Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi 2012Chapitre 1: Contexte du marché du travail

Avis : Veuillez consulter la Table des matières afin de vous guider à travers le Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi .

Ce chapitre rend compte des principaux développements du marché du travail et de la situation économique qui régnait au cours de l'exercice 2011-2012, soit la période d'évaluation du régime d'assurance-emploi couverte par le présent rapport Note de bas de page 1 . L'annexe 1 renferme des renseignements plus détaillés sur les divers éléments analysés dans ce chapitre.

I. VUE D'ENSEMBLE

En dépit des problèmes et de la fragilité de l'économie mondiale, le rendement économique du Canada est demeuré relativement fort depuis la récession de la fin des années 2000, comparativement à celui des autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), comme en témoignent la hausse plutôt modeste du produit intérieur brut réel (PIB) et le taux de croissance de l'emploi. La croissance économique du Canada en 2011-2012 est essentiellement attribuable à la demande relativement soutenue de la part des entreprises et des ménages canadiens Note de bas de page 2 .

GRAPHIQUE 1   Croissance annuelle moyenne du PIB réel, 2007 à 2011
Tableau équivalent au graphique 1
Croissance annuelle moyenne du PIB réel, 2007 à 2011
Pays Croissance du PIB réel, 2007 à 2011
Canada 3,5 %
Allemagne 2,1 %
États-Unis 0,8 %
France 0,2 %
Royaume-Uni -2,8 %
Japon -3,1 %
Italie -4,5 %

De 2007 à 2011, le PIB réel au Canada a augmenté de 3,5 % par rapport à son niveau d'avant la récession, ce qui constitue le meilleur rendement économique de tous les pays du G7 au cours de cette période (voir le graphique 1) Note de bas de page 3 .

Graphique 2 Croissance annuelle moyenne de l'emploi, 2007 à 2011
Tableau équivalent au graphique 2
Croissance annuelle moyenne de l'emploi, 2007 à 2011
Pays 2010

Emploi (millions)
2011

Emploi (millions)
Variation %
Allemagne 40 505 41 036 3,1 %
Canada 17 046 17 309 3,0 %
Royaume-Uni 29 035 29 176 -0,2 %
France 25 573 25 651 -0,3 %
Italie 22 881 22 977 -1,0 %
États-Unis 139 07 139 873 -4,2 %
Japon 62 568 61 146 -4,6 %

Par rapport aux autres pays du G7, le Canada affichait également un taux de croissance de l'emploi relativement fort. Ayant réalisé des gains de 3,0 % au niveau de l'emploi entre 2007 et 2011, le Canada s'est classé au deuxième rang parmi les pays du G7, tout juste après l'Allemagne (+3,1 %), comme le montre le graphique 2. Note de bas de page 4 La situation de l'emploi au pays contraste vivement avec celle des États-Unis, où l'emploi s'est maintenu à un niveau beaucoup plus faible que celui d'avant la récession (-4,2 %).

Plus récemment, le rythme de la reprise économique au Canada a toutefois ralenti par rapport à l'année précédente. L'emploi a augmenté de 1,3 % (+223 000) entre 2010-2011 et 2011-2012, soit plus faiblement que la hausse enregistrée en 2010-2011 (+1,8 %). Le taux de croissance de la productivité du travail Note de bas de page 5 au Canada a également fléchi en n'augmentant que de 0,7 % en 2011-2012, alors qu'il avait progressé de 1,2 % au cours de l'exercice précédent.

GRAPHIQUE 3 Croissance du PIB réel (annualisé), par trimestre
Tableau équivalent au graphique 3
Croissance du PIB réel (annualisé), par trimestre
Année Trimestre Changement (%)
2008 III 2,8 %
IV -4,4 %
2009 I -8,7 %
II -3,6 %
III 1,7 %
IV 4,6 %
2010 I 4,9 %
II 3,3 %
III 1,8 %
IV 4,4 %
2011 I 2,5 %
II -0,8 %
III 5,8 %
IV 2,1 %
2012 I 1,2 %

Le PIB réel Note de bas de page 6 a crû de 2,3 % en 2011-2012, ce qui représente un taux de croissance inférieur à celui de 2010-2011 (+3,5 %). Comme le montre le graphique 3, après avoir connu des taux de croissance négatifs durant la récession à la fin des années 2000, l'économie canadienne a commencé à se rétablir au troisième trimestre de 2009, de sorte que les taux de croissance du PIB sont demeurés positifs au cours des trimestres suivants. La seule exception observée est un déclin de 0,8 % du PIB réel au deuxième trimestre de 2011, qui s'explique par une baisse de 1,6 % dans les exportations. Comme la demande au niveau des exportations a repris sa montée durant le deuxième semestre de 2011, le PIB réel s'est accru au cours des trimestres qui ont suivi.

II. APERÇU DU MARCHÉ DU TRAVAIL

1. Le taux d'activité

En 2011-2012, on dénombrait environ 18,7 millions de personnes sur le marché du travail canadien, avec un taux d'activité Note de bas de page 7 de 66,7 %. Même si ce taux a décliné après avoir atteint un sommet inégalé Note de bas de page 8 de 67,6 % en 2008-2009, il est demeuré relativement élevé comparativement aux taux observés au cours des vingt dernières années (voir le graphique 4).

GRAPHIQUE 4 Taux d'activité, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 4
Taux d'activité, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Année %
1976-1977 61,6 %
1977-1978 62,0 %
1978-1979 63,0 %
1979-1980 63,9 %
1980-1981 64,4 %
1981-1982 65,0 %
1982-1983 64,4 %
1983-1984 64,8 %
1984-1985 65,2 %
1985-1986 65,8 %
1986-1987 66,1 %
1987-1988 66,6 %
1988-1989 67,0 %
1989-1990 67,2 %
1990-1991 67,0 %
1991-1992 66,3 %
1992-1993 65,6 %
1993-1994 65,3 %
1994-1995 65,2 %
1995-1996 64,7 %
1996-1997 64,6 %
1997-1998 64,9 %
1998-1999 65,2 %
1999-2000 65,6 %
2000-2001 65,8 %
2001-2002 66,0 %
2002-2003 67,1 %
2003-2004 67,5 %
2004-2005 67,4 %
2005-2006 67,0 %
2006-2007 67,1 %
2007-2008 67,5 %
2008-2009 67,6 %
2009-2010 67,0 %
2010-2011 67,0 %
2011-2012 66,7 %

En 2011-2012, le taux d'activité chez les personnes âgées de 15 à 19 ans a subi une troisième baisse consécutive en déclinant de 51,3 % en 2010-2011, pour s'établir à 50,6 %. Les 20 à 24 ans, quant à eux, ont connu une hausse à ce chapitre, leur taux d'activité ayant augmenté de 0,1 point de pourcentage, pour passer à 76,8 %. Durant la récession de la fin des années 2000, les personnes âgées de 15 à 19 ans étaient plus susceptibles que le groupe des 20 à 24 ans d'être découragées d'entrer dans la vie active en raison des faibles perspectives de travail. De 2007-2008 à 2011-2012, le taux d'activité a diminué de 4,8 points de pourcentage chez le premier groupe, et de 1,9 point de pourcentage chez les 20 à 24 ans. Comme on peut le voir au graphique 5, le faible taux d'activité chez ces deux groupes d'âge a contribué au déclin du taux d'activité global depuis le début de la récession survenue à la fin des années 2000.

