Vidéo : Tirer profit des économies d’impôt

Transcription

Dean Estrella : Je représente l’organisme Momentum, et pour ceux d’entre vous qui ne le connaissent pas, j’ai juste une courte diapo pour expliquer notre cheminement vers le lancement de ce nouveau programme appelé Tax Time Savings (économies en période d’impôts). Nous sommes donc un organisme sans but lucratif de Calgary qui travaille avec des personnes à faible revenu, et depuis 1999, nous avons un département de littératie financière et offrons des programmes d’épargne de contrepartie, ou des programmes de l’ACCOVAM pour ceux d’entre vous qui connaissent le terme. Depuis, nous réfléchissons toujours à la façon d’élargir notre programmation, et de tirer parti de notre programmation stable d’épargne de contrepartie.

En 2007, nous avons commencé à former des formateurs en littératie financière, et depuis, nous avons formé 180 organismes en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan pour qu’ils offrent leurs propres programmes de littératie financière. Puis, il y a à peine trois ans, nous avons lancé notre propre programme de renforcement des capacités à l’intention d’autres organisations de Calgary pour qu’elles mettent sur pied leurs propres programmes d’épargne de contrepartie. Les programmes d’épargne de contrepartie exigent donc beaucoup de ressources. Du point de vue d’un facilitateur, ils prennent beaucoup de temps. Il faut aussi beaucoup d’argent pour financer les fonds de contrepartie. Depuis 2015, il y a 12 organisations à Calgary qui encouragent les programmes d’épargne de contrepartie, et nous sommes plutôt impressionnés par le fait que Momentum ne fait plus cavalier seul, ce qui était, en quelque sorte, notre objectif.

Ainsi, au tout début de cette année, nous avons lancé quelque chose qui s’appelle Tax Time Savings. Permettez-moi donc de poser la question aux gens qui ont produit leur déclaration de revenus en 2018. Cela représente probablement 99 % d’entre nous, n’est-ce pas ? Qui d’entre vous a reçu un remboursement ? OK. Et parmi ceux-là, qui a économisé de l’argent sur son remboursement ? Donc, une partie d’entre vous. OK. Par conséquent, le programme tient vraiment compte du fait que beaucoup de gens recevront un remboursement au moment de leur déclaration de revenus et de la façon dont ils peuvent utiliser une partie de cet argent pour l’investir dans un compte d’épargne. Nous savons que beaucoup de Canadiens n’ont aucun fonds d’épargne d’urgence et nous avons commencé à y réfléchir en 2016. Nous en avons entendu parler par le CFE Fund de New York, dont je parlerai dans un instant. Mais nous avons pensé qu’il y avait une occasion ici, au Canada, de lancer un programme semblable pour aider les Calgariens à faible revenu qui produisent leur déclaration de revenus, premièrement, en les incitant à produire leur déclaration et, deuxièmement, en leur permettant d’économiser une partie de leurs impôts, ou de leur remboursement.

Alors, comment le programme fonctionne-t-il ? Eh bien, cela fonctionne surtout par l’entremise de nos cliniques fiscales qui sont gérées à Calgary. Nous le faisons actuellement par l’entremise de trois organismes pilotes. Ce sont les organismes du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt (PCBMI). Vous vous rendez à la clinique d’impôt. Comme vous le savez sans doute, il n’y a pas de frais pour consulter la clinique d’impôt. Si vous devez obtenir un remboursement d’au moins 200 $ et que vous êtes en deçà du seuil de faible revenu, vous pouvez déposer votre remboursement (de 200 $ à 1 000 $) dans un compte d’épargne ATB financial savings. Vous laissez l’argent dans le compte d’épargne pendant un an, puis un an plus tard, le 1er mai de l’année suivante, vous recevez une contrepartie de 50 %. Il s’agit donc d’un montant de contrepartie pouvant atteindre un maximum de 500 $.

Il s’agit donc d’un programme d’épargne de contrepartie assez simple, très différent de nos programmes traditionnels de l’ACCOVAM, qui sont offerts en classe et prennent beaucoup plus de temps. Notre objectif était de faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes se joignent au programme avec beaucoup moins de ressources.

