Protéger la nature partout au Canada

Document d'information

Nos réalisations, notre orientation, et notre plan

La protection de la nature au Canada contribue à la santé des collectivités, à la vigueur de l’économie et à un avenir durable. Voilà pourquoi, depuis 2015, le gouvernement du Canada collabore avec des partenaires partout au pays afin de protéger une étendue supplémentaire représentant 530 000 km2 de nos terres et nos océans, soit un peu plus que le territoire du Yukon.

Contexte

En 2010, le Canada et 195 autres Parties à la Convention sur la diversité biologique ont approuvé le Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique et se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux d’Aichi en matière de biodiversité afin de protéger davantage la nature de la planète et de contribuer à inverser le déclin spectaculaire de la biodiversité. En 2015, le Canada a établi ses propres objectifs en matière de biodiversité et dix-neuf cibles qui appuient les progrès vers l’accomplissement de ses engagements mondiaux. Ces cibles et objectifs nationaux reposent sur les mesures prises par tous les ordres de gouvernement, tous les secteurs et tous les Canadiens.

État d’avancement

Le Canada s’est fixé l’ambitieux objectif de protéger et de conserver 17 % de ses terres et de ses eaux douces et 10 % de ses zones marines et côtières d’ici 2020, conformément à son engagement en vertu de l’objectif 1 de protection de la biodiversité. Cela signifie qu’il faut protéger 2,3 millions de km2 de terres, de lacs et d’océans, ce qui représente une superficie légèrement plus grande que le Nunavut.

Pour atteindre l’objectif de 2020, il faut doubler la superficie de la nature protégée dans l’ensemble des terres et des océans du Canada en 2015, et nous faisons des progrès importants dans ce sens. Le gouvernement du Canada a désigné de nouvelles aires protégées fédérales, comme l’aire protégée d’Edéhzhíe, la réserve nationale de faune en milieu marin des îles-Scott, et la zone de protection marine du chenal Laurentien. Le gouvernement fédéral appuie également les travaux visant à créer de nouvelles aires protégées provinciales, territoriales et autochtones, ainsi que des aires protégées par des fiducies foncières et des collectivités. (Pour plus de détails sur les réalisations récentes et les travaux en cours, veuillez consulter l’annexe.)

Depuis 2015, le Canada a ajouté plus de 130 000 km2 au réseau d’aires protégées du pays, ce qui signifie que 11,8 % des terres et de l’eau douce du Canada sont maintenant protégées. En outre, le Canada a réalisé d’importants progrès en matière de conservation marine depuis 2015. Même si moins de 1 % de nos zones marines et côtières étaient protégées en 2015, le Canada avait dépassé l’objectif de protection de 5 % de ses océans établi pour 2017, soit une proportion de conservation de 8,27 % de ses zones marines et côtières jusqu’à présent.

Nous continuerons à progresser vers nos objectifs de 2020, grâce à l’engagement de 1,3 milliard de dollars pris par le gouvernement du Canada dans le budget de 2018, le plus important investissement de l’histoire du Canada pour protéger la nature.

Travaux en cours

Le nouveau Fonds de la nature du Canada doté de 500 millions de dollars sera complété par une somme équivalente que verseront des partenaires. Ainsi, au moins 1 milliard de dollars seront consacrés au soutien des mesures de conservation de la nature du Canada. Le Fonds de la nature du Canada est composé d’un certain nombre de programmes de financement, à savoir :

  • Le défi En route vers l’objectif 1 fournira jusqu’à 175 millions de dollars au cours des quatre prochaines années pour aider à établir de nouvelle aires protégées et conservées provinciales, territoriales, municipales et autochtones. De plus, il permettra de soutenir l’intégrité écologique et la connectivité du réseau d’aires protégées et conservées du Canada, d’identifier les zones d’importance pour la biodiversité et aidera à sensibiliser les Canadiens au sujet de la valeur de la biodiversité.
  • Le Programme de conservation du patrimoine naturel a accordé un financement de 100 millions de dollars sur quatre ans pour soutenir des efforts de conservation partout au pays. Ce financement aidera les fiducies foncières de partout au pays à protéger des terres privées et des intérêts privés envers des terres dans le but d’établir de nouvelles aires protégées et conservées.
  • Lancé plus tôt cette année, le programme des Lieux prioritaires désignés par les collectivités pour les espèces en péril prévoit jusqu’à 15,6 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer des projets dans les collectivités qui rassemblent les gens autour de la protection des espèces en péril. Ce financement fait partie d’un montant de 150 millions de dollars sur cinq pour diverses initiatives de financement visant la protection et le rétablissement des espèces en péril.