GRAPHIQUE 5 Taux d'activité, selon l'âge, 2000-2001 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 5
Taux d'activité, selon l'âge, 2000-2001 à 2011-2012
Àge 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012
15-19 ans 52,4 % 52,5 % 55,1 % 54,8 % 54,3 % 53,2 % 54,0 % 55,4 % 56,0 % 52,3 % 51,3 % 50,6 %
20-24 ans 77,2 % 77,3 % 78,6 % 79,2 % 78,6 % 78,4 % 78,3 % 78,7 % 78,3 % 77,5 % 76,7 % 76,8 %
25-44 ans 86,1 % 86,2 % 87,0 % 87,3 % 87,3 % 86,9 % 87,1 % 87,3 % 87,2 % 86,8 % 86,8 % 86,7 %
45-54 ans 82,1 % 83,0 % 84,2 % 84,9 % 85,0 % 84,6 % 85,0 % 85,4 % 85,8 % 85,7 % 85,7 % 85,8 %
55-64 ans 51,0 % 51,6 % 54,3 % 56,8 % 57,4 % 57,9 % 59,0 % 60,4 % 61,0 % 61,8 % 62,9 % 62,9 %
65 ans et plus 5,9 % 6,3 % 6,9 % 7,6 % 7,7 % 8,3 % 8,3 % 9,2 % 10,2 % 10,8 % 11,5 % 12,0 %

Les personnes âgées de 55 à 64 ans et le groupe des 65 ans et plus affichent une tendance à la hausse depuis les 10 dernières années en ce qui a trait à leur taux d'activité. De 2000-2001 à 2011-2012, ces groupes ont enregistré des augmentations de 11,3 points de pourcentage et de 5,7 points de pourcentage respectivement, qui ont fait passer le taux de chacun à 62,9 % et à 12,0 %. Ces taux d'activité plus élevés s'expliquent en partie par le fait que la population active en compte davantage, puisqu'un nombre accru de personnes âgées décident de travailler et de repousser leur retraite Note de bas de page 9 . Les taux d'activité des travailleurs d'âge moyen (25 à 44 ans et 45 à 54 ans) sont demeurés stables entre 2000-2001 et 2011-2012, s'établissant à 86,7 % et à 85,7 %, respectivement en 2011-2012.

2. L'emploi et le taux d'emploi

En 2011-2012, le Canada a vu l'emploi augmenter, avec un gain net de 223 000 emplois (+1,3 %) qui s'est traduit par une moyenne annuelle de 17,3 millions d'emplois. Au quatrième trimestre de 2011-2012, on dénombrait 17,4 millions de personnes occupant un emploi au Canada. Ce chiffre représente une hausse de 608 400 (+3,6 %) travailleurs quand on le compare au nombre de personnes occupées durant le deuxième trimestre de 2009-2010, au cours duquel le niveau d'emploi était à son plus bas en raison de la récession survenue à la fin des années 2000. Comme l'indique le graphique 6, le taux de croissance de l'emploi au cours de la récente reprise a été plus élevé que celui observé pendant le redressement au début des années 1990, mais plus faible que celui enregistré durant la période de rétablissement du début des années 1980.

GRAPHIQUE 6 L'emploi à la suite des récessions antérieures
Tableau équivalent au graphique 6
L'emploi à la suite des récessions antérieures

Creux au niveau de l'emploi = 100*
4Q1982 100,0 1Q1991 100,0 3Q2009 100,0
1Q1983 100,5 2Q1991 100,2 4Q2009 100,5
2Q1983 101,8 3Q1991 100,1 1Q2010 100,8
3Q1983 103,2 4Q1991 99,9 2Q2010 101,5
4Q1983 103,7 1Q1992 99,4 3Q2010 101,9
1Q1984 103,9 2Q1992 99,1 4Q2010 102,2
2Q1984 104,4 3Q1992 98,9 1Q2011 102,7
3Q1984 105,4 4Q1992 98,9 2Q2011 103,1
4Q1984 105,8 1Q1993 99,4 3Q2011 103,4
1Q1985 106,8 2Q1993 99,3 4Q2011 103,4
2Q1985 107,7 3Q1993 99,7 1Q2012 103,6

* Se rapporte au plus faible niveau d'emplois observé durant les récessions du début des années 1980 et 1990 et de la fin des années 2000, soit au troisième trimestre de 1982-1983, au quatrième trimestre de 1990-1991 et au deuxième trimestre de 2009-2010. Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, le taux d'emploi a suivi une tendance à la hausse, en passant de 57,1 % en 1976-1977 à 61,8 % en 2011-2012. Bien qu'il ait régressé, en glissant de 63,5 % en 2007-2008 à 61,4 % en 2009-2010, ce déclin était beaucoup moins important que ceux observés à la suite des récessions précédentes (graphique 7).

GRAPHIQUE 7 Taux d'emploi, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 7
Taux d'emploi, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Année Taux d'emploi
1976-1977 57,1 %
1977-1978 56,9 %
1978-1979 57,9 %
1979-1980 59,1 %
1980-1981 59,6 %
1981-1982 59,8 %
1982-1983 56,7 %
1983-1984 57,2 %
1984-1985 57,9 %
1985-1986 59,1 %
1986-1987 59,8 %
1987-1988 61,0 %
1988-1989 61,8 %
1989-1990 62,2 %
1990-1991 61,1 %
1991-1992 59,4 %
1992-1993 58,2 %
1993-1994 57,9 %
1994-1995 58,6 %
1995-1996 58,6 %
1996-1997 58,5 %
1997-1998 59,2 %
1998-1999 60,0 %
1999-2000 60,8 %
2000-2001 61,3 %
2001-2002 61,1 %
2002-2003 62,0 %
2003-2004 62,5 %
2004-2005 62,6 %
2005-2006 62,6 %
2006-2007 62,9 %
2007-2008 63,5 %
2008-2009 63,1 %
2009-2010 61,4 %
2010-2011 61,7 %
2011-2012 61,8 %

2.1 L'emploi, selon le secteur et la permanence de l'emploi

En 2011-2012, l'emploi a augmenté de 1,8 % (+191 200) dans le secteur privé, et de 0,8 % (+28 700) dans le secteur public. De plus, tous les emplois créés au Canada étaient à temps plein (+250 400, +1,8 %), alors que l'emploi à temps partiel a reculé de 0,8 % (-27 500) (voir le graphique 8).

