Audit de l’exécution du programme du Régime de pensions du Canada

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Liste d’abréviations

EDSC
Emploi et Développement social Canada
DGPSI
Direction générale des prestations et des services intégrés
RPC
Régime de pension du Canada
SMA
Sous-ministre adjoint
SMAP
Sous-ministre adjoint principal

1. Renseignements généraux

1.1 Contexte

EDSC (le Ministère) est responsable de l’administration du RPC. Le RPC s’applique à l’échelle du Canada, à l’exception du Québec. Dans cette province, le Régime de rentes du Québec offre des prestations similaires par l’entremise de Retraite Québec. Ensemble, ces 2 régimes fournissent une aide financière aux cotisants et à leur famille en cas de retraite, d’invalidité et de décès.

Selon le dernier rapport annuel du RPC disponible (pour l’exercice financier 2018 à 2019), le programme a versé 46,5 milliards de dollars à 5,9 millions de clients. La majorité des paiements du programme était la pension de retraite mensuelle. Le programme comprend également les prestations d’invalidité, la prestation d’enfant de cotisant invalide, la pension de survivant, la prestation d’enfant survivant, des prestations de décès et des prestations après-retraite.

Figure 1- Répartition des dépenses du RPC pour l'exercice d'avril 2018 à mars 2019
Figure 1
Figure 1 – Version textuelle

Cette barre jalonnée illustre la répartition des 46,5 milliards de dollars de dépenses du RPC pour l'exercice d'avril 2018 à mars 2019 :

  • 5,2 millions de bénéficiaires de pension de retraite du RPC ont reçu une valeur totale de 36,2 milliards de dollars;
  • 340 000 cotisants invalides et 83 000 enfants de cotisants invalides ont reçu des prestations d'invalidité, pour une valeur totale de 4,6 milliards de dollars;
  • 1,1 million époux ou conjoints de fait et 63 000 enfants de cotisants décédés ont reçu des prestations de survivant, pour une valeur totale de 4,8 milliards de dollars;
  • 166 000 prestations de décès ont été versées, pour une valeur totale de 377 millions de dollars;
  • 1,4 million de bénéficiaires ont reçu des prestations après-retraite totalisant 553 millions de dollars.

Depuis 2019, le gouvernement applique progressivement la bonification du RPC. La bonification augmentera les pensions de retraite, les pensions de survivants et les prestations d’invalidité, ainsi que les prestations après-retraite des personnes qui travaillent et cotisent en 2019 ou après. Le Ministère a également lancé des initiatives de modernisation comme la Stratégie d’amélioration des services du RPC. Ces initiatives répondent à l’afflux sans précédent de bénéficiaires en raison du vieillissement de la population. Elles répondent également à la demande croissante de rendre les services gouvernementaux plus accessibles, en ligne et autrement. En outre, elles visent à rendre les services électroniques plus conviviaux, à résoudre plus rapidement les problèmes des clients et à renforcer les normes de service. Par ailleurs, la modernisation du versement des prestations a pour but d’actualiser 3 programmes législatifs (y compris le RPC) dans le cadre d’une initiative stratégique pluriannuelle. La modernisation vise à obtenir des avantages à long terme pour les clients grâce à des modifications au niveau des personnes, des processus et de la technologie.

DGPSI et la direction régionale sont conjointement responsables des activités quotidiennes des centres d’appels et de traitement du RPC. En outre, 3 autres directions générales appuient la prestation du programme, à savoir :

  • la Direction générale de la sécurité du revenu et du développement social, en ce qui concerne l’élaboration des politiques;
  • la Direction générale des services d’intégrité, en ce qui concerne les activités de conformité;
  • la Direction générale des services aux citoyens, en ce qui concerne les modes de prestation des services.

De plus, pour exécuter le programme du RPC, le ministère échange de l’information avec d’autres ministères fédéraux, les provinces et les territoires.

1.2 Objectif de l’audit

L’objectif du présent audit est de déterminer si le Ministère gère l’exécution du RPC de façon efficace et efficiente.

