Module 1 : Guide sur la prévention des lésions musculo-squelettiques

Introduction

De nombreux risques en milieu de travail peuvent mener à des lésions professionnelles. La Partie XIX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail renferme un programme de prévention des risques à l'intention des employeurs relevant de la compétence fédérale. En décembre 2007, la Partie XIX (connue sous le nom de Règlement sur le programme de prévention des risques) a été modifiée pour inclure les risques liés à l'ergonomie qui peuvent causer des lésions musculo-squelettiques.

Une lésion musculo-squelettique (LMS) est une lésion ou un trouble du système musculo-squelettique. Le système musculo-squelettique comprend les muscles, les tendons, les vaisseaux sanguins, les ligaments, les nerfs, les articulations, les vertèbres et les tissus mous.

D'autres termes courants sont utilisés pour désigner les lésions musculo-squelettiques :

  • Maladies musculo-squelettiques (MMS) ;
  • Troubles musculo-squelettiques (TMS) ;
  • Microtraumatismes répétés (MTR) ;
  • Blessures musculo-squelettiques (BMS) ;
  • Lésions attribuables au travail répétitif (LATR).

Le présent guide ne traite pas des lésions musculo-squelettiques causées directement par les incidents suivants :

  • Tomber, glisser ou trébucher ;
  • Être coincé par un objet ou heurter quelque chose ;
  • Être pris dans ou sur quelque chose ;
  • Avoir un accident de la route.

Les risques qui peuvent entraîner des LMS sont habituellement liés aux exigences physiques au travail. Par exemple, les employés peuvent se blesser dans les cas suivants :

  • Soulever ou pousser des charges qui exigent une force excessive ;
  • Tendre le bras ou se pencher dans une posture contraignante ;
  • Être longtemps dans la même position ;
  • Répéter maintes fois les mêmes mouvements et avoir peu d'occasions de se reposer ou de reprendre des forces.

L'application des principes d'ergonomie permet d'éliminer ou de réduire de tels risques.

L'ergonomie est l'étude scientifique de la relation entre les gens et leur milieu de travail dans la perspective d'améliorer la sécurité, faciliter l'exécution des tâches et accroître l'efficacité.

Dans les lieux de travail relevant de la compétence fédérale, les LMS représentent environ 30 pour cent de toutes les lésions approuvées aux fins d'indemnisation. Ces lésions causent des douleurs et des souffrances considérables aux employés. Elles coûtent également cher aux employeurs en indemnisations et autres dépenses engagées lorsque des employés doivent prendre congé.

L'incidence des LMS dans un lieu de travail donné peut être beaucoup plus élevée ou faible que la moyenne, selon des facteurs comme l'efficacité du programme de santé et de sécurité, ainsi que le type de travail réalisé dans ce lieu de travail.

La mise en œuvre de bonnes stratégies de prévention des LMS aidera à réduire le nombre de LMS et les coûts des employeurs.

Les coûts des employeurs liés aux LMS sont les suivants :

Frais liés aux assurances

  • Couvertures ;
  • Suppléments de primes liées à la mauvaise santé et au faible rendement en matière de sécurité.

Charges salariales

  • Salaire des employés le jour de leur lésion ;
  • Indemnités des employés en arrêt de travail pour cause de lésion ;
  • Salaire des employés de remplacement.

Coûts administratifs

  • Formation et orientation des employés de remplacement ;
  • Enquêtes et rapports sur les lésions ;
  • Temps nécessaire pour remplir les formulaires et rédiger les rapports exigés par les organismes gouvernementaux et les assureurs.

Production, qualité des services ou qualité des produits inférieures

  • Absence d'employés expérimentés ;
  • Interruption de la production pendant la recherche et la formation des employés de remplacement ;
  • Affectation d'employés travaillant sur une chaîne de production à d'autres tâches, comme mener des enquêtes sur les situations comportant des risques.

Perte de ventes

  • Atteinte à la réputation ;
  • Répercussions négatives sur le moral du personnel ;
  • Mauvais climat de travail.

Un employeur qui réussit à prévenir les LMS ne devra pas gaspiller des ressources financières précieuses pour assumer ces coûts.

L'employé

  • Perte de capacité physique de l'employé.

Objectif du guide

L'objectif du Guide sur la prévention des lésions musculo-squelettiques (LMS) est d'aider les milieux de travail à mettre en place un processus de prévention des LMS efficace et qui satisfera aux exigences du Règlement sur le programme de prévention des risques (RPPR) ayant trait aux risques liés à l'ergonomie.

L'article applicable du Règlement figure dans chaque section à titre de référence. Ce guide comprend aussi des pratiques exemplaires d'élaboration et de mise en œuvre d'un programme de prévention des LMS. Les mots « devrait » et « recommandé » sont utilisés lorsqu'il est question de ces pratiques exemplaires.

Certains lieux de travail disposent déjà d'un programme de prévention des LMS. Dans ces cas, ce guide peut servir à évaluer si le programme satisfait à toutes les exigences du Règlement concernant les risques liés à l'ergonomie. Il pourrait aussi attirer l'attention sur les aspects du programme qui peuvent être améliorés.

Pour les lieux de travail qui n'ont pas encore un programme de prévention des LMS, ce guide peut servir de feuille de route pour élaborer et mettre en œuvre un programme conforme aux exigences réglementaires.

Ce guide ne traite que des aspects du programme de prévention des risques propres aux risques liés à l'ergonomie. Il n'aborde pas les aspects comme la tenue de registres et l'évaluation périodique du programme de formation des employés qui s'appliquent à tous les risques.

Prévention des LMS - Pour commencer

Afin que les efforts de prévention des lésions musculo-squelettiques donnent des résultats durables, les lieux de travail doivent adopter une approche de programme. Le Règlement sur le programme de prévention des risques (RPPR) définit les principes généraux applicables à l'élaboration et à la mise en œuvre d'un tel programme.

Article 19.1 du Règlement

L'employeur, en consultation avec le comité d'orientation ou, à défaut, le comité local ou le représentant et avec la participation du comité ou du représentant en cause, élabore et met en œuvre un programme de prévention des risques professionnels, en fonction de la taille du lieu de travail et de la nature des risques qui s'y posent, et en contrôle l'application. Ce programme comporte les éléments suivants :

  • le plan de mise en œuvre ;
  • la méthode de recensement et d'évaluation des risques ;
  • le recensement et l'évaluation des risques ;
  • les mesures de prévention ;
  • la formation des employés ;
  • l'évaluation du programme.

Le paragraphe (1) s'applique à tout lieu de travail placé sous l'entière autorité de l'employeur ainsi qu'à toute tâche accomplie par un employé dans un lieu de travail ne relevant pas de son autorité, dans la mesure où la tâche en cause en relève.

En vertu du Règlement, le programme doit être élaboré, mis en œuvre et surveillé « en consultation avec » le comité d'orientation et « avec sa participation ». (En l'absence d'un comité d'orientation, l'employeur est censé faire appel au comité local ou au représentant en matière de santé et de sécurité.)

De plus, le programme doit comporter les éléments suivants :

  • Plan de mise en œuvre ;
  • Méthode de recensement et d'évaluation des risques ;
  • Recensement et évaluation des risques ;
  • Mesures de prévention ;
  • Formation des employés ;
  • Évaluation du programme.

La première étape est d'établir un plan de mise en œuvre qui comprend tous ces éléments, organisés d'une manière logique qui facilitera le processus.

