Déclaration de l’honorable Steven Guilbeault sur l’ouverture du segment de haut niveau de la COP15

Déclaration

Le 15 décembre 2022 – Montréal (Québec)

« Il y a un peu plus de 50 ans, une brillante artiste canadienne, Joni Mitchell, nous disait dans une chanson que nous avions « asphalté le paradis pour y aménager un stationnement ». Nous l’avons écoutée et nous avons chanté avec elle. Mais avons-nous vraiment compris son message?

« Nous devons vivre en harmonie avec la nature, et non la dominer. Le temps presse.

« À la COP15 ici à Montréal, nous devons régler plusieurs points importants avant d’avoir un cadre mondial pour la biodiversité qui soit ambitieux.

« Le Canada exhorte le monde entier à réfléchir attentivement à ce que la science dit qu’il faut faire avant qu’il soit trop tard. Nous avons besoin de cibles et de mesures claires qui s’attaquent aux principaux facteurs contribuant directement à l’appauvrissement de la biodiversité à l’échelle mondiale. Nous devons faire de notre objectif visant à protéger 30 p. 100 des terres et des eaux d’ici 2030 une cible rassembleuse pour le monde entier, au même titre que la cible du 1,5 degré Celsius l’est pour la lutte contre les changements climatiques.

« Ce sont les seuils minimums pour la survie de la nature, le bien du climat et de l’humanité. Le but ultime? Rien de moins que le rétablissement complet de la nature d’ici 2050. Et pour y parvenir, il faut que le cadre s’attaque à la fois à la crise de la perte de biodiversité et à celle des changements climatiques.

« Bon nombre des pays ici à la COP15 ont fait savoir clairement que l’objectif de 30 p. 100 de protection d’ici 2030 doit s’appuyer sur une augmentation du financement ainsi que sur des améliorations relatives à la prévisibilité, à la transparence, à l’intégralité et à l’accessibilité de la distribution qui en est faite. Le Canada est à l’écoute, et nous collaborons avec des pays aux vues similaires pour régler ces questions et atténuer ces préoccupations.

« Pour atteindre nos objectifs, nous devons mobiliser et réorienter toutes les sources de financement pour soutenir les pays en développement et obtenir des résultats positifs pour la nature. Il est temps de nous serrer les coudes. Le Canada est prêt à discuter de l’échelle du financement devant être reflétée dans le cadre mondial pour la biodiversité.

« Nous sommes également prêts à nous engager à optimiser le potentiel du Fonds pour l’environnement mondial, aussi appelé FEM, comme mécanisme financier de la Convention. Le FEM apporte une expérience et une adaptabilité. Examinons comment nous pouvons exploiter l’histoire de cet important mécanisme financier pour accroître l’action en faveur de la biodiversité.

« Voilà pourquoi le Canada a fait sa part dans la huitième reconstitution historique des ressources du FEM. La contribution du Canada fait de nous le septième plus grand donateur du Fonds.

« Nous répondrons également à l’appel des pays en développement, qui réclament de l’aide pour la création de solutions de financement durables dans le cadre de l’initiative BIOFIN du Programme des Nations Unies pour le développement.

« Et la semaine dernière, nous avons annoncé l’apport de 350 millions de dollars pour faire progresser l’action en faveur de la biodiversité dans les pays en développement, en plus du milliard de dollars déjà engagés pour des projets favorisant ensemble la nature et le climat.

« Nous comprenons que l’aide directe est une partie fondamentale de l’équation. Cependant, nous ne devons pas nous y limiter. Nous devons favoriser le soutien du secteur privé et du milieu philanthropique, la modernisation des banques de développement et la réorientation des subventions. Il faut un effort de toute la société. Des systèmes plus solides de planification, de rapports et d’examen permettront de suivre clairement nos progrès à l’échelle mondiale, de renforcer la mise en œuvre dans les pays et de tenir les pays responsables de leurs engagements.

« Le tout doit être fait en partenariat total avec les peuples autochtones, comme le Canada le démontre depuis le début de la COP. La clé du succès, c’est que tout le monde participe, sans réserve. Et il faut agir avec l’urgence requise.

« La chanson de Joni Mitchell répète que nous ne connaissons la valeur d’une chose que lorsqu’elle disparaît, et que tout semble disparaître.

« Le déclin des espèces n’est pas inévitable, et ce n’est pas une voie à sens unique. Si nous continuons à dominer la nature, ce sera à nos risques et périls. Nous savons ce qui est en jeu. La lutte pour la protection de la nature n’a jamais été aussi urgente. Nous pouvons encore changer de cap.

« Nous pouvons parvenir à un consensus et à un cadre solide, ici à Montréal. Marquons un moment historique pour la nature. Cessons de paver le paradis, et protégeons ce que nous avons avant qu’il ne disparaisse. La tâche ne sera pas facile. Rien ne se fera sans effort. Mais c’est à notre portée. »

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