1.3 Portée

La portée du présent audit englobait des contrôles clés liés à la gestion de réception, au traitement, à la tenue à jour et au réexamen des prestations suivantes :

  • pensions de retraite;
  • prestations de décès;
  • pensions de survivants;
  • prestations d’enfants survivants;
  • prestations après-retraite.

L’audit comprenait également des contrôles clés liés à la protection de l’information, ainsi qu’à la surveillance et à la production de rapports concernants les prestations susmentionnées. Toutefois, l’audit a exclu ce qui suit :

  • les prestations d’invalidité et la prestation d’enfant de cotisant invalide (couvertes par le Bureau du vérificateur général et l’audit interne en 2015);
  • l’exactitude et l’autorisation des paiements conformément à la Loi sur la gestion des finances publiques (couvertes dans un audit interne à venir des contrôles relatifs aux processus de paiement);
  • tout paiement effectué en vertu du Régime de rentes du Québec car ces prestations sont administrées par Retraite Québec;
  • toute prestation versée en vertu d’accords internationaux de sécurité sociale, ces derniers ayant fait l’objet d’un audit en 2017;
  • les appels interjetés devant le Tribunal de la sécurité sociale sous le régime de la Division générale ou de la Division d’appel, étant donné que le tribunal est indépendant du Ministère.

1.4 Méthodologie

L’audit a utilisé un certain nombre de méthodes, notamment :

  • l’examen et l’analyse de la documentation;
  • l’observation sur place et la revue générale des processus dans les régions de l’Atlantique, de l’Ontario, de l’Ouest canadien et des territoires;
  • les entrevues avec la direction et le personnel des directions générales et des régions visitées.

2. Constatations de l’audit

2.1 La collecte de renseignements pour statuer sur les prestations du RPC peut être plus efficace

Pour présenter une demande au RPC, les clients peuvent :

  • présenter une demande en ligne pour obtenir leur pension de retraite du RPC;
  • remplir le formulaire ISP-1000 (disponible en ligne pour l’impression à domicile).

Les clients peuvent remplir des demandes en ligne sur le portail « Mon dossier Service Canada » depuis 2015. D’avril 2017 à mars 2018, environ 81 000 personnes ont présenté en ligne leur demande de pension de retraite du RPC, ce qui correspondait à 27 % de toutes les demandes. Un an plus tard, ce nombre est passé à 135 000 (43 % de toutes les demandes). D’avril 2020 à mars 2021, ce nombre est passé à 48 % de toutes les demandes. Toutefois, au moment de l’audit, les demandes en ligne étaient encore limitées. Par exemple, les personnes suivantes ne peuvent pas postuler en ligne:

  • les clients qui vivent à l'extérieur du Canada;
  • les clients ayant déjà demandé, ayant reçu ou recevant des prestations d'invalidité;
  • les clients qui préféraient recevoir leurs prestations par chèque.

Alors que le Ministère continue d’améliorer son processus de demande en ligne, il sera important que les demandes en ligne et sur papier offrent la même flexibilité aux clients. Le Ministère doit également utiliser des contrôles uniformes pour les demandes en ligne et sur papier afin de réduire les erreurs ou les omissions. Par exemple, lorsqu’un formulaire papier est utilisé pour demander la clause pour élever des enfants, les agents communiqueront avec les clients qui semblent peu susceptibles d’être admissibles (pour confirmer leur intention de présenter une demande). Toutefois, les agents interrogés ne feront pas la même vérification dans le cas des demandes en ligne.

Les clients peuvent également demander leur pension de retraite en utilisant le formulaire papier ISP-1000. Lorsqu’ils le font, ils peuvent :

  • envoyer leur demande à l’un des centres de traitement du courrier du Ministère; ou
  • la déposer en personne dans un Centre Service Canada.