Le paragraphe 19.3(1) du Règlement exige que plusieurs sources d'information soient prises en compte dans l'élaboration de la méthode. Pour s'assurer que l'information tirée de ces sources est pertinente et permettra d'améliorer l'efficacité du programme, les employés devraient recevoir leur formation au début du processus de mise en œuvre. Cette formation s'adresse entre autres aux personnes chargées des inspections, comme les membres du comité local.

L'organigramme de la page 9, intitulé Programme de prévention des risques liés à l'ergonomie, donne un aperçu du processus de mise en œuvre recommandé dans ce guide.

Plan de mise en œuvre

Article 19.2 du Règlement

L'employeur doit :

  • élaborer un plan de mise en œuvre qui fait état de l'échéance de chacune des étapes de l'élaboration et de la mise en œuvre du programme de prévention ;
  • contrôler le déroulement de la mise en œuvre des mesures de prévention ;
  • vérifier à intervalles réguliers l'échéancier prévu au plan de mise en œuvre et, au besoin, le modifier.

Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de prévention, l'employeur veille à ce que les risques liés à l'ergonomie soient recensés et évalués et à ce qu'ils soient éliminés ou réduits, conformément au paragraphe 19.5(1), autant qu'il est raisonnablement possible de le faire et que toute personne désignée pour recenser et évaluer les risques liés à l'ergonomie ait reçu la formation et l'entraînement nécessaires.

Le plan de mise en œuvre du programme de prévention des LMS doit comprendre les éléments suivants, dans l'ordre recommandé suivant :

  • Étape 1 : Processus de consultation et de participation du comité d'orientation (ou du comité local ou du représentant en matière de santé et de sécurité) au cours de chaque étape du programme.
  • Étape 2 : Formation des employés et des membres du comité local.
  • Étape 3 : Méthode de recensement et d'évaluation des risques.
  • Étape 4 : Recensement et évaluation des risques.
  • Étape 5 : Mesures de prévention.
  • Étape 6 : Évaluation du programme.

Le plan de mise en œuvre doit établir un calendrier d'exécution pour chaque phase d'élaboration et de mise en œuvre du programme. Ce calendrier doit être réaliste. Comme le programme de prévention des risques liés à l'occupation d'un emploi n'a jamais compris la prévention des LMS, quelques années pourraient être nécessaires avant que tous les risques liés à l'ergonomie ne soient décrits.

La dimension et la complexité des lieux de travail ainsi que d'autres priorités au chapitre de la santé et de la sécurité seront des facteurs qui auront une incidence sur le temps requis. Si la plupart des employés d'un lieu de travail exécutent à peu près les mêmes tâches, la mise en œuvre du programme et des mesures pour contrer les risques liés à l'ergonomie pourrait exiger moins de temps.

Le plan de mise en œuvre doit être surveillé périodiquement pour veiller à ce que le processus ne prenne pas de retard. Si, pour des raisons imprévues, les calendriers d'exécution du plan de mise en œuvre ne peuvent être respectés, il pourrait être nécessaire de les modifier.

Étapes: Plan de mise en oeuvre - description suit l'image
  • Consultation et collaboration du comité de santé et de sécurité. Établir un cadre et mettre en place le processus pour chaque étape.
  • Comité de santé et sécurité ou représentant : formation des membres
  • Formation des employés
  • Identification des risques et méthode d'évaluation
    • Rapports d'enquête
    • Inspections du lieu de travail
    • Premiers soins et réclamations
    • Rapports, signalement par les employés, sondages
    • Autres sources
  • Processus d'établissement des priorités
    • Priorité
      • A, B, C, D, E, F, G, H, I
    • (vient de commencer - référence de la priorité C)
  • Identification et évaluation des risques (La mesure préventive est encore indéterminée ou ne va pas de soi)
    • (en cours - référence de la priorité B)
  • Mise en œuvre de la mesure préventive et évaluation de son efficacité
    • (terminé - référence de la priorité A)
  • Évaluation du programme

Étape 1 : Consultation et participation

Le Code canadien du travail, Partie II et le Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail sont fondés sur un système de responsabilité interne. Dans le cadre d'un tel système, l'employeur travail en collaboration avec des représentants du personnel pour repérer les risques professionnels et réduire ces risques pour les employés. Cela signifie que l'employeur doit consulter le comité d'orientation (en l'absence d'un comité d'orientation, le comité local ou un représentant en matière de santé et sécurité) et solliciter sa participation à toutes les étapes d'élaboration, de mise en œuvre et de surveillance du programme de prévention des LMS.

Par conséquent, et pour plusieurs raisons, les membres du comité local qui participent au programme sur le lieu de travail doivent avoir une bonne connaissance des principes de prévention des LMS. D'abord, ils pourront contribuer plus efficacement à l'élaboration et à la mise en œuvre du programme de prévention des risques. En second lieu, ces connaissances les aideront lorsqu'ils devront participer aux demandes de renseignements, aux enquêtes, aux études et aux inspections concernant les risques liés à l'ergonomie. L'information recueillie au moyen de ces activités doit être prise en compte dans l'élaboration de la méthode de recensement et d'évaluation des risques.

Afin d'assurer la réussite du programme, il est donc recommandé que les membres du comité participant au processus reçoivent une formation qui leur permettra d'assumer leurs responsabilités de façon professionnelle. Les membres du comité devraient:

  • Comprendre le plan de mise en œuvre ;
  • Être capables de recenser les risques liés à l'ergonomie en milieu de travail afin de participer aux enquêtes sur les LMS, aux inspections sur les lieux de travail et à d'autres tâches similaires ;
  • Comprendre les risques liés à l'ergonomie et être en mesure d'effectuer une évaluation de base de ceux-ci afin de pouvoir remplir leurs fonctions efficacement en tant que membres du comité ;
  • Bien connaître le système utilisé par les employés pour signaler les LMS et les risques liés à l'ergonomie en milieu de travail.

Si les membres du comité sont également chargés d'effectuer des évaluations détaillées des risques, ils doivent recevoir une formation sur les méthodes utilisées dans de tels cas.

Enfin, il faut s'assurer que les membres du comité sont bien renseignés sur les risques liés à l'ergonomie et sur la prévention des LMS, pour une troisième raison: l'employeur peut ensuite les charger d'enseigner aux employés des notions d'ergonomie conformément à l'article19.6 du Règlement.

Étape 2 : Formation des employés

Article 19.6 du Règlement

L'employeur offre à chaque employé une formation en matière de santé et de sécurité qui porte notamment sur les éléments suivants:

  1. le programme de prévention mis en œuvre aux termes de la présente partie pour prévenir les risques à l'égard de l'employé, notamment la méthode de recensement et d'évaluation des risques et les mesures de prévention qui ont été prises par l'employeur ;
  2. la nature du lieu de travail et des risques qui s'y posent ;
  3. l'obligation qu'a l'employé de signaler les éléments mentionnés aux alinéas 126(1)g) ou h) de la Loi et celle de faire rapport au titre de l'article 15.3 ;
  4. les dispositions de la Loi et du présent Règlement.

L'employeur offre la formation:

  1. chaque fois qu'il a accès à de nouveaux renseignements sur les risques dans le lieu de travail ;
  2. peu de temps avant que l'employé soit affecté à une nouvelle tâche ou qu'il soit exposé à un nouveau risque.

L'employeur révise le programme de formation et, au besoin, le modifie:

  1. au moins tous les trois ans ;
  2. chaque fois que les conditions relatives aux risques sont modifiées ;
  3. chaque fois qu'il a accès à de nouveaux renseignements sur les risques dans le lieu de travail.

Chaque fois que l'employé reçoit la formation, l'employeur et l'employé attestent par écrit que la formation a été offerte ou reçue, selon le cas.