GRAPHIQUE 8 Croissance de l'emploi, Canada, 2010-2011  à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 8
Croissance de l'emploi, Canada, 2010-2011 à 2011-2012
  2010-11 2011-12 Croissance
Emploi total 17 121,3 17 344,3 223,0
       
Secteur public 3 535,2 3 563,9 28,7
Secteur privé 10 921,9 11 113,1 191,2
Autonomes 2 664,2 2 667,3 3,1
       
Temps plein 13 790,9 14 041,3 250,4
Temps partiel 3 330,4 3 302,9 -27,5

Le nombre de salariés Note de bas de page 10 ayant un régime de travail temporaire a continué d'augmenter en 2011-2012. Ces régimes de travail, qui comprennent l'emploi saisonnier, contractuel et occasionnel, comptaient pour 13,7 % de tous les emplois rémunérés en 2011-2012. Il s'agit de la plus forte proportion depuis la saisie des premières données comparables en 1997-1998 (voir le graphique 9).

GRAPHIQUE 9 Proportion des salariés occupant un emploi temporaire, 1997-1998 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 9
Proportion des salariés occupant un emploi temporaire, 1997-1998 à 2011-2012
Année Proportion des salariés
1997-1998 11,5 %
1998-1999 11,9 %
1999-2000 12,0 %
2000-2001 12,7 %
2001-2002 12,8 %
2002-2003 12,8 %
2003-2004 12,4 %
2004-2005 12,9 %
2005-2006 13,2 %
2006-2007 13,1 %
2007-2008 12,8 %
2008-2009 12,2 %
2009-2010 12,8 %
2010-2011 13,4 %
2011-2012 13,7 %

2.2 L'emploi, selon l'industrie

En chiffres nets, le secteur des services a recouvré tous les emplois perdus durant la récession survenue à la fin des années 2000, et a même vu grossir le nombre de ses travailleurs. L'emploi dans ce secteur est passé de 12,9 millions en 2007-2008 à 13,5 millions en 2011-2012. Les services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que les soins de santé et l'assistance sociale ont enregistré les plus fortes augmentations à ce chapitre dans le secteur des services, avec des hausses de 14,2 % et de 13,7 % respectivement entre 2007-2008 et 2011-2012.

D'autre part, au cours de la récession de la fin des années 2000, le secteur de la production des biens a connu une baisse appréciable du nombre d'emplois dont elle ne s'est pas remise, sur une base nette. Cette diminution était essentiellement attribuable aux pertes d'emploi subies dans les industries de la fabrication et de la construction.

Au Canada, l'emploi dans l'industrie de la fabrication est sensible aux mouvements cycliques. À la suite des pertes d'emplois qu'elle a essuyées en raison des récessions au début des années 1980 et 1990, l'industrie de la fabrication a connu des périodes de forte croissance sur le plan de l'emploi, qui se sont traduites par une remontée des taux d'emploi aux niveaux d'avant les récessions. Toutefois, l'emploi dans l'industrie de la fabrication n'a cessé de décliner depuis 2003-2004, un phénomène que la récession de la fin des années 2000 n'a fait qu'aggraver.

Sur la période de 10 mois comprise entre octobre 2008 et juillet 2009 inclusivement, l'emploi dans cette industrie a diminué de 10,9 % (-214 200) et n'a augmenté que légèrement (+20 200, +1,2 %) de juillet 2009 à mars 2012. Il s'est ainsi maintenu à 9,9 % (ou à 194 000) en deçà du niveau antérieur à la récession, qui a été observé en octobre 2008.

Dans l'industrie de la construction, les récentes perspectives d'emploi se sont révélées plus favorables. Après avoir perdu 106 300 emplois (-8,6 %) entre octobre 2008 et juillet 2009, ce secteur a vu la création de 142 300 emplois (+12,5 %) en chiffres nets de juillet 2009 à mars 2011. Cette hausse a largement compensé les pertes d'emploi subies au cours de la récession. De mars 2011 à mars 2012, les gains réalisés dans l'industrie de la construction au niveau de l'emploi ont été moins importants (+1,1 %, +13 500), comparativement au taux de croissance de 11,4 % observé pendant la période allant de juillet 2009 à mars 2011 (voir le graphique 10).

GRAPHIQUE 10 Taux de variation mensuel de l'emploi depuis 2007, selon le secteur et l'industrie
Tableau équivalent au graphique 10
Variations de l'emploi depuis janvier 2007, selon le secteur et l'industrie, 2007 à 2012
  Ensemble des

