Rapport d’étape 2019-2020 : Mobiliser la recherche canadienne

L’honorable François-Philippe Champagne, C.P.,
député Ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

©️ Sa Majesté la reine du chef du Canada,
représentée par le ministre de l’Industrie, 2021

Numéro de catalogue : CR1-17F-PDF
ISSN 2563-7452




Remarque : la plupart des photos qui figurent dans le présent rapport ont été prises avant la pandémie et la mise en place de mesures sanitaires.

Au nom du gouvernement du Canada, nous tenons à remercier le Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) de ses efforts de mobilisation en vue de relever de nouveaux défis et de donner un nouvel élan d’audace et de dynamisme au milieu de la recherche.

Depuis 2017, le CCRC coordonne les politiques et les programmes des organismes fédéraux de financement de la recherche qui appuient des initiatives ambitieuses et importantes pour l’ensemble de la population canadienne. Les mesures prises en 2019-2020 illustrent clairement à quel point cet esprit de collaboration est fructueux et encourage l'innovation.

Nous désirons qu'un plus grand pourcentage de la population canadienne – en particulier parmi les groupes sous-représentés – prenne part à la recherche au Canada. Les mesures de renforcement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, ainsi que celles de soutien aux chercheures et chercheurs en début de carrière, permettent d’élargir les perspectives et d'accroître l'innovation en recherche. Le plan stratégique en matière de recherche et de formation autochtones, élaboré de concert avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis, améliorera les résultats de la recherche au profit des collectivités autochtones.

En outre, le fonds Nouvelles frontières en recherche donne aux chercheures et chercheurs du Canada les moyens de se tailler une place à la fine pointe des recherches interdisciplinaires, internationales et à intervention rapide. En se dotant d’objectifs et de principes communs guidant leurs collaborations internationales en recherche, les organismes subventionnaires fédéraux consolident également la réputation du Canada en tant que partenaire international de choix au titre de la recherche et de l’innovation.

Alors que nous continuons de relever le défi mondial que représente la pandémie de COVID-19, il est plus important que jamais d’étoffer les liens de collaboration entre les organismes fédéraux axés sur la recherche. Nous serons ainsi en mesure d’aborder les enjeux émergents rapidement et efficacement. Les prochaines étapes, qui sont décrites dans le présent rapport, illustrent de quelle façon les efforts collectifs dans des domaines clés mèneront à des progrès concrets.

L'honorable François-Philippe Champagne

L’honorable François-Philippe Champagne
ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

L'honorable Patty Hajdu

L’honorable Patty Hajdu
ministre de la Santé

Lorsque la pandémie de COVID-19 est arrivée au Canada en janvier 2020, les chercheures et chercheurs se sont mobilisés pour estimer le danger représenté par la maladie, évaluer ce que nous en savions déjà, recenser les ressources et préparer une intervention rapide. Dans tous les domaines, la communauté de recherche a exploité son expertise pour résoudre des questions de santé publique, notamment : mise au point de tests de dépistage, de thérapies et de vaccins; production de matériel de protection; études sur le comportement en société et sur les nombreuses répercussions sociologiques et économiques de la pandémie.

Les organismes canadiens de financement de la recherche ont emboîté le pas à la communauté de recherche. Le premier appel de propositions pour une intervention rapide de la recherche en vue de lutter contre la COVID-19 a été lancé conjointement par cinq organismes le 10 février 2020; et ce n’était que le début. Ces efforts inédits témoignent des idéaux et de l’énergie de la communauté de recherche canadienne et de l’étroite collaboration entre les organismes fédéraux de financement de la recherche.

Même avant la pandémie de COVID-19, cette collaboration s’était considérablement accentuée en 2019-2020, car les organismes et ministères membres du Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) œuvraient de concert sur des priorités communes pour mobiliser la recherche canadienne. Nous avons présenté des projets visant à améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion dans l’ensemble des activités de recherche. Nous avons écouté les Premières Nations, les Inuit et les Métis, qui ont participé à la conception d’un nouveau plan stratégique pour la recherche autochtone et la formation en recherche. Nous avons pris des mesures pour que plus de chercheures et chercheurs en début de carrière intègrent l’écosystème de la recherche. Enfin, nous avons lancé de nouveaux programmes pour soutenir le leadership canadien dans la recherche interdisciplinaire internationale à haut risque et à haut rendement. Ces initiatives ont permis de renforcer la lutte contre la COVID-19 et, à terme, elles visent à faire progresser la recherche, pour l’ensemble de la population canadienne.

Au nom de mes collègues du CCRC, je souhaite remercier le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie et la ministre de la Santé de nous avoir accordé leur confiance. Je salue également le travail dévoué de tous les fonctionnaires des organismes et des ministères membres qui ont relevé un défi sans précédent cette année. Et surtout, je veux exprimer ma gratitude aux chercheures et chercheurs du Canada, aux dirigeantes et dirigeants autochtones et à nos partenaires de tous les horizons qui nous aident à mobiliser la recherche canadienne.

Veuillez croire à mes sentiments les meilleurs,

Michael J Strong, M.D., FRCPC, MACSS, FAAN

Michael Strong, M.D., FRCPC, MACSS, FAAN
Président du Comité de coordination de la recherche au Canada (2020)

Le Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) contribue à la réalisation des priorités de recherche du gouvernement fédéral et coordonne les politiques et les programmes des organismes fédéraux de financement de la recherche. Le CCRC est un forum stratégique de haut niveau pour la mise en commun de l’information, l’établissement de consensus et la prise de décisions relatives à des initiatives d’avant-garde qui consolident la recherche au Canada.

Ce rapport présente les priorités du CCRC et les mesures prises par les organismes et ministères membres durant l’exercice 2019-2020 en vue de mobiliser la recherche canadienne pour le bien de l’ensemble de la population canadienne. Voici un résumé des principales initiatives.

L’écosystème de la recherche au Canada est une ressource essentielle pour créer et maintenir la qualité de vie. Il favorise la mise en relation des chercheures et chercheurs – œuvrant dans les établissements d’enseignement postsecondaire et les hôpitaux, les ministères, les entreprises et les organismes sans but lucratif de tout le pays – avec leurs pairs dans le monde entier.