Puisque le formulaire contient 8 pages et un « feuillet de renseignements » distinct de 8 pages, le Ministère doit l’examiner pour en vérifier la clarté, la concision et la convivialité. Tous les agents interviewés ont convenu que la plupart des clients n’avaient ni lu ni imprimé le « feuillet de renseignements ». À notre avis, les formulaires du RPC doivent envisager de comprendre tous les renseignements importants qui aident les clients à remplir correctement leur demande. Par exemple, la section relative à la clause pour élever des enfants du formulaire ISP-1000 ne comprend pas la définition de « principal responsable des soins » (qui figure dans le « feuillet de renseignements »). Pour cette raison, certains clients ont demandé la clause pour élever des enfants par erreur, ce qui a créé du travail supplémentaire pour les agents.

L’audit interne a également constaté que le formulaire utilisé pour demander la prestation de décès du RPC contenait des directives imprécises sur les documents à fournir. Il arrive donc que les agents doivent communiquer avec des clients pour leur demander des documents supplémentaires afin de terminer le traitement des prestations. Un autre exemple est le formulaire utilisé pour demander une pension de survivant et des prestations pour enfants. Le formulaire ne recueille pas de renseignements permettant de vérifier si la personne décédée pouvait être admissible à la clause pour élever des enfants. Cela peut entraîner un moins-payé ou une détermination erronée de l’admissibilité. De plus, l’audit interne n’a pas trouvé de processus officiel ou régulier visant à améliorer la convivialité des formulaires papier du RPC.

Recommandation

  1. Le SMAP de la DGPSI devrait revoir périodiquement les formulaires en ligne et sur papier afin d’améliorer leur convivialité et de contrôler l’uniformité. Ce processus de révision devrait tenir compte des commentaires des clients.

Réponse de la direction

La DGPSI est en accord avec cette recommandation.

La DGPSI s’efforce d’assurer la facilité d’utilisation pour les clients lorsque les formulaires sont mis à jour en raison de changements requis et/ou à la suite d’opérations précises (par exemple initiatives de la SAS, etc.).

La Direction générale convient également que les commentaires des clients devraient être pris en compte dans le cadre du processus de révision des formulaires, le cas échéant.

La DGPSI met tout en œuvre pour s’assurer que les formulaires du RPC en ligne et sur support papier sont identiques dans la mesure du possible. Alors que les formulaires sont mis à jour et que de nouveaux services en ligne sont mis en œuvre, la DGPSI continuera de veiller à l’uniformité entre les formulaires papier et en ligne, le cas échéant. Cependant, la nature différente de l’environnement en ligne ne permet pas toujours de le faire, étant donné les processus d’automatisation et les contrôles de formulaires intégrés pour les demandes en ligne.

Lorsqu’un client présente des formulaires ou des documents justificatifs dans un Centre Service Canada, l’agent réceptionnaire effectue une vérification sommaire rapide pour s’assurer qu’ils sont complets. L’outil de référence utilisé en personne par le personnel fournit peu de directives sur la vérification des formulaires. Cela entraîne un service à la clientèle incohérent. Certains agents qui connaissent bien le programme du RPC vérifieront si le client a rempli correctement les formulaires et si les documents justificatifs sont adéquats. D’autres vérifieront uniquement si le client a rempli le formulaire (ou rempli tous les champs obligatoires).

De plus, chaque fois qu’un agent d’un Centre Service Canada reçoit un document, il doit créer une note dans le système pour permettre le suivi du document. À l’heure actuelle, les agents qui reçoivent des documents dans la zone d’accueil ne les suivent pas dans le système. Par conséquent, des documents pourraient être perdus ou retardés en transit à l’insu du Ministère. Le Ministère pourrait éviter le va-et-vient inutile d’un mode de prestation de services à l’autre si les agents des Centres Service Canada jouaient un rôle plus actif dans l’enregistrement de la réception des documents et le traitement de certains formulaires.