L'employeur tient, sur support papier ou informatique, un registre de la formation reçue par chaque employé et le conserve pendant les deux ans qui suivent la date à laquelle l'employé cesse d'être exposé à un risque.

Le Guide de formation des employés sur les lésions musculo-squelettiques est offert par le Programme du travail pour aider les employeurs à enseigner aux employés des notions d'ergonomie axées sur la prévention des LMS. Il aborde les sujets suivants:

  • Les exigences réglementaires propres aux risques liés à l'ergonomie ;
  • L'approche de programme pour la prévention des LMS ;
  • Les éléments du programme de prévention des LMS ;
  • Les risques courants liés à l'ergonomie en milieu de travail ;
  • La responsabilité des employés de signaler les risques liés à l'ergonomie.

Étape 3 : Méthode de recensement et d'évaluation des risques

Article 19.3 du Règlement

  1. L'employeur élabore une méthode de recensement et d'évaluation des risques en tenant compte des documents et renseignements suivants :
    1. tout rapport d'enquête de situation comportant des risques ;
    2. le registre de premiers soins et le registre de lésions légères ;
    3. les programmes de protection de la santé dans le lieu de travail ;
    4. tout résultat d'inspection du lieu de travail ;
    5. tout élément signalé par l'employé au titre des alinéas 126(1)g) ou h) de la Loi et tout rapport fait par l'employé au titre de l'article 15.3 ;
    6. tout rapport, toute étude et toute analyse de l'État ou de l'employeur sur la santé et la sécurité des employés ;
    7. tout rapport présenté sous le régime du Règlement sur les comités de sécurité et de santé et les représentants;;
    8. le registre des substances dangereuses ;
    9. i) tout autre renseignement pertinent.
  2. La méthode de recensement et d'évaluation des risques comporte les éléments suivants :
    1. la marche à suivre et l'échéancier pour recenser et évaluer les risques ;
    2. la tenue d'un registre des risques ;
    3. l'échéancier de révision et, au besoin, de modification de la méthode.

Documents et renseignements clés

En vertu du Règlement, la méthode de recensement et d'évaluation des risques doit tenir compte de certains documents et renseignements clés.

1. Méthode de recensement et d'évaluation des risques [alinéa 19.3(1)a)]:

Afin que les renseignements contenus dans ces rapports soient pertinents, les enquêtes doivent être menées par des personnes qui connaissent les risques liés à l'ergonomie, ainsi que les problèmes et les lésions qui peuvent être causés par une exposition à ces risques.

Les membres du comité local qui participent à ces enquêtes doivent donc recevoir la formation et l'entraînement nécessaires. Le Programme du travail offre aux employeurs qui ont besoin d'assistance un Guide pour les enquêtes relatives à des lésions musculo-squelettiques.

2. Résultats d'inspection du lieu de travail [alinéa 19.3(1)d)]

Encore une fois, afin que les renseignements contenus dans les rapports d'inspection soient utiles dans ce processus, les inspections doivent être menées par des personnes qui savent comment reconnaître et évaluer les risques liés à l'ergonomie.

Les membres du comité local qui participent à ces inspections doivent donc recevoir la formation et l'entraînement nécessaires. Les employeurs qui le souhaitent peuvent utiliser le Guide général pour le recensement des risques liés à l'ergonomie offert par le Programme du travail.

Certains risques liés à l'ergonomie sont associés à des mouvements tels que soulever et tendre, ainsi que l'exécution de mouvements répétitifs. De la même manière, des activités de la vie courante sont bonnes pour la santé lorsqu'elles sont menées de façon modérée.

Pour faciliter le recensement adéquat des risques sur les lieux de travail, le Guide général propose certains paramètres d'évaluation de base:

  • Ampleur (« dans quelle mesure ») ;
  • Durée (« pendant combien de temps ») ;
  • Fréquence (« combien de fois »).

Dans la plupart des cas, ce niveau de recensement et d'évaluation est suffisant pour en arriver à des mesures de prévention.

3. Éléments déclarés par les employés [alinéa 19.3(1)e)]

Les employés doivent signaler à l'employeur de tout ce qui pourrait comporter des risques pour leur santé ou leur sécurité ou celles des autres.

Parfois, des employés remarqueront eux-mêmes des risques potentiels dans leur environnement ou constateront l'apparition de signes ou de symptômes de LMS. La formation offerte à l'étape2 devrait accroître la sensibilisation sur les lieux de travail et permettre aux employés de reconnaître les situations qui peuvent poser des risques.

Lorsqu'un employeur essaie de déterminer les postes qui exigent des mesures de prévention ou une évaluation approfondie des risques, il peut adopter une approche proactive et demander aux employés de faire des propositions. Pour aider les employeurs, le Programme du travail offre un guide intitulé Grille d'évaluation de l'employé sur les risques liés à l'ergonomie.

Il est important que les employés sachent que leurs déclarations et propositions ne sont qu'une source parmi plusieurs autres sources d'information prises en compte pour déterminer les tâches ou les postes qui doivent faire l'objet d'une évaluation des risques ou de mesures de prévention.

Fixer les priorités

Dans la plupart des lieux de travail, peu de ressources sont accessibles, il est donc utile de définir un processus de recensement des tâches pour lesquelles l'application de mesures de prévention est la plus urgente. Les situations où les employés souffrent déjà de LMS ou signalent des signes ou des symptômes de LMS devraient être prioritaires. Les lieux de travail devraient mettre en place un système pour établir l'ordre de priorité des tâches auxquelles il faut appliquer des mesures de prévention, selon les situations particulières qui leur sont propres.

Une fois que l'ordre de priorité a été établi, les tâches devraient être évaluées une à une afin que des mesures de prévention puissent être prises afin de réduire les risques pour les employés, autant qu'il est raisonnablement possible de le faire. Les critères suivants permettent de déterminer ce qui est raisonnablement possible:

  • Le nombre d'employés concernés ;
  • La disponibilité des options et de la technologie pour réduire les risques ;
  • La gravité des risques comparée au coût des mesures de prévention.

Les responsables de lieux de travail qui n'ont jamais eu recours à un programme de prévention des LMS constateront qu'un grand nombre de risques liés à l'ergonomie doivent être évalués. La meilleure approche est de les examiner un à la fois, en ordre de priorité, à un rythme qui tient compte de la gravité des risques, du nombre d'employés concernés et d'autres questions de santé et de sécurité traitées en même temps sur le lieu de travail.

L'employeur d'un lieu de travail peut choisir certaines tâches auxquelles il est possible d'appliquer des mesures, pour montrer leur engagement envers la prévention des LMS. Il s'agit de cas où les mesures de prévention à prendre pour un certain risque lié à l'ergonomie sont évidentes et où l'efficacité de celles-ci a été prouvée auparavant sur ce lieu de travail ou d'autres lieux de travail semblables. Lorsque cette situation se présente, il est possible d'accélérer le processus et de passer de l'étape 3 (Méthode) à l'étape 5 (Mesures de prévention).

Étape 4 : Recensement et évaluation des risques

Article 19.4 du Règlement

L'employeur recense et évalue les risques professionnels, y compris ceux liés à l'ergonomie, conformément à la méthode élaborée aux termes de l'article 19.3 et en tenant compte des éléments suivants :

  1. la nature de l'acte répréhensible ; (a.1) dans le cas de risques liés à l'ergonomie, tout facteur lié à l'ergonomie tel que
    1. les exigences physiques des tâches, le milieu de travail, les méthodes de travail et l'organisation du travail ainsi que les circonstances dans lesquelles les tâches sont exécutées ;
    2. les caractéristiques des matériaux, des biens, des personnes, des animaux, des choses et des espaces de travail ainsi que les particularités des outils et de l'équipement ;
  2. le niveau d'exposition des employés au risque ;
  3. la fréquence et la durée de l'exposition des employés au risque ;
  4. les effets, réels ou potentiels, de l'exposition sur la santé et la sécurité des employés ;
  5. les mesures qui ont été prises pour prévenir le risque ;
  6. tout élément signalé par l'employé au titre des alinéas 126(1)g) ou h) de la Loi et tout rapport fait par l'employé au titre de l'article 15.3 ;
  7. tout autre renseignement pertinent.