Cet écosystème rassemble aussi bien des chercheures et chercheurs du brise-glace Amundsen dans l’Arctique, que des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs du SNOLAB (un laboratoire situé à deux kilomètres sous terre), que des scientifiques travaillant dans des installations de bioconfinement de pointe au International Vaccine Centre. Il comprend des spécialistes des sciences sociales qui analysent des microdonnées dans des centres sécurisés de données de Statistique Canada, des humanistes qui épluchent des microfiches à Bibliothèque et Archives Canada et des chercheures et chercheurs autochtones qui travaillent auprès des communautés des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Sans oublier le personnel à l’esprit novateur du Conseil national de recherches qui conçoit de nouvelles technologies avec des entreprises et des organismes sans but lucratif.

En partenariat avec les établissements d’enseignement postsecondaire et les hôpitaux de recherche, ainsi que les gouvernements provinciaux et les organismes privés, le gouvernement fédéral joue un rôle crucial pour entretenir cet écosystème. Pour que ce dernier soit florissant et profite à l’ensemble de la population canadienne, le gouvernement a consenti à des investissements considérables et a créé le CCRC en 2017.

Le gouvernement fédéral a appelé le CCRC à mobiliser la recherche canadienne dans son ensemble en coordonnant des politiques et des programmes et en encourageant la recherche interdisciplinaire, internationale et audacieuse, ainsi qu’en consultant les Premières Nations, les Inuit et les Métis sur leurs connaissances et leurs expériences et, enfin, en stimulant l’énergie de jeunes à l’esprit novateur et en exploitant le talent de l’ensemble des chercheures et chercheurs du Canada.


Le 30 janvier 2020, les membres du CCRC ont rencontré la ministre de la Santé et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie d’alors pour discuter des priorités de recherche. En avant à droite : Roseann O’Reilly Runte. Au fond, de gauche à droite : Stephen Lucas, l’honorable Patty Hajdu, l’honorable Navdeep Bains, Simon Kennedy, et Amanda Woodley et Sarah Hussaini, membres du personnel ministériel d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE). Photo : ISDE


Ce rapport d’étape expose les avancées réalisées en 2019-2020 par les organismes membres du CCRC qui œuvrent dans ce but commun.

Le CCRC contribue à la réalisation des priorités de recherche du gouvernement fédéral et coordonne les politiques et les programmes des organismes fédéraux de financement de la recherche, son but étant de traiter les questions prioritaires ou servant un intérêt mutuel pour ses membres. Le CCRC est un forum stratégique de haut niveau pour la mise en commun de l’information, l’établissement de consensus et la prise de décisions relatives à des initiatives d’avant-garde qui consolident la recherche au Canada, favorisent des travaux de calibre mondial et contribuent au bien-être économique et social de la population canadienne.

Le CCRC réunit les personnes à la présidence de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) et du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), ainsi que les sous-ministres d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et de Santé Canada, en plus du président du Conseil national de recherches du Canada et de la conseillère scientifique en chef du Canada. Voici la liste des personnes occupant ces fonctions en 2019-2020 :


Les membres du CCRC aux côtés de la ministre de la Santé et du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie d’alors, le 30 janvier 2020. De gauche à droite : Catherine MacLeod (vice-présidente directrice des IRSC, représentante de Michael Strong), Iain Stewart, Simon Kennedy, Stephen Lucas, Mona Nemer, l’honorable Patty Hajdu, l’honorable Navdeep Bains, Alejandro Adem, Roseann O’Reilly Runte et Ted Hewitt. Photo : ISDE


Le mandat du CCRC précise que les personnes à la présidence des IRSC, du CRSNG et du CRSH assument à tour de rôle la présidence annuelle du comité. Ted Hewitt, président du CRSH, a tenu le rôle de président du comité en 2019, puis Michael Strong, président des IRSC, a pris sa relève en 2020.

Le CCRC souhaite travailler à la mise en place d’un système coordonné des aides fédérales qui renforce l’écosystème de la recherche et contribue au bien-être économique et social de la population canadienne. Il imagine un système intégré et souple, interdisciplinaire, international et inclusif, qui soutiendra les jeunes à l’esprit novateur et encouragera la prise de risque tout en catalysant l’excellence en recherche canadienne.

Priorités

Afin de concrétiser cette vision, le CCRC et ses organismes membres ont entrepris de faire progresser les priorités suivantes pour la recherche postsecondaire financée par le gouvernement fédéral :

Lorsque la COVID-19 s’est avérée être une menace pour la santé et la sécurité mondiales au début de l’année 2020, le CCRC s’est rapidement mobilisé pour répondre à une nouvelle priorité urgente : mettre la recherche canadienne au service de la lutte contre la COVID-19 et de la relance. Cette priorité découle des besoins de la population canadienne et des chercheures et chercheurs dans ce contexte difficile, et témoigne du rôle crucial que jouent la communauté de recherche et les organismes fédéraux de financement de la recherche dans la gestion de la pandémie.

Ressources

Pour faire progresser ces priorités, le gouvernement du Canada a alloué d’importantes sommes dans les budgets de 2018 et de 2019. En plus de prévoir des investissements majeurs dans les programmes de base des organismes subventionnaires, le budget de 2018 se décomposait ainsi :

Le budget de 2019, quant à lui, consacrait :

Consultation

Pour entamer le travail dans les domaines prioritaires, le CCRC et ses organismes membres ont consulté des chercheures et chercheurs, des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs et des administratrices et administrateurs à l’échelle nationale. Cette démarche a pris fin en 2018. Les initiatives lancées par le CCRC en 2019-2020 sont le fruit de tables rondes régionales, de sondages en ligne, de mémoires et de consultations fréquentes auprès des communautés, des collectifs et des organismes autochtones, et de discussions avec les organes directeurs des organismes membres. Au total, ce sont plus de 1 500 personnes qui ont aidé à édifier les initiatives du CCRC en 2019-2020.

Consultez le Rapport sommaire des mesures proposées pour renforcer le rôle des sciences au Canada du CCRC.

Les membres du CCRC ont poursuivi le dialogue avec la communauté de recherche en 2019-2020, en consultant les participantes et participants à la conférence sur les politiques scientifiques canadiennes lors d’une séance plénière sur l’avenir de l’excellence en recherche. Cette notion est en constante évolution étant donné que la conception des connaissances, de leur création et de leur utilisation évolue. De nombreuses initiatives exposées ci-dessous illustrent cette évolution et joueront un rôle central dans les années à venir, plaçant ainsi la recherche canadienne à l’avant-garde des connaissances.