Les centres de traitement du courrier constituent la dernière étape avant l’évaluation des demandes. Ces centres trient, étiquettent et enregistrent dans le système le courrier entrant et ils l’attribuent aux agents de traitement. Le programme du RPC repose encore beaucoup sur les dossiers papier, ce qui nuit considérablement à sa capacité de répartir efficacement la charge de travail dans son réseau. Les commis au courrier doivent stocker, récupérer et expédier les dossiers des clients partout au Canada pour permettre la majorité des tâches de traitement ou d’assurance de la qualité. De plus, si un incident a endommagé ou détruit des dossiers des clients dans un entrepôt, cela pourrait nuire à la capacité du Ministère d’exécuter certaines parties du programme du RPC. À notre avis, l’acquisition tardive d’une solution d’imagerie pour les documents a créé un certain nombre de problèmes. Ce retard a nui à la capacité du Ministère d’exécuter efficacement le programme du RPC. En outre, la combinaison des processus numériques et papier a créé certaines interactions. Par exemple, à la suite de certains appels de clients, les agents enverront un courriel aux centres de traitement à des fins de suivi. Les centres de traitement du courrier imprimeront, trieront, étiquetteront et attribueront aux agents de traitement les courriels de demande de renseignements.

En raison de la pandémie de COVID-19, le Ministère a examiné ses processus et procédures pour permettre aux clients de présenter des demandes par courriel plutôt que par courrier ordinaire. Le Ministère a également réduit les exigences en matière de preuve dans la mesure du possible. La numérisation massive des demandes papier a également été mise en œuvre pour soutenir le traitement à distance. Cela a entraîné un virage important de l’environnement de travail sur papier vers un environnement numérique. Ce virage est toutefois temporaire, car ces mesures devront être réévaluées une fois que la pandémie se sera atténuée.

Recommandation

  1. Le SMAP de la DGPSI devrait revoir les processus de réception de l’information et de traitement du papier afin d’optimiser les solutions numériques et de réduire l’utilisation du papier dans le Programme du RPC. Cet examen devrait chercher à tirer parti de la charge de travail et des systèmes de traitement actuels.

Réponse de la direction

La DGPSI est en accord avec cette recommandation.

Au début de la pandémie, la DGPSI a revu ses processus et procédures en tenant compte du fait que les clients pourraient avoir de la difficulté à présenter des demandes et des documents par courrier ordinaire. En conséquence, des processus tels que la possibilité de soumettre des demandes par courrier électronique et la réduction des exigences en matière de preuves ont été mis en place. La numérisation en masse des demandes reçues a également été mise en œuvre pour soutenir le traitement effectué à distance. Cela a entraîné un passage important d’un environnement de travail sur papier à un environnement numérique, bien que de façon temporaire, car ces mesures devront être réévaluées lorsque la pandémie sera derrière nous.

Dans le cadre de ses activités courantes, la DGPSI continue de repérer les processus qui sont de bons candidats à la numérisation. On peut citer à titre d’exemple le travail révolutionnaire sur le traitement automatisé des données et le travail sur les dépôts numériques fiables, tous deux menés par la DGPSI.

L’un des principaux enjeux dans la numérisation de nos processus, particulièrement du RPC, est la nécessité des copies certifiées des documents tel que l’état civil et les certificats de décès.

2.2 Le Ministère peut renforcer les contrôles pour prévenir les erreurs, les omissions et la fraude

Certification des documents justificatifs

Lorsqu’ils présentent une demande de prestations du RPC, les clients doivent habituellement envoyer au Ministère certains documents justificatifs. Qu’il s’agisse d’un certificat de naissance, de mariage ou de décès, le Ministère suggère aux clients d’envoyer une copie certifiée plutôt que l’original. Pour que le Ministère accepte une photocopie, le document :

  • doit être signé et daté par un membre de l’une des 21 professions possibles;
  • indiquer le nom, le titre et le numéro de téléphone de la personne qui l’a certifié et qui a écrit sur la photocopie;
  • indiquer, « Photocopie conforme au document original, qui n’a été modifié d’aucune façon »;
  • ne doit pas être certifié par le client lui-même ou par un membre de sa famille.

[Ce paragraphe a été caviardé]

En raison de la pandémie de COVID-19, le Ministère a adopté des mesures provisoires concernant les documents justificatifs pour permettre aux agents d’accepter des copies non certifiées de documents. Plutôt que de revenir à un modèle de certification, le ministère doit élaborer un modèle d’évaluation des risques pour déterminer quand des documents justificatifs sont requis et quand une validation auprès d’une autorité de délivrance est nécessaire.