Facteurs liés à l'ergonomie

De nombreux facteurs doivent être pris en considération dans le processus de recensement et d'évaluation des risques. Voici certains facteurs liés à l'ergonomie qui peuvent causer des LMS ou y contribuer. Lorsqu'un employé est exposé à deux de ces facteurs ou plus en même temps, le risque de lésion est plus élevé.

a) Exigences physiques au travail

Les principaux facteurs qui imposent des exigences physiques à un employé sont la force, les positions fixes ou inadéquates, les tensions par contact et les gestes répétés.

Une personne qui soulève une charge avec le dos courbé.
La force :

La force est l'effort exercé par les employés pour effectuer le travail. Tout travail exige un certain niveau de force et dans la plupart des cas le travail peut être accompli sans effets nuisibles. Cependant, des lésions peuvent être causées si la force exercée (par exemple, soulever un objet extrêmement lourd) dépasse la capacité du système musculo-squelettique.

Une personne qui soulève une charge. Une personne qui tire un chariot remplie de boîtes. Une personne qui pousse un chariot remplie de boîtes.

Le risque de lésion augmente si une assez grande force est exercée de façon répétée pendant une longue période de temps. Le risque de lésion est encore plus élevé si le travail est également fait dans une position contraignante (par exemple, soulever des objets de façon répétée en faisant des mouvements de torsion).

En plus du soulèvement, d'autres tâches courantes exigent de la force, comme la traction, la poussée et la préhension.

Il peut être plus difficile de tenir des objets lorsque les mains sont froides ou que les objets manipulés sont lourds. De plus, un effort supplémentaire peut être requis en raison de la nature de la tâche à exécuter (par exemple, tenir un couteau pour couper un objet dense).

Voici des exemples de tâches qui demandent de la force de préhension :

  • Tenir un objet glissant ;
  • Saisir un petit outil ou tenir un objet pour faire un travail de précision ;
  • Tenir un objet trop volumineux pour permettre une prise confortable (c.-à-d. que les doigts ne recouvrent pas assez l'objet) ;

    Tenir un objet trop volumineux  avec une seule main.
  • Tenir un objet avec les doigts et le pouce (prise en pince) au lieu d'utiliser toute la main (prise de force) ;

    Prise en pince Prise en pince Prise en force
  • Manipuler un objet de forme peu courante qui est difficile à tenir ;

    Une main qui tient plusieurs dossiers. Une main qui tient plusieurs papiers.
  • Tenir un outil ou un objet qui vibre.

    Un outil à main électrique qui vibre.
Les postures statiques (fixes) ou contraignantes :

La posture est la position d'une partie du corps, en relation avec d'autres parties du corps à proximité, pendant une activité.

Une posture est considérée comme neutre si elle ne dépasse par l'amplitude articulaire. Une posture contraignante est prise lorsque le corps est courbé ou tourné excessivement, au-delà de l'amplitude confortable montrée ci-dessous.

Cou incliné vers l'avant. Cou penché vers l'avant et menton sorti. Cou penché vers l'arrière.
Cou tourné vers un côté. Cou incliné sur le côté . Poignet incliné vers le côté.
Poignet incliné vers le bas ou vers le haut. Main retournée avec la paume vers le haut. Main retournée avec la paume vers le bas.

Les muscles, les ligaments et les tendons sont davantage sollicités pour soutenir la partie du corps qui force lorsqu'elle est dans une posture contraignante. Plus une articulation s'éloigne de la position neutre, plus l'effort requis pour soutenir les tissus mous est grand.

Si une partie du corps reste dans une position fixe, ou statique, pendant une longue période de temps, les muscles se fatiguent. En effet, sans mouvement ils sont privés de la circulation sanguine qui leur apporte l'énergie nécessaire, ce qui cause des douleurs.

Certaines postures contraignantes courantes sont illustrées ci-dessous :

Mains au-dessus de la tête. Coudes et mains dans le dos. Coudes au-dessus de l'épaule. Debout avec le dos penché vers l'avant.
Debout avec le dos penché vers l'arrière. Debout avec le dos penché sur le côté. Debout avec le dos en flexion.
Position agenouillée Position accroupie

Voici certains exemples de tâches de bureau qui peuvent forcer le corps à prendre des postures contraignantes :

Posture contraignante de l'épaule
  • Tendre le bras au-dessus de la tête pour prendre des livres ou des dossiers sur une tablette haute ;
  • Tendre le bras pour prendre le téléphone placé à l'autre extrémité du bureau ;
Posture contraignante du cou
  • Tourner le cou pour parler à une personne assise à côté tout en utilisant un clavier directement devant soi ;
  • Pencher le cou vers le bas pour faire des dessins détaillés sur un papier à plat sur le bureau ;
  • Regarder vers le haut fréquemment un écran installé en hauteur sur le mur, afin de surveiller des points d'accès à un bâtiment tout en travaillant à l'ordinateur ;
Posture contraignante du dos
  • Se pencher sur le côté pour atteindre un tiroir du bas tout en restant assis ;
  • Se baisser pour trier des documents par terre.
Pression mécanique :

Une pression mécanique est exercée lorsqu'un objet dur ou pointu entre en contact avec la peau. Les tissus mous, dont les nerfs et les vaisseaux sanguins, peuvent subir des lésions causées par une pression mécanique.

Voici certaines situations pouvant mener à une pression mécanique :

Utiliser des parties du corps pour frapper des surfaces dures
  • Utiliser la main pour mettre en place des pièces métalliques afin d'assembler un mécanisme;
  • Frapper le tendeur de moquette avec la partie de la jambe juste au-dessus du genou pour installer un tapis.

Facteurs liés à l'ergonomie

a) Exigences physiques au travail

S'agenouiller sur des surfaces dures
  • S'agenouiller sur du ciment pour installer des carreaux de sol ;
  • S'agenouiller sur une surface métallique pour entasser des bagages dans la soute d'un petit avion ;
  • S'agenouiller sur un parquet pour assembler un meuble.
Laisser les avant-bras ou les poignets reposer sur le rebord aigu d'un bureau
Avoir l'extrémité du manche d'un outil enfoncée dans la main lorsque l'outil est tenu fermement
Répétition :

L'utilisation des mêmes muscles, tendons et autres tissus mous à répétition en ayant peu d'occasions de se reposer ou de reprendre des forces peut entraîner des lésions musculo-squelettiques lorsque les muscles se fatiguent. La répétition augmente le risque de lésions en présence d'autres facteurs, comme l'effort énergique et la posture contraignante.

Les tâches très répétitives peuvent avoir des conséquences sur les gros muscles (par exemple, soulever et frapper des objets lourds de façon répétée) et sur les petits muscles (utiliser une petite seringue à maintes reprises).

Autres facteurs qui imposent des exigences physiques :
Vibration des avant-bras

Les petits outils à main comme les perceuses et les ponceuses produisent des vibrations qui sont transférées aux mains de l'employé qui les tient. C'est aussi le cas avec les gros outils, comme les scies à chaîne et les marteaux piqueurs. Selon l'intensité, la fréquence et la durée de l'exposition, les vibrations peuvent nuire au système nerveux et circulatoire des mains.