Des membres du CCRC discutent de l’évolution de l’excellence en recherche à la Conférence canadienne sur les politiques scientifiques 2019. De gauche à droite : Roseann O’Reilly Runte (FCI), Alejandro Adem (CRSNG), Tammy Clifford (vice-présidente aux programmes de recherche des IRSC, représentante de Michael Strong), Ted Hewitt (CRSH) et l’animatrice, Liette Vasseur (Brock University). Photo : IRSC


Forts des avis et conseils des chercheures et chercheurs du Canada, les organismes fédéraux de financement de la recherche, de la formation et des infrastructures au niveau postsecondaire ont étroitement collaboré pour faire avancer les priorités nationales, largement mobiliser la recherche canadienne, notamment dans le contexte de la pandémie de COVID‑19, et mieux définir ce qui est entendu par « excellence ».

Les pages suivantes récapitulent les avancées de la dernière année.

Priorité 
Renforcer l’équité, la diversité et l’inclusion dans la recherche

C’est en rendant le milieu de la recherche plus inclusif que le Canada peut exploiter à fond son potentiel de développement des talents, d’exploration de solutions et de découverte de nouvelles perspectives. En adoptant différents angles de réflexion provenant de personnes aux parcours variés, la recherche génère des retombées importantes et répond mieux aux besoins de la société. La diversité renforce la recherche, dans l’intérêt de tout un chacun.

Pourtant, les obstacles et les préjugés systémiques perdurent pour les groupes sous-représentés dans le système de financement de la recherche et dans le milieu de la recherche en général. Le CCRC, en collaboration avec les organismes fédéraux de financement de la recherche, travaille avec les principales parties intéressées pour remédier à ce problème.

En septembre 2019, les organismes subventionnaires ont publié l’Énoncé des trois organismes sur l’équité, la diversité et l’inclusion. Cet énoncé illustre la volonté commune de créer une culture plus inclusive dans le milieu de la recherche et de promouvoir des résultats probants, pertinents et accessibles pour diverses populations. Il soutient un accès équitable au financement, l’intégration des principes d’équité, de diversité et d’inclusion dans la conception des programmes de recherche, un milieu de recherche plus équitable et inclusif, ainsi que la collecte et l’analyse continues de données.

Dans le cadre de cet engagement, les organismes subventionnaires ont mis à jour et amélioré le Plan d’action pour l’équité, la diversité et l’inclusion et ont pris des mesures importantes pour en assurer la mise en œuvre. Ce plan fixe deux objectifs : l’accès équitable aux occasions de financement offertes par les trois organismes; la participation équitable au milieu de la recherche. Ces deux objectifs se décomposent sous la forme d’indicateurs de rendement, d’initiatives et de jalons servant à apprécier les avancées et à produire les résultats attendus.

Grâce à cet énoncé, de nombreuses mesures ont été réalisées ou sont en cours de réalisation pour améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion dans le milieu de la recherche au Canada, ce qui ne pourra que renforcer son assise.


Mesures

Le Programme des chaires de recherche du Canada à la conquête de l’équité, de la diversité et de l’inclusion

Le Programme des chaires de recherche du Canada, qui est géré indépendamment par le Secrétariat des programmes interorganismes à l’intention des établissements, a pris les devants pour améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion avec le lancement de son Plan d’action en matière d’équité, de diversité et d’inclusion en 2017. Les cibles en matière d’équité – qui représentent un outil de suivi fort utile – ont été fixées en décembre 2019 pour quatre groupes sous-représentés : les femmes, les personnes handicapées, les Autochtones et les membres des minorités visibles.

Institutions meeting their targets increased from: 31% in 2017 to 77% in 2019

Grâce à ce plan, le Programme des chaires de recherche du Canada améliore continuellement la représentation de ces groupes. De 2017 à 2019, le nombre d’établissements ayant atteint leurs cibles est passé de 31 p. 100 à 77 p. 100. Les cibles ont été revues à la hausse en 2019 pour répondre aux objectifs de l’Addenda de 2019 à l’entente de règlement en matière de droits de la personne ratifiée en 2006. Les établissements qui n’atteignent pas leurs cibles ne peuvent dorénavant que soumettre de nouvelles candidatures de personnes venant de l’un de ces groupes sous-représentés.

Subventions de renforcement de la capacité

Les subventions de renforcement de la capacité des établissements en matière d’équité, de diversité et d’inclusion sont un programme pilote qui a distribué 5,3 millions de dollars en mars 2019 à de petites universités et à des collèges pour faire avancer les initiatives concernant l’équité, la diversité et l’inclusion. Quinze établissements se sont vu accorder une subvention pouvant atteindre 200 000 $ par an, pendant une période maximale de deux ans, pour supprimer les obstacles systémiques qui font entrave au développement professionnel, au recrutement et à la rétention des groupes sous-représentés ou désavantagés.

Dans leur rapport d’étape, les établissements ayant reçu une subvention ont indiqué ce qu’ils ont accompli : embauche de spécialistes en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, mise en œuvre de la collecte de données relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion, révision de politiques et projets de formation. La deuxième étape du processus d’inscription au concours de ce programme pilote se déroulera de septembre 2020 à mars 2021, et le concours est une fois de plus réservé aux petites universités, aux collèges et aux cégeps.

Voici comment certaines petites universités se servent de la subvention de renforcement de la capacité des établissements en matière d’équité, de diversité et d’inclusion pour faire avancer les initiatives dans ces domaines

  • La Cape Breton University a créé un programme de formation en ligne intitulé Learning about the L’nu way. Ce programme comporte des notions de base sur l’identité des L’nu (ou Mi’kmaq), leur histoire, leur culture et leur difficulté à faire reconnaître leurs droits dans la société canadienne contemporaine. La formation, offerte à tout le personnel de l’université, sera intégrée au processus d’orientation.

    Le programme de formation sur les L’nu de la Cape Breton University s’ouvre avec Learning about the Mi’kmaq Creation Story, une vidéo d’une heure sur l’histoire de la création chez les Mi’kmaq racontée par Stephen Augustine, chef héréditaire du Grand conseil des Mi’kmaq et vice-président associé des affaires autochtones au Unama’ki College de l’université. Photo : Cape Breton University


  • L’University of Regina a créé un poste d’agent de recherche en matière d’équité, de diversité et d’inclusion dont le titulaire sera responsable de la mise en œuvre d’initiatives liées à l’équité, à la diversité et à l’inclusion dans tout le portefeuille de la recherche.