Contrôles de l’admissibilité à la clause pour élever des enfants

La clause pour élever des enfants protège le montant et l’admissibilité des prestations futures des personnes qui ont cessé de travailler ou qui ont réduit leur emploi rémunéré ou leur travail indépendant pour élever des enfants. La clause permet de retrancher les mois où la personne a eu peu de gains pendant qu’elle prodiguait des soins primaires à un enfant de moins de 7 ans. Les mois où les gains sont faibles sont retranchés de l’historique des gains lorsqu’ils établissent l’admissibilité à une prestation du RPC et le montant de celle-ci. Cela peut aider les personnes admissibles à recevoir une prestation plus élevée du RPC. La clause s’applique uniquement à la période pendant laquelle le cotisant était le principal responsable des soins apportés à un enfant de moins de 7 ans. De plus, le demandeur ou son époux ou conjoint de fait doit satisfaire à l’un des critères suivants :

  • avoir reçu une allocation familiale;
  • avoir été admissible à l’Allocation canadienne pour enfants;
  • avoir été admissible à la Prestation fiscale canadienne pour enfants.

[Ce paragraphe a été caviardé]

Dans le cas d’un enfant né ou a vécu à l’extérieur du Canada avant l’âge de 7 ans, le demandeur qui utilise un formulaire papier doit fournir une preuve de la date d’arrivée de l’enfant au Canada. Cela permet aux agents d’établir la période d’admissibilité en se fondant sur l’affirmation du client concernant le moment où l’enfant est entré au Canada.

[Ce paragraphe a été caviardé]

Recommandation

  1. [Cette recommandation a été caviardée]

Réponse de la direction

[Cette réponse de la direction a été caviardée]

2.3 Les contrôles visant à obtenir des décisions correctes et cohérentes sont adéquats

Formation, outils de référence et conseils

L’offre de formation varie d’une région à l’autre. En général, les personnes interviewées ont convenu que la combinaison de formation en classe et de formation virtuelle fonctionne très bien. Il convient également de souligner que le Ministère examine périodiquement les programmes de formation pour tenir compte de la nouvelle loi.

En plus de la formation, les agents ont à leur disposition plusieurs outils de référence qui les aident à accomplir leurs tâches quotidiennes. Le Ministère met régulièrement à jour ces outils pour tenir compte des nouvelles procédures. Des outils de référence sont aussi facilement accessibles à tous ceux qui en ont besoin. Les agents ont remarqué que la qualité de l’information contenue dans ces outils est adéquate.

Les agents qui ne peuvent pas trouver l’information qu’ils recherchent dans les outils de référence disponibles peuvent soumettre leurs questions aux conseillers en expertise opérationnelle régionaux. Les conseillers répondent habituellement aux demandes de renseignements dans un délai de 48 heures ou moins. Les agents ont confirmé que la qualité des réponses et le délai d’exécution, généralement inférieur à 48 heures, sont utiles et opportuns.

Vérification de la qualité

Les centres d’appels ont mis en place un programme de vérification de la qualité efficace, calibré à l’échelle nationale. Le programme fournit une rétroaction constructive et une évaluation de la qualité du travail effectué par les agents des centres d’appels. Les conseillers évaluent 3 appels 2 fois par année, choisis au hasard, et fournissent une rétroaction à l’agent et à son chef d’équipe. Les personnes interviewées ont souligné que le programme a fourni des renseignements utiles à des fins d’amélioration.