industries
Secteur des biens Construction Fabrication Secteur des

services
Janvier 2007 0 0 0 0 0
Février 2007 0,3 % -0,2 % 1,4 % -0,8 % 0,5 %
Mars 2007 0,6 % -0,6 % 1,3 % -0,9 % 1,0 %
Avril 2007 0,6 % -0,8 % 1,6 % -1,7 % 1,0 %
Mai 2007 0,7 % -0,6 % 2,8 % -2,5 % 1,1 %
Juin 2007 1,1 % -0,8 % 4,0 % -3,2 % 1,6 %
Juillet 2007 1,2 % -0,5 % 4,3 % -2,7 % 1,7 %
Août 2007 1,3 % -0,2 % 5,0 % -2,8 % 1,8 %
Septembre 2007 1,5 % -0,6 % 4,1 % -3,2 % 2,2 %
Octobre 2007 1,8 % -0,8 % 4,1 % -3,8 % 2,7 %
Novembre 2007 2,0 % -0,9 % 4,2 % -4,2 % 2,9 %
Décembre 2007 2,0 % -1,0 % 5,7 % -5,4 % 3,0 %
Janvier 2008 2,2 % 0,0 % 7,9 % -4,7 % 2,9 %
Février 2008 2,6 % 0,0 % 10,5 % -5,8 % 3,5 %
Mars 2008 2,7 % 0,1 % 11,4 % -6,2 % 3,5 %
Avril 2008 2,7 % 0,1 % 12,5 % -6,6 % 3,5 %
Mai 2008 2,9 % 1,1 % 13,4 % -4,7 % 3,4 %
Juin 2008 2,8 % 1,2 % 12,3 % -4,2 % 3,3 %
Juillet 2008 2,7 % 0,5 % 13,1 % -6,4 % 3,4 %
Août 2008 2,7 % 0,7 % 14,2 % -5,5 % 3,4 %
Septembre 2008 3,3 % 1,2 % 14,7 % -5,7 % 3,9 %
Octobre 2008 3,3 % 0,4 % 13,3 % -6,1 % 4,3 %
Novembre 2008 2,8 % -0,2 % 14,5 % -8,0 % 3,8 %
Décembre 2008 2,6 % -1,2 % 10,5 % -7,7 % 3,8 %
Janvier 2009 1,7 % -4,3 % 9,8 % -12,2 % 3,7 %
Février 2009 1,3 % -5,1 % 6,5 % -12,2 % 3,3 %
Mars 2009 1,1 % -6,2 % 5,0 % -13,1 % 3,4 %
Avril 2009 1,1 % -6,0 % 4,2 % -12,0 % 3,3 %
Mai 2009 1,0 % -7,4 % 4,2 % -14,7 % 3,6 %
Juin 2009 0,8 % -7,4 % 5,7 % -15,6 % 3,4 %
Juillet 2009 0,7 % -8,5 % 3,6 % -16,4 % 3,7 %
Août 2009 0,9 % -8,5 % 4,7 % -16,8 % 3,9 %
Septembre 2009 1,2 % -7,1 % 6,5 % -15,5 % 3,8 %
Octobre 2009 1,1 % -7,2 % 7,8 % -15,9 % 3,8 %
Novembre 2009 1,6 % -7,0 % 6,6 % -15,0 % 4,4 %
Décembre 2009 1,4 % -7,8 % 7,6 % -16,4 % 4,3 %
Janvier 2010 1,6 % -8,0 % 8,5 % -16,9 % 4,6 %
Février 2010 1,8 % -7,4 % 8,4 % -16,5 % 4,7 %
Mars 2010 1,9 % -6,8 % 9,1 % -16,3 % 4,6 %
Avril 2010 2,2 % -7,0 % 11,2 % -17,4 % 5,1 %
Mai 2010 2,4 % -6,7 % 11,3 % -16,8 % 5,3 %
Juin 2010 2,8 % -6,8 % 11,4 % -16,9 % 5,8 %
Juillet 2010 2,8 % -6,2 % 11,2 % -16,2 % 5,6 %
Août 2010 3,0 % -5,7 % 12,5 % -16,5 % 5,7 %
Septembre 2010 2,8 % -6,2 % 11,7 % -16,4 % 5,6 %
Octobre 2010 3,0 % -5,2 % 13,4 % -15,4 % 5,7 %
Novembre 2010 3,1 % -5,9 % 13,8 % -16,7 % 6,0 %
Décembre 2010 3,3 % -5,0 % 12,6 % -14,4 % 5,9 %
Janvier 2011 3,7 % -4,3 % 13,8 % -14,1 % 6,2 %
Février 2011 3,7 % -4,3 % 13,8 % -14,0 % 6,3 %
Mars 2011 3,7 % -4,1 % 15,4 % -14,6 % 6,2 %
Avril 2011 3,9 % -4,8 % 14,0 % -14,8 % 6,7 %
Mai 2011 4,0 % -5,0 % 14,6 % -15,9 % 6,9 %
Juin 2011 4,2 % -4,8 % 15,1 % -15,7 % 7,1 %
Juillet 2011 4,3 % -4,4 % 17,1 % -15,2 % 7,1 %
Août 2011 4,4 % -4,9 % 16,0 % -14,7 % 7,3 %
Septembre 2011 4,6 % -5,1 % 16,2 % -16,0 % 7,6 %
Octobre 2011 4,4 % -6,0 % 15,0 % -18,0 % 7,7 %
Novembre 2011 4,3 % -5,2 % 16,6 % -17,5 % 7,3 %
Décembre 2011 4,4 % -4,8 % 15,8 % -16,6 % 7,4 %
Janvier 2012 4,4 % -4,5 % 15,2 % -16,2 % 7,3 %
Février 2012 4,4 % -4,1 % 16,2 % -15,9 % 7,2 %
Mars 2012 4,9 % -3,7 % 16,6 % -15,4 % 7,6 %

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

2.3 Les salaires

Les salaires servent à déterminer les cotisations que versent les employeurs et les employés ainsi que le taux des prestations que peuvent toucher les prestataires d'assurance-emploi. Ce taux est établi en proportion de la rémunération d'un prestataire, jusqu'à concurrence du maximum de la rémunération assurable (44 200 $ en 2011 et 45 900 $ en 2012).

D'après l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), la rémunération hebdomadaire moyenne Note de bas de page 11 des salariés Note de bas de page 12 était de 854 $ en 2011-2012, en hausse de 1,8 % par rapport à l'année précédente.

Comme le montre le graphique 11, à l'échelle provinciale, la rémunération hebdomadaire moyenne a augmenté dans chaque province, Terre-Neuve-et-Labrador (+4,9 %) ainsi que la Saskatchewan (+3,9 %) ayant pris la tête. La Nouvelle-Écosse a enregistré le plus faible taux de croissance (+0,4 %). C'est en Alberta que les gains hebdomadaires moyens étaient les plus élevés (996 $), suivie de l'Ontario (875 $), de Terre-Neuve-et-Labrador (868 $) et de la Saskatchewan (857 $). Dans les autres provinces, la rémunération hebdomadaire moyenne était inférieure à la moyenne nationale (854 $).

GRAPHIQUE 11  Rémunération hebdomadaire moyenne, variation sur 12 mois
Tableau équivalent au graphique 11
Rémunération hebdomadaire moyenne, variation sur 12 mois
Province 2010-2011 2011-2012 Changement (%)
T.-N.-L. 827 $ 868 $ 4,9 %
Sask. 825 $ 857 $ 3,9 %
N.-B. 752 $ 776 $ 3,2 %
Alb. 966 $ 996 $ 3,1 %
C.-B. 806 $ 827 $ 2,6 %
Man. 775 $ 793 $ 2,3 %
Qc 775 $ 788 $ 1,7 %
Î.-P.É. 706 $ 716 $ 1,4 %
Ont. 870 $ 875 $ 0,6 %
N.-É. 744 $ 747 $ 0,4 %

Parmi toutes les industries, les salariés travaillant dans les industries de la foresterie, de la pêche, des mines, de l'exploitation des carrières et de l'extraction de pétrole et de gaz affichaient la rémunération hebdomadaire moyenne la plus élevée (1 604 $) en 2011-2012, suivis de près par les travailleurs des services publics (1 542 $). Les travailleurs du secteur de l'hébergement et des services de restauration sont ceux dont les gains hebdomadaires moyens étaient les plus faibles (354 $).