Le Fonds de la nature du Canada commence à donner des résultats et a permis par exemple, la création de l’aire protégée d’Edéhzhíe par les Premières Nations Dehcho des Territoires du Nord-Ouest. D’une superficie de plus de 14 000 km2, cette aire importante s’ajoute au réseau canadien d’aires protégées et conservées. Des travaux sont également en cours, en partenariat avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones, pour établir de nouvelles réserves de parc national à Thaidene Nëné et dans le Sud de l’Okanagan‑Similkameen, et quant à la possibilité d’établir de nouvelles aires protégées dans l’Est de la baie James et les îles de la Madeleine. La protection de ces aires et d’autres zones aidera à préserver les lieux naturels et la faune du Canada pour les générations à venir.

En juin 2018, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (à l’exception du Québec) ont aussi convenu de mettre en œuvre la nouvelle Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada, qui vise à obtenir de meilleurs résultats pour les espèces en péril, à améliorer le rendement des investissements et à accroître les avantages connexes au profit de la biodiversité et des écosystèmes. De plus, forts des conseils du Comité consultatif national de l’initiative En route vers l’objectif 1 du Canada et du Cercle autochtone d’experts, les ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux de la conservation ont publié Unis avec la nature : Une approche renouvelée de la conservation des terres et de l’eau douce au Canada. Ce rapport présente l’orientation et les possibilités afin d’appuyer les progrès réalisés vers l’atteinte des composantes des terres et des eaux intérieures de l’objectif 1 du Canada.

Le Canada continue à protéger et à conserver la nature en travaillant en partenariat avec les provinces et les territoires, les municipalités, des propriétaires fonciers privés, des fondations philanthropiques, des fiducies foncières et des collectivités autochtones. Les peuples autochtones sont des partenaires clés dans la conservation et la protection de la nature et ont des perspectives, des connaissances, des droits et des responsabilités uniques qui peuvent être des sources d’inspiration pour tous et améliorer les résultats de la conservation.