Malgré l’absence de travail de vérification de la qualité concernant les réexamens décrits à la section 2.5, le système de vérification fonctionne également bien dans les centres de traitement. Au niveau des programmes, le Ministère effectue des examens de l’exactitude du traitement et des paiements pour surveiller la santé globale du programme. En ce qui concerne le travail de vérification de la qualité effectué aux fins de l’examen de l’exactitude du traitement, l’équipe d’audit n’a pas trouvé de procédure nationale pour valider l’uniformité et l’exactitude. Toutefois, les examens de l’exactitude du traitement ont été interrompus en mars 2020 et seront bientôt remplacés par un programme de rétroaction individuelle sur la qualité calibrée à l’échelle nationale. Ce nouveau programme fournira aux agents une rétroaction mensuelle qui les aidera à gérer la qualité de leur travail.

Par ailleurs, les Centres Service Canada n’ont pas élaboré de régime de vérification de la qualité aussi efficace que les centres d’appels ou de traitement. Les conseillers évaluent les agents en personne tous les 2 ou 3 ans, selon la région. Bien que l’équipe d’audit reconnaisse les contraintes liées à la distance, au budget et à la disponibilité des conseillers, il est possible d’explorer des approches virtuelles en matière de vérification de la qualité.

2.4 Le Ministère traite l’information touchant les prestations du RPC en temps opportun

Une fois qu’un agent du centre de traitement juge un client admissible, divers facteurs peuvent influer sur le montant du paiement ou la suspension d’une prestation. Une adresse, un dépôt direct, un changement d’état matrimonial ou le décès d’un client sont des éléments importants qui peuvent avoir une incidence sur les paiements. Certains changements, s’ils ne sont pas mis en œuvre rapidement, peuvent entraîner un trop-payé ou un moins-payé. Pour éviter de telles situations, il est important de mettre à jour rapidement les dossiers des clients.

Les agents en personne sont en mesure d’effectuer immédiatement des transactions de base avec un client, comme un changement d’adresse ou un changement de dépôt direct. Ils n’ont toutefois pas le pouvoir de suspendre une prestation au décès d’un client. L’agent doit communiquer par courriel avec un centre de traitement pour faire cesser les paiements, ce qui pourrait entraîner des retards. Il est important de souligner qu’en janvier 2020, le Ministère a habilité les agents de centre d’appels à suspendre immédiatement les prestations afin d’éviter un trop-payé. Cependant, le Ministère n’a pas apporté les modifications requises au système et aux procédures pour permettre cette nouvelle capacité. Le Ministère prévoit avoir terminé de les apporter d’ici mars 2022.

2.5 Il est nécessaire de mettre en œuvre des normes de service et un cadre d’assurance de la qualité à des fins de réexamen.

Les clients insatisfaits de la décision relative à leurs prestations du RPC peuvent, dans un délai de 90 jours, présenter une requête officielle de réexamen. Cette requête déclenche un processus de réexamen effectué par le Ministère au nom du ministre. L’objectif de ce premier niveau de recours est de fournir un mécanisme de réparation rapide, efficace et effectif. Le Ministère n’a pas établi de norme de service communiquée publiquement pour le processus de réexamen. En 2015, l’audit interne a réalisé un audit de la gestion des recours et a constaté que les réexamens du RPC étaient inutilement longs. Au moment du présent audit, la situation n’avait pas changé. Les agents ont traité seulement 40 % des requêtes en réexamen dans le délai cible interne de 120 jours, et 15 % des requêtes ont nécessité plus d’un an. Il faut mentionner que le Régime de pensions du Canada prévoit que « le ministre reconsidère sans délai toute décision ».

Recommandation

  1. Le SMAP de la DGPSI devrait, en collaboration avec les SMA régionaux, surveiller le délai de traitement des réexamens et en faire périodiquement rapport.

Réponse de la direction

La DGPSI est en accord avec cette recommandation.

Les volumes des réexamens non liés à l’invalidité est relativement faible (1039 d’avril 2020 à mars 2021) et ne justifie pas les ressources nécessaires pour mettre en œuvre et pour faire régulièrement rapport sur le temps de traitement.

L’audit interne de 2015 sur la gestion des recours a également constaté que le RPC ne disposait pas d’un cadre d’assurance de la qualité établi pour les réexamens. Au moment du présent audit, le Ministère n’avait pas mis en œuvre de processus d’assurance de la qualité visant à évaluer la qualité et l’uniformité des réexamens du RPC.