Nous avons ajouté quelques détails supplémentaires au programme, car nous ne soulions pas renoncer complètement à l’éducation financière. Il y a donc une prime pour les gens qui suivent cinq cours de littératie financière : ils reçoivent 100 $ de plus. Et, il y a deux étapes différentes pour réaliser des économies. Ainsi, avec le modèle américain, il n’y a qu’un seul dépôt d’un montant forfaitaire. Ici, nous voulions nous assurer que les gens aient toujours la possibilité de continuer d’épargner. Nous avons donc accordé un délai jusqu’au 31 octobre pour verser jusqu’à un maximum de mille dollars ou plus dans le compte d’épargne si les gens le souhaitent. S’ils veulent avoir accès à leur argent, c’est possible, mais ils risquent alors de perdre le financement de contrepartie.

Et contrairement à notre programme traditionnel d’épargne de contrepartie, il n’y a aucune obligation d’achat officiel d’actifs. Ainsi, dans le cadre d’un programme traditionnel d’épargne de contrepartie, les gens auraient besoin de cet argent pour l’investir dans l’éducation, pour faire une mise de fonds sur une maison ou pour autre chose. Ici, l’argent est simplement donné, bien que tout au long de l’année, nous offrions beaucoup d’encouragements par courriel, par messages texte, par des rencontres individuelles, pour parler de ce qu’ils pourraient peut-être faire avec cette somme de 1 500 $ à la fin de l’année afin de les encourager à l’utiliser judicieusement.

Je veux mentionner rapidement qu’il s’agit réellement d’une collaboration. ATB Financial est notre partenaire bancaire et un investisseur dans le programme. Et, cela se fait grâce à notre collaboration, et de nouveau, nous avons besoin de tous nos partenaires dans cette démarche.

Donc, en misant sur la recherche, j’ai beaucoup utilisé les recherches faites sur le modèle Save USA. Donc, pendant trois ans, des essais ont été effectués dans quatre villes différentes, puis — avec certaines de ces questions ici. Il en va de même pour encourager les contribuables à faible revenu à épargner pour assurer leur stabilité financière à long terme. Et, ils ont essentiellement dit oui. Environ 70 % des personnes qui ont suivi le programme l’ont réussi. Et dans un groupe témoin, 30 % ont économisé plus que l’autre.

Ils ont également fourni ce guide. Je les ai appelés et je leur ai dit, vous savez, j’ai lu toutes les recherches et je pense que c’est génial, mais nous voulons commencer, et comment pouvons-nous le faire ? Il a dit voici un manuel, et c’est un guide étape par étape qui nous a vraiment aidés dans tout le processus de démarrage du programme, ce qui est incroyable. Je veux mentionner rapidement que nous avons suivi ces quatre principes directeurs qui sont énumérés dans le guide également pour concevoir le programme. Je ne vais donc pas les lire, mais c’était vraiment formidable pour nous de le dire, alors que nous négocions avec l’institution financière, que nous négocions avec les autres partenaires dans tout le programme, en gardant à l’esprit que toutes ces choses doivent faire en sorte que le programme conserve intégralement sa raison d’être, soit de servir aux Calgariens à faible revenu. Nous ne voulions donc pas avoir, vous savez, des produits bancaires installés là-bas qui ne seraient pas bénéfiques, etc.

J’aimerais aussi parler de la recherche qui se fait aux États-Unis dans le cadre du projet Refund to savings [du remboursement à l’épargne]. Et, ils ont beaucoup travaillé là-dessus ces dernières années, et ils ont essentiellement le même genre de question : les ménages à faible ou moyen revenu déposent-ils leur remboursement d’impôt dans des instruments d’épargne ? Et, encore une fois, c’est oui. Ils ont été en mesure — de voir qu’ils — de conserver leur épargne pendant au moins six mois dans ce programme. Puis, ils ont aussi cette idée d’économie comportementale. Y a-t-il une sorte d’économie comportementale qui peut être intégrée au programme pour aider les gens à épargner ?