    Pauline Streete, agente de recherche en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, et Thomas Chase, recteur par intérim et vice-chancelier, s’adressent aux corps professoral et étudiant et au personnel lors d’une des assemblées de l’University of Regina au sujet de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Photo : University of Regina


Dimensions

Le 9 mai 2019, le programme interorganismes Dimensions : équité, diversité et inclusion Canada a été lancé pour changer et transformer en profondeur la culture au sein des établissements d’enseignement postsecondaire et de l’écosystème de la recherche en améliorant l’équité, la diversité et l’inclusion. Ce programme permet de saluer les progrès réalisés par les établissements en ce sens. Il s’inspire d’initiatives similaires lancées au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie et aux États-Unis et a été mis sur pied en menant des consultations nationales pour tenir compte du contexte canadien.


Alejandro Adem (à gauche), Mona Nemer (au milieu) et Iain Stewart (derrière, au milieu à droite), membres du CCRC, posent avec la charte du programme Dimensions signée par des ministères et organismes fédéraux dans le cadre du symposium du 11 février 2020 célébrant les femmes qui travaillent dans les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) au gouvernement du Canada. Photo : Conseil national de recherches Canada


Le programme Dimensions vise à contrer les obstacles systémiques dans la recherche, en particulier pour les groupes sous-représentés ou désavantagés, notamment les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées, les membres de minorités visibles ou de groupes racisés et les membres de la communauté LGBTQ2+. La participation aux deux composantes de ce programme est volontaire.

 « La participation au programme pilote Dimensions réunit les chercheures et chercheurs de la Ryerson University – du premier cycle, des cycles supérieurs, du postdoctorat et du corps professoral – autour d’importantes questions d’équité, de diversité et d’inclusion avant qu’elles et ils se joignent à une équipe de recherche ou qu’elles et ils rédigent une demande de subvention.

L’ensemble des facultés ainsi que l’École des études supérieures Yeates comportent une équipe Dimensions responsable d’analyser les bonnes pratiques et les obstacles propres à chaque domaine de recherche. L’attention particulière accordée à l’équité, à la diversité et à l’inclusion par les conseils d’administration des trois organismes subventionnaires a formé un terrain fertile pour relever les défis inhérents à la mise en œuvre de ce programme pilote. »

Art Blake (il/lui), directeur du programme pilote Dimensions et professeur au Département d’histoire de la Ryerson University. Photo : Alia Youssef

Autres initiatives

Pour renforcer l’équité, la diversité et l’inclusion et rendre le milieu de la recherche plus dynamique, il faut produire des efforts soutenus et adopter une approche multidimensionnelle. Voici des exemples d’autres initiatives.

  • Plan harmonisé de formation sur l’équité, la diversité et l’inclusion pour le personnel des organismes subventionnaires : le plan adopté par la FCI, les IRSC, le CRSNG et le CRSH en décembre 2019 indique que l’ensemble du personnel de ces organismes devra obligatoirement suivre une formation sur l’équité, la diversité et l’inclusion, tout comme les membres des comités chargés de l’évaluation externe, de la sélection, de la gouvernance et de la consultation. Le plan comporte des éléments communs, comme la formation sur l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), ainsi que des formations adaptées aux besoins précis des organismes. Le plan présente des étapes concrètes à franchir pour améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion au sein de chaque organisme, par l’entremise d’une formation sur les préjugés inconscients, mais aussi en s’attaquant aux obstacles de façon proactive grâce à des outils permettant d’évaluer la perception de divers groupes sur les politiques, programmes et initiatives.
  • Collecte harmonisée des données à déclaration volontaire des membres des équipes de recherche : après le lancement du questionnaire harmonisé de déclaration volontaire en 2018, les trois organismes subventionnaires et la FCI ont poursuivi sur cette lancée en 2019-2020 en recueillant et en analysant les données autodéclarées des membres des équipes de recherche Note de bas de page 1 afin de mesurer les progrès réalisés en matière d’équité, de diversité et d’inclusion.
  • Le fonds Nouvelles frontières en recherche intègre l’équité, la diversité et l’inclusion dans ses critères d’évaluation : pour qu’une demande de financement soit sélectionnée, il faut qu’elle illustre un engagement à l’égard de l’équité, de la diversité et de l’inclusion et qu’elle envisage la prise en compte de facteurs identitaires dans la conception de la recherche, quand cela est faisable. À cette fin, le programme dispose d’un Guide des pratiques exemplaires en matière d’équité, de diversité et d’inclusion en recherche qui a été publié en septembre 2019 pour sensibiliser les parties prenantes à ces questions.

Veuillez consulter l’Annexe I – Collecte des données à déclaration volontaire à l’appui de l’équité, de la diversité et de l’inclusion pour voir un portrait de l’équité, de la diversité et de l’inclusion au sein des organismes fédéraux de financement de la recherche et de la FCI.

Priorité 
Renforcer l’autodétermination des Autochtones, leur leadership et leurs capacités en matière de recherche et de formation

Pour mobiliser et consolider les capacités en recherche autochtone au Canada, il nous faut adopter une nouvelle approche qui a du sens en ce qui a trait aux expériences, aux connaissances et au leadership des peuples autochtones. La réconciliation avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis est un engagement permanent des organismes fédéraux de financement de la recherche. C’est la volonté du gouvernement du Canada d’établir un nouveau type de relation avec les peuples autochtones, une relation qui rend la société plus équitable et juste et qui reconnaît l’importance des systèmes de savoirs autochtones – une relation basée sur le respect mutuel.

En 2018-2019, les organismes subventionnaires ont consulté les communautés et les organisations autochtones à l’échelle du pays pour les écouter et mieux comprendre leurs expériences et leurs opinions sur la recherche et le développement des compétences en recherche. Grâce aux tables rondes organisées avec des chefs de file, des étudiantes et étudiants et des chercheures et chercheurs autochtones, à la présentation de 110 exposés de position (préparés avec l’aide financière des subventions Connexion – Capacité de recherche autochtone et réconciliation), à un dialogue national et à la consultation régulière des organisations et des communautés autochtones, les Premières Nations, les Inuit et les Métis ont alimenté la création d’un nouveau plan stratégique pour la formation et la recherche à l’intention des organismes subventionnaires qui intègre le leadership autochtone et répond à leurs besoins communautaires.


« Le Centre national pour la vérité et la réconciliation salue l’important travail que font le CCRC et les trois organismes subventionnaires pour donner suite à l’appel à l’action 65 et incite tous les ministères et organismes fédéraux à poursuivre les efforts qu’ils déploient pour soutenir les principes de la réconciliation et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et réaliser des progrès à leur égard.