Exposer des mains froides aux vibrations (par exemple, utiliser une scie à chaîne à l'extérieur en hiver) augmente la prévalence du syndrome de Raynaud.

Vibration globale du corps

Lorsqu'un employé s'assoit ou se tient debout sur une surface en vibration, comme la surface adjacente à un gros moteur diesel, la vibration peut être transmise à l'ensemble de son corps. Le même phénomène se produit lorsqu'une personne conduit un véhicule sur des surfaces accidentées.

Selon l'intensité, la fréquence et la durée de l'exposition, la vibration globale du corps peut entraîner des maux de dos et des problèmes de rendement.

Conducteur de marteau perforateur

b) Environnement de travail :

Les principaux facteurs à prendre en considération sont les conditions de travail chaudes et froides.

Lorsqu'ils sont exposés au froid, les muscles et les tendons deviennent moins flexibles et moins efficaces. La circulation sanguine dans les mains et les bras est réduite et l'employé en vient à perdre une certaine sensation dans ses mains et ses doigts.

L'employé devra serrer les objets plus fort. Un effort accru peut mener à une plus forte douleur aux muscles et aux tendons.

Le froid peut poser problème si les objets manipulés sont froids ou si la température de l'air est basse.

Voici certains exemples où le froid est un facteur :

  • Manipuler des objets qui sont conservés à l'extérieur en hiver ;
  • Manipuler de la nourriture congelée ou réfrigérée ;
  • Travailler dehors en hiver ;
  • Recevoir sur les mains et les doigts l'air froid de l'échappement d'un marteau piqueur pneumatique.

L'exécution d'un travail dans un environnement chaud ou humide impose aussi des contraintes au corps. Dans ces conditions, la température du corps augmente, ce qui le déshydrate et entraîne la fatigue des muscles. Les personnes qui travaillent dans une cuisine commerciale ou à l'extérieur en été sont exposées à des environnements de travail chauds et humides.

c) Procédures de travail et organisation du travail

Les procédures de travail et l'organisation du travail peuvent réduire les effets nuisibles des facteurs mentionnés ci-dessus. Par exemple, les tâches exigeantes physiquement peuvent être réparties entre un plus grand nombre d'employés qui travaillent par roulement, ce qui permet de réduire les exigences auxquelles doit satisfaire une seule personne. Le travail d'extérieur pendant les chauds mois d'été peut être planifié de façon à ce que les tâches soient exécutées en début et en fin de journée, ce qui réduit la quantité de chaleur supportée par les employés.

Les employés ont aussi la possibilité de se donner une cadence lorsqu'ils exécutent des tâches exigeantes physiquement et les employeurs peuvent éliminer progressivement le travail à la pièce.

Lorsque les procédures de travail et l'organisation du travail ne tiennent pas compte de l'environnement de travail et des exigences physiques, le risque de lésion est plus élevé.

d) Circonstances dans lesquelles le travail est accompli

Lorsque des employés travaillent dans des environnements à risque ou interviennent en cas d'urgence, ils doivent utiliser divers types d'équipement de protection. Les imperméables qui ne « respirent » pas peuvent ajouter une contrainte de chaleur. Les filtres dans les appareils respiratoires d'épuration d'air augmentent les exigences physiques liées à la respiration en limitant la circulation de l'air. L'utilisation d'un appareil respiratoire autonome peut accroître grandement le poids et le volume de l'équipement porté par les employés, qui ont par conséquent plus de difficulté à monter des escaliers et à manœuvrer autour des objets.

e) Caractéristiques ayant une incidence sur la manipulation

La forme, le volume, la texture de la surface et la présence de poignées comptent parmi les caractéristiques qui influent sur la facilité de saisir et de déplacer des matériaux, des marchandises ou des objets. Par exemple, les objets mouillés et glissants peuvent être difficiles à manipuler.

Les caractéristiques des personnes et des animaux ont un effet semblable. Malheureusement, ils ne présentent pas de poignées. Ils peuvent être lourds et peu commodes à soulever ou à déplacer. De plus, les personnes et les animaux peuvent être très imprévisibles. Ils peuvent sursauter ou se débattre pour fuir. Ce facteur augmente les risques pour les employés dont le travail demande la manipulation de gens ou d'animaux.

Les caractéristiques des lieux de travail, comme leur aménagement, peuvent accroître les exigences physiques des tâches. Par exemple, les employés doivent parfois tendre le bras pour prendre les matériaux dont ils ont besoin ou adopter des postures et faire des mouvements inadéquats parce qu'ils n'ont pas assez d'espace pour se déplacer.

Les caractéristiques des outils et de l'équipement, comme le poids, l'emplacement des poignées et la vibration, peuvent accroître les risques de LMS.

Méthodes et outils d'évaluation

La méthode utilisée à l'étape 3 permettra de recenser les tâches comportant des risques liés à l'ergonomie. Il peut s'agir de risques potentiels ou de risques ayant déjà été à l'origine d'une LMS entraînant une lésion mineure ou un traitement de premiers soins, ou ayant été signalés par un employé. Dans la plupart des cas, ce niveau d'information devrait permettre de passer à l'étape des mesures de prévention.

Toutefois, des méthodes d'évaluation plus complexes sont parfois requises. Cela est vrai dans les cas où il est plus difficile d'évaluer un degré de risque lié à une tâche particulière ou lorsque les tâches comparées sont semblables.

Exemple:

Un employé est chargé de transférer des articles d'un convoyeur à un autre. Dans quel cas est il plus probable qu'il se blesse ?

  • S'il passe quatre heures à déplacer des boîtes de 20 kg à raison de deux par minute ?
  • S'il passe quatre heures à déplacer des boîtes de 10 kg à raison d'une par minute ?
  • S'il passe deux heures à déplacer des boîtes de 20 kg à raison de quatre par minute ?

Pour déterminer les risques relatifs que pose l'exécution d'une même somme de travail, il faut utiliser des méthodes d'évaluation assez avancées ou détaillées. Cela est aussi le cas lorsqu'il faut évaluer l'incidence d'une exposition à une combinaison de facteurs, comme exercer une force dans une position contraignante de façon répétée.

Une liste d'outils d'évaluation détaillée des risques, accompagnés de courtes descriptions, figure dans la Trousse de prévention des LMS -En savoir plus sur les méthodes d'évaluation détaillée des risques, qui a été élaborée par le Conseil de la santé et de la sécurité au travail de l'Ontario. Il est important de mentionner que pour utiliser adéquatement ces outils, il faut avoir reçu la formation requise.

Il revient aux employeurs de veiller à ce que les personnes chargées de recenser les risques liés à l'ergonomie aient reçu la formation et l'entraînement nécessaires, connaissent bien les principes de base de l'ergonomie et aient une expérience pratique en la matière.

Voici quelques principes d'ergonomie :

  • Adapter l'espace et l'équipement de travail à l'opérateur et au type de travail exécuté pour favoriser les meilleures postures ;
  • Prévoir l'espace nécessaire aux mouvements du corps ;
  • Varier les tâches et les mouvements pour éviter la tension corporelle causée par les postures statiques ;
  • Planifier le travail de façon à ce que les machines exécutent les tâches très répétitives ou les facilitent pour laisser aux opérateurs les tâches plus variées ;
  • Placer les commandes à portée de la main ;
  • Tenir les charges près du corps et adopter des postures neutres pour les manipuler ;
  • Adapter les exigences physiques aux capacités physiques de l'employé ;
  • Utiliser une aide mécanique si la force requise excède la capacité des groupes musculaires.