Et, donc ce qu’ils ont fait ici — et je ne sais pas si vous pouvez le voir très bien, mais ils se sont associés avec Turbo Tax, ou avec les Inuits dans le logiciel Turbo Tax, pour aider les gens à épargner avec ces petites choses simples ici. Je vais donc vous le lire. On peut lire : Pourquoi ne pas économiser un peu d’argent ? Vous pouvez diviser votre remboursement en un – Je ne peux pas le lire moi-même. Vous pouvez diviser votre remboursement en… oh, vous pouvez tous le lire. Excellent! C’est bien. (Rires) De meilleurs yeux que moi. J’ai subi une chirurgie oculaire au laser en mars. Oui, dans — pour que vous puissiez le placer dans un compte d’épargne ou dans un bon d’épargne. Et, si vous — et ensuite on vous donne un pourcentage du montant que vous pouvez réellement économiser. Ils vous suggèrent d’économiser 25 % de votre remboursement d’impôt. Vous pouvez alors entrer les données de votre dépôt direct.

Donc, pour ceux d’entre vous qui le savent, au Canada, nous n’avons pas ce même type de caractéristiques. Nous n’avons pas deux zones de dépôt différentes pour le faire. Le fractionnement du remboursement a donc été un excellent outil pour les gens. Et, au bas de la page, vous pouvez soit cliquer sur Continuer, soit cliquer sur « Je ne veux pas épargner tout de suite ».

Nous avons donc embauché notre propre évaluateur, un évaluateur externe, pour refléter en quelque sorte certaines des choses que Save USA a faites également. Et quant au 31 octobre, ce point limite pour que les gens puissent compléter leur 1 000 $, nous n’avons que ces résultats intermédiaires jusqu’à maintenant. Nous n’avons donc pas de résultats de fin d’année parce que nous n’avons pas terminé le programme. Par conséquent, 173 personnes se sont inscrites au programme dans le cadre de nos trois cliniques de Calgary, ce qui n’est pas aussi élevé que nous l’aurions voulu, mais nous en sommes tout de même très satisfaits. De ce nombre, 72 % ont fait un suivi, c’est-à-dire qu’elles sont entrées dans la banque ATB, dans la banque ATB, et elles ont ouvert leurs comptes bancaires. C’était donc un gros obstacle pour elles. Ensuite, elles ont dû attendre leur remboursement et déposer l’argent dans le compte financier d’ATB. Il y avait donc 129 personnes qui ont ouvert des comptes, et 125 ont ensuite fait un dépôt d’au moins 200 $. Tel est le taux de succès de 97 %.

Et puis, du 30 juin au 31 octobre, le solde d’épargne collectif de 46 % a augmenté. À l’heure actuelle, nous avons donc 125 épargnants qui économisent collectivement 130 000 $ dans leur compte bancaire. Et, nous sommes assez impressionnés par ces résultats, comme s’il s’agissait d’un projet pilote. Et, nous voulons continuer à tirer parti de cette tendance.

J’aimerais simplement attirer votre attention sur cette citation de quelqu’un qui a répondu au sondage, disant que cela lui permet d’épargner pour des vacances en famille, ce que sa famille n’a encore jamais vécu. Et, donc je pense que c’est quelque chose que nous tenons souvent pour acquis, c’est que nous pouvons prendre des vacances tout le temps. Et, j’avais l’habitude de poser cette question quand j’avais mon propre programme d’épargne de contrepartie. Je revenais, pendant les Fêtes, après les vacances, en janvier, et je disais, genre, oh, qui est parti en vacances pendant les Fêtes ? Et, comme personne ne levait la main, et tout le monde était comme, oh, j’occupais mes deux emplois. Et puis je me mets les pieds dans les plats.

Alors, que se passe-t-il ensuite ? Nous voulons évidemment poursuivre notre projet pilote de la première année, et nous allons passer à la deuxième. Et nous voulons nettoyer certaines de nos mesures d’évaluation, et apporter certaines améliorations au programme. Enfin, nous voulons aussi étudier certaines options stratégiques. Je sais que l’ACFC aussi s’est penchée sur certaines de ces choses, mais elle travaille avec différents partenaires pour voir quelles sont nos options stratégiques. Donc, cette idée de fractionnement des remboursements est vraiment une excellente idée qui pourrait être introduite au Canada. Alors, comment pouvons-nous y arriver ? Deuxièmement, comment pouvons-nous, peut-être à un niveau systémique, encourager l’épargne pendant la période de l’impôt ? Donc, qu’il s’agisse d’un programme d’économies de contrepartie au niveau gouvernemental ou d’autres idées, nous aimerions les explorer. C’est tout ce que j’ai. Et si quelqu’un en a besoin, je vous donne mes coordonnées, mais je serai heureux d’en discuter davantage. Merci.

(Applaudissements)

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