C’est en étroite collaboration avec les organismes fédéraux qui financent la recherche que le Centre a élaboré un plan stratégique national pour la recherche visant à favoriser la réconciliation. Ce plan, qui met de l’avant les méthodes de recherche, les capacités et les organismes autochtones, représente un remarquable bond en avant puisqu’il vise à ce que toutes les voix soient entendues dans la quête de nouvelles connaissances et d’une nouvelle compréhension. »

Ry Moran, ancien directeur du Centre national pour la vérité et la réconciliation, en janvier 2020. Il est aujourd’hui bibliothécaire universitaire associé pour la réconciliation à l’University of Victoria. Photo : Nardella Photography


Mesures

Plan stratégique

Publié en janvier 2020, le plan stratégique Établir de nouvelles orientations à l’appui de la recherche et de la formation en recherche autochtone au Canada 2019-2022 s’articule autour de quatre axes stratégiques visant à élaborer de nouveaux modèles de soutien pour la recherche et la formation autochtones au Canada :

  1. établir des relations avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis
  2. appuyer les priorités de recherche des peuples autochtones
  3. créer une meilleure accessibilité aux subventions de recherche
  4. promouvoir le leadership, l’autodétermination et le renforcement des capacités autochtones en recherche

Ce plan symbolise une nouvelle approche. Il vise à ce que les peuples autochtones définissent leurs propres priorités en matière de recherche, encadrent le processus de recherche et l’utilisation des données et disposent d’un accès équitable à la recherche et aux possibilités de formation en recherche.


Principles guiding new directions for Indigenous research and training

Source : Établir de nouvelles orientations à l’appui de la recherche et de la formation en recherche autochtone au Canada 2019-2022. Illustration : Donald Chrétien

Description de l’image

Cette image d’un perlage floral autochtone sur fond mauve illustre les quatre principes qui guident les nouvelles orientations pour la recherche et la formation autochtones, à savoir l’auto-détermination, la décolonisation de la recherche, la responsabilisation et l’égalité des chances.


L’une des étapes clés pour mettre en œuvre ce plan fut l’appel lancé en janvier 2020 par les organismes fédéraux de financement de la recherche à des personnes autochtones connaissant parfaitement la culture de la recherche chez les Premières Nations, les Inuit et les Métis, en vue de constituer un groupe de référence sur les bonnes pratiques d’évaluation par les pairs pour la recherche autochtone. Le nom des membres fut annoncé en septembre 2020; leur mission sera de conseiller les organismes subventionnaires et d’encadrer l’élaboration et la mise en place d’un processus d’évaluation par les pairs culturellement approprié pour les recherches menées par et avec les peuples autochtones.

Priorité 
Soutenir les chercheures et chercheurs en début de carrière

Les chercheures et chercheurs en début de carrière inspirent et mènent certaines des recherches canadiennes les plus novatrices et tournées vers l’avenir. Grâce aux mesures prises pour les mobiliser, le Canada réalise des percées et renforce sa position actuelle et future de chef de file mondial du développement de compétences en recherche.

Un grand nombre de chercheures et chercheurs en début de carrière sont confrontés à des difficultés pour se perfectionner, comme la difficulté à acquérir de l’expérience en recherche – ou à la faire reconnaître&nbps;–, ainsi qu’à obtenir des ressources de recherche, en plus de se disputer un nombre limité de postes. Pour que le milieu de la recherche au Canada reste dynamique et vivant, il faut supprimer ces difficultés et appuyer les chercheures et chercheurs de même que leurs idées novatrices.

C’est pourquoi le CCRC et les organismes fédéraux de financement de la recherche continuent d’explorer des pistes pour renforcer leur soutien à la prochaine génération de talents prometteurs en recherche.


Mesures

  • Mise à jour du plan d’action des trois organismes pour les chercheures et chercheurs en début de carrière : ce plan a été simplifié et amélioré en 2019-2020. Il comprend maintenant deux grands objectifs mesurables :
    1. accès équitable au soutien à la recherche
    2. participation équitable au sein de l’écosystème de la recherche
    Ces deux objectifs, mesurés à l’aide d’indicateurs de rendement, comprennent des initiatives et des jalons pour évaluer les avancées et contribuer aux résultats visés.
  • Mise à jour de la définition de « chercheure ou chercheur en début de carrière » des trois organismes, afin de mieux soutenir cette catégorie de chercheures et chercheurs et de répondre aux besoins des programmes : la définition harmonisée permet d’avoir une idée plus claire de ce qu’on entend par « chercheure ou chercheur en début de carrière ». En outre, les crédits de congé admissibles sont doublés pour prendre en compte le temps écessaire pour réintégrer un poste en recherche. Adoptée en septembre 2019, la nouvelle définition sera intégrée progressivement aux programmes individuels et communs des trois organismes subventionnaires.

    Définition donnée par les organismes subventionnaires à l’expression « chercheure ou chercheur en début de carrière »

    Une chercheure ou un chercheur en début de carrière est une personne qui a accumulé au plus cinq années d’expérience depuis l’obtention de son premier poste en recherche, exception faite des congés admissibles, auquel cas :

    • les postes de recherche sont ceux qui permettent de mener des recherches de façon autonome;
    • tous les congés admissibles (p. ex. congé parental, congé de maladie, congé de maternité ou congé de deuil) sont crédités à deux fois la durée du congé;
    • les congés professionnels (p. ex. formation, congé sabbatique ou congé administratif) ne sont pas crédités.
  • Indicateurs de rendement interorganismes pour les initiatives concernant les chercheures et chercheurs en début de carrière : dans la lancée des initiatives entamées en 2018, les organismes surveillent et évaluent les indicateurs de rendement harmonisés de 2019-2020 afin d’aider les chercheures et chercheurs en début de carrière. Il s’agit d’une initiative essentielle pour travailler de concert et évaluer les avancées réalisées.
  • Financement équilibré pour les chercheures et chercheurs en début de carrière : les organismes se sont engagés à allouer une partie du financement des programmes phares à des projets dirigés par des chercheures et chercheurs en début de carrière, en fonction du nombre de demandes de cette catégorie qu’ils reçoivent. Cet engagement a déjà commencé à prendre forme : en 2019-2020, le financement équilibré pour les chercheures et chercheurs en début de carrière a été instauré dans le cadre du Programme de subventions à la découverte du CRSNG et du fonds Nouvelles frontières en recherche.

    Jan Dettmer, chercheur en début de carrière financé par le fonds Nouvelles frontières en recherche et professeur agrégé au Département de géosciences de l’University of Calgary, étudie de nouvelles méthodes de surveillance des risques d’éruption volcanique et de glissement de terrain au volcan du mont Meager. Par une approche interdisciplinaire et intersectorielle novatrice, le projet génère de nouvelles connaissances sur les volcans, la stabilité des talus, les glaciers, l’interaction de ces éléments complexes et la technologie de surveillance en temps réel.