2.4 Les heures travaillées

Les critères d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi régulières sont fondés sur le nombre d'heures de travail assurables accumulées au cours de l'année précédente. En 2011-2012, la moyenne hebdomadaire des heures de travail a légèrement augmenté, passant de 30,4 heures en 2010-2011 à 30,5 heures. Comme l'illustre le graphique 12, la plus longue semaine de travail, en moyenne, a été accomplie par les employés de l'Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador. Ceux-ci cumulaient 32,1 heures et 32,0 heures, respectivement, soit plus de deux heures de plus que la moyenne nationale. À l'Île-du-Prince-Édouard, les employés comptaient le moins grand nombre d'heures de travail par semaine en 2011-2012, avec une moyenne de 29,5 heures.

GRAPHIQUE 12  Moyenne des heures de travail par semaine, selon la province, 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 12
Moyenne des heures de travail par semaine, selon la province, 2011-2012
Province Moyenne des heures

de travail par semaine
Alb. 32,1
T.-N.-L. 32,0
N.-B. 31,4
Ont. 30,5
Qc 30,2
N.-É. 30,0
Sask. 30,0
Man. 29,8
C.-B. 29,8
Î.-P.É. 29,5
Canada 30,5

3. Le chômage et le taux de chômage

En 2011-2012, on dénombrait 1,38 million de chômeurs au Canada, ce qui représente une diminution de 5,7 % par rapport à 2010-2011. Pour une deuxième année consécutive, le taux de chômage annuel a décliné au Canada, pour s'établir à 7,4 % en 2011-2012, comparativement à 7,9 % en 2010-2011 et à 8,4 % en 2009-2010. En 2011-2012, le taux de chômage était toujours de 1,4 point de pourcentage supérieur au taux de 6 % observé en 2007-2008, soit un an avant le début de la récession de la fin des années 2000. Cependant, en 2011-2012, le taux de chômage était comparable à celui enregistré au début des années 2000, et il était inférieur au taux observé tout au long des années 1980 et 1990 (voir le graphique 13).

GRAPHIQUE 13 Taux de chômage, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 13
Taux de chômage, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Année Taux de chômage
1976-1977 7,3 %
1977-1978 8,2 %
1978-1979 8,3 %
1979-1980 7,4 %
1980-1981 7,5 %
1981-1982 8,0 %
1982-1983 12,0 %
1983-1984 11,6 %
1984-1985 11,2 %
1985-1986 10,3 %
1986-1987 9,5 %
1987-1988 8,4 %
1988-1989 7,7 %
1989-1990 7,6 %
1990-1991 8,8 %
1991-1992 10,4 %
1992-1993 11,3 %
1993-1994 11,4 %
1994-1995 10,0 %
1995-1996 9,5 %
1996-1997 9,6 %
1997-1998 8,9 %
1998-1999 8,1 %
1999-1900 7,3 %
2000-2001 6,9 %
2001-2002 7,5 %
2002-2003 7,5 %
2003-2004 7,5 %
2004-2005 7,1 %
2005-2006 6,6 %
2006-2007 6,3 %
2007-2008 6,0 %
2008-2009 6,6 %
2009-2010 8,3 %
2010-2011 7,9 %
2011-2012 7,4 %

La durée moyenne de la période de chômage, Note de bas de page 13 qui témoigne de la difficulté qu'avaient les chômeurs à trouver un emploi, s'établissait à 18,6 semaines en 2011-2012, demeurant stable par rapport à l'année précédente. Il s'agit d'une augmentation de 4,7 semaines par rapport à 2007-2008, avant la récession de la fin des années 2000. L'augmentation de la période de chômage moyenne entre 2007-2008 et 2011-2012 était néanmoins plus petite que la hausse observée après les récessions du début des années 1980 et 1990. La durée moyenne du chômage a augmenté de 6,7 semaines entre 1980-1981 et 1984-1985, et de 7,7 semaines entre 1989-1990 et 1993-1994 (voir le graphique 14).

GRAPHIQUE 14  Durée du chômage, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 14
Durée du chômage, Canada, 1976-1977 à 2011-2012
Année Durée moyenne du chômage (semaines)
1976-1977 14
1977-1978 14,6
1978-1979 15,5
1979-1980 14,7
1980-1981 15
1981-1982 15,2
1982-1983 18,7
1983-1984 22
1984-1985 21,7
1985-1986 21,4
1986-1987 20,4
1987-1988 19,7
1988-1989 18,5
1989-1990 17,7
1990-1991 17
1991-1992 20,3
1992-1993 23,4
1993-1994 25,4
1994-1995 25,7
1995-1996 24,2
1996-1997 23,6
1997-1998 21,9
1998-1999 19,9
1999-2000 18,6
2000-2001 16,6
2001-2002 15,6
2002-2003 16
2003-2004 15,8
2004-2005 15,6
2005-2006 15,2
2006-2007 14,4
2007-2008 13,9
2008-2009 13,6
2009-2010 16,7
2010-2011 18,6
2011-2012 18,6

Sur le plan de la répartition en ce qui a trait à la durée du chômage, la majorité des chômeurs (75,1 %) ont été sans emploi pendant 26 semaines ou moins en 2011-2012, et 33,6 %, durant quatre semaines ou moins. De ce fait, 20,7 % de toutes les personnes en chômage ou 286 000 chômeurs ont été sans travail pendant 27 semaines ou plus (voir graphique 15).

GRAPHIQUE 15  Répartition de l'ensemble des chômeurs, 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 15
Répartition de l'ensemble des chômeurs, 2011-2012
Sans emploi pendant 27 -51 semaines 7,8 %
Sans emploi pendant 52 semaines ou plus 12,9 %
Sans emploi pendant 26 semaines ou moins 75,1 %
Sans emploi pendant 4 semaines ou moins 33,6 %
Sans emploi pendant 5-13 semaines 26,2 %
Sans emploi pendant 14-26 semaines 15,3 %
Inconnu 4,2 %
Total 100 %

Nota : La répartition de l'ensemble des chômeurs ne semble pas générer un total à 100 %,car la catégorie « inconnu » n'est pas présentée ici.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Parmi ces personnes, 178 300 ont été en chômage pendant plus d'un an, étant ainsi considérées comme des chômeurs de longue date. Ce groupe représentait 12,9 % des chômeurs en 2011-2012. Il s'agit d'une augmentation de 6,0 points de pourcentage entre la période antérieure à la récession en 2007-2008 (6,9 %) et 2011-2012 (12,9 %), trois années après la récession. Cette hausse de la proportion de chômeurs de longue date était en outre inférieure à l'augmentation de 8,9 points de pourcentage enregistrée après la récession du début des années 1990 (7,8 % en 1989-1990 et 16,7 % en 1993-1994), de même qu'à celle de 6,5 points de pourcentage qui a été observée à la suite de la récession survenue au début des années 1980 (5,3 % en 1980-1981 et 11,8 % en 1984-1985) (graphique 16).