Recommandation

  1. Le SMAP du DGPSI devrait, en collaboration avec les SMA régionaux, évaluer périodiquement la qualité et l’uniformité des réexamens du RPC.

Réponse de la direction

La DGPSI est en accord avec cette recommandation.

Comme il a été mentionné précédemment, le volume des réexamens de dossiers non liés à l’invalidité est relativement faible (1039 d’avril 2020 à mars 2021). De même, s’il est vrai qu’il n’existe pas de programme d’assurance de la qualité propre à ce travail, il n’existe pas non plus de preuve substantielle justifiant l’élaboration d’un processus d’assurance de la qualité propre à ces dossiers.

3. Conclusion

Dans l’ensemble, l’audit a permis de conclure que le Ministère est largement efficient et efficace dans le versement des prestations du RPC.

Les contrôles visant à obtenir des décisions correctes et cohérentes sont adéquats. Toutefois, le Ministère doit veiller à ce que les contrôles visant à prévenir les erreurs, les omissions et la fraude soient efficaces, efficients et cohérents, que le client utilise des formulaires en ligne ou papier.

Parmi les autres aspects à améliorer, mentionnons la nécessité de surveiller le temps de traitement, la qualité et la cohérence des requêtes en réexamen et d’en rendre compte régulièrement. L’audit interne a également relevé des possibilités d’améliorer l’efficacité de la collecte d’information pour statuer sur les prestations du RPC, comme des examens périodiques de la convivialité axés sur les clients.

4. Énoncé d’assurance

Selon notre jugement professionnel, l’équipe d’audit a recueilli et analysé des éléments probants suffisants et adéquats pour étayer l’exactitude des conclusions figurant dans le présent rapport. L’équipe d’audit a fondé ses conclusions sur des observations et des analyses effectuées au moment de l’audit. Les conclusions ne s’appliquent qu’à l’exécution du programme du RPC. L’équipe d’audit a respecté la Politique sur l’audit interne du Conseil du Trésor et les Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne.

Annexe A : Évaluation des critères d’audit

Critères de l’audit :

Le Ministère recueille-t-il efficacement tous les renseignements nécessaires pour traiter les demandes?

Cote :

Contrôles suffisants; exposition faible au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère a-t-il conçu et mis en œuvre des contrôles pour rendre des décisions manuelles et automatisées exactes et cohérentes, y compris des contrôles pour prévenir les erreurs, les omissions et la fraude?

Cote :

Contrôles suffisants, mais qui doivent être renforcés; exposition modérée au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère recueille-t-il des renseignements ayant une incidence sur la perception des prestations par un bénéficiaire et y donne-t-il suite en temps opportun afin de réduire au minimum les moins-payés et les trop-payés?

Cote :

Contrôles suffisants; exposition faible au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère a-t-il adopté un processus de réexamen assorti de contrôles adéquats pour rendre, sans délai, des décisions de réexamen correctes et correctement documentées?

Cote :

Contrôles suffisants, mais qui doivent être renforcés; exposition modérée au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère protège-t-il adéquatement les renseignements personnels et opérationnels recueillis et créés tout au long des activités de réception, de traitement, de tenue à jour et de réexamen?

Cote :

Contrôles suffisants; exposition faible au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère a-t-il prévu que les prestations continueront d’être offertes aux prestataires?

Cote :

Contrôles suffisants; exposition faible au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère a-t-il établi des mécanismes de surveillance, d’assurance de la qualité et de rétroaction pour surveiller adéquatement le rendement et permettre l’amélioration continue des activités de réception, de traitement et de maintien?

Cote :

Contrôles suffisants; exposition faible au risque.

Critères de l’audit :

Le Ministère a-t-il établi des mécanismes de surveillance, d’assurance de la qualité et de rétroaction pour surveiller adéquatement le rendement et permettre l’amélioration continue des activités de réexamen?

Cote :

Contrôles suffisants, mais qui doivent être renforcés; exposition modérée au risque.

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