    Sur la photo, Jan Dettmer (à gauche), l’étudiant au doctorat Pejman Shahsavari (au milieu) et un partenaire de l’industrie, Jason France (à droite) d’OptaSense, installent un capteur à fibre optique de pointe sur une montagne recouverte de glaciers pour détecter les évènements de déformation. Photo : Carson Laing, OptaSense


  • Augmentation des congés parentaux : comme annoncé dans le budget fédéral de 2019, et conformément au plan d’action des trois organismes pour les chercheures et chercheurs en début de carrière, les congés parentaux auxquels ont droit les étudiantes et étudiants et les titulaires de bourse postdoctorale qui sont directement ou indirectement financés par les organismes subventionnaires sont passés de six à douze mois, ce qui accroît le soutien attribué aux chercheures et chercheurs émergents durant leur congé.
  • Attribution de 250 nouvelles chaires de niveau 2 à des chercheures et chercheurs émergents : comme annoncé dans le budget fédéral de 2018, le Programme des chaires de recherche du Canada a ajouté 250 nouvelles chaires, qui s’accompagnent d’une allocation supplémentaire de recherche de 20 000 $ pour une première nomination. Ces chaires contribueront à la formation de chercheures et chercheurs émergents talentueux; les établissements ont entamé le processus, et 36 personnes ont été nommées à ces postes en 2019-2020.

Pour en savoir plus sur la participation des chercheures et chercheurs en début de carrière aux programmes proposés par les organismes fédéraux de financement de la recherche et la FCI, consultez l’Annexe II – Données sur les chercheurs en début de carrière, tirées des grands concours visant l’attribution de subventions pour des travaux de recherche menés à l’initiative de chercheures ou chercheurs.

Priorité 
Accroître la participation à la recherche interdisciplinaire, internationale, à haut risque et à intervention rapide

Après avoir consulté la communauté de recherche du Canada, la décision fut prise de lancer le fonds Nouvelles frontières en recherche fin 2018, dans le but de mobiliser la recherche internationale, interdisciplinaire, à haut risque et à intervention rapide qui est au premier plan sur la scène mondiale. Le fonds représente un investissement de 275 millions de dollars sur cinq ans (de 2018-2019 à 2022-2023) avec un budget annuel maximal de 124 millions de dollars en 2023-2024. Il comprend trois volets visant chacun un objectif spécifique :

Exploration

le volet Exploration suscite des occasions pour les chercheures et chercheurs du Canada de mener des recherches interdisciplinaires et novatrices à haut risque et à haut rendement;

Transformation

le volet Transformation offre un soutien à grande échelle afin de renforcer la capacité et le leadership du Canada en matière de recherche interdisciplinaire et transformatrice;

International

le volet International donne davantage d’occasions aux chercheures et chercheurs du Canada de participer à des travaux de recherche avec des partenaires étrangers.

La recherche internationale est l’un des principaux objectifs du fonds. Pour atteindre cet objectif, le volet International finance les membres de la population canadienne qui participent à des projets internationaux, et les deux autres volets donnent la possibilité aux membres de la population canadienne qui dirigent des projets d’inclure des chercheures et chercheurs de l’étranger (admissibles au financement) dans leur équipe.


Mesures et avancées

Cette année a été marquée par d’importantes avancées et réussites dans la mise en place des trois volets de financement du fonds Nouvelles frontières en recherche. Elle a aussi été marquée par des améliorations et des innovations importantes apportées tant à la conception qu’à la prestation du fonds.


| Concours

Exploration 2019 : attribution de 186 subventions (d’un maximum de 250 000 $ sur deux ans) en mars 2020 pour soutenir la recherche interdisciplinaire à haut risque et à haut rendement : 38 p. 100 des subventions concernent des projets menés par des chercheures ou chercheurs en début de carrière; 29 p. 100 concernent des projets auxquels participent des chercheures et chercheurs de l’étranger.


« Alors que 2021 marque le début de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, notre projet de recherche intitulé Blue Justice Alert teste un nouveau paradigme visant à protéger la pêche à petite échelle contre les effets du changement climatique, du développement urbain et touristique et de l'évolution des politiques et des lois sur la pêche.

Notre équipe interdisciplinaire et internationale intègre des connaissances dans divers domaines – notamment l'éthique et les droits de la personne, le développement durable, la sociologie, les systèmes d'information et de décision et la gestion des pêches – afin de construire de toutes pièces une nouvelle plateforme mobile et interactive pour aider les pêcheurs à petite échelle du monde entier à assurer leurs moyens de subsistance. Situés au Bangladesh, au Mexique et en Afrique du Sud, les membres de l'équipe de recherche travaillent en étroite collaboration avec les pêcheurs locaux à petite échelle pour contribuer au développement de la plateforme et tester des cas d'utilisation. L'approche novatrice du projet, qui utilise une technologie facilement accessible, vise à aider la pêche à petite échelle à tisser des liens avec des experts et d'autres parties prenantes comme le gouvernement. Elle vise également à aider la pêche à petite échelle en créant conjointement des solutions au service du développement durable. »

Ratana Chuenpagdee, professeure de recherche au Département de géographie de la Faculté des sciences humaines et sociales de la Memorial University of Newfoundland et bénéficiaire d’une subvention du volet Exploration 2019 du fonds Nouvelles frontières en recherche. Photo : Rich Blenkinsopp


Transformation 2020 : lancement du concours inaugural de ce volet en décembre 2019 à la suite de consultations menées, pendant l’été 2019, auprès de diverses parties prenantes de la communauté de recherche du Canada. Le concours distribue des subventions allant de 2 à 4 millions de dollars par an pendant six ans pour financer des projets de grande envergure en recherche interdisciplinaire menés par des membres de la population canadienne et qui visent à résoudre un problème ou un défi majeur. Ce concours a suscité un grand intérêt; plus de 400 avis d’intention ont été reçus en février 2020. Le concours a été repoussé en raison de la COVID-19, et l’échéance pour soumettre une demande (sur invitation seulement) est fixée à avril 2021.

Concours de la plateforme mondiale de financement Horizon 2020 : lancement du premier concours du volet International en janvier 2020, lequel accorde des subventions pouvant atteindre 125 000 $ par an pendant quatre ans dans le but de soutenir les chercheures et chercheurs du Canada qui participent à 34 projets Horizon 2020 admissibles auprès de l’Union européenne.