Étape 5 : Mesures de prévention

Article 19.5 du Règlement

Afin de prévenir les risques qui ont été recensés et évalués, l'employeur prend toute mesure de prévention selon l'ordre de priorité suivant :

  1. l'élimination du risque ;
  2. la réduction du risque, notamment par son isolation ;
  3. la fourniture de matériel, d'équipement, de dispositifs ou de vêtements de protection ;
  4. l'établissement de procédures administratives.

À titre de mesure de prévention, l'employeur élabore et met en œuvre un programme d'entretien préventif afin d'éviter toute défaillance pouvant présenter un risque pour les employés.

L'employeur veille à ce que les mesures de prévention ne constituent pas un risque en soi et tient compte de leurs répercussions sur le lieu de travail.

Les mesures de prévention doivent comprendre la marche à suivre pour parer :

  1. dans les meilleurs délais, à tout risque nouvellement recensé ;
  2. aux risques liés à l'ergonomie qui sont recensés lors de la planification de la mise en œuvre de changements au milieu de travail, aux tâches ou à l'équipement utilisé pour les exécuter ou aux pratiques ou méthodes de travail.

L'employeur veille à ce que toute personne désignée pour mettre en œuvre les mesures de prévention des risques liés à l'ergonomie ait reçu la formation et l'entraînement nécessaires.

Le Règlement précise l'ordre de priorité des types de mesures de prévention ou de contrôle des risques qui doit être appliqué pour gérer les risques liés à l'ergonomie.

a) Élimination des risques :

Il peut être possible d'éliminer les risques par des moyens techniques. Voici des exemples courants:

  • Disposer d'une surface de travail ajustable pour éliminer les postures contraignantes;
  • Utiliser un palan mécanique pour éliminer le soulèvement manuel;
  • Utiliser un système automatisé pour éliminer les tâches manuelles répétitives.

Lorsque des mesures de prévention comme les modifications d'équipement sont mises en œuvre, les caractéristiques physiques des employés qui utilisent cet équipement doivent être prises en compte. Par exemple, la modification d'un poste de travail en fonction des caractéristiques d'un employé de très grande taille du quart de jour peut entraîner de nouveaux risques liés à l'ergonomie pour un employé de petite taille en poste de nuit. Il faut s'assurer que la mesure de prévention est modifiable pour éviter que ne surviennent de tels problèmes.



Utilisez l'équipement mécanique pour transporter des matériaux plutôt que de porter les matériaux

b) Réduction des risques

Les risques liés à l'ergonomie peuvent être réduits en apportant des changements au lieu de travail (par exemple, pour éviter que l'employé n'ait à tendre le bras trop loin ou à se pencher trop souvent pour prendre des matériaux).

Un risque peut être réduit en diminuant le niveau (importance/quantité), la durée ou la fréquence de l'exposition, ou par une combinaison de ces trois méthodes.

c) Équipement de protection personnel

L'équipement de protection personnel peut comprendre des genouillères permettant de travailler à genou sur des surfaces dures ou des gants amortisseurs de vibration pour utiliser des outils manuels qui vibrent.

L'éventail d'équipement personnel de protection contre les risques liés à l'ergonomie est très restreint. La meilleure utilisation de cet équipement est en combinaison avec d'autres mesures de prévention, comme les procédures administratives.

Par exemple, pour réduire les risques auxquels s'expose un employé chargé d'installer les carreaux de sol sur une grande surface, l'employeur peut diversifier les tâches assignées à l'employé pendant sa journée de travail afin qu'il ne passe pas trop de temps agenouillé sur une surface dure. Toutefois, pendant que l'employé reste agenouillé, l'utilisation de genouillères améliorera sa sécurité.

d) Procédures administratives

Un bon exemple de mesures administratives est de demander aux employés de surveiller leur état de fatigue lorsqu'ils exécutent des tâches exigeantes physiquement.

Il est également possible d'assigner des tâches exigeantes et moins exigeantes en alternance à deux employés ou plus, pour leur donner l'occasion de reprendre des forces. L'employé peut aussi répartir la partie de la journée exigeante physiquement sur toute la période de travail au lieu de s'en charger en une fois.

Le Règlement stipule aussi qu'au cours du processus de planification des changements à l'environnement de travail ou aux tâches, à l'équipement, aux pratiques ou aux processus, l'employeur doit recenser et réduire les risques potentiels liés à l'ergonomie de façon proactive.

Quant au recensement et à l'évaluation, l'employeur doit s'assurer que toute personne responsable de mettre en œuvre des mesures de prévention liées à l'ergonomie a reçu la formation et l'entraînement nécessaires.

L' annexe 1 de ce guide donne un aperçu de certaines mesures de prévention courantes qui se sont révélées fructueuses pour réduire les risques liés à l'ergonomie auxquels les employés sont exposés. Cependant, les options possibles n'y figurent pas toutes. L'efficacité d'une mesure de prévention ou d'une combinaison de mesures de prévention en particulier dépendra des circonstances propres au lieu de travail.

Les aspects suivants devraient être pris en considération pour sélectionner l'option la plus appropriée :

  1. Quelle expérience les autres employés ont-ils eue avec la solution ? (Existe-t-il une solution de référence ou qui a fait ses preuves ?)
  2. Est-ce que de nouveaux risques seront créés ?
  3. Quels sont les coûts et/ou les bénéfices de la mesure de prévention ?
  4. Quels avantages non financiers une option offre-t-elle par rapport à une autre ?
  5. Est-ce que la mise en œuvre perturbe le travail, la productivité et/ou la qualité des services ? Comment le processus sera-t-il géré ?
  6. Quelle est la formation requise ?
  7. Quels ont été les commentaires des employés ? Quelle option préféreraient-ils ?
  8. Quelles seront les exigences en matière de maintenance ?
  9. Comment évaluera-t-on si la mise en œuvre a porté ses fruits ?

Il est recommandé de mener une brève enquête soit menée auprès des employés pour recueillir et consigner leurs commentaires sur les mesures de prévention mises en œuvre. Cela donne la chance à toutes les personnes concernées par la mesure de contrôle d'indiquer leur satisfaction générale, de commenter ses avantages et ses inconvénients et de proposer des améliorations.

Si beaucoup d'employés sont concernés, l'enquête peut être effectuée auprès d'un échantillon d'employés.

Étape 6 : Évaluation du programme

Article 19.7 du Règlement

  1. L'employeur évalue l'efficacité du programme de prévention et, au besoin, le modifie :
    1. au moins tous les trois ans ;
    2. chaque fois que les conditions relatives aux risques sont modifiées ;
    3. chaque fois qu'il a accès à de nouveaux renseignements sur les risques dans le lieu de travail.
  2. L'évaluation de l'efficacité du programme de prévention est fondée sur les documents et renseignements suivants :
    1. les conditions relatives au lieu de travail et aux tâches accomplies par les employés ;
    2. tout rapport d'inspection du lieu de travail ;
    3. tout rapport d'enquête de situation comportant des risques ;
    4. toute vérification de sécurité ;
    5. le registre de premiers soins et toute statistique sur les lésions ;
    6. toute observation formulée par le comité d'orientation et le comité local, ou le représentant, concernant l'efficacité du programme de prévention ;
    7. tout autre renseignement pertinent.

Dans le cas des risques aux termes du Règlement sur le programme de prévention des risques, les éléments liés à l'ergonomie doivent être évalués pour s'assurer qu'ils sont efficaces. Les registres des traitements de premiers soins et les statistiques sur les lésions liées au manque d'ergonomie sont utiles à cette fin.

