Plan de travail de la Coalition du G7 sur l’eau

Déclaration

Sous la présidence italienne du G7 en 2024, nous avons convenu de la création de la Coalition du G7 sur l’eau, qui vise à définir des stratégies et des objectifs communs, à catalyser des ambitions et des priorités partagées pour lutter contre la crise mondiale de l’eau, ainsi qu’à intégrer l’eau et sa pertinence intersectorielle de manière significative et cohérente dans les forums et les processus existants, par exemple en suscitant l’intérêt de la sphère politique à l’égard de l’eau à l’échelle internationale, en complément à d’autres initiatives mondiales. Durant leur présidence respective du G7, l’Italie et le Canada ont depuis tenu des réunions de la Coalition pour lancer ses travaux et discuter de ses activités futures.

Sous la présidence canadienne du G7 en 2025, les membres du G7 ont tiré parti des réunions techniques, scientifiques et des réunions de hauts fonctionnaires pour discuter des enjeux mondiaux liés à l’eau douce, ainsi que de la coopération et de l’action du G7 dans ce domaine, notamment :

  • le rôle essentiel de l’eaux bleue (présente dans les lacs, les rivières et les aquifères) et de l’eau verte (stockée sous forme d’humidité du sol et dans la végétation), de même que des écosystèmes aquatiques sains pour soutenir la vie, la santé et le bien­être des personnes, l’environnement et l’économie;
  • l’importance vitale de l’eau pour la stabilité économique, la prospérité et la résilience, ainsi que les retombées importantes d’une évaluation précise de l’eau;
  • le cycle hydrologique mondial, et des liens aux défis liés à l’eau, ainsi qu’aux événements météorologiques extrêmes;
  • le renforcement de la gestion intégrée des ressources en eau et la promotion de solutions fondées sur la nature (SFN) en tant que voies essentielles pour améliorer la qualité de l’eau, remédier à la pénurie d’eau et promouvoir la protection, la conservation, la gestion durable, la restauration et la résilience de l’eau et des écosystèmes aquatiques;
  • l’attention internationale croissante que suscitent les enjeux liés à l’eau et le besoin de soutenir une plus grande action et une plus grande coopération à l’échelle mondiale, y compris entre les membres du G7, en faveur de la conservation, de la protection, de la gestion durable et de la restauration des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques résilients, afin d’atteindre les objectifs et les cibles liés à l’eau;
  • la collaboration et la coopération constructives, le cas échéant, avec les partenaires, notamment les peuples autochtones, le secteur privé, la société civile, les femmes, les jeunes, les collectivités et d’autres ordres de gouvernement, y compris les organismes de bassins, entre autres.

À l’avenir, nous favoriserons et intensifierons notre travail concerté sur l’eau douce dans le cadre de la Coalition du G7 sur l’eau en adoptant le Plan de travail volontaire de la Coalition du G7 sur l’eau présenté ci-après.

Mode de travail

Le Plan de travail de la Coalition du G7 sur l’eau porte sur une période de trois ans (2025­2028). Le travail de la Coalition se poursuit dans le respect du mandat annexé au communiqué qui a été adopté par les ministres du G7 responsables du climat, de l’énergie et de l’environnement lors de leur réunion à Turin, le 30 avril 2024. Une réunion annuelle doit être organisée par la présidence actuelle du G7 afin de promouvoir la coopération et les mesures collectives sur l’eau, tout en évitant les duplications d’efforts et en renforçant les synergies avec d’autres processus. Pour ce faire, des échanges techniques supplémentaires pourraient être organisés. La réunion annuelle pourrait avoir lieu en marge des réunions du G7 ou d’autres événements internationaux pertinents.

Plan de travail

Mesures collectives

Afin d’améliorer la coopération internationale, y compris entre les membres du G7, et de renforcer l’intégration de l’eau dans le programme international, menant à des mesures intergouvernementales et collectives renforcées, la Coalition du G7 sur l’eau s’engage à mettre l’accent sur deux objectifs principaux : mesures collectives et soutien des échanges techniques.

Mesures coordonnées du G7 pour soutenir les efforts internationaux dans le domaine de l’eau

  • Lancer un processus coordonné de mobilisation du G7 dans des processus et initiatives, où le G7 peut définir le programme mondial de l’eau; le cas échéant, coordonner les positions du G7 sur les initiatives internationales.

Intégration de l’eau dans les forums et processus mondiaux

  • Faire valoir qu’il faudrait davantage tenir compte des enjeux liés à l’eau douce, et de mesures, dans les forums internationaux pertinents, conformément aux accords multilatéraux en matière d'environnement applicables.
  • Sensibiliser à l’importance de l’eau pour l’agriculture, l’énergie et les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle (IA), et reconnaître que ces secteurs peuvent avoir une incidence importante sur la disponibilité et la qualité de l’eau.
  • Intégrer des facteurs relatifs à la gestion de l’eau douce, le cas échéant, dans les grands efforts internationaux, étant donné que la résolution des enjeux liés à l’eau peut procurer des avantages dans plusieurs secteurs.