GRAPHIQUE 16   Proportion des chômeurs de longue date par rapport à l'ensemble des chômeurs, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 16
Proportion des chômeurs de longue date par rapport à l'ensemble des chômeurs, 1976-1977 à 2011-2012
Année %
1976-1977 4,0 %
1977-1978 4,5 %
1978-1979 5,3 %
1979-1980 5,2 %
1980-1981 5,3 %
1981-1982 5,6 %
1982-1983 8,1 %
1983-1984 12,4 %
1984-1985 11,8 %
1985-1986 11,6 %
1986-1987 10,4 %
1987-1988 9,9 %
1988-1989 8,8 %
1989-1990 7,8 %
1990-1991 7,1 %
1991-1992 10,2 %
1992-1993 14,0 %
1993-1994 16,7 %
1994-1995 17,5 %
1995-1996 15,9 %
1996-1997 16,3 %
1997-1998 15,0 %
1998-1999 12,9 %
1999-2000 11,2 %
2000-2001 10,3 %
2001-2002 9,0 %
2002-2003 9,3 %
2003-2004 9,6 %
2004-2005 9,2 %
2005-2006 8,8 %
2006-2007 8,0 %
2007-2008 6,9 %
2008-2009 6,7 %
2009-2010 8,6 %
2010-2011 12,0 %
2011-2012 12,9 %

3.1 Le taux de chômage, selon la province

Le taux de chômage a décliné dans sept provinces entre 2010-2011 et 2011-2012. Les baisses enregistrées à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse, en Ontario, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique étaient attribuables à la création d'emplois, tandis que celle observée à l'Île-du-Prince Édouard s'explique par une diminution de la taille de sa population active.

GRAPHIQUE 17  Taux de chômage, selon la province
Équivalent du tableau pour le graphique 17
Taux de chômage, selon la province, 2007-2008 et 2011-2012
Province 2007-2008 2011-2012
T.-N.-L. 13,1 12,9
Î.-P.É. 10,3 11,4
N.-É. 7,9 8,6
N.-B. 7,8 9,7
Qc 7,1 7,9
Ont. 6,3 7,7
Man. 4,4 5,4
Sask. 4,2 4,8
Alb. 3,5 5,2
C.-B. 4,3 7,1
Canada 6,0 7,4

Le taux de chômage est demeuré le même au Québec, mais il s'est accru de 0,3 point de pourcentage au Nouveau-Brunswick en raison des pertes d'emploi. La légère augmentation du taux de chômage au Manitoba (+0,1 point de pourcentage) s'explique par la croissance de la population active (+0,5 point de pourcentage), qui s'est révélée plus forte que la hausse du nombre d'emplois (+0,4 point de pourcentage).

À l'exception de Terre-Neuve-et-Labrador, les taux de chômage dans toutes les provinces sont demeurés bien supérieurs à ceux enregistrés en 2007-2008, avant la récession de la fin des années 2000. La Colombie-Britannique affichait le plus grand écart à ce chapitre (+2,8 points de pourcentage), et la Saskatchewan, le plus faible (+0,6 point de pourcentage), comme il est indiqué dans le graphique 17.

Comme on peut le voir au graphique 18, l'Ontario est la province où la période de chômage a été la plus longue (20,4 semaines) en 2011-2012, suivie du Québec et de la Colombie-Britannique (18,8 semaines dans les deux provinces). Dans les autres provinces, la durée du chômage a été inférieure à la moyenne nationale de 18,6 semaines. Quand on compare la durée moyenne du chômage aux niveaux antérieurs à la récession, soit en 2007-2008, la Colombie-Britannique a connu la hausse la plus élevée à cet égard (+6,8 semaines), suivie de l'Ontario et de l'Alberta (+6,6 semaines pour les deux provinces). Ces trois provinces avaient enregistré les augmentations les plus marquées en ce qui a trait au taux de chômage provincial au cours de la récession survenue à la fin des années 2000, et elles affichaient les écarts les plus importants sur ce plan entre 2007-2008 et 2011-2012.

GRAPHIQUE 18 Durée du chômage, selon la province, 2007-2008 et 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 18
Durée du chômage, selon la province, 2007-2008 et 2011-2012
  2007-2008 2011-2012
T.-N.-L. 15,1 15,7
Î.-P.É. 12,0 12,3
N.-É. 13,6 15,6
N.-B. 11,5 15,9
Qc 17,0 18,8
Ont. 13,8 20,4
Man. 10,6 13,6
Sask. 10,4 13,6
Alb. 8,2 14,8
C.-B. 12,0 18,8
Canada 13,9 18,6

3.2 Le taux de chômage, selon le sexe

En 2011-2012, le taux de chômage chez les hommes s'est établi à 7,7 %, par suite d'une diminution de 0,7 point de pourcentage qui a été précédée d'un déclin de 1,1 point de pourcentage en 2010-2011. Le taux de chômage s'est aussi abaissé chez les femmes durant l'exercice, avec un recul de 0,3 point de pourcentage qui a porté leur taux à 6,9 %, alors qu'il est demeuré relativement stable (+0,1 point de pourcentage) au cours de l'année précédente. Les taux de chômage chez les hommes et les femmes étaient respectivement de 1,4 et de 1,3 points de pourcentage supérieurs à ceux de l'exercice 2007-2008, au cours duquel ils ont atteint le plus faible niveau jamais enregistré selon les données comparables (voir le graphique 19).

GRAPHIQUE  19  Taux de chômage, selon le sexe, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 19
Taux de chômage, selon le sexe, 1976-1977 à 2011-2012
Année Hommes Femmes
1976-1977 6,7 8,4
1977-1978 7,5 9,3
1978-1979 7,5 9,5
1979-1980 6,7 8,5
1980-1981 7,0 8,2
1981-1982 7,7 8,5
1982-1983 12,4 11,5
1983-1984 11,9 11,3
1984-1985 11,9 11,3
1985-1986 10,1 10,4
1986-1987 9,4 9,7
1987-1988 8,1 8,8
1988-1989 7,4 8,1
1989-1990 7,4 7,7
1990-1991 9,0 8,6
1991-1992 11,0 9,7
1992-1993 12,1 10,3
1993-1994 11,9 10,6
1994-1995 10,4 9,6
1995-1996 9,8 9,0
1996-1997 9,9 9,3
1997-1998 9,0 8,8
1998-1999 8,4 7,7
1999-2000 7,5 7,0
2000-2001 7,1 6,7
2001-2002 7,9 7,0
2002-2003 7,9 7,1
2003-2004 7,9 7,1
2004-2005 7,4 6,8
2005-2006 6,8 6,4
2006-2007 6,5 6,0
2007-2008 6,3 5,6
2008-2009 7,3 5,9
2009-2010 9,5 7,1
2010-2011 8,4 7,2
2011-2012 7,7 6,9

Avant la récession du début des années 1980, le taux de chômage chez les femmes était supérieur à celui des hommes. Cependant, au début des années 1980, les hommes affichaient un taux de chômage beaucoup plus élevé que celui des femmes, de sorte que l'écart entre les sexes s'est inversé à ce chapitre. La récession du début des années 1990 a de nouveau frappé les hommes plus durement que les femmes, et l'écart s'est accru de 1,8 point de pourcentage en 1992-1993 sur le plan du taux de chômage. Celui-ci a grimpé à 9,5 % chez les hommes au cours de la récession de la fin des années 2000, l'écart de genre devenant ainsi supérieur aux différences observées lors des récession des années 1980 et 1990 en atteignant 2,4 points de pourcentage.

