs en premier et en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour que le commerce profite à cette classe moyenne que nous essayons tous de faire croître, puisque cette classe moyenne est en fin de compte le pilier de notre économie.

Le commerce doit soutenir une croissance inclusive et ses bénéfices doivent être plus largement partagés.

De nombreuses sociétés canadiennes, par exemple Teck Resources, au Chili, ont adopté une approche novatrice au partage des bénéfices du commerce dans les marchés où elles sont implantées.

Quand j’étais au Chili en mars, j’ai eu le plaisir de rencontrer des représentants de Teck et d’ONU Femmes pour en apprendre davantage sur le partenariat qu’ils ont établi l’an passé afin de favoriser le renforcement socio-économique des femmes autochtones au nord du pays. 

Ce grand projet vise à renforcer les capacités des femmes autochtones et à lever les obstacles à leur participation active à la vie politique et économique.

Les représentants de Teck m’ont dit que l’établissement de liens avec les communautés fait partie de l’approche organisationnelle de la société et qu’il a une incidence réellement positive sur les familles et la société chilienne dans son ensemble.

J’ai donné cet exemple non seulement pour illustrer la pratique du commerce inclusif, mais aussi pour vous montrer la puissance du partenariat.

Et je crois que nous pouvons faire beaucoup plus ensemble, partout dans notre hémisphère, pour assurer la prospérité future de nos collectivités.

En ce qui concerne les partenariats commerciaux, il n’y a pas deux pays au monde qui jouissent de liens plus solides que ceux qui unissent le Canada et les États-Unis.

L’an passé, les États-Unis ont vendu des biens et services d’une valeur de 322 milliards de dollars américains [environ 426 milliards de dollars canadiens] au Canada.

On estime que des biens et services totalisant près de 1,7 milliard de dollars américains [2,3 milliards de dollars canadiens] franchissent la frontière entre le Canada et les États-Unis chaque jour.

Cela signifie que nos deux pays ont fait des affaires d’un montant approximatif de 6 millions de dollars américains [8 millions de dollars canadiens] depuis que j’ai commencé à parler, il y a environ cinq minutes.

Le Canada est le principal client de la plupart des États des États-Unis.

Nous continuons, par exemple, d’être un marché d’exportation majeur pour les produits agricoles de la Floride, stimulant la croissance économique et la création d’emplois dans cet État.

Au total, les activités commerciales et les investissements du Canada soutiennent près de 9 millions d’emplois aux États-Unis.

Mais nous faisons beaucoup plus que simplement fournir des biens et services de l’autre côté de la frontière.

Nous bâtissons des choses ensemble – et avec le Mexique. 

Nos trois pays font partie de la même plateforme de production nord-américaine, avec des économies, des chaînes d’approvisionnement et des processus logistiques pleinement intégrés qui sillonnent le continent.

L’ALENA a rendu possible ce degré élevé d’intégration et a, du même coup, aidé à créer la région économique la plus étendue et la plus concurrentielle au monde.

Nos relations commerciales combinées ont atteint une valeur de près de 1 billion de dollars américains [1,37 billion de dollars canadiens] l’an dernier, soit une valeur presque quadruplée par rapport à 1993, l’année précédant l’entrée en vigueur de l’ALENA.

Le Canada est d’avis que l’ALENA a été un excellent accord qui a profité à toutes les parties, y compris les États-Unis.

Nous croyons aussi que l’ALENA continue de servir au mieux les intérêts du Canada, des États-Unis et du Mexique sous la forme d’un accord trilatéral.

Un des points forts de l’ALENA est le rapprochement entre le Canada et le Mexique.

Le commerce entre nos deux pays a connu une telle croissance depuis la mise en place de l’ALENA que le Mexique est aujourd’hui le troisième partenaire commercial en importance du Canada.

À bien des égards, le Mexique est aussi devenu un pont vers nos voisins de l’ensemble de l’Amérique latine.