Annexe

  • L’aire protégée d’Edéhzhíe est la première aire protégée autochtone établie dans le cadre du patrimoine naturel du Canada. Le 11 octobre 2018, le gouvernement du Canada et les Premières Nations du Dehcho ont conclu un accord en vue de protéger les 14 258 km2 de la région du Dehcho des Territoires du Nord-Ouest. L’Edéhzhíe est un lieu spirituel unique sur les plans écologique et physique. Ses terres, ses eaux et sa faune font partie intégrante de la culture, de la langue et du mode de vie des Dénés du Dehcho. Elle renferme les eaux d’amont d’une grande partie du sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest et l’habitat essentiel du caribou boréal. Les aires protégées autochtones constituent un nouveau modèle de conservation novateur dans le cadre duquel les peuples autochtones jouent un rôle de premier plan dans la planification, l’intendance et la gestion de l’aire protégée. Un conseil d’administration fondé sur le consensus est chargé de la gestion. L’Edéhzhíe sera désignée réserve nationale de faune en 2020.
  • La Réserve nationale marine de faune des îles Scott est l’un des écosystèmes marins les plus diversifiés de la côte du Pacifique du Canada. La désignation de 11 546 km2 de l’océan Pacifique au large de la pointe nord de l’île de Vancouver vient compléter le travail effectué dans le cadre des aires protégées terrestres. La Réserve nationale marine de faune entourant les cinq îles Scott comprend les eaux marines au large de la pointe nord-ouest de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La zone marine entourant les îles Scott est une zone d’importance écologique et biologique, où abondent les sources de nourriture favorites des oiseaux de mer, telles que diverses espèces de petits poissons et le zooplancton. La zone attire de 5 à 10 millions d’oiseaux migrateurs chaque année. De nombreux oiseaux parcourent de grandes distances dans le Pacifique pour s’y alimenter. Certains d’entre eux, comme le Puffin fuligineux, sont en péril partout dans le monde.
  • Le Parc national Qausuittuq se compose d’un archipel d’îles dans l’Extrême-Arctique et représente un lieu d’importance historique pour les Inuits depuis 4 500 ans. Bien qu’il s’agisse de l’un des endroits les plus arides et secs du monde, un nombre étonnant d’espèces sauvages se sont adaptées à cet environnement particulier, dont le caribou de Peary, le bœuf musqué, le loup arctique et le renard arctique, le lemming variable et le lièvre arctique. Le parc national est géré conjointement avec les Inuits. L’ouverture officielle du parc national Qausuittuq a eu lieu le 10 août 2017.
  • Le parc urbain national de la Rouge, le premier en son genre au Canada, protège la nature, la culture et l’agriculture de manière intégrée. Le parc s’étend du lac Ontario à la moraine d’Oak Ridges dans les villes de Toronto, de Markham et de Pickering, ainsi que dans le canton d’Uxbridge. En juin 2017, le gouvernement a franchi une étape importante en honorant son engagement à renforcer les protections écologiques de la Rouge. Le projet de loi C-18, une loi modifiant la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, a reçu la sanction royale, ce qui contribue à la protection des écosystèmes importants de la Rouge et fait en sorte que l’intégrité écologique est la priorité absolue dans la gestion du parc. Les terres transférées du gouvernement de l’Ontario, Transports Canada et les municipalités locales ont contribué à l’établissement du plus grand parc urbain de son genre en Amérique du Nord, qui, une fois achevé, fera 19 fois la taille du parc Stanley à Vancouver et 23 fois la taille de Central Park à New York.
  • Le bassin de l’Extrême-Arctique, connu sous le nom de Tuvaijuittuq en Inuktitut (ce qui signifie « la glace ne fond jamais »), est la dernière partie de la région de l’Arctique qui devrait conserver sa glace de mer en été jusqu’en 2050 au moins. Le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut et la Qikiqtani Inuit Association se penchent actuellement ensemble sur la protection potentielle d’aires comprises dans le bassin de l’Extrême-Arctique ou Tuvaijuittuq, tout en appuyant le développement d’une économie de conservation dans la région.
  • La zone de protection marine d’Anguniqavia niqiqyuam de la baie Darnley, dans les Territoires du Nord-Ouest, a été établie conjointement par Pêches et Océans Canada et la communauté inuvialuite de Paulatuk, ainsi qu’avec des intervenants de l’industrie, des organisations environnementales et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. La zone couvre à peine plus de 2 300 km2 et sert d’habitat essentiel à l’omble chevalier, à la morue, au béluga et à la baleine boréale, au phoque annelé et au phoque barbu, à l’ours polaire et à des oiseaux de mer.
  • La zone de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine Charlotte abrite quatre éponges de verre uniques au monde au large de la côte de la Colombie-Britannique. Autrefois considérées comme des espèces disparues dans le monde entier, les éponges de verre sont des animaux marins vulnérables dont le squelette est fait de silice, ou de verre. Elles se brisent facilement à l’impact et sont parfois recouvertes de sédiments. En février 2017, quatre zones d’à peine plus de 2 400 km2 dans le détroit d’Hécate ont été désignées zone de protection marine afin de conserver les récifs qui s’y trouvent, dont l’âge a été établi à plus de 9 000 ans, et le seul exemple vivant des éponges de verres qui étaient légion durant la période jurassique.
  • La zone de protection marine du banc de Sainte-Anne au large de la Nouvelle-Écosse a été annoncée lors de la Journée mondiale des océans le 8 juin 2017. Il s’agit d’un habitat exceptionnel possédant des caractéristiques de plancher océanique uniques, telles que le banc Scattarie, qui soutient plus de 100 espèces vivant dans la zone de 4 364 km2, y compris des espèces en péril telles que le loup atlantique et la tortue luth. Le banc de Sainte-Anne fait partie d’un couloir de migration pour les poissons et les mammifères marins qui font des allées et venues dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