Projets de recherche d’intervention rapide sur la COVID-19 : contribution de 7 millions de dollars en mars 2020 dans le cadre de la première réponse du gouvernement du Canada à la pandémie de COVID-19 dans le domaine de la recherche. Ce financement couvre 15 projets qui étudient et mettent au point des solutions pour régler de nombreux problèmes générés par la pandémie, notamment par le diagnostic, la prévision des maladies, la santé publique, les politiques publiques, l’éducation, la mobilisation communautaire et la coordination mondiale.


| Améliorations et innovations apportées au fonds

Pour favoriser l’exploration de solutions novatrices dans la recherche, le fonds Nouvelles frontières en recherche offre différentes approches pour la sélection de projets à financer. Dans la dernière année, les initiatives suivantes ont été proposées et améliorées, la plupart soutenant aussi les priorités du CCRC.

Évaluation du mérite – les idées avant tout : afin de produire des recherches vraiment novatrices, le processus d’évaluation du concours se concentre essentiellement sur l’idée qui sous-tend la recherche. Par exemple, pour le concours Exploration, on utilise un processus d’évaluation du mérite à double insu lors duquel les évaluatrices et évaluateurs externes ne disposent pas des renseignements nécessaires pour pouvoir identifier les membres de l’équipe de recherche. Les demandes présentées au fonds sont aussi conçues pour permettre de justifier l’expertise et l’expérience de façon plus souple que les demandes traditionnelles.

Invitation pour les membres du comité de sélection du volet Exploration à prendre des risques : le risque étant inévitable lorsqu’on explore des idées révolutionnaires, on s’attend à ce que certains projets du volet Exploration n’aboutissent pas. On encourage le comité d’évaluation multidisciplinaire à soutenir et à recommander le financement de projets risqués susceptibles de produire des retombées majeures.

Financement équilibré pour les chercheures et chercheurs en début de carrière dans le volet Exploration : depuis l’édition 2019 du concours, les projets dirigés par des chercheures ou chercheurs en début de carrière se voient financés en fonction du nombre de demandes reçues. Même si les chercheures et chercheurs en début de carrière font face à des obstacles dans le milieu de la recherche, leurs idées sont souvent à l’origine des recherches les plus novatrices et tournées vers l’avenir au Canada.

Renforcement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion : publié en septembre 2019, le Guide des pratiques exemplaires en matière d’équité, de diversité et d’inclusion en recherche vise à sensibiliser les personnes intéressées ainsi que les candidates et candidats au fonds aux principes de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Il est indispensable que les activités de recherche soient plus équitables, diverses et inclusives pour que le Canada développe son plein potentiel en recherche. Pour qu’une demande soit sélectionnée dans un des volets – Exploration, Transformation et International –, elle doit illustrer une volonté de respecter les principes de l’équité, de la diversité et de l’inclusion par des mesures concrètes.

Prise en compte des facteurs identitaires dans la conception des projets de recherche : les projets financés par le fonds doivent intégrer l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) à leur conception. Cette analyse prend en compte l’incidence des facteurs identitaires comme le sexe, le genre, la race, l’ethnicité, la religion, l’âge et les handicaps de nature physique ou mentale. En envisageant les choses sous différents angles, la recherche est plus rigoureuse, pertinente et accessible à différentes populations. Lorsqu’une chercheure ou un chercheur pense que le projet ne comporte aucune incidence due à un facteur identitaire, une justification doit en motiver la raison.


Pour voir les données sur les concours du fonds Nouvelles frontières en recherche, consultez le tableau de bord interactif.

Description de l’image

Cette capture d’écran du tableau de bord interactif en ligne du fonds Nouvelles frontières en recherche donne une vue d’ensemble du financement offert par le fonds. On y trouve une carte du Canada et des données clés de financement, entre autres les sommes versées par volet, les sommes versées par exercice et les établissements les plus financés. Il y a des liens et une fonction de navigation. Depuis la création du fonds, 72 millions de dollars ont été versés au cours des exercices 2018-2019 et 2019-2020 dans 10 provinces et territoires.

Dans l’image figure ce qui suit :

  • Un diagramme circulaire montrant que 65 millions de dollars ont été accordés dans le cadre du volet Exploration, et que 7 millions de dollars l’ont été au profit de l’intervention rapide pour lutter contre la COVID-19.
  • Un diagramme à colonnes montrant comment les fonds ont été répartis pour chaque exercice :
    • En 2018-2019, 19 millions de dollars ont été déboursés dans le cadre du volet Exploration.
    • En 2019-2020, 46 millions de dollars ont été déboursés dans le cadre du volet Exploration, et 7 millions de dollars au profit de l’intervention rapide pour lutter contre la COVID-19.
  • Un tableau montrant les établissements les plus financés au Canada, ainsi que le nombre de subventions reçues et la somme totale versée par établissement :
    • L’University of British Columbia a reçu 38 subventions et 7,4 millions de dollars.
    • L’Université McGill a reçu 30 subventions et 5,4 millions de dollars.
    • L’University of Toronto a reçu 29 subventions et 4,9 millions de dollars.
    • L’University of Alberta a reçu 23 subventions et 4,5 millions de dollars.
    • L’University of Calgary a reçu 16 subventions et 4,3 millions de dollars.
    • L’Université d’Ottawa a reçu 19 subventions et 3,8 millions de dollars.
    • La Dalhousie University a reçu 16 subventions et 3,8 millions de dollars.
    • La Queen’s University a reçu 14 subventions et 2,8 millions de dollars.

Priorité 
Intensifier la coopération entre organismes pour la recherche internationale

De plus en plus, les chercheures et chercheurs du Canada aspirent à collaborer avec des partenaires à l’international et sont invités à travailler avec des collègues de partout dans le monde. Ces collaborations internationales fortifient la recherche canadienne et leur permettent de rayonner à l’échelle mondiale.

L’échelle et la portée de la recherche internationale se sont tellement intensifiées ces dernières années que les organismes de financement de nombreux pays joignent maintenant leurs forces pour développer, soutenir et alimenter la collaboration internationale. Dans ce contexte, les organismes membres du CCRC se sont fixé des objectifs et des principes communs pour aider à encadrer les activités internationales, à mobiliser le plein potentiel de la recherche au Canada et à protéger les intérêts du pays tout en le positionnant comme un partenaire de choix sur la scène mondiale de la recherche et de l’innovation.