Comme l'illustre le graphique 19 cependant, l'écart relatif au taux de chômage entre les sexes s'amoindrit lors des périodes de reprise économique. À titre d'exemple, l'écart de genre est passé de 0,9 % à 0,1 % après la récession du début des années 1980, puis de 1,8 % à 1,3 % après celle du début des années 1990. On a pu observer une pareille tendance durant la récession de la fin des années 2000, où l'écart entre les sexes au niveau du taux de chômage a glissé de 2,4 points de pourcentage en 2009-2010 à 1,2 point de pourcentage en 2010-2011, puis à 0,8 point de pourcentage en 2011-2012.

La durée moyenne de la période de chômage a presque toujours été plus longue chez les hommes que chez les femmes au cours des trois dernières décennies, comme le montre le graphique 20. En 2011-2012, la durée moyenne du chômage s'est établie à 19,4 semaines dans le cas des hommes et à 17,6 semaines pour ce qui est des femmes. C'est en 1994-1995 que la durée de la période de chômage a été la plus longue chez les deux sexes, les hommes ayant été sans emploi pendant plus de six mois en moyenne (27,4 semaines), et les femmes, pendant 23,6 semaines.

GRAPHIQUE  20  Durée du chômage, selon le sexe, 1976-1977 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 20
Durée du chômage, selon le sexe, 1976-1977 à 2011-2012
Année Hommes Femmes
1976-1977 14,3 13,7
1977-1978 14,6 14,7
1978-1979 16,0 15,0
1979-1980 15,1 14,3
1980-1981 15,6 14,3
1981-1982 16,1 14,2
1982-1983 19,4 17,6
1983-1984 23,5 19,8
1984-1985 23,1 20,0
1985-1986 23,0 19,4
1986-1987 21,6 18,8
1987-1988 21,4 17,8
1988-1989 19,8 17,2
1989-1990 18,9 16,3
1990-1991 17,6 16,4
1991-1992 21,1 19,3
1992-1993 24,8 21,5
1993-1994 26,9 23,4
1994-1995 27,4 23,6
1995-1996 25,6 22,5
1996-1997 24,8 22,4
1997-1998 23,6 19,8
1998-1999 21,1 18,4
1999-2000 19,9 17,0
2000-2001 17,5 15,6
2001-2002 16,4 14,6
2002-2003 16,8 14,9
2003-2004 16,9 14,5
2004-2005 16,3 14,7
2005-2006 15,6 14,7
2006-2007 14,6 14,1
2007-2008 15,0 12,6
2008-2009 14,3 12,8
2009-2010 17,4 15,7
2010-2011 19,3 17,8
2011-2012 19,4 17,6

3.3 Le taux de chômage, selon le groupe d'âge

En 2011-2012, le taux de chômage a fléchi pour les trois principaux groupes d'âge. Il a légèrement diminué chez les jeunes (les 15 à 24 ans), pour passer de 14,6 % en 2010-2011 à 14,2 % en 2011-2012. Cette baisse était attribuable à la modeste hausse de l'emploi qui s'est établie à 0,3 %.

Les travailleurs âgés (55 ans et plus) ont aussi connu une faible baisse de leur taux de chômage, qui est passé de 6,4 % en 2010-2011 à 6,2 % en 2011-2012. Le léger recul pour ce groupe d'âge s'explique par l'accroissement du nombre de travailleurs (+3,7 %), qui est venu contrer la modeste hausse du chômage (+0,3 %). Les travailleurs d'âge moyen (âgés de 25 à 54 ans) ont vu leur taux de chômage passer de 6,7 % à 6,1 %, ce qui reflète la baisse du chômage (-8,5 %) étant donné que leur nombre au sein de la population active n'a pratiquement pas changé (+0,2 %).

De façon générale, la durée de la période de chômage est plus longue dans le cas des cohortes âgées (graphique 21). En 2011-2012, les jeunes ont connu la plus courte période de chômage en moyenne (10,9 semaines), et les travailleurs âgés, la plus longue (26,7 semaines). Bien que ces derniers soient moins susceptibles que les jeunes de se retrouver en chômage, ils ont tendance à demeurer sans emploi pendant plus longtemps lorsqu'ils sont confrontés à une telle situation.

GRAPHIQUE 21  Durée du chômage et taux de chômage, selon l'âge, 2011/12
Tableau équivalent au graphique 21
Durée du chômage et taux de chômage, selon l'âge, 2011/12
Âge Taux de chômage Durée du chômage (semaines)
15-24 ans (jeunes) 14,2 % 10,9
25-54 ans (travailleurs d'âge moyen) 6,1 % 20,6
55 ans et plus (travailleurs âgés) 6,2 % 26,7

3.4 Le taux de chômage, selon le niveau de scolarité

En règle générale, le taux de chômage est inversement lié au niveau de scolarité; plus celui-ci est élevé, plus le taux de chômage sera faible chez les membres de la cohorte. Ainsi, les détenteurs d'un grade universitaire Note de bas de page 14 affichaient un taux de chômage de 4,9 % en 2011-2012, comparativement à 5,9 % chez ceux qui possédaient un certificat ou un diplôme d'études postsecondaires. Note de bas de page 15 Par ailleurs, le taux de chômage s'élevait à 8,2 % dans le cas des diplômés du secondaire Note de bas de page 16 et à 15,1 % chez ceux qui n'avaient pas terminé leurs études secondaires. Note de bas de page 17

Au cours de la récession de la fin des années 2000, le taux de chômage chez les personnes qui n'avaient pas terminé leur secondaire a augmenté de 4,1 points de pourcentage entre 2007-2008 et 2009-2010, par rapport à une hausse de 1,5 point de pourcentage seulement chez les personnes qui détenaient un grade universitaire durant la même période. Une tendance semblable s'était manifestée au cours de la récession du début des années 1990 (voir le graphique 22).