L'efficacité des éléments liés à l'ergonomie peut être évaluée lorsque le programme de prévention des risques est évalué globalement, et les constatations peuvent être consignées dans le rapport d'évaluation du programme de prévention des risques.

Le Programme du travail offre aux employeurs qui ont besoin d'assistance une grille d'évaluation d'un programme de prévention des risques liés à l'ergonomie.

Rapports et registre

Article 19.8 du Règlement

  1. Dans le cas où l'évaluation de l'efficacité du programme de prévention prévue à l'article 19.7 a été effectuée, l'employeur rédige un rapport d'évaluation dont il soumet copie au ministre dans le cadre de son rapport annuel concernant les situations comportant des risques fait au titre du paragraphe 15.10(1).
  2. L'employeur garde les rapports d'évaluation du programme de façon qu'ils soient facilement accessibles pendant les six ans qui suivent la date du rapport.

L'article 19.8 du Règlement ne contient pas d'exigences propres à l'ergonomie.

Annexe 1: Mesures de prévention fréquemment adoptées

La présente annexe contient une liste non exhaustive de mesures de prévention fréquemment adoptées qui ont permis de réduire les facteurs de risque ergonomiques pour les employés. La mesure ou la combinaison de mesures qui convient le mieux dans une situation donnée dépend du contexte de travail, mais il faut privilégier les mesures qui élimineront toute forme de danger.

Force : manipulation d'outils, d'équipement ou d'objets

Recourir à des mécanismes techniques tels que des pinces et des dispositifs automatiques afin que les employés n'aient pas à manipuler les outils, l'équipement ou les objets dont ils ont besoin. Si cela n'est pas raisonnablement possible, envisager les options suivantes afin de réduire au minimum les risques pour les employés :

  • Choisir des outils que les employés peuvent saisir avec toute la main (en prise de force) ;
  • Choisir des outils qui ont un mécanisme de déclenchement et qui se mettent en marche par plusieurs doigts plutôt que par un seul doigt ou le pouce ;
  • Choisir des outils qui n'exigent ni flexion ni extension du poignet ;
  • Choisir des outils qui ont une fonction de réduction de la vibration ;
  • Choisir des outils légers et conçus pour réduire la rotation de la main et les contrecoups ;
  • Vérifier que les outils sont en équilibre et qu'ils n'exigent pas d'efforts musculaires excessifs pour les maintenir en place ;
  • Vérifier que la poignée des outils ne crée pas de points de pression dans la paume de la main ;
  • Se servir d'outils munis d'une poignée ajustée à la main (par exemple, privilégier une poignée à surface lisse à une poignée rigide à surface creuse qui espace les doigts) ;
  • Recouvrir les poignées des outils d'une surface caoutchouteuse ou spongieuse ;
  • Choisir des outils que peuvent utiliser tant les employés gauchers que les employés droitiers ;
  • Entretenir les outils régulièrement ;
  • Inspecter les outils régulièrement ;
  • Remplacer ou faire réparer les outils endommagés ;
  • Améliorer la prise pour les objets glissants à l'aide de gants ajustés aux mains qui augmentent la friction ;
  • Réduire le temps total que passent les employés à manipuler des objets ;
  • Diviser le travail des employés en plusieurs courtes périodes plutôt que les faire travailler sans arrêt pendant une longue période à manipuler des outils.

Force : soulèvement, abaissement ou transport d'objets

Recourir à des mécanismes tels que des grues, des élévateurs, des transpalettes, des convoyeurs et des chariots afin que les employés n'aient pas à soulever, à abaisser ou à transporter manuellement les objets dont ils ont besoin. Si cela n'est pas raisonnablement possible, envisager les options suivantes afin de réduire au minimum les risques pour les employés :

  • Raccourcir au minimum la distance entre l'employé et la charge à soulever en y enlevant tous les obstacles ou en utilisant une plaque tournante ;
  • Se servir de transpalettes à hauteur réglable ou de plateformes élévatrices pour dégager les charges du plancher et les soulever au-delà des genoux ;
  • Prévoir les emplacements où commence et se termine chaque transport afin de limiter la hauteur à laquelle une charge doit être soulevée ;
  • Éviter de soulever des charges situées au-dessous des genoux et au-dessus des épaules (en d'autres termes, veiller à ce que la hauteur ne soit ni trop haute ni trop basse) ;
  • Demander aux employés de ne pas soulever des charges de plus de 4 kg en position assise mais plutôt de se lever pour utiliser des masses musculaires plus grosses et plus fortes ;
  • Améliorer la prise ou les poignées des objets soulevés ;
  • Diviser le poids d'une charge en charges plus petites ;
  • Éviter de manipuler des charges mal réparties et mal équilibrées ;
  • Vérifier que l'employé peut se déplacer aisément sans avoir à se pencher ou à faire des rotations du tronc dans son espace de travail ;
  • Se servir de la gravité pour faciliter le transport dès que possible (pour les mouvements vers le bas plutôt que vers le haut) ;
  • Réduire au minimum la distance que doivent parcourir les charges ;
  • Se servir de chariots, de véhicules motorisés, de convoyeurs ou de systèmes de distribution par gravité pour transporter les charges au lieu de le faire manuellement ;
  • Mettre des outils ou des appareils à la disposition des employés pour faciliter les tâches de transport (poignées de transport ou rallonges de poignées, par exemple) ;
  • Montrer aux travailleurs comment évaluer les tâches de manipulation de matériel et vérifier si la voie est libre de toute forme de danger lors du transport de charges ;
  • Ne pas monter ni descendre d'escalier en transportant une charge à deux mains, garder une main libre pour tenir la rampe ;
  • Faire l'entretien des installations pour prévenir les pertes d'équilibre et les chutes ;
  • Porter des épaulettes pour le transport de charges sur les épaules ;
  • Organiser les tâches à accomplir de manière à ce que les employés n'aient pas à faire celles qui sont exigeantes physiquement sur de longues périodes et adopter des méthodes d'enrichissement des tâches et donner des pauses pour permettre aux muscles de récupérer après un travail de force sur une longue période.

Force : poussée et traction

Recourir à des mécanismes tels que des convoyeurs, des grues et des systèmes de distribution par gravité afin que les employés n'aient pas à pousser ou à tirer manuellement les objets dont ils ont besoin. Si cela n'est pas raisonnablement possible, envisager les options suivantes afin de réduire au minimum les risques pour les employés :

  • Utiliser des chariots ayant des poignées verticales ou à hauteur réglable afin que les mains des travailleurs puissent être placées entre leur taille et leurs épaules peu importe leur grandeur ;
  • Munir les chariots et les bennes de grosses roues qui réduisent la force à exercer pour pousser et tirer des charges et qui facilitent le déplacement sur les fissures et les trous du plancher ;
  • Vérifier que les roues ou les roulettes conviennent à la charge transportée et au type de revêtement ;
  • Déterminer le meilleur moyen de faire pivoter le chariot (2 ou 4 roulettes, roulettes avant ou arrière) ;
  • Vérifier que le travailleur a assez d'espace pour ne pas avoir à adopter de postures inconfortables pour déplacer le chariot ;
  • Concevoir ou modifier la disposition de l'espace de travail de manière à ce que l'employé n'ait pas à pousser les objets roulants sur des pentes ascendantes ou des surfaces inégales ;
  • Éviter le plus possible les changements de niveau du plancher dans des endroits comme les entrées d'ascenseurs ;
  • Vérifier que le revêtement est lisse et en bon état et que la surface n'est pas glissante ;
  • Vérifier que le plancher est propre (sans débris ni objets par terre) et éviter les planchers recouverts de tapis épais, en peluche ou à poils longs ;
  • Veiller à ce que les travailleurs puissent voir par-dessus le chariot ;
  • Pousser les chariots au lieu de les tirer ;
  • Libérer l'espace de travail des employés afin que ces derniers puissent se déplacer librement avec la charge sans s'arrêter ;
  • Entretenir les chariots, surtout les roues et les moyeux ;
  • Munir les chariots de freins et les placer à un endroit pratique ;
  • Organiser les tâches à accomplir de manière à ce que les employés n'aient pas à faire celles qui sont exigeantes sur le plan physique sur de longues périodes ainsi qu'adopter des méthodes d'enrichissement des tâches et donner des pauses pour permettre aux muscles de récupérer après un travail en force sur une longue période.