Ce qui a commencé avec l’ALENA il y a plus de deux décennies est devenu un vaste réseau d’accords de libre-échange couvrant tout l’hémisphère.

Lors de mon voyage au Chili en mars, nous avons célébré le 20e anniversaire de notre accord de libre-échange, le premier accord de ce type entre le Canada et un pays d’Amérique centrale ou du Sud, et un accord que nous sommes présentement en train de moderniser.

Et puisque nous parlons de partenariats, nos travaux de modernisation prévoient déjà des moyens précis d’inclure des éléments progressistes dans nos accords, par exemple des chapitres consacrés à l’égalité entre les hommes et les femmes, afin que les gens soient toujours au cœur de nos accords.

Aujourd’hui, le Canada compte sept accords de libre-échange en vigueur avec huit pays dans les Amériques, ainsi que neuf accords distincts de promotion et de protection des investissements.

Réunis, ces accords ont ouvert la voie à une énorme croissance du commerce et des investissements.

La valeur du commerce bilatéral des marchandises entre le Canada et la région de l’Amérique latine et des Caraïbes a atteint 63,6 milliards de dollars américains [86,5 milliards de dollars canadiens] en 2016, soit une hausse de 62 % au cours de la dernière décennie.

Entre-temps, les entreprises canadiennes sont d’importants investisseurs et créateurs d’emplois dans la région, l’investissement direct canadien s’étant élevé à 250 milliards de dollars américains [340 milliards de dollars canadiens] à la fin de 2015.

L’entreprise TransCanada établie à Calgary, par exemple, fait des affaires au Mexique depuis le milieu des années 1990 et emploie maintenant quelque 2 000 travailleurs dans l’ensemble du pays.

Les entreprises canadiennes sont aussi des acteurs importants dans les secteurs des technologies propres, des technologies de l’information et des communications, et des services bancaires et financiers de la région.

À titre d’exemple, dans le secteur des services bancaires, la Banque Scotia est de loin la plus grande banque canadienne en Amérique latine et dans les Caraïbes, sa présence dans la région remontant à 1889.

À l’heure actuelle, les quatre pays de l’Alliance du Pacifique constituent une partie importante du plan de croissance de la Banque Scotia. 

Les marchés émergents les plus attrayants pour les entreprises canadiennes sont ici même, dans notre hémisphère.

L’Amérique latine compte des économies croissantes et la région a connu une hausse de la classe moyenne dans les dernières années.

Selon une étude de la Banque mondiale, la classe moyenne en Amérique latine a augmenté de plus de 50 millions de personnes au cours de la décennie 2002-2012, représentant maintenant 30 % de la population.

La classe moyenne du Mexique à elle seule est maintenant plus grande que la population totale du Canada.

Une classe moyenne émergente donne lieu à un niveau de vie plus élevé et à un plus grand pouvoir d’achat, ainsi qu’à de nouvelles exigences en matière d’énergie et de transport dans la région.

Les entreprises canadiennes possèdent les compétences et la capacité pour aider à répondre à ces besoins – des aliments et biens de consommation de qualité aux services bancaires et financiers, en passant par une infrastructure moderne et fiable et des solutions énergétiques innovantes.

Il ne s’agit que de quelques exemples des synergies extraordinaires qui existent entre nos économies.

Nous avons aussi des liens interpersonnels solides et de plus en plus étroits, et nous partageons les mêmes fuseaux horaires et des cultures d’entreprise similaires.

Toutes ces caractéristiques font de nous des partenaires commerciaux idéaux.

C’est une des raisons qui explique pourquoi nous renforçons notre engagement avec nos amis dans les Amériques.

Le premier ministre Justin Trudeau a fait un voyage officiel en Amérique latine en novembre dernier, et s’est rendu à Cuba, en Argentine et au Pérou.

L’Argentine est déjà un marché et partenaire commercial important pour le Canada en soi, et comme membre du Mercosur.