Mesures

| Cadre international

En janvier 2020, le CCRC a publié le Cadre international : énoncé des objectifs et des principes. Ce cadre de référence complète les stratégies internationales des organismes membres du CCRC et s’applique lorsque les organismes membres ont des priorités internationales qui convergent ou se recoupent. Il sert aussi à éclairer les décisions liées à leurs domaines d’intérêt mutuel, ainsi qu’à encadrer la conception des initiatives interorganismes comportant une perspective internationale, comme le fonds Nouvelles frontières en recherche.

Objectifs

  • Mener des travaux de recherche et former des chercheures et chercheurs au Canada de calibre mondial en misant sur l’excellence en recherche à l’international
  • Appuyer les chercheures et chercheurs du Canada qui se penchent sur des défis d’importance mondiale
  • Renforcer la présence et la visibilité du Canada au sein de la communauté de recherche internationale

Principes

  • Soutien à l’excellence en recherche
  • Transparence, indépendance et mérite
  • Intégrité scientifique et intégrité de la recherche
  • Équité, diversité et inclusion
  • Science ouverte

Avant même que le cadre soit adopté, le CCRC et les organismes fédéraux de financement de la recherche avaient pris des mesures qui correspondaient aux objectifs et aux principes susmentionnés. Ils ont élargi leur soutien aux participantes et participants de l’étranger dans tous les projets financés par le fonds Nouvelles frontières en recherche et, après la Déclaration conjointe du Sommet Canada‑UE en juillet 2019, ils ont approuvé le concours de la plateforme mondiale de financement Horizon 2020 mené par l’entremise du fonds.


Le premier ministre Justin Trudeau et le président d’alors du Conseil européen Donald Tusk (à droite) ont signé le 18 juillet 2019 la Déclaration conjointe du Sommet Canada-Union européenne, qui reconnaît l’importance de la collaboration en recherche et qui accepte la décision du fonds Nouvelles frontières en recherche d’appuyer la participation du Canada à des équipes internationales financées par les programmes Horizon 2020 ou Horizon Europe. Photo : Cabinet du premier ministre


En février 2019, le CCRC a signé une lettre d’entente avec UK Research and Innovation (UKRI) pour faciliter la coopération dans les domaines de la recherche, de l’innovation et de la formation par l’entremise de principes et d’activités en commun. En s’appuyant sur cette lettre d’entente, les organismes fédéraux de financement de la recherche et quatre conseils de UKRI ont annoncé en 2019 l’Initiative Canada – Royaume-Uni sur l’intelligence artificielle qui vise à construire des économies et des sociétés plus compétitives, résilientes et vigoureuses. En mars 2020, 10 projets ont été financés. L’investissement consenti représente environ 5 millions de dollars canadiens et 5 millions de livres sur trois ans et servira à financer des équipes de recherche internationales et interdisciplinaires travaillant sur l’intelligence artificielle.

Priorité 
Appuyer les initiatives canadiennes de recherche pour la lutte contre la COVID-19

En janvier 2020, alors que la COVID-19 est apparue comme une menace pour la santé et le bien-être de l’ensemble de la population canadienne, le CCRC, ses organismes et ministères membres et la communauté de recherche ont travaillé de concert pour prendre part à la riposte et à la relance. Le premier appel de propositions d’urgence a été publié le 10 février 2020, et le financement a été versé quatre semaines plus tard.


En haut : le 6 mars 2020, l’honorable Navdeep Bains, alorsministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, et l’honorable Patty Hajdu, ministre de la Santé, ont annoncé un financement de 27 millions de dollars destiné à des projets de recherche sur la COVID-19 dirigés par des membres de la population canadienne. Pour le premier appel de propositions d’intervention rapide, le CCRC a versé 7 millions de dollars dans le cadre du fonds Nouvelles frontières en recherche. Photo : IRSC


À titre de comité directeur du fonds Nouvelles frontières en recherche, le CCRC a alloué 7 millions de dollars pour ce premier concours visant à soutenir des projets axés sur le diagnostic, la prévision des maladies, les politiques publiques, l’éducation, la mobilisation communautaire et la coordination mondiale. En outre, il a repoussé les dates limites des concours du fonds en cours et a augmenté la valeur des subventions 2018 du volet Exploration accordées aux chercheures et chercheurs en début de carrière afin de les aider à gérer efficacement les perturbations.

En bas : le professeur Louis Flamand, directeur du Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval, mène un projet financé par le fonds Nouvelles frontières en recherche pour étudier la pathogenèse de la COVID-19. Au laboratoire de biosécurité de niveau 2, M. Flamand manipule un portoir d’échantillons cryopréservés à -150 °C.


Ces initiatives, prises dès le début de la pandémie, ne représentaient que les prémices des actions du gouvernement. Il était déjà évident à l’époque que le fait de mobiliser la recherche canadienne pour lutter contre la pandémie serait la priorité absolue des organismes et ministères canadiens finançant la recherche en 2020-2021 et après.

Il est indéniable que la COVID-19 a chamboulé la vie de l’ensemble de la population canadienne en 2020. Et bien évidemment celle des chercheures et chercheurs du Canada, tous secteurs et disciplines confondus, qui ont été appelés avec leurs pairs du monde entier à intervenir de façon rapide, holistique et scientifique pour aider leurs concitoyennes et leurs concitoyens. Pour un grand nombre, cette expérience a mis en avant l’importance du travail commun et de la mobilisation des connaissances et des talents pour faire face aux plus grands défis de notre temps.

Cette prise de conscience aura des retombées pour la population et la science canadiennes, qui vont bien au-delà des mesures de lutte contre la pandémie. La COVID-19 n’est qu’un exemple des défis complexes auxquels le Canada doit faire face, et qui nécessite une coopération et une coordination scientifique interdisciplinaire, intersectorielle et internationale.

Par l’entremise du CCRC, les organismes et ministères canadiens finançant la recherche ont travaillé ensemble pour aider la population à relever ces défis. En 2019-2020, ils se sont mobilisés rapidement, à l’unisson, pour lutter contre la pandémie. Ils ont aussi beaucoup accompli pour coordonner les politiques et les programmes qui favorisent la recherche interdisciplinaire audacieuse à l’échelle internationale, la consultation des peuples autochtones, la stimulation des jeunes à l’esprit novateur et la mobilisation des compétences en recherche d’un plus grand nombre de chercheures et chercheurs du Canada dans tout l’écosystème. L’objectif est de rassembler une communauté de recherche aussi vigoureuse et diverse que le Canada et d’en faire une source d’inspiration et d’innovation pour le pays et le monde entier.

En 2020-2021, nous espérons consolider et développer cette communauté, afin d’aider l’ensemble de la population canadienne à lutter contre la pandémie, mais aussi pour reconstruire, en mieux.


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