Posture de travail : posture fixe ou contraignante

Éliminer les postures contraignantes au moyen de mesures de prévention, notamment la possibilité de régler la hauteur de travail, la réduction de la distance de travail et l'utilisation d'outils appropriés, de plaques tournantes, de convoyeurs, de surfaces inclinées ou de surfaces à ressort. Cependant, même si l'employé travaille confortablement, il demeure important qu'il bouge ou qu'il change de posture régulièrement.

S'il est impossible d'éliminer les postures contraignantes pour de bonnes raisons, envisager les options suivantes afin de réduire au minimum les risques pour les employés :

  • Limiter les postures contraignantes pour le cou ;
    • Garder l'écran ou les objets à voir à une hauteur qui n'exigera ni flexion ni extension du cou ;
    • Éviter de tourner le cou (en regardant une personne à côté de soi alors que le clavier est devant, par exemple) ;
    • Éviter de fléchir le cou (pour tenir le combiné du téléphone, par exemple) ;
  • Limiter les postures contraignantes pour les épaules ;
    • Éviter le plus possible d'aller chercher des objets hors de portée devant soi ou sur le côté en approchant ces objets et en réglant la hauteur de travail (position inclinée, par exemple) ;
    • Éviter le plus possible d'aller chercher des objets hors de portée derrière soi en ramenant ces objets devant soi ;
    • Éviter le plus possible d'aller chercher des objets du côté opposé d'un bras en rapprochant ces objets ou en transférant à l'autre main les objets qui occupent la bonne main ;
  • Limiter la rotation des avant-bras en utilisant des outils électriques ou des retourneurs mécaniques ;
  • Limiter les postures contraignantes pour les poignets en utilisant des outils munis de poignées appropriées pour la tâche (des outils à poignée en angle ou des outils qui s'ouvrent par le bas, par exemple) ;
  • Limiter les postures contraignantes pour le tronc ;
    • Réduire la flexion du tronc vers l'avant en augmentant la hauteur de travail ou en approchant les objets à manipuler (par l'amélioration de la configuration de l'aire de travail, par exemple) ;
    • Limiter la flexion latérale du tronc en réduisant la distance de travail ou en déplaçant les objets devant soi ;
    • Réduire la rotation du tronc en améliorant la configuration de l'aire de travail ;
  • Limiter le nombre de fois où l'employé doit s'accroupir ou s'agenouiller en élevant la surface de travail ;
  • Privilégier des outils et de l'équipement réglables ;
    • Munir les postes de travail de surfaces à hauteur réglable qui s'adaptent au type de travail effectué (travail de précision, travail léger ou travail de force, par exemple) ;
    • Utiliser une surface inclinée pour les dessins ;
    • Utiliser des poubelles inclinées et des poubelles à double fond pour que les employés puissent jeter leurs déchets plus facilement ;
  • Fournir des chaises à hauteur réglable ;
  • Limiter les positions fixes ;
    • Varier les tâches ;
    • Encourager les employés à bouger ou à marcher régulièrement ;
    • Munir les postes de travail de tabourets pour travail debout et de repose-pieds ;
    • Utiliser du tapis antifatigue là où les employés travaillent debout et où la surface du plancher est dure.

Pression de contact

Éliminer ou limiter les sources de pression de contact :

  • Changer d'équipement ou modifier l'équipement (utiliser un tournevis à poignée longue pour empêcher que le bout du manche ne pénètre dans la paume de la main, par exemple) ;
  • Changer d'aire de travail ou modifier l'aire de travail de manière à éviter tout contact avec des surfaces coupantes qui peuvent transpercer la peau (capitonner les objets coupants ou métalliques, par exemple) ;
  • Porter de l'équipement de protection (des genouillères pour s'agenouiller ou des gants rembourrés pour soulever des objets lourds à l'aide d'une courroie en plastique, par exemple) ;
  • Améliorer ou modifier les pratiques de travail afin que les employés s'appuient le moins possible sur des surfaces coupantes ;
  • Éviter de marteler avec des parties du corps (paume ou genou, par exemple).

Répétition

Éliminer les tâches hautement répétitives au moyen de mesures de prévention, notamment l'automatisation et la mécanisation (les outils électriques, par exemple). Si cela n'est pas raisonnablement possible, envisager les options suivantes afin de réduire au minimum les risques pour les employés :

  • Réduire la durée des tâches répétitives (par une rotation judicieuse ou l'enrichissement des tâches) ;
  • Ajouter différentes tâches pour accroître la variété ;
  • Faire preuve de souplesse et laisser le travailleur être maître de son rythme ;
  • Privilégier un horaire de travail qui permet des changements de tâche fréquents ;
  • Encourager les employés à prendre des mini pauses ;
  • Adopter de bonnes techniques de travail et éviter la répétition lorsqu'elle n'est pas nécessaire.

Environnement de travail : froid

  • Demander aux employés de porter des gants bien ajustés à haut cœfficient de friction ;
  • Demander aux employés de porter des vêtements qui les gardent au chaud sans être trop gros ;
  • Ranger les outils à main dans un endroit chaud avant leur utilisation ;
  • Faire travailler les employés au froid et au chaud alternativement (par la rotation des employés) et leur permettre de prendre des pauses dans des endroits chauds ;
  • Empêcher les employés d'utiliser des outils qui émettent des gaz froids sur les mains ;
  • Fournir une source de chauffage locale (chaufferette) pour les employés ;
  • Expliquer aux employés les méfaits du froid et les risques de lésions musculo-squelettiques qui y sont associés ;
  • Encourager les employés à boire une bonne quantité de liquides.

Environnement de travail : chaleur et humidité

  • Faire travailler les employés au frais et au chaud alternativement (par la rotation des employés) et leur permettre de prendre des pauses dans des endroits frais ;
  • Fournir une source de refroidissement locale (dispositif de refroidissement portable) pour les employés ;
  • Expliquer aux employés les méfaits de la chaleur et les risques de lésions musculo-squelettiques qui y sont associés ;
  • Encourager les employés à boire une bonne quantité de liquides.

Organisation du travail et méthodes de travail

  • Entrecouper les tâches répétitives ou exigeantes de périodes de repos ou de récupération (par exemple, donner de brèves pauses qui permettent aux muscles de se détendre, changer les tâches ou changer de posture ou de technique) ;
  • Varier les tâches afin que l'employé n'ait pas à répéter les mêmes tâches durant son quart de travail ou favoriser la variété dans le travail de l'employé en faisant la rotation des tâches ou en en augmentant le nombre ;
  • Vérifier que la charge de travail et le rythme de travail sont appropriés ;
  • Évaluer le travail à accomplir pour déterminer si les méthodes conviennent aux capacités de chaque employé ;
  • Analyser les différentes méthodes de travail des employés afin de trouver les plus appropriées ;
  • Vérifier que la méthode de travail prônée par l'entreprise est celle qui convient le mieux et qui correspond à ce que les employés font réellement.

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