Ce bloc régional représente un acteur économique majeur en Amérique latine, son PIB combiné de l’année dernière s’élevant à 2,4 billions de dollars américains [3,3 billions de dollars canadiens] et sa population atteignant 260 millions de personnes.

Lors de son passage en Argentine, le premier ministre Trudeau s’est engagé à maintenir un dialogue continu sur le renforcement de la relation commerciale du Canada avec le Mercosur, une relation dont la valeur a été estimée à plus de 8 milliards de dollars en termes de commerce bilatéral de marchandises l’année dernière.

Dans les derniers mois, le Canada et le Mercosur ont cherché à réévaluer la perspective d’un accord de libre-échange ambitieux et mutuellement avantageux.

Nous consultons maintenant les Canadiens afin d’obtenir leurs points de vue sur un tel accord.

En Amérique centrale, nous avons réaffecté des ressources énergétiques et certaines de nos meilleures ressources humaines, comme l’ambassadrice Deborah Chatsis au Guatemala, qui fait énergiquement la promotion de notre programme commercial progressiste.

De l’autre côté de l’Amérique du Sud, le Canada compte renforcer ses liens avec le bloc régional connu sous le nom d’Alliance du Pacifique.

Le Canada a déjà conclu des accords de libre-échange fructueux avec les quatre pays membres.

Mais il est toujours possible de faire davantage pour renforcer nos liens commerciaux.

Nous sommes aussi très emballés par le potentiel inexploité des partenariats commerciaux que nous envisageons dans l’Alliance du Pacifique, notamment sa classe moyenne émergente et ses économies ouvertes et axées sur le marché.

Le Canada est un ardent partisan de l’Alliance du Pacifique depuis sa création en 2011.

En 2012, le Canada a été le premier pays non latino-américain à obtenir le statut d’observateur de l’Alliance.

L’an dernier, c’est avec grand plaisir que le Canada a signé une déclaration commune sur son partenariat avec l’Alliance du Pacifique – le premier accord du genre à être signé par l’Alliance et l’un de ses pays observateurs.

Nous partageons des valeurs communes avec l’Alliance du Pacifique.

En outre, nous avons tous deux comme objectif d’améliorer l’intégration économique régionale et le libre-échange, afin de créer plus d’emplois et de possibilités pour la classe moyenne.

Que ce soit avec l’UE, le MERCOSUR, la Chine ou un autre pays, le Canada s’efforce de réaliser un ambitieux programme de diversification du commerce. À cet égard, il est à la recherche de nouveaux marchés pour notre bois d’œuvre résineux, compte tenu des droits imposés récemment par les États-Unis.

Nous croyons que ces droits sont injustes et injustifiés, et nous prenons des mesures pour défendre notre industrie. Et nous ferons de même pour nos producteurs laitiers.

Les États-Unis seront toujours un marché naturel pour les exportations canadiennes, mais il existe aujourd’hui des possibilités d’affaires intéressantes pour les entreprises canadiennes partout dans le monde, surtout en ce qui concerne les efforts déployés par le Canada pour ouvrir et resserrer ses relations commerciales avec une plus grande partie de l’économie mondiale.  

L’ALENA a démontré que l’ouverture mène à la création de chaînes de valeur mondiales.

Et que ces chaînes de valeur mondiales offrent les meilleures perspectives de succès pour les petites entreprises et celles dirigées par les femmes, les jeunes, les Autochtones et d’autres groupes sous-représentés qui souhaitent participer à l’économie mondiale et profiter des bienfaits du commerce.

Nous y arriverons grâce à l’approche progressiste du Canada en matière de commerce, laquelle nous permettra de stimuler une croissance inclusive et la prospérité au profit des peuples de l’hémisphère.

J’espère que nos amis présents ici dans la salle et dans l’ensemble des Amériques nous accompagneront dans cette aventure.

Merci.

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