  • La zone de protection marine du Banc-des-Américains soutient une grande variété d’habitats et d’espèces marines, y compris de nombreux poissons importants sur le plan commercial et des espèces fourragères telles que le capelan, le hareng, le lançon gourdeau et le krill. Située juste au large de la côte de Gaspé, au Québec, la zone de 1 000 km2 est également visitée par différents animaux aquatiques tels que la population de rorquals bleus de l’Atlantique et la tortue luth, qui est en voie de disparation. La désignation de la zone de protection marine en mars 2019 est le premier projet dans le cadre de l’Entente de collaboration Canada-Québec à établir un réseau de zones de protection marine dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
  • Le 14 août 2017, en partenariat avec la Qikiqtani Inuit Association et le gouvernement du Nunavut, le gouvernement du Canada a annoncé les limites définitives et la protection provisoire de la zone de protection marine nationale de Tallurutiup Imanga dans le détroit de Lancaster, au Nunavut. À peine plus d’un an plus tard, en décembre 2018, nous avons également signé un accord de principe avec la Qikiqtani Inuit Association pour les négociations d’une entente sur les répercussions et les retombées pour les Inuits (ERAI) et pour envisager le maintien de la protection de la région de l’Extrême-Arctique du Canada.
  • Le Canada a également établi des critères scientifiques rigoureux pour définir une « autre mesure de conservation efficace », ou un refuge marin, et ce qui est comptabilisé dans nos cibles de conservation marine. Nous avons reconnu 59 refuges marins nouveaux et existants au Canada pour leur contribution à long terme à la protection de la biodiversité, comprenant les poissons, les mammifères et leur habitat. Nos refuges marins représentent environ 275 000 km2, une superficie plus grande que l’État de l’Oregon aux États-Unis.
  • La Base des Forces canadiennes Shilo au Manitoba a été reconnue pour sa contribution à la conservation de la nature. Avec le Manitoba, nous avons annoncé la reconnaissance de plus de 21 000 hectares de la Base des Forces canadiennes Shilo comme une zone offrant d’importants avantages pour la nature. Bien que la conservation ne soit pas l’objectif principal de la Base des Forces canadiennes Shilo, la façon dont elle est gérée permet d’assurer la conservation de la nature. La gestion efficace des activités à la Base des Forces canadiennes Shilo donne lieu à un habitat de qualité supérieure pour la faune. La Défense nationale accorde une grande priorité à l’intendance environnementale, à l’amélioration de la durabilité des zones d’entraînement et des aires de répartition, à la mise à jour des plans de travail sur les espèces et au travail relatif à la protection de la flore et de la faune présentes sur les terres de la Défense. Le Ministère collabore également avec les organisations externes, notamment Canards Illimités Canada, afin de maintenir les habitats situés sur d’autres terres du ministère de la Défense nationale.
  • Les zones de conservation du plan d’utilisation des terres du Sahtu dans les Territoires du Nord-Ouest sont maintenant reconnues comme des mesures de conservation efficaces qui contribuent à la conservation de la nature. Plus de 30 000 km2 de terres et d’eaux douces à l’intérieur de la région désignée de Sahtu sont conservées et gérées efficacement en vue de la conservation de la nature. Cette réalisation formidable est le fruit de l’Entente sur la revendication territoriale globale des Dénés et Métis du Sahtu, un traité moderne entre les Dénés et Métis du Sahtu et la Couronne du chef du Canada.
  • L’aire de conservation Darkwoods est l’un des trésors nationaux du Canada et la seule forêt pluviale tempérée intérieure du monde. Dans le cadre d’un effort conjoint du gouvernement du Canada et de la Colombie-Britannique, la propriété Next Crever au cœur de Darkwoods a été ajoutée en novembre 2018, ce qui a entraîné une augmentation de 14 % par rapport à la superficie originale. L’aire protégée a initialement été acquise en 2008 à titre de plus grande acquisition de terres privées aux fins de conservation de l’histoire du Canada. Alors que la plupart des forêts pluviales sont côtières, la forêt pluviale tempérée intérieure de Darwoods, qui s’étend vers le sud de Prince George à l’Idaho, est unique en tant que région forestière exceptionnellement humide située à l’intérieur du continent. Il offre un habitat pour de nombreuses espèces en péril, dont le grizzli, le caribou des montagnes du Sud, le crapeau de l’Ouest et le pin à l’écorce blanche.
  • Dans le cadre du programme Démarrage rapide du Fonds de la nature, le Nova Scotia Nature Fund a mis au point un effort de conservation ambitieux afin de protéger 15 des espaces naturels les plus prioritaires de la province, couvrant une superficie de plus de 1 200 hectares. La subvention de 1,45 million de dollars a servi à la protection des zones côtières et d’eau douce, des forêts anciennes et des terres humides. La zone abrite des oiseaux migrateurs et des espèces en péril.
  • L’aire de nature sauvage de la vallée de Wentworth en Nouvelle-Écosse fait partie des nombreuses aires protégées nouvellement annoncées en Nouvelle-Écosse. L’aire de nature sauvage de la vallée de Wentworth ajoute une grande étendue de forêt mixte contiguë, de vieux feuillus et de résineux des monts Cobequid aux terres déjà protégées. « Lorsque nous désignons une aire de nature sauvage, elle est protégée juridiquement pour toujours », a déclaré la ministre de l’Environnement Margaret Miller en faisant son annonce lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Ski Wentworth.

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