GRAPHIQUE 22  Taux de chômage, selon le niveau de scolarité, 1990-1991 à 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 22
Taux de chômage, selon le niveau de scolarité, 1990-1991 à 2011-2012
Année Sans diplôme d'études secondaires Diplôme d'études secondaires Grade universitaire Certificat ou diplôme d'études postsecondaires
1990-1991 13,3 % 8,5 % 3,9 % 7,0 %
1991-1992 15,4 % 10,4 % 5,2 % 8,4 %
1992-1993 17,3 % 11,1 % 5,5 % 9,4 %
1993-1994 17,1 % 11,4 % 5,9 % 9,7 %
1994-1995 15,7 % 9,8 % 5,2 % 8,6 %
1995-1996 15,1 % 9,5 % 5,0 % 7,9 %
1996-1997 15,4 % 9,8 % 5,2 % 8,0 %
1997-1998 15,4 % 9,0 % 4,6 % 7,1 %
1998-1999 14,2 % 8,4 % 4,3 % 6,4 %
1999-2000 13,1 % 7,5 % 4,1 % 5,6 %
2000-2001 12,7 % 7,0 % 4,0 % 5,3 %
2001-2002 13,5 % 7,5 % 4,8 % 5,9 %
2002-2003 13,7 % 7,7 % 5,0 % 5,8 %
2003-2004 13,7 % 7,8 % 5,4 % 5,8 %
2004-2005 13,2 % 7,3 % 4,8 % 5,5 %
2005-2006 12,3 % 6,9 % 4,5 % 5,3 %
2006-2007 12,3 % 6,5 % 3,8 % 5,0 %
2007-2008 12,0 % 6,3 % 3,7 % 4,8 %
2008-2009 12,9 % 7,3 % 4,3 % 5,3 %
2009-2010 16,1 % 9,5 % 5,2 % 6,9 %
2010-2011 15,7 % 8,9 % 5,1 % 6,4 %
2011-2012 15,1 % 8,2 % 4,9 % 5,9 %

3.5 Proportion de chômeurs, selon le motif du chômage

Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles une personne est susceptible de connaître une interruption d'emploi. Le motif de cette interruption est un facteur déterminant de l'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi régulières qui, en règle générale, ne sont versées qu'aux personnes qui ont perdu leur emploi sans en être responsables ou qui l'ont quitté pour un motif valable. Note de bas de page 18

GRAPHIQUE 23 Part du chômage, selon la raison du chômage
Tableau équivalent au graphique 23
Part du chômage, selon la raison du chômage
  Début des années 1980 Début des années 1990 Fin des années 2000
Perdu leur emploi Quitté leur emploi Autres raisons Perdu leur emploi Quitté leur emploi Autres raisons Perdu leur emploi Quitté leur emploi Autres raisons
Récession 54,5 % 25,0 % 20,5 % 57,6 % 23,4 % 19,0 % 49,4 % 22,0 % 28,5 %
Trois ans après le début de la récession 53,8 % 18,6 % 27,5 % 51,5 % 15,5 % 33,0 % 42,7 % 18,5 % 38,8 %

Comme l'indique le graphique 23, les personnes qui se sont retrouvées en chômage en raison d'une perte d'emploi (ont perdu leur emploi) Note de bas de page 19 représentaient la plus forte proportion de chômeurs durant les périodes de récession qui ont sévi au cours des trois dernières décennies (54,5 % en 1981-1982, 57,6 % en 1990-1991 et 49,4 % en 2008-2009). Ces proportions ont toutefois décliné durant chaque période de reprise qui a suivi. À titre d'exemple, les travailleurs qui ont perdu leur emploi comptaient pour 42,7 % de la population en chômage en 2011-2012, ce qui constitue une baisse de 6,7 points de pourcentage dans les trois ans qui ont suivi l'entrée en récession à la fin des années 2000.

Par contre, on a observé une hausse considérable de la part des chômeurs qui n'avaient pas travaillé durant l'année précédente ou qui n'avaient jamais occupé d'emploi (désignées sous « Autres motifs » dans le graphique 23). De plus, durant la récession de la fin des années 2000 et la période qui a suivi, cette catégorie regroupait une plus forte proportion de chômeurs par rapport à l'ensemble, comparativement aux deux récessions précédentes. Par exemple, en 2008-2009, la proportion de chômeurs qui n'avaient pas travaillé au cours de l'année écoulée ou qui n'avaient jamais occupé d'emploi s'élevait à 28,5 %, une proportion supérieure à celles observées en 1990-1991 (19,0 %) et en 1981-1982 (20,5 %).

En 2011-2012, la proportion de chômeurs qui ont démissionné (ont quitté leur emploi Note de bas de page 20 a diminué de 3,5 points de pourcentage par rapport à 2008-2009, pour atteindre 18,5 %. Ce recul est plus faible que la baisse enregistrée au cours des années qui ont suivi les deux récessions précédentes. En 1993-1994 et 1984-1985, la proportion avait décliné de 7,9 points et de 6,4 points de pourcentage respectivement par rapport au début des récessions de 1990-1991 et de 1981-1982.

3.6 Postes vacants et ratio chômeurs-postes vacants Note de bas de page 21

En 2011-2012, on dénombrait 239 370 postes vacants en moyenne au Canada, le nombre moyen de chômeurs pour chaque poste à pourvoir s'établissant à 5,8. Comme l'illustre le graphique 24, les provinces des Prairies affichaient le plus faible ratio de chômeurs par rapport aux postes à doter, et les provinces de l'Atlantique, le ratio le plus élevé.

GRAPHIQUE 24 Ratio chômeurs-postes vacants, selon la province, 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 24
Ratio chômeurs-postes vacants, selon la province, 2011-2012
T.-N.-L. 13,0
Î.-P.-É. 10,9
N.-B. 10,5
N.-É. 8,8
Ont. 7,3
C.-B. 7,0
Qc 6,0
Man. 3,9
Sask. 2,6
Alb. 2,4
Canada 5,8

En 2011-2012, la moyenne du nombre de chômeurs par poste vacant dans l'industrie des soins de santé et de l'assistance sociale était de 1,2, soit le plus faible ratio chômeurs-postes vacants parmi les dix industries les plus importantes. Par ailleurs, l'industrie de la construction est celle où le ratio chômeurs-postes vacants était le plus élevé parmi les dix plus grandes industries, avec un ratio de 8,2 chômeurs pour chaque poste à pourvoir (voir le graphique 25).

GRAPHIQUE 25  Chômeurs-postes vacants, selon le plus important secteur industriel, 2011-2012
Tableau équivalent au graphique 25
Chômeurs-postes vacants, selon le plus important secteur industriel, 2011-2012
Construction 8,2
Fabrication 4,8
Services d'enseignement 4,5
Commerce de détail 4,4
Services d'hébergement et de restauration 4,0
Services administratifs et de soutien 3,4
Services professionnels, scientifiques et techniques 2,4
Commerce de gros 1,7
Financière et des Assurances 1,3
Soins de santé et assistance sociale 1,2

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