Échanges techniques

Pendant la durée du Plan de travail, la présidence du G7 pourrait organiser des ateliers ou des échanges techniques sur des sujets précis, comme ceux énumérés ci-après, en tenant compte des travaux existants dans d’autres forums et à d’autres titres. Ces échanges facultatifs permettent de communiquer les pratiques exemplaires, de renforcer la connaissance, ainsi que d’appuyer et d’orienter les positions et les discussions du G7 dans les forums multilatéraux pertinents. Les échanges techniques pourraient attirer un public plus vaste et permettre d’établir des liens avec des organismes de l’extérieur, des partenaires ou des pays invités (p. ex. G20) qui pourraient mettre en commun leurs travaux, leurs expériences et leur expertise.

Résilience et adaptation aux risques liés à l’eau

  • Communiquer les pratiques exemplaires en matière de surveillance et de gestion de l’eau telles que la prévision et la gestion des inondations et des sécheresses, la cartographie des plaines inondables et des couloirs fluviaux, le recyclage et la réutilisation de l’eau, et la répartition de l’eau, dans le but de gérer les ressources en eau de manière plus durable, d’accroître l’efficacité de l’utilisation de l’eau et d’améliorer la résilience aux risques liés à l’eau.
  • Faire le point sur les normes et les lignes directrices en vigueur en lien avec la conception et la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature (SFN) afin de relever les défis liés à l’eau, et examiner les technologies novatrices sur le plan de l’utilisation de l’eau dans les systèmes agricoles et alimentaires où une proportion importante de l’eau est utilisée.

Technologie et innovation

  • Examiner les possibilités et les défis liés à l’utilisation des nouvelles technologies (p. ex. intelligence artificielle et télédétection) pour faire évoluer la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
  • Renforcer la coopération sur l’échange volontaire de connaissances selon des modalités mutuellement convenues, ainsi que le partage de données et l’échange de pratiques exemplaires pour tirer parti de la technologie (p. ex. observation de la Terre) afin de prévoir les changements dans les débits d’eau, de l’échelle mondiale à l’échelon régional, et d’améliorer la gestion des ressources en eau.

Établir des liens entre la nature et l’action pour l’eau

  • Trouver des occasions d’étendre l’utilisation d’approches intégrées pertinentes au chapitre de la résilience de l’eau, tel que la GIRE, les SFN, et les approches de la source vers la mer, à tous les niveaux, reconnaissant les interconnexions et les avantages connexes entre l’eau, l’énergie, l’alimentation et les écosystèmes.
  • Favoriser la compréhension et la prise en considération des eaux vertes (c.-à-d. les eaux stockées sous forme d’humidité du sol et dans la végétation) dans le cadre des efforts liés à la gestion efficace de l’eau, à la conservation et à la restauration de la biodiversité, à la planification de l’aménagement du territoire, à la gestion durable des forêts et aux systèmes alimentaires.
  • Discuter de la manière dont les mesures qui relient l’eau douce et la nature peuvent être appuyées par les processus et les forums internationaux.

Lutter contre la pollution de l’eau

  • Identifier les bonnes pratiques et les nouvelles approches visant à préserver la qualité de l’eau et à réduire les polluants nocifs, y compris la pollution plastique et chimique, tels que les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), en tenant compte d’autres travaux menés à l’échelle internationale, le cas échéant (p. ex. Convention de Minamata, négociations concernant un nouvel instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique).

Eau et finance

  • Échanger sur les pratiques exemplaires, les possibilités et les obstacles à la mobilisation du financement, y compris le financement privé et philanthropique, et des fonds de conservation de la biodiversité et d’adaptation prévus pour les efforts liés à l’eau, ce qui comprend la conservation, la protection, la restauration et le renforcement de la résilience des eaux vertes et des eaux bleues et des habitats naturels, y compris les écosystèmes aquatiques.
  • Tenir compte des risques économiques et financiers de l’insécurité liée à l’eau, de même que de leurs répercussions.

Mobilisation constructive

  • Échanger sur les pratiques exemplaires de partenariat avec les communautés et les groupes les plus touchés par la pollution, la dégradation et la rareté de l’eau, tant au sein du G7 qu’au-delà, afin de promouvoir la prise de décision efficace en matière de gestion de l’eau. Ceci inclut de travailler, le cas échéant, avec les partenaires, notamment les peuples autochtones, les femmes, les jeunes, les communautés locales et les populations à faible revenu.

Détails de la page

2025-10-31